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TD1 Biochimie clinique

Les valeurs biologiques de référence ne sont pas à connaitre (sauf pour l’internat).

Le protéinogramme est la méthode de dépistage la plus utilisée pour la recherche d’une anomalie de
la composition protéique du sérum ;
- Variations de la vitesse de sédimentation (VS) : elle augmente dans de nombreuses
pathologies : marqueur non spécifique.
- Variations de protidémie

Les pathologies explorables sont les syndromes inflammatoires, les affections hépatiques ou
rénales et les anomalies quantitatives et qualitatives des Ig (via l’exploration de l’immunité
humorale).
Le principe d’un protéinogramme repose sur une électrophorèse ; les protéines peuvent migrer en
fonction de leur affinité vis-à-vis du support, de leur charge et de leur poids moléculaire.
Remarque : l’albumine a un pH isoélectrique de 4. Dans un milieu alcalin : elle sera chargée
négativement.
Il faut colorer le protéinogramme pour discerner la migration (attention pas avec le BET car il est
réservé aux acides nucléiques).
Le protéinogramme, c’est l’analyse densitométrique du gel d’électrophorèse.

Il faut retenir un exemple de protéines pour chaque fraction :


- L’albumine est une holoprotéine (composée que d’acides aminés)
o Par opposition aux holoprotéines, on a les globulines.
- Dans la fraction alpha1 : on a l’orosomucoïde, une protéine de la phase inflammatoire (et
l’antitrypsine)
- Dans la fraction alpha2 : on a l’haptoglobine, une protéine de la phase inflammatoire qui
est un transporteur de l’hémoglobine. On a également l’alpha2 macroglobuline.
- Dans la fraction béta1, on a la transferrine
- Dans la fraction béta2, on a les C3 (fractions du complément)
- Dans la fraction gamma, on a les Immunoglobulines

Les lipoprotéines migrent différemment :


HDL migrent vers alpha
LDL migrent vers béta
VLDL entre les deux.

Dans le plasma, il y a tous les facteurs de coagulation contrairement au sérum.


- Protidémie plasmatique = Protidémie sérique + Fibrinogène (2 à 4g/L)
o Le fibrinogène interfère sur le protéinogramme entre gamma et béta2.

La protidémie normale est de 65 à 80g/L chez l’adulte.


Variations avec l’âge :
- Prématuré, nouveau-né et nourrisson sont en hypoprotidémie jusqu’à 2 ans
- Après 70 ans, la protidémie chute par diminution de l’albumine et/ou des Ig.
- La grossesse fait diminuer la protidémie par hémodilution.
- En cas d’inflammation aiguë, on a une augmentation d’alpha1 et d’alpha2 (protéines de
l’inflammation)
- En cas d’inflammation chronique, on a une augmentation de gamma (système immunitaire),
d’alpha1 et d’alpha2.
- En cas d’insuffisance hépatique sévère, le foie est le lieu de synthèse de toutes les protéines
sauf les gammas. Donc dans cette pathologie, tout diminue sauf gamma qui ne bouge pas.

Augmentation de la [Protidémie] :
- Augmentation de la synthèse des immunoglobulines (lymphome…)
- Hémoconcentration (diminution du liquide extracellulaire) : Déshydratation, vomissements,
diarrhées.
Diminution de la [Protidémie] :
- En cas de carence dans les pays pauvres.
- Hémodilution (œdème…)
- Diminution de la synthèse en cas d’hépatite sévère.
- En cas de perte : hémorragie, syndrome néphrotique qui laisse passer l’albumine

- En cas de syndrome néphrotique, le protéinogramme est diminué au niveau de l’albumine


qui a un rôle de transporteur et assure la pression oncotique.
Si l’albumine diminue fortement, la pression hydrostatique augmente fortement et cause des
œdèmes.
Pour compenser la perte de cette protéine, on augmente la synthèse d’une grosse protéine
(Protéine de très gros poids moléculaire) : l’alpha2 macroglobuline. (fraction alpha2)
- Remarque : On peut avoir également une augmentation de l’igM, HDL, LDL.

