ENDODONTIE

Evaluation de l’étanchéité Mots clés :

Obturation radiculaire

des obturations endocanalaires : Etudes de percolation

revue de la littérature.

Leakage evaluation of root canal

fillings : a literature review.
Keywords :
Root canal filling
Leakage studies

Olivier EMERY
Pratique privée, Chambray-les-Tours

L
’obtention d’un scellement étanche, tridimensionnel parachève les étapes de nettoyage et de mise en forme
canalaire. Une perte d’étanchéité, apicale ou coronaire, affecte le taux de succès de la thérapeutique endodon-
tique. Plusieurs études, avec différentes méthodes (tests de pénétration par divers marqueurs, mesures de flui-
des), ont cherché à déterminer les comportements face à la perte d’étanchéité des différentes techniques d’obtura-
tion. Aucune technique ne permet d’empêcher la survenue de percolation apicale ; les variations dimensionnelles
étant liées aux propriétés physiques de la gutta percha et du ciment de scellement. Malgré une absence de différen-
ce statistiquement significative, le compactage à chaud de gutta percha semble être la technique conduisant à une
obturation radiculaire de meilleure qualité.

hree-dimensional hermetical seal is the ultimate step after cleaning and shaping the root canal. Leakage,

T apical or coronal, affects the success rate of endodontic treatment. Several studies, using different methods
(dye penetration, fluid measures), tried to determine the leakage behaviours of the different root canal
filling techniques. No technique is able to prevent the outcome of apical leakage; dimensional changes are related
to the physical characteristics of gutta percha and sealants. Although no significant statistical difference occurred,
warm compaction of gutta percha seems to be the technique giving the best quality of root canal filling.

accepté pour publication le 15/05/02 Rev Odont Stomat 2002;31:279-297

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Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
ENDODONTIE
U
Un des objectifs essentiels de la thérapeutique
endodontique est de réaliser une obturation
radiculaire étanche tridimensionnelle jusqu’à la
jonction cémento-dentinaire (Schilder 1974).
L’obtention de ce scellement apical et latéral doit pré-
venir toute irritation ultérieure provoquée par l’élimina-
tion incomplète des produits bactériens persistant
même après un débridement canalaire minutieux
(Sjögren et Svandqvist, 1987). Il doit également per-
mettre de bloquer la circulation de fluides tissulaires
pouvant diffuser depuis le péri-apex et agissant comme
substrat bactérien. Si une perte d’étanchéité périradi-
culaire ou coronaire survient sur un traitement appa-
remment correct (Hovland et Dumsha, 1985), le taux de
succès du traitement radiculaire en est affecté (Naidorf
1974, Saunders et Saunders, 1994). De nombreuses étu-
des ont tenté d’évaluer ce phénomène de percolation et
de déterminer si une technique d’obturation permet d’a-
boutir à un scellement apical efficace.
L’obturation
du système canalaire
La mise en forme canalaire doit respecter des
objectifs mécaniques et biologiques. Une conicité régu-
lière, un respect du diamètre et de la position d’origine
du foramen sont indispensables pour ajuster avec préci-
sion le maître cône dans les derniers millimètres api-
caux et pour permettre une pénétration de l’instrument
de compactage jusque dans la région apicale.
L’apparition de la rotation continue a permis une mise
en forme respectant mieux l’anatomie canalaire ainsi
qu’une plus grande précision du diamètre apical final
(Glosson et coll., 1995 ; Esposito et Cunningham,
1995). Plusieurs auteurs ont mis en avant que la pré-
sence de smear layer empêche l’adaptation et la péné-
tration des matériaux d’obturation à l’intérieur des
tubuli dentinaires (Goldman et coll., 1980 ; Oksan et
coll., 1993) ; même dans le cas de canaux obturés par
de la gutta percha (Kennedy et coll., 1986). Bien que
l’élimination de la smear layer soit encore aujourd’hui
sujet à discussion, il peut être utile de l’éliminer. Dans
le cas contraire, elle pourrait être responsable d’une
voie de percolation bactérienne ainsi que d’une source
de croissance et d’activité bactérienne (Pashley 1984 ;
Pitt Ford et Roberts, 1990).
L’obturation permet d’assurer la pérennité de la
mise en forme et du parage canalaires en scellant de
façon étanche toutes les portes de sortie du système
280
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
ne of the main objectives of endodontics is to
O carry out a three-dimensional hermetically sea-
led radicular filling as close as possible to the
cemento-dentinal junction (Schilder H. 1974).
Obtaining this apical and side sealing must prevent any
further irritation caused by incomplete elimination of
the bacterial products persisting even after a meticulous
canal debridment (Sjögren and Svandqvist 1987). It
should also block the circulation of tissue fluids that can
be diffused from the periapex and act as a bacterial sub-
strate. If periradicular or coronary leakage occur during
an apparently correct treatment (Hovland EJ and
Dumsha TC., 1985), the success rate of the radicular
treatment is then affected (Naidorf 1974, Saunders and
Saunders 1994). Many studies tried to evaluate this per-
colation phenomenon and establish if a root canal filling
technique results in an effective apical sealing.
Canal system filling
The shaping of a canal must respect mechanical
and biological objectives. Regular conicity, respect of
the diameter and of the original position of the foramen
are essential to adjust the master cone with precision in
the last apical millimetres and to allow the penetration of
a compacting instrument right up to the apical area. The
arrival of continuous rotation allowed a shaping better
adapted to the root canal anatomy and also to a higher
degree of accuracy of the final apical diameter (Glosson
et al., 1995 ; Esposito and Cunningham, 1995). Several
authors suggested that the presence of a smear layer pre-
vents the adjustment and the penetration of the filling
materials inside the dentinal tubules (Goldman et
al.,1980 ; Oksan et al., 1993) ; even in the case of canals
sealed by gutta percha (Kennedy et al., 1986). It may be
useful to eliminate the smear layer although this is to
date still prone to discussion. Otherwise, it could be a
pathway responsible for bacterial percolation and also a
source of bacterial activity and growth (Pashley 1984 ;
Pitt Ford and Roberts, 1990).
The canal filling allows the perenniality of the
shaping and cleaning by hermetical sealing of all the
canal system exits (accessory canals, dentinal tubules).
canalaire (canaux accessoires, tubuli dentinaires). Il est
admis aujourd’hui que le matériau de choix de l’obtura-
tion est la gutta-percha associée à un film de ciment
canalaire et de nombreuses techniques permettent de
réaliser cette obturation.
Le compactage latéral à froid
Cette technique utilise la plasticité naturelle de
la gutta-percha, qui, déformée par un Spreader, moule
l’anatomie du canal préparé. Le maître-cône est norma-
lisé (cylindro-conique) (Fig. 1) pour laisser un espace
nécessaire à l’introduction d’un fouloir à condensation
latérale (spreader) jusqu’à 1 voire 2 mm de l’apex.
L’ajustage du maître-cône est assuré grâce au
test virtuel (à la longueur de travail), au test tactile
(résistance au retrait ou " tug-back ") et au test radio-
logique qui permet d’objectiver la position de l’extrémi-
té du cône par rapport à l’apex.
Les parois du tiers apical sont premièrement
enduites de ciment. Après introduction du maître cône
enduit de ciment sur toute sa longueur, un Spreader est
inséré latéralement avec des mouvements de rotation
alternée. Il est ensuite désinséré grâce à une série de
rotations complètes. Le canal est finalement obturé par
l’adjonction de cônes accessoires, également normali-
sés, compactés à l’aide d’un spreader toujours introduit
le long de la même paroi.
Un excavateur chauffé permet de sectionner les
cônes ; ce ramollissement de gutta-percha est mis à
profit pour améliorer l’étanchéité coronaire par un com-
pactage vertical (Fig. 2-3).
1
281
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
Currently, the best filling material is gutta-percha asso-
ciated with a thin layer of cement. Many techniques
make this possible.
Cold compaction
This technique uses the natural plasticity of
gutta-percha, which when deformed by a spreader, fits
the anatomy of the prepared canal. The master-cone is
standardized (cylindro-conical) (Fig. 1) so as to leave a
space necessary for the introduction of a spreader rea-
ching up to 1 or even 2 mm from the apex.
The fitting of the master-cone is ensured because
of the virtual test (to the working length), to the tactile
test (resistance to withdrawal or "tug-back") and to the
radiological test which allows the objectification of the
position of the cone tip compared to the apex.
Firstly, the walls of the apical third are coated with
cement. After the introduction of the master cone, itself
coated with cement along all its length, a spreader is
inserted laterally with alternate rotational movements. It
is then pulled out using a series of complete rotations.
The canal is finally sealed by the adjunction of additional
cones, corresponding to the gauge of the spreader that has
been used, which will be compacted with the help of a
spreader that is always inserted along the same wall.
A heated excavator makes it possible to divide
the cones ; this gutta-percha softening is used in order to
improve coronary sealing by vertical compaction (Fig.
2-3).
Fig. 1 : Différents cônes normalisés (cylindro-
coniques) employés dans la technique de compactage
latéral à froid. Certains utilisent les codes de couleur
ISO pour repérer plus facilement le diamètre de l’ex-
trémité du cône.
Various normalised cones (cylindr o-conical)
employed in the cold compaction technique. Some
used ISO color codes to match easily the diameter of
the tip of the cone.
ENDODONTIE
2 3
Fig. 2 : Radiogramme pré-opératoire du traitement endo-
dontique de 15.
Pre-operative Xray of the endodontic treatment of the 15.
Le compactage vertical à chaud
L’obturation repose dans ce cas sur la technique
de la vague descendante, avec une sélection de diffé-
rents fouloirs verticaux (pluggers). Le premier, le plus
large, doit être adapté au calibre de l’orifice canalaire
et doit pouvoir pénétrer librement les premiers millimè-
tres du canal. Le second doit arriver à la jonction des
tiers coronaire et moyen sans contrainte avec les parois
canalaires. Le troisième doit pouvoir être inséré jusqu’à
5 mm de la longueur de travail déterminée.
Ici, un cône non normalisé (conique) (Fig. 4)
est utilisé afin de mieux remplir le canal mis en forme
et doit être ajusté à un demi-millimètre de la longueur
de travail (contrôles clinique et radiologique) (Fig. 5).
282
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
Fig. 3 : Radiogramme post-opératoire après préparation en
rotation continue (système Protaper®) et obturation par la
technique du compactage latéral à froid.
Post-operative Xray after shaping by the Protaper® system
and filling by the cold compaction technique.
Vertical compaction
In this case, the root canal filling relies upon the
wave technique, with a selection of various pluggers.
The first and biggest, must be adapted to the canal orifi-
ce calibre and must be able to penetrate freely into the
first millimetres of the canal. The second must reach the
coronary and middle third junction without constriction
from the canal walls. The third has to be inserted up to 5
mm of the given working length.
Here, a non-standardized cone (conical) (Fig. 4)
is used in order to better fill the canal shape and should
be adjusted to the nearest half-millimetre of the working
length (clinical and radiological controls) (Fig. 5).
Fig. 4 : Cônes non normalisés, coniques
(pour compactage vertical à chaud) et
cônes normalisés.
Non normalised cones, conical (for warm
vertical compaction) and normalised
cones.
 5 6

