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UNIVERSITE FARHAT ABBAS

FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE
Pr Boukharouba. H

MALADIES PROFESSIONNELLES DU CHIRURGIEN DENTISTE

PLAN DU COURS

I- Introduction
II- Risques de transmission de maladies infectieuses au chirurgien dentiste

II.A. Germes en cause et leur mode de transmission


1. Germes présents au niveau oro-pharyngé
2. Transmission par voie aérienne et parentérale
II.B. Pouvoir pathogène des germes menaçant le praticien
1. Tuberculose pulmonaire
2. Grippe
3. Infections herpétiques
4. Hépatites virales
4.1 Hépatite B 1
4.2 Hépatite C
5. SIDA
II.C. Mesures prophylactiques

1. Hygiène et stérilisation
2. Précautions opératoires
3. Vaccins
III Les problèmes rachidiens du Chirurgien Dentiste

IV Problèmes sonores résultant de l'exercice de l'odontologiste

V Risques d'intoxication et d'allergie en pratique odontologique

V.A. Intoxication professionnelle


V.B. Lésions allergiques professionnelles

VI Radioprotection en Chirurgie Dentaire


I- Introduction
Comme tous les personnels de santé, le Chirurgien Dentaire et l'assistante sont exposés à de nombreux
risques qui engendrent des maladies professionnelles.Une maladie professionnelle résulte de l’exposition à
un risque, auquel est exposée une personne à son poste de travail.

II- Risques de transmission de maladies infectieuses au chirurgien dentiste


II.A. Germes en cause et leur mode de transmission
1. Germes présents au niveau oro-pharyngé
• Dans le premier, sont réunies les flores
commensales orales et rhinopharyngées des patients
sains, qui ne constituent aucune menace pour le
personnel soignant.
• Le second groupe comporte des germes pathogènes,
mais fréquents, comme les bactéries pyogènes
(Staphylocoques aureus, Streptocoques pyogènes), les
virus respiratoires, les virus des maladies de l'enfance,
ainsi que les Candida Albicans.
• Le troisième groupe, est constitué de germes
pathogènes portés par des patients malades et qui
représentent un risque professionnel majeur pour le
personnel soignant. Il s'agit de la tuberculose, de la
grippe, des infections à herpès virus, des hépatites A,
B et C et du Sida.
Les germes susceptibles d'être transmis par les
patients peuvent être séparés en trois groupes :

2. Transmission par voie aérienne et parentérale


• Contamination par voie aérienne directe, favorisée par l'extrême promiscuité du contamineur et du
contaminé au cours des soins dentaires.
• Contamination par voie parentérale peut être directe par contact entre le sang ou la salive infectée et une
coupure même minime au niveau des mains du praticien.
La transmission peut être indirecte par le biais d'un instrument ou d'une aiguille souillée par le sang ou la
salive.

II.B. Pouvoir pathogène des germes menaçant le praticien


1. Tuberculose pulmonaire
Les mycobactéries responsables sont bacilles de d'Intradermoréaction (IDR) à la tuberculine, afin
Koch et la contagiosité disparaît en 2 à 4 de pratiquer si nécessaire un rappel vaccinal.
semaines, à condition d'associer les
antituberculeux et les prescrire pendant au moins
9 mois.
Pour le chirurgien dentiste, la meilleure
prophylaxie est vaccinale.
Il est recommandé aux praticiens de contrôler leur
état d'immunité antituberculeuse par le test
2.La Grippe
Le Chirurgien Dentiste et son personnel font partie des groupes exposés, pour lesquels la vaccination est
recommandée.
3. Infections herpétiques
Les herpès virus humains 1 et plus rarement 2,
peuvent être accidentellement transmis au
praticien. Communément appelés Herpes Simplex
I et II. Le type I est plus fréquent dans les
éruptions labiales et le type II, dans les éruptions
génitales.
Les praticiens ne peuvent se protéger qu'en
appliquant rigoureusement les mesures habituelles
d'hygiène et de prévention, en évitant de traiter
des patients présentant une lésion herpétique
manifeste.
4. Hépatites virales
Les hépatites virales peuvent être provoquées par le virus de l'hépatite A (HAv), de l'hépatite B (HBv), de
l'hépatite C (HCv).Tous ces virus peuvent donner les mêmes symptômes cliniques, mais les hépatites dues
aux HAv ont une évolution favorable.Ce virus étant transmissible par voie oro fécale, il ne fait pas partie des
risques professionnels.
1 Hépatite B1

