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Diplôme Inter Universitaire:

Antibiologie et antibiothérapie en Afrique Sub-saharienne

Antibiogramme et résistance aux


antibiotiques des staphylocoques

Pr Sylvain Godreuil
CHU Montpellier
Staphylococcus aureus

Cocci à Gram+ en diplocoques et amas


Pigment jaune orangé des colonies
Homme : 30 à 50 % de porteurs (nez+++)
Résiste dans le milieu extérieur
Équipé pour le pouvoir pathogène :
enzymes (coagulase, DNase)
± toxines (entérotoxines, LPV, TSST1)

§Infections communautaires et nosocomiales


§D’origine endogène ou exogène (transmission
croisée, environnement)
§ Multirésistance (R méticilline = SARM)
§ Hôpital ++ mais aussi communauté
Staphylococcus aureus
• Infections suppuratives (pyogène) superficielles et profondes
• Infections liées à des toxines
Staphylocoques non aureus

• Nombreuses espèces : epidermidis, haemolyticus,


hominis,…
• La plupart commensales de la peau et des
muqueuses
• Infections nosocomiales (bactériémies sur cathéter,
infections sur matériel de prothèse)
• S. saprophyticus : cystite de la femme jeune
• S. lugdunensis : pathogène cutané
Résistances naturelles des staphylocoques

ØTous les staphylocoques :


mécillinam, aztréonam, ceftazidime, ac. nalidixique, colistine
(polymyxine B)

ØStaphylococcus saprophyticus :
fosfomycine, novobiocine, acide fusidique.

ØStaphylococcus cohnii et Staphylococcus xylosus :


novobiocine, lincomycine

Ø Staphylococcus capitis : fosfomycine


Liste antibiotiques actifs et à tester
Béta-lactamines :
Pénicilline G, ampicilline : pour la sensibilité aux pénicillines (détection
pénicillinase avec règles fonction des espèces)
céfoxitine, oxacilline : pour la sensibilité aux béta-lactamines (pénicillines
avec ou sans inhibiteurs et C1G-C4G) (détection nouvelle Plp et gène Mec)
ceftaroline, ceftobiprole : pour les staphylocoques méticillino-résistants

Aminosides : gentamicine, kanamycine, tobramycine, netilmicine


MLSb : erythromycine, clindamycine, quinupristine – dalfopristine
Fluoroquinolones (norfloxacine et autres FQ : ofloxacine, …)
Cotrimoxazole, triméthoprime
Vancomycine, teicoplanine
Daptomycine (lipopeptide cyclique)
Tétracycline, minocycline, tigécycline, eravacycline
Linézolide, tédizolide (oxazolidinone)
Autres : nitrofurantoine, acide fusidique, rifampicine, mupirocine,
fosfomycine, chloramphénicol
CASFM 2021
Staphylocoques et β-lactamines
résistance acquise

ou mecC
Résistance acquise par pénicillinase

Les souches productrices de pénicillinase


ØSont résistantes
à la pénicilline G, à la phénoxyméthylpénicilline,
aux aminopénicillines, carboxypénicillines et ureidopénicillines
ØSont sensibles (en l’absence de résistance à la céfoxitine)
aux associations pénicillines – inhibiteur de bêta-lactamase
aux pénicillines résistantes aux pénicillinases (oxacilline, cloxacilline,
dicloxacilline et flucloxacilline),
aux céphalosporines (sauf à la ceftazidime ± avibactam, cefixime,
ceftibuten, ceftolozane-tazobactam)
aux carbapénèmes

Ø80 à 90% des S. aureus et des staphylocoques à coagulase


négative (non aureus) sont producteurs
Øgène blaZ, souvent plasmidique
Détection de la pénicillinase S. aureus
La méthode de diffusion en milieu gélosé utilisant un disque de
pénicilline G (1 unité)est plus fiable que la détermination de la CMI
(seuil = 0,12 mg/l), car elle visualise le diamètre d'inhibition ET l'aspect de la
bordure.
• Si diamètre <26 mm la souche est résistante (c).
• Si diamètre ≥26 mm ET la bordure nette, la souche est résistante (b).
• Si diamètre ≥26 mm ET la bordure est floue, la souche est sensible (a).

