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Les Empreintes Secondaires Anatomo-Fonctionnelles / Empreintes Définitives

Dr. Chachoua
 Définition :
C'est l'empreinte définitive à partir de laquelle la prothèse complète sera réalisée. Elle est obtenue avec un PEI
issu de l'empreinte primaire. Elle préfigure la base prothétique de la future prothèse.
 Impératifs auxquels doit répondre l'empreinte :
Biologiques : C'est le respect de l'intégrité des tissus moulés à moyen terme, et à long terme l'ostéolyse et le
comportement des tissus de revêtement de la surface d'appui prothétique (éviter toute compression).
Mécaniques : La rétention, la sustentation et la stabilisation doivent exister aussi bien au repos qu'au cours de
toutes les fonctions, cet équilibre est sous la dépendance de facteurs anatomo-physiologiques et de physiques.
Esthétiques, fonctionnels et phonétiques : L'empreinte doit rétablir l'esthétique, c'est-à-dire les contours les
plus harmonieux du visage, doit compenser toutes les résorptions, elle doit permettre la stabilité de la prothèse
au cours des fonctions de respiration, mastication, déglutition et phonation.
 Réalisation du PEI au laboratoire :
1) Préparation des modèles en plâtre : (bien vaseliner les modèles)
- Toutes les zones non dépressibles tel que le torus et la suture intermaxillaire seront déchargés à l'aide d'une
feuille de cire calibrée (0,8 à 1mm d'épaisseur).
- Réaliser deux tracés au crayon, un trait correspondant à la ligne de réflexion muqueuse et un deuxième
trait correspondant aux limites des PEI en retrait de 2mm par rapport au premier trait.
- Un troisième tracé correspondant à la limite postérieure du PEI, recouvre les sillons ptérygo-maxillaires,
et à 4mm des fossettes palatines.
- Un trait pour représenter l'axe de symétrie.
- Un trait représentant la ligne faîtière des crêtes.
2) Qualités requises des PEI :
 Construits sur modèles issus de l'empreinte primaire.
 Bords arrondis, lisses, réguliers et épais de 2mm.
 Englobe les parties anatomiques positives à exploiter et libère les éléments anatomiques négatifs.
 L'insertion et la désinsertion du PEI doit être aisée.
 Le centrage doit s'effectuer sans hésitation.
 L'extrados du PEI doit avoir une surface lisse.
 La base doit être rigide et indéformable à la chaleur et sous l'effet de pressions occlusales et digitales.
 Le système de préhension manche ou bourrelet ne doit pas gêner les organes périphériques.
3) Techniques de réalisation du PEI supérieur :
Mélange poudre (polymère) - liquide (monomère) dans un récipient à l'aide d'une spatule, quand la préparation
ne colle plus aux doigts on l'applique sur le modèle verni en modelant la pâte sur la surface d'appui.
- Son épaisseur doit être de 2 à 3 mm sur toute l'étendue.
- La hauteur des bords sera réduite de 1 à 2 mm.
- Un petit bourrelet de résine est placé au sommet de la crête dans la partie antérieure pour obtenir le
manche du PEI.
- Après prise de la résine on procède au retrait du PEI et à sa finition.
 Empreinte analytique de l'arcade édentée supérieure :
a) Ajustage du PEI supérieure en bouche :
- La suppression de toute sur-extension doit être conduite d’une façon méthodique car elle est responsable
de la stabilité ultérieure de la prothèse.
- Vérifier les rapports entre les bords du PEI et la ligne de réflexion muqueuse.
- Libérer les insertions des freins et des ligaments ptérygo-maxillaires.
- Procéder dans l’ordre : Région vestibulaire ant → Région latérale moyenne et postérieure → Région du
voile → A la mandibule : région sublinguale antérieure et postérieure.
