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Signes majeurs et signes associés


des anomalies orthodontiques.
Sémiologie orthodontique
F. Bassigny

Les différentes anomalies orthodontiques peuvent être décrites par le biais d’une sémiologie permettant
de définir avec précision les variations par rapport à la normale des différents signes. Une hiérarchisation
de ces signes doit permettre, pour chaque catégorie, de préciser les signes majeurs et les signes asso-
ciés, qui peuvent être représentés par une origine différente : signes occlusaux comme les classes d’Angle,
signes dentaires comme la linguocclusion, la vestibuloversion, signes radiologiques comme l’inclusion,
la transposition, signes cutanés comme l’hyperdivergence, la rétromandibulie, à titre d’illustrations du
propos. Les différents cas de figure sont décrits selon un plan abordant successivement les signes affec-
tant les dents : anomalies dentaires, malocclusions localisées, les signes alvéolaires, sans retentissement
squelettique, les signes des malocclusions du sens sagittal (la classification d’Angle), les signes des maloc-
clusions du sens transversal (squelettiques ou alvéolaires), les signes des anomalies squelettiques du sens
vertical, leurs conséquences sur le visage, la dysharmonie dentomaxillaire. Bien entendu, ces différentes
catégories peuvent se retrouver chez un même patient, associant anomalies dentaires, anomalies alvéo-
laires, anomalies squelettiques. Les signes majeurs correspondent à un ou plusieurs signes caractérisant
telle ou telle dysmorphie.
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Mots-clés : Orthodontie ; Anomalies dentaires ; Anomalies alvéolaires ; Anomalies squelettiques ; Dysmorphies ;


Dysfonctions orofaciales ; Dysharmonie dentomaxillaire

Plan ■ Anomalies du sens sagittal 10


Normocclusion de la classe I d’Angle 10
■ Introduction 2 Malocclusions de la classe II d’Angle 10
Classes II division 1, rétromandibulie 10
■ Anomalies dentaires 2 Classes II division 1, promaxillie 11
Anomalies de forme 2 Classes II division 1, subdivision 11
Dents supplémentaires 2 Classes II division 2 11
Agénésies 2 Classes III 12
Dents mal placées 3
■ Dysharmonie dentomaxillaire 13
Dents incluses 3
Définition 13
■ Anomalies alvéolaires 4 Signes cliniques d’une dysharmonie dentomaxillaire selon
Définition 4 l’âge dentaire du patient 14
Supraclusion 4
■ Anomalies du sens vertical 15
Infraclusion antérieure 6
Proalvéolie 6 ■ Conclusion 16
Rétroalvéolie 6
Biproalvéolie ou biprotrusion en classe I 7
Anomalies du sens transversal 8
Anomalies du sens transversal, à la mandibule 9
Syndrome de Brodie uni ou bilatéral 9

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 1


Volume 7 > n◦ 4 > Octobre 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0860(12)56132-4
23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

 Introduction  Anomalies dentaires


La sémiologie est un terme utilisé en médecine, pour décrire les Les anomalies dentaires correspondent à cinq types de cas :
signes des maladies. Par extension, ce terme peut être employé en • anomalies de forme (microdontie, macrodontie, gémination) ;
orthodontie pour décrire les malpositions et les malocclusions cor- • dents supplémentaires (dents « en trop ») ;
respondant à des anomalies orthodontiques de la denture ou des • agénésies (dents « en moins ») ;
maxillaires et le retentissement qu’elles entraînent sur l’enveloppe • défauts d’éruption affectant les canines, les incisives centrales
cutanée, sans omettre les dysfonctions de la sphère orofaciale, supérieures, les deuxièmes prémolaires, les premières molaires,
conséquences ou causes de certaines anomalies. les deuxièmes molaires ;
Pour les besoins de la description, il est nécessaire de • défauts de situation : transposition affectant le plus souvent les
décrire la normalité correspondant à la moyenne de l’espèce canines (la dent évolue à la place d’une autre), hétérotypie (la
humaine et ses variations. Le seul paramètre identique pour dent évolue très loin de son site normal d’éruption, par exemple
tous les êtres humains, c’est l’occlusion, c’est-à-dire les relations dans la branche montante).
d’engrènement des dents antagonistes entre elles, lorsque les Ces anomalies dentaires sont observables dans toutes les classes
deux arcades dentaires supérieures et inférieures sont en position d’Angle. Elles peuvent constituer le seul signe d’une anomalie
d’occlusion maximum. orthodontique chez un patient présentant en outre des rapports
Bien entendu, on peut observer des variations typologiques sagittaux et transversaux normaux.
(hypo- ou hyperdivergence faciale) et des variations ethniques Leur dépistage peut être effectué au cours de l’examen clinique,
(protrusion ou rétrusion de la denture). Sans conteste, les signes c’est le cas pour une transposition, ou bien à l’aide d’une radio-
occlusaux correspondant à la classification d’Edward Angle [1] graphie panoramique pour une dent incluse.
constituent une bonne grille de lecture, universellement admise
et qui doit être précisée par des signes associés.
Les anomalies orthodontiques comprennent différentes caté- Anomalies de forme
gories relevant de problèmes dentaires, de problèmes alvéolaires
et de problèmes maxillaires dans les trois sens de l’espace, sans La réduction de volume des dents peut être généralisée. Le signe
omettre les conséquences sur le visage et les rapports dentola- majeur, ce sont des diastèmes interdentaires entre toutes les dents.
biaux. Elle peut être limitée à certaines dents, comme c’est le cas pour
On distingue : une microdontie des incisives latérales supérieures.
• des anomalies dentaires : Cette microdontie correspond à une moindre pénétrance du
◦ dents supplémentaires, gène de l’agénésie de l’incisive latérale qui s’exprime par une
◦ agénésies, réduction de volume.
◦ anomalies de forme : microdontie, macrodontie, gémination, Une macrodontie qui s’exprime par une augmentation de
◦ défauts d’éruption : dents incluses, dents retenues, retard volume peut affecter une seule incisive.
d’éruption, La gémination correspond à la coalescence plus ou moins totale
◦ défauts de situation : transpositions, hétérotypies ; de deux dents antérieures.
• des malocclusions localisées :
◦ linguocclusion, vestibuloversion d’une ou deux dents,
◦ infraclusion, supraclusion d’une ou deux dents, Dents supplémentaires
◦ mésioversion, distoversion molaire ou prémolaire ; C’est la présence d’une dent supplémentaire sur un secteur, le
• des anomalies alvéolaires : plus souvent antérieur. Cette dent évolue en présentant une mor-
◦ proalvéolie, rétroalvéolie, phologie comparable à celle de la dent normale. Il est nécessaire
◦ supraclusion, infraclusion, de différencier sa présence à la mandibule ou au maxillaire. Le
• des dysharmonies dentomaxillaires (ou alvéolaires) par excès ou signe majeur, c’est la présence de cinq incisives et, plus rarement,
par défaut (maldonne entre la taille des dents et les dimensions d’une molaire en plus :
des arcades) ; • à la mandibule : morphologie identique aux dents voisines,
• des malocclusions de la classification d’Angle, dans le sens sagit- ce qui provoque soit un encombrement, soit l’alignement
tal ; de cinq incisives et des diastèmes interincisifs à l’arcade
• les malocclusions du sens transversal : symétriques, asymé- supérieure ;
triques ; • au maxillaire : le plus souvent, la dent supplémentaire est de
• les anomalies squelettiques du sens vertical ; taille plus réduite (c’est le signe majeur), il existe un encombre-
• la dysharmonie dentomaxillaire. ment maxillaire, qui peut provoquer une pseudotransposition
Ces différentes anomalies peuvent être associées. L’influence partielle de la dent normale ou une malposition.
de la littérature anglo-saxonne tend à simplifier l’association des Pour les dents cuspidées, on peut observer, plus rarement, une
signes sans définir de véritables syndromes comme on a tendance quatrième molaire rarement évoluée ou une troisième prémolaire.
à le faire dans les pays francophones.
Reste à définir quels sont le ou les signes majeurs d’une anoma-
lie permettant de la caractériser et de préciser les signes associés Agénésies
décrivant l’environnement et ses variations, ce qui peut conduire
à une hiérarchisation des signes, d’où l’utilisation du terme « signe L’agénésie est l’absence d’un ou de plusieurs germes de dents
majeur ». permanentes. Cette anomalie dentaire a été très étudiée et consti-
Un exemple permet d’illustrer cette démarche : les classes tue un modèle d’étude de l’hérédité.
II division 2 (cl. II, 2) sont caractérisées par la linguoversion L’anomalie affecte très rarement la denture temporaire. Les
avec supraposition des incisives centrales supérieures. C’est dents les plus souvent absentes sont, par ordre de fréquence,
le signe majeur. Les rapports molaires (signes associés) dans les deuxièmes prémolaires inférieures, les incisives latérales supé-
le sens sagittal peuvent être en classe II molaire complète rieures - un peu moins fréquentes que les prémolaires, les incisives
(classe II full en anglais) ou à peine en classe II : le décalage inférieures, les deuxièmes prémolaires maxillaires et les molaires
sagittal des molaires ne caractérise donc pas l’anomalie. Les permanentes (dents de sagesse exclues).
signes associés et leurs variations correspondent aux malposi- Une agénésie peut s’observer dans toutes les malocclusions de
tions des incisives latérales supérieures, parfois des canines, avec la classification d’Angle. Elle peut être associée à de nombreuses
d’éventuelles inclusions canines et à la supraclusion qui peut anomalies ou être isolée. Plusieurs gènes intervenant pendant
s’étendre aux secteurs incisivocanins et créer des lésions si elle est l’odontogenèse ont été mis en évidence. Ils sont à l’origine de
sévère. Une typologie hypodivergente est majoritaire, mais non l’agénésie des incisives latérales supérieures, c’est le cas de Msx1
systématique. et Pax9.

