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Plan
Introduction
I- Généralités
II- Les méthodes de collecte et d’analyse du sperme
III- Dilution et conservation de la semence
IV- Insémination dans les voies génitales femelles
TPE :
I- Généralités
A- Principe
L'insémination artificielle consiste à féconder une femelle avec du sperme prélevé
préalablement sur un male.
Cela suppose plusieurs étapes :
Récolte du sperme (vagin artificiel, électro-éjaculateur, massage transrectal);
Examens (spermogramme : volume, aspect, motilité, concentration, anomalies) et
préparation du sperme frais (usage d’un dilueur) ;
Conservation de la semence à basse température dans un centre d'insémination ;
Insémination dans le vagin de la femelle en chaleur à l'aide d'une seringue.
B- Avantages
Les avantages de l'insémination artificielle sont considérables :
La capacité reproductrice d'un mâle est décuplée. Cela permet de diffuser rapidement
les animaux sélectionnés.
Le contrôle de la paternité est absolu, si les femelles sont surveillées et les autres
mâles castrés.
L'insémination artificielle est possible à tout moment alors que l'accouplement est
souvent impossible, le reproducteur étant trop loin, ou fatigué par une saillie récente.
Le sperme congelé conserve ses propriétés plusieurs années. Il faut s'assurer de la
qualité du sperme lors de la récolte de l'éjaculat.
C- Limites
L'application d'un programme d'insémination artificielle se heurte à de nombreux obstacles en
régions chaudes :
Il suppose des infrastructures rurales le plus souvent absentes :
- centre d'insémination (maîtrise de l'énergie, chaine du froid);
- réseau de techniciens d'élevage pour diffuser la technique auprès des paysans ;
- sensibilisation et formation des paysans qui doivent modifier leur mode de conduite des
animaux (séparation des mâles et des femelles) ;
- moyens de communication : routes, téléphone ...
Il y a risque d'appauvrissement génétique, le nombre de reproducteurs d'un centre
d'insémination étant généralement limité.
La synchronisation des chaleurs et de l'insémination suppose une technicité élevée de
la part de l'éleveur, pour détecter les chaleurs.
C’est une technique onéreuse pour l’éleveur : sans compter les divers aménagements,
le coût d'insémination (il en faut généralement 2 pour obtenir la fécondation) est
souvent excessif pour le petit éleveur.
Elle n'est pas possible en élevage extensif, car on ne peut surveiller les femelles. La
divagation des animaux, en multipliant les risques de saillies incontrôlées, perturbe les
programmes d'insémination artificielle.
Des formes simples de gestion des reproducteurs en milieu éleveur permettent de lever les
contraintes de l'insémination artificielle.
1- Collecte à l’électro-éjaculateur
1-1- Electrostimulation de l’érection et de l’éjaculation : principe de l’électro-
éjaculation
Le principe de l’électro-éjaculation est de faire passer un courant de façon diffuse dans la
sphère génitale de manière à provoquer l’excitation des différents centres nerveux
responsables de l’érection et de l’éjaculation ; ces derniers étant situés dans la moelle épinière
lombaire et sacrée. Un générateur produit de l’électricité qui est transmise par l’intermédiaire
d’électrodes à l’animal. Les électrodes rectales sont les plus couramment utilisées aujourd’hui
L'entraînement pour la collecte au vagin artificiel doit également être réalisé au même endroit
où les animaux seront collectés ultérieurement. Dans l'espèce ovine, les mâles sont disposés
dans une salle d'attente d'une surface d'environ 1 m par mâle. Ils sont ensuite introduits
calmement, un par un ou deux par deux, dans la salle de collecte et mis en présence des brebis
boute-en-train. Une des brebis est laissée libre et l'autre est immobilisée.
Dans l'espèce caprine, du fait que les mâles sont élevés dans des boxes individuels, ils sont
mis un par un en présence de la femelle immobilisée. Il est très important d'avoir des femelles
manifestant un comportement d'œstrus au moment de la collecte. Des femelles entières
peuvent être utilisées, en œstrus naturel ou induit par traitement hormonal classique. Des
femelles castrées peuvent également être utilisées. Un traitement hormonal artificiel doit donc
être employé pour aboutir à l'obtention d'un comportement d'œstrus:
ii. Chez quelques animaux peu motivés, le comportement sexuel se limite à une tentative
d'accouplement. L'opérateur doit alors être prêt à effectuer la collecte à chaque tentative de
l'animal. Il peut aussi recourir à d'autres moyens pour améliorer la situation: détacher la
femelle et la faire passer devant le mâle, changer de femelle, encourager le mâle de la voix ou
tourner la tête de la femelle vers l'arrière. Dans ce cas, une telle sollicitation ne doit pas
excéder 5 à 10 minutes. Il est préférable de répéter les contacts avec la femelle, puisque c'est
en général dans les minutes qui suivent chaque contact que le comportement sexuel est
déclenché.
Dans l'espèce caprine, les mâles présentent généralement un comportement sexuel plus rapide
et plus spectaculaire que les béliers et sont souvent plus faciles à collecter.
Inhibition due à la présence de l'homme. Le mouton est un animal craintif et grégaire qui,
lorsqu'il est isolé de ses congénères, manifeste des réactions de crainte. Les mâles réagissant
ainsi requièrent un entraînement spécial, en particulier pour les familiariser avec le son de la
voix de l'opérateur et l'odeur de ses vêtements. Celui-ci doit éviter de porter des vêtements
aux couleurs vives (blouse blanche de laboratoire, par exemple) et préférer des couleurs
sombres (bleu ou noir). Un autre moyen intéressant, qui peut être employé avec succès dans le
cas de mâles présentant un comportement sexuel déficient en dépit de conditions d'élevage
optimales pendant la période prépubère, est de les utiliser en même temps que d'autres mâles
pour détecter l'œstrus des femelles, pendant la saison sexuelle par exemple ou lors d'un œstrus
induit. La manipulation fréquente des mâles ainsi que la présence répétée de femelles en
œstrus sont susceptibles de déclencher l'activité sexuelle.
Chez les caprins, peu d'animaux manifestent une inhibition dans leur comportement sexuel en
présence de l'homme. Lorsque cela arrive, les mêmes méthodes que chez les ovins peuvent
être employées.
Béliers «non travailleurs». De tels animaux ne manifesteront aucune libido, même dans le
cas de lutte naturelle dans un troupeau de femelles.
Inhibition due à des problèmes sanitaires. Une infection du prépuce et/ou du pénis est très
douloureuse et peut empêcher la monte. Une inflammation des articulations peut également
empêcher la saillie et toute infection générale est susceptible de diminuer la motivation
sexuelle.
