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Les Empreintes Primaires

Dr. Chachoua
 Définition :
L'empreinte est la reproduction en négatif d'un relief, le rôle de l'empreinte consiste à enregistrer et à
transporter au laboratoire l'ensemble des données qui vont permettre la réalisation effective de la prothèse.
 Objectifs : Les objectifs de l'empreinte primaire sont multiples :
- Assurer un moulage précis des surfaces d'appui.
- Localiser aussi exactement que possible la ligne de réflexion muqueuse.
- Apprécier le degré de résorption osseuse.
- Analyser les limites idéales de la future prothèse.
- Déterminer les limites du porte-empreinte individuel.
 Différentes étapes de la prise d'empreinte :
1. Choix du porte-empreinte ; 2. Choix du matériau à empreinte ; 3. Technique d'empreinte ; 4. Coulée de l'empreinte.

1- Choix du porte-empreinte de série :


Le porte-empreinte doit présenter les catachétiques suivantes :
- Etre indéformable sous les forces exercées par le praticien lors de la prise d'empreinte.
- Etre modelable, c'est-à-dire pouvoir l'adapter par torsion des bords.
- Avoir un manche qui ne déplace pas les lèvres.
- Permettre un nettoyage parfait et Pouvoir être désinfecte grâce à des bains adéquats ou stérilisés.
a- Critères de choix au niveau de l’arcade supérieure :
Le choix du porte-empreinte de série est déterminé par : la morphologie des bords alvéolaires, la voute palatine
et les tubérosités.
- Il ne doit pas provoquer de déplacement ni de distension des organes périphériques.
- Assurer le libre jeu des insertions musculaires et ligamentaires.
- L’empreinte primaire à l’alginate est prise avec un porte-empreinte de série perforé, pour celle du
plâtre le porte-empreinte sera lisse.
a.1. Dans le plan horizontal :
Le porte-empreinte de série sera triangulaire, carré, ou elliptique mais toujours en correspondance avec la
forme de l'arcade et sa dimension (N°1, 2, 3 ; 4).
a.2. Dans le plan frontal :
Il suivra le relief osseux, à une voute profonde correspondra un porte-empreinte avec une cuvette bombée, à
un palais plat correspondra un porte-empreinte adéquat.
La hauteur des bords du porte-empreinte est fonction des rebords alvéolaires.
En aucun cas il ne doit y avoir d’interférences osseuses, muqueuses ou fibro-muqueuses avec les bords du
porte-empreinte. Ce dernier doit être distant de la ligne de réflexion muqueuse.
a.3. Dans le plan sagittal :
Les mêmes principes d’espacement réguliers sont nécessaires.
- Le bord postérieur du porte-empreinte dépassera de 2mm la ligne de réflexion du voile.
- Il dépassera les sillons ptérygo-maxillaires lorsque la bouche est ouverte, sans heurter les ligaments
ptérygo-maxillaires.
- Il doit englober les tubérosités et dépasser les fossettes palatines de 4mm.
- Le praticien peut adapter le porte-empreinte avec une bonde de cire pour englober la totalité de la
surface ostéo-muqueuse au niveau de la zone de flexion du voile.
- Le système de préhension (manche) ne doit pas distendre la lèvre supérieure et refouler le frein médian
vers le haut, il doit permettre la fermeture de la bouche.
b- Critères de choix au niveau de l’arcade inférieure :
Les dimensions et la forme du porte-empreinte doivent correspondre aux démentions, au volume et à la forme
de l’arcade édentée inférieure dans les trois plans : horizontal, frontal et sagittal.
b.1. Dans le plan horizontal :
Le porte-empreinte sera elliptique, hyperbolique ou carré, en relation étroite avec la forme de l’arcade. Il doit
recouvrir la totalité des rebords alvéolaires et des papilles rétro-molaires sans déplacement ni écrasement.
A son extrémité postérieure, aucune interférence avec le ligament ptérygo-maxillaire ne doit être admise, cette
dernière se traduirait dans les mouvements d’ouverture par un déplacement vers l’avant de la prothèse
terminée.
Le bord antérieur et interne doit être en contact intime avec la frange sublinguale, assurant ainsi un support
effectif au matériau à empreinte.
Si l’extension horizontale postérieure du porte-empreinte est insuffisante, il sera prolongé avec de la pate de
Kerr ou de la cire.
b.2. Dans le plan frontal :
Un espacement régulier entre le porte-empreinte et la surface d’appui doit ménager une égale répartition du
matériau à empreinte.
Les bords doivent être distants de la ligne de réflexions muqueuse au niveau des régions vestibulaires
antérieures, moyennes et postérieures.