Le test chromogénique de détection de pénicillinase ne détecte pas de


façon fiable la production de pénicillinase par les staphylocoques
S. aureus et pénicilline
Ecoff = 26 mm : toutes les souches sans pénicillinase ont un diamètre ≥ 26 mm

Mais des souches avec pénicillinase peuvent avoir un diamètre ≥ 26 mm


C’est surtout pour les diamètres 26 à 30 qu’il faut regarder la bordure.
Au dessus de 30 mm pas de risque de faux négatifs
Détection de la pénicillinase
autres staphylocoques

Il n’existe pas de méthode fiable de détection de la


production de pénicillinase pour les espèces autres
que S. aureus. La sensibilité à la pénicilline ne doit pas
être rendue pour les staphylocoques non-aureus.

Pour S. saprophyticus, on teste un disque d’ampicilline 2


Si le diamètre est ≥ 18 mm, la souche est mec-negative et
sensible à l’ampicilline, l’amoxicilline et la piperacilline (avec ou
sans inhibiteur de bêtalactamase).
Si diamètre < 18 mm, la souche est résistante à l’ampicilline,
l’amoxicilline et la piperacilline et il faut tester la céfoxitine
pour la méticillinorésistance
Résistance acquise à la méticilline
Acquisition d’un gène mec (A ou C) : fragment d’ADN de 2,1 kb
codant une protéine liant la pénicilline additionnelle (PLP2a ou
PLP2c)
Ces transpeptidases additionnelles ont une affinité faible vis-a-vis
des β-lactamines → résistance à toute la famille des β lactamines,
notamment à la meticilline ou à l’oxacilline, excepté ceftobiprole et ceftaroline.
Le gène mec est inclus dans un élément génétique mobile : la
cassette staphylococcique (SCCmec, staphylococcal cassette
chromosome mec)
Composition de la cassette SCCmec
mec gene complex : gène mec et gènes régulateurs
ccr gene complex : gènes des recombinases assurant intégration ou excision de la cassette
et gènes de résistances associés (antibiotiques et métaux lourds)
11 types de cassettes différant par la structure, la taille et les résistances associées portées

8 allotypes selon 5 classes


ccrAB ou/et C : A, B, C (C1 et
A1B1, A2B2, C2), D, E
A3B3, A4B4, C,
A5B3, A1B6,
A1B3
Staphylococcal chromosomal cassettes mec (SCCmec): A mobile genetic element in
methicillin-resistant Staphylococcus aureus. November 2016 Microbial Pathogenesis
Nouveau gène mec (C)

Meticillin-resistant Staphylococcus aureus with a novel mecA


homologue in human and bovine populations in the UK and
Denmark: a descriptive study
Lancet 2011

<65% d’homologie avec mecA


Nouvelle casette SCCmec: type XI
Absence de résistances associées notamment aux fluoroquinolones
et aux aminosides
Recherche du gène mecA négative quelles que soient les techniques
utilisées
Petite parenthèse sur les gènes mecB… et mecD
mecB décrit chez Macrococcus caseolyticus : sur le chromosome ou
plasmidique (dans un transposon contenant un élément ressemblant au
mec gène complexe)

Un cas de transfert à S. aureus : plasmid-


Encoded Transferable mecB-Mediated Methicillin
Resistance in Staphylococcus aureus (Emerging
infectious desease, 2018)

Autre gène mecD chez Macrococcus caseolyticus avec résistance aux


nouvelles céphalosporines : novel methicillin resistance gene mecD in clinical
Macrococcus caseolyticus strains from bovine and canine sources (Scientific report, 2017)
S. aureus et méticilline : un peu
d’histoire
Période 1962 à 1991

ØDiffusion mondiale des SARM : clones pandémiques


ØRésistances associées
macrolides, aminosides, fluoroquinolones, tétracycline,
sulfamides, rifampicine, fosfomycine, …

