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FACULTE DE MEDECINE
Anatomie-physiologie : l’occlusion
DR BENAZZOUZ I.M
Service de Parodontologie
PLAN
Introduction
Objectifs du cours
1. Connaître les caractéristiques morphologiques et anatomiques de l’occlusion fonctionnelle.
2. Comprendre l’agencement et les règles biomécaniques de l’affrontement des arcades dentaires
3. Connaitre les différentes fonctions occlusales
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Anatomie-physiologie : l’occlusion Dr Benazzouz I.M
Introduction
Le système dentaire est constitué de l'ensemble des organes dentaires (dent et parodonte)
assemblés en arcades maxillaire et mandibulaire. Associés à des structures ostéo-articulaires et à des
éléments neuro-musculaires, ce système est inclus dans l'ensemble fonctionnel que constitue
l'appareil manducateur. L'affrontement des arcades dentaires au cours de la mise en fonction de
l'appareil manducateur représente les fonctions occlusales. Elles définissent les conditions
physiologiques d'intégration du système dentaire dans l'ensemble des fonctions manducatrices (et
non uniquement masticatrices)
2. Système dentaire
Le système dentaire est constitué de l’ensemble des organes dentaires (dents et parodonte)
organisés en arcades dentaires maxillaire et mandibulaire.
Les faces linguales présentent toutes un relief cervical plus ou moins marqué, le cingulum d’où
partent des crêtes marginales mésiales et distales elles-mêmes plus ou moins accentuées. Ces trois
structures anatomiques isolent en leur centre une dépression plus ou moins profonde la concavité
linguale ou palatine (Fig.1).
Sur les canines, cette dépression en elle-même rehaussée d’une arête centrale qui isole deux
versants : un versant mésial et un versant distal.
Les unités dentaires sont de type cuspidé et à ce titre présentent les caractéristiques suivantes
(Fig.2) :
Face occlusale : elle correspond à la surface de la dent qui est dirigée vers le plan occlusal. Elle
est limitée par la ligne de plus grand contour de la couronne.
Table occlusale : la table occlusale est la surface dentaire comprise entre les pointes
cuspidiennes, l'arête marginale et les crêtes marginales. Sa largeur, environ 60 % de la largeur
vestibulo-linguale, est constante sur toutes les faces occlusales d'une même arcade.
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Arête marginale : elle correspond à la limite virtuelle de séparation entre la face occlusale et la
table occlusale.
Crêtes marginales: les crêtes marginales sont une partie de l'arête marginale qui borde les faces
proximales des dents postérieures.
Les cupides: les cuspides, élévations coronaires marquées, sont de deux types:
- Les cuspides primaires ou cuspides d'appui: ce sont les cuspides vestibulaires inferieures et
palatines supérieures. De forme arrondie globuleuse, leur rôle est de fixer la dimension
verticale d'occlusion et d'écraser les aliments.
- Les cuspides secondaires ou cuspides de préhension : ce sont les cuspides vestibulaires
supérieures et linguales inférieures. De forme acérée, elles participent à la dilacération du bol
alimentaire et à la protection des tissus mous périphériques, langue et joues.
Chaque cuspide présente la forme d'une pyramide a quatre côtés s'organisant en deux versants,
un externe et un interne, et deux pans, mésiaux et distaux.
Sillons occlusaux : le relief de la table occlusale est souligné par deux types de sillon :
- Les sillons principaux : séparent les cuspides entre elles dans le sens mésio-distal et dans le
sens vestibulo-lingual.
- Les sillons secondaires : parcourent les pans cuspidiens internes. Peu nombreux sur les pans
cuspidiens primaires, ils sont, par contre, plus nombreux sur les pans mésiaux et distaux des
cuspides secondaires. Leur rôle est de faciliter l'évacuation du bol alimentaire et de créer par
leur présence des structures aigues jouant le rôle de section et des structures mousses
remplissant une fonction de protection vis-à-vis des tissus mous environnants.
