Vous êtes sur la page 1sur 9

Notes

.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
Hygiène hospitalière,
.............................................................................................................
............................................................................................................. infections liées aux soins
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
et protection des soignants
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
Module 10
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
.............................................................................................................
Contexte
L’amélioration de l’accès aux soins accroît le nombre de personnes vivant avec le VIH
prises en charge par le personnel soignant. L' e s s e n t i e l à r e t e n i r
Que cette prise en charge comporte des gestes invasifs (prélèvements, injections,
perfusions, voire interventions chirurgicales) ou non, il est impératif de protéger les • L’hygiène hospitalière de base est destinée à prévenir la transmission d’agents
personnes vivant avec le VIH du risque d'infections associées aux soins, en respectant pathogènes entre patients, de patient à soignant, de soignant à patient.
un certain nombre de règles d’hygiène et d’asepsie.
• Le manque d’hygiène, une architecture des locaux de soins mal adaptée et une mauvaise
La prévention concerne également le personnel soignant, pour lequel il existe un risque d’ac-
organisation du travail sont des facteurs favorisant les infections associées aux soins.
cident exposant au sang et aux liquides biologiques (AES).
• L’hygiène des mains est le principal moyen de prévenir les infections associées aux soins.
• Lors des soins, des gants doivent être utilisés systématiquement s’il existe un risque
de contact avec du sang, et changés entre 2 patients et 2 activités.
Obj ectifs du module • Les instruments souillés doivent être jetés, désinfectés ou stérilisés.
À la fin du module, vous serez en mesure de : • L’isolement septique a pour but de prévenir la dissémination d’agents infectieux à
1– Indiquer les principales règles d’hygiène de base. partir d’un patient infecté, l’isolement protecteur d’empêcher la transmission d’agents
infectieux à un patient immunodéprimé.
2– Définir les infections associées aux soins.
• La prévention des AES passe par l’interdiction du recapuchonnage des aiguilles,
3– Décrire les principales mesures de prévention des infections associées aux soins.
la proximité d’un conteneur à aiguilles lors des soins et le port de gants.
4– Définir un AES.
• En cas d’AES, tout doit être fait pour que la prise d’ARV soit possible dans les toutes
5– Énumérer les principaux facteurs de risque d’un AES. premières minutes.
6– Mentionner les précautions standard pour la prévention des AES.
7– Citer les principales étapes de la prise en charge d’un AES

228 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 229
I. Hygiène hospitalière de base –àdéfaut : mieux vaut un conteneur moins adapté (conteneur dépliable en carton, flacon
de sérum…) que pas de conteneur du tout.
L'hygiène hospitalière de base comprend l'ensemble des mesures non spécifiques destinées • Respect de la filière spécifique de ramassage, de transport et d’élimination concernant
à prévenir la transmission d'agents pathogènes entre patients, de patient à soignant et de les Déchets d'Activité de Soins à Risques Infectieux (DASRI).
soignant à patient.

Mesures concernant le personnel II. Infections associées aux soins


• Douche quotidienne indispensable avant la prise de fonction afin de réduire la flore
microbienne. De quoi parle-t-on ?
• Tenue professionnelle changée tous les jours et chaque fois que nécessaire (en cas • Une infection est associée aux soins lorsqu’elle est contractée lors des activités de soins :
de souillure). – en milieu hospitalier (infection nosocomiale) ;
– ou en ambulatoire.
• Cheveux propres et attachés.
• Par définition, elle n'est présente ni en phase d'incubation ni au début des soins.
• Port de bijoux non autorisé (ni bague, ni montre, ni bracelet, ni boucles d’oreilles pen-
dantes, ni collier long). Infections endogènes et exogènes
• Ongles propres, courts et sans vernis.
• En cas d'infection endogène, le malade s’infecte avec ses propres germes, à la faveur d’un
• Lavage des mains systématique avant de revêtir et après avoir enlevé la tenue professionnelle. acte invasif et/ou en raison d’une fragilité particulière.
• Mise à jour et suivi des vaccinations couvrant les infections potentiellement transmissi- • En cas d'infection exogène, le malade est infecté par des germes provenant de l’envi-
bles en milieu de soins (en particulier hépatite B). ronnement :
– germes provenant d'un autre malade, transportés par le personnel soignant le plus
Mesures concernant les locaux souvent ;
• Nettoyage et désinfection soigneux et quotidiens des locaux, en commençant par les – germes extra-hospitaliers importés par les visiteurs ou le personnel soignant ;
chambres les moins contaminées. – germes associés à une contamination de l'environnement : eau, nourriture, matériel