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Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

Incisives latérales supérieures Radiologiquement, les racines sont imbriquées, cela étant dû à
la superposition des canines et des prémolaires.
La pénétrance de l’information génétique peut conduire à des
Parfois, la présence d’une dent supplémentaire, au maxillaire,
situations variées :
très souvent réduite dans ses dimensions et normalement évoluée,
• une pénétrance faible correspond à une microdontie uni- ou
mime une transposition avec l’incisive normale.
bilatérale (voir supra) ;
• une forte pénétrance correspond à l’agénésie des deux incisives À la mandibule, en denture mixte, le signe clinique révélateur
latérales ; de la transposition partielle incisive latérale-canine est une disto-
• une pénétrance moyenne est illustrée par une agénésie sur un version avec rotation de l’incisive latérale et persistance de deux
secteur et la présence d’une incisive latérale de morphologie incisives temporaires. Cette malposition pouvant être bilatérale.
normale sur l’autre secteur. À ce stade, la canine n’est pas encore évoluée. Lorsqu’elle évolue,
Les conséquences sont les suivantes : elle peut se situer en transposition totale.
• en l’absence de dysharmonie dentomaxillaire (DDM), l’espace
dévolu à la latérale est normal ou subnormal ; Hétérotypies
• les canines supérieures non guidées par les latérales au cours Une dent évolue dans un site très éloigné de son site normal
du processus éruptif se mésioversent ou se mésialent jusqu’au d’éruption, par exemple, la branche montante ou la symphyse.
contact avec l’incisive centrale. De ce fait, la canine temporaire
persiste. Cette mésioversion peut conduire, dans certains cas, à
l’inclusion palatine de la canine. Dents incluses
En présence de DDM associée, la canine évolue en situation
Définition
d’incisive latérale avec peu ou pas de diastème. À la mandibule,
un encombrement existe. Une dent est dite incluse lorsqu’elle n’a pas effectué son érup-
tion après la date normale d’évolution, en tenant compte de l’âge
Deuxièmes prémolaires mandibulaires dentaire du sujet, la controlatérale étant évoluée.
Les dents présentant un défaut d’éruption sont, par ordre
La prévalence est d’environ 15 % des cas d’agénésie. Cette ano- de fréquence, les canines, les incisives centrales supérieures, les
malie s’accompagne souvent d’une infraclusion de la molaire deuxièmes prémolaires inférieures, les molaires permanentes.
temporaire correspondante en rapport avec une ankylose, appelée
résorption de remplacement. Canines incluses
En l’absence d’infraclusion ou de carie, la molaire temporaire
peut persister jusqu’à un âge avancé. Dans ces conditions, les rap- Cette anomalie affecte le plus souvent les canines supé-
ports molaires sur le secteur présentant l’agénésie sont en légère rieures (95 %). Le diagnostic doit préciser la situation spatiale de
classe II, en raison de l’absence de dérive mésiale (voir supra). l’inclusion, vestibulaire ou palatine, l’axe de la canine, le volume
De même que pour les incisives latérales, on peut observer une du sac péricoronaire, les relations avec les dents voisines - incisive
microdontie uni- ou bilatérale de la deuxième prémolaire, selon latérale, première prémolaire - et les lésions éventuelles de ces
un processus génétique de faible pénétrance. dents, de type résorption radiculaire.
Étiologie
Incisives inférieures Certaines anomalies favorisent l’advenue d’une inclusion :
Cette anomalie provoque, en l’absence de DDM, des diastèmes l’agénésie de l’incisive latérale peut provoquer une inclusion due à
interincisifs ou bien les incisives sont en contact. l’absence de guidage de l’éruption de la canine par la latérale (cf.
L’agénésie peut affecter une ou deux incisives. supra). De même, une classe II division 2 (cf. supra), présentant
une réelle vestibuloversion des incisives latérales, constitue éga-
Molaires permanentes lement un facteur de risque. Enfin une rétroprémaxillie peut, en
raison de la réduction du périmètre d’arcade maxillaire antérieur,
Cette anomalie peut affecter les premières ou les deuxièmes
être à l’origine d’une inclusion canine.
molaires. Un examen rapide peut faire croire à un défaut
La présence de dents surnuméraires uniques ou multiples peut
d’éruption de la première molaire. Il s’agit en fait de la deuxième
provoquer une inclusion canine.
molaire qui est présente. En l’absence d’une molaire, la molaire
En cas de DDM, il est bien rare, malgré la sévérité de
antagoniste s’égresse.
l’encombrement, d’observer une inclusion canine.
Canines Canine incluse vestibulaire (5 % à 10 % des cas d’inclusion)
Ces dents sont très rarement absentes. On ne doit pas confondre Le diagnostic positif est fondé sur la palpation et l’examen de
ce type d’agénésie avec une inclusion haute. la radiographie panoramique. La voussure vestibulaire au-dessus
de l’incisive latérale est déjà perceptible à l’inspection. L’incisive
latérale présente fréquemment une vestibuloversion coronaire, en
Oligodonties
rapport avec les rapports couronne canine-racine incisive latérale.
Il s’agit de l’absence de plusieurs dents (0,13 %), associée ou non Voussure et vestibuloversion de la latérale constituent les deux
à une dysplasie ectodermique héréditaire. signes majeurs de l’anomalie. L’examen panoramique habituel
confirme le diagnostic et précise l’axe de la canine. Si résorption
radiculaire il y a, elle n’est pas visible sur le panoramique. Un
Dents mal placées scanner avec technique cone beam permet de mettre en évidence
Transpositions ces résorptions avec un taux d’irradiation bien moindre qu’avec
un scanner conventionnel.
On parle de transposition quand une dent évolue à la place
d’une autre. Cette anomalie affecte le plus souvent les canines Canine incluse palatine
supérieures ou inférieures. Le diagnostic au cours de l’examen Ce mode d’inclusion est beaucoup plus fréquent. L’examen
clinique, en denture adolescente, est immédiat. clinique montre l’absence de la bosse canine, à la palpation, la
Au maxillaire, la transposition est le plus souvent partielle, la persistance de la canine temporaire et une éventuelle rotation de
canine se situant entre les deux prémolaires ou entre les deux la première prémolaire. Sur la radiographie panoramique, la cou-
incisives. La canine évolue soit en situation vestibulaire, soit en ronne est très mésiale. La canine est plus claire et plus volumineuse
situation palatine. La persistance de la canine temporaire est fré- que la controlatérale, pour des raisons géométriques. C’est le signe
quente. majeur. En outre, l’image de la couronne est souvent superposée
L’éruption de la canine est retardée, mais se produit sans diffi- à celle de la latérale. La distoversion de l’incisive latérale est en
cultés particulières. La canine transposée en vestibulaire présente relation avec une canine sur la ligne d’arcade. Un scanner 3D ou
souvent un défaut de gencive attachée. mieux un cone bean localisent plus précisément la canine (Fig. 1).

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Deuxièmes prémolaires
La molaire temporaire persiste après sa date normale d’éruption.
Radiologiquement, le germe peut être très distoversé ou plus rare-
ment mésioversé, en particulier à la mandibule. C’est le signe
majeur. Il est plus enclavé qu’inclus et n’évolue pas. Parfois, une
dent surnuméraire est à l’origine du défaut d’éruption.
Secondairement, l’inclusion peut être provoquée par
l’extraction de la molaire temporaire, sans qu’il ait été prévu la
pose d’un mainteneur d’espace. Dans ces conditions, la molaire
permanente se mésiale ou se mésioverse.

Premières molaires permanentes


L’absence d’une première molaire permanente non évoluée,
après constitution de la denture mixte, est due à un défaut
d’éruption primaire ou secondaire de cette dent.
L’étiologie peut être primaire et en rapport avec un défaut du
mécanisme de l’éruption.
Radiologiquement, aucun obstacle n’est apparent, les racines
sont en cours d’édification, les apex sont immatures et à distance
des corticales, la face occlusale est recouverte par de l’os alvéolaire.
C’est l’image radiologique qui constitue le signe majeur.
Figure 1. Image scanner 3D objectivant la situation des 13 et 23 Ultérieurement, en fin de denture mixte, les apex sont matures
incluses palatines. et présentent des coudures radiculaires importantes, qui ne sont
que la conséquence et non la cause du défaut d’éruption. Les apex
sont en contact avec la corticale et la molaire voisine se verse. C’est
La situation de la couronne et la situation de la racine doivent être le signe majeur. Une ankylose se produit. Le pronostic est sombre.
précisées. La mésioversion de l’incisive latérale signe par exemple L’étiologie peut être secondaire, par exemple en rapport avec
une canine sur la ligne d’arcade et trop mésiale. Une ankylose de la un kyste dentigère sur la molaire temporaire voisine qui a refoulé
canine non évoluée, pour des patients plus âgés, se produit selon le germe.
un délai très variable. Le diagnostic différentiel doit être fait avec un simple enclave-
ment de la molaire en relation avec un défaut de redressement
distal physiologique.
Incisives centrales supérieures incluses
L’examen clinique montre chez un jeune enfant vers Deuxièmes molaires
8-9 ans l’absence d’une incisive centrale supérieure avec ou
non-persistance de la dent temporaire. Au fur et à mesure du L’inclusion de la deuxième molaire est plus souvent d’origine
temps, l’incisive latérale sur le même secteur se mésialise et parfois secondaire et en rapport avec un encombrement postérieur ou
même toutes les dents sur le même secteur. avec la situation du germe de la dent de sagesse. Sauf exception,
la molaire n’évolue pas, sans causes apparentes.

Étiologie
L’inclusion peut être due à la présence d’une dent surnuméraire
ou bien être en rapport avec une obturation canalaire avec une  Anomalies alvéolaires
pâte non résorbable ou se produire à la suite d’un traumatisme
sévère sur la dent temporaire homologue : Définition
• présence d’une ou de plusieurs dents surnuméraires constituant Ce sont des anomalies affectant la position des dents sur leurs
un obstacle à l’éruption. L’axe d’éruption est normal ou sub- bases alvéolaires :
normal. La « fenêtre d’éruption », c’est-à-dire le temps pendant • dans le sens vertical : supraclusion (recouvrement antérieur
lequel la dent peut faire son éruption après suppression du fac- excessif), infraclusion (recouvrement insuffisant) ;
teur causal, se limite à 1 ou 2 ans. Après cette période, une • dans le sens sagittal : proalvéolie (vestibuloversion excessive
traction orthodontique est nécessaire ; des dents antérieures), rétroalvéolie (linguoversion des dents
• traumatisme sur la dent temporaire. Rappelons que l’apex des antérieures) ;
incisives temporaires se situe initialement à l’aplomb du germe • dans le sens transversal : endoalvéolie, exoalvéolie. Ces anoma-
de l’incisive permanente puis, avec le temps, en situation pala- lies peuvent s’observer sur un seul maxillaire, ou sur les deux
tine. arcades, parfois dans le même sens, parfois en sens opposé (ex. :
En conséquence, après traumatisme, trois circonstances proalvéolie maxillaire et rétroalvéolie mandibulaire).
peuvent se produire selon la sévérité du trauma : Pour une bonne compréhension des anomalies du sens
• un traumatisme modéré provoquant une bascule palatine du transversal (endoalvéolie-arcade trop étroite, exoalvéolie (arcade
germe permanent qui évolue en linguocclusion sans atteinte trop large), endognathie (maxillaire trop étroit), exognathie
radiculaire ; (maxillaire trop large), les différentes anomalies alvéolaires et
• un traumatisme provoquant une ingression des germes incisifs, squelettiques sont regroupées dans le même chapitre.
sans bascule sévère de ces germes ; La littérature anglo-saxonne simplifie les différentes appella-
• un traumatisme sévère avec expulsion de la dent temporaire tions : deepbite pour supraclusion, openbite pour infraclusion, labial
qui peut provoquer une bascule en haut et en arrière du germe tipping pour proalvéolie, lingual tipping pour rétroalvéolie, pos-
permanent. Au cours de l’édification apicale, l’apex se trouve terior crossbite pour linguocclusion d’un ou des deux secteurs
en contact avec la corticale palatine qu’il évite (Fig. 2), cela cuspidés.
étant à l’origine d’une sévère coudure radiculaire à concavité
distale. La face palatine est vestibulaire. Le pronostic doit être
réservé. Dans ce dernier cas, le signe majeur, c’est la bascule du Supraclusion
germe avec coudure radiculaire accentuée (dent en « faucille »).
L’examen au scanner est indispensable pour évaluer la morpho- C’est une anomalie alvéolaire du sens vertical correspondant
logie de la racine qui peut être dilacérée et irrécupérable de ce à un recouvrement excessif du secteur antérieur maxillaire sur le
fait. secteur mandibulaire (Fig. 3). C’est le signe majeur.