Une autre technique susceptible d'être utilisée avec succès chez les jeunes mâles est de placer
la femelle boute-en-train dans le box des mâles, tandis que l'opérateur se tient prêt avec le
vagin artificiel. Cette technique de collecte dans l'environnement habituel des animaux est
efficace si elle est répétée jusqu'à ce qu'un nombre maximum de mâles deviennent actifs.
Principe
Le principe du vagin artificiel est de reproduire l’ensemble des sensations présentées par les
voies génitales femelles lors du coït (chaleur, pression, lubrification), et de recueillir
rapidement un éjaculat total et non souillé. Le matériel est constitué d’un cylindre de
caoutchouc rigide (manchon extérieur), d’une trentaine de centimètres de long et d’un
diamètre intérieur de 5 cm. Il est doublé à l’intérieur d’une capote amovible et gonflable
(manchon intérieur), également en caoutchouc. La paroi qui le constitue est donc double et
peut être remplie d’eau ou d’air à l’aide d’une valve extérieure. Lors du prélèvement, le vagin
est prolongé d’un cône en silicone (25 cm de long) à l’extrémité duquel est fixé le tube de
collecte. Ce dernier est protégé des chocs mécaniques, thermiques et de la lumière par un
manchon opaque et isolant. L’ensemble du vagin lorsqu’il est prêt à être utilisé est lui-même
isolé thermiquement. Après utilisation, l’ensemble du vagin est entièrement démonté pour être
lavé, séché et désinfecté.
Espèce ovine
Organisation de la salle de collecte. Les mâles sont conduits à la salle de collecte et attachés
au mur à l'aide d'une chaîne et d'un collier. Il doit y avoir le même nombre de points d'attache
que de mâles à utiliser. Une femelle boute-en-train est alors immobilisée dans l'appareil de
contention et une autre femelle est gardée à proximité dans 'le cas où une stimulation nouvelle
serait nécessaire pour une seconde collecte.
Une solution alternative est de collecter les mâles directement dans leurs boxes. Cette solution
n'est toutefois pas idéale dans la mesure où le lieu de collecte est alors loin du laboratoire.
Préparation des mâles. Une fois attachés, il est nécessaire de nettoyer soigneusement la partie
abdominale des béliers, devant et autour du fourreau. Le lavage de l'intérieur du fourreau avec
une solution saline (0,9 pour cent de NaCl), pour éliminer le maximum de fragments et
d'impuretés qui ont pu s'y accumuler, est recommandé.
Chaque mâle est détaché et laissé en contact avec la femelle boute-en-train. Un temps
d'attente de cinq à six minutes avant l'éjaculation accroît la quantité et la qualité de semence
mais, en pratique, elle est difficile à mettre en œuvre. Il peut être préférable de forcer le mâle
à effectuer des fausses montes en lui permettant de monter sur la femelle et en le forçant à
descendre avant l'éjaculation.
Collecte de la semence. L'opérateur, un genou à terre à côté du mâle, dévie légèrement avec la
main le pénis du bélier en le manipulant au niveau du fourreau (figure 41). Simultanément,
avec l'autre main, il avance le vagin artificiel (température 42-45°C) afin d'y faire entrer le
pénis. L'éjaculation se produit alors immédiatement. Il est nécessaire de prendre garde à bien
placer le vagin artificiel dans le prolongement du pénis afin que celui-ci pénètre
complètement dans le vagin artificiel. Immédiatement après l'éjaculation, le mâle redescend et
l'opérateur donne deux ou trois mouvements énergiques au vagin artificiel afin de faire
descendre l'éjaculat à l'extrémité du tube de collecte gradué. Il est particulièrement important
que la semence reste le moins longtemps possible en contact avec le caoutchouc du cône.
Afin de collecter immédiatement un deuxième éjaculat du même mâle dans le même tube de
collecte, il est nécessaire de susciter un réflexe conditionné. Avec des mâles entraînés,
pendant la saison sexuelle, deux éjaculats successifs peuvent être obtenus à un intervalle de
une à deux minutes. Ce délai peut s'accroître chez des mâles non entraînés, en dehors de la
saison sexuelle. Si le second éjaculat n'est pas obtenu au bout de deux à trois minutes, il est
préférable de traiter le premier éjaculat. Le mâle sera alors rattaché et un second éjaculat
pourra être collecté plus tard dans un autre vagin artificiel.
Espèce caprine
L'organisation de la collecte de semence est assez différente pour les boucs, parce qu'ils sont
conduits en cases individuelles, mais également parce que la semence non diluée apparaît plus
fragile que dans l'espèce ovine.
Chaque bouc est conduit directement de son box jusqu'à la salle de collecte. L'opérateur
s'agenouille à côté du mâle et effectue les mêmes manipulations que pour le bélier. Les
fausses montes ne sont pas nécessaires et aucun effet positif du temps d'attente avant la
collecte n'a été démontré. Les boucs peuvent, par conséquent, être collectés dès qu'ils entrent
dans la salle de collecte. A cause de l'effet néfaste du plasma séminal, dans cette espèce, sur la
survie in vitro des spermatozoïdes, il n'est pas recommandé d'attendre pour collecter un
second éjaculat dans le même vagin artificiel. Immédiatement après la collecte, les mêmes
Espèce bovine
Avant chaque utilisation, les vagins sont maintenus dans une étuve à une température de
45°C. L’eau présente dans la paroi du vagin permet de maintenir une certaine pression et une
température du vagin d’environ 42°C lors de la collecte. Si la température de l’eau est trop
élevée, l’organe copulateur peut être lésé et le taureau peut refuser la collecte. Les vagins sont
sortis de l’étuve au dernier moment, lorsque le préleveur estime que le taureau est
suffisamment préparé. La capote interne du vagin artificiel est plus ou moins gonflée en
fonction des habitudes du taureau. L’intérieur du vagin est lubrifié avec de la vaseline ou un
gel gynécologique.
Le taurellier laisse alors le taureau monter sur le boute en train. Le préleveur s’accole au
taureau, il dévie son pénis en érection dans le vagin artificiel en le saisissant à travers le
fourreau. Ce simple contact suffit en général à déclencher le saut et l’éjaculation qui ne durent
que quelques secondes. L’opérateur retourne ensuite le vagin artificiel et le sperme s’écoule
dans le tube collecteur.