• Dans chaque chambre, nettoyage des objets les moins sales avant les plus sales. mal stérilisé...
• Application de protocoles spécifiques pour la désinfection de certains locaux à risque Modes de transmission et facteurs favorisants
particulier (bloc opératoire, réanimation…).
• Les infections associées aux soins peuvent se transmettre de 2 façons :
Mesures concernant le linge – par les mains (voie manuportée), par contact direct ou indirect avec un support secon-
dairement contaminé : matériel, surfaces, eau, nourriture ;
• Tri du linge avec utilisation de sacs en plastique de couleurs différentes pour séparer le
– par l'intermédiaire de particules en suspension dans l'air ou de gouttelettes véhicu-
linge propre du linge sale ou contaminé. lées par l'air (voie aéroportée) : salive, sécrétions des voies aériennes supérieures,
• Nettoyage et désinfection réguliers des chariots de transport du linge. éternuements, toux.
• Protection des employés en contact avec le linge sale (vaccination, tenue de protection…). • Plus de 90 % des infections associées aux soins sont transmises par les mains.
• Les facteurs favorisants sont nombreux :
Mesures concernant le tri des déchets – architecture mal adaptée avec notamment promiscuité des patients et mauvaise orga-
• Le tri des déchets est un véritable acte de soins, qui commence dès la production des nisation du travail ;
déchets et vise à faciliter leur élimination. – entretien et désinfection des locaux non respectés, non-respect des règles d’asepsie,
non-respect des procédures de soins ;
• Séparation des circuits propres et sales, sans possibilité de croisement ni de retour en arrière.
– manque d’hygiène corporelle des patients et du personnel (notamment hygiène des
• Conditionnement des objets piquants et tranchants dans des conteneurs spéciaux : mains insuffisante) ;
– le conteneur idéal : stable, imperforable, étanche, avec fermeture inviolable, permettant – déficit immunitaire des patients ;
de visualiser le niveau de remplissage et de démonter les aiguilles d’une seule main ; – gestes invasifs non indispensables (par ex. : risque d’infection urinaire x 7 si sondage vésical).

230 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 231
Mesures de prévention - précautions standard (tableau I)
• L’hygiène des mains est primordiale et constitue la mesure préventive la plus efficace :
En savoir
+
– elle peut être effectuée par lavage soit avec du savon (ordinaire ou antiseptique), COMMENT PRÉPARER UNE SOLUTION HYDRO-ALCOOLIQUE POUR L'HYGIÈNE DES MAINS
soit à l'aide d'un soluté hydro-alcoolique ; la friction hydro-alcoolique doit être privilégiée ;
– la technique de lavage recommandée par l'OMS décrite figure 1 : Production de 10 litres de produit
Les produits peuvent être préparés en volumes de 10 litres, conditionnés en flacons en
verre ou en plastique munis de bouchons à vis.
Figure 1 – Procédure pour le lavage des mains ou l'utilisation des solutés hydro-alcooliques
QUANTITÉS RECOMMANDÉES POUR CHAQUE COMPOSANT
Laver vos mains au savon et à l’eau lorsqu’elles sont visiblement souillées
Sinon, utiliser la friction hydro-alcoolique pour l’hygiène des mains SOLUTION 1 SOLUTION 2
• Éthanol 96 % : 8333 ml • Isopropanol 99,8 % : 7515 ml
• Peroxyde d’hydrogène 3 % : 417 ml • Peroxyde d’hydrogène 3 % : 417 ml
Durée de la procédure : 40-60 secondes • Glycérol 98 % : 145 ml • Glycérol 98 % : 145 ml

