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Cours IFSI
Qu’est-ce qu’un toxique ?
• Définition
– Une substance est dite toxique lorsqu’elle provoque, après pénétration
dans l’organisme, des troubles d’une ou de plusieurs fonctions vitales,
pouvant aller jusqu’à leur suppression complète et amener la mort
– de façon passagère ou durable,
– dans l’immédiat, à court terme ou à long terme,
– quelque soit la voie,
– à dose relativement élevée, administrée en une fois ou plusieurs
fois très rapprochées,
– ou par petites doses longtemps répétées.
Qu’est-ce qu’un toxique ?
• Points forts
– substance provoquant des effets délétères sur l’organisme
– à plus ou moins long terme
– Quelle que soit la dose
– Quelle que soit la voie d ’administration
Toxicité
fonctionnelle
Toxicité
lésionnelle
Modulation des effets toxiques
• Facteurs concernant la substance toxique
– La concentration
(les acides sont plus corrosifs sous forme concentrée que diluée)
– Intolérance
• Naturelle (sensibilité d ’espèce, polymorphisme génétique)
• Acquise (réactions allergiques)
• Interactions
La toxicité d’une substance peut être modifiée par l’exposition préalable,
simultanée ou consécutive à une autre substance. Les effets peuvent
s’amplifier ou au contraire se combattre
– Synergie
• Si l’effet global est supérieur à la somme des effets de chaque substance prises
séparément, il y a effet synergique ou potentialisation des effets
• Ex : amiante + tabagisme ; CCl4 + éthanol
Modulation des effets toxiques
• Interactions
La toxicité d’une substance peut être modifiée par l’exposition préalable,
simultanée ou consécutive à une autre substance. Les effets peuvent
s’amplifier ou au contraire se combattre
– Antagonisme
• Il y a antagonisme lorsque l’introduction d ’une substance réduit la toxicité
d’une autre substance.
• L’antagonisme est compétitif lorsque les 2 subst. agissent sur le même récepteur
ou le même enzyme.
• Ex : irritants respiratoires (HCl, Cl2) et toxiques cellulaires (HCN, CO) dans les
fumées d ’incendie
Éléments de toxicocinétique
La Toxicocinétique
VO
Voie pulmonaire
Voie cutanée
Voie parentérale
Toxicocinétique : Absorption
• Voie pulmonaire
– Inhalation de substances gazeuses ou de particules volatiles
– Absorption
• gaz et vapeurs
Ex : CO, chloroforme
En fonction de leur propriétés physico-chimiques
(tension de vapeur, hydrosolubilité absorption)
• Aérosols et particules
Pénétration dans l’arbre pulmonaire en fct de la taille des particules
Ex : silice, résidus de combustion (Hydrocarbures Ar. Polycycliques)
Nez et voies aériennes sup
particules > 10 µm
Arbre trachéo-bronchique
particules 2 - 5 µm
Alvéoles pumonaires
Particules 0,5 à 3 µm
Toxicocinétique : Absorption
• Voie cutanée
– Peau : barrière hermétique
– Pénétration des substances lipophiles
– surface et lieu d ’application
– âge de l ’intoxiqué, état de la peau
– formulation du produit appliqué (liposolubilisation), pansement occlusif
• Voie digestive
• Voie perlinguale, Intestin grêle +++
– Irrigation sanguine : veine porte foie (métabolisation : 1er passage)
– Cycle entéro-hépatique
– Variabilité : pH, alimentation, efflux (Pgp)…
Le cycle entéro-hépatique
Toxicocinétique : Distribution
Distribution
Une fois dans la circulation sanguine, le toxique va se distribuer
dans le sang puis diffuser vers les tissus
Métabolisation
Biotransformations que va subir le toxique avant d’être éliminé
de l’organisme.
foie +++ , réactions enzymatiques, cytochromes P450
O-conjugué
OH
Phase I Phase II
Toxicocinétique : Métabolisation
– Facteurs pathologiques
• insuffisance hépatique
Toxicocinétique : Métabolisation
– Induction enzymatique
• substrat accélérant synthèse de l ’enzyme => dégradation s’accélère
• alcool (CYP 2E1), tabac (CYP 1A), HAP (CYP 1A)
Éléments de toxicocinétique : Métabolisation
Élimination
Étape finale du devenir du toxique dans l’organisme
goudrons
Absorption
Tractus GI Peau Arbre respiratoire
HCl
CCl4 Cerveau
Bile Pb
Poly-intoxications
Intoxications
Accidentelles
Accident domestique : enfants +++
Surdosage : sujets âgés, IR, médicaments à marge
thérapeutique étroite
Iatrogénie : effets indésirables, interactions
médicamenteuses
Accident thérapeutique
Epidémiologie
Intoxications
Volontaires = IMV
18 344 cas / an (2006) : 14% de l’ensemble des cas
d’intox
Adultes
Femmes (62.4%)
Conduite suicidaire +++ (> 90%)
Acte criminel (3.9%)
Toxicomanie (3.4%)
Epidémiologie
Classe de médicaments
Antalgiques (13.4%)
Médicaments
Epidémiologie
21000 séjours / an
- Médicaments (80%)
- Substance récréative (20%)
- Substances non médicamenteuses (5%)
Epidémiologie
Ordonnances
Paracétamol (24h)
Anti-vitamines K
Anti-dépresseurs tricycliques et tétracycliques
Colchicine
Ethylène glycol, méthanol (12h)
CO
Paraquat (pls jours)
Toxiques avec intervalle libre
Pupilles
Mydriase : antidépresseurs, cocaïne, méthanol…
Myosis : opiacés, anticholinestérasiques…
ROT, tonus
ROT diminués, hypotonie : BZD, alcools, phénobarbital…
