Vous êtes sur la page 1sur 53

I.

CONSULTATION PRENATALE
1. Définition
La consultation prénatale est une consultation clinique qui permet une prise en charge globale de
la femme enceinte et du fœtus par un personnel qualifié.

2. Les avantages de la consultation prénatale sont :


 Surveillance de l’évolution de la grossesse ;
 Recherche et traitement des maladies qui ont une influence sur la gestante, la grossesse et
l’accouchement ;
 Dépistage des grossesses à risque en vue de les prendre en charge et ou de les orienter
vers un centre de référence ;
 Prévention :
- du tétanos par la vaccination antitétanique ;
- du VIH par le dépistage et la prévention de la transmission de la mère à l’enfant ;
- des carences par les apports en fer et en acide folique.
 Education de la femme sur les signes d’alarme et les signes d’entrée en travail ;
 Promotion de l’accouchement en milieu surveillé ;
 Conseils sur tout ce qui concerne la grossesse, l’accouchement et le post-partum pour
 la mère et l’enfant ;
 Conseils sur la planification familiale.

3. Objectifs

Objectif général
Accompagner les femmes enceintes, dépister les risques précocement lors des différentes
consultations afin de réduire la morbidité et la mortalité maternelle et périnatale ainsi que le
handicap lié à une pathologie de la grossesse ou de l’accouchement.

Objectifs spécifiques
 Accueillir, écouter, informer et conseiller la femme enceinte ;
 Confirmer le diagnostic de la grossesse ;
 Assurer le suivi de la grossesse ;
 Dépister et prendre en charge les pathologies gravidiques et ou associées à la grossesse ;
 Sensibiliser les femmes sur l’importance du suivi régulier de la grossesse et de
l’accouchement en milieu surveillé.
1
4. Nombre de consultations prénatales
Un optimum de quatre consultations est recommandé pour la surveillance d’une grossesse ;
 La première consultation doit être faite le plus précocement possible avant la fin du
3ème mois de la grossesse (12 -15 Semaine d’Aménorrhées (SA)) ;
 La deuxième au 6ème mois (24 - 28 SA) ;
 La troisième au 8ème mois (32 - 34 SA) ;
 La quatrième au 9ème mois (36- 38 SA).
Ce sont les visites essentielles ou obligatoires pour chaque femme enceinte
En cas de pathologie il faut multiplier les visites prénatales pour une meilleure PEC :
Ce sont les visites supplémentaires.

2
PREMIERE CONSULTATION PRENATALE OU
CONSULTATION DU PREMIER TRIMESTRE

La première consultation prénatale doit avoir lieu avant 15 Semaines d’Aménorrhée (SA).

1. OBJECTIFS
Les objectifs de cette consultation sont:
 Confirmer la grossesse ;
 Préciser le début de la grossesse et le terme ;
 Evaluer les facteurs de risque ;
 Appliquer les mesures préventives prioritaires (anémie, tétanos néonatal, transmission
mère-enfant du VIH…) ;
 Appliquer les actions curatives selon le cas ;
 Établir un plan de surveillance ;
 Fournir des conseils.

2. DEROULEMENT
La consultation prénatale doit se dérouler dans un cadre humanisé. L’accueil et l’entretien
devront constituer une étape importante de la consultation prénatale. En effet, l’histoire sociale,
médicale et obstétricale de la femme aide à définir le contexte de la grossesse et à en établir le
pronostic.

2.1. ANAMNESE
 CONFIRMER LA GROSSESSE
L’entretien avec la femme permet de :
- Préciser la date des dernières règles (DDR) et l’apparition des signes sympathiques de la
grossesse.
- Calculer l’âge gestationnel en semaines d’aménorrhée pour préciser le terme de la grossesse.
La datation de la grossesse d’après la DDR est d’autant plus précise que la femme :
- Connaît la date des dernières règles avec précision.
- N’était pas sous contraception.
- A des cycles réguliers.
La connaissance de l’âge gestationnel permet de :
- Fixer le calendrier des consultations prénatales.
- Préciser la période présumée de l’accouchement.
Le diagnostic de la grossesse sera basé sur les signes classiques de probabilité et de certitude.
3
Les signes biologiques de grossesse sont représentés par :
- l’hormone chorionique gonadotrophine (HCG)
La HCG peut être détectée 8 jours seulement après la fécondation (c’est-à-dire, avant même que
le retard menstruel soit constaté). La HCG atteint sa valeur maximale entre le 60 e et 70 e jour de
la dernière période menstruelle.
- le signe de certitude : sous-unité bêta d’hcg
La sous-unité bHCG est détectable avant même la nidation et est exclusivement produite par le
syncytio trophoblaste, ce qui permet d’éviter les réactions croisées avec d’autres hormones. Il
s’agit de la méthode de diagnostic de grossesse la plus précoce et la plus sensible.

 ÉVALUER LES FACTEURS DE RISQUE


La recherche des facteurs de risque doit être précoce et méthodique pour :
- Identifier les pathologies maternelles associées à la grossesse et demander un avis
spécialisé ;
- Planifier une surveillance appropriée de la grossesse ;
- Prendre des attitudes obstétricales adaptées.

a. Antécédents obstétricaux
 Anomalies du déroulement de la grossesse :
- Avortement spontané ou provoqué, maladie abortive (3 AVS) ;
- Menace d’accouchement prématuré ou accouchement prématuré ;
- Mort fœtale in utéro.
 Accouchement
- Modalités de l’extraction ;
- Accouchement par césarienne ;
- Complications lors de l’accouchement.
 Nouveau né
- Poids des nouveau- nés : hypotrophie, macrosomie;
b. Antécédents gynécologiques
- Grossesse Extra Utérine (GEU)
- Malformation utérine

c. Antécédents médicaux et chirurgicaux


Toutes les maladies préexistantes à la grossesse entraînent un risque d’aggravation de la
morbidité périnatale. La surveillance doit être multidisciplinaire car le bon déroulement de la
grossesse dépend autant du traitement de la maladie que de la surveillance prénatale:
Cardiopathie, Insuffisance respiratoire, Asthme, Diabète.
4
d. Facteurs individuels et sociaux
Ils jouent un rôle important dans la genèse de l’accouchement prématuré, certains sont connus
d’autres le sont moins car moins bien étudiés, notamment les facteurs psychologiques:
Tabac, Drogues, Conditions socio-économiques défavorables

2.2. EXAMEN CLINIQUE


L’examen clinique est un acte essentiel qui, pour être efficace, doit être mené dans de bonnes
conditions, en respectant les principes d’hygiène, de sécurité et de confort. L’examen associe
un examen général et un examen obstétrical.

2.2.1. EXAMEN GENERAL


a. La prise de poids, de la taille et calcul de l’Indice de la Masse Corporelle
(IMC= Poids en Kg/Taille en m2) Classification IMC (kg/m2) :
- Maigreur <18,5
- Normal 18,5 à 24,9
- Surpoids 25 à 29,9
- Obésité > 30
- Obésité massive > 40
- Mesure et évaluation de la taille, de la corpulence, du poids antérieur à la grossesse, de
l’attitude physique (boiterie, cyphose, scoliose...).

Facteurs Risques potentiels


- Âge inférieur à 16 ans Accouchement Prématuré.
- Âge supérieur à 38 ans Aberration chromosomique,
- Maigreur RCIU, Accouchement Prématuré,
- Obésité Diabète gestationnel, HTAG,
- Macrosomie ;
- Taille inférieure à 1,50 m RCIU, dystocie

b. Mesure de la pression artérielle


- La tension artérielle doit être prise à chaque consultation ;
- Après un repos de 15 mn en position assise avec un brassard adapté (prise en deux reprises);
- Une systolique supérieure ou égale à 140 mm Hg et/ou une diastolique supérieure ou égale
à 90 mm Hg est pathologique.

c. Recherche d’une glycosurie et d’une albuminurie


La recherche doit être systématique à chaque consultation.

5
d. Examen attentif de la peau et des muqueuses à la recherche de :
- Pâleur cutanéo-muqueuse
- Lésions, de cicatrices ou autres.
- Pigmentation et des tâches sur le front, le visage, la ligne brune abdominale…

e. Examen de l’état buccodentaire


L’examen buccodentaire permet de rechercher une carie, une maladie parodontale ou des
gencives.

f. Examen des seins


- Les seins augmentent de volume, surtout au niveau de l’aréole qui s’œdèmatie et se pigmente.
- Les tubercules de Montgomery (glandes sébacées hypertrophiées) apparaissent.
- Un réseau veineux sous-cutané (réseau de Haller) se développe.
- La surveillance des seins pendant la grossesse fait partie des mesures générales de prévention et
s’inscrit, en outre, dans le cadre de la préparation à l’allaitement maternel.
- L’examen des seins (palper) doit être fait systématiquement surtout en début de grossesse ;
Il doit rechercher :
 Une anomalie du mamelon (mamelon ombiliqué, écoulement mamelonnaire) ;
 Un nodule avec ou sans adénopathie au niveau du creux axillaire.

g. Auscultation cardio-pulmonaire
Elle permet l’étude de la fréquence cardiaque et la détection d’anomalies notamment la mise
en évidence d’un souffle.

h. Examen de l’abdomen
L’examen de l’abdomen permet :
- la recherche de cicatrice
- la palpation du foie, de la rate et des fosses lombaires.
6
i. Examen des membres inférieurs
L’examen systématique des membres inférieurs permet notamment de rechercher des varices.

2.2.2. EXAMEN OBSTETRICAL


Il doit être pratiqué sur table gynécologique, vessie et rectum vides.

a. Auscultation des bruits du cœur


Les bruits du cœur fœtal ne sont perçus que vers la 11ème Semaine d’Aménorrhée (SA), à l’aide
d’un appareil à effet Doppler.

b. Palpation
Elle est peu informative avant huit Semaine d’Aménorrhée (SA).

c. Examen de la vulve et du périnée


Il permet la recherche de :
 Lésions cutanéo-muqueuses (condylomes, herpès) ;
 Cicatrices ;
 Pathologie veineuse (varices vulvaires, hémorroïdes) ;
 Accentuation de la pigmentation des organes génitaux externes.

d. Examen au spéculum
L’examen au spéculum est fait systématiquement :
- En début de grossesse ;
- En cas de leucorrhées pathologiques, d’un écoulement de liquide ou de métrorragies.
Il permet de se renseigner sur l’état du col et du vagin.

e. Toucher vaginal
Le toucher vaginal permet d’apprécier :
la taille de l’utérus, l’augmentation du volume ne peut être affirmée avant un mois de
grossesse (six SA) ; Il présente un diamètre d’environ sept cm (taille d’un citron) à sept SA, 10
cm (taille d’une orange) à 10 SA et à 12 SA (taille d’un pamplemousse).
la forme de l’utérus se modifie également ; Piriforme en dehors de la grossesse,
il devient sphérique. Le doigt qui suit le cul de sac latéral au lieu de s’enfoncer librement butte
contre le pourtour évasé de l’utérus (signe de Noble).
La consistance de l’utérus devient, elle aussi, différente. Le ramollissement de
l’isthme utérin est connu sous le signe de Hégar. Pour le rechercher, les doigts vaginaux

7
se placent en arrière du col, la main abdominale va à leur rencontre en rasant le bord supérieur du
pubis. Ce signe est souvent inconstant.