0 1 2

Mouiller les mains abondamment Appliquer suffisamment de savon Paume contre paume par mouve-
pour recouvrir toutes les surfaces ment de rotation
des mains et frictionner

3 4 5
1-Verser la quantité d’alcool 2-Ajouter le peroxyde d’hy- 3-Ajouter le glycérol en uti-
nécessaire à la préparation drogène (H2O2) en utilisant un lisant un cylindre gradué.
du produit dans la bouteille, cylindre gradué. Le glycérol étant une subs-
le réservoir ou le récipient tance visqueuse adhérant aux
servant au mélange, en uti- parois, rincer le cylindre avec
Le dos de la main gauche avec un mou- Les espaces interdigitaux, paume Le dos des doigts dans la paume de lisant un bécher ou berlin un peu d’eau distillée ou d’eau
vement d'avant en arrière exercé par la contre paume et doigts entrelacés, la main opposée, avec un mouvement gradué. bouillie refroidie, et verser
paume de la main droite, et vice versa en exerçant un mouvement d'avant d'aller-retour latéral le contenu dans la bouteille,
en arrière
le réservoir ou le récipient
6 7 8 servant au mélange.

Le pouce de la main gauche par rota- La pulpe des doigts de la main droi- Rincer les mains à l'eau
tion dans la main droite, et vice versa te dans la paume de la main gauche,
et vice versa

9 10 11
4-Ajouter l’eau distillée ou 6- Mélanger la préparation en 7- Répartir immédiatement la
l’eau bouillie refroidie jusqu’au agitant délicatement le réci- préparation dans les flacons de
repère gradué indiquant pient ou à l’aide d’une spatule. distribution (100 ml ou 500 ml).
10 litres. Placer les flacons remplis en
Sécher soigneusement les mains Fermer le robinet à l'aide du même Vos mains sont propres et prêtes
5-Afin d’éviter toute évapo- quarantaine pendant 72 heu-
ration, fermer rapidement le res, délai permettant la des-
à l'aide d'un essuie-mains à usage essuie-mains pour le soin
unique récipient à l’aide du bouchon truction des spores bactérien-
à vis ou du couvercle prévu nes potentiellement présentes
à cet effet. dans l’alcool ou dans les flacons
(neufs ou réutilisés).

