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LES RISQUES BIOLOGIQUES

-Travail réalisé par :


SOUKAINA CHAHRANE
-Travail encadré par :
Pr MOUTAWAKILE
-MASTER QHSE 2022/2024
PLAN :
Introduction.
1 Les agents biologiques.
2 Les effets sur la santé.
2.1. Les risques infectieux.
2.2. Les risques allergiques.
2.3. Les risques toxiniques.
2.4. Les risques cancérogènes.
2.5. Le classement réglementaire des agents biologiques.
3 Évaluation des risques biologiques.
3.1. Repérer le danger = repérer le réservoir.
3.2. Repérer les expositions.
3.3. Évaluer les risques.
4- Références légales au Maroc.
5 -Réglementation relative à l’importation et à l’exportation de substances
Biologiques sur le plan international.
- Détermination des maladies professionnelles causées par une exposition à
des dangers biologiques.
- Régimes d’assurance en cas de lésion ou de maladie professionnelle.
- Qualifications des professionnels de la sécurité et de la santé au travail .
- Obligation vaccinale et aide à la vaccination.
- Réglementation relative aux dangers biologiques au niveau de l’entreprise.
-Mise en place des systèmes de gestion de la SST.
- l’adoption d’une norme internationale du travail sur les dangers biologiques.
Conclusion.
Introduction :
Les risques biologiques au milieu de travail représentent une catégorie de
dangers inhérents à la présence de microorganismes, tels que les bactéries, les
virus, les champignons et les parasites, qui peuvent compromettre la santé des
travailleurs. Ces risques sont présents dans divers secteurs d'activité, y compris
la santé, l'agriculture, l'industrie alimentaire, les laboratoires et d'autres
environnements où les travailleurs peuvent être exposés à des agents
biologiques potentiellement pathogènes.

La réglementation visant à atténuer les risques biologiques sur le lieu de travail


est conçue pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs tout en
minimisant les risques d'infections, de maladies et d'autres conséquences
néfastes liées à l'exposition à des agents biologiques. Les réglementations
varient d'un pays à l'autre, mais elles partagent généralement des principes
communs visant à prévenir les risques et à protéger la force de travail.

La pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) a mis en lumière les effets


potentiellement dévastateurs, à l’échelle planétaire, de dangers biologiques
incontrôlés. D’autres maladies, comme le syndrome respiratoire aigu sévère
(SRAS), la grippe A (H1N1) et la maladie à virus Ebola, ont également été une
source de problèmes dans le monde entier. Les virus qui causent des maladies
contagieuses ne sont que l’un des nombreux dangers biologiques auxquels les
travailleurs peuvent être exposés.

Dans des lieux de travail comme les hôpitaux et les laboratoires, les
installations d’élevage de bétail et les silos à grains, dans les services
d’entretien des égouts, de collecte des déchets et bien d’autres activités, les
travailleurs peuvent être en contact avec des bactéries, des virus, des parasites,
des champignons, des prions, du matériel génétique, des fluides corporels et
d’autres micro-organismes, ainsi qu’avec les allergènes et les toxines qui leur
sont associés.
1 Les agents biologiques.

Les risques biologiques concernent de multiples activités en particulier


l’agriculture, les industries agroalimentaires, les métiers de la santé, les métiers
de l’environnement, …etc.

On entend par "agent biologique" l'ensemble des micro-organismes (bactéries,


virus..), y compris les organismes génétiquement recombinés, les parasites et
les cultures cellulaires susceptibles de provoquer une infection, une allergie,
une intoxication ou un cancer.

Les agents biologiques sont présents dans tous les environnements de travail.
Certains sont responsables de maladies chez l'homme.
L’exposition aux risques biologiques peut être intentionnelle (travaux de
laboratoire ou de recherche), ou bien potentielle du fait de l’activité
professionnelle (secteur agricole, traitement des eaux d’épuration, élimination
des déchets d’activité de soin, abattoirs, tanneries, … etc.).

La transmission des agents biologiques peut se faire par :

- Inhalation

- Contact avec la peau ou les muqueuses

- Inoculation

- Ingestion
2 Les effets sur la santé.