ØVancomycine active
ØInfections nosocomiales ++ et hôpitaux : HA-MRSA
Prévalence des IN et des SARM en REA en
Europe (1992)
Country % infected patients % MRSA
Italy 32 81
Greece 30 77
Spain 27 54
France 24 79
Portugal 23 67
Austria 20 53
Belgium 17 67
Germany 17 37
Great-Britain 16 13
Netherlands 16 0
Switzerland 10 14
Sweden 8 0
Denmark 7 0
Vincent JL and the EPIIC study group. JAMA 1995
S. aureus et méticilline
Période : Depuis 1992
Ø Nouveaux clones SARM hospitaliers : très hétérogènes
(détection difficile) et plus sensibles (gentamicine, macrolides)
Ø SARM hors hôpital
• < clones hospitaliers (portage à 40 mois)
• nouveaux clones communautaires = CA-MRSA
ü Dont certains producteurs de toxines (LPV, TSST)
• Clones « Livestock Associated » = LA-MRSA
Ø ¯ sensibilité aux glycopeptides au sein anciens clones
hospitaliers
Ø MIC creep (VISA, hVISA)
Ø MIC jump (VRSA)
ØNouveau gène mec en 2011 : mec C
Détection méticillinorésistance
Difficile car les souches peuvent présenter une expression
hétérogène de la résistance
Avant : utilisation d’un disque d’oxacilline, inoculum lourd (1 McF) et soit
d’une gélose Mueller-Hinton salée incubé à 37°C, soit d’un Mueller-Hinton
normal incubé à 30°C

Actuellement, seuls les seuils


de CMI oxacilline figurent dans
le CASFM 2021
Détection méticillinorésistance (CA-SFM 2021)
Utilisation d’un disque de céfoxitine (30μg) avec inoculum
standard 0,5 Mac-Farland (ne pas tenir compte d’une éventuelle zone
fantôme pour la lecture des diamètres d’inhibition)

ØS. aureus, et staphylocoques à coagulase négative autres que S.


epidermidis : diamètre <22 mm : R oxacilline
S. aureus et S. lugdunensis dont CMI cefoxitine >4 mg/L, et S.
saprophyticus dont CMI de la cefoxitine >8 mg/L sont résistants à la méticilline
principalement du fait de la présence d'un gène mec.
Pour Staphylococcus autres que S. aureus, S lugdunensis et S.
saprophyticus, la mesure de la CMI de la cefoxitine est moins perfomante que
la méthode de diffusion

ØS. epidermidis : diamètre <25 mm (28 mm en 2018) : R oxacilline


Depuis 2020 il existe une ZIT (25-27 mm) : faire un autre test
(Plp2a autour cefoxitine)
Détection de la PLP2a par
immunochromatographie

Clearview Exact PBP2a


PBP2a SA culture colony test (Alere)

Peut se faire à partir de l’isolement primaire


Pour les SCN : meilleure sensibilité si après
Induction autour d’un disque de céfoxitine

ATTENTION : à Montpellier nous testons aussi l’oxacilline en disque : si discordance entre


OXA et céfoxitine, faire une recherche de PLP2a
REMARQUE : pour les espèces S. (pseud)intermedius, la céfoxitine est prise en défaut (cf
CASFM veto) seule l’oxacilline permet de détecter la méticillinorésistance.
Détection de la méticillino-résistance par
biologie moléculaire

Nouveaux kits intégrant la recherche de mecC


Sur isolats, hémocultures positives
ou directement sur échantillons cliniques
BORSA et MODSA : rares souches

BORSA (borderline oxacillin S. aureus)


hyperproduction de pénicillinase avec hydrolyse partielle des
pénicillines M
pas de gène mec
activité restaurée par les inhibiteurs

MODSA (modified S. aureus)


bas niveau de résistance à la méticilline par modification des
PLPs
pas de gène mec
Céphalosporines actives sur les staphylocoques
résistants à la méticilline : ceftaroline et ceftobiprole

Les S. aureus S à la méticilline sont S à la ceftaroline et au ceftobiprole. Les souches


catégorisées I ou R, très rares, doivent être vérifiées par détermination de la CMI
puis adressées dans un laboratoire référent.
Ceftaroline : il n’existe pas de donnée clinique sur l’efficacité du traitement des
pneumonies en cas de CMI > 1 mg/L. Pour S. aureus dans les infections compliquées
de la peau et des tissus mous : les données de PK/PD suggèrent que les souches de
CMIs = 4 mg/l peuvent être traitées à forte posologie.
Proportion of Methicillin Resistant Staphylococcus aureus (MRSA) Isolates
in Participating Countries in 2001, 2007, 2014, 2019

