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IATROGENIE

Risques infectieux et prévention


des accidents exposant au sang
et aux liquides biologiques
Dominique Abiteboula,b,*, Gérard Pellissiera, William Tosinia, Elisabeth Bouveta,c

RÉSUMÉ SUMMARY
Les professionnels de soins et les personnels de laboratoire sont exposés à Accidental blood exposure : infectious risks and
des risques infectieux variables selon l’activité. Les germes potentiellement prevention
transmissibles à l’occasion d’un accident exposant au sang (AES) y sont Hospital and laboratory staff are exposed to a variety
nombreux, même si dominent les trois virus VIH, VHC et VHB. of pathogenic microorganisms. Accidental parenteral
L’activité de prélèvement est particulièrement à risque. Les données dis- inoculation is a leading cause of infection in these
ponibles concernent essentiellement les établissements de santé. Une settings, and hepatitis viruses and HIV are the
étude a cependant été conduite en laboratoires de biologie médicale pour bloodborne pathogens of greatest concern.
évaluer l’activité de prélèvement, connaître les matériels utilisés pour ce Blood sampling carries a significant risk of needlestick
geste et estimer le niveau de risque d’exposition au sang. injury and infection. This risk is well documented
Les études réalisées montrent que la prise en compte du risque lié au in hospitals, but few data are available on medical
sang a conduit à une diminution significative des AES dans les établisse- laboratory staff. Only one study has focused on this
ments de santé. La prise en compte de ce risque est plus récente dans specific activity in medical laboratories, examining
les laboratoires et les AES restent plus fréquents chez les personnels de the devices used and the degree of risk.
laboratoires que chez les infirmières des établissements de soins. Les Accidental blood exposure appears to be more
efforts doivent être poursuivis dans le sens de la prévention et de la prise frequent among medical laboratory staff than hospital
en charge des AES : formation et information des personnels, générali- nursing staff. Control measures were implemented
sation de l’utilisation des systèmes de prélèvement sous vide qui coha- later in laboratories than in hospital wards, and
bitent encore trop souvent avec des matériels inadaptés, protocole écrit there is a continuing need for safety programs in all
de conduite à tenir en cas d’AES. laboratories where potentially infectious materials
are handled, with training, safe sharps disposal,
Accident exposant au sang - infection laboratoire – pathogènes transmissibles blood exposure surveillance, implementation of
par le sang – prévention – prélèvement sanguin. safer practices based on Standard Precautions,
use of protective equipment, and post-exposure
management.

Accidental blood exposure – laboratory infection –


bloodborne pathogens – prevention – blood sampling.

a Groupe d’étude sur les risques d’exposition des soignants aux agents
infectieux (GERES)
UFR de médecine Bichat
16, rue Henri-Huchard 1. Introduction
75018 Paris
b Médecine du travail Les accidents d’exposition au sang (AES) sont parmi les
Centre hospitalier universitaire Bichat Claude-Bernard (AP-HP) accidents du travail les plus fréquents en milieux de soins et
46, rue Henri-Huchard de laboratoire et exposent à des risques de contamination
75877 Paris cedex 18 graves. Si les risques infectieux dans les établissements de
c Service de maladies infectieuses santé sont bien documentés, les données relatives à ces
Centre hospitalier universitaire Bichat Claude-Bernard (AP-HP) risques sont encore limitées dans les laboratoires. Hors
46, rue Henri-Huchard le laboratoire est également un lieu d’exposition poten-
75877 Paris cedex 18 tielle à des risques infectieux, les nombreux échantillons
biologiques manipulés étant susceptibles de contenir des
*Correspondance micro-organismes très divers. Les modes de transmission
dominique.abiteboul@bch.aphp.paris et les niveaux de risque de contamination, dépendants des
caractéristiques des agents infectieux, sont connus [1, 2].
article reçu le 7 juin, accepté le 3 juillet 2010 La contamination peut se produire par voie respiratoire (par
© 2010 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. inhalation de particules infectieuses véhiculées par des

