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SUMMARY
The present study explores how eye-tracking contributes to the assessment of reading abilities,
binocular dysconjugation, gaze direction and visual inhibition in children with reading difficulties.
Results supports that such method is essential in clinical practice to complement the clinical
orthoptic examination.
© 2022 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
https://doi.org/10.1016/j.rfo.2022.07.005
© 2022 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Regard sur / Formation A. Pressigout et al.
Tableau I. Tests effectués et paramètres analysés pour l'étude des relations entre les deux bilans pour chaque
fonction prédéfinie.
Fonction Test du BO Paramètres analyses Test de l'EB Paramètres analyses de l'EB
du BO
Fluence en ELFE Nombre de mots par Test de lecture Temps de lecture(s)
lecture minute Nombre de saccades dans le sens de la lecrure
Nombre d'erreur (pro-saccades et sens inverse (rétro-saccades)
Amplitude des saccades (8)
Durée moyenne des fixations (ms)
Orientation du NSUCO Précision (/5) Saccades Gain (amplitude saccade/angle correspondant à la
regard horizontales cible visuelle)
Inhibition 3 anti-saccades Nombre d'erreur aux 24 anti- Pourcentage d'erreur (%)
visuelle anti-saccades (/3) saccades sur
ordinateur
Conjugaison Fusion et Hors norme ou non Test de lecture Conjugaison oculaire pendant saccades et
oculaire parallélisme pour vision de près et fixations
de loin
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Complémentarité entre le bilan neurovisuel orthoptique et l'oculométrie
chez des enfants avec des difficultés de lecture
Regard sur / Formation
Tableau II. Tableau de concordance pour les 5 fonctions évaluées par le BO et l'EB. Nombre de patients et
pourcentage.
Signe présent Signe présent avec Signe absent avec Signe absent Concordance
avec BO et EB BO–absent avec EB BO–présent avec EB avec BO et EB
Fluence en lecture 48 (80 %) 6 (10 %) 4 (7 %) 2 (3 %) 83 %
Orientation du regard 52 (87 %) 0 (0 %) 4 (7 %) 4 (7 %) 93 %
Inhibition visuelle 24 (40 %) 4 (7 %) 15 (25 %) 17 (28 %) 68 %
Conjugaison oculaire 31 (52 %) 19 (32 %) 4 (7 %) 6 (10 %) 62 %
Figure 1. Corrélation entre le temps de lecture à l'EB et le nombre de mots lus au test ELFE.
(fréquence 300 Hz, précision spatiale 0.58). À l'issue de l'exa- Fluence en lecture
men, les orthoptistes ont rempli une table de diagnostic indi-
Les enfants lisant le moins de mots par minute au test ELFE (a)
quant la présence ou non de déficits prédéfinis (fluence en
lisent aussi moins vite à l'EB (coefficient de corrélation
lecture, conjugaison oculaire, orientation du regard et inhibition
r = 0,59, p < .001, Fig. 1) et ont des durées de fixation plus
visuelle), en précisant si le BO et/ou l'EB ont permis de diag-
longues (r = 0,57, p < .001). Ils ont tendance à faire plus de
nostiquer le trouble.
rétro-saccades (r = 0,40, p < 0,01), de grande amplitude
(r = 0,28, p = 0,04). Les enfants qui font le plus d'erreur au
test ELFE ont tendance à réaliser des rétro-saccades de plus
Analyses grande amplitude pendant la lecture à l'EB (r = 0,28, p = 0,04).
À partir de la table de diagnostic, pour chaque fonction a été En accord avec le test ELFE, l'EB vient apporter des informa-
calculé le pourcentage de concordance entre les bilans, cor- tions complémentaires sur la nature des stratégies oculo-lexi-
respondant à la pose du même diagnostic par les deux métho- ques grâce aux temps de fixation, à la quantité de saccades
des (qu'il soit positif ou négatif). Pour l'exploration des liens réalisées ainsi que de leurs paramètres spatiaux (direction et
entre les deux bilans, des analyses complémentaires ont été amplitude), puis aux normes qui permettent d'établir un
effectuées uniquement sur les paramètres des tests évaluant comparatif entre les stratégies de lecture attendues et celles
les mêmes fonctions (voir Tableau I). du patient.
RÉSULTATS
Conjugaison oculaire
Concordance BO et EB Aucun lien n'a été retrouvé entre les paramètres quantitatifs de
La concordance observée en moyenne parmi les quatre fonc- dysconjugaison analysés pendant la lecture avec l'EB (sur la
tions évaluées communément par le BO et l'EB est présentée fixation et les saccades) et les problèmes de fusion et para-
dans le Tableau II. Tous les taux de concordance sont supé- llélisme détectés par le BO. Le BO apporte donc des informa-
rieurs à 50 % (niveau de chance), montrant ainsi une bonne tions sur la capacité de motricité conjuguée dans une situation
cohérence des méthodes. Une très forte prévalence des trou- statique alors que l'EB apporte des informations sur cette
bles de conjugaison oculaire, de l'orientation du regard et même capacité mais dans un contexte très différent, une tâche
d'inhibition visuelle est visible dans la population étudiée, en dynamique de lecture accompagnée d'une demande cognitive
plus des troubles de la lecture à l'origine de la consultation. élevée.