33,4 % 25,8 %

17,4 % 11,6 %
Situation CHU Montpellier
S. aureus isolés à partir de prélèvements à visée diagnostique

Pourcentage de SARM
40

35

30

25
pourcentage

20

15

10

0
97

98

99

00

01

02

03

04

05

06

07

08

09

10

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20
19

19

19

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20
année
Epidémiologie des SARM

HOPITAL COMMUNAUTE
HA-MRSA HA-MRSA
Reservoirs Patients âgés, facteurs de risque
hôpital Ou contact avec ces patients
Longs séjours infections variées
clones pandémiques (urine, pneumonie, plaies,…)
CA-SARM
GISA et hGISA patients jeunes sans facteurs de risque
Infections peau et tissus mous,
? Pneumonies nécrosantes, fasciites
Toxines (LPV)
Clones suivant pays
Diapositive empruntée à Sandrine Boisset
HA-MRSA clone typique en France = « lyonnais »
S gentamicine

MLSB constitutif
Phénotype KT
R fluoroquinolones
HA-MRSA vieux clone (iberian)
R gentamicine
CA-MRSA Européen (ST80) (LPV+)

R hétérogène à l’oxacilline Patients jeunes, 0 fct de risque


S : FQ, Tobra et Genta Infections PTM, fasciites
R : Kana, A. fusidique +Tetra Pneumonies nécrosantes,
S variable MLSB
Autre clone de CA-MRSA
TSST1 + en France
« Géraldine »

Résistance hétérogène à OXA


R : Kanamycine, tobramycine, acide fusidique
S : autres antibiotiques (FQ, gentamicine, macrolides, ...)
SARM isolés sans aucune résistances associées
Plusieurs clones : producteurs de LPV, ou TSST, ou entérotoxine, ou pas de toxines

KANA TOBRA GENTA

TET ERY CLINDA PRISTINA

PENIG

SXT OFLO CEFOXITINE RIF OXA5 AMC

AMX
FUC FOS VANCO TEICO
Afrique du Nord
CA-MRSA :48,8%

Europe
Royaume-Uni ≤ 2 %
Grèce 75 %
France 3,6 %
CA-MRSA évolution

CHU Montpellier 2013 : 17 CA-MRSA TSST+ et 3 LPV +


LA-MRSA
LA-MRSA
Staphylocoques et glycopeptides
S. aureus
MIC jump
Résistance complète aux glycopeptides : VRSA
• 1ère description USA 2002 (Michigan,D.M. Sievert, M.D. Soju Chang)
• Acquisition du gène vanA d’un plasmide conjugatif
de E. faecalis
• Peu de cas rapportés depuis (≈ 35)
S. aureus
MIC creep : VISA (GISA)

– 1997 : première description (K. Hiramatsu, Mu 50)


– Souches de sensibilité intermédiaire (anciens seuils
avec zone I : CMI > 2 à ≤ 8) à la vancomycine
– VISA documentés partout dans le monde
– rares
– Après exposition prolongée à la vancomycine
– Et échecs de traitement à la vancomycine
rapportés
S. aureus
MIC creep : Hetero-VISA (hVISA, hTISA, hGISA)

– 1997 : description (K. Hiramatsu Mu 3)


– précurseurs des VISA
– Contiennent des sous-populations (1/106) avec des CMIs
intermédiaire
– Détection difficile (analyse de population)
– Epidémies rapportées
– En France, surtout SARM gentamicine R, rifampicine R
mais parfois SAMS
– Peuvent diffuser en l’absence de sélection par un GP
– En augmentation ? : de 2000 à 2005 : ↑ de 1 mg/L des
CMI vanco vis-à-vis des S. aureus catégorisés sensibles
Détection des hGISA

CNR staphylocoques, Lyon


Roland Leclercq, JNI 2012
VISA et hVISA : paroi épaissie
La production de peptidoglycane en excès peut à la fois séquestrer la vancomycine et
empêcher la progression des molecules à travers la paroi (↑ nombre de cibles)