L’exposition d’un travailleur à un agent biologique peut causer :


2.1- une infection : due à la pénétration puis à la multiplication d’un micro-
organisme dans le corps (tuberculose, hépatite B…) ;
2.2- une allergie : due à la défense immunitaire du corps contre un allergène
provenant d’un agent biologique (asthme, rhinite, …) ;
2.3- une intoxication : résultant de l’action exercée sur l’organisme par une ou
des toxine(s) issue(s) d’agents biologiques (nausées et diarrhées provoquées
par les endotoxines des bactéries Gram négatif) ;
2.4- un cancer : qui est une tumeur maligne formée par la multiplication
désordonnée des cellules (infections chroniques par les virus des hépatites B et
C évoluent parfois vers un cancer du foie).

-Effet sur le travail :

Les risques biologiques peuvent avoir des répercussions sur la santé des
travailleurs (maladies professionnelles ou à caractère professionnelles). En plus
des effets sur la santé, l’exposition d’un travailleur à des agents biologiques
peut avoir de lourdes conséquences économiques qui sont dues aux :

- jours de travail perdus suite à la maladie ;

- frais engagés pour remplacer le malade ;

- frais de soins et/ou d’hospitalisation ;

- perturbations et désorganisation du travail.


-Risques biologiques et maladies professionnelles au Maroc :
Une pathologie infectieuse ou immuno-allergique est dite professionnelle si
elle est la conséquence de l’exposition d’un travailleur à un agent biologique
pouvant la provoquer, dans le cadre de son activité professionnelle.
On peut ainsi citer comme exemples de maladies professionnelles :
D’origine virale ou bactérienne :

- Les hépatites virales : Tableau n°39 (professions médicales et paramédicales) ;

- La brucellose : Tableau n°21 (milieu rural, abattoirs, vétérinaires) ;

- La tularémie : Tableau n°26 (milieu rural et forestier, vétérinaires, cuisiniers) ;

- La poliomyélite : Tableau n°75 (professions médicales et paramédicales, les


laboratoires);

- Les leptospiroses : Tableau n°14 (milieu rural, éboueurs, marins, mines et


carrières, tunnels, génie civil, abattoirs) ;

- Le charbon : Tableaux n°13 (milieu rural, abattoirs, travail du cuir, dockers) ;

- La rage : Tableau n°77 (milieu rural et forestier, vétérinaires, laboratoires).


d’origine parasitaire :
- L'amibiase : Tableau n°76 (laboratoires, milieu hospitalier, personnel
navigant);
- L'ankylostomose : Tableau n°18 (anémie des mineurs) (chantiers souterrains,
mines de charbon et de phosphates, briqueteries, champignonnières, rizières,
marécages).
2.5. Le classement réglementaire des agents biologiques :
3 Évaluation des risques biologiques.
La démarche d’évaluation des risques biologiques est le plus souvent
qualitative.
Elle est facilitée par l’utilisation de la notion de chaîne de transmission,
constituée de trois maillons :
-le réservoir contenant les agents biologiques.
-les modes de transmission des agents biologiques.
-l’hôte potentiel qu’est le travailleur.
Cette démarche d’évaluation des risques biologiques en milieu professionnel
consiste à : rechercher la présence de réservoirs où sont susceptibles de se
développer des agents biologiques potentiellement dangereux.
Repérer les activités pouvant exposer le travailleur aux agents biologiques
contenus dans ce réservoir.
Le risque que cette exposition entraîne une maladie dépend ensuite des modes
de transmission (inhalation, contact…) des agents biologiques présents dans le
réservoir et de l’état immunitaire du travailleur exposé.

3.1. Repérer le danger = repérer le réservoir.

Pour repérer le danger, on s’intéresse au réservoir susceptible de contenir un


ou plusieurs agents biologiques pathogènes.
Le réservoir est l’endroit dans lequel s’accumulent ou prolifèrent les agents
biologiques pathogènes. Il peut s’agir :

D’organismes vivants : tout ou partie d’un être humain (peau, poumon, salive,
sang…) ou d’un animal (déjections, produits d’avortement, cuir et laine non
traités, salive, urines…), ou encore de végétaux… de matières inanimées : le sol,
l’eau et en particulier les eaux usées, un objet contaminé (seringue
abandonnée contenant du sang…), des déchets, ou encore des poussières
contaminées.
Réservoir contenant un agent biologique identifié
Dans certaines situations de travail, le réservoir est facile à repérer car il
contient un agent biologique bien identifié qui est l’objet même du travail (par
exemple un bioréacteur contenant une souche d’une bactérie produisant un
antibiotique).