Fig. 5 : Contrôle radiologique de l’ajustement api-

cal d’un cône non normalisé.
Radiological control of the apical fitting of a non
normalised cone.

Fig. 6 : Contrôle post-opératoire de la dent obturée

par la technique de compactage vertical à chaud.
Post-operative control of the tooth filled by the
warm vertical compaction technique.

Seule une petite quantité de ciment est déposée
sur les deux tiers coronaires, le cône en étant lui-même
enduit à son extrémité. Après introduction, ce maître-
cône est sectionné au niveau de l’orifice afin de créer un
bouchon de gutta-percha qui sera déplacé en direction
apicale. Le rythme séquentiel de réchauffement-compac-
tage pendant la vague de descente permet au dernier
fouloir de déplacer la gutta-percha, de la mouler à l’ana-
tomie de la région apicale et d’obturer les canaux laté-
raux (Fig. 6). Une fois ramollie, la composition molécu-
laire de la gutta-percha change : elle subit alors une
rétraction lors de son refroidissement. La pression de
compactage doit être maintenue quelques secondes pour
limiter ces variations volumétriques mais aussi pour
optimiser les caractéristiques hydrauliques du ciment.
Only a small quantity of cement is deposited on
the coronary two thirds, while the cone itself is coated at
its end. After insertion, this master cone is cut at the
level of the orifice in order to create a gutta-percha stop-
per which will be moved in the apical direction. The
sequential rhythm of reheating-compaction during the
wave technique makes it possible for the last plugger to
move the gutta-percha, to mould it with the anatomy of
the apical area and to fill the accessory canals (Fig. 6).
Once softened, the molecular composition of gutta-per-
cha alters : it then undergoes a retraction during its
cooling. The pressure of compaction must be maintai-
ned for a few seconds so as to limit these volumetric
variations but also to optimise the hydraulic characteris-
tics of the cement.

Traditionnellement, les deux tiers coronaires
étaient ensuite obturés selon le même rythme séquen-
tiel de réchauffement-compactage. Cette vague de
remontée est facilitée depuis l’apparition de pistolets à
gutta-percha (Obtura2 System, Ultrafil) (Fig. 7). Une
fois l’aiguille introduite, la gutta percha ramollie est
éjectée jusqu’à la perception d’une pression en retour
faisant remonter le pistolet (Fig. 8) ; elle est alors
compactée grâce à un fouloir adapté.
Traditionally, the coronary two thirds were then
sealed according to the same sequential rhythm of rehea-
ting-compaction. This backfilling has been made easier
since the arrival of guns with heated gutta-percha
(Obtura2 System, Ultrafil) (Fig. 7). Once the tip is
inserted, the softened gutta percha is ejected until per-
ception of a back pressure (Fig. 8) ; it is then compac-
ted with the help of an adapted plugger.

7 Fig. 7 : Pistolet à gutta percha (Obtura2 system) 8

classiquement employè pour la remontée des
deux tiers coronaires radiculaire.
Gutta percha gun device (Obtura2system)
usually employed for the backfilling of the two
coronal thirds of the canal.

Fig. 8 : Gutta percha ramollie (après réchauffa-

ge à 200°C.) éjectée de l’aiguille du pistolet.
Softened gutta percha (heatened up to 200°C)
ejected from the tip of the gun.

283
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
ENDODONTIE

Autres techniques thermoplas tiques Other thermoplastic techniques

Depuis 1982, l’emploi de systèmes (Touch
N’Heat, System B) (Fig. 9) a permis de réduire le temps
nécessaire à l’obturation ainsi qu’un meilleur contrôle
de température et du temps de réchauffement. On parle
alors de compactage vertical par la technique de la
vague unique (introduite par Buchanan en 1996 avec le
système B) ; réchauffement et compactage étant réali-
sés en un même temps (Fig. 10). Ce compactage actif
en vague unique améliorerait le scellement obtenu.
Since 1982, the use of electronic devices (Touch
N.Heat, System B) (Fig. 9) has made it possible to redu-
ce the time needed for root canal fillings and also to
obtain a better temperature control and reheating time.
One then speaks about vertical compaction by the single
wave technique (introduced by Buchanan in 1996 with
the system B); reheating and compaction were carried
out at the same time (Fig. 10). This single wave technique
for active compaction may improve the resulting sealing.

