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République Algérienne Démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique


Université d’Alger 1
Faculté de médecine
Département de médecine dentaire

Les arcs idéaux

Travaux pratiques
&
dirigés

Résidents de première année


C .H.U. Béni Messous

Pr. A. BELKHIRI

Les arcs idéaux


1. Introduction

Ce sont des arcs de finition utilisés dans la dernière étape du traitement orthodontique. La
forme de ces arcs est dérivée de la forme idéale décrite par Edward Angle. Ces arcs peuvent
être :

− Exécutés à partir du diagramme de Hawley Bonwill (par exemple),


− Livrés en courbure elliptique idéale par les fournisseurs orthodontiques et à adapter en
bouche,
− Construits directement en bouche.

Ces arcs sont généralement en .016 X .022, .017 X .025.

2. Rôle des arcs idéaux

Les arcs idéaux ont pour rôle :


 de déterminer la forme d'arcade optimale pour le patient,
 de positionner les dents dans le sens vestibulo-lingual de telle sorte que des points de
contacts anatomiques normaux soient rétablis, en fonction de la morphologie de
chaque dent,
 de positionner les dents de telle sorte que leurs axes aient une orientation mésio-distale
correcte,
 de positionner les dents de telle sorte que leurs axes aient une orientation vestibulo-
linguale correcte,
 de réaliser une concordance entre l'arcade supérieure et l'arcade inférieure pour rétablir
la normalité des relations occlusales.

3. La forme de l’arcade idéale pour le patient


Ce concept de forme d'arcade individualisée est essentiel en thérapeutique Edgewise. Il ne
concerne pas seulement l'aspect esthétique mais également la stabilité du résultat.

De nombreuses chartes de prédétermination de l'arcade ont été proposées, les trois plus
connues sont celles de Bonwill-Hawley, de Brader et de Boone.
 Charte de Bonwill-Hawley
C'est une charte adoptée par Tweed dans son ouvrage " Clinical orthodontics ". Il
s'agit d'une construction géométrique (propre à chaque patient) à partir de 4 lignes
horizontales numérotées de 1 à 4 et d'une ligne verticale représentant la ligne médiane
de l'arcade. L'intersection de la ligne verticale et de la ligne horizontale n° 4 représente
le point incisif A.

 Charte de Brader
C'est une illustration du concept de l'arcade idéale selon Brader. Pour cet auteur, la
forme de l'arcade humaine, sous la dépendance de l'environnement musculaire, se
présenterait comme une ellipse " tri-focale ". En respectant cette forme générale
Brader a dessiné six courbes moyennes testées sur un certain nombre de cas cliniques.
La courbe appropriée au patient est choisi en fonction de la dimension transversale,
mesurées entre les faces vestibulaires des dernières molaires évoluées (les dents de
sagesse exclues).

 Charte de Boone
C'est actuellement la charte la plus répandue parmi les cliniciens utilisant l'Edgewise.
Elle présente comme celle de Brader l'avantage d'être standardisée ce qui évite le
temps passé à la construction géométrique. Cette charte se compose d'une zone
supérieure dite d'identification sur laquelle seront portés les noms du patient, du
praticien et la date des mensurations, d'une zone centrale ou zone d’information
recueille les données concernant le type d’arcade, le torque…, de 2 lignes horizontales
où sont reportées les mesures maxillaires et mandibulaires et une zone inférieure dite
zone de travail qui comporte une trame quadrillée partagée par un axe vertical et une
ligne guide en trait gras. L'ébauche des arcs sera superposée sur cette ligne guide ; puis
tout en gardant cette superposition les déformations et les boucles éventuelles seront
réalisées. L'individualisation de l'arc sera la dernière opération ; en effet deux mesures
transversales seront reportées sur la charte :
− la distance intercanines, mesurée au milieu des brackets des canines mandibulaires.
− La distance inter-molaires mesurée à l'entrée des tubes molaires mandibulaires.
Ces distances seront représentées sous la forme de deux paires de traits verticaux équidistants
de l'axe vertical de l'arc. Une fois formé, l'arc sera ouvert ou contracté de telle sorte que les
points figurant le milieu des brackets canines et l'entrée des tubes molaires soient sur les traits
verticaux correspondants.
Cette méthode a plusieurs avantages :
− Elle permet l'utilisation d'ébauches préformées,
− elle commence par la réalisation de l'arc mandibulaire ce qui est logique puisqu'une
partie importante du diagnostic se fera sur l'analyse d'arcade mandibulaire,
− enfin elle comporte de nombreux repères utiles aux débutants pour la réalisation des
arcs idéaux.