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B C
A
Figure 2. Bascule du germe de 11 après traumatisme, provoquant une sévère coudure radiculaire.
A. Situation initiale dans les premiers stades de l’édification du germe de l’incisive centrale permanente.
Le germe se situe dans l’axe de la dent temporaire.
B. À la suite d’un traumatisme axial, la dent temporaire s’enfonce dans l’alvéole et bascule le germe
permanent en haut et en avant.
C. Le germe poursuit son édification radiculaire dans la même orientation.
D. Au cours de l’édification apicale, l’apex, au contact de la voûte palatine, se coude et évite la corticale
palatine, d’où l’aspect de « dent en faucille ».

Figure 3. Supraclusion incisive avec linguoversion.

En moyenne, ce recouvrement ne devrait pas dépasser 2 à 3 mm.


Figure 4. Supraclusion incisive en denture temporaire.
Il dépend de l’inclinaison des incisives et de l’origine ethnique
du sujet. Plus les incisives sont inclinées vestibulairement, plus
le recouvrement diminue. La supraclusion peut s’observer dans
toutes les classes d’Angle. Elle est déjà visible en denture tempo-
raire (Fig. 4). Elle ne constitue jamais un signe isolé. Elle peut Lautrou [2] : « Les cuspides vestibulaires des dents cuspidées man-
être associée à une linguoversion des incisives supérieures ou à dibulaires sont alignées selon une courbe à concavité supérieure
une linguoversion des incisives inférieures avec encombrement. qui naît au sommet de la cuspide de la canine. » La supraclusion
L’étiologie est génétique. s’évalue en mesurant la distance verticale entre le bord libre de
La supraclusion doit être analysée en fonction du plan l’incisive centrale supérieure et la projection orthogonale du bord
d’occlusion fonctionnel (POF) et des rapports dentolabiaux. Le libre de l’incisive inférieure.
plan d’occlusion fonctionnel correspond au plan déterminé par Pour cette évaluation, il faut placer les modèles sur une surface
les dents cuspidées (Fig. 5). Le plan d’occlusion incorporant plate en contact avec les dents. Cela permet de mesurer la flèche
l’ensemble de la denture constitue la courbe de Spee (Fig. 6). Selon de l’arc correspondant à la profondeur de la courbe de Spee et

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Figure 5. Plan d’occlusion fonctionnel (POF).

Figure 7. Angle de Collum entre couronne et racine. 1. Angle


couronne-racine ; 2. angle de Collum.

Proalvéolie
C’est une vestibuloversion des incisives supérieures ou infé-
rieures :
• avec diastèmes interdentaires ;
• sans diastèmes en cas de DDM associée.

Figure 6. Courbe de Spee selon Lautrou.


Proalvéolie supérieure
Cette version vestibulaire peut être appréciée sur une téléradio-
graphie de profil. Les valeurs moyennes sont sujettes à caution en
d’évaluer le niveau du recouvrement. Pour préciser où se situe fonction de la variabilité du plan de référence. Par exemple, l’axe
le problème vertical, on doit définir s’il s’agit d’une supraposition de l’incisive centrale supérieure doit faire en moyenne 107◦ sur
affectant les incisives supérieures ou/et inférieures, s’il s’agit d’une le plan de Francfort. Toutefois, il faut tenir compte de l’angle de
supraclusion incorporant les canines et déterminant une véritable Collum (angle entre la couronne et la racine de l’incisive centrale
marche d’escalier entre les dents cuspidées et le secteur antérieur supérieure (Fig. 7).
ou bien si le recouvrement exagéré se situe sur les seules incisives La méthode d’évaluation qu’il est conseillé d’utiliser pour juger
centrales maxillaires. d’une proalvéolie supérieure chez un individu caucasien est très
Le dernier critère d’évaluation, c’est le critère dentolabial : le simple. On trace une ligne reliant Nasion cutané et Pogonion
bord libre de l’incisive supérieure doit se situer verticalement cutané, C’est la ligne de Fredericks (Fig. 8). Cette ligne doit être
à 2 à 3 mm du stomion, le stomion étant défini comme le parallèle à l’incisive centrale supérieure, dans sa partie la plus
point de contact entre les lèvres ou bien étant situé à la par- plate, à l’emplacement où l’on colle. Cela définit la notion de dent
tie inférieure de la lèvre supérieure. L’augmentation de cette droite, bien positionnée, sans tenir compte de la racine. Un angle
mesure peut correspondre à une supraposition du secteur inci- entre cette ligne et la face vestibulaire plate de l’incisive consti-
sivocanin maxillaire, mais également à une lèvre supérieure très tue le signe majeur d’une proalvéolie pour un patient en classe I
courte. Cette mesure augmente avec l’âge, car la lèvre s’abaisse. d’Angle.
Un sourire gingival peut être en relation avec une lèvre courte,
mais également avec un prémaxillaire basculé en bas et en Proalvéolie inférieure
avant.
Pour définir la normalité à ce niveau, chaque auteur a son
point de vue. Très simplement, plus le patient est hypodivergent,
Infraclusion antérieure plus la dent peut être versée vestibulairement. Plus le type
de croissance est hyperdivergent, plus la dent doit être droite.
C’est une anomalie alvéolaire du sens vertical correspondant à Tweed, inventeur de la technique Edgewise, n’a pas dit autre
une insuffisance ou une absence de recouvrement des incisives chose avec des critères trop restrictifs. La proalvéolie inférieure
inférieures par les supérieures. C’est le signe majeur. peut être un signe isolé, en relation avec une langue basse et
Cette anomalie peut affecter soit les incisives supérieures, soit protrusive (Fig. 9).
le secteur incisivocanin, maxillaire, soit les deux arcades, soit plus Les variations ethniques correspondent à une diminution de
rarement s’étendre aux prémolaires et aux canines ou aux pre- l’angle interincisif, associée à une version vestibulaire normale de
mières molaires (béance squelettique). Enfin l’infraclusion peut l’incisive inférieure ou à une biproalvéolie ethnique (se reporter
être symétrique ou asymétrique. au chapitre « biprotrusion ».
Une dysfonction linguale ou/et ventilatoire, avec interposition
linguale au cours des fonctions, est à l’origine de cette anomalie
secondaire. Rétroalvéolie
L’infraclusion peut s’observer dans tous les cas de la classifi-
cation d’Angle. Une augmentation de la dimension verticale ne C’est une linguoversion excessive des incisives inférieures, pro-
constitue pas une donnée constante, sauf pour les béances squelet- voquant un surplomb exagéré et fréquemment un encombrement
tiques montrant une hyperdivergence associée à une inocclusion mandibulaire. Pour certains cas, la linguoversion masque une
labiale. classe III, nécessitant une chirurgie avec décompensation des inci-
Le retentissement esthétique a parfois comme conséquence un sives inférieures. Pour les autres cas sans classe III, l’étiologie est
sourire édenté, pour des cas d’infraclusion maxillaire sévères. secondaire, souvent due à une pression labiale excessive.

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Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

1 3

4
+ 8 mm

+ 4,5 mm

2
5
2

Figure 8. Ligne de Fredericks. 1. Nasion ; 2. pogonion ; 3. nasion


Figure 10. Biproalvéolie en classe I chez un patient leucoderme. Les
cutané ; 4. ligne esthétique de Steiner ; 5. pogonion cutané.
incisives sont versées et très antérieures par rapport au plan dentaire. 1.
Point le plus déclive de la corticale maxillaire ; 2. pogonion.

Biproalvéolie ou biprotrusion en classe I


augmentée. De ce fait, le recouvrement incisif (overbite) est
Il s’agit d’une biproalvéolie, caractérisée par une dysharmonie minoré. Le sens transversal n’est pas perturbé.
entre l’enveloppe cutanéomusculaire et la denture, le signe majeur Ne pas confondre une inoccclusion labiale, conséquence d’une
étant constitué d’une inocclusion labiale avec biprochéilie (lèvres classe II squelettique par promaxillie et une biprotrusion en classe
protrusives), les molaires étant en relation de classe I molaire I molaire, sans contacts labiaux, au repos.
(Fig. 10). En outre, une biprotrusion d’origine ethnique correspond à la
Les relations sagittales des dents cuspidées sont normales. Les normalité ou à la moyenne pour une population donnée, si des
signes associés correspondent à une croissance de type hyper- contacts labiaux, lèvres détendues, existent, associés à une classe I
divergent, une biproalvéolie avec ou sans diastèmes et parfois molaire. Toutefois, on peut également observer une biprotrusion
un encombrement bimaxillaire. Cette biprotrusion est parfois avec inocclusion labiale chez des patients africains ou asiatiques,
associée à une béance antérieure qui a tendance à aggraver les l’inocclusion labiale étant provoquée par l’association de la bipro-
proalvéolies supérieure et inférieure (Fig. 11). trusion et d’une hyperdivergence excessives.
Cette disposition doit être confirmée par une téléradiogra- L’étiologie de cette anomalie est en relation avec une
phie qui met en évidence une protrusion bimaxillaire en classe I langue protrusive présentant parfois une macroglossie, et dont
molaire correspondant à une biproalvéolie et un type facial l’évaluation chiffrée est aléatoire (Fig. 12). L’étiologie est primaire
hyperdivergent, la convexité squelettique étant significativement ou secondaire.

Figure 9. Proalvéolie mandibulaire.


A. Sans anomalie maxillaire. 1. Point le plus déclive
de la corticale maxillaire ; 2. pogonion.
B. Due à la linguocclusion des incisives supérieures.

+ 3 mm

+ 6 mm

A B

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 7


23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

Figure 14. En intercuspidie (denture temporaire), linguocclusion à


Figure 11. Biproalvéolie avec diastèmes secondaires à une pulsion droite, le milieu inférieur est dévié (flèches).
linguale.

Figure 15. En relation centrée, les milieux coïncident, linguocclusion


bilatérale (flèches) (cf. Fig. 14).

