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TM 23

PRATIQUES ET MÉTIERS

Sauvetage-secourisme
du travail : repères à l'usage
du médecin du travail
AUTEURS :
P. Hache, Institut national de recherche et de sécurité, Paris
en R. Dulieu, EDF, Mission secourisme, Levallois-Perret
résumé D. Deluz, Service départemental d'incendie et de secours 77, Melun
P. Cassan, Croix-Rouge française, Paris
A. D'Escatha, CHU Poincaré, Garches
S. Goddet, SAMU92, Garches

Un nouveau référentiel MOT CLÉS


technique de formation au SST / Sauveteur
secourisme
sauvetage-secourisme du
du travail /
travail est disponible depuis secourisme /
le 1er janvier 2012. Il intègre les secours.
dernières recommandations
internationales en matière entre 1983 et 2005, sans savoir s'il
de gestes d’urgence. RISQUES LIÉS À L'ACTIVITÉ s'agit d'un SST ou non [1]. Cette
Le médecin du travail est DE SAUVETEUR-SECOURISTE séroconversion est survenue dans
fortement impliqué dans DU TRAVAIL (SST) les suites d’une projection massive
l'activité des sauveteurs- de sang sur le visage et dans les
secouristes du travail yeux du secouriste lors de la prise
(SST). D’une part, il est RISQUE INFECTIEUX en charge d’un patient séropositif.
associé à leur formation Un rinçage rapide avait été effec-
(article R. 4624-3 du Code > ACCIDENTS D'EXPOSITION AU tué sur les lieux de l’accident et
du travail). En fonction SANG un lavage plus complet plusieurs
des risques spécifiques Les agents biologiques suscep- heures plus tard.
de l'entreprise, il apporte tibles d'être transmis au cours de Aussi, il convient d'informer le
des compléments ou ce type d'accident sont les virus SST du risque encouru durant les
des modifications à des hépatites B et C (VHB et VHC) premiers gestes, sans dramatiser.
l'enseignement décrit par et le virus de l'immunodéficience En effet, le cas de séroconversion
le référentiel technique de humaine (VIH). En France, envi- décrit ci-dessus est le seul connu
formation. D'autre part, ron 41 000 accidents d'exposition pour le VIH en plus de 20 ans, tan-
le médecin du travail a au sang (AES) ont eu lieu en 2004 dis que la littérature ne rapporte
également pour rôle de chez le personnel de santé [1]. Les pas, actuellement, de situation
prévenir les risques liés à piqûres et les coupures repré- similaire pour le VHB ou le VHC
cette activité de secours, que sentent 80,6 % des causes d'AES. chez les secouristes. D'autre part,
ce soit lors de la formation, Elles sont principalement dues à la ce sauveteur n’avait pas consulté
lors de la réalisation de gestes manipulation d'aiguilles, d'instru- après son AES et n’avait donc pas
d'urgence ou au décours de la ments souillés, de lames ou de col- pu bénéficier d’une prophylaxie
prise en charge de la victime. lecteur pour les objets piquants ou antirétrovirale (encadré 1).
tranchants, impliquant des tâches
que n'effectuent pas les SST. Les > RISQUE DE TRANSMISSION PAR
projections de sang représentent VOIE SALIVAIRE OU RESPIRATOIRE
16,7 % des cas d'AES [2]. De nombreux agents biologiques
Une seule séroconversion VIH a peuvent être transmis de la vic-
été rapportée chez un secouriste time au SST soit par voie aérienne,

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,Encadré 1
lage plastique). Toutefois, en cas sonnes impliquées dans cette si-
> CONDUITE À TENIR EN CAS D'AES d'urgence telle une hémorragie, le tuation ont été prises en charge par
OPiqûres et coupures ou projection sur la peau : SST évaluera le rapport bénéfice/ une « cellule psychologique ».
- ne pas faire saigner, risque à enfiler ses gants avant de La prise en compte des séquelles
- nettoyer immédiatement à l'eau et au savon réaliser une compression. psychiques que peut laisser une
puis rincer, Compte tenu de la durée relative- intervention à caractère particu-
- désinfecter de préférence avec de l'hypochlorite
ment courte de l'intervention du lier (mort violente, accident brutal,
de sodium (eau de Javel à 2,6 % de chlore actif
SST, des gants en vinyle peuvent suicide…) a débuté dans les années
dilué au 1/5e ou solution de Dakin) ; laisser agir 5
à 10 minutes. être utilisés [5]. La méthode pour les 90 pour les sapeurs-pompiers et les
OProjection sur muqueuse (œil, bouche...) : retirer sans se contaminer les mains policiers. Les attentats de 1995 ont
- rincer abondamment à l'eau ou avec du sérum est à connaître, mais le lavage des fait apparaître une nouvelle caté-
physiologique pendant au moins 5 à 10 minutes. mains après intervention reste la gorie de victimes : les « impliqués ».
OConsulter un médecin et déclarer l'accident du mesure de prévention primordiale. Ces individus étaient indemnes
travail. La transmission d'agents bio- physiquement mais présentaient
Source : Guide EFICATT logiques pendant le bouche-à- des états de stupeur, d’agitation ou
bouche peut être prévenue par de peur intense qui nécessitaient
soit par contact avec les mu- l'utilisation d'écrans faciaux, le une prise en charge spécialisée im-
queuses (bouche-à-bouche). Ces recours à un insufflateur manuel médiate afin de stopper l’évolution
agents peuvent être bactériens nécessitant une formation com- de ces symptômes. Chez d’autres
(bacille de Koch, méningocoque, plémentaire. Néanmoins, dans une « impliqués », les symptômes appa-
agent de la coqueluche...) ou viraux récente étude menée avec 60 se- raissaient quelques jours plus tard
(virus zona-varicelle, virus de la couristes testant ces matériels sur lorsqu’une prise en charge préven-
rougeole, virus de la grippe...) [3]. des mannequins, il s'avère que le tive n’avait pu être effectuée.
Le virus de l'hépatite B peut être bouche-à-bouche est la technique C’est sous l’impulsion du médecin
transmis par la salive si cette der- d’insufflation la plus performante général L. Crocq que les Cellules
nière contient du sang. pour la victime. En effet, elle per- d’urgence médico-psychologique
L'apprentissage de la réanimation met de réduire de manière signi- (CUMP) ont ainsi été créées (enca-
cardio-pulmonaire se fait sur un ficative le temps d'arrêt des com- dré 2).
mannequin utilisé par plusieurs pressions thoraciques (« no flow Tout comme les acteurs profes-
personnes au cours d'un même time ») par rapport aux écrans et sionnels du secours, le SST peut
stage. En l'absence de mesures aux insufflateurs et elle délivre un nécessiter une prise en charge psy-
spécifiques (peau de visage indi- volume d'air plus important que chologique après une intervention.
viduelle, dispositif de protection l'insufflateur [6]. En revanche, l'in-
des poumons artificiels, proto- térêt du bouche-à-bouche peut être > SITUATIONS STRESSANTES
cole de nettoyage, exclusion des discuté lorsque les secours spécia- OU TRAUMATISANTES
stagiaires ayant une infection lisés (sapeurs-pompiers et services Chaque intervention gérée par le
ORL), des contaminations par des mobiles d'urgence et de réanima- SST est source de stress. En effet,
agents présents dans les sécré- tion) peuvent être présents rapide- ce dernier, face à une victime ex-
tions oro-pharyngées peuvent être ment (cf paragraphe primant une souffrance (souvent
observées [4]. « Arrêt cardio-respiratoire »). physique) ou ayant perdu connais-
Enfin, la vaccination contre l'hépa- sance, doit faire appel à l’ensemble
> PRÉVENTION DU RISQUE tite B est recommandée chez les de ses connaissances pour réaliser
INFECTIEUX secouristes [7] et obligatoire chez les gestes et les comportements
Le lavage des mains avant (sauf les sapeurs-pompiers. adaptés à cette situation. Cette si-
urgence) et après l'intervention tuation urgente génère chez le sau-
est un geste essentiel. veteur une charge émotionnelle
Le port de gants permet d'éviter ou STRESS ET TRAUMATISME qui peut être importante.
de limiter le contact avec le sang PSYCHIQUE POST- Certaines interventions peuvent
de la victime. Ils doivent être faci- INTERVENTION engendrer un traumatisme psy-
lement accessibles dans la trousse Lors d’un événement à fort reten- chique. En effet, « le traumatisme
de secours ou dans le vêtement de tissement psychologique, il n’est psychique provient de la rencontre
travail du salarié (dans un embal- pas rare d’entendre que les per- avec le réel de la mort qui surprend