232 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 233
• Le port de gants à usage unique protège l'utilisateur et prévient la transmission Tableau I – Principales mesures de prévention des infections associées aux soins
entre patients.
– Le port de gants à usage unique (non stériles) est recommandé chaque fois qu’il existe
un risque de contact des mains avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine : MESURES TECHNIQUES* MESURES GÉOGRAPHIQUES*
• manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et matériel souillés…
• tri du linge sale ; • Précautions contact/germes • Renforcement de l'hygiène • Chambre individuelle si
• collecte et évacuation de déchets ; manuportés des mains en sortant de la possible ou regroupement
• Exemples d'indications : chambre des patients porteurs du
• opérations de nettoyage et de désinfection ; (friction hydro-alcoolique ou même germe
diarrhée à Clostridium difficile,
• existence d'une lésion cutanée même minime. lavage hygiénique)
gale, gastroentérite, herpès,
– Les gants doivent être changés entre deux patients et deux activités. bactéries multirésistantes • Tenue de protection en cas de
– Le port de gants à usage unique ne remplace en aucun cas l'hygiène des mains. contact
(lors des soins et/ou avec
• La stérilisation ou la désinfection du matériel réutilisable est indispensable.
des surfaces ou du matériel
– L'utilisation de matériel à usage unique est fortement recommandée. potentiellement contaminés)
– Pour le matériel réutilisable :
• Port de gants lors des soins
• tout instrument qui peut être stérilisé doit l'être ;
• Matériel si possible à usage
• les autres matériels doivent être obligatoirement désinfectés par un procédé chimi- unique ou au moins dédié
que après chaque utilisation. au patient
– Lors de l'utilisation d'un désinfectant :
• Précautions air/particules • Port d'un masque respiratoire • Chambre individuelle
• l'application doit toujours être précédée d'une phase de nettoyage, afin d'éliminer les salis-
contaminées en suspension spécifique type FFP 2 si possible ou à défaut
sures, de réduire le nombre de germes présents au départ et de faciliter la désinfection ;
dans l'air • Aérer la chambre plusieurs regroupement des patients
• ne jamais mélanger les produits entre eux ;
• Exemples d'indications : fois par jour • Porte fermée
• respecter les dilutions, les températures et les temps de contact ; tuberculose bacillifère, • Limitation des déplacements
• respecter les règles de conservation et les dates de péremption. varicelle, rougeole, zona du patient et port de masque
• Des mesures d'isolement visant à empêcher la circulation des germes peuvent être mises chirurgical ou de soin pendant
en place en complément des précautions standard. les déplacements
– Pour les mesures d'isolement, on distingue l'isolement septique et l'isolement protecteur : • Limitation des visites (port de
masque FFP pour les visiteurs)
• l'isolement septique a pour but d'éviter la dissémination d'un agent infectieux
(connu ou présumé) à partir d'un individu infecté ; • Précautions gouttelettes/ • Port d'un masque chirurgical • Chambre individuelle si possible
• l'isolement protecteur a pour but d'éviter la transmission à un patient immunodéprimé germes véhiculés par la ou de soins à proximité du ou regroupement des patients
de tout agent potentiellement infectieux extérieur (y compris des agents habituelle- salive, les sécrétions des malade (< 1 m) et pour les porteurs du même germe
ment peu ou non pathogènes). voies aériennes supérieures, soins directs • Limitation des déplacements
– L'isolement septique repose sur des mesures techniques et géographiques destinées à les éternuements, la toux du patient et port de masque
éviter, en fonction de l'agent infectieux, la transmission par contact et/ou la transmission • Exemples d'indications : pendant les déplacements
par air ou gouttelettes. grippe, VRS, coqueluche,
– L'isolement protecteur repose essentiellement sur l'isolement du patient en chambre diphtérie, méningite
individuelle, avec éviction de tout déplacement (sauf nécessité médicale), sur un renfor-
cement de l'hygiène des mains (lavage antiseptique avant toute entrée dans la chambre) * Les procédures doivent être adaptées au type de service et d'établissement et leur mise en place
et sur l'utilisation exclusive pour les soins du patient de matériel stérile ou désinfecté. repose sur une organisation des soins adéquate.

234 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 235
III. Protection du personnel soignant
contre les accidents exposant au sang
Définition et risques infectieux des accidents exposant au sang (AES)
• On appelle AES tout contact accidentel avec :
– du sang ;
– ou un liquide biologique contenant du sang ;
et comportant :
– soit une effraction cutanée (piqûre, coupure) ;

En savoir
+ •
– soit une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou une peau lésée.

Le risque de transmission d'agents infectieux lors d'un AES concerne théoriquement l'en-
STÉRILISATION DES INSTRUMENTS MÉDICAUX RÉUTILISABLES semble des germes véhiculés par le sang ou les liquides biologiques (bactéries, virus,
parasites et champignons).
PROCÉDÉ
• En pratique, le risque de contamination porte essentiellement sur le VHB, le VHC et le
• L’autoclave avec stérilisation par la vapeur d'eau est le procédé le plus répandu : il a l'avantage d'être
très fiable, peu coûteux et non polluant pour l’environnement.
VIH, en raison de la prévalence importante des 3 virus et du fait qu'ils sont à l'origine d'une
présence chronique de virus dans le sang. À l’inverse, en l'absence d'AES, il n'existe, lors
• Tous les matériels peuvent être stérilisés par la vapeur d’eau à l’exception de ceux qui sont thermosen-
sibles, des matières plastiques et du matériel nickelé (rouille). des soins, aucun risque de contamination par les virus VHB, VHC ou VIH.
RÈGLES D'UTILISATION • Pour un individu, le risque infectieux lié aux AES augmente avec :
• Porter impérativement une tenue de protection. – la fréquence des AES ;