Premièrement décrite par Johnson en 1978, la
technique originelle a depuis été développée jusqu’au
système Thermafil Plus (Tulsa Dental Products) dans
lequel un tuteur plastique flexible est enduit de gutta-
percha. Après enduction des parois canalaires de ciment
de scellement, l’insertion de ce tuteur (à la longueur de
travail) permet au praticien d’exercer en même temps
une compaction latérale et verticale sur la gutta percha
réchauffée. Dans le cas de canaux avec une forte cour-
bure, la haute flexibilité du tuteur permet à l’obturateur
Thermafil de s’adapter facilement à la longueur de tra-
vail. Cette nouvelle technique semble présenter de
nombreux avantages dont une facilité d’apprentissage,
une rapidité d’obturation ainsi qu’un élargissement
coronaire moins important en comparaison d’autres
techniques de gutta percha chaude (condensation ver-
ticale, système B).
First described by Johnson in 1978, the original
technique has been developed to become the Thermafil
Plus system (Tulsa Dental Products) in which a flexible
plastic carrier is coated with gutta-percha. After having
coated the canal walls with cement, the insertion of this
carrier, to the working length, allows the clinician to
exert both a vertical and a lateral compaction at the same
time on the softened gutta percha. In the case of canals
with a strong curve, the high flexibility of the carrier
easily allows the Thermafil obturator to fit into the wor-
king length. This new technique seems to offer many
advantages among which is an easier learning curve, a
quicker canal filling and also a less significant coronary
widening in comparison with other warm gutta percha
techniques (vertical compaction, system B).

D’autres techniques d’obturation radiculaire ont
exploité les propriétés thermoplastiques de la gutta
percha : celles de " Mac Spadden " et de gutta-percha
thermoplastique injectée (Yee et coll., 1977). Sans
contrôle apical, ces deux dernières techniques semblent
aujourd’hui obsolètes.
Other root canal filling techniques exploited the
thermoplastic properties of gutta percha : those of "Mac
Spadden" and of injected thermoplastic gutta percha
(Yee et al., 1977). Because there is no apical control,
currently these last two techniques seem to be obsolete.

9 Fig. 9 :
Système électronique (SystemB) employé
dans la technique de compactage par vague
10
unique.
Electronic device (SystemB) used in the sin -
gle wave technique.

Fig. 10 : Fouloirs employés avec le SystemB

permettant le réchauffement et le compac-
tage vertical dans un même temps opératoi-
re.
Pluggers associated with the SystemB allo -
wing heating and vertical compaction in the
same operative time.

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Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
 11
Fig. 11 : Radiogramme pré-opératoire de la dent 46 nécessitant un
traitement endodontique.
Pre-operative Xray of the tooth 46 needing an endodontic treatment.
Evaluation clinique
Essentiellement basé sur l’examen de radiogram-
mes, un traitement radiculaire est considéré comme
réussi si l’obturation semble tridimensionnelle, radiolo-
giquement dense et aussi proche que possible de la
jonction cémento-dentinaire (Fig. 11-12).
L’American Association of Endodontists (A.A.E),
en 1994, a précisé que “ la présence d’importants
dépassements du matériau d’obturation dans le péria-
pex, des sous-obturations ou des obturations insuffi-
samment condensées sont indésirables " (American
Association of Endodontists 1994).
La situation de l’obturation par rapport à l’apex
influe sur le taux de succès du traitement endodontique :
de 94 % si elle est au niveau de l’apex ou dans les 2
premiers millimètres, ce taux chute à 76 % pour une
obturation au-delà et à 68 % si en deçà de plus de 2
mm (Sjögren et coll., 1990).
Bien qu’outil clinique majeur pour l’évaluation
d’un traitement canalaire (Gutmann 1992 ; Smith et
coll., 1993), l’examen des radiogrammes présente de
nombreuses limites avec notamment des variations d’in-
terprétation inter et intra-examinateurs (Goldman et
coll., 1972 ; Zakariasen et coll., 1984).
Une étude in-vitro de Kersten et coll. (1987),
avec prise de clichés proximaux, a en effet permis de
mettre en évidence des écarts significatifs entre ce qui
est vu vestibulairement et ce qui peut être réellement.
285
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
12
Fig. 12 : Radiogramme post-opératoire objectivant une obturation tri-
dimensionnelle, dense et proche de la jonction cémento-dentinaire.
Post-operative Xray showing a tridimensionnal dense filling and
close to the cementodential junction..
Clinical evaluation
Primarily based on radiographic examinations,
an endodontic treatment is considered successful if the
filling seems three-dimensional, radiologically dense
and as close as possible to the cemento-dentinal junction
(Fig. 11-12).
The American Association of Endodontists
(A.A.E), in 1994, specified that the presence of large
overfillings in the periapex, underfillings or insufficient-
ly condensed fillings are undesirable (American
Association of Endodontists 1994).
The situation of the filling material with regards
to the apex influences the success rate of endodontic
treatment: from 94% if it is at the level of the apex or in
the first 2 millimetres, this rate falls to 76% for a filling
beyond the apex and to 68 if shortest of more than 2 mm
(Sjögren et al., 1990).
Although it is considered as a major clinical tool
for root canal treatment evaluation (Gutmann 1992 ;
Smith et al., 1993), radiogram examinations are limited
with in particular variations on inter and intra-inspector
interpretations (Goldman et al., 1972 ; Zakariasen et al.,
1984).
Indeed, an in-vitro study (Kersten et al., 1987),
based on proximal views, highlighted significant varia-
tions between what can be seen buccally and what real-
ly exists.
ENDODONTIE
Méthode d’évaluation
de l’étanchéité des
obturations radiculaires
La perte d’étanchéité, ou percolation, a été défi-
nie d’après l’AAE (American Association of
Endodontists) comme le mouvement de fluides tissulai-
res périradiculaires, de microorganismes et de leurs
toxines le long de l’interface entre les parois dentinai-
res et les matériaux d’obturation canalaire (AAE 1994).
La complexité de l’anatomie du système canalai-
re, notamment la présence de multiples foramina et de
canaux accessoires dans le tiers apical, fournit des voies
favorables à la survenue de cette micropercolation. De
nombreuses études ont démontré des échecs endodon-
tiques liés à la présence de canaux latéraux (Nichols
1963 ; Seltzer et coll., 1967) ; et des succès thérapeu-
tiques après scellement hermétique (Weine 1984).
Afin d’évaluer la capacité au scellement des
techniques d’obturation radiculaire, plusieurs métho-
des, principalement in vitro, ont été décrites.
Développée par Jacobson et Von Fraunhofer (1976), la
technique électrochimique est basée sur la formation
d’un courant par le passage d’ions au travers des vides
de l’obturation. Mais les mesures de percolation obte-
nues par cette technique restent imprécises en étant
faussées par la présence d’air emprisonné au sein de
l’obturation (Wu et coll., 2000), et par l’apparition de
dépôts sur l’anode en cuivre ; ces dépôts jouant un rôle
de barrière de diffusion au flux des ions (Wu et coll.,
1995).
Les tests de pénétration
Pénétration d’un colorant (Fig. 13)
Technique d’évaluation la plus utilisée, elle
consiste en une mesure linéaire de pénétration d’un
colorant entre les parois canalaires et le matériau grâce
aux phénomènes de capillarité ou de diffusion selon le
vide (Wu et Wesselink, 1993). Les mesures sont obtenues
après préparation de l’échantillon par usure (coupes lon-
gitudinales) ou par section (coupes transversales).
La solution employée doit contenir des molécu-
les suffisamment petites pour pénétrer un scellement
inadéquat. Le bleu de méthylène sera ainsi générale-
286
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
Leakage studies
of root canal filling
Leakage, or percolation, was defined by the AAE
(American Association of Endodontists) as the move-
ment of periradicular tissue fluids, micro-organisms and
their toxins along the interface between the dentinal
walls and the filling materials (AAE 1994).
The canal system’s complex anatomy, in particu-
lar the presence of multiple foramina and accessory
canals in the apical third, provides favourable pathways
for this micropercolation to occur. Many studies showed
endodontical failures dependent on the presence of late-
ral canals (Nichols 1963 ; Seltzer et al., 1967); and the-
rapeutic successes after hermetic sealing (Weine 1984).
In order to evaluate the sealing capacity of root
canal filling techniques, several methods, mainly in
vitro, have been described. Developed by Jacobson and
von Fraunhofer 1976, the electrochemical technique is
based on the formation of a current by the passage of
ions through the obturation voids. But percolation mea-
surements obtained by this technique remain inaccurate
because they are distorted by the presence of entrapped
air within the filling (Wu et al., 2000), and by the advent
of deposits on the copper (anode) ; these deposits play
the role of a diffusion barrier to the flow of ions (Wu et
al., 1995).
Penetration tests
Dye penetration (Fig. 13)
This is the most common evaluation technique. It
consists of a linear measurement of dye penetration bet-
ween the canal walls and material because of the capilla-
rity phenomena or diffusion according to the void (Wu
and Wesselink, 1993). The measures are obtained after
having prepared the samples by abrasion (longitudinal
sections) or by sectioning (transverse sections).
The solution employed must contain molecules
that are small enough to penetrate an inadequate sealing.
Thus methylene blue will generally be preferred to other
ment préféré aux autres colorants en raison de son fai - dyes because of its weak molecular weight (Kersten and
ble poids moléculaire (Kersten et Morrer, 1989), et Morrer, 1989), and its better penetration within the canal
d’une meilleure pénétration au sein du système canalai- system (Matloff et al., 1982).
re (Matloff et coll., 1982).