En cas de dysprotéinémie :
- En cas de bisalbuminémie, on a un double pic : c’est non pathologique
o En cas de prise de médicaments transportés par l’albumine : traitement aux béta-
lactamines. Elle est transitoire et acquise, c’est une pseudobisalbuminémie.
o Remarque : Il peut y avoir des cas de mutations héréditaires non graves.
- Analbuminémie : pas d’albumine du tout.
- Hypo-albuminémie : en cas de syndrome néphrotique ou insuffisance hépatique.

En cas de syndromes infectieux : augmentation d’alpha1, alpha2 et gamma : on retrouve les


marqueurs de l’inflammation chronique. On a une augmentation poly clonale de toutes les Ig.

En cas de gammapathies monoclonales,


- Les IgG migrent en gamma mais les IgA et IgM migrent aux alentours de béta2.
- En cas de gammapathie monoclonale, on observa un seul pic au niveau d’une Ig.

Cas clinique n°1 : Éric 3 mois


Quelle est l’allure du pic gamma ?
Éric a 3 mois, ces IgG maternelles sont dans leur phase de diminution physiologique, il s’agit d’une
hypogammaglobulinémie.
Remarque : C’est le cas également en cas de prise d’immunosuppresseur, de chimiothérapie ou bien
du VIH.
Comme autres étiologies on peut également
avoir :
- Par déficit acquis iatrogène : chimio,
immunosuppresseurs
- Par déficit acquis infectieux : VIH
- Par déficit congénital : Wiskott Aldrich
Cas clinique n°2 (cf. poly page 1) : On a soumis à l’électrophorèse le sérum de 2 patients présentant
des troubles de l’immunité humorale.
- Piste 3 : hypogammaglobulinémie (plusieurs causes possibles : HIV, immunosuppresseur,
enfance…)
- Piste 2 : hypergammaglobulinémie, baisse d’alpha1 et 2 et de l’albumine  Il s’agit d’une
Hépatite.

Cas clinique n°3 (cf. poly page 3) : Claire 40 ans, grande asthénie, dorsalgies, Calcémie augmentée,
Protidémie augmentée et VS très augmenté (90mm, 1ère h)
- Gammapathie monoclonale et augmentation de la protéinémie.
o On a une hyper-prolifération d’un clone qui synthétise massivement une
immunoglobuline. Il s’agit d’un myélome. On a aussi une protéinurie de surcharge de Bence-Jones.
o On utilise un Western blot (immuno-fixation) et on voit qu’on a une augmentation
de l’igG. C’est un myélome multiple extrêmement agressif : Maladie de Kälher.
Remarque : Si l’igM est en excès, il s’agit de la maladie de Waldenström.

Cas clinique n°4 : Josette, 53 ans présente des douleurs articulaires au niveau des genoux,
protidémie 80g/L et VS augmentée.
- On a une augmentation de l’orosomucoïde, de l’haptoglobine et de la CRP (de 2000%)
o Il s’agit d’un syndrome inflammatoire intense.
o On a une augmentation d’une Ig unique, d’alpha1 et alpha2
o Il s’agit surement d’une polyarthrite rhumatoïde.

Cas clinique n°5 : Homme de 55 ans qui présente des œdèmes des membres inférieurs et ascite.
- Augmentation d’alpha1 et 2
- Diminution de l’albumine
o Début de cirrhose alcoolique

Remarque importante : En cas de cirrhose alcoolique avancée, on aura une chute d’albumine,
d’alpha1 et 2 : on a un bloc béta-gamma (car l’alcoolisme provoque une hypersécrétion d’une IgA qui
migre en béta). C’est un diagnostic facile à effectuer car le bloc béta-gamma est facilement
discernable.

Cas clinique n°6 : Morgan, grande fatigue, pâleur cutanéomuqueuse, ictère et splénomégalie.
- Il a une diminution de l’haptoglobine, il a une hémolyse

Cas clinique n°7 : Anneau de Kayser-Fleisher : accumulation de cuivre (bleu) dans la cornée : Maladie de Wilson

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