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SOMMAIRE
2. Pourquoi étudier des trajectoires plutôt que d’évaluer des modalités de traitements deux à
deux ? ........................................................................................................................................................ 3
6. Quel est l’impact médico-économique des autres stratégies de prise en charge évaluées ? ..... 6
8. Que proposait le premier volet publié en 2012 en matière de greffe rénale ? ............................... 8
10. Que va modifier concrètement ce rapport dans la prise en charge des patients en IRCT ? ...... 9
Lexique ............................................................................................................................................................ 10
Modalités de traitement
Les dix modalités de traitement les plus courantes sont :
• l’hémodialyse : en centre, en unité de dialyse médicalisée (UDM), en unité d’autodialyse
ou à domicile ;
• la dialyse péritonéale : dialyse péritonéale automatisée (DPA) et dialyse péritonéale
continue ambulatoire (DPCA) assistée ou non assistée par une infirmière sur le lieu de
vie ;
• la transplantation rénale (greffe) à partir de donneur décédé ou vivant.
Ces modalités de traitement de suppléance se distinguent par la technique utilisée mais aussi
par l’organisation de la prise en charge nécessaire, de la plus autonome à la plus médicalisée,
permettant ainsi une graduation de l’offre de soins. Le cadre réglementaire lié à l’organisation
de l’offre de soins en France repose sur le libre choix des patients de leur modalité de
traitement et notamment de participer plus ou moins à leur traitement et d’être traité ou non à
domicile.
L’objectif principal était d’évaluer l’efficience de différentes stratégies de prise en charge des
patients adultes en IRCT, en tenant compte des possibilités d’évolutions par rapport à la
situation actuelle, en particulier le développement de la transplantation rénale, le
développement de la prise en charge hors centre de dialyse et à domicile.
2/ Une étude du coût de la prise en charge en fonction des modalités de traitement et des
caractéristiques des patients traités pour IRCT a été effectuée à partir des bases de données
de l’Assurance maladie pour s’attacher au contexte français et aux besoins d’information
nécessaires pour conduire l’évaluation.
Cette étude a analysé les coûts selon les modalités de traitement (le lieu de prise en charge et
l’environnement médical et paramédical et non uniquement la technique de traitement) et les
facteurs de variation en fonction des caractéristiques cliniques des patients (âge et statut
diabétique) et de leur position dans la trajectoire de soins (à trois étapes clés : le démarrage
du traitement, le changement de traitement, le décès).
3/ Enfin, une évaluation médico-économique des stratégies de prise en charge fondée sur une
approche par trajectoire a été réalisée. Ce travail a nécessité de développer un outil
permettant de décrire les évolutions de la répartition des patients dans les différentes
modalités de traitement sur les 15 ans qui suivent le démarrage d’un traitement de
suppléance. Il donne la possibilité de simuler des changements dans les trajectoires des
patients entre les 10 modalités de traitement et d’estimer leurs impacts en termes de
coût et d’efficacité (espérance de vie). Cet outil a été alimenté par les données disponibles
dans le registre REIN, registre français des traitements de suppléance de l’IRCT et par les
résultats de l’étude de coût.
Les simulations de changement ont été effectuées en fonction de six groupes de patients :
18-44 ans, 45-69 ans et 70 ans et plus, et suivant qu’ils soient diabétiques ou non, le diabète
étant utilisé comme un marqueur de sévérité de l’état clinique.
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Evaluation médico-économique des stratégies de prise en charge de l’insuffisance rénale chronique terminale en France - Volet : Analyse
des possibilités de développement de la transplantation rénale en France
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Correspond à un patient qui est resté au moins 9 mois dans la même modalité de traitement durant la période de l’étude.
Questions/Réponses presse – Évaluation médico-économique des stratégies de prise en charge de l’insuffisance
rénale chronique terminale en France – Service Presse- Novembre 2014 4
Par ailleurs, le coût moyen mensuel de prise en charge variait selon l’âge et le statut
diabétique et en fonction de certains évènements comme le démarrage du traitement de
suppléance, les changements de traitement ou le décès.
Ainsi, le modèle a été alimenté par les coûts mensuels de « prise en charge stable » stratifiés
par âge et selon le statut diabétique et les coûts liés aux évènements.
Chez les patients de plus de 70 ans, le recours aux machines à perfusion, offrant la possibilité
d’utiliser des greffons de donneurs âgés avec de bons résultats, permettrait le développement
de la greffe à partir de donneurs décédés et de diminuer les coûts de 400 à 800 € par mois
par patient.
Les patients âgés de 45 à 69 ans représentent un groupe hétérogène dont l’accès à la greffe
pourrait être amélioré à la fois à partir des donneurs décédés et des donneurs vivants,
permettant une diminution du coût de 300 à 400 € par mois par patient.
La rareté des greffons justifie cependant de chercher des stratégies de prise en charge
alternatives passant par le développement de certaines modalités de dialyse.
L’impact médico-économique des changements simulés est interprété selon le groupe d’âge.
Dans cette étude, pour tous les groupes de patients, les différentiels d’espérance de vie
observés entre les stratégies de dialyse comparées sur 15 ans sont très faibles (quelques
mois). Leur interprétation doit se faire avec précaution.
