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Item 8 – UE 1 – Éthique
médicale
Interruption volontaire de grossesse
I. Pour comprendre
II. Pour réfléchir
Diagnostic prénatal
I. Pour comprendre
II. Pour réfléchir
Interruption médicale de grossesse
I. Pour comprendre
Connaissances
II. Pour réfléchir
Diagnostic préimplantatoire
I. Pour comprendre
II. Pour réfléchir
Décisions difficiles aux limites de la viabilité
I. Pour comprendre
II. Pour réfléchir
Objectifs pédagogiques 3
Décrire les principes éthiques et l'argumentation d'une décision d'interruption volon-
taire de la grossesse (IVG) ou d'interruption médicale de grossesse (IMG).
Décrire les questions posées par le diagnostic prénatal et le diagnostic préimplanta-
toire (DPN/DPI).
Décrire les principes des décisions difficiles aux limites de la viabilité (LV) (dilemmes
éthiques et éléments de réflexion).
I. Pour comprendre
Chaque année en France, 14,9 interruptions volontaires de grossesse (IVG) pour 1 000 femmes
âgées de 15 à 49 ans sont pratiquées, ce qui représentait 218 000 actes en 2016. Ce chiffre
est stable depuis 10 ans.
En France, l'IVG est encadrée par la loi et régie par l'article L. 2212 du Code de la santé
publique.
Gynécologie – Obstétrique
© 2018, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Connaissances Gynécologie
clés
Points
• L'IVG est accessible à toute femme enceinte d'au plus 12 semaines de grossesse sur le territoire français,
notamment aux mineurs sans nécessairement d'accord parental.
• L'entrave à l'IVG est un délit passible de poursuites.
Réflexe transversalité
• Item 36 – Prise en charge de l'interruption volontaire de grossesse
Connaissances
Diagnostic prénatal
I. Pour comprendre
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En France, la pratique du diagnostic prénatal (DPN) est régie par l'article L. 2131 du Code de
la santé publique (encadré 1.1).
Il existe une confusion terminologique autour du DPN qui regroupe aussi bien des pratiques
de dépistage prénatal que des pratiques de diagnostic anténatal. Il est nécessaire, pour com-
prendre, de bien distinguer les actes de dépistage (échographies fœtales des 1er, 2e ou 3e tri-
mestres, dosages des marqueurs sériques de la trisomie 21 qui, en association avec l'âge
maternel et éventuellement la mesure de la clarté nucale, permettent le calcul d'un risque,
Encadré 1.1
Extraits de l'article L. 2131 du Code de la santé publique
I. Le diagnostic prénatal s'entend des pratiques En cas de risque avéré, la femme enceinte et, si elle
médicales, y compris l'échographie obstétricale et le souhaite, l'autre membre du couple sont pris en
fœtale, ayant pour but de détecter in utero chez charge par un médecin et, le cas échéant ou à sa
l'embryon ou le fœtus une affection d'une particu- demande, orientés vers un centre pluridisciplinaire
lière gravité. de diagnostic prénatal. Ils reçoivent, sauf opposition
II. Toute femme enceinte reçoit, lors d'une consul- de leur part, des informations sur les caractéristiques
tation médicale, une information loyale, claire et de l'affection suspectée, les moyens de la détecter
adaptée à sa situation sur la possibilité de recourir, et les possibilités de prévention, de soin ou de prise
à sa demande, à des examens de biologie médicale en charge adaptée du fœtus ou de l'enfant né. Une
et d'imagerie permettant d'évaluer le risque que liste des associations spécialisées et agréées dans
l'embryon ou le fœtus présente une affection sus- l'accompagnement des patients atteints de l'affec-
ceptible de modifier le déroulement ou le suivi de tion suspectée et de leur famille leur est proposée.
sa grossesse. IV. En cas de risque avéré, de nouveaux examens
III. Le prescripteur, médecin ou sage-femme, com- de biologie médicale et d'imagerie à visée diagnos-
munique les résultats de ces examens à la femme tique peuvent être proposés par un médecin, le cas
enceinte et lui donne toute l'information nécessaire échéant membre d'un centre pluridisciplinaire de
à leur compréhension. diagnostic prénatal, au cours d'une consultation
adaptée à l'affection recherchée.
