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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université Mohamed Boudiaf M’sila

FACULTE DE SCIENCES

SCIENCES ALIMENTAIRES

QUALITE DES PRODUITS ET SECURITE ALIMENTAIRE

Module : Prévention des risques professionnels

M2

EXPOSE SUR :

Niveau de confinement pour la manipulation des agents biologiques « risque 3 »

Présenté par :

AOUINA Meriem

BAKRI Amani

Année universitaire : 2023/2024


Introduction
Les niveaux de confinement pour la manipulation des agents biologiques sont définis par des
normes de sécurité. Ces niveaux vont de 1 à 4 et déterminent les précautions à prendre en fonction
du type d'agent manipulé. du risque qu'ils présentent et des conséquences en cas de libération. Les
niveaux de confinement fournissent un cadre structuré pour minimiser les risques de contamination,
protéger les chercheurs et prévenir la propagation de pathogènes dans l'environnement. Par
exemple, le niveau de confinement 1 est approprié pour les agents de faible risque, tandis que le
niveau 4 est nécessaire pour les agents extrêmement dangereux.
Ces niveaux guident la mise en place des mesures de sécurité dans les laboratoires et les
installations de recherche.
Les niveaux de confinement sont généralement définis en fonction de critères tels que la
pathogénicité de l'agent, la voie de transmission, et la disponibilité de vaccins ou de traitements. Par
exemple, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) aux États-Unis et le Comité de
biosécurité au Canada ont établi des directives détaillées concernant les exigences spécifiques pour
chaque niveau de confinement.
L'application appropriée des niveaux de confinement est essentielle pour éviter les accidents,
minimiser les risques pour la santé humaine et protéger l'environnement. En comprenant ces
niveaux, les chercheurs et les laboratoires peuvent contribuer de manière significative à la
prévention de la propagation des maladies infectieuses et à la sécurité globale dans le domaine de la
recherche biologique.
Définition de risque biologique
Le risque biologique est lié à la présence d'agents biologiques pathogènes en milieu de travail,
tels que les bactéries, les virus, les parasites et les champignons, qui peuvent être à l'origine de
maladies infectieuses chez l'homme.
Les agents biologiques sont classés en quatre groupes en fonction de l'importance du risque
d'infection chez l'homme.
L'exposition au risque biologique peut être intentionnelle, comme lors des travaux de laboratoire,
ou accidentelle.
Les risques biologiques concernent de nombreux secteurs d'activité, tels que les métiers de la
santé, les services à la personne, l'agriculture, les industries agroalimentaires, les métiers de
l'environnement, etc.
L'employeur doit obligatoirement identifier les risques biologiques et les évaluer, en suivant la
chaîne de transmission à partir du "réservoir" d'agents biologiques.
Les mesures de prévention consistent à rompre cette chaîne le plus en amont possible, en
mettant en place des mesures de protection et de décontamination.

Définition d’un agent biologique


On regroupe dans le terme “agents biologiques” les micro-organismes naturels et génétiquement
modifiés, les cultures cellulaires, les endoparasites et les agents transmissibles non-
conventionnels (également appelés prions).
Par micro-organismes, on entend les entités microbiologiques capables de se reproduire ou de
transférer leur matériel génétique. Cela inclut donc les micro-organismes cellulaires (bactéries,
levures, champignons) et non-cellulaires (virus).
Bien que la majorité des agents biologiques soient inoffensifs pour l’Homme, certains sont
pathogènes, c’est à dire susceptibles de provoquer chez leur hôte une infection, une allergie
(exemple : asthme, rhinite), une intoxication, ou encore d’autres pathologies (cancer ou
immunosuppression).
La classification des agents biologiques
La réglementation (article R4421-3 du code du travail) permet une classification des agents
biologiques en 4 groupes de risques croissants, basée sur trois critères :
1) leur pathogénicité pour l’Homme.
2) le risque de dissémination dans la collectivité.
3) l’existence d’une prophylaxie* ou d’un traitement efficace.
*Prophylaxie : ensemble de moyens destinés à prévenir l’apparition, la propagation ou
l’aggravation des maladies.

