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Royaume du Maroc

Ministère de la Sante

Les infections
nosocomiales
Cellule provinciale d’hygiène du milieu

Animé par : Hajer BRIJ


Technicien d’hygiène du milieu.

1
Sommaire
1. Introduction
2. Objectifs
3. Définition
4. But
5. Principes généraux
6. Les germes / épidémiologie
7. Les origines des risques
8. Les causes fondamentales de IN
9. CLIN
10. Les moyens de lutte contre IN
11. conclusion

2
Introduction (1)

Les infections nosocomiales représentent


un problème de santé publique universel.
Même si la lutte contre les IN est bien
organisée dans les pays développés, elle
l’est moins dans les pays à faible niveau
socio-économique.

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Introduction (2)
Les infections acquises à l’hôpital sont un
problème courant – leur prévalence est
d’environ 9%
Les infections acquises à l’hôpital
contribuent à la résistance aux
antimicrobiens
Utilisation excessive des antimicrobiens
(développement de la résistance)
Insuffisance des pratiques de lutte contre
les infections (propagation de la résistance)

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Objectifs de la séance
Comprendre les causes des infections
nosocomiales.

Comprendre l’Epidémiologie de lutte contre


les infections.

Connaitre quelques moyens de lutte contre


IN.

Connaitre le rôle du comité de lutte contre


les infections .nosocomiales (CLIN).
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Définitions

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Définitions générales d’une IN (1)

Le terme nosocomial est issu du grec nosos


(maladie), komein : soigner
Selon l’OMS, une infection nosocomiale – ou
infection hospitalière peut être définie comme suit :

Infection acquise à l’hôpital par un patient admis


pour une raison autre que cette infection.

Infection survenant chez un patient à l’hôpital ou


dans un autre établissement de santé et chez qui
cette infection n’était ni présente ni en incubation au
moment de l’admission.

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Définition IN (2)
Cette définition inclut les infections
contractées à l’hôpital mais qui se déclarent
après la sortie, et également les infections
professionnelles parmi le personnel de
l’établissement.
Pour les infections de la plaie opératoire, on
qualifie d’infections nosocomiales celles
survenues dans les 30 jours suivant
l'intervention.
Si il y a mise en place d'un implant ou d'une
prothèse, le délai est d’une l'année aprés
l'intervention.

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Définition IN (3)
Infection survenant chez un patient au
cours ou au décours d’un séjour.

Absente à l’admission du patient à


l’hôpital.

Statut inconnu :un délai de 48 heures est


accepté pour séparer une infection
d’acquisition communautaire d’une
infection nosocomiale.

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La prévention
La prévention des infections nosocomiales
comporte de nombreux aspects qui touchent
de nombreux secteurs d’activité d’un hôpital.
A cet effet, il est nécessaire d’agir sur tous les
niveaux de la chaîne de transmission des
infections nosocomiales à savoir :
● L’agent contaminant
● Le réservoir des germes ;
● La porte de sortie de germes ;
● Les moyens de transmission des germes
;
● La porte d’entrée des germes ;
● L’hôte réceptif.
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Principes généraux de prévention (1)
ϊ Quelques mesures pour limiter la
transmission des germes nosocomiaux:
ͫ lavage et/ou désinfection des mains,
ͫ asepsie des gestes invasifs (pose de
cathéter, de sonde vésical, endoscopie,
interventions chirurgicales, …),
ͫ utilisation rationnelle des antibiotiques
(protocoles d’antibioprophylaxie et de
traitements).

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Principes généraux de prévention (2)
ͫ stérilisation efficace des instruments,
ͫ tenue vestimentaire adaptée,
ͫ dépistage des porteurs
asymptomatiques : isolement et
décontamination,
ͫ investigation épidémiologique des cas
groupés d’infection,
ͫ organisation d’un circuit des déchets,
architecture adaptée aux locaux .

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Les germes en cause et
Epidémiologie

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Les germes en cause (1)
Les agents infectieux responsables sont des
micro-organismes:
● Les virus;
● Les champignons dont la responsabilité
augmente de plus en plus;
● Les bactéries responsables de 2/3 des
infections nosocomiales;

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Zones d’habitats des germes
1 Chaque individu est porteur d’une flore qui
lui est propre.
2 Les zones "d'habitat" préférentiel des micro-
organismes sont les :
zones de plis : aisselles, plis sous-
mammaires, ombilic, mains, sillons inter-
digitaux, ongles, périnée, plis inguinaux
zones pileuses : cheveux et barbe, aisselle,
pubis
Muqueuses : nez et bouche, muqueuses
génitale et anale.