2.3 EXAMENS COMPLEMENTAIRES

a. Examen échographique du 1er trimestre


L’échographie du 1er trimestre est à réaliser entre 12 et 14 SA. Elle a pour intérêt de:
 Confirmer une grossesse intra-utérine évolutive
 Dater la grossesse et préciser la période présumée de l’accouchement
 Détecter une grossesse multiple
 Rechercher des anomalies : grossesse extra-utérine, grossesse molaire,
 Mesurer la clarté nucale

b. Examens biologiques
Les Examens à prescrire lors de la 1ère consultation de suivi de grossesse sont :
 Le groupage sanguin et facteur Rh,
 La numération formule sanguine (NFS),
 La recherche d’agglutinines irrégulières si rhésus négatif
 La sérologie de la rubéole,
 La sérologie de la toxoplasmose,
 Le VDRL et le TPHA,
 Autres examens complémentaires si nécessaires (Ag HBs, glycémie,…),
 Le test VIH est à proposer.

NB : Une supplémentation systématique en fer et en folate doit être préconisée pour toute femme
enceinte dès le premier contact avec la formation sanitaire.

2.4 PLAN DE SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE

a. En cas de grossesse apparemment normale


La femme sera informée sur:
 Le calendrier de 2ème CPN, 3ème CPN et 4ème CPN ;
 La période présumée de l’accouchement ;
 Le lieu de l’accouchement ;
 Les signes et anomalies qui doivent l’amener à consulter.

8
b. En cas de grossesse à risque :
Une grossesse est dite à risque lorsque la grossesse est pathologique ou lorsqu’elle survient sur
une pathologie maternelle
Toute grossesse à risque doit être référée à la consultation médicale pour avis et éventuelle prise
en charge.
Le nombre et le lieu de consultations prénatales sont définis par le médecin traitant selon l’état
de santé de la femme.

2.5. CONSEILS
Les messages transmis lors des séances d’IEC et au cours des classes des mères doivent être
claires, courts, complets et compréhensifs sur les thèmes suivants :
 La grossesse et son développement ;
 Le changement physique et psychologique ;
 L’intérêt du suivi de la grossesse ;
 L’intérêt du carnet de santé de la femme ;
 La nutrition et hygiène de vie ;
 L’importance de la vaccination antitétanique ;
 Les signes de danger liés au 1er trimestre.

9
DEUXIEME CONSULTATION PRENATALE OU
CONSULTATIONDU DEUXIEME TRIMESTRE

La consultation prénatale du deuxième trimestre doit être effectuée vers 24 SA (24-28SA).

1. OBJECTIFS
 Vérifier la bonne évolutivité de la grossesse
 Etablir le pronostic d’évolution en fonction des facteurs de risque détectés
 Prévenir les affections liées aux carences en micronutriments
 Prendre en charge la patiente en cas d’anomalie identifiée lors de la consultation
 Fournir les conseils adaptés ;
 Etablir le plan de surveillance.

2. DEROULEMENT

2.1. ANAMNESE
- Se renseigner sur le déroulement de la grossesse depuis la dernière consultation.
- Demander à la femme si elle perçoit les mouvements fœtaux (normalement présents à partir
de la 20 SA) ;
- Chercher un signe anormal.

2.2. EXAMEN CLINIQUE

a) Pesée
La prise de poids moyenne durant la grossesse est de 12 kg : un kg par mois pour les six
premiers mois, puis un kg par 15 jours durant le dernier trimestre.

b) Tension artérielle
La prise de la tension artérielle est pratiquée dans les mêmes conditions qu’au 1er trimestre :
Une systolique supérieure ou égale à 140 mm Hg et ou une diastolique supérieure ou égale à 90
mm Hg, est/sont pathologique(s).

c) Mesure de la hauteur utérine

Technique de mesure de la hauteur utérine :


La hauteur utérine est la mesure de la distance entre la symphyse pubienne et le fond utérin à
l’aide d’un mètre ruban. Elle est pratiquée en décubitus dorsal, vessie préalablement vidée.

10
Evolution de la hauteur utérine en fonction de l’âge gestationnel

Hauteur utérine Age probable de la grossesse


16 cm 4 mois
20 cm 5 mois
24 cm 6 mois
28 cm 7 mois

Interprétation de la hauteur utérine


L’interprétation de la hauteur utérine se fait selon l’âge gestationnel (AG)
 Si la hauteur utérine est élevée par rapport à l’âge gestationnel, il peut s’agir d’une :
- Erreur de datation ;
- Macrosomie ;
- Grossesse multiple ;
- Hydramnios.
 Si la hauteur utérine est diminuée par rapport à l’âge gestationnel, il peut s’agir d’une:
- Erreur de datation ;
- Arrêt de la grossesse ;
- Retard de croissance intra-utérine.

d) Palpation abdominale
Elle doit se pratiquer avec des mains réchauffées, posées à plat sur l’abdomen pour déprimer sa
paroi, la palpation permet de situer le fond utérin normalement au niveau de l’ombilic au 4 ème
mois et d’évaluer l’augmentation du volume et la souplesse de l’utérus.

e) Auscultation des Bruits Cardiaques Fœtaux (BCF)


L’auscultation à l’aide d’un stéthoscope obstétrical (stéthoscope de Pinard) est pratiquée

11
à partir de 20-22 SA.
Après localisation du foyer des bruits du cœur qui varie avec le terme, la position,
la présentation et le côté du dos du ou des fœtus ; l’auscultation fœtale doit associer le comptage
de la fréquence des bruits du cœur qui se situe entre 120 et 160 bat /min (toute une minute),
l’appréciation du rythme et la tonalité.

f) Toucher vaginal
Il est essentiel pour dépister et confirmer une menace d’accouchement prématuré (MAP) par la
recherche des modifications cervicales.

2.3. EXAMEN ECHOGRAPHIQUE


L’échographie du 2ème trimestre est à réaliser entre 20 et 24 SA dont l’intérêt est d’ :
 Apprécier la croissance et la vitalité fœtale ;
 Etudier la morphologie fœtale ;
 Etudier les annexes fœtales.

2.4. EXAMENS BIOLOGIQUES


Les examens biologiques préconisés au 2ème trimestre sont :
- recherche de protéinurie aux bandelettes ;
- La NFS si nécessaire ;
- La recherche d’agglutinines irrégulières si rhésus négatif ;
- Le contrôle des sérologies (rubéole et toxoplasmose) ;
- La glycémie est à prévoir entre 24 et 28 SA ;
Si la femme se présente à la consultation prénatale pour la première fois au 2ème trimestre, les
examens suivants doivent être prescrits : le groupage ABO et rhésus, la sérologie (toxoplasmose,
VDRL/TPHA) ainsi que la proposition d’un test VIH.

2.5. CONSEILS
Les messages du deuxième trimestre portent sur :
 L’intérêt du suivi de la grossesse;
 Les signes de danger liés au 2ème trimestre ;
 La nutrition et l’hygiène de vie ;
 La participation aux cours des classes des mères ;
 L’intérêt du carnet de santé de la femme.

12
TROISIEME CONSULTATION PRENATALE OU
CONSULTATION DU 8ème MOIS

Au 3ème trimestre la femme doit bénéficier de deux visites prénatales. La 3ème visite ou la 3 ème
CPN doit être réalisée au 8ème mois de grossesse entre 32 et 34 SA.

1. OBJECTIFS
 Etablir le pronostic d’accouchement après examen de la parturiente ;
 Déterminer le lieu de l’accouchement en tenant compte des facteurs de risque ;
 Prendre en charge les éventuelles anomalies détectées ;
 Préparer la femme à l’accouchement ;
 Prévoir les modalités de l’accouchement : spontané, programmé, par voie basse ou
césarienne.

2. DEROULEMENT

2.1. ANAMNESE
Se renseigner sur le déroulement et l’évolution de la grossesse.

2.2. EXAMEN CLINIQUE

a) Examen général
- Rechercher une cicatrice abdominale
- Décrire la forme de l’utérus (longitudinal ou transversal)
- Prendre le poids
- Prendre la TA qui doit rester inférieur à 140/90
- Recherche d’œdèmes.

b) Hauteur utérine
Elle permet d’apprécier le volume utérin.
Une hauteur utérine à terme supérieure à 35cm est une indication de référence.

Hauteur utérine / Age probable de la grossesse


28 cm 7 mois,
30 cm 8 mois,
32-33 cm à terme.
13
c) Palpation abdominale
La palpation abdominale au 3ème trimestre de la grossesse est un élément de diagnostic et de
pronostic qui a pour intérêt :
- D’étudier la consistance, la souplesse ou la tension (relâchement/ contraction) et la sensibilité
de l’utérus à la mobilisation ;
- De situer le ou les fœtus dans l’utérus (présentation, rapports de celle-ci avec le bassin
maternel, position du fœtus, côté du dos et volume) ;
- D’apprécier le contenu utérin : signe du flot (hydramnios) et le volume fœtal (impression
de l’utérus plein de fœtus).
La palpation doit être méthodique, indolore. Elle commence par la région sus-pubienne,
continue par le fond utérin pour terminer par les parois latérales :
 les deux mains posées à plat cherchent par leur face palmaire à délimiter les contours
du pôle fœtal, la pulpe des doigts dirigée en dedans plonge vers l’excavation pelvienne
à travers la paroi abdominale; le pôle céphalique, rond, dur, régulier, est ainsi reconnu si
la présentation est céphalique ;
 Les doigts des deux mains posées à plat sur le fond utérin en le déprimant à travers la
paroi, reconnaissent le siège du fœtus à son plus fort volume, sa consistance moins dure, ses
contours moins réguliers ;
 La meilleure façon de rechercher le dos est d’utiliser la manœuvre de Budin :
- La main gauche placée sur le fond de l’utérus appuie sur le siège du fœtus pour accentuer la
flexion générale de son corps ; le dos devient ainsi plus saillant.
- dépression : le sillon du cou surmonté de la saillie
- Les doigts de l’autre main appuient alternativement des côtés droit et gauche de l’utérus. D’un
côté, ils dépriment facilement sa paroi, de l’autre ils rencontrent un plan résistant : le dos. Ce
plan se continue régulièrement en haut avec le siège. En bas, il est séparé de la tête par une
acromiale.
- Du côté opposé au dos, on peut percevoir plus ou moins nettement les membres du fœtus sous
forme de petites masses fuyantes ;

14
d) Auscultation des bruits du cœur du fœtus
Les bruits du cœur du fœtus (BCF) sont auscultés à l’aide d’un stéthoscope obstétrical
(Stéthoscope de Pinard) au niveau de la région péri-ombilicale.