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le sujet. (…) L’image traumatique pé- fier la réaction de stress. Face à un Dans d’autres cas, parce que son
nètre l’appareil psychique et s’y in- enfant, la charge émotionnelle du environnement personnel est com-
cruste, (…) peut faire effraction dans secouriste est plus forte. En effet, la plexe et/ou parce que la situation
trois types de circonstances : rencon- blessure grave ou le risque de mort rencontrée a généré une émotion
trer sa propre mort, être témoin de d’un enfant est un fait difficile- particulièrement forte, le SST pré-
la mort de l’autre ou de la mort hor- ment acceptable par l’être humain, sente des difficultés d’adaptation
rible comme les sauveteurs y sont sortant de la logique de la vie. De qui se traduisent par un stress dé-
parfois confrontés » [8]. Ce peut être plus, une projection personnelle passé. Celui-ci peut présenter diffé-
le cas du SST qui fait face à une peut survenir , à savoir que l’enfant rentes formes :
mort sur le lieu de travail consécu- que le secouriste prend en charge - sidération empêchant le sujet de
tive à un accident ou à un infarctus lui rappelle ses propres enfants, percevoir, évaluer, analyser la situa-
du myocarde par exemple. des enfants de sa famille, de ses tion ;
D’autres facteurs peuvent ampli- proches… avec finalement une per- - agitation désordonnée lançant le
fier certains symptômes ou bien sonnalisation : ce n’est plus « un » sujet dans une course dépourvue
intensifier une réaction de stress. enfant dont il s’occupe, mais « son » de sens, accompagnée d’une logor-
La connaissance de la personne se- enfant. Ce type de prise en charge rhée incohérente ;
courue est le premier de ces facteurs. est rare en entreprise. - fuite panique qui, suite à une im-
Lors de la prise en charge d’une vic- Enfin, l’échec, réel ou non, de l’in- pulsion motrice, fait partir le sujet
time, le secouriste a généralement tervention pour des raisons de droit devant lui ;
tendance à prendre du recul vis-à- connaissances ou de ressources - action automatique dans laquelle
vis de cette personne, prenant en matérielles insuffisantes est le der- le sujet effectue des gestes mécani-
compte une pathologie, ou bien des nier facteur qui peut influencer la quement, mais dans un état de dé-
symptômes dont il doit s’occuper. survenue de symptômes. tachement psychique. Ainsi, le SST
Lorsque le secouriste connaît la vic- peut avoir pratiqué des gestes adé-
time (collègue de travail, ami…), ce > SYMPTÔMES quats, mais verbaliser une impres-
recul est beaucoup plus complexe ; sion de détachement, voire ne plus
la prise en charge devient person- Stress se souvenir de ce qu’il a pu faire.
nalisée, augmentant la charge Dans la majorité des cas, l’action du
émotionnelle. Les conséquences SST atteint son objectif et sa réac- Traumatisme psychique
peuvent en être un ralentissement tion est qualifiée de stress adapté Les symptômes du traumatisme
des gestes, une difficulté pour appli- [9] : attention focalisée sur la situa- psychique [10] n’apparaissent
quer certains automatismes appris tion, mobilisation de l’ensemble qu’après un certain temps de
lors des formations. des capacités mentales, action latence allant, en général, de
L’âge jeune de la victime est égale- adaptée à la problématique ren- 48 heures à 10 jours. Outre des
ment un facteur pouvant intensi- ,Encadré 2 contrée. symptômes anxieux et/ou dépres-

> CELLULES D’URGENCE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE (CUMP)


Les CUMP ont été créées par Xavier selon le département. La structure est apparaître dans les heures et jours à venir,
Emmanuelli, secrétaire d’État à l’action complétée de psychiatres, psychologues, de les rassurer sur les ressentis et émotions,
humanitaire d’urgence, sur instruction infirmiers, volontaires, qui peuvent de donner une liste de consultations de
du Président de la République Jacques intervenir en équipe constituée. La saisine psychotraumatisme à proximité, et enfin, si
Chirac, suite à l’attentat de la station RER se fait auprès du SAMU et la régulation est nécessaire, de proposer une thérapeutique
Saint-Michel à Paris, le 25 juillet 1995. assurée par le médecin psychiatre référent médicamenteuse si l’état de l’« impliqué »
Mises en place par le médecin général qui décidera de l’intervention immédiate le nécessite (1) et (2).
Crocq, elles se sont développées dans ou non, ainsi que de la constitution de
l’équipe. La CUMP a pour mission d’assurer 1. Circulaire DH/E04-DGS/SQ2 - n° 97/383 du
chaque département de France. La CUMP 28 mai 1997 relative à la création d'un réseau
est mobilisable 24 h sur 24 (7 jours sur 7) les premiers soins psychologiques en national de prise en charge de l'urgence médico-
et rattachée au Service d’aide médicale cas de catastrophe ou événement à fort psychologique en cas de catastrophe.
urgente (SAMU) du département. Elle se retentissement psychologique : elle assure
2. Circulaire DHOS/O 2/DGS/6 C n° 2003-235 du
compose d’au moins un psychiatre, d’un une prise en charge permettant de resituer 20 mai 2003 relative au renforcement du réseau
psychologue et d’une secrétaire, pouvant les « impliqués » dans un temps présent, national de l'urgence médico-psychologique en
exercer à mi-temps ou plein temps, de prévenir des symptômes pouvant cas de catastrophe.