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aérosols) ou digestive (directe, par ingestion accidentelle Ces études, réalisées à des périodes différentes, dans
ou indirecte, par portage à la bouche d’objets souillés). des laboratoires de types divers, montrent néanmoins
Elle peut également survenir par voie cutanéo-muqueuse la réalité du risque d’hépatites virales B et C, principaux
en cas d’accident d’AES, défini comme tout contact avec pathogènes transmissibles lors d’un AES avant l’ère de
du sang ou un liquide biologique potentiellement conta- l’infection VIH. Le tableau I rappelle les taux de transmis-
minant et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, sion après accident percutané et contact cutanéo-muqueux
coupure) soit une projection sur peau lésée ou sur une pour ces trois principaux virus transmis lors d’un AES : les
muqueuse (œil, bouche). virus des hépatites B et C et le virus de l’immunodéficience
Ces dernières années le GBEA (Guide de bonne exécution humaine (VIH).
des analyses de biologie médicale) [3] a entraîné dans L’Agence anglaise de protection de la santé (Health pro-
de nombreux laboratoires une démarche d’évaluation tection agency) a recensé 344 infections professionnelles
des risques et de mise en place de procédures pour une à VIH dans le monde, dont 106 bien documentées, parmi
meilleure qualité. La sécurité du personnel en fait partie. les personnels de santé au 31 décembre 2002 [14]. Qua-
En outre le Code du travail tout comme la réglementation rante-six (20 bien documentées) étaient survenues chez
européenne font obligation aux employeurs d’évaluer les des personnels de laboratoire dont 39 préleveurs. En
risques professionnels liés à l’exposition à des agents bio- France, 14 séroconversions documentées et 34 infections
logiques [4-6] et rendent nécessaires la prise en compte de présumées1 ont été décrites chez le personnel soignant au
ces risques et la mise en place d’une prévention adaptée. 31 décembre 2007 [15]. Quatre des 34 cas possibles de
séroconversions VIH sont survenus en laboratoire (aucun
2. Epidémiologie du risque cas de séroconversion VIH documentée n’a été recensé
parmi ces personnels) Le dernier cas a fait suite à une
de contamination après AES blessure par un dispositif de prélèvement traînant.
Depuis la mise en place de la surveillance des contamina-
Les études spécifiques sur le risque lié aux expositions tions professionnelles par le VHC, 61 séroconversions ont
accidentelles aux liquides biologiques aux laboratoires sont été recensées jusqu’au 31 décembre 2007, dont 3 sont
peu nombreuses et anciennes, remontant aux années 50 survenues en laboratoire [15]. Si les piqûres sont les acci-
à 80. Elles montraient que les hépatites B et, à l’époque, dents les plus à risque de séroconversions VHC, 3 coupures
non A-non B étaient parmi les infections les plus fréquentes et 1 contact sanguin sur peau lésée sont aussi à l’origine
[7-9]. Deux enquêtes rétrospectives conduites en France de tels cas. Deux des cas de séroconversion VHC sont
sur une période de 5 ans, en 1977 dans des laboratoires survenus avec une aiguille utilisée pour un prélèvement
d’hôpitaux généraux [10], et en 1985 en laboratoires hos- IV : chez un médecin biologiste lors du prélèvement et
pitaliers et privés [11], ont montré des taux d’incidence chez un laborantin lors de l’élimination d’une épicranienne.
annuelle, au sein des personnels des laboratoires hos- L’étude de ces cas d’infections professionnelles VIH et
pitaliers de 1,3 % pour les hépatites virales comparé à VHC montre que ce sont les AES survenus lors du prélè-
des incidences de 0,3 à 0,13 % pour la tuberculose. Les vement sanguin qui sont le plus souvent en cause et un
incidences dans les laboratoires privés étaient 4 fois plus cas sur deux était évitable par l’application des précautions
faibles pour ces pathologies, reflet possible d’une sous- standard [14-16]. Le facteur de risque que constitue l’utili-
déclaration plus importante. Une enquête, coordonnée sation d’aiguilles creuses de gros calibre en intravasculaire
par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la direct a été confirmé dans deux études cas-témoin, l’une
prévention des accidents du travail et des maladies pro- sur le risque de transmission VIH [17], l’autre concernant
fessionnelles (INRS) et le Groupe d’étude sur le risque le VHC [18].
d’exposition des soignants aux agents infectieux (GERES), Enfin notons que, si le VIH, le VHC et le VHB constituent
réalisée en 1996 dans 26 laboratoires hospitaliers employant le risque infectieux majeur, plus de 50 pathogènes diffé-
788 personnels, avait conduit à un recensement rétrospectif rents ont donné lieu à des contaminations professionnelles
de 5 maladies infectieuses présumées professionnelles après AES [19]. En laboratoire, la transmission sanguine
sur la période 1990-1995 (une hépatite B, une hépatite C,
un cas de tuberculose, une infection par mycobactérie
atypique et un cas de toxoplasmose) [12, 13]. Aucune Tableau I – Risque moyen de transmission du VIH,
VHC, VHB au soignant après accident exposant
nouvelle pathologie infectieuse n’avait été recensée dans
à du sang contaminé.
l’enquête de 1998 [13].
Contact
Virus Exposition percutanée
cutanéo-muqueux