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Sites les plus fréquents des infections
nosocomiales

Plaie chirurgicale;

Voies urinaires (en relation avec les sondes);

Voies respiratoires inférieures;

Circulation sanguine (en relation avec les


cathéters).

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Surveillance des infections nosocomiales
Dispenser des soins de qualité est le devoir de
chaque professionnel de santé.
La mise en place de référentiels, de procédures,
de matériels, de produits adaptés et de
formations devrait être suivie d'un processus
d’évaluation de la qualité des soins.
La surveillance des infections nosocomiales est
une activité essentielle, car elle permet de
produire les informations épidémiologiques
indispensables pour mener les actions
adaptées à la situation locale.

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Objectifs de la surveillance

Déterminer le niveau des risques


infectieux dans un établissement de soins
grâce aux taux de prévalence ou incidence;

Détecter les tendances et les


changements dans la fréquence de
survenue des cas;
Détecter les épidémies ou tout autre
phénomène inhabituel;
Evaluer l’efficacité des programmes de
prévention.
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Risques,
transmissions et
préventions des IN

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Risque de transmission
Le risque d’une transmission IN, est :
❑ une réalité quotidienne ;
❑ ayant des causes multiples;
❑ qui relève classiquement d’un phénomène
complexe à étiologies multiples;
❑ représente un problème de santé publique
majeur qui concerne tantla qualité des soins
que les coûts importants pesant sur
l'économie de la santé.
Cependant, l’infection nosocomiale ne doit
pas être considérée comme une fatalité .

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Les modes de transmissions
Une infection nosocomiale peut être :

EXOGENE : IN provoquée par des Micro-


organismes provenant d'un environnement
contaminé.

ENDOGENE : par des Germes hébergés par


le patient.

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Quatre modes de transmission exogène

Il peut être direct de la source au patient, ou


Contact indirect par l’intermédiaire d’un “support” (mains,
objets,..).

Gouttelette Les sécrétions du rhino-pharynx ou du tractus


s respiratoire.

Voie Les microorganismes sur support de poussière


aérienne ou de cellules squameuses.

Dispositifs Produits biologiques, aliments, nécessité de


multiplication des micro-organismes sur le
médicaux support pour que le risque de transmission existe.

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Cinq types d’erreur à éviter +++++

1. Hygiène des mains


défectueuse
2. Désinfection insuffisante
3. Asepsie insuffisante
4. Stérilisation inefficace
5. Antibiothérapie aveugle.

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Causes fondamentales des
infections nosocomiales

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Les causes IN (1)
1. Absence et/ou insuffisance de formation
aux pratiques de base de la lutte contre les
infections.

2. Absence d’infrastructure de lutte contre les


infections et/ou insuffisance des pratiques de lutte
(procédures).

3. Insuffisance des installations et des


techniques pour l’hygiène des mains.

4. Absence de précautions et de procédures


d’isolement

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Lavage des mains

Élément primordial de lutte contre les IN

Lavage vient en complément de l’hygiène du


personnel:
◦ hygiène corporelle : rôle d ’exemple
◦ tenue vestimentaire : intérêt des manches courtes
Lavage simple, mais aussi solution hydro
alcoolique
POLITIQUE ZERO BIJOU
Quelques moyens
de lutte contre les IN

Dr RACHIDI Lahsen 27
Matériel nécessaire pour les
précautions standards (1 )
Equipements (distributeurs de savon
…);
Consommables pour hygiène des
mains;
Gants propres, surblouses, masques
et lunettes de protection;
Collecteurs d’aiguilles et de matériels
tranchants jetables.

Dr RACHIDI Lahsen 28
Produits nécessaires pour nettoyage et
désinfection des surfaces souillées et
matériels réutilisables;
❑ Sacs solides en plastique pour linge souillé;
❑ Conteneurs pour transport de prélèvements
biologiques;
❑ Antiseptiques en cas de piqûres ou coupures
cutanées.
Bénéficiaires : Personnels hospitaliers,
patients /visiteurs et l’Environnement.

