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DE L’OREILLE
INTRODUCTION
Le pavillon de l’oreille ou auricule, constitue avec le conduit auditif externe (CAE), l’oreille externe.
L’étude morphologique du pavillon ainsi que de quelques détails anatomiques est nécessaire avant toute
chirurgie de reconstruction totale, subtotale ou partielle du pavillon de l’oreille.
Sa pathologie est variée et sa réparation chirurgicale fait appel à des techniques parfois complexes de la chirurgie
plastique.
Après un rappel embryologique et anatomique nous allons traiter les différents chapitres de pathologie
chirurgicale du pavillon auriculaire : la pathologie congénitale, traumatique, tumorale et autres (brulure de
l’oreille …)
EMBRYOLOGIE
DU PAVILLON DE
L’OREILLE
Le développement du pavillon se fait à partir de la fin du premier mis de gestation (33 ème jour).
Il se développe au tour de la première fente ectodermique branchiale, frontière entre le premier arc branchial
(mandibulaire) et le deuxième arc branchial (hyoïdien).(Fig.)
En effet, des bourgeons mésenchymateux (colliculi de His) apparaissent sur les berges de la première fente ectodermique
branchiale, qui sont par convention numérotés de 1 à 6 dans un ses horaire.
Les colliculis 1,2,3 se forment sur le bord caudal du 1 er arc, tandis que les 4,5,6 sont situés sur le bord
Au 44ème jour, les bourgeons atteignent leurs tailles maximales et commencent ensuite un mouvement de migration et de
fusion.
D’abord situé en position ventrale et paramédiane, le pavillon subit un mouvement d’ascension dorsale et craniale.
A la 20ème semaine de développement, le pavillon a atteint sa forme définitive, cependant, la croissance du pavillon
continue après la naissance, en particulier dans sa dimension verticale jusqu’à l’âge de 7 à 10 ans.
• Lame plissée sur elle même, de forme ovalaire, plus haut que large, à grosse extrémité postérieure,
aplatie transversalement, semi – rigide.
• La partie moyenne de son tiers antérieur est fixée à la face latérale de
la tête
• Ses deux tiers postérieurs sont libres
• Les dimensions sont d'une grande variabilité individuelle, raciale ou
sexuelle. Le pavillon adulte mesure de 60 à 65 mm de hauteur, pour
30 à 35 mm de largeur. (l’oreille droite peut être plus longue que la
gauche)
• La largeur du pavillon représente environ 60 % de sa hauteur. Suivant
son axe vertical, le pavillon peut être divisé en 3 segments Anthropométrie.
sensiblement équivalents ; le tiers supérieur : hélix, scapha, fosse
I = 60 % L ; X (axe du dos du nez) est
triangulaire ; le tiers moyen : conque ; le tiers inférieur : ensemble parallèle à Y (axe du pavillon) ; Z (ligne
antitragus-lobule. d'insertion du pavillon) est inclinée de 8
à 10° par rapport à la verticale
Situation et orientation
Son orientation et sa situation présentent une importance fondamentale pour la chirurgie reconstructrice.
➢ Situation :
➢ Orientation :
➢ La peau :
✓ Epaisse, mobile et beaucoup moins adhérente sur sa face interne (ou postérieure)
• Les ligaments :
Ils sont divisés en ligaments extrinsèques et intrinsèques
o Ligaments extrinsèques :
- le ligament antérieur (ligamentum auriculare anterius) : il relie l'épine de l'hélix et le tragus au zygoma
(il serait en définitive un épaississement de la galéa chez l'homme)
o Ligaments intrinsèques
Ils sont destinés à maintenir la forme du pavillon en reliant différentes parties entres elles.
on distingue :
✓ La racine de l'hélix, est dans certains cas très marquée entraînant une séparation de la conque en
deux parties.
✓ Le bord libre de l'hélix peut être également le lieu d'un enroulement plus ou moins marqué pouvant
aller jusqu'à une soudure de celui-ci dans la gouttière de l'hélix.