Une anomalie transversale peut affecter l’arcade maxillaire ou


l’arcade mandibulaire.
Figure 12. Protrusion linguale avec empreinte des dents sur la langue, L’examen clinique met en évidence une occlusion inversée
visualisant une pression linguale excessive chez un patient mélanoderme. unilatérale ou bilatérale - une occlusion exagérée uni- ou bila-
térale - une absence d’occlusion pour les cas sévères (syndrome
de Brodie) (voir infra). Ces anomalies peuvent affecter l’une des
arcades ou les deux arcades, dans un sens opposé. La différen-
tiation entre signes alvéolaires et signes squelettiques n’est pas
toujours évidente. Pour les besoins du traitement orthodontique,
elle doit être précisée. On peut retrouver une anomalie transver-
sale dans toutes les classes d’Angle. Elle peut être le seul signe
d’une dysmorphie en classe I.
L’étiologie de ces anomalies est secondaire à une dysfonction de
la succion digitale et de la déglutition primaire ou à une dysfonc-
tion ventilatoire ou bien à une anomalie morphologique telle un
frein de la langue très court.
La description de ces malocclusions est faite par ordre de fré-
quence. Ces malocclusions pouvant être dépistées dès la denture
temporaire.

Endoalvéolie symétrique maxillaire


avec latérodéviation
A B C
Les signes cliniques majeurs sont une linguocclusion unilatérale
Figure 13. Rapports cuspides-fosses en classe I selon Lautrou. en intercuspidie (Fig. 14), étendue ou non à la canine, et une
A. Rapports exagérés. latérodéviation de la relation centrée à l’intercuspidie (Fig. 15).
B. Rapports normaux. En intercuspidie, le milieu inférieur est dévié du côté inversé,
C. Rapports inversés. mais coïncide avec le supérieur en relation centrée. C’est un signe
pathognomonique majeur.
La canine, du côté inversé, n’est pas abrasée comme elle devrait
Anomalies du sens transversal l’être. On peut noter également une non-abrasion des dents tem-
poraires cuspidées du côté inversé. Parfois, la malocclusion s’étend
La normalité des rapports occlusaux dans le sens transversal au à l’incisive latérale en occlusion inversée, ce qui entraîne un pro-
niveau des dents cuspidées correspond à un surplomb positif entre glissement associé à la latérodéviation.
les dents supérieures et les dents inférieures, en vestibulaire, et à L’examen des moulages montre une arcade maxillaire par-
un surplomb négatif en palatin, assurant, en intercuspidie, des faitement symétrique. Le plus souvent, cette arcade ne présente
rapports cuspides-fosses (Fig. 13). pas de malpositions. L’étiologie de cette anomalie est en relation

8 EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale


Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

Figure 16. Classe III et endognathie maxillaire, véritable hypoplasie


maxillaire.

Figure 17. Endoalvéolie maxillaire asymétrique.


avec une succion digitale associée à une déglutition primaire
ou infantile. Le rôle morphogénétique de la langue s’effectue
mal, ce qui est à l’origine d’un développement transversal
insuffisant.
Certains auteurs décrivent une asymétrie mandibulaire asso-
ciée, qui est vérifiée à l’aide d’un symétroscope et sur une
téléradiographie basale. La normalisation thérapeutique de
l’asymétrie occlusale est difficile à obtenir pour ces « soupçonnés »
d’asymétrie mandibulaire.

Endognathie maxillaire symétrique,


sans latérodéviation
Les signes majeurs de cette anomalie squelettique en classe I sont
la linguocclusion bilatérale des dents cuspidées, un encombrement sur
le secteur incisivocanin maxillaire et l’absence de latérodéviation
(Fig. 16), sauf cas exceptionnels.
L’étiologie est le plus souvent ventilatoire par obstruction Figure 18. Linguocclusion droite et relations de classe III, milieu infé-
des voies aériennes hautes ou moyennes. Cette anomalie rieur dévié à droite en intercuspidation maximale (ICM) (flèche).
correspond à une véritable hypoplasie du maxillaire avec
des signes cutanés caractéristiques : cernes sous les yeux,
pommettes effacées, type hyperdivergent, parfois infraclusion
antérieure associée. La démonstration de l’origine ventilatoire
de cette malocclusion a été faite expérimentalement chez les
singes en croissance à qui l’on a progressivement obturé les
narines. Ces animaux ont développé une endognathie avec
encombrement.
On observe rarement une endognathie symétrique avec latéro-
déviation. De ce fait, en intercuspidie, il existe une linguocclusion
unilatérale.

Endoalvéolie maxillaire unilatérale


sans latérodéviation
L’asymétrie du palais est manifeste sur le moulage (Fig. 17).
C’est le signe majeur. Il est difficile de préciser s’il s’agit d’une
anomalie alvéolaire ou squelettique. L’étiologie est en relation
avec une obstruction unilatérale du sinus maxillaire. Il n’y a pas
de latérodéviation.
Figure 19. Même cas que 19. Le milieu reste dévié à droite, bouche
ouverte : latéromandibulie (flèche).
Endognathie unilatérale sans latérodéviation
Les milieux sont décalés en centrés et en intercuspidie Endoalvéolie ou gnathie mandibulaire unilatérale
(Fig. 18, 19).
Les contacts occlusaux se font cuspides vestibulaires infé-
rieurs/cuspides palatins supérieurs.
Anomalies du sens transversal, à la mandibule
Syndrome de Brodie uni- ou bilatéral
Exoalvéolie ou gnathie mandibulaire unilatérale
Cette malocclusion beaucoup plus rare est très sévère. Elle se
sans latérodéviation caractérise par un signe majeur : les dents cuspidées, y compris les
Les milieux sont décalés en centrée et en intercuspidie. canines, n’ont pas de contacts occlusaux en l’absence d’anomalie
L’asymétrie de l’arcade mandibulaire est manifeste et induit une cinétique, ce que l’on peut qualifier d’occlusion en ciseau. Cette
linguocclusion unilatérale. malocclusion peut se produire sur un secteur ou sur les deux

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 9


23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

par rapport à la canine supérieure, cela constituant ce que l’on


dénomme « une occlusion engrènante ». Cette disposition est
valable pour tous les êtres humains du monde entier.
Andrews propose de préciser les rapports molaires de classe I,
permettant d’assurer une intercuspidie bien engrènée : d’après cet
auteur, le sillon vestibulomésial de la première molaire supérieure
est légèrement distal par rapport au sillon mésial de la première
molaire inférieure, la molaire supérieure est légèrement distover-
sée, ce qui entraîne un contact entre le pan distal postérieur de
la première molaire supérieure et le pan mésial de la deuxième
molaire inférieure. Cette disposition idéale, d’après Andrews, n’est
pas toujours constante.
Figure 20. Endognathie mandibulaire ou syndrome de Brodie bilatéral.

secteurs. Le diagnostic différentiel permet de préciser l’origine du


Malocclusions de la classe II d’Angle
problème. S’agit-il d’une arcade maxillaire beaucoup trop large Les classes II comportent deux sous-classes qui se différencient
ou d’une arcade mandibulaire beaucoup trop étroite avec un selon l’inclinaison des incisives centrales supérieures :
encombrement et une linguoversion (Fig. 20) ou bien les deux • les classes II, division 1 (cl. II, 1) sont caractérisées par des
arcades sont-elles perturbées dans un sens opposé ? L’absence de rapports de classe II molaire (distocclusion plus ou moins
contacts occlusaux entraîne une égression des secteurs maxil- accentuée de la première molaire inférieure) et une inclinaison
laires, d’autant plus sévère que la malocclusion est unilatérale. normale des incisives centrales supérieures ou une vestibulover-
sion de ces dents. Cette malocclusion est déjà installée dès la
denture temporaire. Les rapports sagittaux des canines tempo-
 Anomalies du sens sagittal raires préfigurent exactement les rapports sagittaux des canines
permanentes en denture mixte ;
Normocclusion de la classe I d’Angle • les classes II division 2 (cl. II, 2) sont caractérisées par des rap-
ports de cl. II molaire et une linguoversion des deux incisives
La classification d’Angle permet de décrire les relations centrales supérieures ou de trois ou des quatre incisives supé-
d’arcades en intercuspidie dans le sens sagittal. Elle définit uni- rieures.
quement des relations d’arcades en vestibulaire, sans précision Dire qu’un patient présente une classe II n’exprime qu’un diag-
quant aux rapports des cuspides linguales. nostic occlusal sagittal. Il est nécessaire de préciser :
La classe I est caractérisée par des rapports d’intercuspidie • le diagnostic squelettique :
(Fig. 21, 22) dans lesquels la dent de 6 ans inférieure est mésialée ◦ dans le sens sagittal : promaxillie, rétromandibulie ;
d’une demi-cuspide par rapport à la dent de 6 ans supérieure. En ◦ dans le sens vertical : hypodivergent, hyperdivergent ;
conséquence, la canine inférieure est mésialée d’une demi-dent ◦ dans le sens transversal : endo- ou exoalvéolie ou gnathie ;
• le diagnostic cutané.
Les malocclusions de la classe II ont un retentissement cutané
sur les lèvres et le menton. Elles entraînent, dans certains cas, une
inocclusion ou béance labiale plus ou moins sévère.

Dysfonctions associées
Des dysfonctions linguales ou ventilatoires fréquentes parti-
cipent au tableau clinique d’une classe II, 1.
En outre, on peut observer sur le même patient des relations
de classe II molaire et une classe I canine sur le même secteur,
par exemple après extraction d’une dent cuspidée temporaire ou
permanente. Il ne s’agit plus d’une classe II squelettique. Cela cor-
respond à une classe II dentaire.

Figure 21. Classe I d’Angle molaire et canine. Classes II division 1, rétromandibulie


Cette malocclusion squelettique est caractérisée par un menton
en retrait ou/et une mandibule trop courte, constatation confir-
mée par les mesures céphalométriques du sens sagittal.
Concernant les signes cutanés, l’impression de menton en
retrait est évidente, en prenant référence sur la ligne pupillaire,
perpendiculaire au plan de Francfort. On peut noter parfois un
double menton, sans surcharge pondérale.
La distance cervicomentonnière est réduite. Cette distance
chez le jeune adulte doit faire trois doigts, d’après Epker,
célèbre chirurgien maxillofacial [3] . La lèvre inférieure n’est pas
« dépliée », la rétrochéilie est manifeste. L’angle nasolabial est
normal.
C’est l’examen du visage qui constitue le signe majeur, confronté
à la pertinence des mesures céphalométriques.
Concernant les signes dentolabiaux, ces patients présentent peu
ou pas d’inocclusion labiale, sauf s’il existe une proalvéolie maxil-
laire associée.
Les signes dentaires sont une proalvéolie supérieure et supra-
clusion qui sont fréquentes. A contrario, on peut observer des
incisives supérieures en avant, mais droites, sans proalvéolie, selon
Figure 22. Classe I en occlusion engrènante, d’après Lautrou.
l’évaluation de Frederick.

