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Objectifs :
• Définir une épidémie
• Citer les objectifs d’une investigation d’une épidémie
• Savoir porter une attention à la définition d’un cas de maladie
• Suivre une démarche méthodologique de l’investigation d’une épidémie
L’apparition d’un seul cas de poliomyélite dans une région peut être considérée comme une
épidémie si cette maladie a été éradiquée dans cette région pendant une longue période.
L’apparition de plusieurs cas d’hépatite virale dans une région où cette maladie sévit à l’état
endémique pourrait être considérée comme normale à l’occasion d’un pic saisonnier.
En matière d’intoxication alimentaire, une toxi-infection aigue collective (TIAC) est envisagée dès
qu’au moins deux cas similaires d’une symptomatologie gastro-intestinale surviennent et peut être
rapportés à une même origine alimentaire.
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La méthode d’investigation :
Elle peut être résumée en 10 étapes que l’on regroupe en deux phases successives.
A l’aide de ces informations descriptives, on peut le plus souvent évoquer la source et le mode de
contamination et préciser quelles sont les personnes à risque.
Toutefois plusieurs étapes peuvent être réalisées simultanément ou dans un ordre différent selon les
épisodes épidémiques et les investigateurs
Exemple : Un cas fut défini comme toute personne pensionnaire ou employée, de la maison
de retraite X, ayant présenté plus de trois selles liquides par jour pendant au moins 48 heures
et/ou un examen de selles positif à Salmonella enteritidis, entre le 18 et le 31 Janvier 1991.
• Celui d’inclure parmi les cas, des individus qui ne sont pas des cas (définition trop sensible)
• Celui d’exclure certains cas réels (définition trop spécifique)
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Pour cela, les critères simples mais précis font en général les meilleures définitions (ex. fièvre
supérieure à 39°C, image radiologique de pneumonie, nombre de selles par jour, éruption cutanée,
etc.)
Lorsque la maladie est connue, sa définition officielle devrait être utilisée. Par exemple la définition
d’un cas clinique de rougeole utilisée par le CDC (Centers for Disease Control) : ‘’ un cas de rougeole
correspond à toute personne présentant un érythème maculo-papulaire généralisé de trois jours ou
plus et une fièvre supérieure ou égale à 38,3°C (si mesurée) et l’un au moins des signes suivants :
toux, écoulement nasal, conjonctivite’’
Quand la capacité de confirmation des cas est limitée par manque de ressources, comme dans les
pays en développement ou parce que les tests spécifiques sont disponibles en quantité limitée,
comme ce fut le cas pour l’épidémie de SRAS
• Cas confirmés : diagnostic repose sur l’isolement de l’agent causal ou sur des tests
sérologiques spécifiques
• Cas probable : à partir d’un faisceau d’arguments cliniques et biologiques de présomption
• Cas possible ou indéterminé : le plus souvent à exclure s’ils ne sont pas confirmés
Une définition de cas avec plusieurs niveaux de spécificité permet aussi de gérer les mesures à
prendre. Ainsi, pendant l’épidémie de SRAS les mesures d’isolement étaient appliquées aux cas
probables sans attendre la confirmation éventuelle et la quarantaine aux personnes ayant été en
contact avec les cas probables et confirmés.
Quel que soit le mode de recherche de cas, un recueil simple d’information associant les
informations démographiques, cliniques, de lieu (résidence, travail, école…), de temps (date de début
des signes, date de diagnostic, d’hospitalisation voire d’exposition…) et sur le devenir (décès) doit
être organisé avec la recherche des cas afin de pouvoir décrire le plus finement possible les
caractéristiques de temps, de lieu et de personne de l’épidémie.
Cette phase est quelquefois suffisante pour identifier le mode de transmission et contrôler
l’épidémie
Le temps :
La courbe épidémique représente la distribution des cas d’une épidémie en fonction du temps
(généralement, par date de début des symptômes sinon du diagnostic). Elle a pour but :
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• D’affirmer l’existence de l’épidémie
• De mesurer son importance
• D’apprécier son évolution
• D’identifier le mode de transmission
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Le lieu
Souvent, les cas surviennent de façon préférentielles dans un endroit unique et la distribution
géographique des cas permet d’identifier des zones à risque.
Les systèmes de distribution d’eau, les circuits d’évacuation des eaux usées, la direction des vents,
l’habitat écologiques de certains animaux peuvent jouer un rôle important dans la dissémination des
agents pathogènes.
Une fois rassemblées les données descriptives fournies par les étapes 1 à 4, on peut le plus souvent
préciser la source, le mode de transmission probable de l’épidémie ainsi que les groupes à haut
risque de développer la maladie. Des mesures de luttes appropriées doivent être prises
immédiatement.
Le fait d’identifier le plus tôt possible une hypothèse crédible permet de mettre en œuvre des
mesures de maîtrise avant même que celle-ci soit confirmée définitivement.
L’approche cas-témoins :
Elle repose sur la comparaison d’un groupe de cas et d’un groupe de témoins en ce qui concerne leur
exposition, exemple un aliment. On calculera le pourcentage de cas exposés.
L’approche cohorte :
Elle repose sur le calcul du taux d’attaque :
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• Chez les sujets non exposés (n’ayant pas consommé cet aliment)
Mais il peut arriver que l’épidémie soit déjà terminée lorsqu’elle est expliquée. Par conséquent il
n’est pas toujours nécessaire d’attendre la fin d’une enquête pour formuler des recommandations.
La nature des mesures variera d’une épidémie à l’autre et selon le stade de l’investigation. Générales
au début de l’investigation, les mesures deviendront rapidement beaucoup plus ciblées selon les
hypothèses et résultats de l’enquête.
Conclusion :
L’investigation d’une épidémie est une tâche ardue mais passionnante. Au terme de l’enquête,
l’épidémie n’est pas tout le temps, expliquée. Cependant la description de l’épidémie en fonction des
caractéristiques de temps, de personnes et de lieu va permettre d’orienter l’intervention.
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Références :
Epidémiologie d’intervention. F Dabis, J Drucker, A Moren. Ed. arnette
Principles of an outbreak investigation in public health practice. J.-C. Desenclos & col. Médecine et
maladies infectieuses 37 (2007) 77–94