✓ Le relief de l'anthélix est plus ou moins marqué ainsi que les bras supérieur et inférieur entraînant
dans certains cas la disparition de la fossette naviculaire.
✓ L'inclinaison de l'antitragus est très variable allant de la position verticale jusqu'à la position oblique
en bas et en dehors.
✓ Enfin, le lobule peut être inexistant ou encore bifide. La limite antérieure du lobule est soit en
continuité avec la peau de la région parotidienne soit séparée par un sillon. En arrière, le lobule est
parfois prolongé par un tubercule rétrolobulaire.
Vascularisation
• Les artères :
• Les veines :
• Les lymphatiques :
o un groupe antérieur :
Se drainant dans les ganglions prétragiens (il draine la partie
antérieure et supérieure du méat acoustique, le tragus et la
partie ascendante de l’hélix)
o un groupe postérieur :
Se drainant dans les ganglions mastoïdiens (il draine la
majeure partie de l’hélix, la conque, et la partie inférieure du
méat acoustique externe)
o un groupe inférieur :
Se drainant dans les ganglions parotidiens (il draine une
partie de la conque et la partie inférieure du pavillon)
Innervation
• Innervation sensitive :
Provient de :
• Innervation motrice :
Par l’intermédiaire de rameaux du nerf facial qui sont destinés aux muscles du pavillon
Pathologie congénitale
du
pavillon de l’oreille
PLAN
Introduction
Rappel anatomique
Etiopathogénie
Épidémiologie
• Anomalies de situation
• Fistules
o Fistules préauriculaires
o Fistules auriculobranchiales, conquale ou méatale, parfois rétroauriculaire
Prise en charge
• Etude de l’audition
• Attitude thérapeutique
o Sur le plan fonctionnel (appareillage, chirugie fonctionnelle)
o Sur le plan malformatif
▪ Chirurgie reconstructrice des malformations du pavillon
✓ Pavillon en cornet
✓ Microtie
✓ Oreilles décollées
✓ Appendice préauriculaire
✓ La macrotie
✓ Le défaut de plicature de l'hélix
✓ Le pavillon de faune
✓ La malformation de Stahl
✓ La cryptotie
✓ Anomalies du lobule
✓ Les pavillons verticaux ou antéversés
✓ Les absences de tragus
✓ Le colobome auriculaire postérieur
✓ Les anomalies médiales de conque, comme par exemple les convexités du fond de conque
o Programme thérapeutique
Introduction
Les malformations congénitales du pavillon de l’oreille sont nombreuses, et peuvent être isolées ou associées à d’autres
malformations de l’oreille ou de la face qu’il faut obligatoirement rechercher.
Avant d'envisager la description des anomalies et leurs traitements, Il est nécessaire de définir les caractères
habituellement considérés comme normaux, ce qui conduit à définir l'anatomie morphologique du pavillon.
Etiopathogénie
L’étiopathogénie des aplasies majeures reste mal connue
L’origine génétique, est évoquée devant la présence de cas familiaux d’aplasie isolée (notée dans 10 à 14 % des cas),
et devant la survenue dans le cadre d’un syndrome polymalformatif.
La dysostose mandibulofaciale (syndrome de Franceschetti ou de Treachers Collins), le syndrome branchio-oto-rénal
(associant aplasie d’oreille, surdité de perception, fistules branchiales cervicofaciales, anomalie rénale), les craniosténoses
(syndrome d’Apert, Crouzon, Pfeiffer) sont autosomiques dominants à pénétrance et expressivité variables.
Le cup-ear syndrome, associant aplasie mineure familiale et oreilles en cornet, est autosomique récessif. Le spectre
oculoauriculo- vertébral (spectre OAV, terme qui regroupe maintenant ce qui était appelé syndrome otomandibulaire,
aplasie latérale de la face, microsomie hémifaciale, syndrome du premier et deuxième arc branchial, syndrome de
Goldenhar ) semble multigénique.
Les anomalies chromosomiques (notamment trisomie 18, 21, 22, et diverses autres trisomies en mosaïque ou délétions
chromosomiques) peuvent entraîner des malformations de l’oreille externe ou moyenne.