10 EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale


Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

À la mandibule, la disposition des incisives est variée : soit ali-


gnement, soit encombrement, soit vestibuloversion.
Concernant les mesures céphalométriques, le plus souvent, il
s’agit de sujets hypodivergents.
Quatre séries de mesures permettent de confirmer l’impression
clinique de rétromandibulie : l’angle facial de Ricketts, l’angle SNB
(sella-nasion-point B), l’angle de convexité et la détermination du
pilier antérieur de Delaire. Si ces quatre mesures vont dans le même
sens et confirment l’examen cutané, leur concordance est un
bon indicateur. En revanche, leur divergence doit faire privilégier
l’examen du profil.
Il faut bien différencier une rétromandibulie hypodivergente
d’une apparente rétromandibulie chez un type hyperdivergent
présentant une ouverture de l’angle goniaque. Pour ces sujets, en
raison de l’excès vertical antérieur, le menton est basculé en bas
et en arrière sans que la longueur du corpus ne soit diminuée.

Classes II division 1, promaxillie


Cette malocclusion squelettique est caractérisée par un maxil- Figure 23. Classe II, 1 : rapports 1/1 avec incisives supérieures en avant,
laire trop en avant, confirmé par l’examen clinique et les mesures mais droites.
céphalométriques.

Signes cutanés Classes II division 1, subdivision


La lèvre supérieure est trop avant (prochéilie supérieure) et
Angle a justement différencié des classes II bilatérales des classes
l’angle nasolabial fermé, c’est le signe majeur, pour un patient leu-
II unilatérales qu’il a dénommées « classes II subdivision ». Elles
coderme. L’inocclusion labiale est presque constante, les incisives
sont définies par une asymétrie occlusale très caractéristique.
sont plus ou moins apparentes en position de repos. Le men-
Les rapports occlusaux dans le sens sagittal sont en classe II
ton est bien situé dans le profil. Ces dispositions caractérisent la
sur un secteur et en classe I bien intercuspidée sur l’autre secteur,
promaxillie.
jusqu’aux premières prémolaires ou jusqu’aux canines, c’est le
Bien entendu, l’association promaxillie-proalvéolie accentue le
signe majeur. Les milieux ne coïncident pas.
surplomb et aggrave l’inocclusion labiale. Les incisives supérieures
Angle différencie des classes II subdivision dentaires ou sque-
sont d’autant plus apparentes que la lèvre est fine et courte ou le
lettiques :
surplomb important. Un surplomb excessif peut être masqué par
• les classes II subdivision dentaire se caractérisent par un sur-
des lèvres charnues.
plomb normal ou subnormal. Sur le secteur en classe II, la
canine (ou l’incisive latérale) est ectopique par manque de place
Signes squelettiques ou plus rarement incluse. Sauf exception, les milieux coïn-
Différentes mesures céphalométriques indiquent l’avancée cident ;
excessive du maxillaire supérieur telles SNA (sella-nasion-point A) • les classes II subdivision squelettiques comportent deux
et l’angle de convexité avec un angle facial normal. De même sous-classes :
que pour la rétromandibulie, c’est la concordance des différentes ◦ des classes II subdivision promaxillie,
mesures du décalage sagittal qui permet de confirmer le diagnostic ◦ des classes II subdivision rétromandibulie.
clinique. Leur divergence doit faire privilégier les signes cutanés. Dans les deux cas, le surplomb est toujours augmenté et les
Le menton est bien situé dans le profil, les mesures de l’angle milieux non coïncidents.
facial et de SNB le confirment. Le diagnostic différentiel est établi en examinant la téléradio-
La divergence faciale est variée, hypo- ou hyperdivergente, elle graphie de profil en intercuspidie.
n’est pas caractéristique d’une promaxillie. D’après, une étude parue dans l’American Journal of Orthodon-
tics and Dentofacial Orthopedics [4] , 61 % des classes II subdivision
Signes dentaires sont d’origine mandibulaire, le milieu inférieur étant dévié du
côté de la classe II et 18 % des classes II subdivision sont d’origine
On constate la version vestibulaire ou non des incisives supé- maxillaire.
rieures, la supraclusion ou l’infraclusion, souvent associées à la Pour une classe II subdivision maxillaire, les dents cuspidées à
promaxillie. La ligne de Fredericks permet de différencier une la mandibule sont superposées sur la téléradiographie, les ramus
classe II squelettique promaxillie avec des incisives supérieures droit et gauche ne sont pas décalés. En revanche, les dents cuspi-
trop en avant, mais droites, c’est l’ensemble de l’arcade qui est dées au maxillaire sont décalées, cela est particulièrement visible
mésialée (Fig. 23), et une classe II squelettique promaxillie associée pour les premières molaires maxillaires, c’est le signe majeur. Le
à des incisives supérieures vestibuloversées par une proalvéolie (cf. milieu inférieur correspond au plan sagittal médian, le milieu
supra). D’après Fredericks, la face vestibulaire de l’incisive supé- supérieur est dévié du côté de la classe II, mais non systémati-
rieure, située à 4 mm du bord libre, doit être à peu près parallèle à quement.
la ligne Nasion cutané-Pogonion cutanée, pour un individu leu- Pour une classe II subdivision mandibulaire, les deux hémi-
coderme. arcades mandibulaires sont décalées sur un cadran, c’est le signe
majeur. Le milieu inférieur est dévié du côté de la classe II, les
Dysfonctions ramus sont également décalés. Au maxillaire, on peut noter une
La promaxillie s’accompagne très fréquemment de dysfonc- superposition des secteurs droit et gauche.
tions linguales et/ou ventilatoires. Parfois, le décalage droite-gauche provoque une asymétrie
C’est la perturbation des mesures du sens sagittal associée à une faciale, en particulier pour les cas d’origine mandibulaire, ce qui
inocclusion labiale et à une prochéilie qui caractérise l’anomalie. complique l’évaluation occlusale.
Le diagnostic différentiel entre rétromandibulie et promaxil-
lie est essentiel, car la thérapeutique est bien différente pour ces Classes II division 2
deux dysmorphies. Ce sont les signes cutanés qui différencient ces
deux malocclusions, les mesures céphalométriques ne constituant Cette malocclusion sagittale est caractérisée par une linguo-
qu’une confirmation du diagnostic. version des incisives centrales supérieures, associée, par voie de

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 11


23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

5
1

2 6
3
7

4
8

Figure 25. Sévère supraclusion à l’origine de lésions parodontales pala-


tine et vestibulaire.

Figure 24. Concept de verrouillage en intercuspidation maximale


(ICM) pour un cas de classe II, 2 (d’après Graber [5] ). À l’ouverture, la Les conséquences parodontales sont, comme on l’a vu, une forte
mandibule avance en relation centrée, d’après cet auteur. 1. Selle tur- linguoversion et une supraposition des incisives supérieures qui
cique ; 2. condyle distal, bouche ouverte ; 3. le condyle s’abaisse et se peuvent provoquer des lésions mécaniques du parodonte pala-
distale lors de la fermeture ; 4. gonion ; 5. point nasion ; 6. point orbital ; tin rétro-incisif et du parodonte vestibulaire incisif inférieur (voir
7. épine nasale antérieure ; 8. pogonion. supra) (Fig. 25).
La supraclusion et une forte tonicité musculaire peuvent
conduire à l’abrasion prématurée des incisives inférieures.
conséquence, à une supraposition de ces dents, cela constituant Concernant les informations céphalométriques, le diagnos-
le signe majeur de la classe II, 2. Les rapports molaires de classe II tic d’une classe II, 2 est confirmé par la mesure de Fredericks
n’étant pas significatifs. On peut en effet observer des rapports déterminant l’orientation de la face vestibulaire. La linguover-
molaire et canine intercuspidés en classe II, ou des rapports de sion de l’incisive supérieure peut être la conséquence d’un angle
classe II modérés, cuspides à cuspides, ou encore une très faible couronne-racine important (angle de Collum), plus fréquent pour
classe II. ce type de dysmorphie. Le niveau de la supraclusion est évalué,
Pour la malocclusion de classe II, 2 la plus fréquente, les inci- comme on l’a vu pour la supraclusion, par les relations entre le
sives latérales semblent en vestibuloversion, pour le profane, ce plan d’occlusion fonctionnel des prémolaires, des molaires (POF)
qui amène à consulter. Cela n’est qu’un effet d’optique induit et les incisives supérieures et inférieures.
par la linguoversion des incisives centrales. En outre, les rapports
molaires sont en classe II modérée. Toutefois, certains cas pré-
sentent une vestibuloversion des 12 et 22, plutôt exceptionnelle. Classes III
La linguoversion des incisives supérieures peut affecter une,
Les malocclusions de la classe III d’Angle constituent un
deux, trois ou quatre incisives supérieures.
ensemble de dysmorphies présentant un décalage sagittal dans le
Cette disposition peut entraîner un diastème insuffisant pour
sens d’une mésiocclusion plus ou moins accentuée des molaires
les canines ou même favoriser une inclusion palatine.
inférieures et un surplomb négatif ou normal.
Dans le sens sagittal, le verrouillage provoqué par une forte lin-
Quatre cas de figure permettent de différencier les différentes
guoversion associée à une supraclusion sévère, peut être à l’origine
catégories de classe III. Pour les caractériser, l’examen du pro-
d’une classe II molaire marquée ou full class II (cf. supra) ou être
fil facial, les rapports sagittaux des dents cuspidées, le surplomb
la cause de lésions parodontales mécaniques.
incisif, les mesures céphalométriques sagittales et verticales et
Le décalage squelettique n’est pas significatif de la classe II, 2.
l’analyse des fonctions linguales et ventilatoires sont indis-
S’il existe (se reporter aux mesures confirmant cette disposition et
pensables à préciser. Chaque cas présente des signes majeurs
à l’évaluation esthétique, pour les classes II, 1 rétromandibulie),
spécifiques.
il va pratiquement toujours dans le sens d’une rétromandibulie,
sauf rare exception. Plus la linguoversion est importante, plus le
retentissement sur le décalage squelettique est prononcé.
Antémandibulie
Dans certains cas, plutôt exceptionnels, les dents sont appa- La première catégorie, l’antémandibulie, est parfois appelée par
rentes en position de repos et la gencive vestibulaire maxillaire est certains auteurs « fausse classe III ». Il ne s’agit pas d’un problème
très visible. Reste le vieux débat : faut-il déverrouiller, c’est-à-dire squelettique, mais d’anomalies dentaires associées à un proglisse-
corriger les axes des incisives supérieures, ce qui permettrait, selon ment, d’où l’appellation d’« antémandibulie ».
les auteurs classiques, de retrouver spontanément des rapports Ces anomalies dentaires présentent une linguoversion avec lin-
molaires de classe I pour les dents cuspidées (Fig. 24) ? En réa- guocclusion d’une, deux, trois ou quatre incisives, dents serrées
lité, cette évolution favorable ne se produit guère que pour des ou, plus rarement, des incisives inférieures vestibuloversées (cf.
cas présentant un faible décalage sagittal. Pour la majorité des Fig. 33). Cette linguoversion des incisives supérieures peut retentir
cas–pourcentage difficile à évaluer - il y a très peu de modifica- sur l’espace dévolu aux canines.
tions après ce déverrouillage, sans l’aide de tractions élastiques et Il existe systématiquement un proglissement entre l’occlusion
ce, d’autant plus que les rapports de classe II molaire vont dans le de relation centrée et l’intercuspidie. Le chemin de fermeture,
sens d’une rétromandibulie accentuée. depuis la position de repos sans contacts dentaires jusqu’à
Dans le sens vertical, la typologie est le plus souvent hypodi- l’intercuspidie maximale, présente un proglissement systéma-
vergente. tique. Les rapports molaires sont le plus souvent de type classe I,
Dans le sens transversal, l’arcade maxillaire, trop large, peut cir- sauf pour quelques cas présentant un proglissement important
conscrire l’arcade mandibulaire, plutôt endognathe, et cela pour avec des rapports de classe III molaire en intercuspidie.
des cas sévères (voir syndrome de Brodie). Le retentissement esthétique est minime ou inexistant. L’angle
Le retentissement esthétique n’est guère marqué ou nul. Pour nasolabial est ouvert, la mandibule est bien placée, esthétique-
les cas les plus sévères, la diminution de l’étage inférieur de la face, ment et céphalométriquement. L’étiologie peut être secondaire
une rétromandibulie, une symphyse prononcée, et des lèvres très à une rhizalyse retardée des incisives temporaires, les perma-
fines créent des visages, assez rétrusifs, vieillis avant l’âge. nentes évoluant en linguoversion et en linguocclusion. Un