Pour les pathogènes, la classification des groupes a risque peut-être :


 Différente d'un pays a un autre selon la règlementation en vigueur.
 Réévaluée en fonction de l'évolution des connaissances.
 Différente pour un même pathogène selon la situation (exemple du virus de la fièvre
jaune).
Les niveaux de confinement pour la manipulation des agents
biologiques :
Sont établis pour assurer une gestion sûre et sécurisée de micro-organismes potentiellement
dangereux. Ces niveaux sont définis par des organismes de santé publique, tels que le Centre de
Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC) aux États-Unis.
Le principe :
Confinement : actions visant à maintenir un agent biologique à l’intérieur d’un espace déterminé.
Les niveaux de confinement tiennent non seulement compte des besoins de conception et
d’aménagement des installations, mais aussi des exigences opérationnelles et techniques associées à
la manipulation d’un agent pathogène donné (Pratiques, équipements de protection…).

Voici un aperçu des quatre principaux niveaux de confinement :


Niveau de Confinement 1 (NC1) :
 Agents biologiques peu ou non pathogènes pour l'homme.
 Aucun équipement de protection spécifique n'est généralement requis.
 Manipulations courantes réalisées dans des laboratoires de recherche standard.
Niveau de Confinement 2 (NC2) :
 Agents biologiques qui peuvent provoquer des maladies chez l'homme, mais pour
lesquels des traitements ou des vaccins sont généralement disponibles.
 Exige des laboratoires spécifiquement conçus, des procédures de sécurité standard, et un
équipement de protection individuelle (EPI) tel que des blouses, des gants et des lunettes.
Niveau de Confinement 3 (NC3) :
 Agents biologiques pathogènes qui peuvent provoquer des maladies graves chez l'homme
et pour lesquels des traitements ou vaccins spécifiques peuvent exister.
 Nécessite des laboratoires spécifiques, des contrôles d'accès, des équipements de
protection avancés, et des procédures de sécurité strictes.
Niveau de Confinement 4 (NC4) :
 Agents biologiques extrêmement dangereux qui représentent un risque élevé pour la santé
humaine et pour lesquels il n'existe souvent aucun traitement ou vaccin spécifique.
 Les laboratoires de confinement de niveau 4 sont extrêmement rares et nécessitent des
installations très sophistiquées avec des protocoles de sécurité stricts.
Le choix du niveau de confinement dépend de la nature du pathogène et des activités de
recherche spécifiques. Les laboratoires doivent respecter les réglementations locales et
internationales en matière de biosécurité pour garantir la protection du personnel de laboratoire, de
la communauté et de l'environnement contre les risques liés à la manipulation d'agents biologiques.
Chaîne de transmission
La transmission d’un agent biologique fait intervenir six composants.