• Ne stériliser que ce qui est propre ; avant stérilisation : – la prévalence des infections VIH, VHC, VHB dans la population soignée ;
– la gravité de l’AES, notamment la quantité de virus transmise lors de la contamination.
– le matériel doit être parfaitement nettoyé et séché pour éliminer toute trace de matières organiques ;
– il doit être également le moins contaminé possible afin d'écarter le risque de conservation de ger-
mes malgré la stérilisation.
• Assurer après stérilisation la conservation parfaite de l’état de stérilité (conditionnement hermétique
et stockage adapté).
En savoir
+
INTÉRÊT D'UNE CENTRALISATION DE LA STÉRILISATION CRITÈRES DE GRAVITÉ DES AES
• La centralisation de la stérilisation permet d'assurer la continuité et la reproductibilité des procédures par : • La blessure cutanée secondaire à l'accident est profonde.
– le regroupement des moyens et des compétences ; • La charge virale du patient source au moment de l'accident est élevée (par exemple, patient non traité
– une organisation rationnelle des locaux et circuits. pour son infection virale).
• Si l'établissement comporte plusieurs sites de stérilisation, ils seront si possible regroupés en un même lieu. • L'aiguille responsable de l'accident a été utilisée pour un prélèvement intraveineux ou intra-artériel.
• L'aiguille est visiblement souillée.
• L'aiguille est de gros calibre.
• Le temps de contact avec le sang a été prolongé.

236 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 237
Prévention des AES
• Les recommandations générales visant à prévenir les AES concernent les soins et mani-
pulations de produits biologiques de tous les patients (pas seulement les patients connus
pour être à haut risque contaminant).
• Trois précautions standard sont capitales :
– ne jamais recapuchonner les aiguilles ; Tableau II – Indications à un traitement post-exposition vis à vis du VIH (prophylaxie)
– avoir toujours à portée de mains un conteneur pour instruments piquants ou tranchants ;
– porter des gants pour tout geste à risque de contact avec du sang.

• D’autres précautions sont utiles : RISQUE ET NATURE DE L’EXPOSITION PATIENT SOURCE


– port de surblouses, lunettes, masques si risque de contact avec le sang ou les produits
biologiques (intervention chirurgicale, gestes de réanimation) ; CONNU INFECTÉ PAR LE VIH SÉROLOGIE INCONNUE
– décontamination, stérilisation ou élimination des matériels souillés (bloc opératoire, salle ET TEST RAPIDE POSITIF
d’accouchement…) ;
Prophylaxie recommandée Prophylaxie recommandée
– nettoyage et désinfection des surfaces souillées par du sang ; IMPORTANT uniquement si patient source
– respect des règles de transport de prélèvements biologiques ; • Piqûre profonde, aiguille creuse, ou situation à risque *
– vaccination du personnel soignant contre l’hépatite B. dispositif intravasculaire
(artériel ou veineux)
Conduite à tenir en cas d’AES
Prophylaxie recommandée Prophylaxie non recommandée
• La conduite à tenir après un AES doit être connue de tous et faire l’objet d’une procédure INTERMÉDIAIRE
écrite, affichée dans les locaux de soins. • Coupure avec bistouri
• Piqûre avec aiguille IM
Nettoyer et désinfecter immédiatement (dans les 5 minutes) ou sous-cutanée
• Si piqûres, blessures ou contact direct du liquide biologique sur une peau lésée : • Piqûre avec aiguille pleine
– nettoyage immédiat de la zone cutanée lésée à l’eau et au savon puis rinçage abondant ; • Exposition cutanéomuqueuse avec
temps de contact > 15 min
– antisepsie avec de l’eau de javel à 12° diluée au 1/10 ou à 2,6°, chlore actif dilué au 1/5 (temps
de contact : 5 min), ou à défaut de la Bétadine® en solution ou de l’alcool à 70°. Prophylaxie Prophylaxie non recommandée
MINIME non recommandée
• Si projection sur une muqueuse ou un œil : rinçage abondant à l’eau ou au sérum phy-
• Autres cas
siologique.
• Piqûres avec seringues
Obtenir un avis médical abandonnées
• Morsures ou griffures
• Un avis médical est souhaitable mais ne doit pas retarder la précocité de la prise en charge.