12 EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale


Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

Figure 26. Classe III, rétromaxillie avec mandibule normale. Figure 27. Association promandibulie, rétromaxillie.

traumatisme sur les incisives temporaires peut également pro- signe majeur. Les molaires présentent des rapports de classe I, avec
voquer un déplacement lingual du ou des germes des incisives proglissement le plus souvent et un encombrement maxillaire
supérieures permanentes. antérieur. La convexité et l’angle SNA sont diminués.
La linguocclusion des incisives supérieures et le proglissement Le profil facial est comparable à celui d’une rétromaxillie, pré-
constituent les signes majeurs d’une antémandibulie, anomalie sentant des rapports de classe III molaire.
dentaire et non squelettique.
Les trois autres catégories caractérisent des malocclusions sque-
lettiques :
Promandibulie
• elles peuvent affecter le maxillaire : il s’agit d’une rétromaxillie C’est une malocclusion squelettique caractérisée par des rela-
ou d’une rétroprémaxillie (maxillaire trop court dans le sens tions de classe III molaire et canine sans aucun proglissement et
sagittal) ; un retentissement esthétique important déjà visible en denture
• elles peuvent affecter la mandibule, Il s’agit d’une promandi- temporaire et persistant chez un patient adulte âgé.
bulie (mandibule trop longue dans le sens sagittal) ; Céphalométriquement, le corpus mandibulaire est augmenté,
• elles peuvent affecter les deux maxillaires en même temps et en le type de croissance est le plus souvent hyperdivergent.
sens opposé : rétromaxillie et promandibulie associées. Ce sont Esthétiquement, les lèvres ont des rapports inversés, la lèvre
les cas plus sévères, relevant fréquemment d’une chirurgie. inférieure est en avant de la supérieure (prochéilie inférieure), ce
qui donne un profil boudeur ou plutôt agressif avec un déséqui-
Rétromaxillie (ou brachygnathie) maxillaire libre des volumes faciaux.
L’étiologie met en évidence le facteur héréditaire de la proman-
L’examen clinique montre des relations de classe III pour dibulie (exemple célèbre de la lignée des Habsbourg). L’examen
l’ensemble de l’arcade supérieure avec linguocclusion des inci- des fonctions montre une langue volumineuse, basse et protru-
sives supérieures. Les mesures céphalométriques du sens sagittal sive.
à la mandibule et le pilier antérieur de Delaire sont normaux. En fonction de l’étiologie, c’est une anomalie primaire. La pré-
L’examen cutané de profil montre un angle nasolabial ouvert, une valence de cette anomalie est assez rare au sein d’une patientèle
lèvre supérieure rétrusive (rétrochéilie). C’est un profil caractéris- orthodontique habituelle. Elle affecte beaucoup plus fréquem-
tique très rétrusif qui peut constituer le signe majeur, confirmé par ment des patients asiatiques.
les mesures céphalométriques et un encombrement uniquement
maxillaire (Fig. 26).
Certaines rétromaxillies sont en réalité des hypomaxillies,
l’arcade dentaire maxillaire étant réduite dans toutes ses dimen-  Dysharmonie dentomaxillaire
sions, sagittale et transversale (endognathie supérieure associée),
le type de croissance étant hypo- ou hyperdivergent sans que cela Définition
constitue un signe caractéristique.
Cette malocclusion peut être isolée ou associée à une promandi- La dysharmonie dentomaxillaire ou DDM correspond à une
bulie. Il s’agit dans ce dernier cas de figure d’un cas sévère (Fig. 27). non-concordance entre la dimension des arcades alvéolaires et les
dimensions mésiodistales des dents, la continuité des arcades au
niveau des faces proximales n’étant plus assurée.
Rétroprémaxillie Il serait plus exact de parler de dysharmonie dentoalvéolaire.
C’est la réduction de la flèche de l’arc déterminé par les faces Toutefois, l’usage veut que l’on utilise en français l’abréviation
mésiales des premières prémolaires, ce qui est à l’origine d’un DDM.
encombrement maxillaire antérieur et/ou d’une ectopie ou d’une Le terme discrepancy en anglais correspond à la différence entre
inclusion canine avec linguocclusion du secteur antérieur. C’est le la somme des diamètres mésiodistaux des dents et le périmètre

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 13


23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

d’arcade correspondant à la mandibule. Cette mesure doit être très


précise et identique entre plusieurs opérateurs pour être valable.
L’évaluation de la DDM comporte deux mesures essentielles :
une première mesure évalue la non-concordance entre les dents
et les arcades, c’est l’encombrement ou discrepancy. Une deuxième
mesure constitue une véritable prévision de la position finale
des dents antérieures et cela, à l’arcade mandibulaire. Peut-on
les avancer, ce qui gagne des millimètres ? Doit-on les reculer,
ce qui augmentera le déficit d’espace ? En moyenne, un recul
incisif de 1◦ correspond à un déficit d’espace de 2 mm pour
le secteur antérieur. Chaque auteur ayant un point de vue dif-
férent sur ces prévisions, il est impossible de reproduire cette
évaluation.
Dernier point : certains auteurs évaluent la DDM à trois
niveaux :
• DDM antérieure, au niveau incisivocanin ;
• DDM moyenne, première molaire et prémolaires ;
• DDM postérieure, incorporant deuxième molaire et dent de
sagesse.
Cette dernière évaluation ne peut être effectuée qu’après la fin
de la croissance.
Il serait souhaitable de préciser que l’encombrement doit être
mesuré également à l’arcade maxillaire, cela permettant, en outre,
de mesurer la dysharmonie dentodentaire (DDD). Figure 28. Expulsion des deux canines temporaires par 32 et 42
Les réflexions sur la DDM comportent des réponses totalement (d’après Van Der Linden).
divergentes entre les auteurs, par exemple entre Cetlin, Ricketts,
et Angle lui-même qui préconisaient de ne pas extraire et Tweed
qui a marqué plusieurs générations d’orthodontistes en extrayant
systématiquement.

Signes cliniques d’une dysharmonie


dentomaxillaire selon l’âge dentaire
du patient
En denture temporaire
L’absence des diastèmes de Bogue sur le secteur antérieur consti-
tue, après 4 ou 5 ans, le signe prémonitoire d’un encombrement
ultérieur. La normalité à cet âge correspond à des diastèmes sur le
secteur incisivocanin.

En denture mixte
Au cours de la constitution de la denture mixte, une mal-
position de l’incisive en cours d’éruption peut apparaître, elle
est transitoire. La présence d’une dent supplémentaire crée un
encombrement, ce n’est pas une DDM.
L’encombrement à ce stade affecte le secteur antérieur. Figure 29. Expulsion d’une seule canine temporaire n◦ 83 (d’après Van
Les malpositions ou malocclusions localisées à cet âge sont Der Linden).
dues aux différentes modalités d’expulsion ou non des canines
temporaires :
• à la mandibule, trois modalités peuvent se produire pour la S’il est décidé de conserver cet espace à la mandibule, cela gagne
rhizalyse prématurée des canines temporaires, en cas de DDM : en crédit d’espace, soit en moyenne 1,8 mm + 1,8 mm à droite et à
◦ persistance des canines temporaires : l’encombrement inci- gauche, soit au total 3,6 mm. Ultérieurement, il sera nécessaire de
sif est plus ou moins sévère avec récession fréquente du distaler les molaires supérieures pour l’établissement d’une classe
parodonte de l’incisive la plus vestibulée. Une radiographie I molaire.
panoramique met en évidence le manque de place ;
◦ expulsion des deux canines temporaires, pas
d’encombrement incisif, diastèmes très réduits ou même
En denture adulte jeune
supprimés pour l’évolution des canines permanentes L’encombrement provoque des malpositions ou des malocclu-
(Fig. 28) ; sions des incisives, des canines et des prémolaires et des défauts
◦ expulsion d’une seule canine temporaire : absence de dias- de gencive attachée (Fig. 30).
tème après l’expulsion de la canine, milieu inférieur La différence entre la mesure de l’espace disponible et celle de
dévié sur le même secteur, encombrement incisif modéré l’espace nécessaire (indice de Nance) est plus fiable : on mesure des
(Fig. 29). dents évoluées sur moulage et non sur radiographies.
• au maxillaire, même processus : élimination d’une ou des Cela permet d’évaluer le déficit d’espace en millimètres avant
deux canines ou conservation des canines, l’encombrement est de prévoir le repositionnement de l’incisive inférieure (pro-
d’autant plus sévère que les canines temporaires persistent, avec cédé appelé « correction céphalométrique »), varié selon les
malpositions ou malocclusions localisées (cf. infra). auteurs.
En denture mixte, il faut tenir compte de « l’espace de dérive Dernier point, une rotation distovestibulaire des premières
mésial » (ou lee-way) lorsque les deuxièmes prémolaires inférieures molaires aggrave le déficit d’espace. De même, une mésioversion
ne sont pas encore évoluées dans le calcul de la DDM. Cet espace de la molaire à la suite de l’avulsion de la deuxième molaire tem-
est perdu par mésialisation physiologique des premières molaires poraire, sans qu’il ait été prévu un mainteneur d’espace, s’ajoute
après rhizalyse des molaires temporaires. au déficit d’espace.