Pas de test génotypique de la résistance, pas de transfert de la résistance


VISA et hVISA

Zhang et al., PLoSOne 2015


Roland Leclercq, JNI 2012
Roland Leclercq, JNI 2012
Roland Leclercq, JNI 2012
Staphylocoques non aureus
Staphylocoques non aureus
Staphylocoques non aureus
Staphylocoques non aureus

ØLes 2 glycopeptides ne sont pas équivalents


surtout sur certaines espèces
– S. haemolyticus
– S. epidermidis (MétiR)
ØDemander une CMI si traitement par
teicoplanine (infections osseuses)
Comment tester les glycopeptides au
laboratoire (CASFM 2021)
ØPour tous les staphylocoques
§ La détermination de la sensibilité aux glycopeptides ne
doit pas être réalisée par diffusion en milieu gélosé. La
méthode de référence pour la détermination des CMI
est la microdilution en milieu liquide (réf ISO 20776)
§ utilisateurs d’automates :
§ Si CMI teicoplanine ET CMI vancomycine sont ≤1mg/L la
souche peut être catégorisée S aux glycopeptides.
§ Si CMI est > 1 mg/L pour teicoplanine OU pour vancomycine il
est recommandé d’effectuer une CMI par la méthode de
référence
ØPour S. aureus : si CMI en microdilution vanco et/ou
teico > 1 mg/L , alors envoi à un CNR pour étude de
l’hétérorésistance
Méthodes pour rechercher la sensibilité
diminuée aux glycopeptides (CASFM 2018)
• Test Teico 5 : Ensemencement d’une gélose Mueller-Hinton (MH)
additionnée de 5 mg/L de teicoplanine, par dépôt en spot de 10 μl d’une
suspension 2 McFarland, incubation à 35°C ± 2° et lecture en 24 H si positif,
sinon en 48 H. La sensibilité diminuée est mise en évidence par la présence
de 4 colonies ou plus.
• Test en gradient de diffusion (Macro-bandelette) :
Test de sensibilité à la vancomycine et à la teicoplanine par diffusion en
gradient (bandelettes) sur milieu cœur-cerveau (à l’exclusion de tout autre
milieu) avec un inoculum 2 McFarland, incubation à 35°C ± 2 ° et lecture en
24 H si positif, sinon en 48 heures. La sensibilité diminuée est mise en
évidence avec des valeurs ≥8 mg/l pour à la fois vancomycine et teicoplanine
ou avec une valeur ≥12 mg/l pour la teicoplanine seule. Ce test réalisé avec
un inoculum lourd ne permet pas de mesurer la CMI de la vancomycine et de
la teicoplanine
• Utiliser un témoin négatif (S. aureus ATCC 25923 ou S. aureus 29213) et un
témoin positif (Staphylococcus haemolyticus CIP 107204 ou S. aureus Mu3
ATCC 70069
Méthodes pour rechercher la sensibilité
diminuée aux glycopeptides
• E-Test GRD : Ensemencement d’une gélose Mueller-Hinton au
sang par écouvillonnage d’une suspension 0,5 McFarland, incubation à
35°C ± 2° et lecture en 24 H si positif, sinon en 48 H. La sensibilité
diminuée est mise en évidence par une CMI vancomycine et/ou
teicoplanine ≥8 mg/l . N’est plus commercialisé depuis 2019.
Interprétation du test de la recherche de la
sensibilité diminuée aux glycopeptides
(CASFM 2018)
• TEST positif : S. aureus catégorisé «souche de sensibilité
diminuée aux glycopeptides». L’utilisation thérapeutique des
glycopeptides est déconseillée. La souche peut être adressée
dans un centre référent pour confirmation et catégorisation
définitive.
• TEST négatif : S. aureus peut être catégorisé sensible
aux glycopeptides. Si nécessaire, la CMI pourra être mesurée
par la méthode de référence par microdilution et pourra
figurer sur l’antibiogramme
CA-SFM 2021 glycopeptides
Staphylocoques et aminosides