15
e) Toucher vaginal
Le toucher vaginal (TV) au 3ème trimestre permet d’explorer :
- L’état du col et du segment inférieur : consistance du col (mou, souple ou rigide),
sa longueur, sa dilatation et sa position ;
- La présentation fœtale ;
- Le bassin osseux (normal ou suspect)
- Le périnée (court, cicatriciel) ;
- L’anomalie vulvo-vaginale (diaphragme, cloison, varices...).

f) Examen clinique du bassin


L’exploration du bassin doit être exécutée avec asepsie et sans brutalité, la femme étant en
position gynécologique, les cuisses écartées et fléchies sur l’abdomen.
Le toucher vaginal est conduit dans un ordre toujours le même, examinant successivement
le détroit supérieur, l’excavation, le détroit moyen et le détroit inférieur.

 Le détroit supérieur
- On étudie d’abord le diamètre antéro-postérieur ou promonto-rétropubien
(sup ou = à 10.5cm)
Le doigt suit la face postérieure du vagin, reconnaît la face antérieure de la dernière vertèbre
sacrée, remonte vers le haut. Le contact osseux ne peut être maintenu sur le tiers supérieur du
sacrum , et l’angle sacro vertébral ou promontoire, saillant en avant, reste inaccessible, même si
le périnée est très souple.

- L’arc antérieur (ou moitié du détroit supérieur située en avant du diamètre transverse médian)
peut être entièrement exploré. Le doigt partant du bord supérieur de la symphyse pubienne, suit
d’un côté puis de l’autre, la crête pectinéale puis la partie antérieure de la ligne innominée.

16
- L’arc postérieur (ou moitié postérieure du détroit supérieur) ne peut être entièrement
exploré. Le doigt, continuant à suivre vers l’arrière les lignes innominées, perd le contact au-delà
des deux tiers antérieurs de leur parcours. Leur tiers postérieur et le fond des sinus
sacro-iliaques sont normalement inaccessibles. La valeur moyenne du diamètre transverse
médian est de 12.5cm

 L’excavation et le détroit moyen


- Le doigt apprécie la hauteur et l’inclinaison de la symphyse pubienne, puis il explore le
sacrum. Normalement, sa concavité est profonde et régulière; le doigt, ayant atteint facilement
le coccyx et la face antérieure des deux ou trois dernières vertèbres sacrées, remontant vers le
haut, perd le contact osseux. La partie supérieure du sacrum échappe à l’exploration.
- Le doigt recherchera ensuite la saillie des épines sciatiques et en appréciera le degré;
l’évaluation clinique du diamètre bi-sciatique est difficile et sa valeur moyenne est de
10.5cm.

 Le détroit inférieur
- Les branches ischio-pubiennes forment normalement un angle de 85°à 90°; les pouces du
clinicien évaluent cet angle en palpant les branches ischio-pubiennes du bord inférieur de la
symphyse pubienne jusqu’à la face interne des ischions.

17
- Le diamètre bi-ischiatique : Les pouces s’appuient, ongles en dedans sur la face interne
des ischions et l’on mesure à l’aide d’un ruban métrique la distance qui les sépare; on
ajoute 1.5cm pour l’épaisseur des parties molles et des pouces; la distance ainsi obtenue est
normalement de 11cm. Cette mesure n’est qu’approximative.

2.3. EXAMEN ECHOGRAPHIQUE


L’échographie du 3ème trimestre est à réaliser entre 32 et 34 SA. Elle a pour intérêt:
- D’apprécier la croissance et la vitalité fœtale ;
- De vérifier l’insertion du placenta et son degré de maturité ;
- De vérifier la quantité du liquide amniotique ;
- D’étudier la morphologie fœtale.

2.4. EXAMENS BIOLOGIQUES


Les examens biologiques préconisés au 8ème mois sont :
 La recherche de protéinurie aux bandelettes ;
 La recherche d’agglutinines irrégulières si rhésus négatif ;
 Le contrôle de la sérologie toxoplasmose si négative.
Si la femme se présente à la consultation pour la première fois au 3ème trimestre les examens
suivants doivent être prescrits : le groupage ABO et rhésus, la glycémie à jeun, la sérologie
(toxoplasmose, VDRL/TPHA) ainsi que la proposition d’un test VIH.

18
3. PRONOSTIC DE L’ACCOUCHEMENT
Au terme de l’examen il faut établir le pronostic de l’accouchement qui dépend des éléments
suivants :
 Le fœtus (nombre, volume et présentation) ;
 Le bassin (normal, limite ou chirurgical) ;
 L’utérus (normal ou cicatriciel, multiparité) ;
 L’état de la mère (HTA, cardiopathie, …) ;
 Les annexes (placenta prævia…).

Au total trois situations se présentent :

a) La voie basse est acceptée en cas de :


- Présentation céphalique ;
- Bassin normal et volume fœtal normal ;
- Absence de pathologie associée maternelle ou annexielle ;
L’accouchement doit se dérouler dans un milieu surveillé au niveau de la maison
d’accouchement ou de la maternité hospitalière.

b) La voie basse est discutable en cas de :


- Bassin limite;
- Disproportion céphalo-pelvienne ;
- Utérus cicatriciel (risque de césarienne plus élevé après épreuve sur la cicatrice) ;
- Présentation de siège;
- Pathologies maternelles, fœtales (RCIU) ou annexielles.
Ces patientes vont être suivies par des spécialistes en consultation des grossesses à risque.
L’accouchement se fera par voie basse ou par césarienne en fonction de l’indication et des
données obstétricales. Le lieu d’accouchement est la maternité hospitalière.

c) L’accouchement par césarienne est obligatoire en cas d’un:


- Obstacle prævia ;
- Bassin chirurgical ;
- Utérus cicatriciel défavorable ;
- Antécédent d’accouchement dystocique ;
- Autres situations…

19
4. CONSEILS
Les messages du troisième trimestre (8ème et 9ème mois) comportent :
- Les signes de danger liés au 3ème trimestre ;
- L’intérêt de l’accouchement en milieu surveillé et risques d’accouchement à domicile ;
- La préparation à l’accouchement (exercices physiques, Processus du travail et de
l’accouchement, carnet de santé, couche, habillement) ;
- La nutrition et l’hygiène de vie ;
- La gymnastique de la femme enceinte ;
- La Préparation à l’allaitement maternel;
- Les soins et toilette du nouveau né ;
- L’intérêt de la consultation du post partum ;
- La visite de la salle d’accouchement.

20
QUATRIEME CONSULTATION PRENATALE OU
CONSULTATION DU 9ème MOIS

1. OBJECTIFS
 Assurer la surveillance et le suivi de la grossesse;
 Dépister et prendre en charge les complications liées à la grossesse;
 Etablir le pronostic et déterminer la voie de l’accouchement;
 Insister sur l’accouchement en milieu surveillé ;
 Briser la barrière psychologique et mettre en confiance la parturiente par la préparation
à l’accouchement ;
 Etablir une fiche de référence en cas de nécessité.

2. DEROULEMENT
La 4ème Visite prénatale ou CPN 4 doit être réalisée au 9ème mois de grossesse au-delà de 36
SA. Elle consiste principalement en l’appréciation de :
- La hauteur utérine : estimation du poids fœtal et de la quantité de liquide amniotique.
- La présentation par le palper abdominal : sommet, siège, transverse ;
- Le col et de la présentation par le toucher vaginal ;
- L’engagement par le toucher vaginal : signe de Faraboeuf ;
- L’examen de la filière génitale et du périnée ;
- L’exploration du bassin par le toucher vaginal ;
- La Scanno-pelvimétrie en cas de nécessité ;
- L’examen échographique ;
- Le bilan biologique (NFS+plaquettes) ;
Si la femme enceinte se présente pour la première fois au cours du 9ème mois de la grossesse, les
examens suivants doivent lui être prescrits :
 Le groupage sanguin et facteur Rh ;
 La NFS.
Ce bilan peut être complété, éventuellement, par d’autres examens en cas de nécessité.

3. CONSEILS
En plus des conseils de la 3ème consultation du 8ème il faut informer la femme sur l’importance
de l’accouchement dans un établissement de santé.

21
Expliquer pourquoi il est recommandé d’accoucher dans un établissement de santé :
 Les établissements de santé disposent de personnel, de matériel, de consommables et de
médicaments qui permettent, de fournir les meilleurs soins possibles. En outre, il est doté
d’un système d’évacuation ;
 Des complications diverses peuvent survenir pendant l’accouchement et ne sont pas
toujours prévisibles.

Lui indiquer quand elle doit se présenter à l’établissement de santé :


 Si elle habite à proximité de l’établissement, il faut qu’elle s’y rende dès les premiers
signes d’entrée en travail ;
 Si elle habite loin, lui conseiller à l’approche de l’accouchement de loger à proximité de
la structure d’accouchement ou dans la maison d’attente, si elle existe ;
 Etre accompagnée par un membre de la famille.

Expliquer à la femme ce qu’il faut amener :


 Le carnet de santé de la femme et de l’enfant qui englobe les renseignements relatifs à
la grossesse;
 Des linges propres pour nettoyer, sécher et envelopper l’enfant ;
 Des linges propres supplémentaires qui serviront de protections périodiques après
l’accouchement ;
 Des vêtements pour elle et pour l’enfant.

NB :
- Il faut doter la femme enceinte du fer à titre préventif à raison de 120 mg /semaine du début
jusqu’à la fin de la grossesse
- Donner à la femme enceinte 200 000 UI de Vit D à partir du 3ème trimestre.

22
II. ALIMENTATION ET GROSSESSE

L’alimentation de la femme enceinte peut influencer positivement non seulement le bon


déroulement de la grossesse et le développement du fœtus, mais également l’état de santé, à long
terme, de la mère et de l’enfant. Durant la première moitié de la grossesse la qualité des apports
alimentaires est essentielle, alors que durant la seconde moitié, la quantité prend également de
l’importance, afin d’assurer la croissance harmonieuse du fœtus. C’est donc dès le début de
la grossesse, et si possible même avant la conception déjà, que les bonnes habitudes en matière
d’alimentation devraient être prises.

Energie
Durant les trois premiers mois de la grossesse, les besoins énergétiques ne sont qu’à peine
augmentés. Dès le 4ème mois, par contre, le besoin énergétique quotidien supplémentaire est de
200 à 300 kcal, en moyenne. Cette énergie est contenue dans:
• une tranche de pain complet accompagnée d’un morceau de fromage ou d’un verre de lait ou
• une poignée de fruits secs et oléagineux.

Protéines
Durant les trois premiers mois aucun apport supplémentaire en protéines n’est nécessaire. Par
jour :3 portions de lait ou produits laitiers et en plus une portion d’un aliment riche en protéines
(viande, poisson, œuf, fromage) sont recommandées.
Dès le4ème mois de la grossesse, les besoins en protéines sont légèrement augmentés, et peuvent
être couverts par une augmentation de la consommation de produits laitiers (3 à 4 portions par
jour) et de produits céréaliers.