-Qualité de la semence : La collecte au vagin artificiel donne un éjaculat naturel, induit par
une libido nécessaire et suffisante, et produit par un comportement physiologiquement proche
du coït. C’est pourquoi elle permet d’obtenir le meilleur sperme possible à un moment donné.
Les limites de la collecte au vagin artificiel sont les suivantes : -La principale limite est
l’incapacité à collecter les taureaux qui refusent de donner le coup de rein concomitant de
l’éjaculation et nécessaire à la collecte au vagin artificiel : certains taureaux peuvent se
montrer récalcitrants à la collecte au vagin artificiel pour des raisons variables : pathologies
de l’appareil locomoteur, stress provoqué par la présence humaine, manque de docilité, faible
libido. Les taureaux des centres de production de semence sont entraînés et habitués à être
collectés au vagin artificiel. Les taureaux en ferme ne sont pas habitués à la monte en main.
C’est pourquoi la collecte au vagin artificiel en ferme ne peut se faire que sur des taureaux
suffisamment dociles. Elle nécessite également la présence de vaches en chaleur au moment
de la collecte, ce qui entraîne la contention et la manipulation d’animaux supplémentaires.
Une alternative à la méthode de collecte classique au vagin artificiel est l’utilisation d’un
vagin artificiel interne. Le dispositif est constitué d’un cylindre de caoutchouc inséré et fixé
Volume de l'éjaculat
La mesure du volume de l'éjaculat s'effectue par lecture directe à l'aide des graduations du
tube de collecte. La lecture se fait sans tenir compte de la partie mousseuse de l'éjaculat. Le
volume moyen de l'éjaculat est d'environ 1 à 1,5 ml dans les deux espèces mais varie d'un
éjaculat à l'autre.
Concentration de l'éjaculat
L'appréciation visuelle directe de la concentration spermatique est une technique utilisée par
plusieurs centres d'IA. Cette pratique n'est toutefois pas recommandée en raison de son assez
grande imprécision due à l'appréciation subjective et parce que d'autres techniques précises et
d'emploi facile peuvent être utilisées.
La plupart des hématimètres sont composés de deux grilles (A et B). Chacune est divisée en
16 grands carreaux, eux-mêmes divisés en 16 petits carreaux d'une surface de 1/400 mm2
(1/20 x 1/20 mm). La distance entre la lame et la lamelle étant constante (1/10 mm), le
volume est de 1/4 000 mm3 pour un petit carreau. En comptant 10 grands carreaux par grille,
le volume exploré est de 4/100 mm3 (16x10 x 1/4 000). Si la dilution initiale est de 0,01 ml de
semence pure pour 4 ml de sérum physiologique formolé, soit 1/400, la concentration réelle
de l'éjaculat est la suivante:
Les différentes étapes à suivre pour un comptage à l'hématimètre sont les suivantes:
3. Avec une pipette Pasteur, rincée au préalable avec la solution contenant les spermatozoïdes,
déposer une petite goutte de solution sans bulle d'air, en bordure de la lamelle. La gouttelette,
par capillarité, se répartit alors entre lame et lamelle.
4. Laisser reposer quelques minutes afin que les spermatozoïdes se déposent sur le fond de la
lame.
FIGURE 43: Hématimètre pour compter les spermatozoïdes: (a)matériel (b) mise en
place de la lamelle (c) dépôt d'une goutte de semence diluée
6. Compter au moins 10 grands carreaux par grille et trois à quatre grilles par éjaculat. Pour le
comptage des spermatozoïdes, les règles suivantes peuvent être adoptées (figure 44): les
spermatozoïdes nos 1,2, 3, 8, et 9 sont comptés dans le carreau; les spermatozoïdes nos 4 et 6
(«entrants») sont comptés, leur tête touche ou croise une ligne extérieure du carreau; les
spermatozoïdes nos 5 et 7 («sortants») ne sont pas comptés, parce que leur tête est en dehors
des lignes extérieures du carreau. Si un comptage diffère de la moyenne par plus de 10 pour
cent, il est nécessaire de recommencer le comptage. Ne pas omettre de faire varier la mise au
point à chaque lecture pour repérer les spermatozoïdes éventuellement restés en suspension ou
collés sous la lamelle.
L'utilisation d'un spectrophotomètre est la technique la plus efficace car elle allie rapidité et
précision. Le principe général est de mesurer la densité optique (à une longueur d'ondes de
550 manomètres) de la solution saline formolée précédente, contenant les spermatozoïdes, et
de la comparer à un blanc (ne contenant pas de spermatozoïdes). Avant d'utiliser cette
technique dans des conditions de routine, il est nécessaire d'obtenir une courbe standard en
utilisant 20 à 50 échantillons de concentrations différentes et connues en spermatozoïdes,
déterminées au préalable à l'aide de l'hématimètre. La corrélation et la pente de la régression
linéaire sont calculées entre la densité optique de l'échantillon (X) et sa concentration en
spermatozoïdes (Y). Le coefficient de corrélation doit être supérieur à 0,9 et la pente proche
de 1. Alors, un diagramme, ou la même formule de calcul pourront être utilisés dans les
conditions de routine. Un exemple est donné à la figure 45. Chaque année une vérification
(comparant les comptages à l'hématimètre et la densité optique) doit être faite pour prévenir
toute dérive de l'instrument de mesure.
Motilité massale
C'est une mesure rapide et facile qui nécessite un examen microscopique de la semence, dès
que celle-ci est collectée. Une goutte de sperme pur est déposée sur une lame et placée sur la
platine chauffante du microscope (37-38°C) sous un grossissement de 80. L'observation doit
être faite très rapidement car la motilité massale du sperme pur, à cette température, diminue
rapidement au bout de 15 à 20 secondes.
La mesure est faite en utilisant une échelle qui va de 0 (aucun mouvement) à cinq
(mouvements forts), ainsi que cela est défini au tableau 10. Un entraînement est nécessaire
avant d'aboutir à une mesure fiable de routine.
Cette technique est suffisamment efficace pour détecter les éjaculats où les spermatozoïdes
sont morts ou sont très peu mobiles; elle est toutefois trop imprécise pour différencier les
éjaculats avec différents pourcentages de spermatozoïdes mobiles ou différentes motilités
individuelles. Ce test peut être utilisé pour des mâles non préalablement sélectionnés.
