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Depuis 1995, la Direction générale de la santé (DGS) a mis en place l’accès à une prophylaxie lors des
accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques (AES) avec risque de transmission du virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), pour le personnel de santé. Ultérieurement, la DGS a élargi l’accès de
cette prophylaxie aux expositions non professionnelles, en particuliers sexuelles. Le traitement
postexposition (TPE) est une trithérapie antirétrovirale débutée pour une personne exposée à un risque de
transmission VIH. Le TPE doit être pris le plus tôt possible et au plus tard dans les 48 premières heures
suivant l’exposition. Le TPE associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse et un
inhibiteur de la protéase. Un dispositif national a été mis en place dans les établissements de santé pour la
prise en charge rapide des AES. Les services d’urgences ont été associés à cette démarche pour la prise en
charge d’une personne exposée afin de favoriser l’accès rapide aux trithérapies. Un médecin référent
prend le relais pour l’indication du maintien de la prophylaxie et pour assurer le suivi du patient. Le
système de référence est vaste, médecins infectiologues des centres d’information et de soins de
l’immunodéficience humaine (CISIH), généralistes, médecins du travail et des centres de dépistage
anonyme et gratuit (CDAG). Le risque de l’exposition est réévalué selon la source, le délai et l’acte
contaminant. Le TPE est maintenu si le risque est réel. Les co-infections, en particulier les hépatites B et C,
sont aussi surveillées. Dans le cadre des professions de santé, l’application des recommandations
standards et l’utilisation de matériel sécurisé doivent permettre de diminuer la fréquence des AES. En
dehors des situations professionnelles, la prévention de la transmission du VIH est connue par la
population générale mais la possibilité d’un recours à une prophylaxie postexposition semble méconnue
et sous-utilisée.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan ■ Définition
¶ Définition 1 Toute personne exposée par un contact percutané ou cuta-
néomuqueux au sang ou à un liquide biologique d’une autre
¶ Risque de transmission par le VIH, VHB et VHC, épidémiologie 2
personne porteuse du virus de l’immunodéficience humaine
Expositions professionnelles 2
(VIH) ou des hépatites B et C (respectivement VHB ou VHC) est
Expositions non professionnelles 3
victime d’un accident d’exposition aux liquides biologiques et
¶ Prévention des accidents d’exposition au sang 3 sanguins (AELBS ou AES). La majorité des AES survient dans le
Prévention des accidents d’exposition professionnelle 3 cadre du travail (surtout des professions de santé) ou lors d’une
Prévention des accidents d’exposition sexuelle 3 exposition au cours d’un rapport sexuel ou d’utilisation de
Prévention chez le toxicomane 3 drogues intraveineuses.
¶ Modalités de prise en charge des accidents d’exposition au sang 4 La surveillance des contaminations professionnelles chez le
Dispositif de prise en charge 4 personnel de santé a été mise en œuvre de façon rétrospective
Prise en charge spécifique d’un AES aux urgences 4 et prospective en 1991 pour le VIH et en 1997 pour l’hépatite
Évaluation du risque de transmission du VIH 5 C [1, 2].
Traitement postexposition 5 Depuis 1995, les personnes exposées à un AES professionnel
Prophylaxie et conduite à tenir en cas d’exposition au VHB 6 ont une prise en charge thérapeutique renforcée suite aux
Prophylaxie et conduite à tenir en cas d’exposition au VHC 6 résultats de l’enquête montrant une réduction de 80 % du
risque de transmission du VIH chez les soignants victimes d’un
¶ Surveillance et suivi 6
AES ayant pris de la zidovudine (AZT) [3].
