PLAN: Introduction 1. Définitions 2. Impératifs d’orientation du P.O.P. 3. Méthodologie de l’orientation du P.O.P. 3.1. Préparation des modèles
3.1.1. Modèle supérieur
3.1.2. Modèle inférieur 3.2. Préparation des maquettes
3.2.1. Maquette d’occlusion supérieure
3.2.2. Maquette d’occlusion inférieure 3.3. L’orientation préliminaire du P.O.P.
3.3.1. Composante antérieure
3.3.2. Composante postérieure 3.4. L’orientation secondaire du P.O.P.
3.4.1. Orientation sagittale
3.4.2. Orientation frontale
Conclusion Introduction :
Le plan d’occlusion prothétique doit restaurer
l’esthétique, la phonation, la fonction. Il joue un rôle important dans la stabilisation des prothèses. Selon leurs objectifs, la surface antérieure est responsable de l’esthétique et de la phonation, et la surface postérieure est responsable de la fonction et de l’équilibre des prothèses. Définitions :
Le plan d’occlusion prothétique (P.O.P.) est le plan
selon lequel les deux arcades artificielles doivent se rencontrer. Correspond aux surfaces de contact entre les dents maxillaires et mandibulaires. Conventionnellement le plan d'occlusion passe par trois points, l’un antérieur et les deux autres postérieurs. Ces points de référence peuvent être : Soit maxillaires : le bord libre des incisives centrales maxillaires et la cuspide disto-palatine des deuxièmes molaires. Soit mandibulaires : selon Gysi, le plan d'occlusion passe par le bord libre des incisives inférieures et par la cuspide disto-vestibulaire des deuxièmes molaires mandibulaires. PRINCIPALES MÉTHODES DE DÉTERMINATION DE LA SURFACE OCCLUSALE (pop)EN PAC
Elles peuvent se répartir selon deux groupes : les
méthodes extra et intrabuccales. 1: plan de Francfort 2: plan de Camper 3: plan d’occlusion 4: plan mandibulaire
Principaux plans de référence
(Lejoyeux) Ce plan est défini avec des références maxillaires, mandibulaires ou inter arcades. Pour Camper, le plan d’occlusion est un plan qui se base sur des points cutanés. Ce plan passe par le point sous nasal et le tragus. Méthodes extrabuccales Points de référence osseux et cutanés La définition la plus communément admise du plan d’occlusion est un plan qui passe par : -le point inter-incisif en avant -Les cuspides disto-vestibulaires des secondes molaires maxillaires Il faut surtout considérer que le plan d’occlusion est une surface d’occlusion, courbe dans les 3 plans de l’espace qui intègre les courbes d’occlusions: La courbe sagittale de Spee et la courbe frontale de Wilson. Méthodes intrabuccales Méthodes statiques
La papille parotidienne : selon Foley , le plan d’occlusion du sujet denté
passerait à 6 mm sous l’orifice du conduit parotidien. Méthodes intrabuccales Méthodes statiques
La ligne buccinatrice : elle part de la commissure
labiale et parcourt la face interne de la joue.
Elle correspond à la trace laissée par le plan
occlusal des dents naturelles.
Lundquist situe le plan occlusal mandibulaire idéal
à 1 mm sous cette ligne, et parallèle à elle . Schreinemakers : la partie postérieure du POP doit passer par le milieu de la hauteur du tubercule rétromolaire. En 1964, Boucher: recommande d’utiliser le tiers supérieur du tubercule rétromolaire comme déterminant postérieur du plan d’occlusion, en s’assurant que le plan obtenu est bien situé sous la ligne de plus grand contour de la langue. Impératifs d’orientation du P.O.P. : Respecter les facteurs généraux : sexe, âge, type constitutionnel.
Rétablir l’esthétique.
Assurer une émission correcte de tous les phonèmes.
Assurer la permanence de la stabilité des prothèses sur les surfaces
d’appui aussi bien en occlusion de R.C. qu’au cours de toutes les occlusions excentrées. Les crêtes et le plan d'occlusion sont parallèles entre eux. Les forces fonctionnelles stabilisent la prothèse.