-Principaux secteurs professionnels concernés par les risques biologiques :


3.2. Repérer les expositions.

Une fois le réservoir repéré, il est nécessaire d’analyser les procédés de travail
afin d’identifier les modes d’exposition possibles.
En milieu professionnel, les personnels peuvent être exposés aux agents
biologiques de différentes façons :

- Modalités d’exposition et exemples de situations en milieu professionnel :


3.3. Évaluer les risques.
Pour évaluer les risques biologiques, il faut donc : tout d’abord repérer les
réservoirs contenants :
-un agent biologique pathogène identifié, ou un ensemble d’agents biologiques
pathogènes non précisément identifiés mais potentiellement présents puis
repérer les tâches ou les procédés de travail exposant les personnes au
réservoir, en tenant compte des modes de transmission (inhalation, contact
avec la peau ou les muqueuses, inoculation, ingestion) .
-de l’agent biologique pathogène identifié, ou des agents biologiques
pathogènes les plus probables.
Cette évaluation qualitative est suffisante pour engager la mise en œuvre de
mesures de prévention. Elle doit aussi prendre en compte la gravité des
dommages potentiels pour la santé des travailleurs et la fréquence des
expositions.
Concernant l’évaluation quantitative par recours à la métrologie des
bioaérosols, elle est complexe et n’est pas indiquée pour les risques infectieux.
Il peut suffire d’une exposition ponctuelle à une quantité très limitée d’agents
biologiques (quelques unités) pour être contaminé.
Pour les autres risques biologiques, une évaluation quantitative peut présenter
un intérêt pour préciser les expositions dans certains milieux professionnels.
Ainsi, la métrologie des bioaérosols peut être utilisée pour évaluer les
expositions par inhalation aux endotoxines, aux moisissures..., par exemple en
centre de tri de déchets ménagers, en usine de compostage, en élevage de
volailles ou lors de l’affinage de fromages, de la fabrication de saucissons secs…
L’état de santé de l’opérateur exposé, notamment son état immunitaire,
d’éventuels antécédents d’allergie ou une grossesse en cours jouent un rôle
dans le risque de développer une pathologie.
Le médecin du travail prend en compte ce point particulier dans l’évaluation
des risques.
La démarche d’évaluation des risques biologiques, qui consiste à identifier les
risques auxquels sont soumis les salariés d’un établissement, a pour objectif de
mettre en place des actions de prévention pertinentes.
3.4-Aspect préventif :
Pour une bonne prévention du risque professionnel, un certain nombre de
mesures doivent être mises en place, en particulier :
1) Mesures préventives techniques :
-éviter l’utilisation des agents biologiques dangereux en les remplaçant par des
agents qui ne le sont pas ou qui sont moins dangereux .
- améliorer la ventilation et l’assainissement de l’air des locaux du travail
(réduction du risque de transmission par inhalation).
2) Mesures de prévention liées à l’organisation du travail :
- limiter le nombre des travailleurs exposés et le temps d’exposition .
- assurer une bonne gestion des déchets.
3) Mesures liées à la formation et l’information :
- informer les travailleurs sur les risques biologiques et sur l’application des
mesures d’hygiène.
- signaler le risque biologique (panneau prévu à cet effet).
- mettre en place des formations adaptées aux postes de travail et à la nature
des tâches à réaliser.
4) Mesures liées aux Equipements de Protection Individuelle (E.P.I) :
- fournir des EPI adaptés.
- prévoir des vêtements de protection et des chaussures différentes de ceux de
la ville.
5) Mesures liées à la médecine du travail :
-assurer une surveillance médicale des travailleurs exposés.
- prévoir la vaccination des travailleurs.
- informer les femmes enceintes des risques liés à leur état.
- prévoir un examen médical préalable pour les personnes exposées aux agents
pathogènes.
4- Références légales au Maroc.

-Arrêté n°919-99 du 14 ramadan 1420 (23 décembre 1999) modifiant et


complétant l’arrêté n°100- 68 du 20 mai 1967 pris pour l’application du dahir
du 26 Joumada I 1362 (31 mai 1943) étendant aux maladies professionnelles
les dispositions de la législation sur la réparation des accidents du travail, fixant
la liste des maladies professionnelles.