Principes généraux 6
Le ministère de la Santé a émis la circulaire DGS/DH/DRT/
Suivi des AES 7
DSS n° 98-228 du 9 avril 1998 et plus récemment la circulaire
¶ Cas particulier de l’enfant 7 DGS/DHOS/DRT/DSS/SD6 A n° 2003-165 du 2 avril 2003 [4],
¶ Conclusion 8 relatives aux recommandations de mise en œuvre d’un traite-
ment antirétroviral après exposition au risque de transmission
Médecine d’urgence 1
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2 Médecine d’urgence
Accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques ¶ 25-090-A-20
Expositions sexuelles
Expositions au VIH ■ Prévention des accidents
Le risque de contamination lors d’un rapport sexuel avec d’exposition au sang
un(e) partenaire séropositif(ve) varie de 0,04 % lors d’un rapport
oral (fellation réceptive) à 0,82 % après un rapport anal réceptif Prévention des accidents d’exposition
entre hommes et partenaire positif au VIH [14]. Le risque de
contamination d’un rapport vaginal est intermédiaire à 0,1 %, professionnelle
ce risque est plus important pour la femme que pour La sécurité du personnel soignant passe par le respect des
l’homme [21, 22]. recommandations standards, anciennement appelées précau-
Certains facteurs augmentent le risque de transmission : tions universelles. Ces dernières ne tenaient pas compte du
• charge virale élevée, notamment en période de primo- risque de transmission soigné-soignant.
infection (risque multiplié par 20) ou à un stade avancé de la En dehors de ces précautions, le matériel utilisé dans les
maladie (la charge virale dans les sécrétions génitales est gestes invasifs s’est amélioré. De plus en plus de matériel est dit
globalement corrélée à celle de la charge virale plasmatique) ; « sécurisé » (ce matériel est recensé dans un guide du
• autres infections ou lésions chez le partenaire infecté (par GERES) [23].
augmentation de la quantité du virus dans les sécrétions Par ailleurs, la vaccination contre l’hépatite B est obligatoire
génitales) ; pour le personnel soignant depuis la loi du 18 janvier 1991
• infections ou lésions génitales chez la personne exposée ; (article L du CSP et arrêté du 26 avril 1999).
• ectropion du col de l’utérus ; Les précautions standards sont les suivantes :
• menstruations ou saignements lors du rapport sexuel. • rinçage et désinfection de toutes blessures ;
À l’inverse, le risque est plus faible en cas de charge virale • lavage et désinfection des mains entre chaque patient ou
basse ou indétectable sous traitement efficace. Mais il faut savoir entre deux activités ;
que le virus reste détectable dans le tractus génital chez 10 à • port de gants, de lunettes, de masque et de surblouse selon
20 % des hommes ayant une charge virale indétectable. l’acte pratiqué entre chaque patient ou entre deux activités ;
La prise de substances psychoactives ou les rapports sexuels • manipulation du matériel souillé : ne pas recapuchonner les
avec plusieurs partenaires constituent des situations à risque qui aiguilles, avoir des conteneurs adaptés proches du lieu de
incitent à proposer un TPE en cas de rapport anal ou vaginal soins ;
non protégé avec un(e) partenaire de sérologie VIH inconnue • procédures appropriées de stérilisation ;
(Tableau 2). • nettoyage des surfaces à l’eau de Javel.
Expositions au VHB Ces précautions standards sont détaillées dans le
Tableau 3 [24].
Le risque de transmission par voie sexuelle du VHB est plus
élevé que pour le VIH, mais il n’existe pas de données disponi-
bles pour en évaluer la probabilité.
Prévention des accidents d’exposition
sexuelle
Expositions au VHC
La lutte contre le sida passe par la prévention. L’utilisation
Le risque de transmission sexuelle par le VHC est beaucoup systématique des préservatifs (féminins ou masculins) reste le
moins important sauf en cas de relation traumatique ou seul moyen efficace de protection contre le VIH et autres
sanglante. infections sexuellement transmissibles.
Expositions liées à la toxicomanie
En cas de partage de seringues et/ou d’aiguilles entre toxico-
Prévention chez le toxicomane
manes, le risque de transmission du VIH est évalué à 0,67 %. En La prévention passe par l’information des risques de conta-
cas de partage du reste de produit ou de matériel d’injection mination lors du partage des aiguilles, mais aussi de tout le
(cuillères, eau de rinçage, coton...), le risque n’a pas été matériel d’injection, ainsi que le risque de diverses infections
quantifié mais semble très faible. manuportées.