Dans tous les groupes d’âge de plus de 45 ans, des stratégies « ambitieuses » fondées
sur le développement conjoint à la fois de l’hémodialyse hors centre et de la dialyse
péritonéale sont efficientes par rapport à l’ensemble des stratégies évaluées :
Cette sous-population, qui représente environ 10% des nouveaux patients, vit la
majorité du temps avec un greffon fonctionnel ; par conséquent, l’impact des stratégies
de dialyse est limité.
Chez les patients jeunes en attente de transplantation ayant fait le choix d’un traitement
à domicile, les stratégies fondées sur le développement de la dialyse péritonéale non
assistée au démarrage ont un coût inférieur à celui des pratiques observées.
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L’état des lieux du développement de la télémédecine dans la prise en charge des patients traités pour IRCT
réalisé dans le cadre de cette étude a montré que la plupart des projets concernait le développement d’UDM
fonctionnant par télémédecine ; l’objectif étant de développer une offre de soins de proximité en assurant la
télésurveillance des séances et la réalisation de téléconsultations. Dans les stratégies simulées, l’UDM de
proximité est caractérisé par un coût de transport identique à celui observé pour l’autodialyse.
Chez les patients jeunes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas être traités à
domicile, les stratégies de prise en charge favorisant l’autodialyse sont moins
coûteuses (environ 200 € par mois par patient) ; de ce fait, l’accès à cette offre de soins doit
être maintenu voire développé.
Cette sous-population, qui représente 35% des nouveaux patients, est un groupe
hétérogène sur le plan clinique avec un accès inégal à la greffe et en concurrence avec
les autres groupes d’âge. Les stratégies de dialyse évaluées privilégiaient dans la
mesure du possible l’autonomie.
Chez les patients qui ont fait le choix d’un traitement à domicile, les stratégies fondées
sur le développement de la dialyse péritonéale non assistée au démarrage ont un coût
inférieur à celui de la stratégie basée sur les pratiques observées.
Après quelques années en dialyse péritonéale, lorsque le transfert en hémodialyse est
nécessaire, ces stratégies envisageaient soit l’autodialyse (pour les non diabétiques), soit
l’UDM (pour les diabétiques) dans la trajectoire des patients. Dans ces trajectoires, le
différentiel de coût attendu par rapport à la stratégie observée est d’environ 100 € par mois
par patient en raison du temps total passé en dialyse péritonéale qui reste limité.
Pour ceux qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas être traités à domicile, les stratégies
de prise en charge qui favorisent selon l’état clinique l’autodialyse puis l’UDM ou l’UDM puis le
centre permettent de diminuer les coûts de l’ordre de 200€ par mois par patient.
Pour cette sous-population, qui représente 55% des nouveaux patients mais ayant un
accès très limité à la transplantation, des stratégies de dialyse privilégiant la proximité
du domicile ont été envisagées.
Chez les plus de 70 ans, pour les patients ayant fait le choix d’un traitement à domicile,
les stratégies fondées sur le développement de la dialyse péritonéale assistée par une
infirmière ont un coût inférieur à celui de la stratégie observée, quel que soit le statut
diabétique. Après quelques années en dialyse péritonéale, lorsque le transfert en hémodialyse
est nécessaire, ces stratégies envisageaient l’hémodialyse en UDM dans la trajectoire des
patients. Le différentiel de coût attendu par rapport à la stratégie observée est d’environ 50 à
100€ par mois par patient, principalement en raison du coût de l’assistance par infirmière,
cependant indispensable pour la plupart de ces patients.
Chez les patients de plus de 70 ans qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas être traités
à domicile, les stratégies de prise en charge favorisant l’UDM et l’UDM de proximité avec un
retour préparé en hémodialyse en centre au-delà de 5 ans sont moins coûteuses que les
pratiques observées, de l’ordre de 300€ par mois par patient.
D’un point de vue économique, au-delà des simulations réalisées sur une cohorte de 1000
patients incidents, l’impact global de la mise en œuvre de ces stratégies dépendra du nombre
de nouveaux patients impliqués chaque année.
Par ailleurs, certaines stratégies novatrices comme l’hémodialyse quotidienne à bas débit de
dialysat ou le recours à la télémédecine n’ont pu être simulés en l’absence de données mais
méritent d’être considérées car elles privilégient le maintien à domicile ou l’autonomie ou la
proximité de la prise charge. Le développement attendu de l’hémodialyse à domicile lié à la
disponibilité de ces nouvelles machines doit être évalué sur le plan clinique et économique, de
même que l’impact du développement de la télémédecine dans les stratégies de prise en
charge, en particulier, sur la proximité du domicile.
Enfin, les choix des patients et l’évolution de leur état clinique sont déterminants dans les
possibilités de mise en œuvre d’une stratégie de prise en charge, également conditionnée
par l’offre de soins en dialyse et ses possibilités d’évolution au regard des spécificités
territoriales et par les potentialités de développement de la transplantation rénale au regard de
la pénurie actuelle et des aspects éthiques que cette technique soulève.
L’outil de simulation développé a permis de remettre en perspective des analyses fondées sur
des données de coût transversales et de quantifier l’impact de stratégies fondées sur des
trajectoires de patients. De telles approches devraient être privilégiées comme outil d’aide à la
décision en santé publique, notamment pour la planification.
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