Cette mesure est réalisée en déposant une goutte de semence diluée entre la lame et la lamelle
et en l'examinant au microscope. Le grossissement est d'environ 200 et la platine chauffante
est à 37-38°C. La dilution de la semence pour une observation correcte doit être comprise
entre 60 et 200 x 106 spermatozoïdes/ml. L'observateur décide, après l'examen successif de
cinq champs d'une même préparation, d'une estimation visuelle du pourcentage de
spermatozoïdes mobiles. Pour un observateur entraîné, cette mesure est assez répétable. Pour
l'apprentissage et l'entraînement régulier, il est nécessaire de comparer cette estimation
visuelle du pourcentage de spermatozoïdes mobiles avec le pourcentage exact de
spermatozoïdes vivants donné par le test de coloration différentielle éosine/ nigrosine. Pour un
opérateur entraîné, la corrélation entre ces deux déterminations est généralement élevée
(>0,90).
La mesure est réalisée en utilisant une échelle allant de 0 (aucun mouvement des
spermatozoïdes) à 5 (spermatozoïdes «fléchants» avec un mouvement rectiligne). Cette
estimation doit tenir compte de la vitesse de déplacement des spermatozoïdes, de la rectitude
de celui-ci et de ses mouvements latéraux, comme il est indiqué au tableau 11. Un
entraînement est également nécessaire mais, pour le moment, aucune méthode objective ne
permet d'apporter des corrections. L'entraînement peut se faire en observant, dans différents
échantillons, la diminution de la motilité au cours de tests de thermorésistance.
Les deux tests précédents sont suffisamment précis pour juger ou non si les éjaculats doivent
être écartés sur la base de faibles pourcentages de spermatozoïdes mobiles ou de faible
motilité. Ils sont généralement utilisés pour apprécier la qualité de la semence après
congélation et dégel. Toutefois, même s'ils sont liés à la fertilité de la semence, ils sont
incapables de la prédire avec précision; d'autres tests sont donc nécessaires.
Ce test, qui utilise un colorant éosine/nigrosine, est efficace pour déterminer le pourcentage
exact de spermatozoïdes morts et celui de spermatozoïdes anormaux. Ainsi que nous l'avons
Chez le bélier, cette période de collecte fréquente de semence peut coïncider avec la
fréquence maximale d'anomalies spermatiques (printemps pour les races saisonnées). Pour
une bonne connaissance de la qualité de la semence, il est utile de déterminer le pourcentage
de spermatozoïdes anormaux dans des échantillons de semence à deux semaines d'intervalle.
La semence des reproducteurs potentiels ne doit pas contenir plus de 20 à 30 pour cent de
spermatozoïdes morts (colorés) et pas plus de 15 à 20 pour cent de spermatozoïdes anormaux,
dans le premier éjaculat d'une série. Ces valeurs diminuent généralement avec le nombre de
collectes:
Utiliser une lame correctement nettoyée et séchée sur une platine chauffante à +30°C.
Sur la partie gauche de la lame, déposer trois gouttes de 10 µ1 de colorant.
Ajouter une goutte de semence diluée (dilution 1 volume semence + 4 volumes
dilueur; voir ci-après pour la composition des dilueurs) et mélanger avec le colorant
pendant 10 secondes.
Laisser reposer le mélange pendant 50 secondes.
Etaler alors le mélange colorant + semence à l'aide d'une lamelle en un film aussi fin et
régulier que possible (figure 46).
Identifier la lame avec le numéro du mâle et de l'éjaculat.
Conserver la préparation à sec dans une enceinte sèche (étuve à 30°C) ou dans une
boîte à lame en plastique fermée et étanche, elle-même placée dans un sac en plastique
scellé. Dans ces conditions, la prépa ration peut être conservée durant plusieurs mois
sans altération.
Méthode de comptage des différentes classes de spermatozoïdes. Placer la lame sur la platine
chauffante du microscope (37-38°C pour éviter l'hydratation) et examiner, à la lumière
directe, différents champs de la même préparation, jusqu'à un total d'au moins 150
FIGURE 46 : Préparation des frottis de semence colorés: (a)mélange des gouttes (b)
étalement du mélange (début) (c)étalement du mélange (fin)
Les spermatozoïdes anormaux qui peuvent être répartis en différentes classes (figure
47):
Le calcul de ces différents pourcentages permet de classer les animaux et de décider lesquels
seront utilisés pour l'1A. Un examen régulier de la semence de chaque mâle permet la
détection d'anomalies inattendues ou de découvrir qu'un reproducteur a subi des dommages
spermatiques. En effet, les spermatozoïdes subissent très rapidement des altérations en cas
d'infections même très localisées.
Tests de thermorésistance
Les spermatozoïdes ont besoin de plusieurs heures après l'éjaculation ou après l'IA pour
atteindre le lieu de fécondation chez la femelle. Leur pouvoir fécondant est, par conséquent,
Pour l'IA avec la semence congelée chez la brebis, celle-ci peut être rediluée dans une
solution hypotonique (250 milliosmoles) de tri-citrate de sodium à pH 8,5 (pH proche de celui
du mucus utérin) et laissée à incuber à 37-38°C pendant trois heures. Les observations sont
alors faites aux temps 0 et +3 heures.
Dans l'espèce caprine, chez laquelle la semence congelée est généralement utilisée, le test
d'incubation est réalisé sur une partie de l'éjaculat après dégel. Les résultats peuvent être
utilisés pour détecter les éjaculats n'ayant pas supporté correctement la congélation. Après
dégel, la semence est rediluée dans le milieu utilisé pour la congélation (contenant 7 pour cent
de glycérol) et l'incubation réalisée à +37°C pendant deux heures.
Beaucoup d'autres tests différents pour apprécier la qualité de la semence ont été décrits dans
la littérature; intégrité de l'acrosome, test GOT (glutamic oxaloacétic transaminase), aptitude
des spermatozoïdes à se déplacer dans différents milieux y compris le mucus cervical. Des
appareils très sophistiqués de mesure de la motilité de la semence ou du pourcentage de
spermatozoïdes vivants, ou encore de paramètres composites de ces, caractéristiques, ont été
décrits dans la littérature. Toutefois, aucun de ces tests n'est utilisé en routine dans une
application commerciale et nous n'en ferons donc pas état ici.
A- DILUTION DU SPERME
1- Chez les ruminants
Chez les ruminants, l’étape préliminaire visant à séparer la fraction spermatique proprement
dite de la fraction constituée des sécrétions des glandes annexes, n’est pas indispensable étant
donné que la semence est constituée pour l’essentiel des sécrétions testiculaires. Le
conditionnement du sperme requiert quelques précautions telles que l’utilisation de récipients
stériles, de produits chimiquement purs, d’eau distillée, l’absence de chocs thermiques et la
mise du sperme à l’abri de l’air et de la lumière.