Glucides
Le glucose est la source principale d’énergie pour le fœtus. C’est la raison pour laquelle, durant
la grossesse, un apport quotidien en glucides, sous forme de farineux (p. ex. pain, pâtes) et de
fruits répartis sur la journée, est indispensable. Il est recommandé de consommer par jour au
moins deux portions de fruits et trois portions de farineux. En donnant la préférence aux céréales
complètes plutôt qu’aux produits raffinés (farine blanche), l‘approvisionnement en fibres
alimentaires, en vitamines, en minéraux et en substances végétales secondaires peut être
augmenté facilement.

Fibres alimentaires
Le besoin quotidien en fibres alimentaires est de 30 g par jour durant la grossesse. Comme les
femmes enceintes souffrent souvent de constipation, il est particulièrement recommandé de
23
consommer des mets riches en fibres alimentaires. Elles favorisent la motilité intestinale et
rendent les selles plus souples, à la condition de boire suffisamment. Les fibres alimentaires se
trouvent surtout dans les produits céréaliers complets, tels que pain complet, riz complet, pâtes
complètes, flocons d’avoine, mais également dans les légumineuses (lentilles, pois chiches...),
les pommes de terre, les légumes, les fruits et les oléagineux (noix, noisettes...).

Matières grasses
Durant la grossesse, le besoin en matières grasses n’augmente pas. Mais il est particulièrement
important de couvrir les besoins en acides gras essentiels, qui sont indispensables au bon
développement et fonctionnement du système nerveux de l’enfant. C’est pourquoi une attention
sera portée à la qualité des matières grasses consommées. Il est recommandé de préférer les
huiles végétales, ainsi que les poissons gras, aux graisses de la viande, de la charcuterie et des
saucisses. Cela permet d’optimiser et d’augmenter l’apport en acides gras essentiels.

Vitamines et sels minéraux


Durant les 12 premières semaines de la gestation, c’est l’augmentation des besoins en vitamines
et en sels minéraux qui est primordial. Lorsque la grossesse est planifiée, il est recommandé de
prendre un supplément d’acide folique (une vitamine du groupe B) déjà4 semaines avant la
conception. Durant la grossesse, une alimentation végétarienne non équilibrée, sans
supplémentation (particulièrement en vitamine B12, fer et zinc) peut représenter un danger pour
l’enfant.
Avant la conception déjà, l’acide folique est d‘une importance capitale. Afin de prévenir des
problèmes du tube neural (Spina bifida), il est conseillé à toute femme souhaitant un enfant, de
prendre quotidiennement 0,4 mg (= 400 microgrammes) d’acide folique en comprimés ou en
capsules, de préférence sous forme de préparation multivitaminée, si possible, durant le mois qui
précède la conception et les 12 premières semaines de la gestation. Cette quantité d’acide folique
ne peut pas être atteinte avec une alimentation équilibrée «normale».
La couverture du besoin supplémentaire en vitamines, en minéraux et en oligo-éléments est
particulièrement critique lorsque l‘alimentation quotidienne est carencée.
Cela peut s’observer, par exemple, chez des personnes ayant une alimentation végétarienne
depuis plusieurs années. Il est particulièrement important d’être attentif à l‘approvisionnement en
calcium, en fer, en zinc, en vitamines B12 et D. Une supplémentation en nutriments peut s’avérer
nécessaire à partir de la 12èmesemaine de la grossesse.
La vitamine A prise à haute dose au début de la grossesse peut avoir des conséquences néfastes
sur le fœtus. On trouve une grande quantité de vitamine A dans le foie de veau surtout, ainsi que

24
dans celui de certains poissons. Une consommation suffisante de légumes ou de fruits (oranges-
rouges) et de fromage permet de couvrir les besoins en vitamine A.

Boissons
Une femme enceinte devrait boire au minimum 1,5 à 2 litres par jour, pour prévenir la
constipation. Consommer suffisamment de liquide aide également à maintenir l’intestin en
activité. Les boissons recommandées sont l’eau, l’eau minérale ou les thés de fruits et les tisanes.
Les boissons alcoolisées et contenant de la quinine (Tonic Water) sont à éviter. L’alcool et la
quinine peuvent compromettre le bon développement et la santé du fœtus. La quinine peut en
outre, vers la fin de la grossesse, déclencher des contractions prématurées.
Les boissons contenant de la caféine (café, thé, boissons énergisantes) sont à consommer avec
modération. Des retards de croissance et des fausses couches ont été observés suite à une
consommation excessive de caféine (>300mg par jour). De faibles quantités sont toutefois
inoffensives pour la santé.

Sel
Aucune recommandation spéciale n’est donnée aux femmes enceintes en ce qui concerne la
consommation de sel. Auparavant, on conseillait en général de limiter la consommation de sel et
de boisson, afin de prévenir une élévation de la tension artérielle lors de la grossesse.
Aujourd’hui on sait que la quantité de liquide et de sel consommée n’a aucune incidence sur
l’apparition d’une hypertension chez la femme enceinte. Au contraire, une alimentation pauvre
en sel peut nuire à sa santé. Il ne faut cependant pas tomber dans l’extrême en consommant plus
de sel que l’apport nécessaire, comme il est parfois recommandé. Dans tous les cas, pour la santé
du fœtus, le sel utilisé doit être iodé.
Conseils alimentaires pour la femme enceinte

25
III. LES DESAGREMENTS LIES A LA GROSSESSE

Les nausées et vomissements


Beaucoup de femmes enceintes souffrent, durant le début de la grossesse, de nausées et de
vomissements. Pour la plupart, ces désagréments disparaissent au cours des trois premiers mois.
Pour plus de confort, conseiller la femme de:
• Manger ou boire quelque chose : une biscotte un morceau de pain, un verre de lait, en étant
encore couchée le matin avant de se lever.
• fractionner les repas et les repartir sur toute la journée (5à6 repas).
• Eviter les plats très gras tels que fritures, saucisses, sauces à la crème, pâtisseries...
• Profiter longuement du grand air et aérer régulièrement les locaux.
• Lors de vomissements, compenser la perte de liquide en buvant suffisamment.
Les vomissements doivent être pris au sérieux, ils peuvent engendrer des complications, selon
leur fréquence et leur volume. Il est conseillé de consulter un médecin s’ils sont réguliers, afin
d’empêcher une déshydratation et une perte excessive de sels minéraux.

Les brûlures d’estomac ou pyrosis


Courants en fin de grossesse, ces troubles peuvent cependant apparaître déjà plus tôt. Ils sont le
symptôme d’un reflux du contenu acide de l’estomac dans l’œsophage et sont liés, durant la
grossesse, à la pression exercée par le fœtus sur l’estomac de la mère.
Voici quelques mesures qui peuvent être utiles:
• Eviter les repas trop copieux, mais manger plus fréquemment, 5 – 6 petits repas répartis sur la
journée.
• Eviter de s’étendre juste après un repas.
• Dormir en position légèrement surélevée.
• Eviter les boissons gazeuses.
• Eviter de consommer des fruits ou des jus de fruits très acides.
• Limiter les épices fortes.
• Consommer avec modération ou éviter le café, le thé, les produits à base de menthe (tisane), le
chocolat, autant d’aliments qui favorisent un relâchement du sphincter séparant l’œsophage de
l’estomac.
• Eviter les boissons alcoolisées.
• Limiter les aliments et les repas très gras
Si ces mesures n’ont pas d’effet, il faut référer la femme à la consultation médicale.
26
Les ballonnements et lourdeurs digestives
Les ballonnements et les lourdeurs d’estomac sont d’autres inconforts possibles de la femme
enceinte et peuvent provenir de l’augmentation de la pression abdominale et d’un ralentissement
de l’activité de l’intestin dû aux hormones de grossesse. Les conseils ci-après peuvent soulager:
• Consommer des repas moins copieux, mais plus fréquents.
• Manger lentement et dans le calme.
• Limiter la consommation d’aliments qui fermentent: différents choux, poireau, ail, oignon et
légumineuses.
• Eviter les boissons très gazeuses.

La constipation
Durant la grossesse la motilité intestinale est ralentie, suite aux modifications hormonales. Cela
peut occasionner ou accentuer des troubles du transit. Certains comprimés de fer peuvent aussi
provoquer une constipation. Dans ce cas, une modification de prescription devrait être envisagée
avec le médecin. Voici quelques pistes pour stimuler le transit intestinal:
• Boire au moins 2 litres par jour (eau, tisane, jus de fruits dilués).
• Consommer des aliments riches en fibres: pain complet, céréales complètes, légumineuses,
pommes de terre, légumes, fruits.
• Augmenter l’apport de fibres alimentaires à l’aide de son de blé ou d’avoine, de graines de lin,
mélangées à des céréales, du yaourt, du lait, une salade...
• Pratiquer une activité physique régulière voire une gymnastique ciblée peut améliorer la
motilité intestinale.
• Consacrer suffisamment de temps le matin ou le soir après le repas, pour aller aux toilettes.
• Ne pas attendre, si le besoin se fait sentir.
Si ces mesures ne suffisent pas, il faut voir le médecin.

Les fringales, envies et dégoûts


Les hormones de grossesse influencent l’odorat et le goût. Souvent les femmes enceintes se
plaignent de fringales et d’envies liées à des aliments jamais consommés auparavant et,
inversement, des repas très appréciés font parfois subitement l’objet de dégoût.
Le seul moyen d’y remédier est d’éviter de le déclencher.
Afin d’atténuer les fringales et certaines envies, les mesures suivantes peuvent être efficaces:
• Débuter la journée avec un petit-déjeuner et veiller à un rythme régulier des repas.
• Prévoir des collations entre les repas telles que : fruit, légumes, lait, yaourt.

27
Les œdèmes
Les gonflements des jambes, des pieds, des bras et parfois du visage, sont liés à une rétention
d’eau dans les tissus. Dans tous les cas, il est indispensable de consulter son médecin afin de
clarifier la cause de ces œdèmes.

Les crampes musculaires


Durant la grossesse, des crampes peuvent surgir dans les mollets et dans les cuisses. Elles
peuvent être le signe d’une carence en sels minéraux (magnésium, calcium) ou le reflet d’une
fatigue musculaire des jambes due à l’augmentation du poids corporel.
Ces crampes désagréables et gênantes surviennent souvent durant la nuit; elles peuvent être
traitées pas des drainages, des massages, en pratiquant une activité physique ou par des
compléments de magnésium.

Acné
Les fortes sécrétions hormonales, survenant en cas de grossesse, modifient la nature de la peau et
stimulent notamment la sécrétion de sébum.
Des points noirs, des microkystes ou des boutons rouges inflammatoires peuvent apparaître sur
le visage ou dans le dos.
Il est important d'avoir une bonne hygiène de peau pendant la grossesse, utiliser de préférence un
savon doux neutre pour se laver le visage et privilégier les démaquillants et autres produits de
soins qui ne bouchent pas les pores.