Connaissances Gynécologie
analyse de l'ADN fœtal dans le sang maternel) des actes diagnostiques (échographie fœtale
de 2e intention, IRM fœtale, caryotype fœtal, etc.). Si les actes de dépistage sont accessibles
à l'ensemble de la population des femmes enceintes, les actes diagnostiques ne sont réservés
qu'aux femmes dont le fœtus présente des caractéristiques qui le placent dans un groupe à
risque. La réalisation d'examens à visée diagnostique en population générale peut non seule-
ment s'avérer inutile et coûteuse, mais ces examens sont aussi susceptibles d'avoir des consé-
quences potentiellement iatrogènes.
clés
Points
• L'information sur le dépistage prénatal est proposée de façon systématique aux femmes enceintes en
France.
• La participation aux différents examens n'est pas une obligation.
• Les outils de dépistage (échographies anténatales, dépistage pour les aneuploïdies) ne peuvent garantir
à 100 % la naissance d'un enfant indemne d'anomalies.
• Les examens diagnostiques ne doivent être réalisés que sur indication médicale.
Connaissances
Interruption médicale de grossesse
I. Pour comprendre
La pratique de l'interruption médicale de grossesse en France est régie par l'article 2213 du
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Code de la santé publique (encadré 1.2). Deux types de situation ouvrent la possibilité à l'IMG :
la pathologie maternelle et la pathologie fœtale.
Encadré 1.2
Extrait de l'article L. 2213-1 du Code de la santé publique : interruption
de grossesse pratiquée pour motif médical
L'interruption volontaire d'une grossesse peut, à naire chargée d'examiner la demande de la femme
toute époque, être pratiquée si deux médecins comprend au moins quatre personnes qui sont
membres d'une équipe pluridisciplinaire attestent, un médecin qualifié en gynécologie-obstétrique,
après que cette équipe a rendu son avis consultatif, membre d'un centre pluridisciplinaire de diagnos-
soit que la poursuite de la grossesse met en péril tic prénatal, un praticien spécialiste de l'affection
grave la santé de la femme, soit qu'il existe une dont la femme est atteinte, un médecin choisi par
forte probabilité que l'enfant à naître soit atteint la femme et une personne qualifiée tenue au secret
d'une affection d'une particulière gravité reconnue professionnel qui peut être un assistant social ou un
comme incurable au moment du diagnostic. psychologue. Le médecin qualifié en gynécologie-
Lorsque l'interruption de grossesse est envisagée au obstétrique et le médecin qualifié dans le traitement
motif que la poursuite de la grossesse met en péril de l'affection dont la femme est atteinte doivent
grave la santé de la femme, l'équipe pluridiscipli- exercer leur activité dans un établissement de santé.
• La formulation de la loi française laisse une place importante à la subjectivité des équipes
en charge de juger de la recevabilité d'une demande d'IMG. Les notions de « péril grave »,
de « forte probabilité » ou de « particulière gravité » sont autant de notions susceptibles
d'être interprétées différemment selon les équipes et peut générer des inégalités de prises
en charge entre les différents CPDPN (Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal).
Pourtant, l'alternative qui consisterait en une liste limitative des pathologies ouvrant droit à
l'IMG serait non seulement stigmatisante pour les personnes vivantes porteuses des mala-
dies concernées, mais réduirait la décision à la pathologie sans y intégrer le contexte, or ceci
permet une réelle analyse au cas par cas.
• En cas de pathologie grave, l'IMG ne saurait être imposée et l'alternative à l'IMG (variable
selon la pathologie et sa létalité) doit être proposée et, le cas échéant, organisée.
clés
Points
Diagnostic préimplantatoire
I. Pour comprendre
Le diagnostic préimplantatoire (DPI) a été permis techniquement par la réunion des savoirs
acquis dans le domaine de l'aide médicale à la procréation et du diagnostic prénatal. Sa pra-
tique est en France régie par l'article L. 2131 du Code de la santé publique (encadré 1.3). Un
couple ne peut avoir accès au DPI que si un CPDPN considère sa demande comme recevable.
Encadré 1.3
Extrait de l'article L. 2131-4 du Code de la santé publique
On entend par diagnostic préimplantatoire le dia- • il ne peut être réalisé, à certaines conditions, que
gnostic biologique réalisé à partir de cellules préle- dans un établissement spécifiquement autorisé à
vées sur l'embryon in vitro. cet effet par l'Agence de la biomédecine instituée
Le diagnostic préimplantatoire n'est autorisé qu'à à l'article L. 1418-1.