ØRésistance acquise par enzymes inactivatrices (ANT,


AAC, APH). Une ou plusieurs enzymes par souche possible.
§ Si résistant gentamicine, alors résistant à tous les aminosides
(sauf streptomycine)
§ La kanamycine permet d’interpréter l’amikacine
§ Si résistant tobramycine, alors résistant kanamycine et
amikacine (le phénotype KT est mieux détecté avec T)
Exemple de phénotype KT détecté par la
tobramycine (S. epidermidis)

Le système expert va
alerter sur la
différence de
diamètre entre kana
et tobra : vérifier mais
ne pas modifier si la
lecture est correcte.
La kana et donc
l’amikacine sera
interprétée R
Staphylocoques et aminosides (CASFM 2021)

Concentrations (diamètres) critiques différent(e)s depuis 2019 pour S. aureus et S.


non aureus
Staphylocoques et MLS

L’érythromycine peut être utilisée pour déterminer la sensibilité à l’azithromycine, la


clarithromycine et la roxithromycine

Il n’y a pas de diamètres critiques pour la lincomycine (seules des concentrations


critiques) mais il y en a pour la clindamycine (même famille des lincosamides)

La quinupristine-dalfopristine peut être utilisée pour déterminer la


sensibilité à la pristinamycine (car pas de concentrations ni de diamètres critiques)
La sensibilité des souches détectées « I » forte posologie ou «résistantes» par
diffusion doit être confirmée par la détermination de la CMI.

La léfamuline (famille des pleuromutilines agissant par inhibition de la synthèse


protéique, par liaison à la sous-unité 50S du ribosome) a été approuvée en 2019 et est
rattachée aux macrolides
Staphylocoques et MLS : résistance

Résistance acquise la plus fréquente = modification de la cible


par méthylation de l’adenine de l’ARNr 23S
ØAcquisition d’un gène erm (A, B ou C)(erythromycin ribosome
méthylase)

Øphénotype MLSB : macrolides, lincosamides, synergistine B


§ inductible : R aux macrolides en C14 et C15 (erythromycine,
clarithromycine, azithromycine )
§ constitutif : R à tous les macrolides, telithromycine, lincosamides,
synergistine B (l'activité de la pristinamycine est diminuée)
Phénotype MLSB : inductible ou non?
Devant une souche R à l’érythromycine et S à un lincosamide (clindamycine),
rechercher le caractère inductible par une image d'antagonisme entre un
lincosamide (clindamycine) et l'érythromycine (D-test) (ou en milieu liquide,
en comparant les CMI d’un lincosamide en présence ou non
d’érythromycine).
ØEn l’absence d’induction, répondre S à clindamycine, spiramycine et
lincomycine.
ØEn présence d’induction, répondre S à clindamycine, spiramycine et
lincomycine avec le message suivant : de rares échecs cliniques ont été
rapportés par sélection de mutants constitutifs résistants.
Phénotype MLSB inductible

Erythromycine Clindamycine
Staphylocoques et MLS : résistance

Résistance acquise par efflux


ØChez les staphylocoques, c'est le gène plasmidique msr(A) qui, en
association avec d'autres gènes chromosomiques, code pour le système de
pompe à efflux. Cette pompe confère la résistance aux macrolides à 14 et 15
atomes. Les macrolides à 16 atomes (spira-,josa, midecamycine), lincosamines
et kétolides restent donc actifs.
Ø Mécanisme rare chez S. aureus, un peu plus fréquent chez les non aureus

Résistance acquise par inactivation enzymatique des macrolides


Ø Plusieurs enzymes et donc plusieurs phénotypes : L, LSA, SA + SB
Ø Eléments mobiles
Ø Mécanismes rares
Staphylocoques et fluoroquinolones

Les souches catégorisées S à la norfloxacine (d ≥ 17 mm, disque 10


µg) peuvent être rendues SFP à ciprofloxacine, lévofloxacine, et S
à moxifloxacine.
•Pour les souches non S à la norfloxacine, chaque FQ doit être
testée individuellement. Mais une souche R à la lévofloxacine ou à
la moxifloxacine doit être rendue R à toutes les FQ (CASFM 2021)