Anxiété
Les modifications hormonales, physiques et fonctionnelles de la grossesse, ainsi que la nouvelle
vie qui s'annonce, sont naturellement sources d'inquiétude, voire d'anxiété, chez la
plupart des femmes enceintes.
L'anxiété apparaît en début de grossesse, se calme généralement au deuxième trimestre et se
manifeste à nouveau à l'approche de l'accouchement.
L'entretien prénatal précoce du premier trimestre permet de déceler une fragilité psychologique,
voire des antécédents psychiatriques, nécessitant une prise en charge spécialisée.
Lors des consultations de suivi de la grossesse, l'écoute et le dialogue sont fondamentaux et
suffisent souvent à calmer l'anxiété en dédramatisant la situation.
Les cas les plus sévères peuvent nécessiter le recours à une psychothérapie.

28
Caries
Les femmes enceintes sont plus sujettes aux caries : plusieurs facteurs expliquent ce phénomène
et justifient les mesures de prévention (hygiène rigoureuse et contrôles réguliers).
La progestérone, hormone sécrétée en grande quantité, modifie la composition de la salive et
diminue son rôle protecteur.
La multiplication dans la bouche d'une bactérie particulière (streptococcus mutans), impliquée
dans la formation des caries, est observée pendant la grossesse.
Les vomissements entraînent un dépôt d'acide gastrique sur l'émail des dents, avec possibilité
d'érosion.
De plus, les grignotages fréquents favorisent aussi les caries : limiter les sucreries.
Durant la grossesse, le traitement des caries peut être réalisé en toute sécurité .En cas de
douleurs, seul le paracétamol est autorisé.

Démangeaisons
Dénommées "prurit", elles constituent un symptôme assez classique pendant la grossesse, mais
peuvent être très inconfortables. Selon leur origine, elles s'accompagnent ou non d'une éruption.
Diverses causes, plus ou moins bénignes, sont à l'origine de ces démangeaisons. Il peut s'agir
d'un dysfonctionnement du foie (cholestase hépatique qui s'accompagne parfois d'un ictère, ou de
maladies dermatologiques spécifiques de la grossesse.
Il peut s'agir aussi d'une allergie, d'une parasitose ou d'autres problèmes non caractéristiques de
la femme enceinte.
Consulter le médecin qui fera un diagnostic précis, et prescrira le traitement adapté.

Douleurs du bassin
Ces douleurs, appelées "Syndrome de Lacomme", apparaissent généralement au troisième
trimestre de la grossesse : elles sont dues à la distension des ligaments pelviens et la pression de
la tête du fœtus.
Elles démarrent au niveau du pubis, irradient dans le périnée, le ventre, voire les fesses, et
peuvent gêner la marche.
Le traitement consiste en un repos strict associé à la prise de paracétamol, et la guérison
intervient juste après l'accouchement.

Essoufflement
Au dernier trimestre, l'utérus remonte de plus en plus et repousse le diaphragme, diminuant
l'espace réservé aux poumons qui ne peuvent plus se dilater au maximum.

29
La consommation d'oxygène augmente pour subvenir aux besoins de bébé.
En fin de grossesse, éviter les efforts physiques trop importants et respirer calmement. La gêne
diminuera dès que le bébé commencera à descendre dans le bassin.
Si les difficultés respiratoires deviennent trop invalidantes, consulter le médecin qui recherchera
une éventuelle pathologie (anémie, problème cardiaque, pulmonaire…) nécessitant un traitement
spécifique.

Fourmillements
Le "syndrome du canal carpien" se manifeste par des fourmillements et des engourdissements
des doigts, avec parfois une diminution de la sensibilité ou de la force musculaire, voire des
douleurs irradiant dans l'avant-bras.
Ce problème n'est pas spécifique de la grossesse, mais celle-ci le favorise : la rétention d'eau
d'origine hormonale aggrave la compression du nerf médian au niveau du poignet.
En général, les symptômes régressent spontanément après l'accouchement.
Si les fourmillements persistent conseiller la femme de dormir la main surélevée par un oreiller.

Gingivite
C'est une inflammation de la gencive qui devient rouge, légèrement gonflée et douloureuse, avec
des saignements répétés au moindre contact.
Chez les femmes enceintes qui ont une bonne hygiène bucco-dentaire, ce phénomène reste en
général modéré et régresse le plus souvent après l'accouchement.
Par contre, la plaque dentaire (pellicule blanche ou jaunâtre, constituée de débris alimentaires et
de bactéries) et le tartre aggravent les symptômes.
En l'absence de traitement, une maladie parodontale peut se développer : il existe alors une
destruction de l'os et une mobilité de la dent aboutissant souvent à sa perte.
Les maladies parodontales augmentent les risques d'accouchement prématuré et continuent
d'évoluer après la naissance du bébé.
L'absence de soins peut entrainer aussi l'apparition, entre deux dents, d'une tuméfaction bénigne,
arrondie, rouge et saignant facilement. Cette lésion, appelée "épulis", régresse souvent après
l'accouchement, mais en cas de gêne importante un traitement local sera nécessaire.

Hémorroïdes
Elles correspondent à une dilatation permanente des veines situées autour de l'anus : c'est
l'équivalent des varices au niveau des jambes. Les hémorroïdes se présentent sous forme de

30
petites boules qui peuvent créer des démangeaisons, être douloureuses ou même saigner,
notamment lors de la défécation.
Elles sont dues à une mauvaise circulation veineuse indépendante de la grossesse, mais elles sont
aussi favorisées par l'augmentation du volume de l'utérus qui gêne le retour veineux au 3ème
trimestre de grossesse.
La constipation les aggrave : il faut donc absolument la combattre et éviter les plats épicés.
Les bains de siège peuvent apporter un soulagement.
Le médecin prescrira un traitement local et des veinotoniques.

Insomnies
Les troubles du sommeil sont fréquents au premier trimestre et en fin de grossesse. Au début, les
insomnies sont d'autant plus gênantes qu'elles sont le plus souvent associées à des nausées, et
elles contrastent avec la somnolence diurne.
Au troisième trimestre, le sommeil peut être aussi perturbé : difficile de trouver une bonne
position avec le ventre qui s'arrondit, sans compter les inquiétudes qui augmentent à l'approche
de l'accouchement.
Une bonne hygiène de vie est nécessaire : activités physiques (marche, natation), exercices de
relaxation, alimentation légère le soir, chambre bien aérée et literie confortable.

Malaises
La grossesse entraîne une baisse de la tension artérielle, avec possibilité de petits vertiges.
Conseiller la femme de s’allonger avec les jambes surélevées dans un endroit bien aéré : tout
devrait rapidement rentrer dans l'ordre en se reposant suffisamment.
Si les malaises ou la fatigue s'aggravent, consulter le médecin qui recherchera une éventuelle
complication nécessitant une prise en charge spécifique : tension trop basse, dénutrition due aux
nausées, anémie, diabète, manque de calcium, problème obstétrical (grossesse extra-utérine,
fausse couche…) ou psycho-social (pénibilité ou stress au travail, problèmes familiaux,
dépression…).

Mal de dos
Plus d'une femme enceinte sur deux en souffre, généralement à partir du deuxième trimestre, et
tout rentre dans l'ordre après l'accouchement.
Plusieurs phénomènes expliquent l'apparition de ces douleurs : le relâchement ligamentaire,
l'accentuation de la cambrure entraînée par l'augmentation du volume de l'utérus et la prise de
poids.

31
Quelques mesures simples doivent être prises : choisir une bonne literie, éviter les talons hauts,
limiter les trajets en voiture, éviter la station debout prolongée et faire régulièrement du sport
(marche, natation, aquagym).
Dans certains cas, des séances de kinésithérapie sont nécessaires, au cours desquelles les bonnes
postures seront enseignées.

Masque de grossesse
Les modifications de la pigmentation concernent la plupart des femmes enceintes, et plus
particulièrement les brunes à peau mate. Les hormones de la grossesse stimulent les cellules
pigmentaires dans les parties du corps où elles sont les plus nombreuses.
Le masque de grossesse (appelé aussi mélasma ou chloasma) se présente sous la forme de taches
brunes, plus ou moins foncées, et plus ou moins étendues, qui se localisent sur le visage (front,
nez, joues et lèvre supérieure). Il apparaît parfois de façon insidieuse avec le bronzage.
D'autres zones sont aussi classiquement concernées par cette augmentation de la pigmentation :
le ventre (ligne brune entre le pubis et l'ombilic), les mamelons, les aisselles, la région ano-
génitale et les éventuelles cicatrices.
Pour éviter d'aggraver la pigmentation, il est impératif de bien se protéger du soleil (chapeau,
lunettes et crème anti-UV d'indice de protection élevé).
Dans 70% des cas, les tâches régressent dans l'année qui suit l'accouchement.

Pertes vaginales
Dès le début de la grossesse, il existe une augmentation physiologique de sécrétions vaginales
blanchâtres et plus ou moins épaisses : elles peuvent gêner, mais elles sont sans gravité.
Par contre, si elles deviennent très abondantes, colorées, ou si elles sont accompagnées d'une
odeur désagréable, de démangeaisons ou de brûlures, il faut craindre une infection vaginale :
consulter le médecin sans tarder.

Salivation excessive : Ptyalisme


Apparaissant au 1er trimestre et pouvant durer pendant toute la grossesse, l'augmentation de la
sécrétion de salive peut s'élever jusqu' à 2 litres par jour !
Il n'existe pas de traitement particulier, mais tout doit rentrer dans l'ordre spontanément après
l'accouchement.

Somnolence
Souvent présentes pendant le premier trimestre de la grossesse sont dues à l'effet sédatif de la
progestérone.
Faire des pauses régulières, si possible une petite sieste.
32
Transpiration
La grossesse modifie la régulation de la température du corps, notamment en raison d'une
activité accrue de la glande thyroïde avec des bouffées de chaleur et surtout une transpiration le
jour comme la nuit.
Respecter quelques précautions pour limiter les désagréments : hygiène corporelle minutieuse,
épilation soignée, application d'un déodorant, choix de vêtements amples en matières naturelles
(coton, lin).

Troubles urinaires
L'utérus qui grossit appuyant sur la vessie, provoque des envies fréquentes d'uriner, voire des
petites incontinences à l'effort (parfois juste en toussant, éternuant ou riant).
Les infections urinaires sont fréquentes pendant la grossesse et n'entraînent pas toujours des
brûlures.
A titre préventif, initier la femme à boire régulièrement : au moins 1,5 litre par jour !
Les éventuelles "fuites" sont temporaires et peuvent même être limitées par un renforcement des
muscles pelviens.