1) Région vestibulaire antérieure :
Contrôle visuel : élimination des interférences existantes dans cette région entre le bord du PEI et les organes
para-prothétiques. La Lèvre soulevée horizontalement et délicatement ce qui permet de libérer le frein médian,
l'échancrure assurant ses déplacements successifs doit être suffisante sans être excessive, la position du bord
antérieur doit se situer à 2mm de la ligne de réflexion muqueuse.
2) Région vestibulaire latérale moyenne :
A ce niveau le contrôle doit être double visuel et digital.
⇒ Le contrôle visuel : S'opère en écartant délicatement la joue avec le miroir il ne doit pas y avoir aucun
contact entre la ligne de réflexion muqueuse et le bord du PEI. '
⇒ Le contrôle digital : Pendant que l'index et le majeur sont appliqués sur le PEI au niveau de la crête la joue
est écartée horizontalement si le praticien ressent le moindre déplacement du PEI c'est que le bord
correspondant est trop long et il conviendra de le réduire.
3) Région vestibulaire latérale postérieure :
Le contrôle digital : est conduit de la même façon que précédemment, il permet de percevoir les sur-extensions
des bords dans les régions para-tubérositaires lorsque le patient ouvre de plus en plus grand la bouche.
4) Région du voile du palais :
En bouche largement ouverte, les ligaments ptérygo maxillaires doivent être libérés et ne pas déplacer le bord
postérieur du PEI supérieur, celui-ci doit dépasser les fossettes palatines de 4mm environs.
b) Réalisation du joint périphérique de l'arcade supérieur :
Ce joint permet d’améliorer la stabilité et la rétention de la future prothèse. Il est réalisé de façon méthodique
et progressive à l'aide d’une pâte thermoplastique, pâte de Kerr (verte ou marron).
1) Région latérale moyenne :
- Le bord du PEI est recouvert d’une épaisseur de 2 à 3 mm de pâte de Kerr réchauffée préalablement.
- L'insertion se fait obliquement, bien centrer le PEI le patient est prié d'ouvrir de plus en plus la bouche
alors que le PEI est maintenu fermement, le même apport de pâte de Kerr se fait du côté opposé.
- Il ne doit pas y avoir de pâte de Kerr à l’intérieur du PEI sinon l'éliminer.
2) Région latérale postérieure :
- Sera conduite successivement à gauche puis à droite
- Une épaisseur suffisante de pâte de Kerr est déposée sur le versant externe du bord du PEI, elle est destinée
à combler l'espace passif existant à ce niveau entre la face interne de la joue et le rebord alvéolaire (c'est
la poche para- tubérositaire).
- Pour l'enregistrer le patient est prié d'ouvrir grand et de balancer la mandibule à droite puis à gauche.
Après ces deux premières étapes, il faut contrôler la stabilité grâce à une pression digitale exercée du côté
opposé à la correction, voir si l'épaisseur des poches est suffisante.
3) Région palatine postérieure :
La pâte de Kerr est placée uniquement dans l’intrados du PEI de sorte que l’épaisseur soit maximale de part
et d’autre de la ligne médiane et minimale aux extrémités, après l’insertion, le PEI est plaqué fermement contre
la surface d’appui, le patient est prié d’ouvrir grand afin de libérer les ligaments ptérygo-maxillaires.
4) Région vestibulaire antérieure :
Le bord libre est recouvert d’une épaisseur de 3 à 4mm de pâte de Kerr, la lèvre du patient est tirée vers le bas,
puis de rétracter les commissures labiales, le joint périphérique terminé, il y a un contrôle à effectuer.
5) Contrôle :
- Pression digitale exercée successivement sur le segment molaire droit et gauche.
- Ouverture maximale de la bouche mettant en évidence les sur-extensions des bords dans les régions para
et rétro-tubérositaires.
- Emission du « M » et « ON » déterminant la ligne de réflexion du voile.
- Emission du « U » et « OU » révélant toute interférence dans la région vestibulaire antérieure.
En résumé, lé joint périphérique terminé, la rétention et la stabilité du PEI doivent être assurées par une hauteur
et une épaisseur correcte des bords qui doivent être lisses, réguliers, arrondis assurant étanchéité et herméticité.
c) Empreinte définitive de l'arcade supérieure :
- Matériau : Elastomère de synthèse ou pâte à oxyde de zinc eugénol.
