Isolement septique des

patients : règles,
précautions et procédures à
respecter

Bloc 4 – Module 8
1) Introduction

L'isolement septique permet de protéger :

➢ les patients sensibles aux infections (état de santé

fragile ou précaire, immunodéprimés, présence d’une
ou plusieurs pathologies plus ou moins graves…)

➢ le personnel soignant et les personnes (famille,

visiteurs…), qui doivent approcher ou entrer en
contact direct avec un patient atteint d’une maladie
contagieuse (en établissement de santé ou à domicile)
Selon le type d’agent infectieux présent chez le patient, et le
niveau de risque de contamination, plusieurs protocoles
d'isolement septique peuvent être appliqués :

➢ au patient infecté

➢ au personnel soignant et aux personnes qui doivent

approcher ou entrer en contact direct avec le patient
atteint d’une maladie contagieuse
2) Définition

L'isolement septique est un ensemble de mesures sanitaires,

prises par le personnel soignant, afin de limiter ou éviter les
risques de transmission d'un agent infectieux, présent ou
présumé présent chez un patient.

Il regroupe des protocoles applicables au personnel soignant

chargé des soins, des examens et des transports (DEA), ainsi
qu’aux patients atteints de maladie contagieuse et à leurs
visiteurs.
On distingue deux grandes catégories d'isolement septique :

➢ l'isolement septique d'un patient hospitalisé ou à

domicile : afin de protéger toutes les personnes
pouvant être en contact avec l'un des vecteurs
possibles de contamination d’un agent infectieux,
dont le patient est porteur ou présumé porteur
➢ l'isolement protecteur d'un patient particulièrement
vulnérable : afin de le protéger des sources
possibles de contamination que les personnes
l'approchant sont susceptibles de véhiculer
Les mesures d'isolement septique s'appliquent en plus des
précautions universelles ou standards (définies dans la
circulaire DGS/DH N°98/249 du 20/4/98).

Ces précautions universelles s'appliquent à tous les patients,

quelle que soit leur pathologie, afin de limiter notamment les
risques de transmission, déclarés ou présumés, du VIH (SIDA),
du VHB (Hépatite B) et du VHC (Hépatite C).
3) Critères d'application d'un protocole d'isolement
septique

En plus des mesures de précautions universelles (patients et

personnel soignant), et des mesures de prévention des
infections nosocomiales (patients), les protocoles d'isolement
septique diffèrent en fonction des domaines et des niveaux
de risques.

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Les critères déterminant le protocole d'isolement septique à
mettre en place sont :

➢ la nature de l'agent infectieux : typhoïde, méningite

à méningocoques, paludisme, tuberculose, tétanos,
légionellose, SIDA, varicelle, Covid-19…

➢ la résistance de l’agent infectieux dans le milieu ou il

est présent : si certains agents infectieux sont très
fragiles dans l'environnement (varicelle,
méningocoque…), d'autres sont bien plus résistants
(hépatite, salmonelle, BMR...)
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➢ les mode de transmission possibles de l’agent
infectieux : mesures «A» en cas de transmission par
l’air ambiant (respiration), mesures «C» en cas de
transmission par contact (lésion cutanée) et
mesures «G» pour les transmissions par gouttelettes
(crachats)

➢ le degré de gravité de l'infection présumée ou

déclarée

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4) Les mesures prises en cas d'isolement septique

Le mode de transmission d'une pathologie infectieuse

présumée ou déclarée détermine le type de mesures
d'isolement septique du ou des patients infectés à mettre en
place.

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a) Les mesures de type A

Elles correspondent à une transmission par l'air de particules

aéroportées inférieures à 5 microns ; ces mesures entraînent :

➢la limitation des déplacements du patient infecté

➢Son isolement en chambre individuelle dépressurisée

(mise en pression négative de la chambre par
aspiration et renouvellement de l'air filtré)

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➢le regroupement des patients porteurs du même
germe en une seule chambre dépressurisée

➢le port obligatoire d'un masque filtrant FFP2 pour

tous les intervenants et visiteurs dans leur chambre

➢le lavage antiseptique systématique des mains avant

de quitter leur chambre

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b) Les mesures de type C

Elles correspondent à une transmission de l’agent infectieux

par contact (mains, linge, matériels et instruments médicaux,
liquides biologiques…) ; elles entraînent :

➢la limitation des déplacements du patient infecté

➢son isolement en chambre individuelle

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➢le regroupement des patients porteurs du même
germe en une seule chambre

➢le port obligatoire d'une surblouse pour tous les

intervenants et visiteurs dans leur chambre

➢Le port obligatoire de gants à usage unique pour tous

les intervenants et visiteurs dans leur chambre

➢Masque, surblouse, charlotte, lunettes pour le

personnel soignant lors des soins
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➢le lavage antiseptique systématique des mains avant
de quitter leur chambre

➢si possible l’utilisation de linge et matériel médical à

usage unique ; si le matériel médical et le linge ne
sont pas à usage unique, leur entreposage se fait
dans la chambre du patient infecté (linge à déposer
et traiter dans un sac hydrosoluble à double
emballage)

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c) Les mesures de type G

Elle correspondent à une transmission par gouttelettes et

particules supérieures à 5 microns ; elles entraînent :

➢ la limitation des déplacements du patient infecté, et

en cas de déplacements le port obligatoire par celui-
ci d'un masque filtrant

➢ Son isolement en chambre individuelle

 ➢le regroupement des patients porteurs du même
germe en une seule chambre

➢le port de gants à UU, d'une surblouse et d'un

masque filtrant pour tous les intervenants et visiteurs
dans leur chambre

Bon à savoir : ces mesures peuvent éventuellement être

cumulatives, et s'appliquent également au personnel chargé
des transferts et transports : les DEA !!!
5) Les mesures prises en cas d'isolement protecteur

Ces mesures servent à protéger les patients à l’état de santé

fragile ou précaire (immunodéprimés, greffés, grands brûlés,
maladies graves ou multiples...), de tous les risques infectieux
pouvant être véhiculés par les autres patients, le personnel
soignant et les visiteurs ; elles consistent en :

➢ l'isolement individuel du patient à protéger si

possible dans une chambre pourvue d’un sas
d'habillage pour les intervenants et visiteurs
(surblouse, masque, surchaussures, charlotte…)
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➢ la limitation du personnel soignant en charge de ce
patient aux personnes « saines » (absence de
pathologies ou infections)

➢ la sectorisation du personnel soignant (un soignant

d'un patient infecté ne doit pas approcher un patient
protégé par isolement protecteur)

➢l'individualisation du linge et du matériel médical

utilisé pour ce patient

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➢la priorisation du patient pour les soins et les
éventuelles interventions, les examens médicaux
(première intention)

➢la désinfection et la décontamination quotidienne de

la chambre

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➢la réduction des visites et la sensibilisation des
familles et visiteurs à certains gestes et actes :

• hygiène renforcée, lavage antiseptique des

mains, rester à distance du patient à protéger…
• ne pas ramener d’objets ou articles venant de
l’extérieur (fleurs, cadeaux, aliments...)
• limitation du nombre de visites quotidiennes

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Seule l'équipe soignante, et notamment le médecin en charge
du patient, peuvent décider de la mise en place de son
isolement, ainsi que la fin de l'application des protocoles
d’isolement.

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