Certains agents tératogènes intervenant au cours du 1er trimestre de grossesse interfèrent avec l’organogenèse de
l’oreille moyenne et externe, comme la thalidomide, la vitamine A et ses dérivés (traitements d’acné). Leur prescription
est strictement encadrée, ce qui rend leur implication exceptionnelle.
Enfin, l’âge parental et la consanguinité semblent sans influence sur la fréquence des aplasies d’oreille.
Épidémiologie
L’ensemble des malformations congénitales de l’oreille visibles à la naissance est observé dans 1 cas sur 2 000 à
5 000 naissances .
Des éléments du spectre OAV sont retrouvés avec une prévalence très hétérogène selon les études, entre 1/3 500 et
1/26 000 naissances, mais la prévalence est probablement plus proche de 1 pour 5 000.
La fréquence des aplasies majeures bilatérales est très variable selon les séries, probablement de l’ordre de 20 à
30 %.
Une aplasie mineure controlatérale est associée dans 3 à 5 % des cas aux aplasies majeures unilatérales.
L’association d’une surdité de perception à une aplasie d’oreille est retrouvée dans 5 à 10 % des cas.
Classifications et description des malformations du pavillon
De nombreuses classifications ont été proposées pour prendre en compte les différents types de malformations majeures
du pavillon d’oreille.
La classification de Meurman est représentative des quatre grands types d’atteintes :
➢ oreille en cornet (grade I),
➢ microtie avec bourrelet chondrocutané verticalisé mais principaux reliefs identifiables (grade II)
➢ microtie avec reliefs non identifiables (grade III)
➢ anotie (grade IV).
Oreille en cornet. Microtie avec principaux reliefs Microtie avec bourrelet Anotie
identifiables chondrocutané, sans relief
identifiable
▪ Pavillon en cornet
Il s'y associe, en fonction de la gravité de la malformation, une hypoplasie de l'ensemble du pavillon pouvant aller jusqu'à
la microtie et une situation basse, soit apparente du fait de la bascule de son tiers supérieur, soit réelle.
▪ Microtie
Il s'agit d'une malformation rare (1/10 000 naissances) ; bien que le plus souvent
unilatérale, une malformation auriculaire controlatérale doit être systématiquement
recherchée.
o Pavillon décollé
Le pavillon décollé ou proéminent correspond à une augmentation de la distance mastoïde-hélix qui est normalement de
1,5 à 2 cm. Il résulte de 3 facteurs diversement associés : une ouverture de l'angle céphaloconqual, une hypertrophie de
conque et un défaut de plicature de l'anthélix. Isolé, il s'agit plus d'une variante de la normale que d'une malformation.
o Appendice préauriculaire
C'est une petite masse tissulaire sessile ou pédiculée, préauriculaire pouvant contenir une
armature cartilagineuse (enchondrome). On parle aussi de polyoties pour désigner des
appendices essentiellement cutanés multiples. Il est unique ou en touffe. Il correspondrait à un
vestige de bourgeon (colliculus branchiali externi) surnuméraire ou à la fragmentation d'un
bourgeon normal. Le plus souvent isolé, sa présence impose cependant la recherche d'une
atteinte associée de l'oreille moyenne.
✓ La macrotie
✓ La cryptotie :
enfouissement sous le scalp du tiers supérieur du pavillon (fig.).
▪ Anomalies du lobule
▪ Anomalies antérieures
▪ Anomalies postérieures
Colobome postérieur
du pavillon
▪ Anomalies médiales
✓ Les anomalies médiales de conque, comme par exemple les convexités du fond de
conque
▪ Hamartomes
Le pavillon et le conduit peuvent être le siège, mais pas plus fréquemment que dans d'autres
localisations faciales, d'hamartomes congénitaux dont les plus fréquents sont les
hémangiomes, les lymphangiomes et les neurofibromes.