14 EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale


Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique  23-460-C-10

• encombrement (discrepancy) : soit y - x en mm ;

“ Point fort • repositionnement de l’incisive inférieure (prédiction) en plus ou


en moins ;
• version molaire éventuelle ou mésioposition.
Reste à définir la forme d’arcade telle qu’elle existe et à préciser
Signes majeurs d’une dysharmonie dentomaxil-
quelles dents se situent en dehors ou en dedans de cette ligne.
laire En ce qui concerne l’encombrement postérieur, correspondant
• En denture temporaire, l’absence de diastèmes anté- à un manque de place pour l’évolution des deuxième et troisième
rieurs, vers 4 à 5 ans, est un signe prémonitoire majeur. molaires (Fig. 31), il ne peut être mesurable qu’après la fin de la
• En denture mixte, l’élimination spontanée d’une ou croissance.
deux canines temporaires constitue le signe d’appel d’un Pour un patient d’âge orthodontique, cette mesure en positif
futur encombrement. ou en négatif n’est faite qu’en fin de contention pour évaluer les
• En denture adulte jeune, il est classique de différencier chances d’évolution des dents de sagesse.
à cet âge une DDM antérieure affectant les six dents anté-
rieures d’une DDM moyenne, affectant les prémolaires et
les premières molaires et une DDM postérieure affectant  Anomalies du sens vertical
les deuxièmes molaires et les dents de sagesse.
Les typologies du sens vertical correspondent à des variations
normales ou au-delà du normal pour un même groupe ethnique. Il
est d’usage de différencier trois étages verticaux de la face (Fig. 32) :
Ce mode opératoire d’évaluation peut être illustré par un
tableau qui incorpore tous les paramètres de l’évaluation d’une
DDM à la mandibule :
• espace disponible : mesure du périmètre d’arcade mis à plat, de 36
à 46 distales, correspondant à la moyenne des sillons médians
et passant par les bords libres incisivocanins, soit x. x corres-
pond à la mesure du périmètre d’arcade, sans tenir compte des
malpositions. Cette mesure incorpore l’influence d’une courbe
de Spee exagérée sur le calcul de la DDM (voir supra) ;
• espace nécessaire : somme des diamètres mésiodistaux des dents
évoluées, de 36 à 46, quelle que soit leur malposition, soit y ;

Figure 32. Les trois étages de la face : étage supérieur, étage moyen,
étage inférieur.

Figure 30. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM). Vue occlusale.

Figure 33. Vestibuloversion des incisives inférieures (proalvéolie infé-


Figure 31. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM) postérieure. rieure). 1. Pogonion.

EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 15


23-460-C-10  Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique

• le deuxième volet du bilan, c’est le retentissement cutané des


anomalies, évaluation qui doit être confrontée aux mesures
sagittales et verticales des tissus durs et les rapports dentola-
biaux ;
• un troisième volet, le bilan fonctionnel, peut révéler une
dysfonction linguale, une dysfonction ventilatoire ou une dys-
fonction des articulations temporomaxillaires sans omettre des
anomalies morphologiques des freins, du parodonte ou du voile
du palais.
Cette description doit aboutir à un véritable bilan orthodon-
tique global.

 Références
[1] Bassigny F. Manuel d’orthopédie dentofaciale. Paris: Masson; 2000.
[2] Lautrou A. Abrégé d’anatomie dentaire. Paris: Masson; 2004.
[3] Epker BN, Stella JP, Fish LC. Dentofacial deformities: integra-
ted orthodontic and surgical correction, Vol. 1 Saint-Louis: Mosby;
1995.
[4] Janson G, Cruz KS, Woodside DG, Metaxas A, de Freitas MR, Hen-
Figure 34. Tracé d’une téléradiographie d’un type hypodivergent. riques JF. Dentoskeletal treatment changes in Class II subdivision
malocclusions in submentovertex and posteroanterior radiographs. Am
J Orthod Dentofacial Orthop 2004;126(4):451–63.
étage supérieur, étage moyen et étage inférieur. On peut constater [5] Graber TM, Vanarsdall Jr RL. Orthodontics: current principles and
que les différences de hauteur se situent avant tout au niveau de techniques. St Louis: CV Mosby; 2000.
l’étage inférieur.
Cette évaluation se fait lors de l’examen du visage et sur les Pour en savoir plus
téléradiographies de profil. Cela permet de différencier des types
hypodivergents, mésodivergents et hyperdivergents (Fig. 33, 34). Il ne Bishara SE. Textbook of orthodontics. London: WB Saunders; 2001.
s’agit donc pas de véritables dysmorphies orthodontiques, sauf Château M. Orthopédie dento-faciale. Paris: CDP; 2000.
pour des cas extrêmes. Foucart JM. Orthodontie clinique. Paris: CDP; 2002.
Cette catégorisation implique des choix thérapeutiques qui Langlade M. Diagnostic orthodontique. Toulouse: J Prélat; 2000.
peuvent être schématisés : un cas hypodivergent devrait être traité Lejoyeux E, Flageul F. Orthopédie dento-faciale : une approche
sans extraction sauf exception. Un cas hyperdivergent implique bio-progressive. Paris: Quintessence international; 1998.
plus fréquemment des indications d’extraction. Loreille JP, Delaire J, Caillard P. Céphalométrie et orthodontie. Toulouse: J
Prélat; 1993.
Moyers Robert E. Handbook of orthodontics. Chicago: Year book Medical;
 Conclusion 2000.
MacDonald F, Ireland AJ. Diagnostic of the orthodontic patient. London:
OUP Oxford; 1998.
L’examen clinique d’un patient comporte un ensemble de Mac Namara JA, Brudon WL, Kokich VG. Orthodontics and dentofacial
signes permettant de décrire avec précision le bilan orthodontique orthopedics. New York: Meedhum Press; 2001.
de ce patient, selon une grille de lecture systématique : Mitchell L. An introduction to Orthodontics. Oxford: Oxford University
• un premier volet décrit les rapports occlusaux dans les trois sens Press; 2001.
de l’espace. Par exemple, un patient peut présenter une classe Nightingale C, Sandy J. Orthodontics: picture test atlas. London: The Royal
II division 1, rétromandibulie, hypodivergente, c’est la base de Society of Medicine; 2000.
la démarche. On a déjà une vision globale du patient. Les ano- Rakosi T, Jonas I. Atlas de médecine dentaire. Paris: Flammarion; 2000.
malies alvéolaires permettent d’affiner ce descriptif. Ainsi, une Van Der Linden Frans PG. Concepts et stratégies orthodontiques. Paris:
supraclusion et une endoalvéolie maxillaire sont mises en évi- Quintessence; 1998.
dence, associées à la classe II. En dernier lieu, les anomalies Viazis AD. Atlas of advanced orthodontics-a guide to clinical efficiency.
dentaires existantes ferment le tableau des tissus durs ; London: WB Saunders; 1998.

F. Bassigny (f.bassigny@wanadoo.fr).
6, avenue Nicolas-Copernic, 14000 Caen, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bassigny F. Signes majeurs et signes associés des anomalies orthodontiques. Sémiologie orthodontique.
EMC - Odontologie/Stomatologie/Orthopédie Dentofaciale 2012;7(4):1-16 [Article 23-460-C-10].