Obtenir rapidement le statut sérologique VIH du patient source * Sont considérés comme patients à risque : les patients de statut inconnu avec affection op-
portuniste majeure (toxoplasmose cérébrale, cryptococcose, tuberculose disséminée, maladie de
• Si le statut du patient source n'est pas connu, une sérologie par un test rapide est Kaposi) ou avec des symptômes évocateurs d'infection VIH (diarrhée chronique, amaigrissement
recommandée. important, fièvre au long cours), les enfants nés de mère séropositive, les patients polytransfu-
sés, les toxicomanes IV, les patients ayant de multiples partenaires homosexuels ou hétérosexuels
Poser l'indication du traitement post-exposition vis-à-vis du VIH (tableau II) et les patients sources refusant la sérologie VIH.
• L'indication du traitement post-exposition vis-à-vis du VIH dépend, d'une part, du risque et
de la nature de l'exposition et, d'autre part, du statut sérologique du patient source.

Si indiqué, instaurer le traitement post-exposition vis-à-vis du VIH


• En général, la trithérapie post-AES est celle définie dans le programme national.
– Elle doit être disponible immédiatement sous forme d’un kit d’urgence AES.

238 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 239
– Dans la majorité des cas, il s’agit de l’association de 2 INTI et de 1 IP (le plus souvent AZT +
3TC + Lopinavir/ritonavir).
– Dans certains cas, la trithérapie 2 INTI + 1 IP peut se révéler inadaptée par rapport au pro-
fil de résistance du VIH du patient source : d’autres associations peuvent être utilisées en
relais, après avis médical.
• Dans tous les cas, le traitement post-exposition doit être instauré :
En savoir
+
– très précocement +++ : dans les premières minutes suivant l'AES et au plus tard dans
les 48 heures ; SUIVI DES AES AVEC EXPOSITION AUX VIH, VHB, VHC, TRAITÉS ET NON TRAITÉS
– par un médecin référent du VIH si disponible (sinon suivre la procédure).

• Sa durée est de 4 semaines sous surveillance médicale. AES TRAITÉ AES NON TRAITÉ
• Pendant toute la durée du traitement, il est important de rappeler régulièrement à la • NFS
personne traitée de : • ALAT
– respecter l’observance ;
• Créatinine • Sérologie VIH
– avoir des rapports protégés ;
• Test sanguin de grossesse • ALAT + sérologie VHC
– éviter toute grossesse ;
J0 • Sérologie VIH • Si disponible : Ac anti-HBs si vacciné sans
– s’abstenir du don du sang. taux connu (ou dépistage par AgHBs et Ac
• Sérologie VHC
anti-HBc si non vacciné)
Déclarer ou signaler l’AES selon les procédures en vigueur dans le lieu de soins • Si disponible : Ac anti-HBs si vacciné sans
et si le risque de transmission virale est réel, un suivi sera mis en place par le taux connu (ou dépistage par AgHBs et Ac
médecin référent. anti-HBc si non vacciné)

• NFS
J15 • ALAT • ALAT
• Créatinine

• NFS
• Sérologie VIH
J30 • ALAT
• Sérologie VHC et ALAT si risque VHC
• Sérologie VHC si risque VHC