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sifs plus ou moins marqués, le sujet Plusieurs éléments doivent être éva- proposer un soutien psychologique
présente des reviviscences trauma- lués : le SST a-t-il pu mettre en œuvre spécialisé dans ce domaine.
tiques. Ces dernières reproduisent toutes ses connaissances, disposait-il Un suivi à J + 1 semaine et J + 3 se-
l’expérience traumatique inaugu- des ressources matérielles néces- maines est également à effectuer,
rale tant le jour que la nuit. Elles saires à l’exécution de ses tâches ? En éventuellement par le médecin du
peuvent se manifester sous formes cas de sentiment d’impuissance ou travail.
d’hallucinations visuelles ou audi- de crainte d’un geste mal effectué, il Stress dépassé
tives, voire olfactives, gustatives et faut éviter de stigmatiser l’interven- En cas de stress dépassé, la pre-
kinesthésiques [11]. tion du SST dans un premier temps, mière action du médecin du tra-
afin qu’il puisse se concentrer sur vail, ou de tout autre personnel de
> RÔLE DU MÉDECIN DU TRAVAIL l’après. Une fois les émotions éva- soins, est de remettre le secouriste
cuées, le retour d’expérience permet- dans la réalité qu’il aura « quitté »
Post-intervention immédiat tra de revenir avec lui sur ce qui s’est au moment de l’événement déclen-
OActions communes passé, afin d’améliorer si besoin les cheur. Pour cela, il confie au SST une
Afin d’analyser la situation, le procédures ou la prise en charge des tâche, la plus simple possible, afin
contexte de l’intervention est utile personnes. que le SST puisse reprendre pied
à connaître (élément déclenchant dans « l’ici et maintenant ».
[accident, malaise…], notion de OActions spécifiques Autre situation
situation violente et/ou de décès, Situation intense et/ou violente En dehors des situations intenses
nombre de victimes…) ainsi que Si la situation vécue est très intense, ou violentes, lorsque le secouriste
des éléments concernant le SST : violente (décès brutal, suicide, mort semble choqué ou présente des
déroulé de l’intervention, son res- violente, décès de plusieurs vic- signes d’angoisse, une prise en
senti, ses facteurs personnels de times), avec une réelle implication charge médico-psychologique adap-
fragilité (difficultés profession- du SST, le médecin du travail peut tée est à organiser, éventuellement
nelles ou personnelles, enfants en contacter la Cellule d’urgence mé- en milieu hospitalier (service assu-
bas âge, deuil…)… dico-psychologique (CUMP) de son rant les urgences psychiatriques).
Dans les premiers instants suivant département via le SAMU (Service
la fin de l’intervention, il est pri- d’aide médicale urgente), afin de En amont de l’intervention SST
mordial de remettre le SST dans la prodiguer aux SST une première Le médecin du travail peut agir à
dimension présente et réelle. Ce der- prise en charge psychologique. deux niveaux : formation des SST et
nier doit pouvoir mettre un terme Afin de dépister l’apparition éven- appartenance à un réseau de soin
temporel à son intervention. Il est tuelle d’un traumatisme psychique, psychologique.
important de revenir avec lui sur un debriefing peut être organisé Au cours de la formation des SST, le
ce qui s’est passé, le déroulé de son dans les 48 heures à 5 jours suivant médecin du travail peut évoquer les
intervention, et envisager la suite les faits. N’y assistent que les per- notions de stress (adapté et dépas-
pour qu’il puisse se projeter dans un sonnes ayant vécu la même situa- sé) et de traumatisme psychique.
avenir proche et ne pas rester figé tion, au même instant. Dans cet L’objectif de cette information est de
au moment de son intervention. espace de parole spécialisé, le SST prévenir un risque ou bien des com-
Les paroles utilisées doivent être peut reconstituer le déroulement portements qui pourraient être mal
rassurantes, mais ne pas être intru- de l’événement, en établissant un interprétés par le SST au moment où
sives : il faut respecter son souhait lien entre ses actions, ses pensées il y sera confronté. La connaissance
éventuel de ne pas parler immé- et ses émotions, lui permettant de de ces symptômes rend le SST plus
diatement. En effet, l’écoutant a mettre un terme à la situation. vigilant et plus prompt à consulter
parfois tendance à vouloir combler Le debriefing psychologique doit en cas de besoin.
des silences qui peuvent lui paraître être réalisé par un professionnel L’appartenance à un réseau de soin
angoissants, le SST souhaitant sim- (psychiatre, psychologue clinicien) psychologique permet une prise
plement une présence à côté de lui. formé à ce type de méthode. En en charge coordonnée du SST (de-
Un geste réconfortant (une main dehors de la CUMP, il peut être fait briefing…). Elle permet également
sur l’épaule, par exemple) peut être appel à l’Institut national d’aide de préparer son retour au sein de
envisagé, mais avec douceur et en aux victimes et de médiation (INA- l’entreprise en cas de psychotrau-
appréciant si ce geste est accepté VEM) qui possède une antenne matisme. Ce réseau peut se faire en
par la personne. dans chaque département et peut lien avec la CUMP ou l’INAVEM. La