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Accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques ¶ 25-090-A-20
Figure 1. Arbre décisionnel. Prise en charge d’un accident d’exposition au sang et aux liquides biologiques (AES) aux urgences. VIH : virus de
l’immunodéficience humaine ; TPE : traitement postexposition.
• si le sujet-source est VIH traité et/ou en échec thérapeutique ; Pour les accidents professionnels, il faut évaluer la blessure, sa
• si le sujet-source est suspect de primo-infection ; nature, sa profondeur, le matériel mis en cause.
• chez la femme enceinte ou allaitante ; Il faut vérifier si la personne a fait les premiers gestes de
• si la personne a un traitement contre-indiquant ou interfé- lavage et de désinfection de la blessure.
rant avec les antirétroviraux (cf. infra). Pour les expositions sexuelles, il faut connaître la date et
l’heure de l’accident, la nature de l’exposition, l’utilisation ou
Évaluation du risque de transmission non de préservatif, rupture ou glissement de préservatif, les
du VIH facteurs de risques associés augmentant le risque de contamina-
tion (infection génitale, lésion génitale, rapport pendant les
Personne-source règles, partenaire appartenant à un groupe à risque) et les
Il est essentiel de connaître le statut sérologique de la situations à risques (partenaires multiples, utilisation de
personne-source. substances psychoactives).
Quand la personne-source est sur place (patient hospitalisé, En cas d’injection de drogues par voie intraveineuse, il faut
partenaire) et son statut sérologique inconnu, après information déterminer le délai, le type de matériel utilisé, la présence de
et avec l’accord de la personne-source, celle-ci est prélevée pour différents usagers et si possible leurs statuts pour les virus VIH,
une sérologie VIH. VHB, VHC.
En cas de séropositivité VIH, il est important de recueillir
d’autres informations sur la personne-source : le stade clinique,
les traitements antérieurs, le taux de lymphocytes CD4 et la Traitement postexposition
charge virale.
Lorsque le statut sérologique de la personne-source est Le TPE est pris en charge à 100 % par l’assurance maladie. Le
inconnu, tous les efforts doivent être consentis à la détermina- coût d’une trithérapie est élevé et 1 mois de Combivir ® -
tion de celui-ci et recourir au test de diagnostic rapide avec Kaletra® revient actuellement à 800 Q.
l’accord de la personne.
Si le statut de la personne-source reste indéterminé, l’évalua- Antirétroviraux conseillés [14]
tion du risque de transmission repose sur le type d’exposition
Le TPE comporte avant tout une trithérapie associant généra-
et sur la prévalence théorique de l’infection à VIH dans la
lement deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase
population à laquelle est supposé appartenir le sujet-source.
inverse (INTI) et un inhibiteur de la protéase (IP).
En cas d’agression sexuelle, dans la mesure du possible, il est
important d’obtenir la sérologie de l’agresseur. Si l’agresseur L’association zidovudine + lamivudine (Combivir ® ) est
n’est pas identifié, il a été considéré que, compte tenu de la actuellement largement utilisée pour sa simplicité de prise,
nature possiblement traumatique du rapport et la notion d’une 1 comprimé matin et soir. Une autre association pourrait être
appartenance de l’agresseur à un groupe de prévalence de prochainement proposée, l’association d’emtricitabine + tenofo-
l’infection à VIH potentiellement élevée (5 % environ selon les vir (Truvada®) qui consiste en 2 comprimés par jour.
données recueillies auprès de différents services d’urgences Parmi les IP/r, on utilise préférentiellement le lopinavir/
médicojudiciaires), la victime bénéficie d’un TPE [4]. ritonavir (Kaletra®). Il permet une simplicité de prise avec sa
nouvelle galénique en comprimés : 2 comprimés matin et soir.