Une divergence s'installe entre l'une des trois
surfaces, les forces fonctionnelles déstabilisent la prothèse. Être situé au lieu géométrique des pressions maximales avec un confort optimal des muscles masticateurs. Les impératifs fonctionnels
Forces musculaires et orientation du plan
occlusal. Être situé à un niveau physiologique entre la langue et les joues afin que le transfert du bol alimentaire s’effectue sans difficulté de la cavité jugale à la cavité linguale. Harmonie entre la position de la langue et du plan d’occlusion : positionnement correct du bol alimentaire Plan d’occlusion trop bas par rapport à la langue : morsure de la langue et des joues Plan d’occlusion trop haut par rapport à la langue : accumulation des aliments dans les vestibules Les impératifs esthétiques Méthodologie de l’orientation du P.O.P. : Préparation des modèles: Modèle supérieur : Il comporte les repères suivants, tracés au crayon : La papille incisive ou papille bunoïde centrale. Les deux fossettes palatines. L’axe de symétrie passant par le centre de la papille incisive et par un point postérieur situé à égale distance des deux fossettes, qui sera prolongé sur le socle à ses deux extrémités. Un repère incisif sur cet axe en un point situé à 6 mm en avant du centre de la papille incisive. A : sillons ptérygo-maxillaires B : partie de plâtre à supprimer C : axe de symétrie E : papille incisive F : fossettes palatine xy : ligne guide horizontale perpendiculaire à l’axe cc’ L’axe de rotation du voile ou ligne réunissant les points les plus déclives des deux sillons ptérygo-maxillaires. Une ligne guide horizontale parallèle à l’axe de rotation du voile située à 4 mm à l’arrière de celui-ci et perpendiculaire à l’axe de symétrie. Une ligne guide frontale gravée antérieurement et postérieurement sur le socle du modèle, parallèle à la ligne guide horizontale et perpendiculaire à l’axe de symétrie. Elle sera située à 6 mm du palais dans sa partie la plus déclive. une ligne guide sagittale réunissant les deux lignes frontales. Les lignes faitières des crêtes matérialisées et prolongées antérieurement et postérieurement sur le socle. Modèle inférieur : Il est préparé d’une façon identique. L’axe de symétrie passe en avant entre les apophyses géni, en arrière par le milieu de l’espace intertrigone rétromolaire. Les lignes faîtières sont marquées et prolongées sur le modèle. Celui-ci est taillé de telle sorte que son bord supérieur soit perpendiculaire à son axe de symétrie, que la hauteur du socle soit réduite et que les tubercules rétromolaires soient suffisamment soutenus afin d’éviter toute fracture à leur niveau. Préparation des maquettes :
Maquette d’occlusion supérieure :
La base de la maquette doit être indéformable aussi bien à la chaleur que sous l’effet de la pression des muscles élévateurs. Elle sera construite en résine autopolymérisable ou en gomme laque renforcée, en respectant la technique décrite pour la réalisation du porte-empreinte individuel. Le bourrelet sera réalisé en composition ou en cire dure. Dans le plan horizontal : La forme du bourrelet suit celle de l’arcade. Sa limite antérieure sera située à 6 mm en avant du centre de la papille incisive. Son épaisseur antérieure est de 4 mm, elle augmente jusqu'à atteindre 8 à 10 mm postérieurement. Elle sera réduite de 1 à 2 mm à ses deux extrémités postérieurs et se termine par un arrondi distant de 5 mm du centre de la tubérosité. Dans le plan frontal : Dans la région antérieure, le bord libre du bourrelet devra se situer à 22 mm environ du fond du vestibule, son orientation suivra celle de la ligne guide frontale. Dans le plan sagittal : Le bourrelet sera réglé parallèlement à la ligne guide sagittale, et sera ensuite réduit dans sa partie postérieure symétriquement selon une ligne moyenne se terminant à 6 mm au-dessus de chaque extrémité du bourrelet. Maquette d’occlusion inférieure :
Dans le plan horizontal :
Le segment antérieur respectera l’aire de sustentation définie par ACKERMAN. La région postérieure sera limitée par la largeur du trigone rétromolaire, son versant lingual ne déborde jamais la ligne oblique interne. Dans le plan frontal : le bord libre du bourrelet devra se situer à 18mm environ du fond du vestibule.
Dans le plan sagittal : le bourrelet se situe à la moitié
ou au tiers supérieur du trigone rétromolaire, dans les cas difficiles le bourrelet est parallèle à la crête inférieure. L’orientation préliminaire du P.O.P. :
Orientation de la composante antérieure :
Sa vocation est double : esthétique et phonétique. Vocation esthétique :
La maquette d'occlusion supérieure est placée
en bouche. Les lèvres sont au repos.
Dans le plan horizontal : Le bord libre est réglé
parallèlement à la ligne bipupillaire. Dans le plan sagittal : Le volume du bourrelet doit reconstituer la gouttière philtrale, le sillon nasogénien et le contour harmonieux de la lévre. Angle naso-labial fermé (α), bourrelet trop vestibulaire : visibilité accentuée.
Angle naso-labial respecté (α1), bourrelet est correctement orienté, 1
mm à 2 mm de visibilité.