La combinaison de bleu de méthylène et de sec-
tions transversales semblerait la technique la plus
appropriée pour une évaluation de la perte d’étanchéi-
té (Tamse et coll., 1998). Cependant, la solution de
bleu de méthylène, acide, est responsable d’une démi-
néralisation de la dentine : la percolation peut alors
être surévaluée.
The combination of cross sections and methylene
blue would seem the most suitable technique for leaka-
ge evaluation (Tamse et al., 1998). However, the acid
methylene blue solution, is responsible for the demine-
ralisation of dentine : percolation can therefore be ove-
restimated.

Par ailleurs, afin de s’affranchir des hasards liés
aux coupes, la technique de la dent transparente est
apparue (Al-Dewani et coll., 2000). Dans ce cas, l’enc-
re de chine (à pH neutre) a montré sa validité clinique
(Goldman et coll., 1980 ; Saunders et Saunders, 1992).
Cette technique permet une évaluation plus profonde et
tridimensionnelle de la perte d’étanchéité (Hosoya et
coll., 2000), ainsi que de l’adaptation du matériau d’ob-
turation aux irrégularités canalaires (Saunders 1989 ;
Lars et Eldeeb, 1990).
Moreover, in order to overcome hazards related
to the sections, the clear tooth technique appeared (Al-
Dewani et al., 2000). In this case, black ink (neutral pH)
showed its clinical validity (Goldman et al., 1980 ;
Saunders and Saunders, 1992). This technique allows a
major three-dimensional leakage evaluation (Hosoya et
al., 2000), as well as the fitting of the filling material
into the canal irregularities (Saunders 1989 ; Lars and
Eldeeb, 1990).

Pénétration de radioisotopes (Fig. 14) Radioisotope penetration (Fig. 14)

Ici, la solution contient de petites molécules
marquées au moyen d’isotopes radioactifs plus petits et
diffusant plus rapidement que les molécules colorantes
(Haïkel et coll., 2000). Le Ca est maintenant abandon-
né (Wu et coll., 2000) en raison de possibles échanges
ioniques avec les cristaux d’apatite qui interférent avec
le vrai mode de percolation. Il lui sera préféré par
exemple la combinaison d’iodine 125I et de lysozymes ;
protéines de petite taille (40 nm) et de faible poids
moléculaire (14,6 kDa).
Here, the solution contains small molecules
labelled with radioactive isotopes that are smaller and
diffuse more quickly than dye molecules (Haïkel et al.,
2000). The Ca is now abandoned (Wu et al., 2000)
because of possible ionic exchanges with apatite crystals
which interfere with the true mode of percolation. For
example, the preference will be a combination of iodine
125
I with lysozymes ; which are small sized proteins
(40 Nm) of low molecular weight (14,6 kDa).

Fig. 13 : Modèle d’étude de la percolation (tiré de Kersten 14

13 & Moorer 1987) 15.
The leakage model (from Kersten & Moorer 1987) 15.

Fig. 14 : Schéma de l’appareil d’immersion des échan-

tillons. Système employé pour (mount) les échantillons
pendant l’étude. 1, piston. 2, chambre. 3, ? 4, seringue 5,
tube PVC. 6, échantillon. 7, tube stérile. 8, solution radio-
active (tiré de Haïkel et coll. 2000) 11.
Diagram of apparatus for immersion of samples. System
used to mount the samples during the study. 1, piston. 2, sli -
ding chamber. 3, lead foil. 4, syringe tip. 5, PVC tube. 6,
sample. 7, sterile tube. 8, radioactive solution (from Haïkel
and al. 2000) 11.

