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Néphrologie - Transplantation
Pr. G. Mourad
LA GREFFE RENALE,
« s’y préparer
et vivre avec »
Première Partie
Madame, Monsieur,
La majorité des patients insuffisants rénaux souhaite bénéficier
d’une transplantation rénale qui les libérerait de l’astreinte de la dialyse.
En même temps qu’un immense espoir, la transplantation provoque une certaine
crainte : aurai-je la chance d’être transplanté ?
Le rein va-t-il fonctionner ?
Y a-t-il des complications après la transplantation ?
Et beaucoup d’autres questions.
Ces interrogations sont légitimes et il est tout à fait normal que le patient s’interroge
sur les inconvénients et les avantages de la transplantation.
Il est également souhaitable qu’il soit bien informé, afin de devenir un partenaire
actif dans le choix de la transplantation et la surveillance de son évolution.
Afin de répondre à ce souci d’information, l’équipe soignante du service
de Néphrologie Transplantation a préparé ce document à votre intention.
La première partie de ce livret donne diverses informations, comme les modalités
pratiques d’inscription, les règles de répartition des greffons et l’hospitalisation
post-opératoire.
La deuxième partie, destinée aux patients déjà transplantés, vous sera remise
lors de votre hospitalisation.
Elle donne des informations très concrètes concernant le suivi de la greffe
et la prise des médicaments. Une démarche d’accompagnement éducatif
vous sera proposée.
De plus, des réunions d’information concernant les différentes modalités de
traitement de suppléance rénale (transplantation, dialyse péritonéale et hémodialyse)
sont proposées aux patients porteurs d’une insuffisance rénale chronique. Après
l’inscription sur la liste d’attente de transplantation, des réunions d’information
regroupant tous les acteurs de la transplantation, médicaux et paramédicaux,
sont également organisées.
Je vous invite à y assister et à poser toutes les questions qui vous intéressent.
Je remercie très sincèrement tous ceux qui ont participé au projet d’éducation
du patient greffé et à la réalisation de ces fiches.
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SOMMAIRE
Qui peut être candidat à la transplantation rénale ? p 06
La période d’attente p 19
L’appel de greffe p 21
Le traitement immunosuppresseur p 25
Annexes p 37
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PARTIE 1
Il est également possible d’être inscrit sur la liste d’attente avant le stade
de dialyse, quand l’insuffisance rénale chronique est évoluée, et éventuelle-
ment de bénéficier d’une transplantation « préemptive », c‘est-à-dire ne pas
avoir été dialysé avant d’être greffé.
• Infection par le VIH : elle n’est pas une contre-indication si la charge virale
est indétectable sous traitement et le taux de lymphocytes satisfaisant.
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PARTIE 1
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Notes :
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PARTIE 2
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PARTIE 2
Le donneur vivra désormais avec un seul rein, mais ceci ne diminue pas chez
lui l’espérance de vie, et n’augmente pas le risque de survenue d’insuffisance
rénale chronique évoluée.
Donneur décédé :
Les sujets en état de mort cérébrale (destruction irréversible du cerveau alors que la
circulation sanguine et la ventilation pulmonaire sont encore maintenues par les médi-
caments et les machines de réanimation) peuvent faire l’objet de prélèvements
multi-organes (rein, foie, cœur et autres).
Les donneurs à cœur arrêté : depuis 2007, il est possible, dans des circons-
tances très précises, de prélever les reins de certains sujets après arrêt cardiaque
irréversible.
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PARTIE 3
Comment s’inscrire
sur la liste d’attente
de transplantation ?
PARTIE 3
Comment s’inscrire
sur la liste d’attente de transplantation ?
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PARTIE 3
organisme.
Recherche d’anticorps anti-HLA : ce sont des anticorps que l’organisme peut
produire suite à une transfusion sanguine, une grossesse, ou une transplantation.
Ils détruisent les cellules et les organes portant les antigènes HLA contre lesquels
ils sont dirigés.
Il est donc indispensable de rechercher régulièrement dans votre sang les anti-
corps anti-HLA, en particulier après les grossesses ou les transfusions.