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La propreté de l’environnement
▪ Etablir des politiques et procédures pour éviter
la contamination des aliments et de l’eau.
▪ Etablir un plan de nettoyage régulier des locaux
de l’hôpital avec des désinfectants approprié (les
services, les salles d’opération et la buanderie).
▪ Eliminer les déchets en toute sécurité
▪ Les aiguilles et seringues doivent être incinérées
▪ Les autres déchets infectieux peuvent être incinérés
ou autoclavés et mis endécharge
▪ Mettre le linge sale en sacs et l’isoler du circuit
normal de l’hôpital

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Nettoyage, désinfection et stérilisation (1)

❑ Tous les objets à désinfecter ou stériliser doivent


d’abord être soigneusement nettoyés .
❑ Pour les articles réutilisables , le contrôle
qualité est indispensable.

❖ Contrôler et enregistrer les paramètres de


stérilisation (temps, température et pression).

❖ Des indicateurs biologiques doivent être utilisés


pour s’assurer de la stérilisation.

❖ Des indicateurs chimiques sont nécessaires pour la


stérilisation chimique.

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Nettoyage, désinfection et stérilisation des
instruments et fournitures (2)
❑ Les articles stérilisés doivent être stockés dans
des endroits propres et fermés .

❑ Les articles ou dispositifs destinés à un usage


unique ne doivent pas être traités en vue
d’une réutilisation (par exemples seringues et
aiguilles jetables).

❑ Utiliser si possible la stérilisation par la vapeur.

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Précautions concernant les aliments et l’eau

▪ La contamination des aliments et de l’eau est


fréquente dans les hôpitaux.

▪ Une cuisson insuffisante peut conduire à la


prolifération de bactéries pathogènes.

▪ Les personnes chargées de la manipulation des


aliments peuvent contracter une maladie
infectieuse ou parasitaire.

▪ Des politiques et procédures visant à empêcher la


contamination des aliments et de l’eau sont
nécessaires.

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Maîtriser les contaminations
Assurance
qualité • •••••••••••••••••••••••••••
•• • • • • • • •
• De •
• •
Des soignants •
l’environnement •
CLIN
• air, eau •
précautions •
• surfaces, linge
standard • aliments, déchets Surveillan •
• ce •
• •
• de l’I.N. •
Des soignés • Des dispositifs Eléments •

asepsie • médicaux pour •
antisepsie •
• nettoyage la •
isolement •
antibioprophylaxie • désinfection, stérilisation Boucle de
prévention• • • •
• usage unique •
rétroaction •

Sécurité des
INFORMATION FORMATION EVALUATION
soins
Responsabilités dans
le domaine des IN

35
Les Responsabilités
La prévention des infections
nosocomiales est la
responsabilité de tous les
prestataires des services de santé
(les gestionnaires, le personnel
soignant, le personnel de soutien
et le personnel en formation).

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Rôle du directeur de l’hôpital

Le Directeur doit jouer un rôle de leadership par son


soutien au programme de lutte contre les infections
nosocomiales.
Il assure la mise en place d’un comité
multidisciplinaire de lutte contre les infections
nosocomiales, met à sa disposition les ressources
appropriées pour qu’il soit en mesure de surveiller
ces infections et d’appliquer les méthodes de
prévention les plus appropriées.
Il veille à la formation et à la mobilisation de toutes
les catégories de personnel intervenant dans le
domaine de l’hygiène hospitalière.

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Rôle du médecin
Le médecin participe à la
prévention et au contrôle des
infections nosocomiales en
réduisant au maximum les
risques d’acquisition de ces
infections, lors des différentes
prestations de soins en
respectant les procédures de
bonnes pratiques.
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Rôle du personnel infirmier
Le personnel infirmier est chargé
de mettre en œuvre les pratiques
de soins empêchant la survenue
et la propagation des infections.
Il doit observer les pratiques
appropriées pour tous les
patients pendant toute la durée
de leur séjour à l’hôpital.
39
Rôle du responsable de laboratoire

Le responsable du labo. doit


établir des relations avec les
services cliniques afin de
valoriser les bonnes pratiques.
Il s’assure que les analyses
effectuées au laboratoire
obéissent aux normes en vigueur.