(1) Pour l'étude épidémiologique des infections professionnelles VIH2 0,32 % Environ 10 fois plus faible
par le VIH, on distingue en France : VHC2 0,5 – 2,1 % Non quantifié
- les séroconversions professionnelles « documentée », survenues Non quantifié,
après un AES documenté, chez une personne dont la sérologie, VHB1 6 – 45 % probablement élevé par
rapport au VHC et au VIH
négative au moment de l'accident, s'est positivée dans les 6 mois ;
- les infections professionnelles « présumées » : découverte D’après le rapport du Pr Patrick Yeni – 2008.
Prise en charge des personnes infectées par le VIH [26].
d'une séropositivité VIH chez un personnel de santé, ayant des 1
Estimation d’une fourchette de risque en l’absence de vaccination à partir
antécédents d'AES ou travaillant dans des services exposant au des données de la littérature.
2
Méta-analyses des données de la littérature.
VIH et n'ayant pas d'autres facteurs de risque identifié.

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d’infections très diverses (tuberculose, infections à myco- exemple) ont également été documentés. Les deux tiers
bactéries atypiques, toxoplasmose…) a ainsi été décrite. des accidents sont survenus pendant la procédure et les
piqûres représentaient moins de la moitié des AES (de
3. Incidence et mécanismes 70 à 80 % en milieux de soins).