• Anomalies de situation
Tête en rectitude, le pôle supérieur du pavillon passe le tiers moyen de la
paupière supérieure, le pôle inférieur passe le tiers supérieur de la lèvre
supérieure ; le bord antérieur de la racine de l'hélix est séparé du canthus
externe de l'oeil d'une distance semblable à la hauteur totale du pavillon ; la
ligne passant par le bord antérieur de la racine de l'hélix et le bord antérieur
du lobule (limite antérieure de l'insertion du pavillon) est inclinée de 8 à 10°
par rapport à la verticale et le grand axe du pavillon est sensiblement parallèle
au dos du nez (fig.). Anthropométrie.
Ces normes peuvent servir de repères pour objectiver ce que l'on appelle « une
implantation basse du pavillon » (fig.).
Il s'agit d'un groupe de nourrissons pouvant présenter par ailleurs un certain nombre
d'affections hétérogènes acquises in utero ou génétiques dans le cadre desquelles
l'implantation basse des pavillons peut être retrouvée. « Le pavillon implanté bas » sert alors
de marqueur non spécifique d'une autre affection. Il s'agit plus de pédiatrie générale que Pavillon implanté bas dans le
o Fistules préauriculaires
Elles sont interprétées comme secondaires à un défaut d'accolement de deux colliculi branchiali externi.
Elles siègent exclusivement en avant de la scissure antérieure ou de la racine de l'hélix. Elles ne justifient
un geste d'exérèse qu'en cas d'écoulement. Elles sont borgnes. Leur exérèse doit être complète,
conduisant à une voie d'abord de type endaurale, enlevant en monobloc les tissus mous, du plan de
l'aponévrose du muscle temporal au plan cartilagineux hélicéen.
Il s'agit de l'orifice externe des fistules auriculobranchiales de type I de Work (cf. infra).
Prise en charge
• Recherche d’associations malformatives
Les malformations les plus fréquentes sont faciales, recherchées par l’examen clinique essentiellement
(L’examen clinique précise l’aspect du pavillon, l’existence d’un méat acoustique externe, d’un
tympan, l’existence de fistules cutanées pouvant être à l’origine d’écoulements et recherche une atteinte
controlatérale. Il comporte un examen cervicofacial complet, appréciant notamment le développement de la
mandibule et la fonction du nerf facial).
Certaines malformations nécessitent une prise en charge immédiate, d’autres impliquent des interventions
chirurgicales ultérieures qui devront s’intégrer dans le programme chirurgical otologique.
Devant une malformation du pavillon, il faut donc rechercher d’autres malformations du conduit auditif
externe, de l’oreille moyenne et de l’oreille interne (même si, pour cette dernière, une association
malformative à son niveau est rarement trouvée)
Ceci impose en fait, de décrire le conduit et l'oreille moyenne de façon séparée, en se basant sur des
données cliniques (examen otoscopique…) , audiométriques, radiologiques(TDM des rochers…) , voire
d'exploration chirurgicale.
Ces atteintes malformatives de l’oreille externe et moyenne, peuvent, selon leur gravité, enter dans le
cadre d’une aplasie mineure ou majeure d’oreille
De nombreuses classifications très proches les unes des autres ont été proposées. nous ne citerons que la
plus ancienne, celle d'Ombrédanne, qui reste particulièrement performante sur le plan clinique :
▪ groupe I ou aplasie mineure : (Ce sont des malformations congénitales frappant presque
exclusivement l’oreille moyenne et les osselets alors que le pavillon et le conduit auditif externe
existent demême que le tympan) entrent dans le cadre d’aplasie mineure de l’orielle les éléments
suivants : petite malformation du pavillon, conduit auditif externe présent mais pouvant être
sténosé, membrane tympanique normale ou hypoplasique, caisse du tympan normale, malformation
ossiculaire isolée ;
Mais il existe des microties avec conduit normal (fig.) et des pavillons normaux sans conduit (fig.)
Anotie avec conduit sténosé mais présent Pavillon subnormal sans conduit auditif
externe
▪ Les atteintes malformatives du conduit
✓ Les sténoses (rétrécissement) du conduit, quel que soit leur degré, conservent une
continuité épithéliale entre le méat auditif et la membrane tympanique qui est normale
ou rudimentaire.
