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PROPOSITIONS DE REPONSE AU SUJET ACTEURS ET ENJEUX ECONOMIQUES

DES POLITIQUES DE SANTE

ENSEIGNANT : Dr Daniel DORI

ETUDIANT : OUATTARA Bamory, M2 Nutrition et santé


INTRODUCTION

Le Burkina Faso est confronté à une crise complexe et multifacette, résultant de la convergence
de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 et de la crise sécuritaire qui sévit dans la
région depuis plusieurs années. La crise sanitaire a mis en évidence les fragilités du système de
santé du pays, exacerbées par la pauvreté et les défis liés à l'accès aux soins dans les zones
rurales. En parallèle, la situation sécuritaire s'est détériorée, avec une augmentation de la
violence et des attaques terroristes dans différentes régions du pays, notamment dans le nord et
l'est. Cette situation a entraîné un déplacement massif de la population et des perturbations
économiques importantes. Dans les lignes qui suivent, dans un premier temps nous allons faire
une analyse de la situation sanitaire, puis une analyse critique des politiques publiques mises
en œuvre au Burkina Fao et terminer par des suggestions.

I. Analyse de la situation sanitaire

Le Burkina Faso fait face à une situation humanitaire sans précédent. La dégradation continue
de la sécurité a entrainé les déplacements massifs de 1 902 150 de personnes au 30 avril 2022
dont 83,3% sont des femmes et des enfants selon le rapport du Conseil National de Secours
d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR). Selon UNDSS, le Burkina Faso a enregistré 671
incidents sécuritaires en 2020, 961 en 2021 et 1094 incidents sécuritaires entre du 01 janvier au
30 juillet 2022, ceci représente 99,5% des incidents sécuritaires enregistrés sur toute l’année de
2021 et 142,6% comparativement à l’année 2020.

Cette insécurité a rendu encore plus difficile l’accès des acteurs humanitaires aux personnes
affectées et contribue également une crise sanitaire sans précédent.

En effet, forcées d’abandonner leurs biens et villages, les populations déplacées se retrouvent
dans des zones hostiles, ce qui les rend vulnérables et favorise le développement des maladies
jadis maitrisées et d’autres maladies émergentes.

COVID-19 : Du début de l’épidémie au 28 août 2022, le cumul fait état de 21 208 cas confirmés
notifiés, 101 cas actifs et 20 920 patients guéris contre 387 décès, soit une létalité de 1,8%.

Polio : depuis janvier 2020, le Burkina Faso été confronté à une épidémie de poliovirus circulant
dérivé. Afin de limiter le risque de propagation du poliovirus, le ministère de la Santé, de
l’hygiène publique et du bien-être, avec l’appui des partenaires, a organisé une vaccination
nationale de rattrapage IPV pour les enfants nés entre janvier 2016 et juillet 2018.
Rougeole : la maladie fait surface dans les régions les plus touchées par l’insécurité. Entre
janvier et juillet 2022, 1 263 cas de rougeole ont été enregistrés, avec 5 décès.

Fonctionnalité des formations sanitaires : le système de santé reste fortement impacté par la
forte dégradation de la situation sécuritaire, surtout dans les régions les plus touchées. Des
attaques perpétrées contre le système de santé, intimidations et enlèvement des agents de santé,
vols de médicaments, ont été rapportés en 2022. De janvier à juillet 2022, 5 attaques sur l’offre
de service de santé ont été notifiées dans 4 régions affectées par l’insécurité ayant limité l’accès
aux soins de santé. Ces attaques ont affecté le personnel de santé, les stocks des médicaments
et aussi les patients. Ces incidents ont entrainé 28 blessés.

A la date du 06 août 2022, selon le rapport reçu du ministère de la Santé, 564 (39%) des
formations sanitaires étaient fermées ou fonctionnaient partiellement dans huit régions affectées
par l’insécurité, privant plus de 2 131 842 personnes d’accès aux soins de santé. A cela s’ajoute
les 315 formations sanitaires qui ont accueilli les PDIs dans leurs aires de santé respectives.
Cette situation a affecté l’offre des soins de santé à tous les niveaux. L’insécurité a engendré
des conséquences néfastes sur l’accessibilité aux structures sanitaires et l’offre de soins de
qualité devient incertaine.

En outre cette situation sécuritaire est à l’origine d’une psychose généralisée dans la toute la
population. Les familles déplacées vivent dans la peur, dans la psychose et dans la dépression.
A cela s’ajoute les problèmes nutritionnels notamment chez les femmes et les enfants.

II. Analyse critique des politiques publiques mises en œuvre

Renforcement des forces de sécurité : Elle constitue une mesure forte pour juguler la crise
avec des resultats satisfaisants sur le terrain. Elle a permis de pallier à des obstacles, de
ravitailler certaines villes, de détourner certaines attaques. Quoi qu’elle reste insuffisante au vu
des enjeux sanitaires. En outre une coopération militaire sous régionale serait meilleure.

Mesures sanitaires : des mesures sanitaires assez solides ont été mises en place par le
gouvernement burkinabé. Les campagnes de vaccination ; les renforcements de compétences,
des infrastructures, les sensibilisations ont porté leurs fruits en matière de resultats. Ces mesures
ont également montré leur limite. Le renforcement de compétence n’a concerné qu’une infime
partie des acteurs de santé, la nécessité de revoir le système de santé dans son ensemble
s’impose. Le retard dans la réaction des politiques.
III. Suggestions

Comme perspectives, une augmentation de la couverture, la rapidité et la qualité des


interventions humanitaires, couplé à une sécurisation des services :

Toutes les parties prenantes doivent respecter les principes humanitaires, du droit
humanitaire international et arrêter immédiatement les attaques contre les infrastructures et
le personnel de santé.
Prévoir plus de flexibilité dans le financement pour adapter les interventions à l’évolution
du contexte et des besoins ;
Investir dans le renforcement du système et les capacités nationales en matière de
préparation aux situations d’urgence et de programmation tenant compte des risques afin
d’être prêtes à fournir les services essentiels dans l’eau, l’assainissement et l’hygiène en cas
d’insécurité, d’afflux de personnes déplacées ou de catastrophes naturelles
Renforcer la qualité et redevabilité envers les partenaires techniques et financiers
Renforcer la localisation et l’appropriation : augmenter la participation des acteurs locaux
dans la réponse et la coordination.

CONCLUSION

La crise sécuritaire et sanitaire au Burkina Faso est un défi majeur pour le pays et la région
ouest-africaine dans son ensemble. Depuis plusieurs années, la violence terroriste et les conflits
intercommunautaires ont créé un climat d'insécurité qui a entraîné des pertes en vies humaines
et une déstabilisation de la société burkinabè. En outre, la pandémie de COVID-19 a exacerbé
la situation en perturbant les systèmes de santé et l'économie du pays.

Face à ces défis, le Burkina Faso et ses partenaires doivent continuer à travailler ensemble pour
renforcer la sécurité et la résilience des communautés touchées. Il est essentiel de mettre en
place des stratégies efficaces pour lutter contre l'insécurité et la pandémie de COVID-19, tout
en veillant à protéger les droits humains et à répondre aux besoins humanitaires des populations
vulnérables.
Bibliographie

OMS (Décembre 2022) Rapport de situation N° 20 : Réponse sanitaire à la crise


humanitaire au Burkina Faso, 2-5p

UNICEF (Mars 2022), Impact de la crise sécuritaire sur l’accès à l’eau au Burkina Faso. 2p

PNUD (2000), Effets de la crise sanitaire sur le développement Humain du Burkina Faso. 90p

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