On appelle l’ensemble “la chaîne de transmission de l’agent biologique”. Pour qu’il y ait
transmission, il faut bien sûr qu’il y ait :
Un agent biologique (1) dans la chaîne (exemples : virus Sars-cov-2, bactérie Yersinia pestis,
…).
Le réservoir (2) est spécifique de chaque agent (humain, animal, …). Par exemple, le réservoir
du virus Sars-cov-2 est l’Homme. Pour la bactérie Yersinia pestis, agent biologique de la peste, les
réservoirs sont les rongeurs (rats, souris…).
La porte de sortie (3) est la voie par laquelle l’agent biologique quitte le réservoir. Pour le virus
Sars-cov-2, ce sont les voies respiratoires (éternuements, toux). Pour la bactérie Yersinia pestis, la
porte de sortie est la puce dans laquelle va transiter l’agent biologique avant d’atteindre son hôte
récepteur final.
Dans le cas de la transmission à l’Homme, le mode de transmission (4) peut se faire :
 Par inhalation de particules ou de gouttelettes véhiculant l’agent biologique (exemple : Sars-
cov-2, virus de la COVID-19),
 Par inoculation via une blessure, une morsure ou une piqûre d’insecte (exemple : Yersinia
pestis, bactérie transmise à l’Homme par piqûre de puces et responsables de la peste ou
encore Plasmodium, parasite transmis à l’homme par une piqûre de moustique et
responsable du Paludisme),
 Par ingestion d’aliments contaminés (fromages ou charcuteries contaminés par des
Salmonelles), d’eau contaminées (Vibrio cholerae) , ou en se rongeant les ongles sales, en
portant un stylo contaminé à la bouche (contamination par des Salmonelles ou d’autres
Entérobactéries).
 Par contact direct avec la peau et les muqueuses (peau, yeux, nez…) en y portant des mains
contaminées ou un objet contaminés (exemple : infection de l’oeil par Staphylococcus
aureus, bactérie responsable de l’orgelet après contact avec des mains contaminées).
l’Homme (6), les portes d’entrées (5) sont directement liées aux modes de
transmission : voie respiratoire ou aérienne pour une transmission par inhalation, voie
cutanée ou transcutanée pour une transmission par inoculation ou contact direct avec les
muqueuses, et voie orale ou digestive pour une ingestion.
Niveau de confinement pour la manipulation de agents
pathogènes « risque 3 » au laboratoire :
Groupe de risque 3 :
Le Groupe de Risque 3 (GR3) est une classification utilisée pour les micro-organismes
présentant un risque modéré pour les individus et un faible risque de propagation dans la
communauté. Ces agents pathogènes peuvent provoquer des maladies graves chez l'homme, mais
des mesures de prévention et des traitements efficaces sont généralement disponibles. Voici
quelques exemples d'agents pathogènes classés dans le Groupe de Risque 3 :
Mycobacterium tuberculosis :
Agent responsable de la tuberculose, une maladie infectieuse affectant principalement les
poumons.
Virus de l'hépatite C (VHC) :
Virus qui peut causer une infection hépatique chronique, souvent asymptomatique pendant de
nombreuses années.
Virus de la fièvre jaune :
Un arbovirus transmis par des moustiques et pouvant provoquer une fièvre hémorragique sévère.
Virus de la fièvre de la vallée du Rift (FVR) :
Un virus transmis par des moustiques, principalement chez les animaux, mais pouvant infecter
les humains et provoquer une maladie.
Mycob
acterium avium :
Une bactérie associée à diverses infections chez les animaux et les humains, notamment les
infections pulmonaires et intestinales.
Toxoplasma gondii :
Un parasite protozoaire responsable de la toxoplasmose, souvent contractée par l'ingestion
d'aliments contaminés.
Brucella spp. :
Des bactéries responsables de la brucellose, une maladie zoonotique affectant le bétail et pouvant
être transmise à l'homme.
Virus de la dengue :
Un arbovirus transmis par des moustiques et pouvant provoquer une fièvre hémorragique sévère.
Il est important de noter que cette liste n'est pas exhaustive, et la classification des agents
pathogènes peut varier en fonction des réglementations nationales et des politiques de biosécurité
spécifiques des laboratoires. Les chercheurs travaillant avec des agents du Groupe de Risque 3
doivent suivre des protocoles stricts de confinement et de sécurité pour minimiser les risques
d'exposition et de propagation.
Niveau de confinement de niveau 3 (local en dépression avec double filtration HEPA, présence
d'un sas, autoclave double entrée, accès strictement contrôlé, protection des voies respiratoires et
des muqueuses, formation et procédures de biosécurité, surveillance médicale).

Niveau de confinement 3
Les laboratoires de confinement de niveau 3 sont conçus pour travailler avec des agents
biologiques présentant un risque modéré pour les individus et un risque modéré de propagation dans
la communauté. Voici quelques caractéristiques du Niveau de Confinement 3 :
Infrastructure : Les laboratoires de confinement de niveau 3 sont équipés d'installations
spéciales, y compris des équipements de sécurité avancés, des systèmes de ventilation contrôlés, et
des accès restreints.
Équipement de Protection Individuelle (EPI) : Le personnel travaillant dans ces laboratoires
doit porter des EPI appropriés, tels que des blouses de laboratoire, des gants, des lunettes de
protection, et parfois des masques respiratoires, en fonction des risques spécifiques associés aux
agents manipulés.
Procédures de sécurité : Des procédures de sécurité strictes sont mises en place pour minimiser
le risque d'exposition des travailleurs. Cela peut inclure des protocoles spécifiques pour la
manipulation, le stockage et l'élimination des échantillons.
Formation : Le personnel travaillant dans des laboratoires de confinement de niveau 3 doit
recevoir une formation adéquate sur les procédures de sécurité, la manipulation des agents
biologiques du GR3, et la gestion des situations d'urgence.
Surveillance : Des systèmes de surveillance continus sont en place pour assurer la sécurité des
laboratoires. Cela peut inclure la surveillance de la qualité de l'air, des procédures d'entrée et de
sortie, et d'autres paramètres liés à la sécurité.