- L'élastomère se prépare sur une feuille de papier spéciale, on place une longueur de pate à laquelle on
ajoute des gouttes de catalyseur selon le fabricant, on malaxe puis on charge le PEI après avoir réalisé des
trous au niveau du PEI en regard des zones de Schroeder.
- Le PEI est garni sans excès en fine couche, est inséré obliquement puis centré, on maintient par pression
digitale symétrique.
- Faire réaliser au patient les mouvements suivants :
 Ouverture grande de la bouche.  Faire prononcer les lettres A, K, O, ON.
 Souffler, sourire.  La lèvre doit être tirée vers le bas.
 Réalisation du PEI de l’arcade inférieure :
a) Préparation des modèles : (le modèle est verni ou vaseliné)
- Un premier tracé au crayon de la ligne de réflexion muqueuse.
- Un 2ème tracé correspond aux limites du PEI à 2mm par rapport au 1 er trait.
- Le PEI doit recouvrire les trigones rétro-molaires et libérer les ligaments ptérygo-maxillaires.
- Un trait représentant la ligne faîtière des crêtes.
- Sur ce modèle inférieur décharger la crête alvéolaire sur toute son étendue.
b) Technique de réalisation du PEI inférieur :
- La préparation de la résine auto se fait de la même manière que pour l’arcade supérieure.
- Inclure les trigones rétro-molaires, la ligne oblique interne et la ligne oblique externe.
- Il doit dépasser de 2 à 3mm ces deux lignes.
- Doit inclure les niches rétro-molaires, et la région sublinguales jusqu’à la frange qui la limite post.
- Toutes les insertions sont libérées.
 Empreinte analytique de l'arcade édentée inférieure :
a) Ajustage du PEI inférieur en bouche :
Toutes les insertions musculaires et ligamentaires sont libérées pour cela on effectue les tests suivants :
- Dans la région antérieure labiale : en prenant la lèvre inférieure entre le pouce et l'index et en tirant
horizontalement vers soi, le frein médian doit être libéré et 1e bord du PEI situé à 2mm de la ligne de
réflexion muqueuse.
- Région latérale moyenne ou région des buccinateurs : en ouverture moyenne de la bouche, détecter tout
déplacement vertical du PEI afin de réduire le bord s'il est trop long.
- Pour la région latérale postérieure des masséters et des trigones rétro molaires : Effectuer une ouverture
maximale de la bouche et voire s'il y a déplacement justifiant la correction du bord correspondant.
- Dans la région sublinguale : par une légère élévation de la langue, les deux index posés sur le PEI ne
doivent percevoir aucun déplacement, libérer le frein de la langue.
- Dans la région rétro-molaires ou para-linguale moyenne ou mylo-hyoïdienne : par des mouvements
obliques de la langue, de pro traction, et de déglutition, le praticien tient toujours le PEI.
- Dans la région des niches rétro-molaires (région para-linguale postérieure) : un déplacement oblique
important de la langue est demandé, l’opérateur tenant le PEI, s’il y a déplacement, il y a lieu de corriger.

b) Réalisation du joint périphérique :


1) Extension dans la région sublinguale :
Le bord antérieur lingual du PEI est garni de pâte de Kerr de la PM droite à la PM gauche, le PEI introduit est
maintnu en place fermement, le patient est prié d’élever la pointe de la langue, puis de déglutire, l’extension
à ce niveau n’est jugée satisfaisante que lorsque le retrait du PEI se fait avec un bruit de succion.
2) Extension dans la région mylo-hyoïdienne et rétro molaire :
Elle doit être limitée à 2 où 3mm au-dessous de la ligne oblique interne, le patient doit déglutir plusieurs fois,
puis passer la pointe de la langue à droite et à gauche.