titre exceptionnel dans les conditions suivantes : (…) Le diagnostic préimplantatoire peut également
• un médecin exerçant son activité dans un centre être autorisé lorsque les conditions suivantes sont
pluridisciplinaire de diagnostic prénatal tel que défini réunies :
par l'article L. 2131-1 doit attester que le couple, du • le couple a donné naissance à un enfant atteint
fait de sa situation familiale, a une forte probabilité d'une maladie génétique entraînant la mort dès
de donner naissance à un enfant atteint d'une mala- les premières années de la vie et reconnue comme
die génétique d'une particulière gravité reconnue incurable au moment du diagnostic ;
comme incurable au moment du diagnostic ; • le pronostic vital de cet enfant peut être amélioré,
• le diagnostic ne peut être effectué que lorsqu'a de façon décisive, par l'application sur celui-ci
été préalablement et précisément identifiée, d'une thérapeutique ne portant pas atteinte à
chez l'un des parents ou l'un de ses ascendants l'intégrité du corps de l'enfant né du transfert de
Connaissances
immédiats dans le cas d'une maladie gravement l'embryon in utero, conformément à l'article 16-3
invalidante, à révélation tardive et mettant préma- du Code civil ;
turément en jeu le pronostic vital, l'anomalie ou • le diagnostic mentionné au premier alinéa a pour
les anomalies responsables d'une telle maladie ; seuls objets de rechercher la maladie génétique
• les deux membres du couple expriment par écrit ainsi que les moyens de la prévenir et de la trai-
leur consentement à la réalisation du diagnostic ; ter, d'une part, et de permettre l'application de
• le diagnostic ne peut avoir d'autre objet que de la thérapeutique mentionnée au troisième alinéa,
rechercher cette affection ainsi que les moyens de d'autre part.
la prévenir et de la traiter :
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clés
Points
• Le diagnostic préimplantatoire est accessible aux couples avec risque d'une maladie génétique transmis-
sible à l'enfant à naître.
• Sa réalisation nécessite l'accord préalable d'un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal.
I. Pour comprendre
Avec les progrès de la médecine périnatale, on parvient de mieux en mieux à réanimer des
enfants extrêmes prématurés. Faire vivre ces enfants les expose toutefois aux risques de handi-
cap à long terme, ce risque se réduisant à mesure que l'âge gestationnel avance.
Il n'existe pas de loi précisant les limites de la viabilité en France. Il existe en revanche une loi relative
aux droits des malades et à la fin de vie, la loi Leonetti (loi n° 2005-370 du 22 avril 2005) qui peut
être appliquée aux enfants nés à la limite de la viabilité. L'Organisation mondiale de la santé (OMS)
définit la limite de viabilité fœtale à partir de 22 SA et/ou un poids de naissance de 500 g ou plus.
À partir de la viabilité fœtale, un accouchement ne doit plus être considéré comme une fausse
couche tardive, le nouveau-né répond à la définition de la personne juridique titulaire de
droits. Cette définition donne également à la mère les droits associés à la maternité (congé de
maternité, prime de naissance, etc.).
Il existe une importante hétérogénéité d'appréciation des données sur la morbimortalité à
court, moyen et long terme des extrêmes prématurés qui conduit à une hétérogénéité de pra-
tiques réanimatoires entre les pays. Dans certains pays (Japon ou Allemagne), le consensus est
de réanimer les nouveau-nés extrêmes prématurés à partir de 22–23 SA. D'autres pays (Pays-
Bas ou Suisse) ne proposent pas de réanimation néonatale en cas de naissance avant 25 SA.
Le consensus en France est de réanimer de façon exceptionnelle à partir de 23 SA. Entre 23 et
26 SA, il existe une grande hétérogénéité entre les centres périnatals.
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La maturation biochimique du poumon est régulée par un contrôle endocrinien multifactoriel dans lequel les
androgènes jouent un rôle freinateur. On observe donc une maturation pulmonaire plus précoce chez les fœtus
de sexe féminin.
Item 8 – UE 1 – Éthique médicale 1
clés
Points
• L'âge gestationnel n'est pas le seul facteur pronostique à prendre en compte dans le choix d'entreprendre
ou non la réanimation d'un enfant né à la limite de la viabilité.
• Il nécessite une discussion collégiale entre l'équipe obstétricale et pédiatrique tout en impliquant les
parents dans la décision.
• L'absence de réanimation néonatale ne signifie pas absence de soins.
Connaissances
Outcome of infants born before 28 weeks of post- 17(5) : 527–39.
Ancel PY, Goffinet F ; EPIPAGE-2 Writing Group, et al. Survival and morbidity of preterm children born
at 22 through 34 weeks' gestation in France in 2011 : results of the EPIPAGE-2 cohort study. JAMA
Pediatr. 2015 ; 169 (3) : 230-8.
https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2091623
Connaissances
11.e1