Votre médecin néphrologue est responsable de ce suivi durant la période d’attente
pré-greffe. La présence d’anticorps anti-HLA ne signifie pas que la greffe est
impossible.
En revanche, elle rend la possibilité de trouver un greffon beaucoup plus difficile,
car tous les greffons ayant des antigènes correspondant à vos anticorps doivent
être écartés. Ceci implique que votre temps d’attente sur la liste sera probablement
plus long.
Des dopplers des artères cervicales et des artères des membres inférieurs
permettent de visualiser la qualité des parois artérielles, de détecter les calcifi-
cations vasculaires et d’éventuelles sténoses.
Un bilan coronarien complet doit être effectué chez les patients ayant des
antécédents cardiaques, et chez les personnes diabétiques : une scintigraphie
myocardique d’effort et/ou une coronarographie (injection d’iode permettant de
visualiser les artères du cœur). 15
PARTIE 3
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PARTIE 3
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PARTIE 3
L’inscription :
Si votre bilan pré-transplantation est complet, votre dossier est présenté par
le médecin qui vous a reçu en consultation et discuté lors d’une réunion
multidisciplinaire, associant médecins néphrologues et urologues, chirurgiens
de transplantation. S’il n’y a pas de contre-indication, vous pouvez être inscrit.
NUMEROS UTILES
Consultations
Pré-transplantation : 04 67 33 84 55 ou 04 67 33 84 79
Transplantation donneur vivant : Pr MOURAD : idem
Psychologue : Mme FRANCOIS : 04 67 33 89 37
Service d’Urologie (consultation de chirurgie et d’anesthésie) : 04 67 33 87 38
Coordination de Transplantation :
Infirmières coordinatrices Mme VEIT et Mme DEVIC : 04 67 33 86 37
Hospitalisation
Service de Néphrologie : 04 67 33 84 85 = URGENCES 24h/24
Cadre de santé : 04 67 33 85 35
Secrétariat de Néphrologie : 04 67 33 84 76
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PARTIE 4
La période
d’attente
La période d’attente PARTIE 4
L’attribution d’un greffon provenant d’un donneur en mort cérébrale est effectuée
par le logiciel de l’Agence de la Biomédecine après calcul d’un score d’attri-
bution.
Ce score prend en compte plusieurs paramètres :
• L’âge du donneur et du receveur potentiel,
• Le groupe sanguin,
• Le groupe tissulaire (groupe HLA),
• Le taux d’anticorps anti-HLA, si vous en avez. Cette recherche (prise de sang)
doit être régulièrement renouvelée par votre néphrologue référent,
• L’ancienneté de votre inscription sur la liste d’attente pondérée par la date
de début de dialyse.
La durée d’attente dépend beaucoup du nombre de prélèvements réalisés
dans notre région et notre pays. Malheureusement, et même si le prélèvement
d’organe est une priorité nationale de Santé Publique, un nombre insuffisant
d’organes est prélevé pour pouvoir transplanter rapidement tous les patients
en attente. Cette pénurie explique que la durée d’attente est souvent longue.
Selon votre groupe sanguin, votre groupage HLA, la présence ou non d’anti-
corps anti HLA et votre état de santé (survenue d’un évènement médical intercurrent
nécessitant de vous mettre en contre-indication temporaire par exemple) la période
d’attente peut varier de quelques mois à plusieurs années. Pour information, le
délai moyen d’attente dans notre centre était de 25 mois (23 mois en moyenne
en France) en 2014.
Vous devez pouvoir vous rendre disponible pour un appel de greffe, qui peut
survenir à n’importe quel moment. Afin que l’on puisse vous joindre sans difficulté,
donnez vos coordonnées téléphoniques personnelles et celle d’un proche lors
de l’inscription.
Si vous changez de domicile (et/ou de centre de dialyse) ou de numéro de téléphone,
pensez à le signaler au secrétariat de coordination (Nadine KOHLER : 04 67 33 06 44).
Le plus souvent, lorsqu’on vous appelle pour une transplantation,
il faut vous présenter en urgence au service de Néphrologie Transplantation,
1er étage, du CHU de Montpellier.