Les 3 modes de transmission principaux sont :


• La transmission percutanée (l'exposition
accidentelle professionnelle au sang, les
transfusions sanguines ou des dérivés sanguins,
toxicomanie intraveineuse).
• La transmission sexuelle.
• La transmission verticale de la mère à l'enfant.

2 Hépatite C
les trois modes de transmissions sont:
• Patients contaminés par transfusion sanguine avant 1990,
• Les patients toxicomanes contaminés par échange de matériel souillés,
• Transmission sexuelle, familiale ou materno-fœtale.
Chez le personnel soignant et au cabinet dentaire, la contamination par voie parentérale est nosocomiale
(accident implique les instruments piquants ou tranchants)
En cas de contamination accidentelle par l'HBv, les immunoglobulines spécifiques anti-HBs sont efficaces,
si elles sont injectées, le plus rapidement possible par voie intramusculaire.
Mais le meilleur moyen de protection contre l’hépatite reste la prévention (les groupes à risque repose sur
le vaccin inactivé, qui est efficace a 94%, après 3 injections à un mois d'intervalle, suivies d'un rappel un an
après, puis tous les 5 ans.
Le Chirurgien Dentiste et son personnel sont particulièrement exposés car il suffit de 5-10 ml de sang
contaminé pour transmettre le virus, par piqûre ou blessure, ou par contact avec une plaie minime des mains.

5. SIDA : Syndrome d'Immun-Déficience-Acquise


Ce fléau a pour origine le virus VIH 1, responsable de la majorité des cas dans le monde et plus rarement le
VIH 2, surtout présent en Afrique de l'Ouest.
Les risques de contamination par le SIDA existent au cabinet dentaire. Ils sont faibles ou nuls, si les règles
fondamentales d'hygiène sont respectées. Le VIH est présent dans le sang des malades infectés, mais aussi
sécrétés dans les fluides corporels comme le sperme, la salive, le lait et les larmes.
Les deux modes de transmission sont :
• La voie sexuelle
• Et la voie parentérale.
La première mesure préventive doit être une attitude d'hygiène générale.
Pour chaque patient, il faut établir une anamnèse discrète portant sur les facteurs de risques associés au
SIDA.Il faut éviter tout risque de contamination par désinfection parfaite du matériel et des surfaces de
travail.
Le virus peut être inactivé par les procédés chimiques ou physiques:
• Glutaraldéhyde à 0.01% pendant une heure,
• Eau de Javel à 0.1%, pendant une heure,
• Ethanol à concentration supérieure à 20% pendant 10 minutes,
• Incubation à 50°C pendant 30 minutes. L'incubation à 56°C pendant 15 minutes ne neutralise que 95% de
l'activité virale,
• Rayons Gamma à partir de 200 rad seulement,
• Rayons UV à partir de 5000 J/m3, cette dose est supérieure à celle employée pour stériliser les instruments,
le HIV est résistant aux radiations et il faut mettre une solution désinfectante dans la cuve à UV.

II.C. Mesures prophylactiques


Des mesures prophylactiques doivent être appliquées, quotidiennement au cabinet dentaire, afin de
minimiser tous les risques infectieux, pour le personnel comme pour son entourage et pour les patients.
Ces mesures consistent à :
• Appliquer les règles d'hygiène et de stérilisation,
• Dépister les patients à risque,
• Prendre des précautions opératoires rigoureuses,
• Faire vacciner tout le personnel soignant.
1. Hygiène et stérilisation
Un cabinet dentaire doit être conçu et entretenu
comme un bloc chirurgical avec nettoyage (détergent)
etdésinfection (eau de Javel) biquotidiens des sols et
des surfaces.
La décontamination du cabinet et notamment du
fauteuil et du scialytique avec de l'eau de Javel est
impérative après le passage de malades reconnus
suspects.
Les mains du praticien et de l'assistante doivent être
savonnées entre chaque patient. Il faut préférer les
savons liquides, les robinets à pédale et les serviettes
en papier.
Le praticien doit désormais prendre l'habitude de
porter des gants stériles, qu'il changera après chaque
malade.Les instruments non jetables sont désinfectés,
nettoyés et stérilisés.
Dans le cas de patient suspect, les instruments à usage
unique seront utilisés.