287
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
ENDODONTIE
L’emploi d’un marqueur radioactif permet des
mesures quantitatives facilement analysables et compa-
rables. Ce modèle peut être considéré comme reproduc-
tible (Wu et coll., 1994) et s’est révélé plus spécifique
que la pénétration d’un colorant (Wu et Wessenlink,
1993).
La mesure des fluides
sous pression (Fig. 15)
De nombreuses études ont employé les tests de
pénétration avec des résultats contradictoires : des étu-
des de pénétration par colorants de la technique de
compactage latérale ont, par exemple, montré de larges
variations avec une distance mesurée allant de 0,12 mm
(Lars et ElDeeb, 1990) à 9,25 mm (Thirawat et
Edmunds, 1989).
De tels résultats contradictoires peuvent être dus
à des variations de résultats propres à chaque technique
d’obturation, mais surtout à des erreurs expérimentales
(Hovland et Dumsha, 1985).
Ainsi, une plus grande pénétration du marqueur
n’indique pas nécessairement un vide plus important
mais peut être largement dépendant de la présence d’air
ou de liquide dans cet espace.
Un moyen de s’affranchir de ce problème pourrait
être une évaluation de l’étanchéité sous vide (Goldman
et coll., 1989 ; Spangberg et coll., 1989) : le colorant
aurait une meilleure pénétration (statistiquement signi-
ficative) sous pression réduite (incorrectement nommé
sous vide) par comparaison avec une immersion passive
(Peters et Harrison, 1992).
288
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
The use of a radioactive marker allows for easy
analysis and comparable quantitative measurements.
This model can be regarded as reproducible (Wu et al.,
1994) and has been shown to be more specific than dye
penetration (Wu and Wesselink, 1993).
Fluid transport devices (Fig. 15)
Many studies employed penetration tests with
contradictory results, for example dye penetration of the
cold compaction technique studies, showed wide varia-
tions with a measured distance varying from 0,12mm
(Lars and ElDeeb, 1990) to 9,25 mm (Thirawat and
Edmunds, 1989).
Such contradictory results can be due to varia-
tions specific to each filling technique, but especially to
experimental errors (Hovland and Dumsha, 1985).
Thus, a greater penetration of the marker does
not necessarily show a more significant void but can be
largely dependent on the presence of air or liquid in this
space.
A means to overcome this problem could be a
leakage evaluation under vacuum conditions (Goldman
et al., 1989 ; Spangberg et al.,1989): the dye would
penetrate better (statistically significant) under reduced
pressure (incorrectly named vacuum conditions) by
comparison with a passive immersion (Peters and
Harrison, 1992).
15
Fig. 15 : Mesure des fluides sous pression pour la
mise en evidence de la perte d’étanchéité chez des
dents obturées en situation (a) de calibrage et (b)
test (tiré de Wu et coll. 1993) 43.
Fluid transport devices for determination of leaka -
ge in filled teeth in (a) calibration and (b) test
situation (from Wu and al. 1993) 43.
 Cette méthode d’évaluation consiste donc en la
mesure de mouvements de fluide au sein du spécimen
par déplacement d’une bulle d’air à l’intérieur d’un
capillaire (Kersten 1988). La racine obturée est reliée
dans sa partie coronaire à un tube rempli d’eau sous une
légère pression (0,1 atm) et dans sa partie apicale à un
tube capillaire également empli d’eau. L’utilisation
d’une seringue permet d’introduire la bulle et de l’ajus-
ter (Haïkel et coll., 2000). L’air emprisonné dans les
vides de l’obturation (jusqu’à des vides< 5 µm) est éli-
miné grâce à cette légère pression.
Outre la détection de vides plus petits, cette
méthode permet des études longitudinales en raison de
sa capacité à quantifier la percolation sans destruction
des spécimen radiculaires (Wu et coll., 1995).
Le test de pénétration bactérienne
Mortensen et coll. (1965) puis Krakow et coll.
(1977) ont établi que la pénétration bactérienne sem-
blait plus appropriée pour les études in-vivo. En effet,
bien que les isotopes puissent être un bon outil d’éva-
luation, ils sont éloignés de ce qui se passe clinique-
ment. Ces isotopes sont en fait plutôt des indicateurs
d’échanges ioniques et de diffusion au sein des tissus
que des indicateurs d’une véritable perte d’étanchéité
(Matloff et coll., 1982). Un autre type de marqueur
employé en pénétration peut donc être, pour Goldman
et coll. en 1980, des bactéries de faible taille et de
grande mobilité, fournissant des informations plus pro-
ches de la situation clinique (Goldman et coll., 1980).
En employant S. epidermidis et P. vulgaris au contact de
la partie coronaire, Torabinejad et coll. (1978) ont
prouvé que plus de 50 % des canaux obturés étaient
totalement contaminés par les 2 espèces après 42 jours
(Torabinejad et coll., 1990).
Quel que soit le type de test, plusieurs facteurs
peuvent affecter les résultats (Wu et Wesselink, 1993) :
• l’anatomie de la dent et la morphologie du système
canalaire,
• l’efficacité de la préparation canalaire,
• l’emploi et le type de ciment de scellement, de maté-
riau d’obturation,
• l’aptitude du praticien.
Le problème majeur des études de la percolation
apicale se révèle donc être le manque de standardisa-
tion des échantillons et des techniques (Haïkel et coll.,
2000).
289
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
This evaluation method thus consists of the mea-
surement of movements of fluid within the specimen by
displacement of an air bubble inside a capillary tube
(Kersten 1988). The sealed root is connected in its coro-
nary part to a tube filled with water under a light pres-
sure (0,1 atm) and in its apical part to a capillary tube
also filled with water. The use of a syringe allows the
introduction of the bubble and its adjustment (Haïkel et
al., 2000). The air entrapped in the voids of the filling
(up to voids 5 µm) is eliminated because of this light
pressure.
In addition to the detection of smaller voids, this
method allows longitudinal studies because of its capa-
city to quantify the percolation without destruction of
the radicular specimen (Wu et al., 1995).
Bacterial penetration test
Mortensen et al. (1965) then Krakow et al. (1977)
established that bacterial penetration seemed more suita-
ble for in-vivo studies. Indeed, although the isotopes can
be a good evaluation tool, they are very different from
clinical reality. These isotopes are in fact more like
ionic indicators of exchanges and diffusion within
fabrics than indicators of true leakage (Matloff et al.,
1982). Another type of marker used in penetration can
thus be, for Goldman et al. in 1980, bacteria of low size
and great mobility, providing information closer to the
clinical situation (Goldman et al., 1980). By employing
S. épidermidis and P. vulgaris in contact with the coro-
nary part, Torabinejad et al. (1978) proved that more
than 50 % of the sealed canals were completely conta-
minated by the 2 species after 42 days (Torabinejad et al.
1990).
Whatever the type of test, several factors can
influence the results (Wu and Wesselink, 1993) :
• anatomy of the tooth and morphology of the canal
system,
• efficiency of the canal preparation,
• use and type of sealing cement, filling material,
• clinician skill.
The major problem of apical percolation studies
thus proves to be the lack of standardization of both the
samples and the techniques (Haïkel et al. 2000).
ENDODONTIE
Statistiquement, la taille de l’échantillon devrait
être déterminée à priori pour assurer au test un pouvoir
suffisant (Schuurs et coll., 1993). Il est possible d’in-
fluer sur cette taille d’échantillon par standardisation
de la technique (pH de la solution colorante, marqueur
de faible poids moléculaire, dents de même longueur,
avec un seul canal…).
L’utilisation de blocs de résine peut sembler
intéressante en permettant de minimiser les effets de
l’instrumentation et d’obtenir un nombre suffisant d’é-
chantillons. Mais les différences de nature et de textu-
re de surface limitent leur emploi en rendant difficile la
transposition des résultats à la dent naturelle.
Etudes comparatives
Evaluation de différents ciments
Ces études ont permis de confirmer l’utilisation
critique du ciment pour le scellement apical en raison
de plus fortes valeurs de percolation pour le groupe
contrôle positif (obturation sans ciment) (Haïkel et
coll., 2000). Ce ciment de scellement, non seulement
permet le comblement de l’interface microscopique
entre les parois dentinaires et la gutta percha, mais
joue également un rôle de lubrifiant et assure l’obtura-
tion des canaux très fins (où la gutta percha ne peut
pénétrer).
La longévité du scellement varierait selon plu-
sieurs facteurs liés au ciment (Wu et coll., 1995) :
• Son épaisseur
Il est généralement bien accepté que le ciment de
scellement représente le maillon faible d’un canal
obturé (Wesselink 1990) : plus la couche est fine,
meilleure est la qualité de l’obturation (Weenberg,
Ørstavik 1990). Une couche inférieure à 0,25 mm
montre une réduction de la percolation dans le temps
(Wu et coll., 1995).
• Sa contraction de prise
Différentes études ont pu mettre en évidence des
comportements de prise variables selon le ciment
(Wiener et Schilder, 1971). Un ciment AH26 présente
une expansion au cours de la première semaine, sui-
vie d’un retrait entre 1 et 30 jours. Quant au ciment
PulpCanalSealer, le retrait de prise est d’abord décu-
plé pendant le premier mois puis seulement doublé de
la 4ème à la 18ème semaine. Ce phénomène de retrait
pourrait générer une perte d’étanchéité par destruc-
tion du scellement apical.
290
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
Statistically, the size of the sample should be
determined up front so as to ensure sufficient power to
the test (Schuurs et al., 1993). It is possible to influen-
ce this sample size by standardizing the technique (pH
of the dye solution, low-weight molecular marker, teeth
of the same length, with only one canal).
Use of resin blocks can seem interesting while
making it possible to minimize the effects of the instru-
mentation and to obtain a sufficient number of samples.
But the differences of nature and surface texture limit
their use while making it difficult to transpose the results
to the natural tooth.
Comparative studies
Evaluation of various cements
These studies made it possible to confirm critical
use of cement for apical sealing because of the stronger
percolation values for the positive control group (obtu-
ration without cement) (Haïkel et al. 2000). Sealing
cement, not only allows the microscopic filling of the
interface between the dentinal walls and the gutta per-
cha, but also plays a lubricating role and ensures the
obturation of the very thin canals (where the gutta per-
cha cannot penetrate).
The longevity of sealing varies according to
several factors related to the cements used (Wu et al.
1995) :
• Thickness
It is generally well accepted that sealing cements
represent the weakest link in root canal obturations
(Wesselink 1990): the finer the layer, the better is the
quality of the obturation (Weenberg and Ørstavik
1990). A layer thinner than 0,25mm shows a percola-
tion decrease over time (Wu et al., 1995).
• Setting shrinkage
Different studies have highlighted variable setting
times depending upon the cement (Wiener and
Schilder, 1971). Cement AH26 presents an expansion
during the first week, followed by a withdrawal bet-
ween 1 and 30 days. As for PulpCanalSealer cement,
the setting shrinkage is first multiplied by ten during
the first month then only doubled from 4th to the 18th
week. This withdrawal phenomenon can generate a
leakage by destruction of the apical sealing.
• Sa solubilité
Les ciments de scellement se dissolvent dans le temps
(McComb et Smith, 1975) et peuvent être adsorbés
par les tissus environnants (Tronstad et coll., 1988).
Ainsi, le ciment à base d’hydroxyde de calcium
(Sealapex) présente une plus grande percolation à 1
an en raison du phénomène de décomposition du
ciment par dissolution ou par résorption dans les tis-