1-1- Les milieux de dilution
La dilution du sperme a pour but d’accroître le volume total de la masse spermatique,
d’assurer un milieu favorable à la survie des spermatozoïdes in vitro et de réaliser à partir
d’un seul éjaculat l’insémination d’un grand nombre de femelles.
1-1-1- Qualités des milieux de dilution
Les milieux de dilution doivent répondre à un certain nombre de conditions : Leur pression
osmotique doit être isotonique avec le sperme pour l’espèce en cause et être capable de la
maintenir pendant la durée de stockage. Ils doivent renfermer des substances colloïdales
(jaune d’œuf, lipoprotéines, lécithines) susceptibles de protéger les spermatozoïdes. Les
substances tampons permettent de maintenir un pH favorable aux spermatozoïdes (6.2 à 6.8).
Leur présence est plus importante pour le sperme de taureau et de bélier que celui d’étalon et
de verrat étant donné la concentration élevée en spermatozoïdes et donc la glycogénolyse
élevée du sperme de ces deux espèces qui est responsable d’une diminution rapide du pH. Les
substances nutritives sont sensées favoriser le métabolisme, la vitalité et la longévité des
spermatozoïdes. Le milieu de dilution doit être dépourvu d’agents infectieux car ils sont
préjudiciables à la survie des spermatozoïdes, à la fertilisation et au développement de
l’embryon. Ce faisant, les spermatozoïdes se trouveront dans les meilleures conditions pour
remplir leurs 4 fonctions préalables à la fécondation : a. activité métabolique productrice
d’énergie, b. mobilité pour progresser dans les voies génitales femelles, c. enzymes de
protection sur l’acrosome pour en faciliter la pénétration dans l’ovocyte, d. présence de
protéines sur la membrane plasmatique pour assurer leur survie optimale dans le tractus
génital femelle et leur fixation sur la pellucide de l’ovocyte.
Chez la poule, le sperme frais se conserve peu de temps à température ordinaire ou à 10-
15°C : 30-45 min pur après la récolte. Il faut donc le diluer très vite si on ne l’utilise pas très
rapidement. Les taux de dilution sont par exemple : 2/3 de sperme, 1/3 de dilueur ou ½
sperme et ½ dilueur (cas du dindon) (Morin, 1976). Le sperme est récolté dans une bouteille
thermos maintenue à 10-15°C (Hafez, 1987). Le temps de conservation peut être un peu
augmenté en diluant et en refroidissant le sperme, souvent entre 2 et 10-15°C (Blesbois,
Seigneurin, 1997). Chez les volailles, le sperme non dilué donne de meilleurs résultats que le
sperme dilué. Exemples de dilueurs :
- le lait entier pasteurisé préconisé par l’Université de Massachussets,
B- CONSERVATION DU SPERME
A- LA DECONGELATION
Le réchauffement du sperme de taureau doit être aussi rapide que possible. Classiquement, la
paillette sera tout d’abord secouée pour en faire tomber le reste d’azote liquide puis plongée et
agitée dans de l’eau à 34-37°C (décongélation in vitro). La décongélation s’observe au bout
d’une trentaine de secondes. Pendant ce temps, il est conseillé de frotter le pistolet
d’insémination pour le réchauffer. Cependant, si la température ambiante est inférieure à
20°C, il est préférable de maintenir la paillette dans l’eau de réchauffement jusqu'à son
utilisation pour éviter tout choc thermique au sperme. L’intervalle décongélation-insémination
peut être prolongé jusque 60 minutes, si la paillette peut être maintenue à une température de
35°C. Certains auteurs ont préconisé la décongélation dite in vivo c’est à dire dans le col
utérin lors de l’insémination. Il semble bien en fait qu’en raison des 60 secondes en moyenne
qui s’écoulent entre la charge de la paillette et l’insémination proprement dite, la
décongélation s’opère en fait à la température du pistolet. En l’absence d’eau tiède, on peut
également décongeler la paillette à la bouche. Une fois décongelée secouée et essuyée
(l’exposition du sperme à une goutte d’eau peut induire des lésions cellulaires irréversibles),
la paillette est introduite dans le pistolet d’insémination par son extrémité comportant le
double bouchon (rôle de piston). L’autre extrémité sera coupée perpendiculairement pour
assurer un maximum d’étanchéité avec le bouchon de la gaine d’insémination. Idéalement,
l’insémination de l’animal doit être réalisée dans les 15 minutes suivant la sortie de la paillette
de l’azote liquide. Le pistolet et la gaine d’insémination seront éventuellement recouverts
d’une gaine protectrice en plastique qui sera perforée lors de l’introduction du pistolet dans le
col utérin.
1- Espèce bovine
Le matériel se compose d’un pistolet d’insémination d’une longueur de 40 à 45 cm et d’un
diamètre de 5 à 6mm comportant un corps externe et un mandrin interne. Il se complète d’une
gaine en matière plastique externe fixée au pistolet d’insémination au moyen d’une petite
rondelle.
Deux méthodes d’insémination peuvent être utilisées chez les bovins.
La première ou voie vaginale repose sur l’emploi d’un spéculum et d’une source
lumineuse permettant le dépôt du sperme dans la partie postérieure du canal cervical.
Elle est pratiquement abandonnée voire réservée à des cas individuels.
Le transfert d'embryons est utilisé en pratique dans les élevages depuis le début des années 80.
Cette technologie a pu voir le jour grâce aux connaissances accumulées sur la physiologie de
la reproduction des mammifères domestiques, notamment à partir des progrès décisifs obtenus
avec le contrôle hormonal de la croissance folliculaire et celui du moment de l'ovulation. Le
transfert d'embryons, qui s'est d'abord développé par transposition des méthodes chirurgicales
proposées par la recherche vétérinaire, n'est véritablement devenu une pratique d'élevage
qu'avec la mise au point d'une méthode de transplantation adaptée de l'insémination
artificielle, consistant à déposer l'embryon au-delà du col de l'utérus, par voie vaginale. Le
nombre de transplantations d'embryons connaît ces dernières années une progression régulière
en Europe et en France mais ce nombre reste très faible par rapport à celui des inséminations
artificielles. En 1998, à l'échelle mondiale, 440 000 transplantations d'embryons ont été
enregistrées pour les bovins, 17 000 pour les moutons, 1 200 pour les chèvres et 2 500 pour
les chevaux. Quatre-vingt pour cent environ des taureaux utilisés pour l'insémination
artificielle sont obtenus grâce à la transplantation d'embryons. Toutefois, ce n'est pas tant le
nombre de transplantations effectuées qui donne aujourd'hui son importance que la place
qu'elle occupe désormais dans la filière de la sélection bovine: près de 95 % des taureaux
laitiers actuellement mis en testage sont en effet issus d'embryons transplantés (le plus
souvent congelés). Ce chiffre illustre bien l'impact de cette biotechnologie dans la conduite
des programmes de sélection.