- Arrêté n°93-08 du 6 Joumada I 1429 (12 mai 2008) Fixant les mesures
d'applications générales et particulières des principes énoncés par les articles
de 281 à 291 du code de travail relatives à l’hygiène et la sécurité au travail (BO
n° 5680 du 6 novembre 2008).

-Décret n° 2-10-183 du 16 novembre 2010 fixant la liste des travaux auxquels il


est interdit d’occuper certaines catégories de personnes (BO n° 5906 du 6
janvier 2011).

Décret n° 2-12-431 du 25 novembre 2013 fixant les conditions d'utilisation des


substances ou préparations susceptibles de porter atteinte à la santé des
salariés ou de compromettre leur sécurité.

2003-09-11 (MAR-2003-L-67319)
Dahir n° 1-03-194 du 11 septembre 2003 portant promulgation de la loi n° 65-
99 relative au Code du travail qui contient des dispositions relatives à la santé
et à la sécurité au travail. Il énonce les obligations des employeurs en matière
de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, y compris la
prévention des risques biologiques.
-L’article R. 4421-2 du Code du travail définit les agents biologiques comme
étant des micro-organismes, y compris les micro-organismes génétiquement
modifiés, des cultures cellulaires et des endoparasites humains susceptibles de
provoquer une infection, une allergie ou une intoxication.

-Conformément aux dispositions de l’article R. 4421-3 du Code du travail, les


agents biologiques sont classés en quatre groupes, en fonction de la gravité
croissante du risque d’infection qu’ils représentent pour l’homme. Ce
classement ne prend pas en compte les autres risques biologiques
(immunoallergiques, toxiniques, cancérogènes). Les agents des groupes 2, 3 et
4 sont considérés comme pathogènes.
5 -Réglementation relative à l’importation et à l’exportation de substances
biologiques ainsi qu’à leur production et à leur vente sur le plan international.

Au Paraguay, l’importation et l’exportation de substances biologiques sont


soumises à autorisation. Ainsi, l’importation et l’exportation de produits
biologiques pour une utilisation chez l’homme et contre les zoonoses doivent
être autorisées au préalable par le ministère de la Santé publique et de la
Prévoyance sociale. Le Paraguay a également établi des procédures pour le
prélèvement, le stockage et la fourniture de sang, de plasma et de leurs
dérivés, ainsi que des mécanismes de contrôle biologique particuliers à cet
égard, et les établissements qui fabriquent des produits vétérinaires ou
phytosanitaires doivent être enregistrés auprès du ministère. De même, en
Uruguay, les laboratoires qui procèdent à des analyses cliniques doivent
obtenir une autorisation d’exploitation auprès du ministère de la Santé
publique. En Türkiye, les employeurs sont tenus de notifier les autorités locales
avant d’utiliser pour la première fois des agents biologiques nocifs classés dans
les groupes 2, 3 et 4 (ces groupes sont les mêmes que ceux de la directive de
l’UE).

- Détermination des maladies professionnelles causées par une exposition à


des dangers biologiques.

Dans des pays comme le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d´Ivoire,
le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, la réglementation nationale
fixe les règles en matière d’indemnisation pour les risques liés aux agents
biologiques en s’appuyant sur les normes nationales régissant l’indemnisation
des maladies professionnelles. La réglementation de ces pays concernant les
maladies ouvrant droit à indemnisation inclut, suivant les cas, des agents
biologiques et maladies associées tels que la brucellose, les hépatiques virales
A, B, C, D et E, les mycoses cutanées, le tétanos, l’ankylostome spirochétose,
les rickettsioses, l’amoebose, la poliomyélite, la rage, la tuberculose et autres
mycobactéries.
Les fièvres hémorragiques provoquées par des hantavirus, la tularémie,
l’ornithose, la psittacose, les infections streptococciques, l’onchocercose et la
pasteurella. Au Japon, la législation nationale énumère, parfois nommément,
certaines maladies causées par des pathogènes tels que des bactéries et des
virus, et prévoit la possibilité de reconnaître d’autres maladies comme des
maladies professionnelles lorsqu’il est « manifeste qu’elles sont la conséquence
d’activités allant de pair avec une exposition auxdits pathogènes».