sus environnants (en accord avec les résultats d’une
étude in vivo de Tronstad et coll., 1998). Au contrai-
re, l’emploi du ciment AH-26 a donné un meilleur
scellement apical grâce notamment à une bonne
adhésion aux parois canalaires (Limkangwalmonkol et
coll., 1991). L’expansion de ce matériau permettrait
également de compenser les variations volumétriques
liées à sa dissolution et au retrait de prise.
Ces phénomènes de retrait et de dissolution du
matériau sont responsables d’une importante perte d’é-
tanchéité de canaux seulement obturés par un ciment
de scellement (Kersten et Moorer, 1989).
Le choix d’un ciment doit donc essentiellement
reposer sur ses propriétés physiques : de faibles modi-
fications volumétriques et une viscosité suffisante lui
permettant de fuser.
Evaluation des différentes
techniques d’obturation
Evaluation du compactage
latéral à froid
Idéalement les parois canalaires devraient tota-
lement être recouvertes par le ciment de scellement
après obturation. Bien qu’une mise en place du ciment
par un lentulo permette d’enduire 90 % des parois, Hall
et coll., en 1996, ont pu mettre en évidence qu’il n’en
restait plus que sur 50-60 % après compactage latéral.
Ceci est confirmé par une autre étude où le ciment n’est
retrouvé que pour 42 % de la surface des parois cana-
laires (Wu et coll., 2000). Une plus grande quantité de
ciment (compactage latéral où chaque pointe de cône
est enduite de ciment) n’aboutit pas toujours à un
meilleur scellement car se pose alors le problème de
dissolution du ciment au cours du temps (technique du
cône unique) (Peters 1986).
Après compactage latéral, les parois canalaires
sont bordées d’une fine couche de ciment, d’épaisseur
toujours supérieure à 39 µm (Wu et coll., 2000). Le
291
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
• Solubility
Sealing cements dissolve over time (McComb and
Smith, 1975) and can be absorbed by surrounding tis-
sues (Tronstad et al., 1988). Thus, calcium hydroxy-
de based cement (Sealapex) presents a greater perco-
lation at 1 year because of the decomposition pheno-
menon of cement through dissolving or resorption in
the surrounding tissues (in agreement with the results
of an in vivo study of Tronstad et al. (1998). On the
contrary, using an Ah-26 cement gave better apical
sealing particularly due to good adhesion to the canal
walls (Limkangwalmonkol et al., 1991). The expan-
sion of this material may also make it possible to com-
pensate for the volumetric variations related to its dis-
solving and the shrinkage setting.
These phenomena of material shrinking and dis-
solving are responsible for a significant leakage of those
canals only sealed by cement (Kersten and Moorer,
1989).
Thus the choice of a cement depends mostly on
its physical properties : low volumetric modifications
and a sufficient viscosity allowing fusion.
Evaluation of various
filling techniques
Evaluation of cold compaction
Ideally the canal walls should be entirely covered
by cement after obturation. Although the placing of
cement by a lentulo allows 90 % of the walls to be
coated, Hall et al. in 1996, highlighted the fact that only
50-60 % remained after lateral compaction. This has
been confirmed by another study where cement was
found only on 42 % of the surfaces of the canal walls
(Wu et al., 2000). A greater quantity of cement (lateral
compaction with each cone coated with cement) does
not always lead to a better sealing, because there is a
problem of the dissolving of cement over time (tech-
nique with a single cone (Peters 1986).
After lateral compaction, the canal walls are bor-
dered with a thin layer of cement, whose thickness must
always be more than 39 µm (Wu et al., 2000). The
ENDODONTIE
ratio ciment/gutta percha apparaît supérieur dans le
dernier millimètre apical mais présente ensuite une
diminution du volume de ciment en direction coronaire
(Wolcott 1997). Ainsi, par l’intermédiaire de coupes à 3
et 6 mm de l’apex, Wu et coll. ont retrouvé un meilleur
recouvrement des parois par le ciment à 6 mm ; les
cônes de gutta-percha étant également moins conden-
sés (Wu et coll., 2000). Hall et coll. en concluent qu’un
recouvrement incomplet après obturation n’est pas une
conséquence de la technique de mise en place ; mais du
compactage de la gutta-percha qui provoque un dépla-
cement du ciment pendant l’obturation (Wu et coll.,
2000).
Le compactage latéral a longtemps été employé
comme standard de comparaison pour la plupart des
études en raison de sa prédictibilité, de sa relative faci-
lité d’emploi, de la préparation canalaire plus conserva-
trice et du contrôle de la mise en place du matériau
(Dalat et Spanberg, 1994).
Toutefois, cette technique aboutit à un manque
d’homogénéité de la masse de gutta-percha, d’un nom-
bre important de vides au sein de l’obturation et d’une
moins bonne adaptation aux parois et aux irrégularités
canalaires.
Evaluation des techniques
thermoplastiques
Une obturation par compactage vertical à chaud
permettrait d’obtenir une masse plus homogène et une
meilleure adaptation de la gutta-percha réchauffée. Une
plus grande quantité de gutta-percha est également
retrouvée dans les canaux latéraux (Fig. 16) tandis que
l’obturation de ces canaux n’est assurée en technique
de compactage latéral que par le ciment de scellement
(Dulac et coll.,1999 ; Reader et coll., 1993).
Dans les techniques thermoplastiques, Thermafil
fournirait une obturation avec le moins de ciment de
scellement (statistiquement significatif) dans le tiers
apical (Dulac et coll., 1999).
En effet, du fait du compactage vertical, le
ciment est poussé et mélangé à la gutta-percha dans le
tiers apical : le scellement des tiers médian et coronai-
re pourrait s’en retrouver affaibli. Pour y remédier, le
canal doit donc être une nouvelle fois enduit avant la
remontée de ces deux tiers (Wu et coll., 2000). Avec la
technique de MacSpadden, le ciment peut être incorpo-
ré au sein de la gutta-percha ; avec les mêmes effets
qu’une obturation sans ciment (Harris et coll., 1982).
292
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
cement/gutta percha ratio seems higher in the last apical
millimetre but then presents a reduction in the cement
volume in the coronary direction (Wolcott 1997). Thus,
by means of sectioning at 3 and 6 mm from the apex,
(Wu et al., 2000) found a better cement layer on the
walls at 6 mm; the cones of gutta-percha were also less
compacted (Wu et al., 2000). Hall et al. conclude that an
incomplete covering after obturation is not a consequen-
ce of the installation technique; but the consequence of
the compaction of gutta-percha which causes a displace-
ment of cement during the filling (Wu et al. 2000).
The lateral compaction was employed for a long
time as a standard of comparison for the majority of the
studies because of its predictibility, its relative ease of
use, its more preservative canal preparation and its
easier control of the placing of material (Dalat and
Spanberg, 1994).
However, this technique lacks homogeneity for
the gutta-percha mass, leads to a significant number of
voids within the obturation and to a worse adaptation to
the canal walls and irregularities.
Evaluation of thermoplastic
techniques
A filling by warm vertical compaction would
make it possible to obtain a more homogeneous mass
and a better adaptation of the heated gutta-percha. A
greater quantity of gutta-percha is also found in the
accessory canals (Fig. 16) while the filling of these
canals is only ensured in the lateral compaction tech-
nique by the use of cement (Dulac et al., 1999 ; Reader
et al., 1993).
In the thermoplastic techniques, Thermafil may
be able to seal in the apical third using the least cement
(statistically significant) (Dulac et al., 1999).
Indeed, because of the vertical compaction,
cement is pushed and mixed with gutta-percha in the
apical third : the sealing of the coronal and median two
thirds could then be weakened. To solve this problem,
the root canal must therefore be coated a second time
before the backfilling of these two thirds (Wu et al.,
2000). With the MacSpadden technique, cement can be
built-in within gutta-percha ; with the same results as a
filling without cement (Harris et al., 1982).
 16
Une étude de Kytridou et coll. (1999) conclut
que les techniques thermoplastiques permettent l’ob-
tention d’une obturation correcte des 3 tiers, avec une
bonne adaptation et un scellement des irrégularités
canalaires ; mais avec une prédisposition à l’extrusion
apicale de gutta percha pour le groupe Thermafil (84 %
cas contre 43 % en compactage par vague unique)
(Haddix et coll., 1991 ; Kytridou et coll., 1999 ;
Pathomvanich et Edmunds, 1996). Ils retrouvaient éga-
lement une perte d’étanchéité à 67 jours supérieure
pour le groupe Thermafil. Fan et coll. (2000), sur des
canaux courbes, ont démontré une percolation supé-
rieure pour l’obturation Thermafil-AH26 par comparai-
son au compactage vertical (avec le ciment Pulp Canal
Sealer) (Fan et coll, 2000).
L’origine serait un ratio tuteur / gutta-percha
supérieur dans la partie apicale avec une pointe de
tuteur plus grosse que le reste du corps (Kytridou et
coll., 1999). Pour Wolcott et coll. , cette percolation
serait liée à la présence d’une majorité de vides situés
apicalement aux cônes accessoires (introduits à la suite
de l’obturateur).
Les valeurs moyennes de percolation plus fai-
bles, démontrées par de nombreuses études, pourraient
être expliquées par les propriétés de fluidité supérieu-
res de la gutta percha réchauffée. Toutefois, après élé-
vation de la température au sein du canal (de l’ordre de
50°C), la gutta percha subit une légère réduction de
volume au cours de son refroidissement à 37°C. Ce
retrait peut constituer une première cause de percola-
tion. L’augmentation des forces de compaction n’amè-
nerait pas de différence significative ; et seul le ciment
semble jouer un rôle prépondérant dans la compensa-
tion de ce retrait (Dulac et coll., 1999).
293
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
Fig. 16 : Objectivation de l’adaptation précise à la
complexité de l’anatomie du tiers apical de l’obtura-
tion radiculaire obtenue avec une technique thermo-
plastique (compactage en vague unique (SystemB) et
remontée avec le pistolet ObturaII).
Visualisation of the accurate adaptation to the anato -
mical complexity of the apical third filling obtained
with a thermoplastic technique (single wave compac -
tion (SystemB) and backfilling with a gun ObturaII).
A study of Kytridou et al., (1999) concludes that
the thermoplastic techniques give a correct filling of the
3 thirds, with a good adaptation and sealing of the canal
irregularities; but with a predisposition to apical extru-
sion of gutta percha for the Thermafil group (in 84 % of
the cases versus 43 % for the single wave technique)
(Haddix et al., 1991 ; Kytridou et al., 1999 ;
Pathomvanich and Edmunds, 1996). These authors also
found a higher leakage at 67 days for the Thermafil
group. Fan et al. (2000), on curved canals, showed a
higher percolation for the Thermafil-AH26 obturation
by comparison with the vertical compaction (with
cement Pulp Canal Sealer) (Fan et al., 2000).
This leakage is related to the shape of the carrier
(tip larger than the remainder of the body) causing a
higher ratio of the carrier compared to gutta-percha in
the apical part (Kytridou et al., 1999). According to
Wolcott et al. this percolation may be the result of a
large number of voids situated apically to the accessory
cones (inserted after the obturator).
The average lower values of percolation, shown
by many studies, could be explained by the higher pro-
perties of fluidity of the heated gutta percha. However,
after a rise in the temperature within the canal (around
50°C), the gutta percha undergoes a light reduction of
volume during its cooling to 37°C. This withdrawal
may constitute a first cause for percolation. Higher for-
ces of compaction do not lead to a significant differen-
ce; and only cement seems to play a dominating role in
the compensation of this withdrawal (Dulac et al 1999).
ENDODONTIE