La transplantation d'embryons est maintenant étroitement associée à la congélation, le plus
souvent au stade blastocyste, par des méthodes compatibles avec une décongélation réalisée
juste avant la transplantation. La congélation a permis une réduction du coût des interventions
puisque le nombre de femelles receveuses qu'il faut préparer peut être ajusté au nombre
d'embryons collectés. Elle a ouvert la voie aux échanges d'embryons entre élevages (de tous
pays) et commence à être utilisée en complément du maintien d'animaux vivants pour
conserver la diversité génétique des races domestiques.
Le typage génétique des embryons avant leur transplantation peut également être réalisé en
prélevant par micromanipulation 1 à 4 cellules sur des embryons au stade morula ou jeune
blastocyste (J6 et J7). Le diagnostic du sexe peut être posé pour 95 % des embryons biopsiés
et son exactitude est voisine de 100 %. Cependant, malgré l'engouement qu'a suscité en
France le diagnostic de sexe appliqué ces dernières années à plus de 3 000 embryons bovins,
son intérêt économique reste très marginal.
A- La superovulation
La méthode dite MOET (Multiple Ovulation and Embryo Transfer) implique le traitement
des animaux avec des hormones gonadotrophiques (PMSG, FSH). Ces traitements de
superovulation ont ainsi permis d’augmenter de 1 à 10 le nombre d’ovules libérés par cycle.
Répétable en moyenne cinq fois par an et par vache, cette procédure n’est cependant pas
2- Méthodologie
2.1- Méthode chirurgicale
1.3- L’implantation
Le trophoblaste différencié vers le 5ème - 6 ème jour de gestation est un tissu dont la
croissance est très rapide. Constitué de l’endoderme et du trophectoderme, il forme le chorion
et est à l’origine des cotylédons. Il débute à ce moment sa phase d’élongation jusqu’à
atteindre une longueur de 2.5 cm en moyenne au 16ème jour de gestation. D’importantes
D- Le transfert d’embryons
1- Synchronisation de la donneuse et des receveuses
Une synchronisation aussi parfaite que possible entre l’âge de l’embryon et donc la donneuse
et l’état physiologique de l’utérus de la receveuse constitue l’élément essentiel de la réussite
du transfert d’un embryon. Une étude menée en 1994 a précisé les pourcentages de gestation
observées après transfert de 2478 embryons sur des receveuses qui étaient venues en chaleurs
respectivement 48 h, 24 h avant la donneuse, en même temps et 24h et 48 h après la donneuse.
Les pourcentages de gestation ont été respectivement de 24, 52, 58, 50 et 44 %. Un écart de
24 heures maximum entre le jour des chaleurs de la donneuse et de la receveuse sera donc
accepté. Il est vrai qu’in vitro le développement des blastocystes peut être retardé. Il est connu
cependant que ceux qui atteignent le stade blastocytaire au 7ème jour de développement sont
de meilleure qualité que les autres. Aussi n’est-il pas recommandé d’adopter une stratégie
différente de synchronisation et donc de transfert des embryons obtenus in vivo et in vitro.
Les traitements hormonaux de synchronisation de la donneuse et des receveuses sont de
nature diverse. Ils peuvent être utilisés seuls ou en association. Leur employabilité dépend
d'une part du degré de synchronisation qu'ils permettent et d'autre part de la possibilité qu'ils
offrent de ne pas nécessairement détecter l'oestrus. On insistera néanmoins sur le fait qu'une
détection de qualité autorise un transfert au meilleur moment. Par ailleurs, le résultat du
transfert va également dépendre du degré d'exactitude du corps jaune éventuellement présent
Cours Biotechnologies de la Reproduction, Niveau 5 PAA, Dr TADONDJOU Page 47
au moment du transfert. Ce degré d'exactitude tiendra compte du fait qu'en moyenne 25 à 35
% des receveuses sont éliminées. Les traitements potentiels ont fait l’objet d’une description
détaillée dans le chapitre relatif à l’anoestrus. Nous nous limiterons ici à rappeler des essais
plus spécifiques réalisés dans le cadre du transfert d'embryons.
Injection unique au 2ème jour du traitement de superovulation de la donneuse (4ème injection
de FSH/LH) d’une prostaglandine F2alpha naturelle ou de synthèse en IM après avoir
confirmé manuellement ou par échographie la présence d’un corps jaune de diamètre
supérieur à 2 cm. double injection d’une prostaglandine F2alpha naturelle ou de synthèse à 11
(génisses) ou 14 jours (vaches) d’intervalle, la deuxième injection ayant lieu au 2ème jour du
traitement de superovulation de la donneuse (4ème injection de FSH/LH) : ce traitement offre
l’avantage d’assurer un plus grand degré de synchronisation des receveuses. retrait au 2ème
jour du traitement de superovulation de la donneuse (4ème injection de FSH/LH) d’un
implant de norgestomet ou d’une spirale de progestérone après respectivement 9 et 12 jours
de mise en place retrait au 2ème jour du traitement de superovulation de la donneuse (4ème
injection de FSH/LH) d’un implant de norgestomet ou d’une spirale de progestérone et
injection simultanée d’une prostaglandine F2alpha naturelle ou de synthèse après
respectivement 7 et 9 jours de mise en place Le protocole Ovsynch : On a comparé les
pourcentages de gestation obtenus après transfert d'embryons congelés sur des vaches
synchronisées au moyen de PGF2alpha ou du protocole Ovsynch. Le transfert était réalisé 7
jours après la détection de l'oestrus ou la seconde injection de GnRH pour autant qu'un corps
jaune de diamètre supérieur à 10 mm ait été détecté par palpation manuelle ou par
échographie. Cette comparaison démontra un effet favorable du protocole Ovsynch (39,1 % et
31,3 % de gestation sur respectivement 266 et 310 receveuses). D'autres études sont venues
confirmer la possibilité de réaliser un transfert d'embryons sur des vaches ou génisses sans
qu'au préalable elles aient été vues en chaleurs. Ainsi un taux de gestation de 59,9 % a été
obtenu après synchronisation de 1637 receveuses au moyen d'un protocole de type Ovsynch
joint à la mise en place pendant 7 jours d'un implant ou d'un CIDR.