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méthodologie d’intervention sera ment de 39 à 50 mm et de 100 % que la victime devait reposer sur
formalisée et incluse dans le docu- au-delà de 50 mm. La même année, un plan dur pour que les compres-
ment relatif à l‘organisation des Kramer-Johansen et al. [14] indi- sions thoraciques soient efficaces.
secours dans l’entreprise. quaient que le taux de patients ad- Si la victime était allongée sur
mis à l’hôpital après une RACS était un lit, elle devait être impérati-
plus élevé dans le groupe où la pro- vement déposée à terre avant de
fondeur de la pression thoracique commencer les manœuvres de
SITUATIONS D'URGENCE était supérieure à 42 mm. Enfin, en réanimation.
2008, Babbs et al. [15] confirmaient Les recommandations émises en
Les recommandations internatio- que, pour les chocs électriques 2010 sont beaucoup moins for-
nales ont modifié quelques aspects administrés plus de 5 min après melles, tant pour le grand public
de la réanimation cardio-pulmo- la survenue de l’arrêt cardiaque, la que pour les professionnels de
naire. Par ailleurs, le référentiel probabilité de RACS était proche santé. En effet, afin de ne pas retar-
technique de formation du SST de 25 % lorsque la profondeur de la der la mise en œuvre de la réani-
décrit des conduites à tenir diffé- compression thoracique était supé- mation cardiopulmonaire (RCP), il
rentes suivant la situation dans rieure à 5 cm alors qu’elle était infé- est recommandé de débuter celle-
laquelle se trouve la victime (cas rieure à 10 % lors d’une profondeur ci, même dans un lit, en particulier
de l'arrêt cardio-respiratoire et des inférieure à 5 cm. si le déplacement de la victime
brûlures). Les justifications et syn- Dès lors, les recommandations 2010 est périlleux (personne lourde,
thèse des connaissances dévelop- de l’European Resuscitation Council sauveteur âgé). De nombreuses
pées ici permettent de préciser les [16] (ERC) préconisent des com- études de cas ont montré des RCP
techniques secouristes à employer. pressions thoraciques d’au moins efficaces alors que la victime est
5 cm de profondeur chez l’adulte alitée (en particulier en milieu
mais, en l’absence d’évidence pour hospitalier).
ARRÊT CARDIO-RESPIRATOIRE une limite supérieure, il est pres- Des dispositifs de feedback (profon-
crit de ne pas excéder une profon- dimètres - accéléromètres) peuvent
> PROFONDEUR ET FRÉQUENCE deur de pression de 6 cm. Il n’est être utilisés lors des compressions
DES COMPRESSIONS THORACIQUES pas fait référence au diamètre du thoraciques afin d’en améliorer la
EXTERNES thorax chez l’adulte. Le rythme de qualité de la RCP. Néanmoins, en
100 à 120 compressions par minute l’absence de plan dur, la variation
Adulte est recommandé. Pour permettre de la rigidité du support sur lequel
Paradis et al. [12] ont démontré, dès le relâchement total du thorax et repose la victime peut surestimer
1990, que le taux de patients présen- minimiser les interruptions des la profondeur des compressions
tant une reprise d’activité cardiaque compressions thoraciques, les sau- thoraciques.
spontanée (RACS) était plus impor- veteurs formés doivent également
tant dans le groupe chez qui la pres- réaliser des insufflations à un ratio > RCP SANS BOUCHE-À-BOUCHE :
sion de perfusion coronaire était la compression-ventilation de 30/2. QUELS ARGUMENTS ?
plus élevée. Aussi, tous les témoins Depuis 2005, les recommandations
d’une victime en arrêt cardiaque, Enfant et nourrisson internationales signalent que les
secouristes ou non, doivent réaliser Dans le domaine de la pédiatrie, la compressions thoraciques seules
des compressions thoraciques. La fréquence du massage cardiaque peuvent être effectuées :
profondeur de l’enfoncement de la est identique à celle de l’adulte (100 O si le sauveteur n’est pas capable
cage thoracique est un critère de à 120 par minute). En revanche, la ou pas assez confiant pour pra-
qualité de ces compressions. profondeur des compressions tho- tiquer la respiration artificielle
En 2005, la profondeur de la com- raciques doit correspondre à un (bouche-à-bouche),
pression thoracique recommandée tiers de l’épaisseur du thorax de Oen cas de RCP enseignée ou assis-
était de 4 à 5 cm. En 2006, Edelson l’enfant ou du nourrisson. tée par téléphone.
et al. [13] montraient l’existence Une mise au point publiée par
d’une corrélation entre profondeur > LE PLAN DUR EST-IL Sayre et al. en 2008 [17], ainsi que
du massage thoracique et RACS INDISPENSABLE ? plusieurs études [18 à 24], montrent
après choc électrique. Cette RACS Dans les référentiels 2005 et pré- que le taux de survie des victimes
était de 88 % pour un enfonce- cédents de l’ERC, il était souligné est plus important lorsque le pre-