ROT vifs, hypertonie : Antidépresseurs, neuroleptiques, CO…
Fréquence respiratoire
Bradypnée : opiacés, barbituriques, curares, anticholinestérasiques…
Toxidromes
Gestes à faire et… à ne pas faire
INGESTION INHALATION
Ne jamais faire boire Sortir la victime du lieu
Ne jamais faire vomir Aérer la pièce
Ne pas attendre Mettre la personne en PLS
APPELER LE CAP
Objectif :
Évacuer le toxique de l’organisme avant d’atteindre sa cible, via la
circulation systémique
Techniques utilisées :
Vomissements
Lavage gastrique ± charbon actif
Charbon actif
Traitement évacuateur gastrique
Induction de vomissements
Sirop d’ipéca (buvable), apomorphine (injectable)
Obsolète
Lavage gastrique
Traitement lourd à mettre en œuvre et long
Ne dissuade pas de la récidive
Utilisation limitée aux composés très toxiques si prise en charge <
1 h, toxiques non adsorbés par charbon activé, toxiques à résorption
digestive lente (carbamates, forme LP)
CI : produits moussants, caustiques, troubles de la conscience si patient
non intubé, troubles hémodynamiques
Ex : Antidépresseurs tricycliques, Paraquat, Colchicine…
Charbon actif (CARBOMIX)
Efficacité clinique démontrée
Molécules adsorbables (3500 m2/g)
Délai d’ingestion < 1-2h
Forme LP
Seuls traitements qui doivent être fait en urgence, avant les résultats des
analyses toxicologiques
Stabiliser le patient
L’analyse biologique prime sur l’analyse toxicologique
Applications de la toxicologie
RECHERCHE
TOXICOLOGIQUE
Analyse qualitative :
Intérêt diagnostic est certain
Pas toujours indispensable
Demande ciblée en fonction des symptômes
Recherche à l’aveugle coûteuse et peu efficace
Analyse quantitative :
Indispensable si conditionne la thérapeutique
Utile si corrélation concentration sanguine et effets toxiques
Interrogatoire du patient, des témoins, de la Confirmer une
famille
Examen clinique
intoxication
Evolution des premières heures
Examens biologiques standards
Collaboration
indispensable avec le
ANALYSE NON clinicien pour envisager ANALYSE
INDISPENSABLE les autres hypothèses INDISPENSABLE
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toxiques
Exclure une hypothèse toxique
Poser une diagnostic différentiel d’intoxication
Collaboration
indispensable avec le
Coma chez une personne Convulsions chez un clinicien pour
âgée enfant envisager les autres
hypothèses toxiques
AVC méningite
Intoxication
au CO toxique
SCREENING
INDISPENSABLE
Intérêts de l’analyse toxicologique
Orientation diagnostic
Autres critères d’orientation
Effet des antidotes :
Narcan® (naloxone)
Anexate® (flumazenil)
Anomalies biologiques
Acidose et Trou anionique (méthanol, éthylène glycol)
Hyperkalièmie (digitaliques)
Hypokaliémie (théophylline, chloroquine)
Hémolyse (As, chlorate)
MétHb (nitrites, chlorate)
Toxiques lésionnels
Tenir compte du délai entre ingestion et prélèvement
L’analyse permet d’apprécier la gravité avant l’apparition des signes
cliniques
Exemples : paracétamol, métaux lourds
Intoxication aigue au paracétamol
Diagramme de Prescott
Autres intérêts de l’analyse toxicologique
Intérêt thérapeutique
le traitement immédiat ne dépend pas de l’analyse toxicologique
Guide pour la thérapeutique ultérieure (antidotes)
Contrôle avant la mise en œuvre de traitements lourds, hasardeux et
coûteux (greffes)
Intérêt médico-légal
Détermination des causes de décès
Qualification pénale des peines
Intérêt scientifique
Essais cliniques et études épidémiologiques
Prélèvement
Sang
+ : reflet de l’imprégnation du patient
- : fenêtre de détection étroite, prélèvement difficile, concentration faible
Urines
+ : facilité de prélèvement, longue fenêtre de détection, métabolites
- : dépistage
Tube de prélèvement
Tube sec : pas d’anticoagulant sérum
Conservation
Stabilité de certains médicaments : dégradation interprétation
faussée
Interprétation du résultat
Colorimétrie / automate
Dépistage et/ou dosage
Techniques automatisées
Avantages Inconvénients
Chromatographie
Séparation des composants d’un mélange
Phase liquide / phase gazeuse
Dosage
Recherche (criblage/screening) et identification / bibliothèques
Avantages Inconvénients
• Spécificité, recherche • Prix d’achat
• Limite de détection basse • Lourdeur technique (extraction)
Techniques séparatives (LC) : screening
Techniques séparatives (LC) : screening
Techniques séparatives (LC) : screening
Techniques séparatives (LC) : screening
Les antidotes
Antidotes
Tableau clinique
coma profond sans réaction aux stimulations nociceptives
myosis bilatéral, ROT vifs, diarrhée importante,
râles bronchiques, hyper-encombrement entraînant des difficultés
respiratoires (++)
ECG : bradycardie sinusale (50 / min) sans troubles de conduction
TA : 80 / 60 mmHg
• Quel est le syndrome présenté par ce patient ?
– Syndrome cholinergique
• diarrhée, bradycardie, hypotension, hypersécrétion bronchique
• myosis, coma
• L'analyse du plasma par HPLC - UV - barrette de diodes met en évidence 2
molécules : Théophylline et Dipyridamole avec une identification spectrale
parfaite