Ailleurs, un nombre limité de maladies causées par une exposition à des


dangers biologiques sont considérées comme professionnelles. Les listes de la
Barbade, de Sainte-Lucie et de la Thaïlande mentionnent ainsi des maladies
dermatologiques provoquées par des agents biologiques infectieux, ou des
maladies parasitaires contractées dans des professions dans lesquelles il existe
un risque particulier de contamination. Au Japon, la liste des maladies
professionnelles inclut les maladies de la peau, les conjonctivites ou les
maladies respiratoires telles que les rhinites ou l’asthme bronchique dont
souffrent les travailleurs exposés aux enzymes protéolytiques.

Certains pays considèrent le COVID-19 comme une maladie professionnelle 56.


En Colombie et en Argentine, le COVID-19 contracté par des travailleurs
essentiels est réputé être une maladie professionnelle. L’UE a amendé sa
directive afin de classer le SARS-CoV-2 dans le groupe 3 des agents biologiques,
c’est-à-dire des agents pouvant provoquer une maladie grave chez l’homme et
constituer un danger sérieux pour les travailleurs.

-Régimes d’assurance en cas de lésion ou de maladie professionnelle.

Tous les pays ne sont pas dotés de régimes d’assurance en cas de lésion ou de
maladie professionnelle, et les conditions à remplir pour être couvert sont
généralement fixées par d’autres lois que celles relatives à la SST. La pandémie
de COVID-19 a montré que ces régimes pouvaient se révéler essentiels pour
aider les travailleurs et contribuer à endiguer la propagation du virus par ceux
qui, bien qu’infectés, ne pouvaient pas arrêter de travailler faute d’accès à
d’autres sources de revenu.
. Les lois concernant les régimes d’assurance en cas de lésion ou de maladie
professionnelle sont :
Très différentes selon les pays. La législation contient parfois des prescriptions
relatives à l’identification de l’entité qui devrait être redevable des prestations
en cas d’incapacité de travail, aux critères ouvrant droit à prestations, au
montant de ces dernières et à la période couverte, entre autres. Au Honduras,
par exemple, pour ce qui est du COVID-19, c’est l’Institut de sécurité sociale qui
est compétent en matière de prestations pour incapacité de travail.

En Colombie, les organismes d’assurance contre les risques professionnels


doivent allouer 5 pour cent des cotisations à des activités de prévention et de
promotion, et 2 pour cent à des mesures d’intervention d’urgence, à l’achat
d’équipement de protection individuelle et à des examens médicaux en faveur
des travailleurs directement exposés au coronavirus. En Slovénie, la loi relative
à l’assurance-santé stipule que les travailleurs que les autorités obligent à se
placer en quarantaine en raison du niveau de risque élevé auquel ils sont
exposés ont le droit à une compensation équivalant à la totalité de leur salaire.

- Qualifications des professionnels de la sécurité et de la santé au travail :

La délivrance par les autorités compétentes de certifications aux professionnels


de la sécurité et de la santé au travail, notamment les médecins, infirmiers,
hygiénistes et psychologues du travail, les ingénieurs en sécurité au travail, les
ergonomes et les techniciens en sécurité et en santé au travail, est souvent
subordonnée à l’acquisition de connaissances dans le domaine des dangers
biologiques. Ainsi, à Chypre, un agent de sécurité doit suivre une formation
complète incluant 6 heures d’enseignement sur les agents biologiques, et en
Belgique, la formation pour devenir spécialiste en hygiène du travail devrait
comporter un volet sur les agents biologiques (infections et allergies, bactéries
(endotoxines), virus, moisissures) et leurs dérivés.
Dans la plupart des pays, la législation impose aussi aux employeurs de faire
appel à des professionnels qualifiés sur les questions de SST, par exemple en
recrutant un expert, en créant un service interne de sécurité et de santé au
travail, en mettant en place un tel service en commun avec d’autres
entreprises, ou en sollicitant un prestataire extérieur. Les obligations varient
souvent selon la taille des effectifs et la nature des activités des entreprises.
Ainsi, en Thaïlande, dans les laboratoires de biologie de plus de 20 travailleurs,
l’employeur doit désigner un préposé à la sécurité. En Espagne, dans les
entreprises qui emploient 250 à 500 travailleurs effectuant des travaux
dangereux, y compris ceux supposant une exposition à des dangers
biologiques, l’employeur doit créer un service interne de prévention.

- Obligation vaccinale et aide à la vaccination.