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mier témoin de l’arrêt cardiaque humide ou métallique), leur intérêt selon l’InVS [25]. Trente et un pour
effectue uniquement des compres- est bien moins souligné actuelle- cent (31 %) des patients sont des en-
sions thoraciques. Bien que cer- ment. fants de moins de 4 ans. Vingt pour
taines de ces études ne possèdent En effet, aucun accident grave n’a cent des brûlures surviennent dans
pas de valeur significative for- été recensé chez les sauveteurs un contexte professionnel.
melle sur le plan statistique, elles ayant utilisé un défibrillateur en- Parmi les agents physiques à l’ori-
plaident néanmoins pour la procé- tièrement automatique (DEA). La gine d’une brûlure, on distingue : la
dure « hands only ». crainte, aujourd’hui sans objet, d’un chaleur (origine la plus fréquente),
La non-réalisation du bouche-à- risque d’électrisation ou d’électro- l’électricité et les rayonnements io-
bouche, lorsque la RCP débute ra- cution avec un DEA provient sans nisants (brûlure d’apparition retar-
pidement après l’arrêt cardiaque, doute des accidents survenus dans dée). L’origine électrique entraîne
se justifie par l’absence de dette le passé, lorsque les défibrillateurs des brûlures sur le trajet du cou-
en oxygène dans l’organisme de utilisés étaient manuels et connec- rant, qu’il ne faut pas sous-estimer
la victime. Les compressions iso- tés au courant alternatif. [26, 27].
lées doivent être suivies de la mise L’utilisation d’un DEA en milieu Les agents chimiques peuvent pro-
en place précoce d’un défibrilla- humide ou métallique (patient sur voquer des lésions profondes en
teur automatique, en raison de la plancher en métal) expose bien fonction du produit en cause.
présence fréquente, chez l’adulte, plus à une perte d’efficacité du choc
d’une fibrillation ventriculaire à électrique qu’à un véritable risque > ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ
cette phase de l’arrêt cardiaque. pour le sauveteur. D’ailleurs, afin L’évaluation de la gravité de la brû-
Par ailleurs, les recommandations de réduire au maximum le no flow lure va reposer sur les éléments
internationales émises en 2010 time lié à l’absence de compres- suivants : sa profondeur, sa super-
confirment que le sauveteur peut sions thoraciques lors de l’arrêt car- ficie, sa localisation, l’agent cau-
ne pas effectuer d’insufflation en diaque, il est recommandé de pour- sal, les antécédents du patient, les
cas de répulsion, de vomissements suivre la RCP tant que l’appareil ne lésions associées.
de la victime, ou s’il pense ne pas stipule pas l’arrêt de celle-ci, en par-
être efficace. Il pratique alors les ticulier lors de la montée en charge Profondeur
compressions thoraciques seules et de l’appareil. Les progrès tech- La profondeur de la brûlure est
fait alerter. niques pourraient, dans un avenir évaluée en observant l’aspect cu-
La répartition des sauveteurs proche, permettre de maintenir la tané. On distingue ainsi plusieurs
secouristes du travail au sein des réalisation des compressions tho- niveaux d’atteinte (figure 1).
entreprises leur permet d’interve- raciques durant la délivrance du OAtteinte superficielle ou 1er degré :
nir très rapidement auprès d’une choc électrique. La seule protection il s’agit de l’atteinte de l’épiderme
victime. Le médecin du travail individuelle requise pour l’opéra- (couche cornée). L’exemple typique
peut donc tenir compte des élé- teur serait alors le port de gants à correspond au « coup de soleil ». La
ments précédemment cités et de usage unique. Néanmoins, cette guérison se fait ad integrum sans
la proximité, ou non, d’un centre de pratique n’est pas encore possible séquelle.
secours (exemples : sapeurs-pom- à ce jour. OAtteinte intermédiaire ou 2e degré :
piers, centre hospitalier avec ser- il s’agit d’une atteinte du derme.
vice mobile d’urgence et de réani- Le 2e degré superficiel respecte la
mation) pour préférer une RCP sans BRÛLURES membrane basale ; des phlyctènes
ou avec bouche-à-bouche. apparaissent, la brûlure est rouge,
> GÉNÉRALITÉS chaude et douloureuse. Le 2e degré
> DÉFIBRILLATEUR ENTIÈREMENT Les brûlures correspondent à une profond ne respecte pas la mem-
AUTOMATIQUE : Y A-T-IL UN RISQUE destruction plus ou moins impor- brane basale qui est détruite ; les
POUR LES SAUVETEURS ? tante de la peau et des tissus sous- phlyctènes sont détruites ; l’aspect
Alors que les recommandations cutanés, suite à une exposition à de la peau est souvent plus blanc ;
antérieures mettaient en exergue un agent physique ou chimique. les poils sont toujours présents.
les mesures de sécurité (nécessité L’incidence des brûlures par agents O Atteinte profonde ou 3e degré : la
de s‘éloigner du patient, vigilance physiques est de 300/100 000 habi- peau est blanche, nacrée, carton-
par rapport aux appareils élec- tants par an en France ; 11 984 pa- née. Les terminaisons nerveuses
triques et de transmission, milieu tients ont été hospitalisés en 2009 sont atteintes. La guérison est im-

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,Figure 1 > NIVEAUX DE PROFONDEUR DES BRÛLURES cipale conséquence est l’hypoxie
liée au monoxyde de carbone ou
à une intoxication cyanhydrique.
2e degré 2e degré 3e degré 3e degré
En cas d’explosion, les lésions liées
1er degré superficiel profond superficiel profond au blast sont d’autant plus sévères
qu’elles surviennent dans des en-
Couche cornée
droits clos.
Couche vivante ÉPIDERME L’existence d’un traumatisme asso-
cié par chute de grande hauteur ou
Glande sébacée accident de la voie publique, par
exemple, est également un facteur
Follicule pileux aggravant.
DERME

Âge et antécédents
Glande L’âge du patient et ses antécédents
sudoripare
doivent aussi être pris en compte.
L’âge inférieur à 3 ans ou supérieur
HYPODERME
à 60 ans est un facteur de gravité,
de même que des pathologies pré-
existantes comme le diabète, l’in-
suffisance cardiaque, respiratoire
ou rénale et l’immunodépression.

possible sans une prise en charge En se basant uniquement sur son > PRONOSTIC
spécifique. étendue, une brûlure est considérée Le pronostic de la brûlure est corré-
D’autres niveaux sont décrits, grave par le corps médical lorsque lé à sa profondeur et sa superficie. Il
jusqu’à l’atteinte osseuse et la car- sa surface est supérieure à 10 % de est fréquent de prendre en compte
bonisation des tissus cutanés et la surface corporelle chez l’adulte et deux surfaces : l’une représentée
sous-cutanés. chez l’enfant et à 5 % chez le nour-
risson. Pour le secouriste, la brûlure ,Figure 2 > RÈGLE DE WALLACE [28]
Superficie est dite grave lorsque la surface
La superficie de la brûlure est ex- brûlée correspondant aux phlyc-
9%
primée en pourcentage de surface tènes est supérieure à celle de la
corporelle brûlée. Elle peut être es- paume de la victime.
timée de plusieurs façons. Le caractère circulaire de la brûlure 18 %
O La paume de la main du patient doit être toujours recherché, afin
18 %
correspond à 1 % de sa surface d’anticiper sur un éventuel syn- 9%
9%
corporelle. Elle n’est utilisable que drome de loge.
pour des petites surfaces ;
1%
O La règle des 9 de Wallace [28], Localisation
utilisée chez l’adulte, précise que la Une brûlure est grave si elle atteint
tête correspond à 9 % de la surface le visage et le cou, les voies respi-
corporelle totale, au même titre ratoires (risque vital), les mains 18 %
que le membre supérieur, la face (risque fonctionnel) ou le périnée 18 %
antérieure ou postérieure du tho- (risque infectieux).
rax ou de l’abdomen, la face anté-
rieure ou postérieure d’un membre Lésions associées
• 1 tête = 9 %
inférieur (figure 2) ; Les brûlures liées à des incendies • 1 membre supérieur = 9 %
RÈGLE
Chez l’enfant, l’évaluation de la sur- ou à des explosions sont souvent • 1 tronc antérieur = 18 %
DES 9
face brûlée, en fonction de l’âge, se des brûlures graves. En cas d’incen- • 1 tronc postérieur = 18 %
DE WALLACE
fait à l’aide de la table de Lund et die, le risque surajouté est dû à l’in- • 1 membre inférieur = 18 %
• les organes génito-externes = 1 %
Browder. halation des fumées, dont la prin-

JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 93


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par les brûlures superficielles, in- la brûlure thermique est prise en tique à celui d’une brûlure ther-
termédiaires et profondes, l’autre charge au-delà de la 30e minute, il mique).
étant représentée uniquement par n’y a pas d’indication au refroidisse- La prise en charge d’une brûlure
les brûlures intermédiaires et pro- ment. Il est préférable de la laisser à chimique débute systématique-
fondes. En effet, une brûlure super- l’air ou de réaliser une protection ne ment par une décontamination
ficielle peut comporter des critères touchant pas la zone brûlée. afin d’éviter le suraccident. Des
de gravité. La prise en charge de la douleur doit précautions doivent être prises par
Le pronostic peut être estimé à être la plus précoce possible. L’effet le sauveteur pour éviter le contact
l’aide de la formule suivante per- antalgique du refroidissement doit avec les vêtements imbibés. La
mettant le calcul de l’UBS (Unité de être complété par des antalgiques décontamination se fait à l’eau
brûlure standard) : UBS = % de sur- adaptés au niveau de la douleur. tempérée après avoir retiré les vê-
face totale brûlée + 3 x % surface En cas de signes de gravité, il faut tements ; sa durée est déterminée
brûlée au 3e degré. procéder à la pose d’une voie vei- par un avis médical.
Plus l’UBS est élevée, plus le risque neuse en peau saine avec un rem- En fonction du type de produit, des
vital est en jeu : inférieure à 50, plissage vasculaire par Ringer antidotes spécifiques peuvent être
l’accident est considéré comme Lactate, ou à défaut par sérum phy- proposés (exemple : gluconate de
bénin ; de 50 à 150, il est classé siologique, à la dose de 30 ml/kg lors calcium dans le cadre de l’acide
comme grave et très grave si l’UBS de la première heure. Une demande fluorhydrique).
dépasse 150. de secours médicalisé est à effec- On notera la place discutée de la
Le pronostic peut aussi être estimé tuer auprès du médecin régulateur Diphotérine®, produit commer-
par la règle de Baux correspondant du SAMU. cial hypertonique, qui peut être
au calcul suivant : % de surface A contrario, des soins locaux un agent de décontamination
totale brûlée + âge du patient. La peuvent être organisés en ambula- chimique intéressant pour les
mortalité est d’environ 50 % pour toire ou dans un service d’urgences brûlures cutanées comme ocu-
tout résultat supérieur à 95. hospitalières. laires. Néanmoins, il n’existe pas
Ces scores pronostiques sont peu Dans tous les cas, le personnel de de consensus sur le sujet et cela
utiles en milieu de travail, ils re- santé peut prendre conseil auprès doit être réévalué dans l’ensemble
lèvent essentiellement de la prise du SAMU. des procédures d’urgence avec le
en charge spécialisée et influent Certains discutent l’intérêt des gels réseau local entre l’entreprise et le
sur le déroulement de la réanima- d’eau (exemple : Watergel®) en SAMU correspondant.
tion des brûlés graves. milieu de travail. Néanmoins, leur
coût et leur bénéfice par rapport à
> PRISE EN CHARGE INITIALE EN un refroidissement à l’eau (mêmes HÉMORRAGIES
SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL indications) font que, sauf cas parti- L’absence de contrôle des hémorra-
La prise en charge initiale d’une culiers où l’eau n’est pas disponible, gies, aboutissant à un état de choc,
brûlure d’origine thermique se ils ne sont pas recommandés [30]. est la principale cause de décès
base sur l’évaluation de la gravité, dans les 24 premières heures chez
le refroidissement rapide et la prise > CAS PARTICULIER DES BRÛLURES les victimes de traumatisme [30].
en charge de la douleur [29]. CHIMIQUES Face à une hémorragie externe, le
La base du traitement par refroi- Les brûlures chimiques sont rares SST comprime immédiatement la
dissement est un lavage prolongé et sont plus souvent oculaires que plaie avec sa main. S’il doit se libé-
à l’eau (comme pour les produits cutanées. Ce type de brûlure est rer (alerte des secours ou prise en
chimiques). Ce refroidissement est grave car l’aspect initial est fausse- charge d’une autre victime), le SST
à poursuivre jusqu’à l’avis médical ment rassurant. utilisera un pansement compressif.
qui peut être pris auprès du Service La nature du produit chimique, sa En cas d’inefficacité de ce dernier, la
d’aide médicale urgente (SAMU) quantité, sa concentration ainsi compression manuelle sera reprise
– Centre 15. On fera attention à la que sa durée de contact avec la sans enlever le pansement.
température de l’eau qui doit être peau sont des facteurs de gravité La prévention de l’hypothermie de
tiède afin d’éviter un refroidisse- spécifiques et importants à évaluer. la victime est indispensable [31].
ment notamment en cas de bles- D’autres éléments sont à recher- L’utilisation d’un garrot aux
sures et en cas de brûlures étendues cher : lésions d’inhalation, surface membres supérieurs ou inférieurs
(risque d’hypothermie). Lorsque brûlée, profondeur… (bilan iden- est restreinte. Il est indiqué lorsque