Varices
Pendant la grossesse, les vaisseaux sont fragilisés par l'imprégnation hormonale et ont tendance à
se dilater. De plus, en augmentant de volume, l'utérus peut comprimer les veines abdominales
profondes et gêner le retour veineux.
Il en résulte la sensation de jambes lourdes et les veines peuvent devenir très apparentes, sous
forme de varicosités (très fines) ou de varices (plus saillantes).
Il faut éviter la station debout prolongée, les bains chauds et l'exposition au soleil. Quelques
mesures simples sont utiles : surélever le bas du lit, se doucher les jambes à l'eau froide et faire
régulièrement de l'exercice (marche, natation).
Pour soulager les jambes lourdes, utiliser un gel, une crème ou un spray.
En fonction de l'état des veines, le médecin prescrira la solution la plus adaptée : médicament
veinotonique, bas de contention, sclérose (injection d'un produit dans les veines dilatées)…
Plus rarement, des varices peuvent apparaître au niveau de la vulve, vers le cinquième mois de
grossesse, entrainant des douleurs à la marche ou pendant les rapports. Des soins locaux
permettent d'apporter un soulagement et la guérison survient le plus souvent après
l'accouchement.

33
Vergetures
Apparaissant chez plus de deux femmes enceintes sur trois, elles sont liées à la distension de
la peau, secondaire à la prise de poids, et à des facteurs hormonaux.
L'élasticité de la peau a ses limites : lorsque celles-ci sont dépassées, notamment dans les
derniers mois de la grossesse, il existe une rupture des fibres profondes de la peau (collagènes et
élastiques) et les vergetures apparaissent.
Elles se présentent sous forme de stries, rouges ou violacées, ressemblant à des cicatrices,
localisées principalement sur le ventre, les cuisses et les seins.
Il est recommandé de ne pas les exposer au soleil.
A titre préventif, les spécialistes conseillent d'effectuer quotidiennement, pendant la grossesse,
des "palper-rouler" sur les zones à risque (ventre, hanches, cuisses) : il s'agit de "pétrir"
délicatement la peau (entre le pouce, l'index et le majeur) avec une crème hydratante ou une
crème anti-vergeture, 5 à 10 minutes par jour.
Après l'accouchement, les vergetures s'estompent généralement en quelques mois, sans
disparaître totalement.

34
IV. IMPACT DE CERTAINES SUBSTANCES SUR
LA GROSSESSE

Le tabac
Le tabagisme a des conséquences négatives bien connues sur le déroulement de la grossesse et
sur le développement du fœtus ou le nouveau-né.
En continuant à fumer durant la grossesse, le risque d’accoucher prématurément augmente et le
bébé pourra naitre avec un faible poids, ce qui peut influencer durablement et négativement son
métabolisme. Il est également déconseillé de fumer durant l’allaitement car la nicotine passe
dans le lait maternel.

L’alcool et les drogues


L’alcool ingéré par la femme se retrouve en concentration identique dans le sang du fœtus et
dans le sien. L’alcool et les drogues sont particulièrement toxiques pour le système nerveux du
fœtus et peuvent être la cause de troubles neurologiques.il faut éviter toute consommation de
drogues et de boissons alcoolisées durant la grossesse.
La prise des médicaments, des compléments alimentaires ou des aliments enrichis en substances
stimulantes ou à effet thérapeutique doivent faire l’objet d’une prescription médicale.

Substances biologiques
Une fois qu'il y a eu fécondation, certaines substances nocives peuvent passer de la mère à
l'embryon. On pense généralement que le fœtus est particulièrement exposé durant les 14 à 60
premiers jours de la grossesse, c'est-à-dire la période durant laquelle les principaux organes se
forment ce qui peut entraîner un dommage à un organe ou une fausse couche.
Une substance qui empêche le développement normal d'un fœtus est appelée tératogène. Les
tératogènes peuvent passer du sang de la mère au sang du fœtus à travers le placenta. Exemple :
la thalidomide, médicament qui était employé pour prévenir la nausée durant la grossesse a causé
la naissance des milliers d'enfants avec des membres déformés ou atrophiés car leur mère avait
pris le médicament durant sa grossesse.
Il existe un certain nombre de produits chimiques, d'agents biologiques (bactéries) et de facteurs
physiques (rayonnements) employés dans divers lieux de travail dont on sait qu'ils causent des
défauts congénitaux. Il importe toutefois de noter que les effets négatifs sur la reproduction ne
sont pas nécessairement des défauts congénitaux. Les défauts congénitaux peuvent comprendre

35
tout un éventail d'anomalies physiques, telles que des déformations des os ou des organes et de
problèmes de comportement ou d'apprentissage tels que l'arriération mentale.
Dans certains cas, des facteurs causant un stress, comme le travail répétitif, l'absence de pauses
et les exigences constantes adressées aux femmes enceintes peuvent être directement liés à des
naissances prématurées ou des enfants présentant une insuffisance pondérale, ce qui peut
entraîner des problèmes de développement physique et mental.

36
V. LES EXPLORATIONS FONCTIONNELLES AU
COURS DE LA GROSSESSE

A. L’ECHOGRAPHIE

Définition
L'exploration échographique est basée sur le principe d'émission des ultrasons par une sonde, ces
ultrasons vont pénétrer dans l'organe à explorer, puis par plusieurs phénomènes physiques, et en
particulier la réflexion, une partie de ces ultrasons vont revenir à la sonde qui va les transformer
en signaux électriques, ces signaux, une fois traités par l'appareil d'échographie vont apparaître
sur l'écran et sur les clichés échographiques sous forme d'images, elles ne sont que les ombres de
cet organe et l'échographie, en vérité, est une étude des ombres. Ce qui dit des ombres il peut
dire qu'il y a de temps en temps des points d'ombres invisibles ou d'interprétation impossible, ce
qui explique que l'on ne peut pas voir tout à l'échographie et qu'une échographie fœtale normale
n'est pas toujours synonyme d'un enfant normal.
NB/ Toutes les études mondiales montrent que l'échographie obstétricale ne détecte que :
 60 % des malformations fœtales et
 75 % des fœtus atteints par la trisomie 21.

Indications et buts
Les explorations échographiques qu’on peut effectuer pendant la grossesse sont les suivantes :

L'échographie du premier trimestre de la grossesse

 Date de réalisation :
 si la grossesse se déroule normalement, cette échographie est habituellement pratiquée
entre 11 et 13 semaines d'aménorrhée
 mais chez certaines femmes elle doit être pratiquée plus précocement, et si nécessaire à
plusieurs reprises :
 si la grossesse est associée à des symptômes inhabituels (métrorragie ; douleur
abdominale et/ou pelvienne ; troubles digestifs très prononcés ; malaises...) ;
 chez certaines femmes présentant des antécédents particuliers (grossesse extra-
utérine ; avortements répétitifs précoces.

37
 Cette échographie permet de :
 S'assurer de la présence de la grossesse.
 Localiser la grossesse dans ou à l'extérieur de la cavité utérine (intra-utérine ou extra-
utérine) ;
 Étudier de la vitalité de l'embryon, ou du fœtus.
 Dater le début de la grossesse
 Détecter les grossesses multiples
 Mettre en évidence certaines anomalies de la grossesse ne pouvant pas donner une
naissance d'un enfant à terme : les grossesses môlaires ; œuf clair...
 En réalisant une étude morphologique approfondie du premier trimestre de la grossesse, il
est possible de mettre en évidence certaines anomalies mineures ou majeures détectables
à ce terme de grossesse comme l'anencéphalie.

L'échographie du deuxième trimestre de la grossesse (échographie morphologique) :


 Réalisée habituellement entre 22 et 24 semaines d'aménorrhée
 Elle permet de :
 Évaluer la croissance fœtale ; pour cela certains mesures sont réalisées sur le fœtus.
 Réaliser une étude morphologique approfondie dans le but de mettre en évidence de
certaines anomalies morphologiques physiques détectables par l’échographie.
 Mettre en évidence des petites anomalies morphologiques fœtales mineures (petits
marqueurs) qui peuvent conduire à la réalisation de l'étude du caryotype fœtal par une
amniocentèse (souvent écho-guidée) et de diagnostiquer la trisomie 21.
 Étudier la mobilité fœtale.
 Étudier les annexes fœtales :
o placenta : épaisseur, échostructure et niveau d'insertion
o liquide amniotique : volume.

L'échographie du troisième trimestre de la grossesse :


 Réalisée habituellement entre 32 et 34 semaines d'aménorrhée
 Elle permet de :
 Diagnostiquer certaines anomalies morphologiques fœtales d'apparition tardive.
 Évaluer l'état de la croissance fœtale en se basant sur les principales mesures qui
permettent cette étude (BIP)
 Étudier la mobilité fœtale.
 Déterminer la position fœtale.
38
 Déterminer la position de l'insertion placentaire et son degré de maturité.
 Évaluer la quantité du liquide amniotique.
 Dans certaines circonstances, il est nécessaire d'effectuer d'autres échographies à
la fin de huitième mois de grossesse et au cours du 9ème mois pour :
 Déterminer le type de l'insertion placentaire s'il était auparavant bas inséré.
 Déterminer la position fœtale afin d'établir une stratégie précise de la suivie de la
grossesse en cas de présentation vicieuse (présentation du siège ou transverse...).
 Estimation du poids fœtal et du bien être fœtal en cas de retard de croissance intra-utérin.
 Estimation du poids fœtal si l'on suspecte la présence d'une macrosomie fœtale, ce qui
permet de mettre en route une stratégie adaptée à cette pathologie si elle a été confirmée.
 En cas de dépassement du terme (grossesse prolongée) l'échographie permet d'évaluer
l'état du bien être fœtal (particulièrement la quantité du liquide amniotique...)
ce qui permet de déterminer la meilleure prise charge devant cette pathologie.

B. LA RADIOPELVIMETRIE

Définition :
La radiopelvimétrie est une radio très précise qui permet de mesurer au millimètre près les
dimensions du bassin (« pelvise » en latin ») et de les comparer avec celles de la tête de l’enfant.

Indications :
 En cas de doute lors de la pelvimétrie, un simple examen gynécologique réalisé autour de la
37e semaine afin d’évaluer la taille et la forme du bassin. Si cette mesure n’est pas
suffisamment convaincante, le médecin prescrit une radiopelvimétrie.
 Si le fœtus se présente en siège. Il s’agit, là encore de s’assurer que la tête du fœtus passera
une fois le reste du corps dehors car, à ce stade, une césarienne ne pourra plus être pratiquée.
Il est donc indispensable de le savoir avant.
 Si la femme a subi un traumatisme grave du bassin, par exemple lors d’un accident de
voiture. Le médecin vérifiera que la femme n’a pas gardé de séquelles et que le bassin ne
s’est pas déformé.
 Si la femme a déjà subi une césarienne au cours d’une grossesse précédente parce que le
bassin s’est révélé trop étroit. Une radiopelvimétrie s’avère alors indispensable afin de
s’assurer qu’un nouvel accouchement par voie basse est possible.

39
Déroulement :
Le radiologue va prendre seulement trois clichés dans trois positions différentes de face et de
profil. Les rayons utilisés sont absolument inoffensifs pour le bébé, car ils sont très faiblement
dosés. Cet examen ne dure pas plus d'un quart d'heure.