La sténose (d’exploration otoscopique difficile, TDM pour exploration de l’extrémité
médiale) peut être globale, latérale, médiale ou plus souvent du tiers moyen donnant un
conduit en sablier.
Associées à une malformation ossiculaire, elles entrent dans le cadre des « aplasies »
mineures de l'oreille.
▪ Le spectre oculo-auriculo-vertébral
Le spectre oculoauriculo- vertébral (OAV) regroupe les éléments des anciens termes de :
syndrome otomandibulaire, aplasie latérale de la face, microsomie hémifaciale, syndrome du
premier et deuxième arc branchial et syndrome de Goldenhar.
Les éléments de ce spectre OAV sont : aplasie d’oreille majeure ou mineure, hypoplasie
mandibulaire et du maxillaire supérieur homolatérale, paralysie faciale, macrostomie,
malformation vertébrale (hémivertèbres, fusions et malformations diverses) et atteinte
oculaire (notamment kyste épibulbaire très typique, mais aussi microphtalmie, colobome de
la paupière supérieure), malformations rénales et cardiaques.
▪ Syndrome oculo-auriculo-fronto-nasal
associe aux anomalies ci-dessus une malformation frontonasale avec nez bifide et
hypertélorisme.
▪ Anomalie de Klippel-Feil
Fusions vertébrales responsables d’une raideur cervicale majeure.
▪ Syndrome de Genée-Wiedemann
Le syndrome de Genée-Wiedemann est proche des syndromes de Franceschetti et Nager,
mais l’hypoplasie malaire est moins marquée et, surtout, il existe un ectropion très marqué
de la paupière inférieure. Les 5e doigts et orteils sont absents, les malformations pouvant
également toucher les pouces ou les autres doigts et orteils.
Insérer article : (Dysplasies oto-mandibulaires : génétique et nomenclature des formes Syndromiques)
• Etude de l’audition
Dans les formes unilatérale, l’exploration doit intéresser aussi bien l’oreille malformée que l’oreille
controlatérale (le niveau auditif global, étant conditionné par l’oreille controlatérale apparemment
saine, pour laquelle il faut éliminer une malformation inapparente (aplasie mineure), associée dans 3
à 5 % des cas)
• Attitude thérapeutique
▪ Moyens :
✓ Appareillage auditif :
o Vibrateur mastoidien sur serre tete ou bandeau, intraconque ou
porté sur des branches de lunettes après reconstruction du pavillon.
o Prothèse à ancrage osseux ( BAHA : bone anchored hearing aid) :
apporte un confort supplementaire un gain auditif de 10 à 15 db
✓ Orthophonie :
Indispensable dans les atteintes auditives bilatérales dés le plus jeune âge
✓ Suivi ORL :
Le suivi ORL doit être régulier, au minimum annuel, afin de surveiller
la constitution de bouchon épidermique dans une ébauche de méat
acoustique ou dans des orifices fistulaires, ou de dépister l’apparition
d’une pathologie d’oreille moyenne sur l’oreille saine dans les formes
unilatérales.
✓ Chirurgie fonctionnelle :
✓ Pavillon en cornet :
Ses formes les plus légères peuvent être corrigées par une plastie en V-
Y de la racine de l'hélix, ses formes moyennes par une plastie des
éléments malformés comme l'a proposé Cosman , alors que ses formes
sévères nécessitent la transposition locale de tissus cartilagineux et
cutané au niveau de l'hélix et de l'anthélix comme l'ont proposé
Musgrave (fig.) et Kislov (fig.). Les formes les plus sévères peuvent
justifier une reconstruction du type de celle réalisée pour les microties.
Technique de Kislov.
A et B : le tracé de l'incision cutanée ; l'incision a-c n'intéresse que le plan cutané ; l'incision b-c n'intéresse que
le cartilage ; la surface cartilagineuse du triangle a-b-c (zone hachurée) qui fait monobloc avec le tiers supérieur
du pavillon est décollée du plan cutané qui le recouvre.