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Rôle du pharmacien
Le pharmacien participe à l’élaboration et
au suivi de la politique de la gestion des
antibiotiques et des antiseptiques au sein
de l’hôpital.
Il joue un rôle actif dans la stérilisation et
dans le choix des dispositifs médicaux.
La stérilisation doit être de préférence
centralisée et un personnel formé en la
matière doit assurer sa gestion.

Dr RACHIDI Lahsen 41
Rôle du responsable de la
restauration

Le responsable de la cuisine doit


être bien informé des mesures de
sécurité concernant
l’alimentation, le stockage, la
préparation des produits
alimentaires et l’utilisation des
équipements.
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Rôle du responsable de la
blanchisserie
Le personnel en fonction à la
blanchisserie est chargé de la
l’application des procédures de
collecte et de transport du linge
sale et de la détermination des
conditions de lavage de chaque
type de linge.

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Rôle du responsable de nettoyage
Le personnel chargé de l’entretien des
locaux est responsable de nettoyage
régulier de toutes les surfaces et du
maintien des services de l’hôpital à un
niveau élevé d’hygiène.
En collaboration avec le CLIN, il établit le
classement des différentes parties de
l’hôpital, selon les besoins de nettoyage et
développe les techniques appropriées de
nettoyage pour chaque aire en s’assurant
que ces pratiques sont bien suivies.
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Comité de lutte contre les
infections nosocomiales

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Attributions/mission, organisation et
modalités de fonctionnement (Art.21 du RIH)
(1)
Le Comité de lutte contre les IN a pour
mission:
❖ De proposer le programme d’action de lutte
contre les IN;
❖ De proposer des mécanismes de
coordination des actions menées dans les
services hospitaliers en matière de lutte
contre les IN;
❖ De participer à la formation des
professionnels de santé en matière d’hygiène
hospitalière de lutte contre les IN;

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Attributions/mission, organisation et
modalités de fonctionnement(2)
❖ De proposer un dispositif de surveillance des
IN;
❖ De promouvoir l’application des
recommandations de bonnes pratiques en
matière d’hygiène hospitalière;
❖ D’évaluer périodiquement les actions de lutte
contre les IN;
❖ D’organiser des campagnes de sensibilisation
et d’information au profil des usagers de
l’Hôpital.

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Attributions/mission, organisation et
modalités de fonctionnement (3)

❖ Le Comité est chargé d’établir un rapport


périodique de situation sur la lutte contre
les IN et veiller à sa diffusion;
❖ Il est consulter par le Directeur de l’hôpital
sur toute question se rapportant à l’hygiène
hospitalière;
❖ Le Comité se réunit à l’initiative de son
président, au moins une fois/trimestre et
chaque fois que de besoin;
❖ Son sécretariat est assuré par le Chef du
pôle des affaires médicales.

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Objectifs de la stratégie CLIN
❖ Objectif général :
diminuer les IN et leurs coûts

❖ Objectifs intermédiaires :
+ faire de CLIN est une priorité du
système de santé.
+ améliorer les pratiques.
+ rechercher l’amélioration continue de la
qualité.
+ veillez à la formation des professionnels
de santé.
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Composition du CLIN( Art.19
RIH)
Le comité de lutte contre les IN comprend :

❖ Le Directeur de l’Hôpital;
❖ Les chefs des Pôles;
❖ Le Président du Conseil des Médecins,
Chirurgiens, Dentistes et Pharmaciens
(CMDP);
❖ Les responsables des structures médico-
techniques suivantes :
▪ Le Laboratoire
▪ La Pharmacie Hospitalière

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Composition du CLIN( Art.19 RIH)-
suite
❖ L’Epidémiologiste (quand il existe);
❖ Un Ingénieur Biomédical;
❖ Le représentant de l’Equipe opérationnelle
de l’hygiène.
❖ Le président du Comité est désigné par et
parmi les membres du dit Comité;
❖ Le Comité peut faire appel à toutes
personne dont il juge la participation utile à
ses travaux.
❖ Un médecin de chacune des spécialités
disponibles à l’hôpital .

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Conclusion
La bonne pratique de l'hygiène et la gestion
du risque ne peut pas se faire que par un
personnel formé et informé sur les niveaux
du risque infectieux et sur les procédures
adaptées à chaque situation de soin.
Il faudrait mettre les moyens nécessaires
pour la réussite du CLIN.
Il faudrait organiser des visites de
Benchmark aux hôpitaux où le CLIN
fonctionnel.

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