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INTRODUCTION
Les progrès remarquables accomplis dans le domaine des Dispositifs Médicaux
(DM) ont permis de réaliser des interventions chirurgicales de pointe (OMS,
2012). Toutefois, ce progrès a favorisé la survenue des infections telles que les
Infections du Site Opératoire (ISO) et les Infections Associées aux Soins (IAS).
En Europe précisément en France, la prévalence des infections associées aux
soins (IAS) réalisée sur les infections du site opératoire (ISO) étaient classées au
3ème rang des IAS (Gabriel BIRGAND, 2014) et 5% des patients qui
séjournent à l’hôpital contractent une infection. (Aurélie BROS, 2016)
Les Infections du Site Opératoire sont dues à des bactéries qui s’introduisent au
cours des incisions faites pendant les interventions. Chaque année, elles
menacent la vie des millions de patients et contribuent à la propagation des
résistances aux antibiotiques. Les Bonnes Pratiques de Pharmacie Hospitalière
(BPPH, 2001) soulignent que la " qualité de la préparation des dispositifs
médicaux stériles dépend, dans une grande mesure, de la compétence, de la
formation et du comportement du personnel impliqué dans ces opérations ". Par
conséquent, le personnel devrait suivre une formation initiale lors de son arrivée
dans un service de stérilisation ou depuis peu, peut être avoir faire une formation
d’occuper le poste de personnel en charge du traitement des dispositifs
médicaux réutilisable.
Ce constat justifie notre centre d’intérêt sur le thème : << connaissance,
aptitude et pratique du personnel en charge de la gestion des dispositifs
médicaux réutilisable : cas du CHU de Treichville >>.
4. La connaissance
Idée, notion qu’on a de quelque chose, de quelqu’un ; le fait de connaitre.
(Dictionnaire français)
5. L’Aptitude
Capacité acquise et reconnue (Dictionnaire français le Robert)
6. La pratique
Manière concrète d’exercer une activité (Dictionnaire français le Robert)
7. HYGIÈNE HOSPITALIÈRE
Discipline ayant pour objet la prévention des maladies infectieuses à l'hôpital et
dans les établissements de soins. L'hygiène hospitalière fait partie intégrante de
l'activité et de la qualité des soins des hôpitaux. Elle englobe, en tant que
discipline médicale, les concepts de : la lutte contre les infections nosocomiales,
l’antisepsie, et la stérilisation dont l’objectif s’oriente vers la prévention.
(Comité éditorial pédagogique de l'UVMAF Université Médicale Virtuelle
Francophone, 2011)
8. LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Une infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite d’une
hospitalisation de 48 heures et si elle était absente, ni en incubation au moment
de l’admission à l’hôpital. Pour les infections du site opératoire, on considère
comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant
l'intervention, ou, s'il y a mise en place d'une prothèse ou d'un implant, dans
l'année qui suit l’intervention. L’infection nosocomiale concerne aussi bien le
malade, le visiteur que le personnel de santé du fait de son activité. (Centre de
coordination de la lutte contre les infections nosocomiales sud-est, 2004)
9. LES ACCIDENTS AVEC EXPOSITIONS AU SANG (AES)
On appelle Accident d’Exposition au Sang (AES), tout contact percutané (par
piqure ou coupure avec une aiguille, une lame de bistouri ou tout objet
vulnérant), ou tout contact cutanéomuqueux par projection sur une peau lésée ou
sur une muqueuse avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang ou
potentiellement contaminant. C’est donc un contact accidentel avec du sang ou
un liquide biologique contenant du sang (exemple : liquide amniotique teinte de
sang, etc.).
Lors d’un AES, différents agents infectieux peuvent être transmis (Tableau I).
Toutefois, bien que de nombreux pathogènes puissent être transmis, les virus
induisant un portage chronique en cas d’infection dominent le risque et
justifient, à eux seuls, les mesures de prévention et de prophylaxie post-
exposition. Il s’agit des virus VIH, VHB et VHC.
Tableau I : Liste non exhaustive des pathogènes responsables d’infections post-
AES documentés chez des soignants et des personnels de laboratoire (d’après
Tarantola A. et al.)