Biosécurité au laboratoire
L’ensemble des mesures mises en place pour protéger le personnel et l'environnement du risque
d'exposition aux agents pathogènes manipulés.

La maîtrise des risques est le résultat attendu de la mise en place d'un système de gestion et de
prévention des risques.
Moyens pour maitriser le risque
Laboratoire de confinement 3

o Laboratoires spécialement conçus, en dépression .


o SAS personnel avec accès contrôlé .
o SAS matériel .
o Ouvertures des murs doivent être scellées .
o Fenêtres scellées incassables.
o Système de ventilation et traitement de l’air
o L'air ne doit pas être recyclé et évacué par un système séparé à travers un filtre à air à haute
efficacité (Filtre HEPA).
o Générateur de secours .
o Système de communication.
o L'ameublement doit être réduit au minimum et facile à nettoyer et à décontaminer (fumigation).
o Autoclave à double entrée .
o PSM II avec filtre à air certifié, haute efficacité.
o Evier à commande à pied, à genou ou automatique pour laboratoire humide.
o Douche à la sortie (en fonction de l’agent manipulé) .
o Traitement des effluents pour laboratoire humide.
o Tout doit être décontaminé avant sortie .
o EPI obligatoire.

PSM classe II protégé le manipulateur, le produit et


l’environnement
Exemples de pratiques de Biosécurité
Conclusion

 Biosécurité = mise en place de mesures de confinement adaptées pour maitriser le risque pour
l’individu et l’environnement après son identification et son évaluation,
 Les laboratoires sont classés en 4 niveaux de confinement,
 Les niveaux de confinement = conception et aménagement des installations + exigences
opérationnelles et techniques,
 Le niveau de confinement doit être adapté au risque le plus élevé et conforme à la
réglementation,
 A chaque changement de situation le risque doit être évalué et le confinement réadapté si
nécessaire,
 Le confinement doit être contrôlé régulièrement et proportionnellement au risque (Audit
interne et externe).
Références bibliographiques :
 Références au Code du travail non exhaustives à retrouver
sur www.legifrance.gouv.fr :
 Définition et classement des agents biologiques : Articles R.4421-2 et R.4421-
3 du Code du travail.
 Évaluation du risque biologique : Articles R.4423-1 à R.4423-4 du Code du
travail.
 Prévention des risques biologiques : Articles R. 4421-1 à R. 4427-5 du Code
du travail.
 Surveillance médicale : article R. 4426-1 à R.4426-13 du Code du travail.
 Recommandations vaccinales du ministère de la santé de l’année en cours :
Articles L.3111-4 et L.3112 du Code de santé publique.
 Biosafety and biosecurity: standard for managing biological risk in the
veterinary laboratory and animal facilities
 Minimum biorisk management standards for laboratories working with foot-
and-mouth disease virus 17.10.2000 fr
 Journal officiel des communautés européennes ; Directive 2000/54/ce du
parlement européen et du conseil du 18 septembre 2000 ;Concernant la protection des
travailleurs contre les risques liés à l'exposition à des agents biologiques au travail
(septième directive particulière au sens de l'article 16, paragraphe 1, de la directive
89/391/cee)
 Manuel De sécurité et de sûreté biologiques ; Section i
 Laboratories working with foot-and-mouth disease virus ; In vitro and in vivo
("mbrm standards for fmdv laboratories") ;Section ii.
 Minimum biorisk management standards for laboratories undertaking
diagnostic investigations for fmd in the framework of a national contingency plan ("mbrm
standards for fmd contingency laboratories")
 Lignes directrices en matière de biosécurité en laboratoire
 Manuel de sécurité biologique en laboratoire ; troisième édition ; Cirs ;L
262/21
 Manuel de sécurité biologique en laboratoire
 Biosafety in microbiological and biomedical laboratories
 Organisation mondiale de la santé
 Les cahiers de prévention santé sécurité environnement ; Risques biologiques

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