94 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012


la compression ne permet pas de une double perte, eau et sels miné- ou, à défaut, à l’ombre (cas d’un
maîtriser une hémorragie poten- raux. Elles atteignent les muscles chantier extérieur). Après avoir
tiellement mortelle ou qu’elle ne des bras et des jambes et s’observent alerté les secours médicalisés et en
peut être réalisée : prise en charge surtout après un travail physique l'absence de contre-indication de
de plusieurs victimes, conditions lourd et prolongé. leur part, le secouriste procède :
de guerre… [32]. La syncope de chaleur est sans O au refroidissement de la vic-
Les indications et la mise en place doute la manifestation la plus fré- time en la déshabillant et en la
du garrot ne font pas partie de la quente. Elle est due à une diminu- rafraîchissant à l'aide des moyens
formation du SST. La décision de tion brutale de la pression arté- suivants : linges humides, pulvé-
l’inclure dans la trousse de secours rielle. La perte de connaissance est risations d’eau fraîche sur tout le
doit tenir compte, entre autres, de soudaine et brève. Elle survient à corps et notamment sur la tête ; des
l’isolement du (ou des) salarié (s) l'arrêt d’un effort ou en cas de sta- poches de froid peuvent être appli-
par rapport aux secours spéciali- tion immobile prolongée en pleine quées sur la tête et à la racine des
sés (sapeurs-pompiers et services chaleur. membres (plis de l’aine, aisselles,
mobiles d'urgence et de réanima- L’épuisement à la chaleur est attri- base du cou). Le refroidissement
tion). Si cette solution est retenue, bué à une déshydratation globale peut être amélioré en ventilant
une formation spécifique du SST à après un séjour prolongé en am- énergiquement l’air autour de la
l’usage du garrot doit être assurée. biance chaude, avec déploiement victime. L'apparition de frissons
d’efforts physiques intenses. Le chez la victime ne doit pas faire
sujet présente une fatigue mar- interrompre les manœuvres de
quée avec sudation abondante. Sa refroidissement ;
SITUATIONS PARTICULIÈRES température reste le plus souvent O à la réhydratation de la vic-
inférieure à 39 °C. time en la faisant boire, si elle est
TRAVAIL À LA CHALEUR Le coup de chaleur est l'accident le consciente, de l’eau fraîche par pe-
La chaleur est considérée comme plus grave. L’élévation de la tem- tites quantités ;
une des nuisances les plus impor- pérature centrale au-delà de 40 °C O à la surveillance de la victime
tantes par de nombreux salariés tra- peut entraîner une défaillance irré- sans interruption jusqu’à l’arrivée
vaillant en extérieur. Plusieurs dé- versible de l’organisme. Sécheresse des secours.
cès en milieu professionnel ont été et chaleur cutanée traduisent le dé-
dénombrés pendant les périodes de passement du mécanisme principal > PRÉVENTION
canicule de 2003 et 2006. Le secteur de thermorégulation : la sudation. Le SST peut participer à la préven-
du bâtiment et des travaux publics Le coup de chaleur débutant peut tion des hyperthermies tant sur
était le plus touché [33]. se manifester par une sensation de le plan collectif en signalant à sa
Afin de maintenir une température malaise avec maux de tête, confu- hiérarchie des situations dange-
centrale constante (37 °C), l'homme sion. Le coup de chaleur constitué reuses, que sur le plan individuel,
fait appel à des mécanismes de est responsable d’une perte de en sensibilisant ses collègues aux
thermorégulation et des méca- connaissance brutale au cours du mesures de sécurité. Ces dernières
nismes comportementaux (hydra- travail ou parfois après l’arrêt de se basent sur le respect des règles
tation, vêtements légers, travail à l’activité, avec des signes de défail- hygiéno-diététiques, une hydra-
l'ombre...). Lorsque ces mécanismes lance cardio-vasculaire. Le décès tation régulière, le port de la tenue
sont dépassés, certaines manifesta- peut survenir précocement, géné- vestimentaire prescrite et le respect
tions ou pathologies apparaissent. ralement dans les 2 ou 3 premiers des durées limites d’exposition éta-
jours. Dans les cas non mortels, des blies par l’entreprise et des temps de
> MANIFESTATIONS séquelles sont possibles : neurolo- repos programmés avec réhydrata-
DE L'HYPERTHERMIE giques, rénales, musculaires… tion.
La déshydratation est due au désé-
quilibre entre les pertes liées à la > PRISE EN CHARGE PAR
sudation et les apports hydriques LE SECOURISTE DU TRAVAIL BLESSURES PROVOQUÉES
insuffisants, notamment chez les La victime doit être le plus rapide- PAR LES ANIMAUX
personnes âgées ou en cas d'effort ment possible extraite de l’envi- Ce type de blessure concerne es-
physique prolongé. ronnement hostile et installée sentiellement les salariés travail-
Les crampes de chaleur sont dues à dans un local tempéré et ventilé lant en extérieur. Une centaine de

JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 95


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cas est déclarée chaque année par tion devant la trace des crochets, possible d’une réaction allergique
les intervenants (réseau ou clients) l’existence d’un œdème local, pouvant évoluer vers une réaction
d'Électricité de France. ferme, et de signes généraux. Ces anaphylactique avec mise en jeu
signes sont souvent trompeurs car du pronostic vital.
> MORSURE DE CHIEN ils peuvent être attribués à une Il faut plus d’une minute pour que
Les morsures de chien sont des réaction anxieuse : malaise général le sac à venin d’une abeille se vide
plaies graves, qui nécessitent des avec nausées, vomissements, diar- d’où l’intérêt de retirer très rapide-
soins immédiats de la part du SST. rhée, angoisse. ment le dard resté planté dans la
Outre le risque infectieux (rage, Le SST rassure la victime et l’al- peau. À noter que, contrairement
tétanos…) des séquelles fonction- longe. Il prévient systématique- à l’abeille, la guêpe et le frelon ne
nelles, esthétiques voire psycholo- ment les secours médicalisés et laissent pas leur dard dans la peau.
giques sont à redouter. aide la victime à enlever tout ce En cas de réaction locale, le SST
La plaie est lavée immédiatement et qui pourrait être source de garrot nettoie et désinfecte la plaie, puis
soigneusement à l’eau et au savon potentiel (bagues, bracelets…). applique une poche de froid pour
pour enlever les sécrétions salivaires Après avoir nettoyé et désinfecté limiter l’œdème. Si la piqûre a lieu
du chien, puis rincée abondamment la plaie, un bandage non serré (il sur l’extrémité d'un membre supé-
à l’eau claire et désinfectée avec le faut pouvoir passer un doigt entre rieur, les bagues et bracelets seront
produit contenu dans la trousse de la peau et la bande) peut être réa- retirés.
secours. Un avis médical est systé- lisé en partant du haut du membre L'alerte des secours médicalisés est
matiquement demandé, même si la atteint et en descendant jusqu’au systématique lorsque :
plaie est minime. niveau de la morsure, sans la recou- O la localisation de la piqûre en-
Dans un second temps, le secou- vrir. Si possible, le membre atteint traîne un risque d'obstruction des
riste recueille le nom du proprié- est immobilisé pour soulager la voies aériennes (œdème buccal ou
taire et le statut vaccinal du chien. douleur (écharpe pour le membre laryngé),
S'il s'agit d'un animal errant, la vic- supérieur, calage du membre infé- Oles piqûres sont multiples, en rai-
time sera orientée vers une consul- rieur). son de la réaction toxique liée à la
tation antirabique. Le refroidissement de la zone de quantité de venin injectée,
morsure, à l'aide d'une poche de Ola piqûre est suivie d'une réaction
> BLESSURE CAUSÉE PAR UNE VIPÈRE froid ou d'un sac rempli de glaçons allergique avec malaise, prurit, ur-
Une vipère peut être responsable permet de lutter contre la douleur. ticaire aiguë généralisée, anxiété,
d'une morsure, d'une piqûre ou Enfin, le SST couvre la victime avec oppression thoracique… [34].
d'une envenimation. Lors d'une une couverture de survie et la sur- Le SST assure les gestes adaptés à la
morsure, les mâchoires de l’animal veille jusqu’à l’arrivée des secours. situation (malaise, dyspnée, voire
pincent la peau sans que les cro- La vipère est un animal relative- arrêt cardiaque) en attendant l'arri-
chets n’entrent en action. Il n’y a ment pacifique qui préfère la fuite vée des secours.
donc pas d’inoculation de venin. La à l’attaque. L’agressivité de la vipère Afin de prévenir les piqûres d'hy-
piqûre correspond à la pénétration vis-à-vis de l’homme ne se mani- ménoptères, il convient d'être vigi-
des crochets dans la peau sans qu'il feste que lorsqu’elle se sent mena- lant lors d'une activité à proximité
n’y ait obligatoirement inocula- cée. Des mesures simples peuvent d'une ruche ou de toute ouverture
tion de venin. En effet, les glandes réduire le risque de blessure : port d’où s’échappe ce type d’insecte.
à venin peuvent être vides au mo- de chaussures montantes et de Une présence importante d’hymé-
ment de la piqûre. L'envenimation, pantalons longs ; bâton de marche noptères peut nécessiter l'inter-
quant à elle, traduit l'inoculation et déplacement bruyant ; contrôle vention de professionnels spécia-
de venin. visuel de l’endroit où l’on pose ses lisés dans leur retrait. Dans le cas
Les accidents en rapport avec une mains ou ses pieds. d’abeilles, il peut s'agir d'un apicul-
morsure sont relativement rares teur.
et leurs risques sont largement > PIQÛRE D'HYMÉNOPTÈRE Sur le plan individuel, l'usage des
surestimés par le public. Il est donc La piqûre d'hyménoptère est res- parfums et eaux de toilette est
important de dédramatiser cet ac- ponsable d'une réaction locale dou- déconseillé. En effet, ces produits
cident engendrant une forte réac- loureuse avec rougeur et œdème attirent les insectes. En saison à
tion émotionnelle. qui persistent 24 à 48 heures. La risque, il est conseillé de porter des
Le SST doit suspecter l’envenima- gravité réside dans la survenue chaussures fermées et des vête-