Virus Bactéries Parasites
Rétrovirus : • Streptococcus A • Plasmodium
• Virus de • Hémolytique (falciparum,
L’Immunodéficience Humaine • Staphylococcus aureus vivax,
(VIH) • Brucella spp malariae)
• HTLV • Corynebacterium • Toxoplasma
Virus des hépatites virales : diphteriae gondii
• A, B, C, D, G • Leptospira • Trypanosoma
Virus des fièvres hémorragiques icterohaemorragiae spp
(FH) : • Mycobacterium leprae • Leishmania
• Virus de la fièvre jaune • Mycobacterium spp
• Virus de la Dengue tuberculosis
• Virus Ebola • Neisseria gonorrhoeae
• Virus de la Fièvre de Lassa… • Pasteurella multocida
Herpès virus : • Salmonella typhi
• Virus varicelle - zona
Autres :
• Virus de la fièvre de la vallée du
Rift
Pour limiter le risque d’AES, les recommandations suivantes doivent être
appliquées :
- ne pas recapuchonner les aiguilles ;
- éliminer systématiquement les piquants tranchants dans des conteneurs
prévus à cet effet et placés à proximité lors des gestes invasifs ;
- porter des gants en cas de risque de contact avec le sang.
10. DÉSINFECTION
Opération au résultat momentané permettant de limiter ou de tuer les micro-
organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes
contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est
limité au micro-organisme présent au moment de l’opération (AFNOR NF T 72-
101). Nous distinguons :
- la désinfection de faible niveau pour les bactéries végétatives, certains
champignons et certains virus à enveloppe. (Institut National de Santé
Publique du Québec, 2014) ;
- la désinfection de haut niveau pour les tous les microorganismes
(bactéries végétatives, les mycobactéries, les champignons, les virus et les
spores. (Institut National de Santé Publique du Québec, 2014) ;
- la désinfection de niveau intermédiaire pour les bactéries végétatives, la
plupart des virus et la plupart des champignons. (Institut National de
Santé Publique du Québec, 2014).
11. DÉSINFECTANT
Un désinfectant est un produit contenant au moins un principe actif doué de
propriétés anti-microbiennes et dont l’activité est déterminée par un système
normatif reconnu. Ce produit doit satisfaire aux normes de base de bactéricides
(NF EN 1040), et peut en outre, présenter des caractéristiques supplémentaires :
fongicides (NF EN 1275), virucide (NF T 72-180), sporicide (NF T 72-230 ou
NF T 72-231).
12. PRÉ-DÉSINFECTION
Opération utilisant un produit détergent contenant au moins un principe actif
reconnu pour ses propriétés bactéricides, fongicides, sporicides ou virucide
c’est-à-dire un produit détergent-désinfectant. La pré-désinfection constitue une
étape préalable à la désinfection ou à la stérilisation. (OMS, 2012)
13. STÉRILISATION
La stérilisation est une méthode permettant de détruire divers micro-organismes
(bactéries, virus, champignons, parasites) présents sur un support matériel
(milieu inerte). Elle est indiquée pour tout le matériel médical et chirurgical
devant être utilisé ou réutilisé dans des conditions d'asepsie stricte : compresses,
mèches, matériel servant à l'injection de médicaments, à l'incision de la peau,
etc… Le résultat de cette opération étant l’état de stérilité répond à la norme
AFNOR NF T 72-101. La stérilisation se distingue de la désinfection (pour les
objets) et de l'antisepsie (pour la peau) par son caractère plus poussé : après la
stérilisation, la probabilité de trouver un objet demeuré non stérile doit être de 1
pour 1 million. Une fois qu'un objet a été stérilisé, il est dit aseptique, ou stérile.