Dès votre inscription, mettez à profit votre période d’attente pour vous préparer
à la transplantation et y arriver dans des conditions de santé optimales (arrêt du
tabac, perte de poids si nécessaire, activité physique régulière, etc.…).
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PARTIE 5
L’appel
de greffe
PARTIE 5
L’appel de greffe
Dès qu’un rein est disponible pour vous, le médecin de garde du service prendra
contact avec votre médecin néphrologue (qui le renseignera sur votre état de
santé actuel) et vous appellera.
Si vous ne présentez ce jour-là aucune contre-indication à la greffe (en particulier
aucune maladie infectieuse en cours), vous devez vous présenter au service de
Néphrologie Transplantation Secteur Hospitalisation 1er étage à l’Hôpital Lapeyronie.
Le médecin vous précisera l’heure à laquelle vous devrez arriver.
A partir de ce moment, il faudra rester à jeun (ne pas boire, ni manger, ni fumer)
sauf si le médecin vous demande de prendre un repas léger avant de venir.
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PARTIE 5
Lorsque la transplantation est décidée, vous serez installé dans une chambre
et un entretien avec l’infirmière sera réalisé.
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PARTIE 5
Après avoir reçu l’information nécessaire concernant l’étude vous êtes, bien
sûr, libre d’accepter ou de refuser d’y participer. Si vous ne souhaitez pas y
participer, vous recevrez le traitement habituel en cours dans le service.
Si vous acceptez cette participation, la loi nous oblige à vous demander une
signature écrite de confirmation.
Enfin, vous serez emmené au bloc opératoire du service d’Urologie. Avant que
l’anesthésiste ne débute votre anesthésie générale, le greffon est examiné par
le chirurgien urologue qui vérifie en particulier l’état des vaisseaux.
Dans des cas extrêmement rares, il arrive que le chirurgien constate que le
greffon, prélevé dans une autre ville, est porteur d’anomalies (par exemple très
mauvais état de l’artère ou de la veine) qui le rendent impropre à la transplantation.
Après concertation avec d’autres chirurgiens et le néphrologue de garde, il est
alors décidé de ne pas le greffer.
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PARTIE 6
Le traitement
immunosuppresseur
PARTIE 6
Le traitement
immunosuppresseur
Ce traitement devra être pris durant toute la vie du greffon, sans aucune
interruption, sauf si le médecin responsable de la greffe, lui uniquement, vous
le prescrit.
Régulièrement des prélèvements seront effectués pour doser les taux sanguins
des médicaments, évaluer leur efficacité et surveiller l’apparition d’éventuels
effets secondaires.
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PARTIE 7
Intervention
et suites
post-opératoires
immédiates
PARTIE 7
Intervention et suites
post-opératoires immédiates
L’intervention de transplantation est une chirurgie bien codifiée faite sous anes-
thésie générale et qui dure environ trois heures (Annexe 3).
Après votre intervention chirurgicale et un séjour de quelques heures en salle de
réveil, vous serez transféré dans le secteur Soins Intensifs du service de Néphro-
logie Transplantation.
Vos proches pourront prendre de vos nouvelles à toute heure par téléphone
et vous rendre visite dès l’après-midi suivant l’intervention en suivant des
précautions d’hygiène simples (lavage des mains associé au port de blouse,
masque et d’une charlotte durant les 3 premiers jours). Les visites sont autorisées
dans le respect des horaires de chaque secteur et ne sont pas permises
pour les enfants de moins de 15 ans.
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PARTIE 7
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PARTIE 7
Dans la grande majorité des cas, la diurèse reprend dès le retour du bloc opé-
ratoire et la fonction rénale (surveillée par le dosage quotidien de la créatinine)
s’améliore progressivement.
Il peut aussi arriver que le rein greffé produise de l’urine mais que la fonction
d’épuration ne reprenne que quelques jours après, nécessitant dans l’intervalle
la poursuite des dialyses.