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proximales provoquée par les déplacements relatifs des dents lors de l'application des forces
fonctionnelles.
Cette usure proximale se traduit par un raccourcissement de l'arcade d'environ 2 mm au cours de la
vie.
3.3.2. Situation
Les points de contact s'alignent sur une ligne virtuelle qui s'étend des dernières molaires aux faces
mésiales des incisives centrales. Idéalement, la surface de contact se situe, dans le sens vestibulo-
lingual, à la jonction du tiers vestibulaire et du tiers médian, et dans le sens occluso-cervical, à la
jonction du tiers occlusal et du tiers médian. Dans la région antérieure le point de contact tend à
migrer plus vestibulairement et plus occlusalement, alors que dans la région molaire il tend à devenir
plus central, en particulier entre la première et la deuxième molaire maxillaire où le point de contact
se place dans le tiers médian.
3.3.3. Rôles
Le point de contact interproximal remplit deux fonctions : celle de protection du parodonte et celle
de transmission et de répartition des forces fonctionnelles sur l'ensemble de l'arcade.
4. Relations intermaxillaires
4.1. Type
Normalement, l'arcade mandibulaire de taille réduite s'inscrit à l'intérieur de l'arcade maxillaire. Dans
le sens sagittal la position relative s’évalue au niveau des relations canines et molaires. Trois types de
relations sont susceptibles de s'installer :
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5. Relation inter-arcades
5.1. Définitions
On appelle occlusion l'établissement d'un contact entre les dents d'arcades antagonistes. Ceci
indépendamment du nombre de dents en contact.
On appelle articulé le passage par glissement d'une position d'occlusion à une autre position
d'occlusion.
Lorsque les dents mandibulaires entrent en contact avec les dents maxillaires, l'occlusion s'établit ;
l’occlusion est dite d'intercuspidie maximale lorsque le maximum de dents entrent en contact et que
l'intensité des contractions isométriques est maximale.
Lors de l'intercuspidation les dents entrent en contact avec la gouttière intercuspidienne au niveau
des dents postérieures et avec les faces linguales des dents antéro-supérieures.
5.2. Caractéristiques
Idéalement, les contacts dento-dentaires répondent aux caractéristiques suivantes :
Surface : la surface des points de contact est virtuelle puisque ces derniers s'établissent entre des
surfaces convexes.
Position :
Au niveau des molaires, les contacts occlusaux se répartissent de manière à stabiliser la mandibule.
- Dans le plan frontal, les points de contact spécifiques sont de 3 types : A, B, C. (Fig.6)
Points A : situés entre les crêtes triangulaires des cuspides vestibulaires supérieures et l’arête
marginale de la cuspide d'appui vestibulaire.
Points B: situés entre les crêtes triangulaires ou bulbes principaux des cuspides d’appui.
Cliniquement, la stabilité frontale découle de l'association des points A+B+C ou A+B ou B+C. Par
contre, les contacts A+C ou uniquement B ne sont pas stabilisateurs.
En effet ils favorisent soit un déplacement des unités dentaires soit un déplacement de la mandibule.
- Dans le plan sagittal, deux types de contact occlusal (Fig.7) :
Les points d'arrêt : ils s'établissent entre l’arête marginale mésiale des cuspides d'appui
mandibulaires et les versants distaux des cuspides secondaires maxillaires ou les versants externes
des crêtes marginales d'une part, l'arête marginale distale des cuspides palatines et les versants
mésiaux des cuspides linguales mandibulaires ou les versants mésiaux des crêtes marginales
mandibulaires, d'autre part.
Les points d'équilibre : ils s'établissent entre les versants distaux des arêtes marginales des cuspides
d'appui et les versants mésiaux des cuspides secondaires.
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Lors de l'élévation mandibulaire, les cuspides mandibulaires entrent en contact avec les cuspides
maxillaires qui stoppent le mouvement d'élévation au niveau des points d'arrêt. Simultanément, les
contacts équilibrants s’installent. En l'absence de contact équilibrant, la mandibule ou l'unité
dentaire tendent à se déplacer.