Evolution de l’étanchéité Radicular leakage

radiculaire dans le temps evolution over time

Une étude par fluides sous pression du scelle-
ment apical du compactage vertical avec ciment de
Yoshimura et coll. a permis de démontrer une augmen-
tation de la percolation selon un rapport de 10 pendant
les quatre premières semaines ; et seulement de 2 pen-
dant les vingt autres semaines (Yoshimura et coll.,
1990). En fait, selon les études, et quelque soit la tech-
nique d’obturation, des résultats contradictoires appa-
raissent quant au comportement de la perte d’étanchéi-
té apicale dans le temps (Haïkel et coll., 2000). Pour
certains, elle augmente de façon continue (Lim et
Tidmarsh, 1986 ; De Moor et De Boever, 2000). Pour
d’autres, la percolation serait progressive jusqu’à une
valeur plateau (Osins et coll., 1983 ; Delivanis et
Chapman, 1982). Rhome et coll., en 1981, grâce à une
étude sur 6 mois, avaient constaté une percolation plus
grande dans les premières semaines ; puis une chute de
ces valeurs pour toutes les techniques d’obturation. Ce
comportement, avec un pic de valeur, a été confirmé
par d’autres études (Mattison et Von Fraunhofer, 1983 ;
Amditis et coll., 1993). Ces changements de perméabi-
lité du scellement apical dans le temps seraient dus aux
changements de propriétés des obturations au cours du
temps (Rhome et coll., 1981) ; notamment avec le
mode de contraction du ciment (Yoshimura et
coll.,1990).
A study by Yoshimura et al. (1990) on fluid
transport devices of the apical sealing of the vertical
compaction with cement showed an increase in the per-
colation according to a ratio of 10 during the first four
weeks; and only of 2 during the next twenty weeks
(Yoshimura et al., 1990) Indeed, according to the stu-
dies, and whatever obturation technique being used,
contradictory results emerge regarding the behaviour of
the apical leakage over time (Haïkel et al., 2000). For
some, it increases continuously (Lim and Tidmarsh,
1986 ; De Moor and De Boever, 2000). For others, the
percolation is progressive up to a peak value (Osins et
al.,1983 ; Delivanis and Chapman, 1982). Rhome et al,
in 1981, after a 6 month study, had noted a larger perco-
lation during the first weeks; then a fall of these values
for all the filling techniques. This behaviour, with a peak
value, was confirmed by other studies (Mattison and von
Fraunhofer 1983 ; Amditis et al., 1993). These changes
in the permeability of apical sealing over time may be
due to the changes of characteristics of the root canal
fillings in the course of time (Rhome et al., 1981) ; in
particular with the mode of contraction of cement
(Yoshimura et al. 1990).