Seront en contact avec les muqueuses des régions sous maxillaires, rétro-molaires et recouvriront les lignes
obliques internes.
b.3. Dans le plan sagittal :
Son profil doit être parallèle à celui des rebords alvéolaires.
Le versant interne du porte-empreinte doit être parallèle à la frange sublinguale, cette frange constitue la limite
extrême indispensable.
Les versants externes du porte-empreinte doivent libérer toutes les insertions musculaires ou ligamentaires
des buccinateurs, des masséters.
Le manche du porte-empreinte ne doit pas déplacer la lèvre inférieure.
2- Choix du matériau à empreinte : Plâtre ou Alginate ?
A. Le plâtre à empreinte :
→ Caractéristiques et Avantages :
- Reproduction fidèle des surfaces d’appui.
- Empreinte non compressive face aux tissus mous.
- Empreinte non déformable.
- Coulée différée des empreintes dans le temps.
- Conservation des empreintes à l’air libre.
- Conditionnent des portes empreintes lisses.
→ Inconvénients :
- La prise du matériau est exothermique.
- Risque de fracture de l'empreinte lors de la désinsertion.
- Risque de blessure des muqueuses buccales au retrait de l'empreinte.
→ Indications :
- Absence de contre dépouilles.
- Présence de crêtes flottantes inopérables nous impose d'éviter tout écrasement, toute compression et
tout déplacement à leur niveau.
- Indiqué lorsque aucune exostose, aucune suture intermaxillaire saillant, aucun torus proéminent ne
risquent de compromettre la stabilité de la prothèse.
B. L’Alginate :
→ Caractéristiques et Avantages :
- Fait partie des hydrocolloïdes irréversibles.
- Elle est présentée sous forme de poudre conditionnée en sachets accompagnés d’un système de dosette
(une pour la poudre, l’autre pour l’eau).
- L’empreinte moco statique à l’alginate de consistance crémeuse est indiquée lorsque l’absence de toute
compression est nécessaire ou un état psychique ou pathologique particulier interdise le plâtre.
- Temps de prise plus modifiable (par rapport au plâtre) grâce au dosage poudre/eau.
- L’alginate est préféré pour sa manipulation facile.
- Le bol et la spatule utilisés doivent être propres et secs.
- Les portes-empreintes sont perforés.
→ Inconvénients :
- Empreinte compressive face aux tissus mous.
- Empreinte déformable.
- Coulée des empreintes dans l'heure qui suit leurs réalisations.
- Conservation des empreintes en milieu humide.
→ Indications :
- Présence de contre dépouille.
- Patient présentant un reflex nauséeux.
- Patient présentant un état sénilité avancé, ou une pathologie spécifique rendant difficile toute
coopération.
- Asialie, sécheresse buccale.
3- Technique des empreintes en prothèse totale adjointe :
A. Empreinte primaire de l’arcade édentée supérieure :
A.1. Empreinte primaire au plâtre : les principaux facteurs de réussite sont :
a- Installation du patient et l'instrumentation minimum :
- Confortablement installé, le buste vertical, la tête est soutenue par la têtière.
- Protéger les vêtements du patient avec un champ propre.
- Faire rincer le patient pour éliminer les mucosités salivaires.
- Un anesthésique de contact (spray) peut être appliqué rapidement sur les muqueuses en cas de réflexe
nauséeux décelé.
- Préparer un plateau qui est placé sur la tablette, il contient : un miroir, une paire de précelle, une
spatule, un crayon à copier, coton et un verre d’eau.
b- Correction indispensable du porte-empreinte :
Une bande de cire molle est collée dans la région postéieure de la cuvette, elle à pour but d’une part
d’empêcher l’écoulement du matériau dans le pharynx, d’autre part d’enregistrer avec une légère pression, la
zone de réflexion du voile.
Le porte-empreinte vide est introduit plusieurs fois en bouche afin d’habituer la patient et lui permettre
d’acquérir la mémoire manuelle des gestes à acomplir.
c- Préparation de plâtre :
Le platre est préparé en malaxant une quantité d’eau et une quantité de plâtre selon les techniques déjà citées.
d- Prise d’empreinte proproment dite :
− Le patient est placé dans la position la plus basse permise par le fauteuil, le buste vertical, la tête légèrement
inclinée à sa droite.
− Combler les régions para-tubérositaires avec le matériau à empreinte, garnir la ligne de réflexion de façon
rapide.
− Le praticien se place devant le patient, légèrement à sa droite.
− La commissure gauche est écartée à l'aide du miroir de la main gauche.
− Avec la main droite ; le porte-empreinte chargé de plâtre est introduit obliquement écartant en même temps
la commissure droite, puis centré correctement dans le plan sagittal médian.
− On libère la main gauche en déposant le miroir sur le plateau.