Par contre, si le contact équilibrant s'installe en premier, il perd ses qualités équilibrantes et devient
au contraire un contact déflecteur.
Pour que la stabilisation occlusale soit parfaite, il est impératif de trouver sur la dernière dent de
l'arcade au niveau d'une fosse centrale la réunion des points de contacts d'arrêt et d'équilibre créant
ainsi un verrou d'occlusion.
Naturellement, ces verrous d'occlusion existent entre les cuspides d'appui des molaires.
Relation cuspide-embrasure : la pointe cuspidienne entre en relation avec les versants externes
des crêtes marginales des dents antagonistes. Cette relation s'établit normalement entre les
prémolaires et la cuspide mésio-vestibulaire de la première molaire inférieure.
L'unité dentaire est stabilisée par quatre contacts occlusaux répartis comme suit : deux contacts sur
les arêtes marginales mésiale et distale de la cuspide d'appui et sur les versants externes des crêtes
marginales.
Relation cuspide-fosse : elle permet de placer au sein d'une même zone de réception les points
de contact d'arrêt et d'équilibre, et un couple de points A + B ou B + C.
Cette relation cuspide fosse s'établit naturellement au niveau des molaires. Elle constitue un verrou
d'occlusion s'opposant à tout déplacement mésio-distal et vestibulo-lingual de l'unité dentaire
concernée.
Au niveau antérieur, les bords libres des dents mandibulaires entrent en contact avec les crêtes
marginales des faces linguales maxillaires et le cingulum de l'incisive centrale (Fig.9A).
Ces différents types de contact occlusaux se répartissent différemment au niveau de chaque unité
dentaire. En normocclusion, les prémolaires établissent avec les dents antagonistes une relation de
type cuspide embrasure, alors qu'au niveau molaire s’établissent des relations occlusales de type
cuspides-fosses (Fig.9B). Cependant, les configurations occlusales peuvent varier sans pour autant
que cela entraine systématiquement une perte de la stabilité des relations inter-arcades.
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contraintes. Il absorbe préférentiellement les pressions occlusales dirigées selon le grand axe de
résistance de la dent.
6.1. Os alvéolaire
La fonction de l'os n'est pas seulement de fournir un support à la dent mais aussi de résister en
absorbant les forces transmises par l'occlusion. L'os alvéolaire est extrêmement sensible à tout
changement d'amplitude et de direction des forces appliquées. L'épaisseur du tissu osseux alvéolaire
est diminuée par la pression et augmentée par la tension qui s'exerce sur lui.
La membrane desmodontale, par des fibres obliques, fixe la racine à l'os alvéolaire, elle absorbe les
pressions exercées et détecte les surcharges par ses capteurs proprioceptifs. Les capteurs
proprioceptifs desmodontaux sont particulièrement sensibles dans le secteur antérieur, s'inscrivant
ainsi dans le gradient de sensibilité de la cavité orale. Un de leur but est de déclencher des réflexes
nociceptifs, généralement d’évitement. Ils peuvent détecter une surépaisseur de 1 à 3/100 de mm
(Kawamura, 1973) ou une surpression de l'ordre du gramme. Cette sensibilité est directionnelle,
c'est-à-dire que la réponse est plus fine si la pression est tangentielle plutôt qu’axiale.
Conclusion
Les dents, qui sont les outils de base du système dentaire, vont permettre la mastication mais aussi,
par l'occlusion, le positionnement de la mandibule dans ses positions les plus crâniennes. Toute
intervention au niveau des faces occlusales des dents est capable de rétroagir par un mécanisme de
biofeedback dont l'origine proprioceptive est principalement desmodontale sur les autres
constituants que sont les ATM et le système musculaire.
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Références bibliographiques
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Figure 6 : Contacts occlusaux stabilisateurs dans le plan transversal (ABC). Figure 7 : Contacts occlusaux dans le plan sagittal
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