2. Précautions opératoires
Quelque soient le patient et l'acte pratiqué, le
Chirurgien Dentiste doit non seulement porter un
masque, des gants et des lunettes, mais il est plus
souhaitable pour lui et son entourage qu'il utilise
au cabinet des tenues opératoires complètes, avec
pantalons, blouses et chaussures.
Pour limiter le risque de piqûre, ou de blessure,
accidentelle, les instruments seront toujours
orientés dans le même sens sur les plateaux.
Les aiguilles de seringues, d'anesthésie, et des fils
de suture ainsi que les bistouris seront
systématiquement replacés dans leur
conditionnement d'origine après usage.

3. Vaccins
Il est recommandé de vacciner le Chirurgien Dentiste et son personnel, contre la grippe, l'hépatite et la
tuberculose si les tests à la tuberculine sont négatifs.

III Les problèmes rachidiens du Chirurgien Dentiste


Les conditions de travail des Chirurgiens Dentistes engendrent des problèmes vertébraux bien particuliers.
Ces troubles surviennent avec une fréquence importante.
De tels problèmes peuvent être évités par des mesures prophylactiques précises qui devraient être mises en
œuvre dés le début des études dentaires.
Les syndromes douloureux typiques sont :
• Le syndrome cou-colonne vertébrale,
• Migraine cervicale,
• Névralgie occipitale,
• Syndrome de la colonne lombaire.
Les mesures préventives sont :
• Il faut autant que possible travailler assis et prévenir la fatigue des membres inférieurs et du bassin,
• Il faut limiter autant que possible la rotation et l'inclinaison latérale de la colonne vertébrale. On se
penchera le moins possible vers l'avant,
• Il faut limiter le nombre de mouvements de la tête,
• Il faut garder les coudes aussi prés que possible du corps,
• Il est nécessaire de surveiller et d'entretenir notre colonne vertébrale par l'activité sportive.
La prévention de l'accentuation des pathologies rachidiennes en phase infraclinique, est assurée également
par l'activité sportive.

IV Problèmes sonores résultant de l'exercice de l'odontologiste


Il existe un risque auditif aux aspects multiples liés à l'exercice de la profession.
Les nuisances sonores sont engendrées par le matériel utilisé à savoir, aspiration chirurgicale, vibreur à
amalgame et à plâtre, compresseur, détartreur a ultrasons et turbine à air.

V Risques d'intoxication et d'allergie en pratique odontologique


La manipulation de nombreux produits peut entraîner des états pathologiques qu'il est important de connaître
car une prévention efficace doit être entreprise.

V.A. Intoxication professionnelle

• L'hydrargyrisme est l'un des 7 métaux connu et susceptible d'entraîner une intoxication, Le mercure et ses
sels ont été utilisés dans de multiples thérapeutiques.
Les recommandations de l'Américan Dental Association (A.D.A.) sont :
• Utilisation de récipients étanches, placés dans un endroit frais et ventilé,
• Manipuler l'amalgame "à minima",
• Ventilation des locaux de travail,
• Proscrire l'utilisation de moquettes ou tapis.
V.B. Lésions allergiques professionnelles

L'eczéma allergique cutané est un risque local fréquent.


La prévention impose la mise en place de crème protectrice, de gants et une technique de lavage des mains
correcte:
• Choix du savon.
• Température de l'eau de rinçage,
• Serviette à usage unique.

VI Radioprotection en Chirurgie Dentaire


Les dangers sont minimes, les précautions sont les
suivantes :
• Port du tablier plombé.
• Position de l'opératoire doit se situer dans un
angle compris entre 90 et 135° par rapport au
faisceau primaire.

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