− La lèvre supérieure est soulevée légèrement de la main gauche pour que le matériau à empreinte fuse au
fond du vestibule, puis tirée légèrement vers l'avant, puis relâchée sur le porte-empreinte, en même temps,
le porte-empreinte est toujours maintenu avec deux doigts de la main droite.
− Le porte-empreinte introduit est centré, enfoncé d'arrière en avant en commençant par la région palatine,
puis le fond du vestibule.
− La tête du patient est maintenue légèrement inclinée vers l'avant pour éviter tout étouffement avec le
matériau.
− Le praticien passe derrière le patient en maintenant le porte-empreinte avec les deux index.
− Le patient est invité à respirer par le nez d'une manière audible ce qui l'aide à surmonter le réflexe
nauséeux.
− Demander au patient de garder la bouche demi-fermée pour une grande facilité de manœuvre et réaliser le
modelage des bords de l'empreinte avec des mouvements dynamiques de la lèvre et des joues.
− On pince la joue entre le pouce et l'index du côté gauche, et on tire légèrement vers le bas pour enregistrer
l'insertion du frein latéral, pendant ce temps, avec l'index et le majeur de la main droite, on maintient le
porte-empreinte en bouche, et vice versa.
− Ensuite on pince la lèvre entre le pouce et l'index d'une main on tire légèrement vers le bas pour enregistrer
le frein médian pendant que l'autre
− Après la prise le praticien passe devant le patient pour dés-insérer l'empreinte par un mouvement de
bascule d'arrière en avant, on décolle l'empreinte d'abord au niveau postérieur puis au niveau antérieur.
− Le retrait de 1'empreinte peut se faire par l'émission du (ON) qui élève le voile, provoque une irruption
d'air rompant le joint postérieur.
− Examiner l'empreinte.
 Causes d'échec :
- Porte empreinte mal choisi.
- Plâtre trop épais.
- Position de la tête trop en arrière.
- Défaut de centrage du porte-empreinte.
- Retrait trop rapide.
A.2. Empreintes primaires à l’alginate :
L’alginate peut substituer un plâtre dans la technique précédente lorsqu’il est indiqué.
- Le porte-empreinte doit être perforé.
- Lorsqu’on utilise un porte-empreinte anatomique non perforé, pour augmenter la rétention, il est bon
d’en revêtir les bords d’un ruban adhésif (sparadrap).
- Le porte-empreinte de série choisie ne doit en aucun cas atteindre la ligne de réflexion muqueuse.
- Le durcissement en bouche doit être maximum.
- L’empreinte doit être coulée dans les 15 minutes qui suivent.
 Causes d’échec :
- Position erronée du patient.
- Excès de matériau.
- Consistance trop épaisse du matériau.
- Encombrement excessif et inesthétique du vestibule.
- Mobilisation insuffisante de tous les muscles de la mimique et des muscles abaisseurs.
 L’empreinte primaire de l’arcade édentée doit montrer l’absence de bulles :
- Les régions tubérositaires.
- L’ensemble du vestibule et l’ensemble des crêtres.
- Le palais dur et la partie antérieure du palais mou.
- Le métal du porte empreinte n’apparaît nulle part.
- Les brides fibreuses et les freins jugaux doivent être bien reconnaissables.
B. L’Empreinte primaire de l’arcade édentée inférieure :
Comme pour l’arcade supérieure, les facteurs suivants sont successivement étudiés :
a- L'installation du patient l’instrumentation minimum :
Installé confortablement, le patient doit avoir le buste légèrement incliné vers l'arrière, de telle sorte qu'en
bouche ouverte le rebord basilaire soit dans le plan horizontal.
b- Correction indispensable du porte-empreinte choisi :
Un porte-empreinte trop court au niveau de la région des niches ou des papilles rétro-molaires doit être allongé
avec une bande de cire.
c- Préparation du matériau à empreinte :
- La préparation soit du plâtre ou de l'alginate. L’usage de l’alginate se répand de plus en plus en raison
de la facilité de sa manipulation.
d- Prise d’empreinte proprement dite :
L’utilisation de l’empreinte primaire à l’alginate, lorsqu’elle est indiquée, nécessite les précautions déjà citées
: Consistance ferme ; Porte empreinte perforé ou modifié ; Durcissement complet ; Coulée immédiate.
Prise d’empreinte :
- L’alginate est préparé de consistance épaisse.
- Faire rincer la bouche du patient pour éliminer les excès de salive.
- Charger le porte-empreinte d'alginate.
- Le praticien se tient devant le patient, il occupe de préférence la position de 7 heures par rapport au patient.
- La commissure gauche est écartée à l'aide d'un miroir à l'aide de la main gauche.
- Avec la main droite, le porte-empreinte rempli d'alginate est introduit obliquement écartant la commissure
droite puis centré dans le plan sagittal médian.