96 N° 130 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — JUIN 2012


ments à manches longues. O gel
hydroalcoolique (dosette ou
POINTS À RETENIR
Enfin, le port permanent d’adré- flacon),
naline en dispositif auto-injecteur O masque de protection pour le La projection de sang est le type
est recommandé chez les salariés bouche-à-bouche. d'accident d'exposition au sang le plus
ayant eu une réaction allergique fréquent chez le SST.
sévère. Le sujet et ses collègues, > MATÉRIEL DE SOINS La prise en charge d'un collègue ou
dont le SST, doivent en connaître La prise en charge d'une plaie peut d'un sujet jeune dans un état grave peut
les indications et le mode d'emploi. se faire à l'aide de : être source de stress ou de traumatisme
Osavon liquide (dosette ou flacon), psychique chez le sauveteur.
O antiseptique. Les dérivés chlorés Lors d'un arrêt cardio-respiratoire, la
peuvent être utilisés pour l'anti- fréquence des compressions thoraciques
TROUSSE DE SECOURS sepsie de la peau lésée et des mu- est de 100 à 120 par minute quel que
queuses. Ils ne possèdent pas de soit l'âge de la victime. Chez l'adulte,
GÉNÉRALITÉS contre-indication [36], l'enfoncement de la cage thoracique
Le Code du travail précise que les O sachets de 5 compresses stériles doit être de 5 à 6 cm ; chez l'enfant et
lieux de travail sont équipés d’un (30 x 30 cm), le nourrisson, il correspond au 1/3 de
matériel de premier secours adapté O pansements adhésifs sous em-
l'épaisseur du thorax.
à la nature des risques et facilement ballage, Vingt pour cent des brûlures surviennent
accessible (article R. 4224-14). En re- O rouleau de sparadrap hypoaller- dans un contexte professionnel.
vanche, il n'existe pas de liste type génique, Le risque de blessure par animaux ou
pour la composition de la trousse O pansements préformés pour insectes est à évaluer chez les salariés
de secours. L’employeur doit définir doigts, travaillant à l'extérieur.
le contenu de cette dernière après Ofilets tubulaires,
avoir sollicité l’avis du médecin du Obandes extensibles (3 m x 5 cm et
travail [35]. 4 m x 10 cm),
Il est conseillé que le contenu de la O paire de ciseaux à bouts ronds
trousse de secours tienne compte permettant de découper les pan- POUR EN SAVOIR +
de la formation de la personne qui sements et les bandages, voire les Sauveteur secouriste du travail et pompier d’entreprise.
l’utilisera (SST, infirmier, méde- vêtements, Formé pour intervenir en cas d’urgence ou d’incendie et
cin…). De plus, cette personne doit O poches plastiques réservées aux porter secours. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/demarche/
être informée de son contenu et de déchets d'activité de soins, role/sauveteur-secouriste.html).
toute nouvelle modification. Ochamps non stériles. Dispositif de formation en sauvetage secouriste du
Une procédure de contrôle est à dé- travail. Aide et liens utiles pour les SST, les formateurs ou
finir afin de remplacer les produits Lors de la prise en charge d'une organismes de formation SST. INRS, 2012 (www.inrs.fr/
périmés. hémorragie, le SST peut utiliser une accueil/header/actualites/dispositif-formation-sst.html).
bande élastique avec des compresses Kit pour les formateurs ou organismes de formation
(présentes dans la liste ci-dessus) ou SST. Ressources pour la formation en sauvetage secouriste
EXEMPLE DE COMPOSITION un coussin hémostatique d'urgence. du travail. INRS, 2012 (www.inrs.fr/accueil/produits/
D'UNE TROUSSE DE SECOURS De plus, des morceaux de sucre mediatheque/doc/outils.html?refINRS=outil36).
La composition décrite ci-dessous peuvent être utiles en cas de malaise.
n’est qu’un exemple de trousse D’autres éléments peuvent com-
pouvant être mise à disposition pléter la trousse de secours : une
d'un SST. L'équipement d'un défi- écharpe triangulaire, une compresse
brillateur entièrement automa- de gel d'eau (20 x 20 cm), un néces-
tique n'est pas abordé ici. saire pour membre sectionné (sacs et
poches de froid), une pince à écharde
> PROTECTION DU SST à mors plats et un tire-tique. L’usage
BIBLIOGRAPHIE
Afin d'assurer la protection du SST de ce dernier ne doit pas être réservé EN PAGE SUIVANTE
vis-à-vis du risque biologique, la au SST. En effet, l’extraction de la (ou
trousse peut se composer de : des) tique(s) doit être la plus précoce
O gants en vinyle non stériles à possible afin de réduire le risque de
usage unique, transmission de maladie.

JUIN 2012 — RÉFÉRENCES EN SANTÉ AU TRAVAIL — N° 130 97


PRATIQUES ET MÉTIERS
Sauvetage secourisme du travail
Repères à l'usage du médecin du travail

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