C. MONITORING FOETAL

Définition
Examen consistant à enregistrer l'activité électrique du cœur du fœtus, afin d'obtenir des
renseignements sur son fonctionnement.
C'est l'équivalent de l'enregistrement électro cardiographique (ECG) du cœur de l'adulte.
Durant la grossesse le monitoring a pour but de dépister une éventuelle souffrance fœtale qui se
traduit par des altérations du tracé électro cardiographique (un ralentissement, une accélération,
des troubles du rythme etc..).

Technique
Le monitorage obstétrical permet de surveiller le retentissement des contractions de l'utérus sur
l'enfant. Cette méthode de surveillance du rythme cardiaque donne une idée de l'intensité et de la
fréquence des contractions de l'utérus de la mère.
Le monitoring est très utilisé pour la surveillance des femmes enceintes pendant les deux
derniers trimestres de la grossesse et permet de prévoir un éventuel accouchement prématuré.
Le dépistage d'une augmentation du rythme cardiaque du fœtus témoigne quelquefois d'une
hyperthermie maternelle, c'est-à-dire d'une élévation de la température de la mère ou au contraire
d'un ralentissement traduisant une souffrance du fœtus.

40
Au moment de l'accouchement, pendant le travail, la réalisation systématique de l'enregistrement
cardiaque de l'enfant est obtenue grâce à un petit capteur posé sur l'abdomen de la maman et
maintenu par une sangle.
Le travail est la période pendant laquelle se produisent les contractions de l'utérus. Cette période
dure jusqu'à l'expulsion de l'enfant.
Le capteur est relié à un appareil indiquant par des sons, la fréquence des battements du cœur du
foetus.
La présence d'un indicateur lumineux et la possibilité d'un enregistrement graphique permettent
de visualiser directement la fréquence et l'intensité des contractions de l'utérus de la maman.
Grâce à cet appareil il est possible à tout moment de déceler une anomalie, c'est-à-dire une
souffrance du fœtus.
Une accélération du déroulement de l'accouchement ou une césarienne est quelquefois
nécessaire.

D. L’AMNIOCENTESE

Définition
L’amniocentèse consiste à prélever stérilement du liquide amniotique pendant la grossesse. La
plupart du temps, ce prélèvement est effectué pour analyser et compter les chromosomes fœtaux.
Si cet examen effraie de nombreuses femmes, il est généralement peu douloureux.

41
Technique
Cet examen est possible à partir de 16/17 semaines d'aménorrhée jusqu'au terme de la grossesse.
Le prélèvement se fait à l'hôpital, de manière stérile, dans une salle spécifique. Le médecin
repère le placenta et l'embryon par échographie et introduit une aiguille très fine (sans
anesthésie : l'anesthésie est plus douloureuse que la ponction elle-même ) à travers le ventre
maternel, sous contrôle échographique permanent. 15 à 20 ml de liquide sont prélevés et envoyés
dans un laboratoire spécialisé. Les résultats sont connus en deux semaines environ.

Indications
Les indications varient selon le terme. L'amniocentèse dite précoce peut être pratiquée à partir de
la 16ème ou 17ème semaine d'aménorrhée, en raison d'une pathologie préexistante. Cet examen est
aujourd'hui proposé aux futures mamans de plus de 38 ans. Après culture des cellules, on établit
le caryotype (carte chromosomique) du fœtus afin de dépister des anomalies chromosomiques
(trisomie 21 par exemple) et quelques maladies héréditaires liées au sexe.
On peut découvrir également certaines maladies héréditaires du métabolisme ou certaines
anomalies du système nerveux central. L'amniocentèse précoce n'est pratiquée que lorsque des
éléments permettent de craindre ces anomalies et qu'un avortement thérapeutique est envisagé en
cas d'affirmation d'un diagnostic péjoratif.
L'amniocentèse tardive au cours du troisième trimestre permet de surveiller l'évolution d'une
grossesse à risques élevés (incompatibilité rhésus, etc.)
Cet examen permet de dépister aussi certaines malformations (neurologiques, digestives, etc.) et
de rechercher une souffrance fœtale.

Les limites
Quand le placenta est localisé à l'avant de l'utérus, l'examen est difficile, avec un risque de
passage de globules rouges fœtaux dans la circulation sanguine maternelle. Chez la femme
rhésus négatif, une ponction amniotique doit toujours être suivie d'une injection intraveineuse de
gammaglobulines anti-D dans un délai d'une demi-heure à deux heures après l'examen. La
fiabilité des résultats est excellente mais pas totale : il existe un risque d'erreur.

Les risques
La ponction peut être blanche et ne pas ramener de liquide. Elle peut contenir du sang qui la rend
ininterprétable. L'aiguille peut toucher le placenta, le cordon ou le fœtus. Elle peut même,
exceptionnellement, provoquer un avortement.

42
Elle peut favoriser une infection amniotique et quand elle est tardive, provoquer un
accouchement prématuré. Après une amniocentèse, une grossesse normale devient une grossesse
à risques. C'est donc un geste dont il faut bien peser les indications.

E. L'AMNIOSCOPIE

Définition
L'amnioscopie est un examen simple qui permet, en fin de grossesse, quand le col est un peu
ouvert, de vérifier la couleur du liquide amniotique à travers la poche des eaux et de détecter une
éventuelle souffrance fœtale. Le plus souvent réalisé par la sage-femme en fin de grossesse, cet
examen permet de surveiller des grossesses à terme ou ayant dépassé la date d'accouchement.
Contrairement à l'amniocentèse, l'amnioscopie ne consiste pas en une ponction du liquide
amniotique.

Déroulement
La femme est installée en position gynécologique. Un petit système optique est placé dans le col
(indolore). Il s'agit d'un tube rigide, coiffé d'un mandrin mousse, passé à travers le vagin, puis à
travers l'orifice cervical jusqu'au pôle inférieur de l'œuf. Le médecin regarde ensuite au travers
de ce tube.

Indications
Il permet de voir à travers les membranes transparentes le liquide amniotique (couleur, aspect) et
la présentation (tête ou siège). La présence de liquide teinté témoigne d'une souffrance fœtale.

43
VI. PREPARATION PHYSIQUE ET PSYCHOLOGIQUE
DE LA FEMME ENCEINTE A L’ACCOUCHEMENT

.
Lieu
La future maman doit s'adresser au centre de santé où sont donnés les cours des classes des
mères ou au niveau des cabinets de kinésithérapie à titre privé.

Indications
Les séances de préparation à l'accouchement sont particulièrement conseillées pour les femmes
qui accouchent pour la première fois.
Ces séances permettent à la maman de mieux gérer son accouchement. Elle peut ainsi mieux
combattre les angoisses et les tensions causées par la crainte d'accoucher, s'informer et prendre
confiance en elle.

Objectifs
Ces séances permettent :
 De se préparer physiquement et psychologiquement
 De mieux connaître son corps et d'être à son écoute
 De recevoir de nombreuses informations sur le déroulement de la grossesse.
 D'aborder les principales questions que se posent la majorité des futures mamans au sujet
des dernières semaines avant l'accouchement, du déroulement de l'accouchement, du rôle
et de la disponibilité de l'anesthésiste, du séjour à la maternité, de la place du futur papa,
des suites de l'accouchement, de la contraception après l'accouchement, de l'alimentation
pour le nouveau-né.
 D'apprendre des gestes et des positions qui l'aideront au cours de l'accouchement
 De pratiquer des exercices de relaxation
 D'effectuer des exercices d'assouplissement des muscles du bassin.

44
 De découvrir comment effectuer la bascule du bassin, exercice qui permet d'atténuer les
douleurs des muscles du dos et des ligaments et offre la possibilité au bébé de passer plus
facilement à travers le bassin.
 D'entraîner son corps pour faciliter l'arrivée du bébé
 D'apprendre à se détendre
 De découvrir son périnée, ensemble de muscles soutenant la vessie, l'utérus et le rectum
et reliant le pubis au coccyx. Au cours de la grossesse, le périnée est distendu car l'utérus
a augmenté de volume.
Le périnée participe au contrôle urinaire et des selles.
Il intervient au cours des rapports sexuels.
D'apprendre à effectuer des massages de son périnée en fin de grossesse.
 De mieux supporter les contractions en adaptant sa respiration pour mieux supporter les
douleurs dues aux contractions et en connaissant les manœuvres qui facilitent la mobilité
du bassin.
 Apprendre à acquérir une technique de respiration permettant de récupérer entre deux
contractions.
 D'effectuer la visite de la maternité afin de permettre de se familiariser avec l'espace et
les appareils présents en salle de naissance.

Déroulement d'un cours

Théorie
Le cours se compose d'une partie théorique pendant laquelle sont enseignés notamment
l'anatomie du corps de la femme, les modifications du corps au cours de la grossesse ainsi que le
déroulement d'un accouchement.
Les futures mamans peuvent poser des questions durant cette partie. Cette phase est suivie de la
partie pratique qui comprend les exercices conseillés au cours de l'accouchement. Les séances de
préparation à l'accouchement sont également l'occasion de rencontrer d'autres parents et de
partager ses doutes, ses angoisses et ses informations. Le futur père peut accompagner sa femme.

Pratique
La partie pratique concerne les exercices pratiques, la relaxation....
Il est conseillé de pratiquer chez soi des exercices recommandés au cours de la séance à raison
d'une demi-heure par jour.

45
Préparation à l'accouchement

La méthode classique
Elle repose sur l'information, la relaxation, la gymnastique douce et le contrôle de sa respiration.
Elle permet une diminution de l'intensité des douleurs, une reprise de forces lors de
l'accouchement et une facilitation de l'expulsion du fœtus.
Divers exercices respiratoires, la respiration thoracique ou haletante par exemple, vont permettre
d’aider la maman pendant l'accouchement. L'inspiration et l'expiration profondes permettent de
contribuer à travailler les muscles de la paroi abdominale et de moins focaliser l'attention sur les
douleurs. Les mouvements conseillés aident à contrôler les muscles sollicités durant
l'accouchement. La poursuite d'exercices à son domicile est fortement recommandée.
Grâce aux exercices effectués, la future maman réussit à mieux contrôler ses contractions et les
douleurs au cours de l'accouchement .La progression du fœtus est ainsi facilitée.

Yoga
Le yoga est une pratique indienne ancestrale qui permet d'obtenir l'harmonie du corps et du
mental. Le yoga se base sur les postures et la respiration consciente.
Le yoga représente une philosophie de vie permettant de créer une harmonie entre le corps et
l'esprit. Les séances durent environ une heure.
Douceur, détente et sérénité peuvent qualifier le yoga : permet d'être plus à l'écoute de son corps
et d'évacuer progressivement les tensions et l'angoisse. Il doit se pratiquer dans la joie et la
bonne humeur.
Le yoga peut aussi soulager le mal de dos, permet un travail sur le souffle et l'acquisition de
techniques de respiration et de relaxation ainsi que des positions facilitant l'accouchement. Il
permet de travailler concomitant sur le corps et sur l'esprit et l’apprentissage de la concentration
et de la relaxation.
Les exercices pratiqués sont notamment des exercices d'étirements qui aident à acquérir plus de
souplesse et à rendre les muscles sollicités en cours de grossesse et lors de l'accouchement plus
toniques, des exercices qui impliquent la respiration pour mieux coordonner les mouvements et

46
le souffle, des exercices pour arriver à positionner correctement son bassin et des exercices pour
travailler souplesse et agilité lors de l'accouchement.