des AES 4. Mesures de prévention


Une surveillance nationale des AES est réalisée en France des AES
depuis 2002, sous l’égide du Réseau d’alerte, d’inves-
tigation et de surveillance des infections nosocomiales En réponse au risque de contamination des personnels
(RAISIN) [20]. En 2007, 15 605 accidents d’exposition au soignants, des actions de prévention des AES ont été
sang ont été recensés dans 626 établissements de santé. menées depuis près de 20 ans dans les établissements
L’incidence des AES trouvée pour 100 lits d’hospitalisation de soins. Cette stratégie de prévention repose sur l’éva-
est de 7,5. Sur la base des 448 500 lits d’hospitalisation luation des risques, le respect des précautions standard et
recensés en France (données SAE 2006), cela permet l’utilisation de matériels de sécurité ainsi que la formation
d’estimer à 33 638 (IC à 95 % : 33 293-33 983) le nombre des personnels [22]. Elle a conduit à une diminution de
d’AES qui auraient été déclarés en 2007 aux médecins du l’incidence des AES d’un facteur 4 dans les services de
travail des établissements de santé français. Les person- soins [23]. Ces mesures de base doivent être appliquées,
nels les plus représentés parmi les AES déclarés étaient de la même façon, au laboratoire. Les prélèvements san-
les infirmièr(e)s (incidence annuelle estimée à 6,3 AES guins doivent être réalisés avec des dispositifs de sécurité,
pour 100 équivalent temps plein), les aides-soignant(e)s, qui ont fait la preuve de leur efficacité et permettent de
les élèves infirmiers et les internes. Les biologistes et les diminuer de façon très significative le risque d’accident
laborantins ne représentaient respectivement que 8 et exposant au sang [23-25]. Elles doivent être complétées
236 AES (1,5 % des AES notifiés). par des précautions particulières et des mesures de pro-
Peu d’études ont été réalisées sur l’incidence et les cir- tections collectives et individuelles spécifiques adaptées
constances de survenue des AES au laboratoire. La à l’activité (voir encadré 1).
double enquête INRS-GERES conduite en 1996 et 1998
en laboratoires hospitaliers [12, 13] a permis de calcu-
ler des incidences respectives de 0,047 et 0,039 AES 5. Prise en charge après AES
par agent et par an (recensement rétrospectif des AES
déclarés en médecine du travail dans l’année écoulée), En 2008, une actualisation des recommandations du groupe
incidence dix fois moindre qu’en milieu de soins. Ces d’experts sur la « Prise en charge des personnes infectées
données concernent les laboratoires hospitaliers et ne par le VIH » [26] et une circulaire interministérielle [27] ont
portent que sur des taches de laboratoires et ne rendent refait le point sur la prise en charge des situations d’ex-
donc pas compte du risque lié aux prélèvements réalisé position au risque viral afin qu'un dispositif d'accueil soit
dans les laboratoires de ville. Une étude menée par le accessible 24 h sur 24 à tous les soignants quel que soit
GERES (Groupe d’étude sur le risque d’exposition des leur mode d'exercice.
soignants aux agents infectieux) et l’INRS (Institut natio- Une prise en charge précoce est très importante. Elle
nal de recherche et de sécurité) auprès des biologistes doit permettre une évaluation rigoureuse des risques de
et techniciens des laboratoires de ville a montré que la transmission, par un médecin dans les heures qui suivent
fréquence des piqûres notifiées au cours de l’année 2004 l’accident, avec recherche du statut du patient source et
était de 8,2 piqûres/100 préleveurs selon les déclara- analyse des caractéristiques de l’AES afin de proposer, si
tions de 282 préleveurs, et de 7,1 piqûres/100 préleveurs besoin, une prophylaxie rapide en cas d’exposition au VIH
d’après plus de 300 biologistes, ce qui apparaît plus ou au VHB. Si le statut sérologique du malade source n’est
élevé que la fréquence des piqûres chez les infirmièr(e)s pas connu, il sera recherché rapidement, avec son accord.
(IDE) des établissements de soins (5,2 piqûres/100 IDE ; La réalisation d’un test VIH rapide est recommandée [27].
données RAISIN 2004) [21]. Ces enquêtes ont conduit à Les différentes étapes de cette prise en charge sont rap-
l’identification de situations à risques d’AES tout au long pelées dans l’encadré 2.
des différentes étapes du traitement des échantillons : La conduite à tenir pratique doit être affichée ou mise à
réception et contrôle, analyses, élimination des déchets. disposition des personnels. S'il n'existe pas de service
Les circonstances d’exposition sont variées, causées d'urgence fonctionnant 24 h/24, des consignes affichées
notamment par les nombreux objets vulnérants utilisés. doivent comporter le téléphone et l'adresse du service
Les piqûres sont survenues avec des aiguilles laissées d'urgence le plus proche ainsi que la conduite à tenir,
sur des seringues de gaz du sang ou des aiguilles de y compris la procédure permettant de quitter l’établis-
prélèvement. Les coupures se sont produites avec des sement au cours du poste (autorisation administrative,
éclats de verre provenant de tubes, de flacons, de pipettes relais par un autre soignant afin que la continuité des
Pasteur, ou encore avec des lames de scalpel, notam- soins soit assurée…). Tout personnel de santé quel que
ment lors des examens extemporanés et des autopsies soit son lieu et mode d'exercice, public, privé ou libéral,
en anatomo-pathologie. Des contacts avec le contenu doit pouvoir bénéficier d’une évaluation des risques par
de tubes mal bouchés ou cassés, avec des documents un médecin et d’une prophylaxie éventuelle dans les
souillés et des projections (au débouchage de tubes par meilleurs délais.