Type d’exposition Le nelfinavir (Viracept ® ) est de moins en moins utilisé,
Le TPE est réservé aux situations à risque identifiable de certaines études ayant montré une tolérance moins bonne que
transmission du VIH. celle du Kaletra® [25, 26].
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Tableau 5.
Suivi biologique en cas d’exposition aux VIH, VHB et VHC et syphilis en cas d’AES [14].
Source
Personne exposée AES traité AES non traité Exposition sexuelle traitée Exposition sexuelle non traitée
j0 Sérologies VIH, VHB, VHC Sérologies VIH, VHC, VHB Sérologies VHC, VHB Sérologies VHC, VHB
NFS, ALAT (ou anticorps anti-HBs (ou anticorps anti-HBs
ou anti-HBc si vacciné) ou anti-HBc si vacciné)
Créatinine
TPHA, VDRL TPHA-VDRL
bHCG si doute
NFS, ALAT, amylase
bHCG si doute
j15 NFS, ALAT, créatinine PCR VHC si source VHC+ NFS, ALAT
(si ténofovir) Créatinine si ténofovir
PCR VHC si source VHC+
M1 NFS, ALAT Sérologie VIH NFS, ALAT Sérologie VIH
VHC si risque VHC Sérologie VHC et ALAT TPHA, VDRL TPHA et VDRL
M2 Sérologie VIH Sérologie VIH
M3 Sérologie VIH Sérologie VIH et Ac anti-HBc si
Sérologie VHC et ALAT non répondeur ou non vacciné
suivi des AES est organisé au sein même du service pour de Suivi des AES sexuels
multiples raisons. L’Hôtel-Dieu se situe dans une zone à risque
élevé d’accidents d’exposition sexuelle (quartier festif et La surveillance est similaire et est conduite sur 4 mois. Les
homosexuel). Cela draine vers le service de nombreuses person- sérologies VIH sont faites à 2 et 4 mois si le patient reçoit un
nes exposées et bien informées de l’existence d’un TPE. Ce TPE. Le suivi peut être arrêté à 3 mois si le patient n’a pas reçu
nombre important d’AES n’était pas absorbé par la consultation de TPE.
d’infectiologie et une nouvelle stratégie d’accueil des AES a été En cas d’AES sexuel, une surveillance de la syphilis avec un
mise en place. Cette organisation spécifique avait été faite en test TPHA et VDRL initial et à 1 mois est proposé.
accord avec les infectiologues de l’Hôtel-Dieu, qui restent les
référents et interlocuteurs privilégiés devant un cas difficile et Surveillance de l’hépatite C
pour une prise en charge particulière. Le suivi des AES s’est
En cas de risque d’exposition au VHC, les sérologies et la
amélioré par ce nouveau circuit, passant de 20 % de retour des
polymerase chain reaction (PCR) VHC sont recommandées. Cette
AES au quatrième jour à 80 % [27].
surveillance pour les AES professionnels n’est faite que si la
Une second travail, en 2004, sur la tolérance et l’observance
source est séropositive au VHC ou si son statut est inconnu.
du TPE sur 1 mois a montré la faisabilité et la pertinence d’un
suivi aux urgences avec un suivi de 100 % à 1 mois [28]. Dans les AES sexuels, la surveillance n’est pas systématique et
est proposée en cas d’exposition traumatique et/ou sanglante.
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“ Points importants
La prise en charge des accidents d’exposition au sang ou liquides biologiques (AES) avec risque de contamination VIH repose sur les
recommandations de la Direction générale de la santé selon la circulaire DGS/DHOS/DRT/DSS/SD6 A n° 2003-165 du 2 avril 2003 et
sur les dernières recommandations d’experts de 2006.
Le traitement postexposition (TPE) a permis de diminuer le risque de transmission du VIH, mais son efficacité reste incertaine.
L’indication du traitement doit être par conséquent réservée à des situations à risque. Tout doit être fait pour connaître le statut
sérologique du sujet-source. La mise sous trithérapie doit être débutée le plus tôt possible et peut être indiquée jusqu’à 48 heures
après l’exposition. Il est essentiel d’informer le patient sur l’intérêt du traitement, les risques d’échec, les effets secondaires et le suivi
qui sera nécessaire.