- La main gauche est libérée en déposant le miroir dans le plateau.
- La lèvre inférieure est pincée entre le pouce et l’index de la main gauche, elle est tirée vers le bas puis
rabattue sur le porte-empreinte pour permettre à l’alginate de fuser au fond du vestibule.
- En même temps le porte-empreinte est inséré davantage avec la main droite, d’bord la partie antérieure
pour faciliter le centrage puis la partie postérieure.
- Le praticien veille à ce que le fond du vestibule, les freins jugaux et labiaux soient bien enregistrés, de
même que la région sublinguale, pour cela il faut faire au patient quelques mouvements.
- Avec la main droite le porte-empreinte est maintenu en bouche et immobilisé avec l’index et le majeur
dans la bouche, et le pouce au niveau du manche du porte-empreinte.
Pendant ce temps faire les mouvements suivants :
Pincer la joue entre le pouce et l’index de la main gauche et tirer légèrement vers la haut pour enregister
l’emplacement de l’insertion latérale et les poches jugales.
- Faire la même chose des deux côtés.
- Pincer la lèvre inférieure et tirer légèrement vers le haut pour enregistrer l’insertion du frein médian.
- Demander au patient de lever la langue pour enregistrer l’emplacement du frein lingual.
- Déplacer la pointe de la langue de la commissure droite à la commissure gauche pour enregistrer la frange
sublinguale et les lignes obliques internes.
- Rester la bouche légèrement entrouverte jusqu'à la prise du matériau.
Le retrait du porte-empreinte se fera toujours en deux temps, on le décolle d'abord postérieurement puis
antérieurement, puis retirer de la bouche obliquement en écartant la joue du patient à l'aide du miroir.
 L’empreinte primaire de l’arcade édentée terminée est contrôlée, doit montrer l’absence de bulles :
- Les trigones rétro-molaires.
- La région sublinguales et para linguale.
- La région vestibulaire.
- Le métal du porte-empreinte ne doit pas être visible.
4- Coulée des empreintes primaires :
A. Traitement de l’empreinte à l’alginate :
La coulée du modèle dans l’empreinte avec du plâtre ordinaire doit être faite immédiatement après la prise de
l’empreinte.
L’empreinte à l’alginate ne doit subir ni pressions ni pressions ni torsions pendant la confection du modèle.
Pulvériser l’empreinte avec de la poudre de plâtre pour réduire l’acidité supérieure de l’alginate sur la surface
de l’empreinte.
L’empreinte à l’alginate est lavée à grande eau ouis tapotée pour élliminer les bulles d’air.
B. Coulée :
- Un plâtre blanc et crémeux est préparé, coulé dans l'empreinte soumise à des vibrations pour éviter la
formation de bulles.
- En même temps on prépare suffisamment de plâtre pour réaliser le socle.
C. Confection du socle :
Juste avant la prise du plâtre, le socle du modèle est taillé, les excès de plâtre sont éliminés.
D. Coulée des empreintes au plâtre :
L’empreinte au plâtre ne réclame pas de coulée immédiate, elle sera immergée dans une solution d’eau
savonneuse.
Il est possible de l’enduire d’une couche de vernis, ceci afin d’éviter toute liaison trop intense avec le plâtre
(de couleur différente) qui sera coulé par la suite. La différence de couelur entre le plâtre de l’empreinte et
celui de la coulée facilite le contrôle de l’intégrité du modèle issu de l’empreinte primaire.
E. Préparation des modèles en plâtre :
- La totalité des bords de l’empreinte primaire doit nécessairement être reproduite sur le moulage d’étude.
- Si l’opérateur a eu le soin de marquer en bouche la ligne de réflexion muqueuse avec un crayon marqueur,
cette ligne sera reproduite sur l’empreinte primaire et sur le modèle d’étude.
- Elle constituera une aide importante dans la confection du porte-empreinte individuel.
- Sur les modèles obtenus, on procédera à la décharge des zones hyperplasiques et des exostoses avec de la
cire.
- On rectifiera aussi avec de la cire les zones de contre dépouille et les crêtes en lame de couteau.
- Sur le modèle en plâtre des tracés sont faits :
 Un premier tracé qui va correspondre à la ligne de réflexion muqueuse (fond du vestibule).
 A 2mm plus haut, un deuxième tracé va correspondre aux limites du future porte-empreinte individuel.

 Conclusion :
L’empreinte primaire constitue le premier maillon d’une longue chaine de construction prothétique, il importe
donc d’être très exigeant quant au résultat recherché afin de répondre à nos attentes à savoir :
 Respecter l’intégrité des surfaces d’appui.
 Répondre aux qualités mécaniques de la prothèse.
 Restaurer l’esthétique et la fonction.

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