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Encadré 1 – Prévention des AES. 6. VIH
Les précautions générales d’hygiène ou précautions « standard »
à respecter lors de soins à tout patient*.
6.1. Prophylaxie post-exposition
Le traitement post-exposition (TPE) doit être réservé aux
Si contact - Après piqûre, blessure : lavage et antisepsie au niveau de la situations à risque identifiable de transmission du VIH
avec du sang plaie.
ou liquide - Après projection sur muqueuse (conjonctive) : rinçage [26, 27]. Ce TPE, malgré la présence de cas documentés
biologique abondant. d’échec [28-31], a fait la preuve de son efficacité lors d’un
Lavage et/ou
AES dans une étude cas-témoin conduite dans un réseau
désinfection - Après le retrait des gants, entre deux patients, deux activités. de personnel soignant américain, français, italien et anglais
des mains [17]. Cette étude montre une réduction du risque de conta-
- Si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit mination par le VIH de 80 % chez les soignants ayant reçu
d’origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du de la zidovudine (AZT) en prophylaxie après l'AES. Le délai
Port de gants patient, notamment à l ‘occasion de soins à risque de piqûre
du début du TPE (au mieux dans les 4 heures qui suivent
(les gants (hémoculture, pose et dépose de voie veineuse, chambres
doivent être implantables, prélèvements sanguins…) et lors de la l’exposition, au plus tard jusqu’à 48 heures) a été identifié
changés entre manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et comme facteur important déterminant son efficacité [28-31].
deux patients, matériel souillés… La prophylaxie sera discutée, en se basant sur les éléments
deux activités). ou
- Lors des soins, lorsque les mains du soignant comportent rappelés dans le tableau II.
des lésions. Au terme de cette évaluation, si la prophylaxie est indi-
Port de - Si les soins ou manipulations exposent à un risque de quée, le schéma thérapeutique est choisi au cas par cas
surblouses, projection ou d’aérosolisation de sang, ou tout autre produit « en tenant compte des critères de gravité et du traitement
lunettes, d’origine humaine (aspiration, endoscopie, actes opératoires, reçu par le patient source, mais en faisant intervenir aussi
masques autopsie, manipulation de matériel et linge souillés…).
l'acceptabilité du traitement par la personne exposée et
- Matériel piquant/tranchant à usage unique : ne pas les risques d'effets secondaires » [26, 27]. Le traitement
recapuchonner les aiguilles, ne pas les désadapter à la main,
déposer immédiatement après usage sans manipulation ce
associe, en général, deux inhibiteurs nucléosidiques (IN) et
matériel dans un conteneur adapté, situé au plus près du une anti-protéase (Truvada® Kalétra® par exemple) [26, 27].
Matériel souillé soin et dont le niveau maximal de remplissage est vérifié. Il peut être adapté en fonction du traitement antirétroviral
- Matériel réutilisable : manipuler avec précautions ce matériel pris par le patient source, s'il est connu.
souillé par du sang ou tout autre produit d’origine humaine
- Vérifier que ce matériel a subi une procédure d’entretien Pour avoir les meilleures chances d'efficacité, le traite-
(stérilisation ou désinfection) appropriée avant d’être réutilisé. ment doit être débuté rapidement après l'accident, si
- Nettoyer puis désinfecter avec de l’eau de Javel à 12° chl possible dans les quatre heures qui suivent l'AES. Au-delà