C : la distance a-a' correspond au gain de hauteur ; le triangle a'-b'-c (zone ponctuée) a perdu son armature
cartilagineuse ; le bord libre du pavillon peut être armé d'une attelle cartilagineuse d'origine conquale.
D et E : l'apport cutané avec un lambeau à pédicule inférieur. Un temps chirurgical ultérieur est souvent
nécessaire pour corriger le surplomb hélicéen persistant.
• Introdution
La correction d’une microtie, qu’elle soit isolée ou associée à d’autres malformations de la face, répond aux mêmes
principes : sculpter une maquette de cartilage costal autologue qui reproduit les reliefs d’une oreille et recouvrir cette
maquette de peau en utilisant les reliquats cutanés.
De nombreux matériaux de substitution ont été utilisés pour tenter de remplacer le cartilage autologue et permettre
d’obtenir une maquette reproduisant les reliefs de l’oreille sans avoir à sculpter de façon extemporanée un greffon de
cartilage. Aucun n’a jusqu’à présent fait ses preuves.
la solution prothétique, beaucoup plus simple techniquement et dont les résutats sont très fiables d’un point de vue
morphologique est excellente dans certaines circonstances, mais cette indication ne doit certainement pas être posée
chez un enfant qui présente des conditions locales tout à fait favorables à une reconstruction.
Dans les années futures, les cultures de tissus permettront peut-être d’obtenir des blocs de cartilage dans lequel sera
sculpté, par un ordinateur, une maquette reproduisant très exactement les reliefs de l’oreille controlatérale.
La reconstruction du pavillon utilisant le cartilage costal autologue reste actuellement la méthode de choix.
Les difficultés de cette chirurgie résident plus dans la préparation de la couverture cutanée que dans la réalisation de la
maquette cartilagineuse.
Apprendre à reproduire les reliefs d’une oreille et savoir choisir, en fonction de l’aspect de la microtie, l’abord cutané le
plus adapté nous semblent être les facteurs essentiels qui conditionnent la réussite d’une reconstruction.
Le patient doit être en âge de choisir entre les différentes possibilités de prise en charge de son pavillon : abstention,
reconstruction en utilisant une autogreffe de cartilage costal, ou mise en place d'une épithèse synthétique amovible.
En règle, les individus jeunes préfèrent avoir une oreille bien à eux, même au prix de plusieurs temps chirurgicaux, alors
que les individus plus âgés peuvent préférer une épithèse et ce d'autant plus que leur microtie a été l'objet d'antécédents
chirurgicaux décevants.
C’est à partir de l’âge de 7 – 9 ans , après que l'enfant a commencé réellement à souffrir de sa disgrâce, que les critères
psychologiques, comportementaux et anatomiques permettent la reconstruction de la microtie dans les meilleures
conditions.
Sur le plan anatomique, c’est d’une part l’âge auquel l’oreille controlatérale a atteint sa taille définitive, et d’autre part,
la quantité de cartilage nécessaire pour reproduire la totalité des reliefs de l’oreille impose un certain développement de
la cage thoracique.
• La technique
La reconstruction d’un neo pavillon utilisant du cartilage costal autologue a été decrite par Tanzer puis Brent. Elle a été
modifiée par Nagata puis firmin dont la technique est maintenant d’actualité.
La réalisation de la maquette varie peu et le temps de décollement de l’oreille est le même dans son principe quelque soit
l’aspect de la microtie. C’est essentiellement l’abord cutané lors du premier temps qui varie en fonction de la
malformation.
Préparation de modèles :
Avant la préparation des deux champs opératoires (région auriculaire et région thoracique), une analyse précise des
reliefs à reconstruire et la préparation de modèles qui serviront tout au long de l’intervention sont indispensables.
Après avoir dessiné les reliefs de l’oreille controlatérale sur un calque (film radiographique transparent), celui-ci est
placé en position correcte sur les reliefs restants de l’oreille à reconstruire.