La pandémie de COVID-19 a mis en évidence les questions soulevées par la


vaccination. Les normes internationales du travail ne posent aucune exigence
en la matière, mais recommandent dans certains cas l’immunisation comme
moyen efficace de protéger les travailleurs, par exemple le personnel infirmier
et les travailleurs du secteur agricole (y compris des plantations), en particulier
ceux qui manipulent des animaux, d’une exposition à des dangers biologiques .

Si la vaccination n’est dans la pratique généralement pas obligatoire, certains


pays l’imposent pour travailler dans des secteurs tels que celui de la santé, et
dans des professions plus exposées.
En Azerbaïdjan, une loi particulière énonce des mesures pour la vaccination du
public et garantit à tous les citoyens souhaitant se faire vacciner la possibilité
de le faire gratuitement. En Türkiye, il est stipulé que des vaccins efficaces
doivent, lorsque cela est nécessaire, mis à la disposition des travailleurs qui ne
sont pas encore immunisés contre l’agent biologique auquel ils sont ou
peuvent être exposés. La vaccination est effectuée en coopération avec les
unités du ministère de la Santé dont la compétence géographique couvre lieu
de travail concerné, et les travailleurs sont informés des avantages et des
inconvénients de la vaccination et de l’absence de vaccination.
- Réglementation relative aux dangers biologiques au niveau de l’entreprise.

Garantie d’un lieu de travail sûr et salubre


-L’obligation générale de l’employeur de garantir un lieu de travail sûr et
salubre comprend la protection contre l’exposition à des dangers biologiques.
Les lois régissant la SST peuvent soit évoquer une responsabilité d’ordre
général, sans préciser les catégories de dangers concernées, soit, au contraire,
spécifier les catégories de dangers pour lesquelles l’employeur est tenu de
prendre des mesures de prévention et de protection. Au Costa Rica, la
législation impose une obligation générale couvrant tous les types de dangers
en stipulant que les employeurs doivent mettre en place sur le lieu de travail
des mesures de SST destinées à protéger la vie, la sécurité et l’intégrité morale
et physique des travailleurs. Au Liban, en revanche, la législation énumère les
dangers qui appellent une attention particulière lors de la mise en place de
mesures de protection et oblige l’employeur à prendre toutes les mesures de
protection sanitaire requises sur le lieu de travail, notamment en ce qui
concerne la sécurité, l’éclairage, la ventilation, l’aération, l’eau de boisson, les
installations sanitaires, l’évacuation des fumées et des poussières, le logement
des travailleurs et les mesures d’hygiène visant à protéger les travailleurs d’une
contamination par des agents pathogènes ou biologiques.

- Il n’est pas rare que la législation en matière de SST prévoie des obligations
particulières concernant les femmes enceintes ou allaitantes, en recensant les
tâches qui leur sont interdites ou en imposant la réalisation d’une évaluation
des risques spécifiques. C’est le cas dans l’UE et au Pérou, par exemple. Les
tâches faisant intervenir des agents biologiques à haut risque figurent
généralement sur les listes des activités interdites aux mineurs étant donné
qu’elles sont considérées comme dangereuses pour les enfants. Ainsi, la
Jordanie et la Bulgarie interdisent que des personnes de moins de 18 ans
exécutent des travaux faisant intervenir des dangers biologiques.
-Mise en place des systèmes de gestion de la SST.

Un système de gestion de la SST est une méthode rationnelle et progressive


basée sur le concept dit de la roue de Deming (planifier, développer, contrôler,
agir) qui a pour but d’améliorer la prévention des dangers dans le milieu de
travail et qui permet de suivre les progrès réalisés dans ce domaine. Certains
pays, comme Bahreïn, la Colombie, le Danemark, El Salvador, le Panama, le
Pérou et Singapour, exigent spécifiquement l’adoption d’un tel système. Un
système de gestion de la SST peut être rendu obligatoire sur tous les lieux de
travail ou seulement dans certains cas, en fonction du nombre de travailleurs
et du secteur d’activité. En Thaïlande, par exemple, cette obligation s’applique
aux laboratoires de biologie qui emploient plus de 50 personnes.

Les lois et les règlements prévoient souvent des obligations particulières au


sujet des plans d’urgence et des premiers secours en cas d’exposition
accidentelle à des dangers biologiques.