M2 • Sérologie VIH • Pas de bilan biologique

• Sérologie VIH (finale)


M3 • Pas de bilan biologique
• Sérologie VHC et ALAT si risque VHC

• Sérologie VIH (finale)


M4 • Sérologie VHC et ALAT si risque VHC
• Pas de bilan biologique

• Sérologie VHC et ALAT si risque VHC • Sérologie VHC et ALAT si risque VHC
M6 • Ac anti-HBc si non répondeur ou non vacciné • Ac anti-HBc si non répondeur ou non vacciné

240 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 241
Testez vos connaissances
Quizz 6. Les précautions gouttelettes ont pour but d’éviter la transmission de certains
agents infectieux par :
a. Contact direct
b. Contact indirect
1. Les principaux facteurs favorisant les infections associées aux soins sont : c. Salive ou sécrétions provenant des voies aériennes supérieures
a. Le climat d. Particules en suspension dans l'air
b. Le non-respect des bonnes pratiques d’hygiène
c. Une architecture non adaptée 7. Parmi les aiguilles suivantes, laquelle expose le plus au risque de transmission
d. Une mauvaise organisation du travail infectieuse en cas d’AES ?
a. Aiguille de prélèvement veineux (creuse)
2. L’utilisation de gants à usage unique peut dispenser de l’hygiène des mains. b. Aiguille de suture (pleine)
Vrai Faux
8. Quel est le moment idéal de prise de la chimioprophylaxie après un AES ?
3. Un instrument souillé avec un liquide biologique peut être stérilisé à l’autoclave a. 5 minutes
sans nettoyage préalable. b. 4 heures
c. 48 heures
Vrai Faux d. 7 jours

4. L’isolement septique vise à protéger : 9. La durée de la chimioprophylaxie après un AES est de :


a. Les autres patients du service a. 2 semaines
b. Les patients immunodéprimés b. 4 semaines
c. 3 mois
5. L’isolement septique ou protecteur ne peut être mis en place en l’absence de
chambre individuelle. 10. Le délai maximum nécessaire après un AES non traité pour pouvoir affirmer qu’il
Vrai Faux n’y a pas de contamination par le VIH est de :
a. 1 mois
b. 3 mois
c. 6 mois
Réponses au quizz : 8 : a (le délai maximum est de 48 h) – 9 : b – 10 : b. d. 2 ans
1 : b, c, d – 2 : Faux – 3 : Faux – 4 : a – 5 : Faux – 6 : c – 7 : a –

Références
1. C.CLIN sud-est. Objectif mains : Guide technique pour l'hygiène et la protection des mains, 2000. 7. Ministère de la Santé. 100 recommandations pour la prévention des infections liées aux soins.
2. C.CLIN sud-est. Fiches-conseils pour la prévention du risque infectieux, 2004. En cours de réédition. Sur www.sante.gouv.fr
3. C.CLIN sud-ouest. Guide pour la formation de nouveaux professionnels en établissements de soins. 8. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Résumé des Recommandations de l’OMS pour l’Hygiène
des Mains au cours des Soins, juillet 2009
4. Ministère de l’Emploi et de la Solidarité. 100 recommandations pour la surveillance et la prévention
des infections nosocomiales, 1999. 9. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Guide de Production locale : Formulations des Produits
hydro-alcooliques recommandés par l’OMS.
5. Société Française d’Hygiène Hospitalière (SFHH). Recommandations pour l’hygiène des mains, 2002.
10. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Série OMS SIDA n° 2. Guide pour les méthodes de stérili-
6. Groupe d’Étude sur le Risque d’Exposition des Soignants (GERES). Prévention et prise en charge des
sation et de désinfection poussée efficaces contre le virus de l’immunodéficience humaine, 1988.
AES. Manuel pratique. Février 2008. Sur www.geres.org

242 Module 10 Hygiène hospitalière, infections liées aux soins et protection des soignants 243

Vous aimerez peut-être aussi