Plus de seuils pour l’ofloxacine en 2021

Résistance acquise par mutations sur les topoisomérases (gyrA,


gyrB, parC, parE) et/ou par efflux
Résistance souvent associée à la méticillinorésistance
Staphylocoques et fluoroquinolones
(CASFM 2021 : encore du changement!)
Staphylocoques et cyclines

ØRésistance par efflux (gène tetK et tetL)


ØRésistance par protection du ribosome (tetM)
Staphylocoques et autres antibiotiques

ØRifampicine :
Résistance par mutation de la cible ARN polymerase : rpoB
Ø Fosfomycine : plus de disque (avant : ne pas tenir compte des colonies
dans la zone d’inhibition) Que CMI microdilution
Résistance par mutation du système de transport de la fosfomycine
Ø Acide fusidique :
Résistance par mutation : mutants fusA codant pour EF-G (facteur
d’elongation / ribosome)

Rifampicine, fosfomycine, acide fucidique → PAS de


monothérapie car risque élevé de sélection d’un
mutant R
Evolution de la sensibilité
chez les SARM 1993-2007
SARM CHU Montpellier
résistances associées
120

100 gentamicine
tobramycine
80
tétracycline

60 érythromycine
pristinamycine
40 Bactrim*
ofloxacine
20 rifampicine
a.fusidique
0
Eravacycline (Xerava®)
Staphylocoques et daptomycine

Ø lipopeptide cyclique → dépolarisation de la mb des Gram +


Ø Détermination de la CMI obligatoire
CMI ≤ 1 mg/l : souche S CMI > 1 mg/l : souche R
Ø Les souches ayant des CMI > 1 mg/l sont très rares. Elles
doivent être vérifiées, considérées R puis adressées pour
confirmation dans un laboratoire référent. (mutations mises en
évidence dans gènes intervenant dans métabolisme des phospholipides
de la membrane)
Ø L’association avec des β-lactamines (oxacilline) préviendrait l’apparition
de mutants sous traitement et potentialiserait l’activité des β-lactamines
(bactériémies compliquées à SARM)
Staphylocoques et oxazolidinones

• Inhibent la synthèse des protéines en bloquant au niveau du


ribosome la formation du complexe d’initiation 70S
• Diminuent l’expression de facteurs de virulence (toxine LPV)
• Myelotoxicité et neurotoxicité (durée traitement)
• Indiqués dans les infections respiratoires et PTM
Staphylocoques et oxazolidinones
diversité des mécanismes de résistance
• Résistance par mutations (ribosomes : 23S rRNA,
protéines ribosomiales) : sous traitement, pas de R croisées,
tedizolide moins affecté
• Résistance plasmidique par acquisition d’une
méthyltransférase ribosomiale (gène cfr =
chloramphenicol-florfenicol-resistance) →R croisée phénicols, L,
SA
– Plus fréquente chez les staphylocoques non aureus, souches
vétérinaires, épidémies possibles.
– Tedizolide peu affecté par cette méthylation du ribosome
• Résistance transférable par efflux (transporteur ABC)
(gène optrA = oxazolidinone-phenicol-transférable-resistance) :
linezolide et tedizolide touchés
Staphylocoques et oxazolidinones

§ Difficulté de détection de la résistance


avec disque (seuil = 21 mm) : examiner la bordure d’inhibiZon à la
lumière. La R inducZble ne se voit qu’en 48h
Les souches S au linézolide sont aussi S au tédizolide. Pour les souches
R au linézolide, la sensibilité au tédizolide doit être déterminée
§ Émergence de clones résistants (notamment SCN),
maintien endémique et diffusion (locale/nationale/internationale)
§ Pression de sélection = rôle majeur = surveillance des
consommations
Exemple de clone de S. epidermidis résistant au
linezolide au CHU Montpellier
Conclusion

• Le problème majeur des staphylocoques est


la résistance à la méticilline (et vancomycine)
• Les règles d’hygiène appliquées dans les
établissements de santé ont fait diminuer
l’incidence des SARM
• Surveillance +++ des clones de CA-MRSA et
de LA-MRSA
• Existence de nouveaux antibiotiques anti-
SARM à surveiller

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