3) Extension dans les régions vestibulaires postérieures :
Elles sont recherchées dans les régions décrites par « Fish » sous le nom de « poches jugales » alors que les
deux index maintiennent le PEI sur la surface d'appui, l'extension est recherchée en garnissant le PEI de pâte
de Kerr à ce niveau, le patient doit ouvrir grand la bouche.
4) Extension dans la région vestibulaire antérieure :
L'extension doit être recherchée particulièrement dans le cas de résorption importante. La ligne de réflexion
muqueuse doit être distante de 1 mm environ du bord du PEI. Procéder aux contrôles de stabilité et de rétention
en fin de réalisation du joint périphérique.
c) Empreinte analytique de l'arcade inférieure :
La totalité de la cuvette du PEI est recouverte d'une épaisseur uniforme de pâte à empreinte de consistance
fluide ; le PEI est introduit obliquement puis centré.
Des tests dynamiques sont effectués : Lèvre inférieure tirée vers le haut. Mouvement de la langue (pro traction,
étirement de la pointe vers le haut, vers l’extérieur de droite à gauche). Mouvement de déglutition.
Après durcissement du matériau à empreinte, désinsertion oblique, contrôle et coulée de l’empreinte au plâtre
dur après avoir réalisé le boxing.
 Coulée des empreintes secondaires au laboratoire :
Le coffrage :
- L'empreinte secondaire est d'abord rincée sous l'eau.
- Le coffrage permet de conserver toutes les informations apportées par l'empreinte secondaire, c'est-à-dire
la parfaite reproduction des surfaces d'appui.
- Permet la conservation de l'intégrité du volume et du profil des bords très important en prothèse totale.
a) Coffrage et coulée de l'empreinte secondaire maxillaire :
On procède au coffrage d’une bande de cire molle de 5mm de large au niveau de la tubérosité à 3 ou 4 mm
au-dessous du bord de l'empreinte, cette bande de cire est modelée entre le pouce et l'index en suivant le profil
de l'empreinte. Cette bande de cire est fixée à 3 ou 4mm en tout point en dessous du bord de l'empreinte, elle
est collée sur sa face inférieure.
- On procède de la même manière pour l'autre hémi arcade en partant de la partie antérieure.
- Un troisième segment de cire est collé dans le prolongement de la voute palatine.
- L'empreinte est ainsi bordée par la bande de cire sur la totalité de sa périphérie.
Une plaque de cire est partagée en deux dans le sens de la longueur, un rectangle de cire est réchauffé, puis
collé au strip (bandeau) de cire, puis entoure l’empreinte. Le coffrage est complété dans la région postérieure,
ainsi l’empreinte est enfermée dans une boite en cire qui évitera au plâtre de s’écouler et assurera une coulée
plus dense.
L’intrados de l’empreinte est passé sous l’eau, puis elle sera coulée au plâtre dur spécifique à la prothèse
complète en prenant soin de faire vibrer l’empreinte afin d’éliminer les bulles d’air.
Après durcissement du plâtre, la ire est enlever et l’empreinte est retirée avec précaution, l’épaisseur du
coffrage est régularisée si nécessaire.
b) Coffrage et coulée de l’empreinte mandibulaire :
On colle une bande de cire de 5mm de largeur en périphérie vestibulaire à 3mm du bord de l’empreinte
secondaire et un triangle de cire sera ajusté dans la région linguale de l’empreinte de façon à ne pas avoir de
surplus de plâtre.
- La bande de cire débordera de 3mm dans la région des trigones rétro-molaires.
- On colle sur ce strip un triangle de cire à concavité inférieure, qui suit exactement le profil des crêtes.
- Dans la région vestibulaire, le coffrage se fait comme pour l'empreinte supérieure.
- Dans chaque région rétro molaire, un polygone de cire réchauffé et adapté puis collé au reste du coffrage.
- On termine le boxing en collant le rectangle de cire autour de l'empreinte comme pour l'empreinte sup.
- Après réalisation du coffrage, l'empreinte est coulée comme pour l'arcade supérieure.

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