(OMS, 2012)
Instrumentation en polymère :
Accessoires d’équipements lames de bistouris, pinces,
DM biomédicaux faisant l’objet d’une sondes d’aspiration…
Stériles stérilisation : blocs patients, Consommables de soins:
tuyaux de respirateurs… seringues, cathéters, aiguilles,
Instrumentation métallique: lames compresses Implants actifs ou
de bistouris, pinces, trocarts passifs: stimulateurs cardiaques,
prothèses de hanche
Les produits utilisés à cet effet sont les détergents-désinfectants. Nous pouvons
citer par exemple : Hexanios G+RR et BomixR
Procédé :
- Immédiatement après utilisation ;
- Et par trempage dans le bain détergent-désinfectant pendant au moins 20
minutes ;
2. NETTOYAGE
Le nettoyage est une étape indispensable avant le conditionnement. Il a pour but
d’éliminer les salissures, de réduire le nombre de microbes présent sur le
matériel médical par l’action physico-chimique d’un produit tel un détergent ou
désinfectant, conjuguée à une action mécanique tout en respectant le temps de
contact afin d’obtenir un dispositif fonctionnel et propre. Il est compatible avec
le dispositif médical et ne doit pas le détériorer.
Procédé :
- Immédiatement après la pré-désinfection ;
- Action chimique et mécanique ; (Machine (laveur), Ultrason) ;
- Manuel (brossage, écouvillonnage)
3. RINÇAGE
Le rinçage est l’action de nettoyer à grande eau le matériel dans l’objectif
d’éliminer les matières premières organiques et les traces de détergent et
d’éviter les interactions chimiques entre les produits détergents et désinfectants.
Le rinçage se fait à partir de l’eau du réseau.
Procédé :
- Systématique ;
- Après le nettoyage et
- Avant la désinfection ;
- Séchage si stérilisation
4. SÉCHAGE
Après le nettoyage et le rinçage, le dispositif médical doit être séché puisque les
micro-organismes se reproduisent rapidement dans l'eau. Le séchage permet
donc d’éviter la multiplication microbienne ce qui va optimiser l’efficacité d’une
stérilisation ultérieure. Le séchage est réalisé avec un support propre absorbant
non tissé ou avec un champ propre non pelucheux. Pour terminer le séchage, on
peut utiliser un jet d'air médical appelé encore soufflette. En revanche, pour les
tuyaux ou le matériel d'anesthésie, une armoire séchante peut être utile.
Procédé :
- Avant le conditionnement pour la stérilisation ;
- Et avant le stockage pour la désinfection
- Armoires chauffantes ;
- Air de qualité médicale (« soufflettes ») ;
- Chiffon sec, non pelucheux, propre voire stérile selon le niveau de
désinfection pratiqué ;
5. CONDITIONNEMENT
Le matériel à stériliser doit être conditionné de manière à garantir la stérilité
jusqu’au moment de l’emploi. (Institut National de Santé Publique du
Québec, 2014). Le conditionnement permet donc de protéger les dispositifs
médicaux propres afin d’éviter toute nouvelle contamination. Le terme de
conditionnement s’applique également aux emballages (sachets pelables,
d’enveloppes en papier de stérilisation et de conteneurs…) qui servent à
protéger l’état stérile. Dans tous les cas, la qualité et l’intégrité de l’emballage
sont les critères essentiels.
Quel que soit le type de matériau ou de système utilisé pour emballer, celui-ci
doit
• Permettre la pénétration et l’évacuation de l’agent stérilisant ;
• Constituer une barrière pour les micro-organismes, les poussières et la
vermine ;
• Rester stable dans les conditions de stérilisation ;
• Être assez robuste pour résister à la manutention normale ;
• Permettre de retirer les DM stérilisés dans de bonnes conditions d’asepsie.
(Institut National de Santé Publique du Québec, 2014)
6.1.1. Principe
Le matériel à stériliser est exposé à l’action de la vapeur d’eau saturée sous
pression à une température et durant un temps de contact déterminés. Le
transfert d’énergie vers le matériel à stériliser se réalise par condensation de la
vapeur saturée. Le procédé à la vapeur sous pression repose sur un équilibre
thermodynamique entre la pression et la température, qui doit être maintenu
durant les différentes phases du processus de stérilisation et qui n’est atteint que
dans des conditions où la vapeur d’eau est en saturation (voir tableau…).