Chaque établissement de santé doit avoir des procédures en cas d’AES, écrites et validées incluant différentes spécialités, en particulier
les services d’infectiologie et les services d’urgences. En dehors des heures ouvrables des services spécialisés d’infectiologie, les services
des urgences doivent permettre à toute personne exposée au risque de transmission du VIH, un accès au TPE. Les médecins des
urgences, y compris les médecins de garde, doivent connaître les situations exigeant le recours à la trithérapie prophylactique et
pouvoir fournir ce traitement pour 3 à 4 jours. Le suivi des AES sera relayé par des médecins référents des centres d’information et de
soins de l’immunodéficience humaine, de la médecine du travail, des centres de dépistage anonyme et gratuit ou par des médecins
infectiologues.
Le TPE recommandé repose sur une trithérapie associant généralement deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse
(INTI) et un inhibiteur de la protéase (IP). Les INTI recommandés en première intention sont l’association zidovudine + lamivudine
(Combivir®) ou l’association de ténofovir + emtricitabine (Truvada®). Parmi les IP/r, on utilise préférentiellement le lopinavir/ritonavir
(Kaletra®).
La surveillance sérologique de la personne exposée est recommandée jusqu’à 4 mois. Les co-infections sont suivies jusqu’à 6 mois, en
particulier les hépatites B et C.
En amont du TPE, la prévention reste essentielle :
• respect des précautions universelles et utilisation de matériel sécurisé dans le milieu médical ;
• information générale sur les risques de contamination du VIH et ses moyens de prévention.
Les antirétroviraux utilisés sont communément : d’infectiologie, des médecins internistes, des médecins généra-
• la zidovudine ; listes ou du médecin du travail. Ces médecins référents doivent
• la lamivudine ; être identifiés et signalés par écrit dans le protocole des
• le nelfinavir. urgences.
L’avantage de la zidovudine et de la lamivudine est leur Une personne ayant un AES et mise sous TPE a un suivi
présentation en sirop et chez l’adolescent une posologie à recommandé jusqu’à 6 mois en cas de risque de transmission du
1 comprimé deux fois par jour. VIH ainsi que pour les co-infections VHB et VHC. En cas
Le nelfinavir existe en poudre et peut être reconstitué à des d’accident professionnel, un certificat médical initial d’accident
posologies infantiles [29, 30]. de travail est rédigé et le relais est pris par le médecin du travail.
L’existence de la trithérapie prophylactique ne doit pas
entraîner de relâchement dans les mesures de sécurité. En effet,
les efforts conjugués par la mise en place des dispositifs de prise
■ Conclusion en charge précoce des AES, par le matériel utilisé dit sécurisé,
par la mise en place des précautions standards ont permis de
Les AES sont un motif de consultation fréquent dans les diminuer les risques de contamination. Cet effort de prévention
services d’urgences. En effet, les urgences en dehors des heures doit continuer, passant par l’implication de la médecine du
ouvrables ou en l’absence d’un accès facile à une consultation travail.
spécialisée reçoivent les personnes victimes d’AES. L’objectif est Dans la population générale, la prophylaxie en cas d’accident
de débuter un traitement postexposition le plus rapidement d’exposition à risque de transmission du VIH est très peu
possible et avant 48 heures en cas de risque de transmission du connue. La banalisation du sida rend la prévention encore plus
VIH. difficile et montre un désintérêt du public face à cette maladie.
Les services d’urgences doivent avoir des protocoles écrits et Il existe une nécessité de maintenir l’information et la préven-
un circuit bien organisé pour la prise en charge des AES. tion de cette maladie.
Cela implique une formation des médecins urgentistes sur la .
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Le Guerroué G., Pourriat J.-L. Accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques. EMC (Elsevier
Masson SAS, Paris), Médecine d’urgence, 25-090-A-20, 2008.
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