Sophrologie
La sophrologie est une méthode destinée à dominer la douleur et à apprendre à se détendre.
Elle peut s'effectuer dès le 5è ou 6è mois de grossesse.

Grands principes
Les exercices sont réalisés les yeux fermés :
 Détente mentale et musculaire permettant de relâcher ses muscles et de respirer
tranquillement et intensément.
 Calme et sérénité ;
 Apprentissage du contrôle de ses émotions ;
 Apprentissages de techniques de visualisation des différentes étapes qui surviennent jusqu'à
l'accouchement et la naissance du bébé permettant ainsi d'anticiper les moments importants
de la grossesse et de l'accouchement.
 Exercices de stimulation musculaires ;
 Concentration ;
 Travail sur la conscience de son corps ;
 Apprendre à récupérer entre les contractions ;
 Maîtrise du souffle ;
 Maintenir un état entre veille et sommeil.

Haptonomie
Cette technique permet d'entrer en contact avec le bébé en exerçant sur le ventre de la maman de
petites pressions avec les mains afin de sentir le bébé bouger.
Le papa et la maman vivent ainsi ensembles le développement de leur futur bébé, représentant un
trio indissociable. L'haptonomie, s'effectue dès que le bébé commence à bouger dans le ventre de
la mère et qu'il répond aux stimulations, à la voix et aux caresses sur le ventre de la maman. La
pratique de l'haptonomie n'a pas lieu en groupe, mais en séances « individuelles » de couples
sous la direction d'une sage femme ou un médecin. Huit séances au minimum sont conseillées.
L'haptonomie se pratique environ à partir de du 4ème mois de grossesse. Cette méthode permet
de transmettre de la sérénité. Elle permet aux futurs parents de se retrouver ensemble autour du
bébé : le papa peut également apprendre des gestes efficaces afin d'aider la maman et la détendre
lors de l'accouchement.
Un bébé commence à entendre les sons extérieurs dès le 4ème mois de grossesse environ. Il est

47
ainsi capable de percevoir les mots, les vibrations, la musique et être en mesure de comprendre
lorsqu'on s'adresse à lui. Plus un bébé sentira précocement le contact de ses parents, et plus il se
développera avec davantage de sécurité. La maman apprend ainsi à faire bouger son bébé.
Elle peut deviner sa tête, ses mains, le bouger et le caresser. Le bébé peut changer de position,
pour se sentir plus confortable, sans gêner la maman. Le père prend une place importante au
cours de ces séances.

Préparation en piscine
L'eau représente un élément relaxant qui permet de se détendre et d'avoir une liberté de ses
mouvements. La préparation en piscine s'effectue obligatoirement sous la direction d'une sage
femme et d'un maître nageur.
Il est nécessaire de demander à son médecin ou sa sage femme quelles sont les piscines qui
pratiquent la préparation à l'accouchement.
La préparation en piscine permet de s'assouplir et de faire travailler harmonieusement tous les
muscles du corps. Les exercices de gymnastique sont effectués dans le petit bassin de la
piscine , dans une eau chauffée entre 27° et 33°.
Ces exercices peuvent être effectués par toutes les femmes même celles qui ne savent pas nager.
Les exercices en piscine se pratiquent doucement avec souplesse.
Dans l'eau, la femme enceinte perçoit son corps différemment: elle se détend et peut faire des
exercices d'étirement, apprendre à maitriser sa respiration et bouger son corps.
Le travail en piscine permet d'assouplir le périnée et d'effectuer des exercices simulant la poussée
au cours de l'accouchement. Les massages dans l'eau permettent d'améliorer la circulation
sanguine et de diminuer les varices. La préparation en piscine est possible à partir de la 20ème
semaine de grossesse.
Il est nécessaire d'avoir un certificat médical mentionnant la possibilité d'effectuer des exercices
en piscine.

La méthode Bonapace
Cette méthode canadienne a pour objectif de diminuer l'intensité des douleurs au cours de
l'accouchement grâce à l'intervention du futur papa.
Elle peut se pratiquer dès le sixième mois de grossesse La méthode Bonapace associe des
pressions des doigts et la relaxation. Le futur papa pose ses doigts, sans utiliser d'aiguilles, sur les
points d'acupuncture, situés au niveau des pieds, des mains, du dos. Il peut ainsi, selon cette
méthode, soulager la maman en effectuant de petites pressions sur différentes parties de son
corps.

48
La respiration pendant l'accouchement
Il est utile d'apprendre à bien respirer dans les conditions difficiles de l'accouchement : lors de
contractions pour atténuer la douleur et lors de l'effort de la poussée pour mettre l’enfant au
monde. Voici les différentes méthodes pour bien respirer pendant l’accouchement.

 La respiration pendant les contractions utérines


La bonne respiration est une respiration qui reste le plus proche possible de la respiration
naturelle, une respiration calme et lente.
La respiration haletante a des effets négatifs car elle peut entraîner des vertiges et des malaises
dus à la suroxygénation.
La respiration doit être tranquille et lente en utilisant le ventre et le thorax, et en insistant surtout
sur l'expiration. La respiration abdominale consiste à inspirer et à faire gonfler le ventre et non la
poitrine. Cette respiration profonde est celle du sommeil.
Apprendre à la femme à respirer pendant une minute, le temps de la contraction utérine, en
soufflant tranquillement.
Sous péridurale, il est nécessaire de continuer à bien respirer pendant la contraction même si la
femme ne sent plus la douleur afin d'oxygéner correctement le bébé.
Pendant la contraction, le bébé subit une forte pression, bien respirer l’aide à mieux la supporter.

 La respiration au moment de la poussée


Au moment de la poussée, deux possibilités s'offrent à la femme :

1) Pousser en bloquant la respiration


La manière classique consiste à bloquer le souffle et à pousser en apnée. Bloquer la respiration
en poussant vers le bas et en ouvrant le périnée. Cette méthode est efficace mais les risques de
déchirures sont accentués.

2) Pousser en soufflant doucement


L'idée est de pousser en soufflant doucement comme si l'on soufflait dans un ballon ou sur une
bougie sans jamais l'éteindre. Bloquer les lèvres et souffler sans gonfler les joues. Il faut créer
une pression vers le bas en ouvrant le périnée.
Il faut un minimum d'entraînement avant le jour de l’accouchement pour apprendre à bien
respirer.

49
 Les positions conseillées pendant le travail
Il existe différentes positions pour accoucher. Les positions à adopter le jour de l'accouchement
ne sont pas les mêmes en fonction des phases de l'accouchement.
Pendant le travail, la mère doit absolument bouger et non rester immobile pour faire avancer le
travail.
La position idéale est la position dans laquelle la mère se sent le mieux, il lui est conseillé
d'adopter différentes postures pour permettre tour à tour de soulager la douleur, activer le travail
ou libérer le périnée au moment de l'expulsion :
 Les positions verticales sont à privilégier pendant le travail car la pesanteur facilite la
descente du bébé.
 S’allonger sur les dos ralentit le travail, cette posture est à conseillée lors de la phase
finale, lors de l’expulsion.

1. La position debout
La position debout facilite la descente du bébé grâce à la pesanteur, les contractions sont plus
efficaces sans pour autant être plus douloureuses.
Lorsque la femme marche entre les contractions, la dilatation du col est facilitée et la tête du
bébé s'engage plus facilement dans le bassin.
Cette position accélère le travail mais il est difficile de la maintenir lorsque le bébé appuie sur le
périnée.

2. La position assise
La femme s’assoit à califourchon sur une chaise et place un oreiller entre son ventre et le dossier
de la chaise pour protéger l’abdomen et passe ensuite, les bras par-dessus le dossier.
Elle se penche vers l’avant pour libérer le coccyx et le sacrum et écarte les jambes sur une chaise
pour élargir le pelvis, cette position enlève la pression sur le dos.

50
3. La position Semi-assise
La femme met des coussins derrière le dos pour maintenir cette position.

Le passage de la position couchée à la position assise permet de gagner en dilatation, la


pesanteur optimise l'ouverture du col et aide le bébé à mieux s'engager. Le sacrum et le bassin
sont libérés.
Les positions assises et semi-assises sont d'autres positions verticales utilisant la pesanteur pour
faciliter la descente du bébé mais qui demande moins de force qu'être complètement debout.

4. A quatre pattes ou agenouillée

Buste relevé, la femme pose les bras sur un appui (barre du lit par exemple) lors de contractions.
Agenouillée, s’appuie sur un fauteuil.
Cette position atténue la douleur car le poids de l’utérus appuie moins sur le sacrum, elle permet
un relâchement du bas du dos et est recommandée pour les femmes qui ont mal aux reins.

Le ventre est libre, la rotation du bassin est plus facile. Le bébé peut bouger plus aisément ce qui
lui permet de trouver la position pour la sortie.
La femme balance son bassin de chaque coté pour aider ainsi le bébé à progresser dans sa
descente.

51
5. Se relaxer dans l’eau
L'eau apaise, relaxe et atténue les douleurs. Le temps de dilation du col dans l'eau s'effectue plus
rapidement. Les naissances dans l’eau sont rares. L’immersion dans une eau chauffée à 37 °C
permet, en effet, de diminuer la douleur des contractions et de limiter le recours à l'épisiotomie.

 Les positions conseillées pour l'expulsion

1. Allongée sur le coté gauche


La jambe droite surélevée (à l'aide d'un étrier ou un coussin) et repliée vers la poitrine. Cette
position aide les femmes à mieux pousser. Elle permet une meilleure oxygénation de la mère et
de l'enfant.
Lorsque la femme s’allonge sur le coté gauche, la veine cave est libérée et l'organisme mieux
irrigué, le sacrum n'est pas comprimé, le bassin est souple et le bébé descend plus facilement.
Position dite "anglaise" car très pratiquée en Grande Bretagne.

2. Position allongée dite position gynécologique


Allongée dans le lit, les pieds dans les étriers ou sur le lit.
Cette position est rassurante et pratique pour l’accoucheur qui peut surveiller le périnée, le col de
l'utérus et la sortie du bébé.

Cette position est conseillée lorsque le bébé est très bas, les contractions rapprochées et son
arrivée imminente.

Conclusion :
A retenir le jour de l'accouchement :
o Les positions verticales permettent d’accélérer le travail.
o La pesanteur facilite la descente du bébé.
o Bouger et balancer le bassin de gauche à droite aide le bébé à trouver une bonne position
pour s’engager.

52
o S’allonger sur les dos ralentit le travail, cette position est à privilégier à la fin, lors de
l’expulsion.

53

Vous aimerez peut-être aussi