3- La décongélation
Il en existe de deux types qualifiés de décongélation lente et de décongélation rapide. Dans
l’un et l’autre cas l’objectif est de soustraire l’embryon à l’action de l’agent cryoprotecteur
utilisé pour la congélation et de le réhydrater. Dans la décongélation lente (or multistep
thawing) le contenu de la paillette est passé dans trois bains (5 minutes par bain) renfermant
des concentrations décroissantes de glycérol (6.6 %, 3.3 % et 0 %) et constantes de sucrose
(0.3 M), le quatrième bain ne renfermant que du PBS et assure la réhydratation de l’embryon.
Cette méthode requiert du temps (1 à 2 heures) et un minimum d’équipement de laboratoire.
Elle peut requérir également un microscope pour observer la qualité de l’embryon décongelé.
Dans la décongélation rapide (or one-step thawing) la paillette est décongelée à la température
ambiante (20°C). Cette décongélation rapide implique cependant l’utilisation lors du montage
de la paillette et donc de sa congélation l’utilisation de sucrose. Pour ce faire, l’embryon est
équilibré pendant une vingtaine de minutes dans une solution de glycérol 1.36 M et de sucrose
0.25 M. Lors du montage de la paillette, on aspire successivement le sucrose 0.5M (4 cm),
une bulle d’air, le mélange glycérol 1.36M et sucrose 0.25M renfermant l’embryon (1 cm),
une bulle d’air et le sucrose 0.5M (6cm). La décongélation de la paillette assure le mélange
des solutions et donc soustrait l’embryon au glycérol, la réhydratation de l’embryon étant
assuré lors de sa mise en place dans l’utérus. Cette méthode offre de réels avantages sur le
terrain puisqu’elle dispense le praticien d’avoir du matériel de laboratoire, le transfert
ressemblant dans ce cas à une insémination classique.
Tandis que le nombre d'embryons pouvant être obtenu d'une vache sur une année, en utilisant
la MOET, est en moyenne limité à une vingtaine au plus, la mise au point du PO associé à la
MIV et à la FIV a permis de multiplier ce nombre au moins par 5. De plus, le PO peut être
appliqué aux animaux gravides ou pré-pubères. L'impact de ces méthodologies sur la réponse
génétique passe par les mêmes voies que la MOET, c’est-à-dire l'accroissement de l'intensité
de la sélection des femelles et l’augmentation de la précision de sélection des mâles et des
femelles. Le premier veau né après maturation in vitro (MIV), fécondation in vitro (FIV) et
transfert non chirurgical de l’embryon a été obtenu en 1981. C’est cependant au cours des
années suivantes que se développe la fécondation in vitro d’ovocytes prélevés sur des ovaires
Cours Biotechnologies de la Reproduction, Niveau 5 PAA, Dr TADONDJOU Page 51
obtenus après abattage des animaux, les ovocytes étant récupérés soit par aspiration du liquide
folliculaire, par section de l’ovaire en tranches ou par dissection.
C- Méthodologie de la FIV
Sélection des spermatozoïdes mobiles
La première étape consiste après décongélation d’une paillette (1 minute à 35°C) à séparer les
spermatozoïdes du plasma séminal (et du milieu de congélation) en les lavant à deux ou trois
reprises par centrifugation dans un tampon ou un milieu de culture. Etant donné la présence
de glycérol, il n’est pas possible d’évaluer la viabilité des spermatozoïdes au moyen d’une
coloration vitale après leur décongélation. Le lavage est dans l’espèce bovine souvent
remplacée par la sélection des spermatozoïdes mobiles par centrifugation sur un gradient de
percoll (milieu PBS concentré dix fois et percoll) ou plus souvent par swim-up (nage
ascendante). Dans le premier cas, les spermatozoïdes sont déposés sur une double solution de
concentration différente de percoll puis centrifugés pendant 15 minutes à 500 G ; Ce faisant
les spermatozoïdes vivants se retrouvent au fond du tube et les morts à l’interface des deux
solutions. Dans le second cas, on dépose un milieu tampon (TALP calcium free
Tyrode/albumine/sodium lactate/sodium pyruvate) ou de culture sur un culot de
spermatozoïdes et après incubation (1 heure à 39°C) on récupère la phase supérieure
renfermant les spermatozoïdes mobiles, les spermatozoïdes morts demeurant dans le fond. Le
culot des spermatozoïdes vivants est remis en suspension dans du milieu pour le débarrasser
le plus complètement possible de son milieu de congélation (glycérol). Le culot des
spermatozoïdes est Production d’embryons in vitro \18 récupéré (100 microlitres) par
centrifugation. Leur concentration est ensuite déterminée et ajustée de manière à avoir une
concentration égale à 2.000.000 de spermatozoïdes par ml. Ainsi préparé et conservé à 25°C,
le sperme peut encore être utilisé au bout de 4 à 8 heures. Ces manipulations seront réalisées
dans une hotte à flux laminaire.
Induction de la capacitation
Bien que diverses méthodes aient été employées pour induire artificiellement la capacitation,
il semble bien que la méthode utilisant l’héparine soit la plus appropriée pour le sperme bovin
(milieu tampon ou de culture renfermant 10 à 20 mcg/ml d’héparine). Le sperme y est ajouté
de manière à avoir une concentration de 2.000.000 spermatozoïdes par ml. Le recours à
l’héparine ne semble pas pouvoir être appliquée dans les espèces ovine, caprine et porcine.
Dans l’espèce équine, il semble que le recours à un agent ionophore (A23187) doive être
préféré.
Induction et entretien de la mobilité
Une première sélection des spermatozoïdes mobiles a déjà été opérée par le swim-up.
Diverses substances sont connues pour augmenter la mobilité du sperme. La caféine comme
la théophylline agissent en inhibant la phosphodiestérase, ce qui contribue à augmenter
l’AMPc intracellulaire. L’addition d’un mélange penicillamine, hypotaurine et épinephrine
A- Transfert nucléaire
Les recherches sur le clonage par transfert de noyau participent à l'émergence d'une nouvelle
méthode de reproduction des animaux de rente. Celle-ci élargit la panoplie des
biotechnologies de la reproduction mises en œuvre depuis le milieu du siècle dernier dans les
élevages, d'abord avec l'insémination artificielle chez l'espèce bovine, puis avec la maîtrise
des cycles ovariens, la transplantation embryonnaire et la production d'embryons in vitro.
Le clonage animal permet de reconstituer des embryons à partir de cellules différenciées
issues d'un animal adulte. Les embryons ainsi reconstitués peuvent ensuite être transplantés
dans des femelles receveuses pour assurer le développement à terme et obtenir la naissance
d'un ou plusieurs individus qui portent le même génome nucléaire que le donneur de cellules.