En superposant sur ce modèle un autre calque, on dessine les reliefs qui sont à reconstruire. Un troisième calque dessine
les contours de ce qui servira de « base ». Ces calques, découpés et stérilisés, vont être utilisés pendant l’intervention
pour apprécier la quantité de cartilage à prélever et pour reproduire avec précision les reliefs à restituer (fig)
Positionement du neopavillon :
Le futur pavillon doit être symétrique au pavillon sain controlatéral, ce qui, en
pratique, n'est pas toujours
réalisable, du fait de la fréquente hypoplasie de l'hémivisage homolatéral. Quelques
critères peuvent aider à un
bon positionnement :
Tête en rectitude, le pôle supérieur du pavillon doit se trouver sur l'horizontale passant
par le tiers moyen de la
paupière supérieure, son pôle inférieur sur l'horizontale passant par le tiers moyen de la Anthropométrie.
lèvre supérieure, la ligne
passant par les extrémités antérieures de l'hélix et du lobule (limite antérieure de I = 60 % L ; X (axe du dos du nez) est parallèle à Y
(axe du pavillon) ; Z (ligne d'insertion du pavillon)
l'insertion du pavillon) est inclinée de 8 à 10° par rapport à la verticale et le grand axe est inclinée de 8 à 10° par rapport à la verticale
C'est le positionnement antéropostérieur qui est le plus difficile à définir : uniquement appréciable de profil, il doit être
« harmonieux » sans se laisser influencer par des reliquats de microtie et une implantation des cheveux qui sont d'autant
plus anormalement bas et antérieurs que le syndrome otomandibulaire est plus marqué.
Méthode de positionnement de l’oreille à Reconstruire selon firmin :
C’est le côté sain qui sert, bien sûr, de référence.
Placé en face du patient, on positionne sa tête verticalement (fig.).
On apprécie alors la position du point inférieur du lobule pour le reporter, à l’aide d’une règle placée
horizontalement, de l’autre côté. C’est cette mesure qui permet de définir la situation correcte de l’oreille dans le
plan vertical.
Ensuite on mesure du côté sain les distances entre canthus externe et racine de l’hélix et entre lobule et commissure
buccale. On évalue ensuite, de profil, l’angle que forme l’axe de l’oreille avec l’axe du nez (arrête nasale de profil).
Un modèle de l’oreille controlatérale, dessiné sur un calque transparent, est alors placé du côté atteint en tenant
compte des repères relevés du côté sain.
Peuvent être enlevés soit par ligature à la base au fil résorbable, s’ils
sont très pédiculés et sans racine cartilagineuse, soit par une plastie
locale habituellement sous anesthésie générale
✓ La macrotie
Correction de la macrotie :
a=2b
✓ Anomalies du lobule
(Chercher un article qui résume les differents moyens de traitement des dysplasies otomandibulaires)
o Programme thérapeutique en fonction du caractère uni- ou bilatéral
Deux situations doivent être distinguées en cas d’oreille traumatique : la reconstruction dans le cadre de
l’urgence et la reconstruction au stade de séquelles.
Dans les deux cas, le choix du moyen de réparation dépend des conditions locales et générales.
Plusieurs techniques existent et sont, selon le siège et l’importance de la perte de substance de difficulté
différente.
La technique utilisant un support de cartilage costal autologue sculpté, placé dans une loge sous-cutanée, utilisée
pour la reconstruction des microties, est applicable aussi devant un traumatisme du pavillon de l’oreille.
Cette technique permet maintenant lorsque les conditions locales sont favorables, d’obtenir d’excellents
résultats, mais cette chirurgie nécessite un certain entraînement à la sculpture d’une maquette cartilagineuse
tridimensionnelle et elle comporte des règles précises qui doivent être connues.
Lors de la prise en charge en urgence, plusieurs éléments sont essentiels à préciser : la nature du traumatisme,
la taille et l’état du fragment, l’état des téguments rétroauriculaires, le délai de prise en charge et le conditionnement du
fragment.
Ces facteurs sont déterminants pour poser l’indication de réimplantation et dans le choix de la technique utilisée.
Celle-ci conditionne les chances de succès, mais également la qualité du résultat morphologique à terme.
Elle doit par ailleurs conserver entières les possibilités d’une otopoïèse en cas d’échec.