fraîchement diluée au 1/10e (ou tout autre désinfectant de 48 heures, on s'orientera plutôt vers une surveillance
Surfaces
approprié) les surfaces souillées par des projections ou visant au dépistage précoce et au traitement d'une pri-
souillées
aérosolisations de sang, ou tout autre produit d'origine
humaine. mo-infection. La durée du traitement préconisée est de
4 semaines [26, 27].
Transports de
prélèvements - Les prélèvements biologiques, le linge et les instruments
biologiques, souillés par du sang ou tout autre produit d’origine humaine 6.2. Suivi médical et sérologique
linge et doivent être évacués du service dans un emballage étanche, Indépendamment de la prescription d'une prophylaxie, le
matériels fermé.
souillés
suivi sérologique et médical sera réalisé par un médecin
du choix de la personne accidentée. En milieu hospita-
* Circulaire DGS/DH N° 98/249 du 20 avril 1998 relative à la prévention de la
transmission d’agents infectieux par le sang ou les liquides biologiques lors des soins
lier, le médecin du travail en est souvent chargé, mais le
dans les établissements de santé. Ces mesures de base doivent être complétées par médecin traitant est aussi de plus en plus fréquemment
des mesures spécifiques adaptées à la discipline. amené à effectuer cette surveillance.
Le suivi sérologique sera effectué en fonction du statut
du patient source :
Encadré 2 – Les étapes essentielles de la prise en charge r patient source séronégatif pour le VIH : pas de sur-
d'un AES. veillance sérologique, sauf si l'accidenté le souhaite. Tou-
Soins locaux immédiats : nettoyage de la zone cutanée lésée à l’eau et au tefois, s’il y a une notion de prise de risque récente chez
savon puis rinçage ; antisepsie avec un dérivé chloré (Dakin ou eau de Javel 9°
chlorométrique diluée au 1/5) ou polyvidone iodée en solution dermique ou à
la source, avec suspicion de séroconversion VIH en cours
défaut alcool à 70° (au mois 5 minutes). En cas de projection sur muqueuses (en fonction de la période fenêtre liée aux tests utilisés : 6
et yeux, rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique (au moins semaines avec tests ELISA combinés et 3 mois avec test
5 minutes).
rapide) [26], une surveillance sérologique peut s’avérer
Consultation d'un médecin référent, dans les heures qui suivent l'AES (au mieux nécessaire sachant qu’avec les tests ELISA combinés de
< 4 heures), pour :
- évaluation des risques de transmission virale en fonction de la nature et de la dernière génération, la fenêtre est maintenant de quelques
gravité de l'accident, d'une part, et du statut du patient source (intérêt d’un test jours seulement ;
VIH rapide), d'autre part, r patient source séropositif, ou de statut inconnu ou
- prescription éventuelle d'une prophylaxie.
indéterminable : une recherche d'anticorps anti-VIH sera
Déclaration d'accident de travail dans les 24 heures et notification au médecin du pratiquée avant le 8e jour, à 1 mois et 3 mois. Ce calen-
travail.
drier doit être impérativement respecté, afin d'obtenir
Surveillance sérologique et clinique ultérieure adaptée au risque, incluant les une réparation au titre des accidents du travail en cas de
aspects médico-légaux.
séroconversion professionnelle ultérieure, conformément
Analyse des causes de l'accident, permettant de faire progresser la prévention.
à la réglementation [32-35].