Angle naso-labial augmenté (α2), le bourrelet est trop lingual,
absence de visibilité. Dans le plan vertical : le réglage de la partie antérieure du bourrelet se fait idéalement avec une composition blanche ou 2 incisives centrales. Elles donnent la situation exacte du bord libre et une véritable optique du futur montage. En général le bourrelet dépasse le bord labial de 2 mm. Vocation phonétique :
Des tests phonétiques affinent la position des
dents dans le plan frontal et sagittal : lors de l'émission des labio-dentales « FE-VE », la limite entre la zone sèche et la zone humide de la lèvre inférieure affleure le bord libre des incisives supérieures. La composante postérieure :
Au laboratoire :
Différentes techniques sont
proposées et visent à obtenir l'équilibre mécanique des prothèses : L'orientation par rapport aux crêtes : Pour BONWILL et CUMMER, le plan d'occlusion doit être situé à égale distance entre les deux crêtes, pour une répartition équitable des forces occlusales entre les crêtes maxillaire et mandibulaire. Pour BLIS et collaborateurs, il doit être incliné en avant et de bas en haut afin de produire une pression en haut et en arrière sur le maxillaire et de diminuer le bras de levier sur la prothèse mandibulaire. Pour GYSI, il doit suivre la courbe de la crête mandibulaire pour que les forces masticatoires soient toujours perpendiculaires à cette crête. Pour SEARS, il se situe le plus prés possible de la crête la plus résorbée. En clinique :
Ces différentes techniques de
détermination au laboratoire, bien que satisfaisantes dans certains cas, ont cédé la place à des techniques de détermination en clinique par le praticien. Elles font appel à des conceptions physiologiques ou anatomiques de la position et de l'orientation du P.O.P. Conception physiologique :
Par le biais de la maquette inférieure.
Dans le plan frontal la situation idéale du P.O.P. est
légèrement au dessous de la convexité de la langue. Dans le cas de rétrographie mandibulaire il est nettement au dessous du niveau de la langue. Dans le cas de prognathie il se situe au dessus de ce niveau. Technique piézographique : L'enregistrement du couloir prothétique par une résine plastique modelée par l'activité linguale d'un côté et buccinato-labiale de l'autre, fait apparaitre du côté lingual une gouttière sur la maquette d'occlusion inférieure. Le P.O.P. correspond alors à la zone la plus concave côté lingual et la plus convexe côté buccinateur. Technique de PATTERSON Les deux maquettes sont ajustées à la D.V.O. en relation centrée. La maquette supérieure est évidée sur une hauteur de 2 mm au niveau prémolo-molaire et comblée par un mélange plâtre-carborandum en parties égales. Le patient effectue des mouvements de diduction et de propulsion mandibulaires. Conception anatomique :
Orientation par rapport au plan de CAMPER :
Ce dernier est matérialisé, grâce à une bande de sparadrap ou une plaque rigide, entre l'aile du nez et la partie basse du tragus. La maquette d'occlusion est ajustée au niveau antérieur dans un premier temps, puis parallélisée à ce plan dans un deuxième temps, grâce à la réglette de FOX. Méthode céphalométrique:
Méthode de construction géométrique
du point Xi de Ricketts Exemple d'analyse céphalométrique assistée par ordinateur Orientation secondaire du P.O.P. :
Elle ne concerne que la région postérieure du
P.O.P., qui sera améliorée avec prudence dans le plan sagittal et frontal. Orientation sagittale :
Orientation du segment moyen :
Ce segment à été déterminé au niveau occlusal de la maquette inférieure en relation correcte avec la langue et la sangle orbiculo-buccinatrice.
Orientation du segment postérieur
Sa vocation le soumet exclusivement à l'inclinaison des trajectoires condyliennes. Orientation frontale :
Elle résulte du respect harmonieux des facteurs suivant :
L’inclinaison de l'axe interalvéolaire: il doit faire un angle compris entre 80 et 90° avec le plan d’occlusion afin que les pressions masticatrices ou de déglutition stabilisent la prothèse sur sa base sans traumatiser la surface d'appui. CONCLUSION:
L'orientation du P.O.P. doit ainsi être entreprise
en deux étapes : Orientation préliminaire à vocation esthétique et phonétique permettant l'évaluation de la D.V.O., l'enregistrement de la R.C. et le transfert sur articulateur des deux modèles. Une orientation secondaire à vocation fonctionnelle, concernant beaucoup plus particulièrement la surface occlusale des PM et M. Elle permet la répartition harmonieuse des pressions et la distribution biomécanique de l'espace entre les deux arcades.