Les indications de réimplantation du pavillon de l’oreille sont rares. Les fragments sont souvent inexploitables car
trop contus et les lésions rétroauriculaires associées compromettent parfois toute réimplantation.
En revanche, quand les conditions locales et l’état du fragment le permettent, une réimplantation peut être tentée.
l’hématome du pavillon est une lésion traumatique à part, c’est un accident sportif relativement fréquent, l’hématome
est intracartilagineux et doit être incisé et évacué. Le pansement doit être moulant et compressif (bourdonnet
transfixiant) pour éviter la récidive.
En l’absence de ce traitement, l’hématome se fibrose, déformant le cartilage de l’oreille « en chou – fleur » de
traitement décevant.
A : poche rétroauriculaire ; B : fragment désépithélialisé suturé ; C,D,E : poche suturée (schéma, vues latérales et postérieures) ;
F,G : oreille sevrée à j17 (vues latérale et postérieure) ; H : fragment entièrement épithélialisé une semaine après le sevrage.
o Reconstruction :
▪ Principe de la reconstruction
Après le premier temps, tous les reliefs de l’oreille sont présents, et elle a, de
profil, un aspect normal. Sa projection est cependant insuffisante du fait de
l’absence de sillon rétroauriculaire.
L’oreille reconstruite est donc décollée, en ayant soin de ménager à sa face
profonde un tissu de recouvrement sur lequel sera appliquée une greffe cutanée.
Pages 3 – 4 – 5 – 6 – 7 de l’article otopoièse après amputation traumatique « EMC plastique, F.Firmin »
o Indications selon la gravité :
Classer les lésions selon leur gravité peut permettre de définir une attitude thérapeutique fonction du
degré de l’atteinte.
Cette situation est la plus favorable et permet de prédire un bon résultat si la reconstruction
est réalisée en deux temps, selon les principes propres à cette chirurgie :
– mise en place sous la peau mastoïdienne d’un greffon qui reproduit les reliefs de
l’oreille controlatérale ;
– dissection de la loge sous-cutanée et résection de reliquats cartilagineux par un abord
qui reprend les cicatrices existantes ;
– respect de la vascularisation des lambeaux cutanés ;
– prévention des hématomes par une hémostase efficace et un drainage aspiratif ;
– prévention d’une infection par une antibiothérapie systématique ;
– pansement évitant toute compression.
En fait, la difficulté essentielle dans cette situation est de savoir apprécier le potentiel
cutané. Il ne faut pas hésiter, s’il paraît limite, à utiliser une expansion indirecte
préalable. En diminuant la tension cutanée en regard de l’hélix, ce procédé évite le
risque d’exposition
du cartilage.
Si, dans cette situation, on peut parfois utiliser la peau rétroauriculaire après avoir apprécié
la situation exacte des cicatrices, le risque de nécrose cutanée est grand et il est souvent
préférable de poser l’indication d’un fascia galéal temporal.
Le doppler précise si l’on peut compter sur sa vascularisation axiale,de bien meilleure
qualité qu’une vascularisation au hasard.
La définition des contours de l’oreille reconstruite est inversement proportionnelle à
l’épaisseur, elle-même liée à la fibrose, des deux plans de couverture, le fascia et la greffe
cutanée. Le résultat est souvent moins bon que lorsque la peau locale a pu être utilisée.
C’est dans ces cas difficiles, où le pronostic concernant la qualité du résultat est incertain,
qu’il faut proposer au patient la solution prothétique, en l’informant des avantages et
inconvénients de ce choix.
- C’est une méthode risquée mais utile pour les PDS transfixiantes,
périphériques et de petite taille (moins de 15 mm de long)
- Pour symétriser les oreilles, la longueur du bord périphérique du greffon
doit être égale à la moitié de celle de la PDS
- Pour faciliter la prise, il est possible de réduire le greffon à sa peau
antérieure et à un rail cartilagineux d’hélix, en le plaçant sur un lit
receveur constitué par l’avancement d’un lambeau rétro – auriculaire (qui
a l’inconvénient de rétracter le bord libre de l’oreille) .