La méthode utilisée chez la plupart des espèces est la fusion de la cellule donneuse de noyau
avec un ovocyte maturé et préalablement énucléé par micromanipulation. La cellule peut
provenir de différents tissus d'un animal adulte (fibroblaste de la peau, cellule du cumulus
ovarien...). Les ovocytes utilisés lors des séries de reconstitutions d'embryons proviennent de
ponctions ovariennes de femelles dites «donneuses d'ovocytes», ce qui implique que les
clones obtenus auront généralement un génome mitochondrial différent, et que seuls leurs
gènes nucléaires seront identiques. L'efficacité globale du clonage est très variable mais reste
en général faible, moins de 5%des embryons transférés aboutissant à un jeune viable dans
toutes les espèces. L'impact de cette technologie sur l'élevage est donc encore très modeste en
comparaison des autres biotechnologies de la reproduction. Cependant, parallèlement aux
progrès techniques constants dans les différentes étapes du clonage, les recherches sur le
Principe
Les ovocytes receveurs sont énucléés après leur maturation jusqu’au stade métaphase II. Les
cellules de l’animal donneur sont généralement issues d’un prélèvement de tissu mis en
culture pour en dériver des cellules qui peuvent être multipliées et conservées dans l’azote
liquide avant leur utilisation pour le clonage. Au moment du clonage, chaque cellule donneuse
est insérée sous la zone pellucide d’un ovocyte énucléé, et accolée au cytoplasme. Une
décharge électrique permet de fusionner la cellule entière avec le cytoplasme, un embryon est
ainsi reconstitué avec le noyau somatique, puis activé pour commencer son développement in
vitro. Après une période de culture in vitro, l’embryon est transplanté, généralement au stade
blastocyste, dans une mère porteuse synchronisée pour recevoir des embryons de ce stade. Les
clones sont souvent délivrés au terme par césarienne.
Cette voie permet d’agir sur la réponse génétique par différentes approches dont l'intensité et
la précision de la sélection, et l’intervalle entre générations. Initialement, les noyaux
totipotents étaient obtenus à partir de blastomères. Malgré l'emploi potentiel de blastocytes de
première génération et de générations ultérieures comme donneurs de noyaux, la taille des
clones est restée très limitée. La production récente de cellules souches embryonnaires
totipotentes (de type “ES”) chez des ovins, qui sera vraisemblablement suivie de
développements similaires dans d’autres espèces, pourrait conduire à un accroissement
considérable de l'efficacité du clonage des embryons.
B- Transgénèse
La transgenèse consiste à ajouter un gène étranger au génome d’un organisme vivant ou au
contraire à remplacer très précisément un gène endogène par un autre gène. Cette dernière
opération, qui implique la mise en œuvre d’un processus de recombinaison homologue, peut
conduire en pratique à l’inactivation ou à la mutation d’un gène chez l’animal. Elle permet
tout aussi bien de remplacer un gène donné par un tout autre gène. Dans tous les cas, le succès
de ces opérations est très intimement lié aux techniques de la reproduction.
1- L’addition de gènes
Les spermatozoïdes mis au contact d’une solution d’ADN puis utilisés pour réaliser des
fécondations peuvent véhiculer les gènes jusqu’au futur embryon et permettre l’obtention
d’animaux transgéniques. Cette approche s’est avérée possible chez le poulet, le poisson zèbre
ainsi que chez la vache et le porc. Les taux d’animaux transgéniques obtenus étaient toutefois
faibles voire très faibles et les transgènes étaient dans la majorité des cas profondément
2- Le remplacement de gène
Lorsqu’un fragment d’ADN est introduit dans une cellule il peut se recombiner très
précisément avec un gène de l’hôte à condition que de longs segments du gène étranger et du
gène ciblé aient une séquence identique. Ce processus de recombinaison homologue qui
conduit en pratique au remplacement d’un gène cellulaire par un gène étranger est rare dans
les cellules de mammifères (au maximum dans 0,1 % des cas). Il fait appel à un processus
naturel de réparation de l’ADN et il ne peut se produire que si l’ADN cellulaire se réplique et
donc seulement dans des cellules en division. Le remplacement de gène par un gène étranger
au niveau d’un animal entier n’est par ailleurs possible que si les cellules qui ont subi le
processus de recombinaison homologue peuvent être utilisées pour engendrer un organisme
entier et donc donner naissance à un animal dans des conditions normales. Deux approches
pour procéder à un remplacement de gène sont actuellement possibles.
3- La sélection du sexe
Les progrès récents du tri par flux cytométrique permettent actuellement de séparer
efficacement les spermatozoïdes viables porteurs d’un chromosome X ou Y. Si le nombre de
cellules récupéré est incompatible avec les méthodes classiques d’IA, il devient suffisant
lorsqu’on y associe les techniques de FIV. Cette approche pourrait devenir la méthode de
choix pour produire des embryons du sexe désiré. Le sexage des embryons peut aussi être
réalisé par microbiopsie et détermination du sexe en utilisant des séquences Y spécifiques
amplifiées par la technique d'amplification en chaîne par polymerase (PCR). Cette approche
n’est, cependant, que très exceptionnellement justifiée sur le plan économique.
La plupart des méthodes décrites ne sont efficaces que si elles sont employées en association
avec des techniques de congélation des gamètes et des embryons. La cryopréservation joue
aussi un rôle crucial dans les programmes visant à protéger et maintenir la diversité génétique.
Bibliographe :
L.-M. HOUDEBINE. La transgenèse animale et ses applications. INRA Prod. Anim., 1998,
11 (1), 81-94
X.VIGNON, Y. HEYMAN, P. CHAVATTE-PALMER, J.-P. RENARD. Biotechnologies de
la reproduction : le clonage des animaux d’élevage. INRA Prod. Anim., 2008, 21 (1), 33-44
Jean-Paul RENARD. Le clonage chez les mammifères : aspects scientifiques et techniques.
Les Cahiers du MURS n° 36 - décembre 1998, 13p.
Code sanitaire pour les animaux terrestres - 5/09/2019. CHAPITRE 4.12. TRANSFERT
NUCLÉAIRE DE CELLULES SOMATIQUES CHEZ LE BÉTAIL ET LES CHEVAUX
D’ÉLEVAGE, 8p.
Prof. Ch. Hanzen. (2016) La production d’embryons in vivo dans l’espèce bovine, Cours
Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège, 28p.