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En cas de prise d'une chimioprophylaxie, l'apparition Tableau II – Indications de la prophylaxie post-exposition


des anticorps pouvant être retardée, les examens de 1 et vis-à-vis du VIH en cas d’AES,
3 mois seront décalés de la durée du traitement (soit à 2 d’après la circulaire du 13 mars 2008 [27].
et 4 mois). S'ajoutent à ce schéma des bilans biologiques
Patient source
nécessités par la surveillance du traitement. Risque et nature
de l’exposition Infecté
De sérologie inconnue
par le VIH
7. VHB Important : Prophylaxie recommandée
- piqûre profonde, aiguille creuse, Prophylaxie uniquement si personne
dispositif intravasculaire (artériel recommandée source ou situation
Pour tous les personnels victimes d'AES, il est indispensable ou veineux) reconnue à risque1
de récupérer la notion d’un antécédent d’immunisation
Intermédiaire :
vis-à-vis du VHB, confirmée par la présence d’anticorps - coupure avec bistouri
anti-HBs (AC anti-HBs) > 10 mUI/ml, ce qui permet d'iden- - piqûre avec aiguille IM ou SC
Prophylaxie Prophylaxie non
tifier les non-répondeurs qui seuls (avec les non-vaccinés) - piqûre avec aiguille pleine
recommandée recommandée
- exposition cutanéo-muqueuse
posent un problème en cas d'AES. avec temps de contact supérieur
En fonction du statut vaccinal de l'accidenté et de sa à 15 minutes
réponse à la vaccination, on peut proposer la conduite à Minime :
Prophylaxie non Prophylaxie non
tenir suivante (cf. tableau III) : - autres cas
recommandée recommandée
r victime avec notion d’immunisation certaine (vacci- - morsures ou griffures
1
nation correctement réalisée avec taux d'Ac anti-HBs Notion de personne source à risque : usager de drogue par voie intraveineuse, homme
homosexuel et/ou bisexuel, personne ayant des rapports sexuels non protégés ou
connu > 10 mUI/ml) : pas de surveillance sérologique ni rupture de préservatifs avec des personnes au statut sérologique inconnu ET appartenant
de prophylaxie quel que soit le statut du patient source ; à un groupe dans lequel la prévalence de l’infection est supérieure à 1 %. Notion de
situation à risque : prise de substances psycho actives, partenaires sexuels multiples.
r victime vaccinée mais non répondeuse (taux d'Ac Dans les autres cas d’exposition, les experts considèrent que le rapport bénéfice/risque
anti-HBs connu < 10 mUI/ml après une primo-vaccination d’un TPE est insuffisant.
correctement réalisée) ou non vaccinée :
- si le patient source est Ag HBs positif ou de statut inconnu :
proposer une prophylaxie par injection d'immunoglobulines Tableau III – Suivi biologique de la personne exposée aux
spécifiques anti-VHB (500 UI), associée à une injection VIH, VHC, VHB [27].
vaccinale dans un autre site, dans les 48-72 heures après AES traité AES non traité
l'accident. S’il s’agit d’un non répondeur, une deuxième NFS, ALAT, amylase, créatinine
ALAT
injection d’immunoglobulines spécifique anti-VHB doit Test de grossesse
Sérologie VIH, VHC
J0 Sérologie VIH, VHC
être pratiquée au bout d’1 mois après l’exposition [27] ; Anticorps anti-HBs si
Anticorps anti-HBs si vacciné sans taux
- si le patient source est Ag HBs négatif : c'est l'occasion vacciné sans taux connu
connu
d'effectuer éventuellement une injection additionnelle (si NFS, ALAT, créatinine (si ténofovir) PCR VHC si PCR +
ATCD de moins de 6 doses de vaccin) ou de débuter une J15
PCR VHC si PCR + chez sujet source chez sujet source
vaccination ; NFS, ALAT Sérologie VIH
J30
r victime vaccinée mais dont la réponse vaccinale n'a Sérologie VHC si risque VHC Sérologie VHC et ALAT
pas été documentée M2 Sérologie VIH Pas de bilan biologique
Si le patient source est Ag HBs positif ou de statut inconnu, Sérologie VIH
on recherchera en urgence le taux d'Ac anti-HBs chez la M3 Pas de bilan biologique
Sérologie VHC et ALAT
victime. Si ce taux s'avère inférieur à 10 mUI/ml ou s'il ne Sérologie VIH
M4 Pas de bilan biologique
peut être obtenu dans les 48 heures, l'évaluation prend ici Sérologie VHC et ALAT
toute son importance afin de discuter la sérovaccination : Sérologie VHC et ALAT Sérologie VHC et ALAT
sévérité de l'accident et/ou contexte épidémiologique évo- M61 Anticorps anti-HBs si non répondeur ou Anticorps anti-HBs si non
cateur (services à risques) ; facteurs de non-réponse chez non vacciné répondeur ou non vacciné
1
la personne exposée (âge supérieur à 25 ans lors de la Dans le cas des travailleurs de la fonction publique, une sérologie VIH à M6 reste
nécessaire dans l’attente d’une modification de la réglementation.
vaccination, sexe masculin, tabagisme, alcoolisme, obésité).
Du fait qu’il n’est pas possible de distinguer la situation
de non-réponse à la vaccination de celle d’une diminution sérologique dans les mois qui suivent l’AES est nécessaire
du taux des anticorps sériques au-dessous du seuil de car il permet un diagnostic et éventuellement un traitement
détection, sans perte de la protection, dans le doute, le précoce en cas de contamination [36-39].
sujet doit être considéré comme non protégé. En fonction du statut du patient source, on peut proposer
Le suivi sérologique comporte la recherche de l'anticorps (cf. tableau III) :
anti HBc (IgM), précocement après l'accident et à 6 mois r si le patient source est séronégatif pour le VHC, une
(cf. tableau III). surveillance sérologique est inutile sauf cas particuliers (trans-
fusion récente, toxicomanie IV, patient immuno-déprimé…) ;
8. VHC r si le patient source présente une infection VHC (Ac
anti-VHC positifs avec ARN VHC positif) ou reste de
Quant au VHC, on doit systématiquement y penser lors statut inconnu, la surveillance comprend : une sérologie
de l’évaluation des risques. Si aucune chimioprophylaxie VHC et un dosage des transaminases précocement après
n’est disponible face à l’hépatite C, un suivi médical et l'accident, à 1 mois, 3 mois (ou 4 mois en même temps