Ces obligations peuvent comprendre la mise à disposition de personnel qualifié


capable de dispenser les premiers soins ou de médicaments et d’autres
matériels et équipements nécessaires pour assurer une prise en charge
immédiate et la présence d’installations adéquates, ainsi que la fourniture
d’informations et de formations aux travailleurs à cet égard. En Namibie, par
exemple, l’article 190 du décret gouvernemental no 156 de 1997 oblige tout
employeur gérant des lieux de travail dans lesquels des substances
dangereuses, toxiques ou corrosives ou d’autres substances similaires seraient
utilisées, manipulées, traitées ou manufacturées à fournir du matériel de
premiers secours, à désigner un référent pour les premiers soins, à mettre à
disposition des dispositifs de lavage de sécurité adaptés, à élaborer et à réviser
régulièrement des plans et procédures écrits, ainsi qu’à informer et à former
régulièrement les employés.
- l’adoption d’une norme internationale du travail sur les dangers biologique.

L’action que l’OIT mène de longue date pour promouvoir la santé et la sécurité
dans le milieu de travail a connu une avancée majeure grâce à la décision de
reconnaître les conventions nos 155 et 187 comme fondamentales.
L’élaboration proposée d’un ou de plusieurs instruments sur les dangers
biologiques dans le milieu de travail offrirait à l’Organisation une occasion de
combler une lacune de son corpus normatif et d’examiner les considérations
particulières dont il doit être tenu compte au niveau national et sur le lieu de
travail afin d’assurer une prévention et une protection efficaces face aux
dangers biologiques. Cette proposition a pour toile de fond la pandémie de
COVID-19, qui continue de faire rage dans certaines régions du monde.

La question des dangers biologiques est un sujet complexe sur le plan


technique, et les auteurs de la présente proposition ont été éclairés par les
travaux de la Réunion d’experts chargés de la validation tripartite des directives
techniques sur les risques biologiques, qui s’est tenue du 20 au 24 juin 2022. Ils
se sont également appuyés sur les principes directeurs et les recueils de
directives pratiques de l’OIT, en particulier sur le Recueil de directives pratiques
sur la sécurité et la santé dans la construction, 2022, et le Recueil de directives
pratiques sur la sécurité et la santé dans les industries du textile, du vêtement,
du cuir et de la chaussure, 2022.

Sur cet arrière-plan, l’élaboration d’un ou de plusieurs instruments est


proposée pour combler une lacune réglementaire dans les normes de l’OIT
relatives à la SST en concevant un cadre juridique complet et axé sur l’avenir
aux fins de la promotion et de la réalisation du droit à un milieu de travail sûr et
salubre du point de vue des dangers biologiques, cadre qui serait intégré selon
une logique thématique au corpus des normes de l’OIT traitant de risques
spécifiques.
Conclusion :

La prévention des risques biologiques en milieu de travail s’intègre à la


démarche habituelle de prévention des risques professionnels :
-Identification et description des dangers.
-Analyse de l’exposition potentielle du travailleur par la connaissance des
procédés.
-Utilisés et l’étude du poste de travail.
-Hiérarchisation des risques.
-Définition de stratégies de réduction des risques, contrôle de la mise en place
des mesures de protection retenues et vérification que le risque n’a pas été
déplacé.

Il s’agit d’adapter cette démarche de prévention classique à la spécificité des


risques biologiques. Le concept de chaîne de transmission est un « fil rouge »
que chaque préventeur peut s’approprier comme démarche d’évaluation des
risques présents sur le lieu de travail. L’évaluation des risques biologiques doit
être systématiquement intégrée dans toute démarche d’évaluation des risques
professionnels et figurer sur le document unique au même titre que celle des
autres risques.

En somme, la réglementation sur les risques biologiques au travail vise à


concilier la productivité des entreprises avec la protection de la santé des
travailleurs, créant ainsi un équilibre essentiel pour des milieux de travail sains
et sécurisés.
BIBLIOGRAPHIE :

https://www.inrs.fr/risques/biologiques/
reglementation.html

file:///C:/Users/hp/Desktop/RISQUES%20BIOLOGIQUES.pdf

file:///C:/Users/hp/Desktop/les-risques-professionnels
%20REGLEMENTATION%20MAROCAINE.pdf

file:///C:/Users/hp/Desktop/RISQUES%20BIOLOGIQUES
%20REGLMENTATION%20INTERNATIONNALE.pdf

https://natlex.ilo.org/dyn/natlex2/r/natlex/fe/details?
p3_isn=96187&cs=1JzcHfmBRSx4u5zj4Erodhi8CXejReI6v1vK
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