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Regard sur / Formation A. Pressigout et al.
Figure 2. Gain à l'EB en fonction du score au NSUCO pour tous les enfants selon le cabinet orthoptique. Le rectangle bleu correspond à la
plage de gains « normaux » pour des enfants de 6 à 12 ans (norme EB). Les enfants avec un score de précision au NSUCO 4 devrait
être hors de la norme EB.
CONCLUSION
Cette étude montre une bonne concordance du bilan neuro-
Orientation du regard visuel et de l'examen EyeBrain pour la détection de troubles de
fluence en lecture, l'orientation du regard et l'inhibition visuelle.
L'analyse réalisée sur le seul paramètre commun entre le BO Les deux méthodes possèdent chacune leur spécificité, souli-
et l'EB, la précision des saccades, montre un manque de gnant ainsi leur complémentarité. Le BO évalue à lui seul les
concordance entre les 2 bilans. En effet, il était attendu capacités sensorielles, de stabilisation du regard, d'intégration
d'observer une meilleure précision avec l'EB (gain proche visuo-motrice et de perception visuelle sans intervention
de 1) chez les enfants ayant obtenu un bon score au NSUCO motrice, ainsi que les prérequis perceptivo-cognitifs nécessai-
(proche de 5), ce qui n'est pas le cas (p > .05 à l'ANOVA, voir res à la lecture. Les données quantitatives acquises par l'EB
Fig. 2). De plus, la note de précision au NSUCO dépend du viennent compléter les observations cliniques et préciser les
cabinet effectuant l'évaluation (p < .001 au Chi2), ce qui n'est stratégies oculo-lexiques spécifiant ainsi la présence ou non
pas le cas pour la mesure de gain de l'EB (p > .05 à l'ANOVA). de trouble de l'analyse perceptive et les capacités de conju-
Si le NSUCO apporte des informations qualitatives intéres- gaison dans une tâche de lecture. L'EyeBrain évalue égale-
santes, notamment sur les mouvements de compensation ment de façon objective la présence d'un déficit de l'inhibition,
posturaux et de tête, l'oculométrie est indispensable pour et de troubles oculomoteurs en évaluant distinctement les
quantifier de façon objective les paramètres saccadiques dif- saccades réflexes des saccades volontaires, fournissant tous
ficilement estimables à l'œil nu (temps de réaction saccadique, les paramètres de temps de réaction saccadique, de vitesses
vitesse et précision) [5] et ainsi réduire la variabilité inter- et de précision. Grâce à ces informations complémentaires, le
examinateur de la mesure de précision. diagnostic orthoptique est affiné et la prise en charge plus
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Complémentarité entre le bilan neurovisuel orthoptique et l'oculométrie
chez des enfants avec des difficultés de lecture
Regard sur / Formation
adaptée. Tous ces paramètres peuvent être réévalués après la [2] Pavlidis GT. Eye movements in dyslexia: their diagnostic signi-
prise en charge pour suivre l'efficacité de cette dernière et ficance. J Learn Disabil 1985;1:42–50.
l'adapter si besoin. [3] Rayner K. Eye movements in reading and information processing:
20 years of research. Psychological bulletin 1998;3:372.
Remerciements [4] Blythe HI, Joseph HS. Children's eye movements during reading.
Nous remercions Lisa Mombouyran pour son travail conséquent sur la In: The Oxford handbook of eye movements, Liversedge S. P.,
mise en forme et l'analyse des données. Gilchrist I. D. & Everling S. Oxford University Press; 2011. p. 643–
62.
Déclaration de liens d'intérêts [5] Kooiker MJ, Pel JJ, Verbunt HJ, de Wit GC, van Genderen MM,
Muriel Panouillères et Alexandra Pressigout déclarent un conflit d'inté- van der Steen J. Quantification of visual function assessment
rêt en tant qu'employées de la société SuriCog. using remote eye tracking in children: validity and applicability.
Acta ophthalmologica 2016;6:599–608.
[6] Bucci MP, Seassau M. Saccadic eye movements in children: a
developmental study. Experim brain Res 2012;1:21–30.
RÉFÉRENCES [7] Luna B, Velanova K, Geier CF. Development of eye-movement
control. Brain and cognition 2008;3:293–308.
[1] Laborie ML, Croizat H. Un nouvel outil en orthoptie: l'oculométrie.
Revue Francophone d'Orthoptie 2018;4:240–3.
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