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Différents types classes II, division 2 (cl. II, 2) selon les signes majeurs et les signes associés.
a. Cas moyen de classe II division 2, axes normaux des 12 et 22.
b. Classe II, 2 en relation de classe II complète (full class II).
c. Classe II, 2 en classe II très modérée.
d. Vestibuloversion des 12 et 22.
e. 23 en cours de désinclusion et 22 vestibuloversée.
f. Sévère linguoversion des 11 et 21 et hypodivergence.
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Iconosup 36
Microdontie 12 et 22.
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Dents supplémentaires.
a. Incisive inférieure supplémentaire avec encombrement.
b. Cinq incisives alignées et diastèmes supérieures.
c. Incisive supplémentaire à la place de 21 en linguocclusion.
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Incisives latérales supérieures.
a. Agénésie 12 et 22.
b. Agénésie 22.
c. Agénésie 22 et mésioversion 23.
d. Agénésie 22, 63 en classe I et 23 en classe II.
e. Agénésie 12 et 22, signes d'inclusion 13 et 23.
f. Agénésie 12 et 22 et dysharmonie dentomaxillaire (DDM), 33 et 43 en cours d'éruption.
g. Même patient que la figure f : 13 et 23 évoluent, 31 et 41 extraites.
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Deuxièmes prémolaires mandibulaires.
a. Agénésie 45.
b. Ankylose de la deuxième molaire temporaire avec rhizalyse radiculaire.
c. Microdontie 15.
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Incisives inférieures.
a. Agénésie d'une incisive inférieure avec diastème.
b. Agénésie d'une incisive inférieure sans diastème.
c. Agénésie 31 et 41.
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Iconosup 41
Agénésie 16 et 26.
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Iconosup 42
Agénésie de la 23.
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Iconosup 43
Transpositions.
a. Transposition de la 23 en situation palatine entre 14 et 15.
b. Transposition de la 23 en situation vestibulaire entre 24 et 25.
c. Transposition 23 entre 22 et 21 sur radiographie panoramique.
d. Transposition 23 entre 12 et 11.
e. Incisive supplémentaire 21, provoquant la transposition partielle de 21.
f. Transposition de la 33 entre 31 et 32, persistance de 71 et 72.
g. Transposition de 43 et 33 en cours d'installation.
h. Transposition totale de 33 entre 31 et 32.
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Dents surnuméraires, provoquant un défaut d'éruption de la 13.
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Iconosup 45
Canines incluses vestibulaires.
a. Voussure provoquée par la situation mésiovestibulaire de la 13 incluse.
b. Vestibuloversion de la 12 en relation avec la 13 incluse en situation vestibulaire.
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Iconosup 46
Canines incluses palatines.
a. Rotation de la 14 en relation avec la 13 incluse palatine.
b. Sur le panoramique, la 13 incluse palatine est plus claire et plus volumineuse que la 23.
c. Sur le panoramique, défauts d'éruption des 13 et 23 mésioversées sur la ligne d'arcade.
d. Ankylose de la 23 avec apex érodé.
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Étiologies des incisives centrales supérieures incluses.
a. Surnuméraire bloquant l'éruption de la 11.
b. Surnuméraires en situation palatine.
c. Crâne d'un enfant : le germe de la 11 est dans l'axe de la racine de la 51.
d. La 11 évolue en linguocclusion, après traumatisme sur 51, dépulpée.
e. Défauts d'éruption de 12, 11, 21 et 22 en situation horizontale après traumatisme sur les temporaires.
f. Cas similaire à la Figure 46, montrant une sévère coudure radiculaire.
g. Image radiologique d'une incisive basculée en haut et en arrière.
h. Dilacération d'une incisive immature après traumatisme.
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Premières molaires permanentes.
a. Défaut d'éruption de la 46 et coudures radiculaires sur cette dent, non encore ankylosée.
b. Ankylose de la 46 avec importantes coudures radiculaires.
c. Kyste dentigère ayant refoulé apicalement le germe de la 36.
d. Enclavement de la 26 mésioversée sous le bombé distal de la 65, avec rhizalyse de la racine distale de la 65.
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Signe de rétention de la 37, entre 36 et 38.
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Supraclusions.
a. Biproalvéolie chez un patient leucoderme.
b. Linguoversion des quatre incisives provoquant une supraclusion.
c. Supraclusion des 11 et 21.
d. Brièveté de la lèvre supérieure et incisives apparentes.
e. Sourire gingival en relation avec un prémaxillaire de hauteur excessive.
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Infraclusion antérieure.
a. Infraclusion maxillaire antérieure.
b. Biproalvéolie avec béance antérieure.
c. Infraclusion bimaxillaire avec béance antérieure.
d. Infraclusion latérale affectant les dents cuspidées aux deux arcades.
e. Béance squelettique avec infraclusion antérieure et latérale et hyperdivergence.
f. Interposition linguale entre les arcades à l'origine de la béance antérieure.
g. Téléradiographie. Béance antérieure avec hypertrophie des follicules lymphoïdes. 1. Amygdales palatines ; 2. amygdales
linguales ; 3. amygdales pharyngiennes.
h. Inocclusion labiale et sourire édenté dû à une infraclusion sévère des incisives supérieures.
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Rétroalvéolie mandibulaire
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Biproalvéolies.
a. Biproalvéolie en classe I chez un patient leucoderme.
b. Biprotrusion ethnique chez un patient asiatique avec occlusion labiale.
c. Biprotrusion ethnique chez un patient mélanoderme.
d. Inocclusion labiale chez un patient mélanoderme.
e. Même cas que d, vue de profil avec inocclusion labiale.
f. Inoclusion labiale chez une patiente asiatique, accentuée par une hyperdivergence, l'angle nasolabial est fermé.
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Iconosup 54
Endoalvéolies symétriques maxillaires avec latérodéviation.
a. En denture mixte, endoalvéolie symétrique avec linguocclusion gauche en intercuspidie et milieux déviés (flèches).
b. Non-abrasion des cuspides d'appui sur le secteur inversé.
c. Abrasion des cuspides d'appui.
d. En intercuspidie, linguocclusion droite jusqu'à l'incisive latérale droite.
e. Symétroscope pour apprécier la symétrie de l'arcade maxillaire.
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Iconosup 55
Endognathie maxillaire symétrique sans latérodéviation.
a. Endognathie maxillaire bilatérale avec béance antérieure.
b. Patient « ventilateur buccal » avec endognathie maxillaire.
c. Endognathie maxillaire symétrique avec latérodéviation.
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Endognathie unilatérale gauche, patient adulte.
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Endognathie unilatérale sans latérodéviation.
a, b. Linguocclusion droite et relations de classe III.
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Exoalvéolie ou gnathie mandibulaire unilatérale sans latérodéviation.
a. Exognathie unilatérale gauche, à l'arcade inférieure.
b. Même cas que a, vestibulocclusion gauche sans latérodéviation.
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Endognathie inférieure gauche.
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Syndrome de Brodie.
a. Syndrome de Brodie, occlusion en ciseau à gauche avec égression des dents cuspidées.
b. Même cas que a, secteur droit.
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Classe I molaire selon Andrews : le cuspide vestibulomésial de la 16 est distal par rapport au sillon mésial de la 46, la 16 est
légèrement distoversée, la 15 présente des rapports cuspide-embrasure division 1 II, surplomb exagéré en denture adulte jeune.
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Iconosup 62
Malocclusions de la classe II d'Angle.
a. Classe II totale (full) et proalvéolie supérieure.
b. Rapports de classe II en denture temporaire.
c. Téléradiographie d'un cas de classe II en denture temporaire.
d. Rapports de classe II, division 1, en denture mixte.
e. Rapports de classe II division 2.
f. Cas de classe II division 1 avec incisives supérieures très apparentes.
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Iconosup 63
Classe II dentaire en relation avec une mésialisation de la 16 et de la 17 et rapports 14/44 normaux.
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Iconosup 64
Classe II, division 1, rétromandibulie.
a. Classe II squelettique rétromandibulie.
b. Profil de classe II rétromandibulie, très rétrusif.
c. Rétromandibulie en classe II, lèvres jointes.
d. Rétromandibulie avec double-menton, sans surcharge pondérale.
e. Rétromandibulie, lèvres non jointes, distance sous-mentonnière très réduite.
f, g. Aspect de rétromandibulie due à une hyperdivergence. Le menton est abaissé en bas et en arrière.
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Classes II, division 1, promaxillie.
a, b. Promaxillie et proalvéolie provoquant une prochéilie supérieure avec incisives apparentes et angle nasolabial fermé.
b. Sévère promaxillie, dents très apparentes.
c. Classe II squelettique avec vestibuloversion du secteur incisif supérieur.
d. Dents très apparentes en fonction de la brièveté de la lèvre supérieure et de la classe II.
e. Promaxillie en classe II masquée par des lèvres épaisses.
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Iconosup 66
Classe II, division 1, subdivisions.
a. Cas de classe II subdivision en classe I à droite.
b. Même cas que a, relations de classe II à gauche.
c. Même cas que a, milieu inférieur dévié à gauche.
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d à f. Classe II dentaire subdivision gauche (d'après ).
g à i. Classe II subdivision squelettique droite (d'après ).
j. Cas de classe II subdivision II, en classe II à droite.
k. Même cas que j en classe I à gauche.
l. Cas de classe II subdivision en classe I à droite avec proalvéolie supérieure.
m. Même cas que k, en classe II à gauche.
n. Téléradiographie d'un cas de classe II subdivision, d'origine maxillaire. Les dents cuspidées sont décalées, au maxillaire.
o. Téléradiographie d'un cas de classe II subdivision d'origine mandibulaire. Les dents cuspidées sont décalées à la mandibule.
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Exemples de classes II, division 2.
a. Cas moyen de classe II division 2, avec linguoversion des 11 et 21 et relations de classe II modérées.
b. Vue occlusale de la figure143, les incisives latérales sont normalement placées.
c. Cas de classe II, 2 en pleine classe II molaire (full class II).
d. Cas de classe II, 2 pratiquement en classe I molaire.
e. Vestibuloversion des 12 et 22 associée à la linguoversion des 11 et 21.
f. Même cas que e, vue occlusale illustrant la vestibuloversion des 12 et 22.
g. Une seule linguoversion de la 21, c'est une classe II, 2.
h. Même cas que g, vue occlusale.
i. Linguoversion de deux incisives.
j. Linguoversion de trois incisives.
k. Linguoversion de quatre incisives avec ectopie vestibulaire de 13 et 23.
l. Sévère linguoversion et sévère supraclusion sur téléradiographie.
m. Sourire gingival en relation avec une supraposition sévère des 11 et 21.
n. Même cas que m, vue intrabuccale.
o. Classe II, 2 squelettique hypodivergent, rétromandibulie prononcée.
p. Cas de classe II, 2 sans préjudice esthétique.
q. Cas de classe II, 2 avec rétromandibulie, masquée par une symphyse importante.
r. Supraclusion importante.
s. Même cas que r, abrasion importante des bords libres. Sujet jeune.
t. Dénudation des incisives pour le cas de la figure s.
u. Angle de Collum accentué pour un cas de classe II, 2 sur téléradiographie.
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Antémandibulie.
a. Antémandibulie en intercuspidation maximale (ICM).
b. Même cas que a, bout à bout incisif en relation centrée.
c. Antémandibulie en classe III en intercuspidation maximale (ICM) avec infraclusion des molaires temporaires (flèches).
d. Même cas que c en relation centrée, classe I molaire, 11 et 21 en normocclusion (flèches).
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Iconosup 69
Rétromaxillie (ou brachygnathie) maxillaire.
a. Moulages d'une classe III squelettique, classe III molaire et classe III canine, égression 17.
b. Profil d'un cas de classe III, rétromaxillie.
c. Classe III avec endognathie maxillaire, véritable hypoplasie maxillaire.
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Rétroprémaxillie.
a. Rétroprémaxillie en intercuspidation maximale (ICM).
b. Même cas que a, classe I molaire et prémolaire, classe III canine, linguocclusion des incisives supérieures.
c. Même cas que a, en relation centrée, bout à bout incisif, ectopie canine.
d. Même cas que a, vue occlusale.
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Iconosup 71
Promandibulie.
a. Promandibulie avec surplomb négatif, sans malpositions incisives.
b. Promandibulie, avec un corpus mandibulaire augmenté.
c. Téléradiographie d'un enfant de 5 ans pour qui tous les signes d'une classe III sont réunis : surplomb négatif sans contacts
incisifs, hyperdivergence, relations de classe III molaire.
d. Profil de classe III promandibulie, pour une patiente adulte.
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Dysharmonie dentomaxillaire en denture temporaire.
a. Pas de diastèmes de Bogue, diastème supprimé pour la 42.
b. Diastèmes de Bogue en denture temporaire.
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Dysharmonie dentomaxillaire en denture mixte.
a. La 31 fait son éruption en lingual, ce n'est pas une dysharmonie dentomaxillaire (DDM).
b. Incisive supplémentaire 21 + au maxillaire, ce n'est pas une dysharmonie dentomaxillaire (DDM).
c. Persistance des deux canines temporaires avec une sévère dysharmonie dentomaxillaire (DDM).
d. Panoramique montrant la persistance de 53, 63, 83.
e. Après expulsion des canines temporaires, diastèmes très réduits pour 33 et 43.
f. Diastème inexistant pour la 43, très insuffisant pour la 13.
g. Même cas que e, diastème inexistant pour 33.
h. Expulsion d'une seule canine temporaire et encombrement.
i. Même cas que h, le milieu inférieur est dévié du côté de l'expulsion de la temporaire (flèches).
j. Espace de dérive mésial ou lee-way = différence mésiodistale (MD) entre 35 et 75.
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Dysharmonie dentomaxillaire en denture adulte jeune.
a. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM) et défaut de gencive attachée (GA) pigmentée sur 31.
b. Encombrement incisif et expulsion de 83 et 73, récession sur 41.
c. Ectopie 23 et 33 par dysharmonie dentomaxillaire (DDM).
d. Encombrement incisives et canines sur moulage.
e. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM), vue occlusale, extraction 36.
f. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM). Patient mélanoderme, défaut de gencive attachée sur 43, 31, 33.
g. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM) avec ectopie 23 et 34.
h. Dysharmonie dentomaxillaire (DDM) avec ectopie 13 et 23.
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Anomalies du sens vertical.
a. Tracé d'une téléradiographie d'un type hyperdivergent.
b. Type hyperdivergent : plan bispinal, plan d'occlusion et plan mandibulaire sont convergents.
c. Téléradiographie d'un type hypodivergent : plan bispinal, plan d'occlusion et plan mandibulaire sont pratiquement parallèles.
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