4. Courbures des arcs idéaux


A partir de l'ébauche préparée sur la charte les courbures des trois ordres sont placées sur les
arcs.
Courbures du 1er ordre
L’utilité de ces courbures est de parfaire l’alignement des dents selon le contour idéal de
l’arcade. Elles prendront en compte la morphologie des couronnes dentaires de telle sorte
qu’après l’action de cet arc chaque dent retrouve avec ses collatérales des points de contact
anatomiques normaux.

Arc mandibulaire 
Il ne portera aucune déformation au niveau des incisives mais la partie antérieure de l’arc sera
très légèrement aplatie pour se trouver en retrait par rapport à la ligne guide.
A partir d’une marque située entre l’incisive latérale et la canine l’arc subira une accentuation
de sa courbe: La courbe canine.
Au niveau du point de contact canine et 1 ère PM, une légère plicature est faite, en forme de
baïonnette, sortant à l’extérieur de la ligne guide (offset).
Au niveau du point de contact entre 2ème Pm et 1ère molaire un « offset » plus important est
réalisé.
Enfin au niveau du point de contact entre 1 ère et 2ème molaires l’arc mandibulaire est
légèrement angulé vers l’intérieur de la ligne. Cette plicature est connue sous le nom de « toe
in ».
Arc maxillaire 
 Courbures du 1er ordre:
Une première déformation sera faite entre incisive centrale et incisive latérale du fait du
volume moins important de cette dernière. Cette déformation en baïonnette intérieure porte le
nom d’ «  in set ».
Au niveau du contact situé entre incisive latérale et canine, l’arc est ramené à l’extérieur et
contourne la canine par une courbe accentuée.
La déformation suivante est située entre la 2ème PM et la 1ère molaire : c’est un « offset ».
Lorsque les 2èmes molaires sont baguées un dernier « offset » un peu moins marqué est fait
entre 1ère et 2ème molaires.

Fig.11. Courbures du premier ordre sur arcs idéaux. Au maxillaire : 1, inset latérale- 2,
bosse canine- 3, offset 1ère molaire- 4, off set 2ème molaire. A la mandibule : 5, courbe
canine- 6, offset 1ère prémolaire- 7, offset 1ère molaire- 8, toe in 2ème molaire.

 Courbures du 2ème ordre:


 Les " artistic bends " sont placés dans le secteur antérieur.

 Courbures du 3ème ordre:


A la mandibule:
 Pas de torque au niveau incisif.
 Peu ou pas de torque au niveau des canines
 Torque progressif radiculo-vestibulaire sur les secteurs latéraux à partir des
prémolaires.
Au maxillaire:
 Torque radiculo-palatin dans le secteur antérieur.
 Torque variable sur la canine en fonction de sa morphologie et de la position de
lumière du bracket.
 Torque progressif radiculo-vestibulaire dans les secteurs latéraux à partir des
prémolaires.

4.2.5. Coordination des arcs


La dernière phase de la confection des arcs idéaux sera donc la coordination des arcs. Cette
opération se fait sur la charte individualisée. Les points incisifs supérieurs et inférieurs placés
sur la ligne médiane, l'arc maxillaire devra circonscrire l'arc mandibulaire jusqu'au niveau des
premières molaires avec le maximum de contact.
Les points de contrôle en bouche après l'installation de ces arcs idéaux seront les suivants :
 concordance des milieux,
 relation de classe I d'Angle,
 continuité des points de contact,
 concordance entre la position de la mandibule en relation centrée et en occlusion
terminale,
 guide antérieur en propulsion avec disclusion postérieure,
 guide canine du côté travaillant dans les mouvements de latéralité,
 absence d'interférence du côté non travaillant dans les mouvements de latéralité.

Si un ou plusieurs de ces critères ne sont pas atteints les arcs idéaux permettent les ultimes
corrections soit par le jeu des élastiques soit par l'accentuation des courbures des trois ordres.

Fig.12. Coordination des arcs idéaux.


Conclusion
La mise en place d’arcs appelés « arcs idéaux » représente l’ultime étape d’un traitement en
Edgewise.
Toutes les phases précédentes avec leurs forces, leurs auxiliaires n’ont de raison d’être que le
fait de permettre l’introduction simple des arcs idéaux qui ont pour buts de déterminer la
forme d’arcade optimale pour le patient et de rétablir la normalité des relations occlusales.

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