Plus rarement, la diurèse ne reprend pas après l’intervention chirurgicale
(absence d’urines). La surveillance clinique et par imagerie (échographie-doppler,
scintigraphie ou scanner) permet alors de s’assurer que le greffon est bien vascu-
larisé : généralement la diurèse reprend. Alors, vers le 10ème jour et la fonction
rénale (fonction d’épuration) quelques jours après.
Dans l’intervalle il est nécessaire de poursuivre la dialyse.
Enfin, dans de très rares cas (environ 1%), les examens d’imagerie (écho-doppler,
scintigraphie, scanner) montrent que le greffon est très mal perfusé, et qu’il n’a
aucune chance de reprendre sa fonction. Il s’agit alors d’une thrombose
artérielle ou veineuse du greffon, et dans ces circonstances, le greffon est enlevé
rapidement et le traitement immunosuppresseur arrêté. La dialyse est reprise
comme auparavant.
La durée moyenne d’hospitalisation est d’une quinzaine de jours (mais peut-être
plus longue, par exemple si vous êtes dialysé durant les premiers jours).
Outre la surveillance clinique et biologique, cette période est mise à profit pour
vous expliquer et vous aider à apprendre votre nouveau traitement (traitement
immunosuppresseur, traitement anti-infectieux, éventuellement traitement anti hyper-
tenseur,...).
Ainsi, les médecins et infirmières prépareront avec vous votre retour à domicile.
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PARTIE 8
Informations
administratives
et sociales
PARTIE 8
Informations
administratives et sociales
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PARTIE 8
Dans le cas d’une réponse favorable le patient reprendra son activité à mi-
temps. Dans le cas d’une reprise à temps partiel pour motif thérapeutique, les
indemnités journalières maladie peuvent être maintenues, en tout ou en partie
par la CPAM. La durée d’un mi-temps thérapeutique ne peut excéder un an.
Dans de rares cas, si le patient ne peut plus exercer son activité professionnelle
comme auparavant, plusieurs propositions peuvent être envisagées :
• Reclassement professionnel,
• Demande de reconnaissance de travailleur handicapé,
• Demande de passage en invalidité,…
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PARTIE 9
Les habitudes
de vie
PARTIE 9
Les habitudes de vie
Lorsque vous serez greffé, voici un résumé de tout ce que vous devrez prendre
l’habitude de faire pour avoir la meilleure qualité de vie possible et éviter au
maximum les risques de rejet.
Vous trouverez ces informations plus détaillées dans la suite de ce livret qui vous
sera remise pendant l’hospitalisation.
Mettez à profit le temps d’attente pour débuter un sevrage tabagique, et main-
tenir un poids stable.
Les consultations des 3 premiers mois sont fréquentes pour permettre d’ajuster
au mieux le traitement, vérifier sa tolérance et votre bon état de santé.
De courtes hospitalisations peuvent également survenir à cette période.
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PARTIE 10
Annexes
PARTIE 10
ANNEXE 1
A B
AB
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PARTIE 10
ANNEXE 2
Destruction
de la cellule.
Exemple de Cross-match négatif :
Sérum du patient + Lymphocytes de donneur Les anticorps ne reconnaissent
(Anticorps anti hla b6) (Antigènes HLA non B6) pas les antigènes
Cellule
vivante
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PARTIE 10
ANNEXE 3
Schema de LA TRANSPLANTATION RÉNALE
Reins malades
Greffon
rénal
Vaisseaux
iliaques
externes
Vessie
L’uretère du greffon (conduit qui amène l’urine du rein à la vessie) est ensuite
rattaché à la vessie. En général, on ne touche pas aux reins malades qui restent
en place. Très souvent, le chirurgien place une sonde en double J dans l’ure-
tère. Ce tuyau souple, recourbé à ces deux extrémités, permet de protéger
la suture entre l’uretère et la vessie le temps de la cicatrisation. Il sera enlevé
par les voies naturelles généralement en consultation 2 à 3 semaines après
l’intervention
En cas d’échec, des greffes ultérieures sont possibles, le rein pouvant être placé
dans l’autre fosse iliaque ou au milieu de l’abdomen.
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Notes :
Conception et réalisation - Service Communication - Tél. : 04 67 33 93 43 - acr - 05/2017