(Conseil Supérieur d’Hygiène, 2006)
Evacuation de l’air
Après une phase de préchauffage, l’évacuation de l’air est une condition
essentielle à la réussite de la stérilisation. Si l’air n’a pas été complètement
éliminé, l’équilibre thermodynamique température/pression de vapeur saturée
est faussé et peut rendre inefficientes et non fiables l’application des valeurs
guides température/temps de contact. Dans ce cas, la stérilité du matériel ne peut
être garantie. C’est pourquoi l’air doit avoir été évacué le plus complètement
possible de la chambre du stérilisateur, par un vide unique avant l’introduction
de la vapeur ou, mieux, par des vides successifs (vide fractionné).
Valeurs guides
Après évacuation complète de l’air, la montée en pression de la vapeur saturée
permet, après une période d’équilibrage, d’atteindre dans la chambre les valeurs
guides préétablies de température et de pression et au matériel d’atteindre la
température prescrite. Une fois cet équilibre atteint, débute la phase de
stérilisation proprement dite durant laquelle le temps de stérilisation, appelé
aussi temps de contact, est fixé respectivement :
- à 20 min à une température de 121 °C, ce qui correspond à une
surpression en vapeur saturée de 100 kPa (soit 1 bar) ;
- à 5 minutes à une température de 134 °C, ce qui correspond à une
surpression de vapeur saturée de 200 kPa (soit 2 bar).
Le test de Bowie-Dick
Il permet de s’assurer que la vapeur de l’enceinte est pure (sans air) et que la
relation pression-température est exacte. Le test de Bowie-Dick n’est pas un
test de stérilité. Les tests actuellement utilisé sont des tests prêts à l’emploi sous
forme de feuilles. Le test est mis en place dans le stérilisateur et de préférence à
l’endroit de la vidange, ou près de la porte. Le stérilisateur ne doit contenir
aucun autre matériel. Le témoin est retiré du stérilisateur après un cycle spécial
Bowie-Dick. Le test est dit satisfaisant lorsque e virage est homogène ; si le
centre du ruban est plus pâle que la périphérie, c’est que nous sommes en
présence d’une poche d’air. Le fonctionnement du stérilisateur doit être remis en
cause chaque fois qu’il y a présence d’une poche d’air.
Le processus de traitement des DRM thermorésistant est établit comme suit :
OBJECTIFS ÉTAPE MÉTHODE
Rinçage
-Faciliter le nettoyage
-Abaisser le niveau -Immersion dans une solution
Pré- impérativement détergente,
d’activité microbienne
désinfection éventuellement bactéricide, ne contenant
-Protéger le personnel et
l’environnement pas d’aldéhyde
Protéger le matériel
désinfecté de la
contamination
-Sur un rayonnage ajouté dans un local
Stockage spécifique ou
-Dans un placard propre et fermé
Figure 4 : Différentes étapes d’une procédure de désinfection: (Guide de
bonnes pratiques de désinfection de Dispositifs Médicaux, 1998)
7. TRAÇABILITE-STOCKAGE
7.1. Traçabilité
Chacune des étapes de traitement doit faire l’objet d’une traçabilité : (C. CLIN
Sud-Est, 2004)
- Pré-désinfection ;
- Nettoyage ;
- Désinfection ;
- Stérilisation.
La traçabilité permet de retrouver quel matériel a été traité, comment, par qui
cela a été fait et quand. Il est bon de noter que la traçabilité par instrument n’est
pas réalisable en pratique. Ce sont les procédés et les ensembles cohérents
d’instruments (conteneurs) qui doivent être tracés.
Ainsi, le dossier de libération des charges stérilisées doit contenir :
- Le contenu détaillé de la charge (nature, provenance) ;
- Les fiches attestant de la pré-désinfection et du nettoyage ;
- Le résultat des contrôles (Bowie-Dick, diagramme d’enregistrement,
éventuellement les indicateurs physico-chimiques) ;
- L’étiquette apposée sur chacune des unités stérilisées constituant la
charge (lot) de stérilisation.
7.2. Stockage
Le stockage s’effectue dans des conditions de température et d’humidité
adaptées, à l’abri de la lumière solaire directe et de contaminations de toutes
natures.
Objectif :
- Permettre la conservation de l’intégrité du matériel ;
- Empêcher la récontamination du matériel désinfecté.
Techniques :
- Dans un contenant protégeant de la contamination de l’environnement, sur
un rayonnage ajouré ;
- Placard propre, fermé, et également entretenu.