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que la sérologie VIH, si elle est prévue) et 6 mois. Si la nombreux laboratoires, notamment les laboratoires de
source est ARN VHC positive, la réalisation d’une PCR ville, réalisent des prélèvements. L’application des précau-
chez la personne exposée est nécessaire vers J15 afin tions standard et l’utilisation de matériels de sécurité ont
de dépister au plus tôt une potentielle contamination. Les contribué à réduire de façon très significative le risque lié
arguments en faveur de l’usage de la PCR sont sa positi- aux AES depuis les années 1990 dans les établissements
vation plus précoce que les Ac anti-VHC (délai moyen de de santé. Ces mesures de base doivent être appliquées,
séroconversion 8 à 10 semaines) et l’existence de 5 à 10 % notamment au laboratoire ou les prélèvements doivent
d’infections non dépistées par la sérologie VHC. La PCR être réalisés avec des matériels de prélèvement veineux
est cependant encore un examen coûteux, mais reconnu sous vide. Elles doivent être complétées par des mesures
dans la nomenclature des actes de biologie, comme pou- particulières adaptées à la spécificité de l’activité (hémo-
vant être prescrite au décours d'un AES. dialyse, chirurgie, laboratoire…).
Dans le cas où une infection VHC est dépistée, la personne Les personnels exposés doivent être informés, non seu-
doit être orientée sur une consultation spécialisée afin de lement des risques des contaminations professionnelles
voir s’il y a indication à traiter. et de la façon de les prévenir, mais aussi de la conduite à
tenir immédiate en cas d’accident. C'est particulièrement
9. Conclusion important lorsqu’une prophylaxie est nécessaire, comme
dans le cas du VIH ou du VHB, du fait que le bénéfice
maximum est obtenu si le traitement est commencé immé-
Les AES sont un risque au travail mesurable et évitable,
diatement après l'exposition.
qui doit conduire à mettre en œuvre une stratégie de pré-
vention pour les professionnels exposés. La nature et
Conflit d'intérêt : aucun.
l’importance des risques peuvent varier grandement selon
l’activité, tant en milieux de soins qu’aux laboratoires.
Peu de données épidémiologiques spécifiques sont dis-
ponibles sur le risque infectieux en laboratoire. Un risque Pour en savoir plus
majeur, bien identifié en milieux de soins, est associé à GERES - UFR de Médecine Bichat
16 rue Henri Huchard – 75018 Paris
l’activité de prélèvement, à l’origine de la plupart des cas
Tél. : 01 57 27 78 70 - Fax : 01 57 27 77 01
documentés de séroconversions professionnelles VIH E-mail : geres@geres.org - Site internet : www.geres.org
et VHC après AES chez les personnels de santé. Or, de

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