Ces variations dimensionnelles affectant l’étan-
chéité seraient liées aux propriétés physiques de la
gutta-percha et du ciment de scellement (Wu et coll.,
2000) : phénomènes de dissolution-résorption du
ciment de scellement au cours du temps, retrait dû au
refroidissement de la gutta-percha.
These dimensional variations affecting leakage
may be related to the physical characteristics of gutta-
percha and sealing cement (Wu et al., 2000) : phenome-
na of dissolution-resorption of cement in the course of
time, withdrawal due to the cooling of gutta-percha.

Conclusion
L’ensemble de ces études révèle une absence de différence statistiquement significative entre toutes les
techniques : un même scellement étanche a été enregistré sur les coupes du tiers apical (Wu et coll., 2000),
malgré la persistance de microlumina non visibles radiologiquement dans la partie apicale (Dalat et Spangberg,
1994). Seul le taux de recouvrement des parois canalaires semble être influencé par la technique d’obturation
(Wu et coll., 2000). Si les résultats semblent comparables pour toutes les techniques d’obturation, la méthode
verticale conduit tout de même à une meilleure adaptation des tiers apical et moyen (Torabinejad et coll.,
1978). Wu et coll. en 2001, dans une étude récente sur des canaux ovales de prémolaires mandibulaires, ont
mis en évidence une meilleure qualité d’obturation obtenue avec de la gutta chaude par rapport à celle réali-
sée par un compactage latéral à froid ; même si aucune différence significative n’avait pu être mise en éviden-
ce en terme de percolation (Wu et coll., 2001). Des valeurs de déviation standard plus grandes pour les tech-

294
Revue d’Odonto-Stomatologie /novembre 2002
niques de compactage vertical et de gutta percha injectée laisseraient entendre qu’elles sont moins prévisibles
pour une situation clinique complexe (Dalat et Spangberg, 1994). Aucune technique d’obturation ne permet
d’empêcher la survenue de la percolation (De Moor et De Boever, 2000) ; et à 6 mois, aucune obturation n’était
meilleure qu’une autre en terme de percolation apicale (Rhome et coll., 1981). Il n’existe pas non plus d’évi-
dence permettant de démontrer la quantité de percolation nécessaire avant l’apparition d’un échec clinique
(American Association of Endodontics, 1994). Quelle que soit la technique employée, elle est largement opé-
rateur-dépendant ; avec un échec endodontique en cas de manque de compétence du praticien. Enfin, la signi-
fication clinique de résultats in-vitro est sujette à question en raison de l’influence possible de l’hôte sur le
matériau (dissolution, résorption) (De Moor et De Boever, 2000). La valeur des études de percolation peut éga-
lement être remise en cause par des tailles d’échantillons trop petites leur conférant un pouvoir faible. Ce fai-
ble pouvoir implique que des différences substantielles soient interprétées comme non significatives. Même si
de nombreuses études à long terme (Strinberg 1956 ; Grahnen et Hansson, 1961 ; Kerekes et Tronstad, 1979)
ont démontré que le taux de succès endodontique était corrélé positivement aux critères de bonne qualité, l’ob-
turation radiculaire ne peut être le seul paramètre d’influence sur l’état de santé péri-apicale. Une étude por-
tant sur 1199 danois (Kirkevang et coll., 2000) constate que 35,1 % d’obturations techniquement satisfaisan-
tes présentaient toujours une parodontite apicale. Un canal obturé ne serait pas une barrière adéquate contre
les phénomènes de percolation ; les endotoxines pouvant se mouvoir au travers d’un canal obturé in-vitro (Trope
1993). Ray et Trope en 1995, grâce à une étude sur 1010 dents traitées endodontiquement, ont constaté que
63,9 % des dents avec une restauration coronaire inadéquate présentaient une parodontite apicale. Ils en
concluent que la qualité de la restauration coronaire était significativement plus importante que la qualité du
traitement endodontique pour la santé péri-apicale (Ray et Trope, 1995). Un scellement apical complet doit
donc être associé à un scellement coronaire pour que le traitement radiculaire non chirurgical soit couronné de
succès (Wu et coll., 1993).

All these studies reveal an absence of statistically significant difference between all the techniques: the
same tight sealing was recorded on the sections of the apical third (Wu et al., 2000), although some non-visible
radiologically microlumina persist in the apical part (Dalat and Spångberg, 1994). Only the rate of covering of
the canal walls seems to be influenced by the filling technique (Wu et al., 2000). Even if all the results seem com-
parable forthe obturation techniques, the vertical compaction leads all the same to a betteradaptation of the api-
cal two thirds (Torabinejad et al., 1978). Wu et al. in 2001, in a recent study on oval canals of mandibular pre-
molars, highlighted a better quality of the filling obtained with warm gutta percha compared to that carried out
by cold compaction; even if no significant difference has been highlighted in terms of percolation (Wu et al., 2000).
Largervalues of standard deviation forvertical compaction techniques and forinjected gutta percha would imply
that they are less foreseeable in complex clinical situations (Dalat and Spångberg, 1994). No filling technique pre-
vents percolation from occurring (De Moorand De Boever, 2000) ; and within 6 months, none was better in terms
of apical percolation (Rhome et al., 1981). There is no evidence either showing how much percolation is necessa-
ry before the advent of clinical failure (American Association of Endodontists, 1994). Whatever technique is
employed, it is largely operator-dependent; leading to an endodontical failure when the clinician is not skillful.
Lastly, clinical relevance of in-vitro studies is open to debate because of possible influence from the host on the
material (dissolving, resorption) (De Moor and De Boever, 2000). The value of leakage studies are also questio-
nable because sample sizes may be too small and therefore giving them a low statistical weight. This implies that
substantial differences are interpreted as insignificant. Even if many long-term studies (Strinberg 1956 ;
Grahnen and Hansson 1961 ; Kerekes and Tronstad, 1979) showed that the rate of endodontic success was posi-
tively correlated to the criteria of good quality, root canal fillings cannot be the only parameter of influence
concerning the health of the periapical status. A study carried out on 1199 Danish patients (Kirkevang et al.,
2000), notes that 35,1 % of technically satisfactory obturations always present apical periodontitis. A sealed canal
may not be an adequate barrieragainst the phenomena of percolation; endotoxins are able to move through a sea-
led canal in-vitro (Trope 1993). Ray and Trope (1995) showed in a study carried out on 1010 endodontically trea-
ted teeth that 63,9 % of the teeth with inadequate coronary restorations had apical periodontitis. They concluded
that the quality of coronary restorations was significantly more important than the quality of the endodontic
treatment for periapical health (Ray and Trope, 1995). A complete apical sealing must therefore be associated
with a coronary sealing so that the nonsurgical radicular treatment is crowned with success (Wu et al., 1993).

Demande de tirés-à-part :
Docteur Olivier EMERY - 34, rue des pommiers - 37170 Chambray-les-Tours

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