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INRA Prod. Anim.

,
2008, 21 (1), 33-44 Biotechnologies de la reproduction :
le clonage des animaux d’élevage
X.VIGNON, Y. HEYMAN, P. CHAVATTE-PALMER, J.-P. RENARD
INRA, UMR1198 Biologie du développement et Reproduction, F-78352 Jouy-en-Josas, France
Courriel : Xavier.Vignon@jouy.inra.fr

Les recherches de l’INRA sur le clonage des animaux se sont distinguées par plusieurs réus-
sites mondialement reconnues. Les premières applications dans les domaines thérapeutiques
et agronomiques ont vu le jour mais sont encore limitées par le faible taux de survie des fœtus
et nouveau-nés clonés. Des pistes originales de recherche sont explorées pour comprendre les
effets à long terme de cette nouvelle méthode de reproduction.

Les recherches sur le clonage par dans toutes les espèces. L'impact de 1 / Du clonage embryonnai-
transfert de noyau participent à l'émer- cette technologie sur l'élevage est
gence d'une nouvelle méthode de donc encore très modeste en compa- re au clonage somatique,
reproduction des animaux de rente. raison des autres biotechnologies de bientôt 20 ans de recher-
Celle-ci élargit la panoplie des biotech- la reproduction (Colleau et al 1998, ches à l’INRA
nologies de la reproduction mises en Bousquet et Blondin 2004). Cepen-
œuvre depuis le milieu du siècle dernier dant, parallèlement aux progrès tech-
dans les élevages, d'abord avec l'insé- niques constants dans les différentes Les années 80 ont été marquées par
mination artificielle chez l'espèce bovi- étapes du clonage, les recherches sur la recherche de l'optimisation de la
ne, puis avec la maîtrise des cycles ova- le transfert de noyaux ont permis d'ap- technique de transfert d'embryons chez
riens, la transplantation embryonnaire porter de nouveaux outils d’explora- les ruminants en démultipliant le nom-
et la production d'embryons in vitro. tion pour comprendre les mécanismes bre d'embryons transplantables à partir
qui concourent à la mise en place des d'une même donneuse superovulée.
Le clonage animal permet de premières différenciations cellulaires Les techniques de micromanipula-
reconstituer des embryons à partir de d’un organisme vivant. A l'INRA, tion avec tout d’abord la scission
cellules différenciées issues d'un ani- nous avons pu tirer parti de plusieurs d’embryons (Ozil et al 1982), puis le
mal adulte. Les embryons ainsi modèles animaux pour progresser clonage à partir de cellules embryon-
reconstitués peuvent ensuite être dans ce domaine de recherche fonda- naires (Heyman et al 1990) ont été
transplantés dans des femelles rece- mentale. En particulier, les espèces développées pour répondre à cet
veuses pour assurer le développement domestiques présentent des caracté- objectif.
à terme et obtenir la naissance d'un ou ristiques de reproduction et de déve-
plusieurs individus qui portent le loppement avantageuses pour l'étude A l’INRA, ces travaux ont contribué
même génome nucléaire que le don- au développement de recherches acti-
neur de cellules. La méthode utilisée des interactions complexes qui sont
abordées dans l'ère de la «post-géno- ves sur la totipotence cellulaire et la
chez la plupart des espèces est la reprogrammation de noyaux cellulai-
fusion de la cellule donneuse de mique».
res. Ils conduisirent à l'obtention de
noyau avec un ovocyte maturé et pré- premiers clones embryonnaires chez le
alablement énucléé par micromanipu- L'application de ces recherches à la
production d'animaux par clonage a lapin et le mouton (Heyman et al
lation. La cellule peut provenir de 1990). Suite à ces premiers résultats,
différents tissus d'un animal adulte conduit notre équipe à s’impliquer un programme financé dans le cadre
(fibroblaste de la peau, cellule du dans une démarche collective d’éva- d’un appel d’offres du Ministère de
cumulus ovarien…). Les ovocytes uti- luation de la qualité et de la sécurité l’Enseignement Supérieur et de la
lisés lors des séries de reconstitutions des produits issus du clonage Recherche sur les sauts technologiques
d'embryons proviennent de ponctions (Heyman et al 2007b), et à contribuer a permis de développer ces recherches
ovariennes de femelles dites «don- aux débats suscités par la naissance chez les bovins et d’obtenir dès 1993 la
neuses d'ovocytes», ce qui implique des premiers clones somatiques et qui naissance d’un clone de 5 veaux mâles
que les clones obtenus auront généra- dépassent largement la seule commu- à partir d’un seul embryon. Ces travaux
lement un génome mitochondrial dif- nauté scientifique. Ces apports seront visaient à utiliser des cellules donneu-
férent, et que seuls leurs gènes présentés, et souvent illustrés par des ses de noyaux engagées de plus en plus
nucléaires seront identiques. exemples concrets chez le bovin, loin dans le développement embryon-
espèce chez laquelle la technique est naire (jusqu’au stade morula), ainsi
L'efficacité globale du clonage est largement la plus efficace, et qui qu’à optimiser la préparation de cyto-
très variable mais reste en général fai- constitue également un modèle parti- plasmes ovocytaires receveurs compa-
ble, moins de 5% des embryons culièrement approprié pour l'étude des tibles avec ce type de cellule donneuse
transférés aboutissant à un jeune viable physiopathologies de la gestation. (Chesné et al 1993).

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Cette première période de l’histoire ment associées à l’ADN nucléaire et (Vignon et al 2002, Beaujean et al
du clonage des mammifères à l’INRA a qui forment la chromatine, subit un 2005). De plus, une approche géno-
permis d'élaborer les bases des protoco- processus de maturation. Ce processus mique est depuis quelques années utili-
les utilisés à des fins de recherche fina- accompagne la transition qui conduit à sée pour mieux caractériser l'impact de
lisée comme par exemple pour un pro- la transcription exclusivement zygo- ces perturbations sur la régulation de
gramme associant le sexage de tique. Les facteurs impliqués dans la l'expression des gènes à des stades clés
l’embryon donneur de cellules régulation de l'expression des gènes du développement. Des analyses utili-
(LeBourhis et al 1998). comme l’architecture nucléaire, la sant la technologie des micro-arrays
structure de la chromatine ou la méthy- d'ADNc ont ainsi été réalisées dans des
Compte tenu du petit nombre de cel- lation de l’ADN, font maintenant partie programmes collaboratifs sur les
lules disponibles quand un jeune des paramètres analysés dans le but de bovins. Elles démontrent une repro-
embryon est utilisé comme source de mieux connaître les perturbations épi- grammation significative dans les
noyaux (une morula compte environ génétiques susceptibles de modifier embryons clonés au stade blastocyste
une trentaine de cellules seulement) durablement le développement pré- (Smith et al 2005), mais également
nos travaux se sont rapidement orientés et post-implantatoire de l’embryon l'apparition de dérégulations placentai-
vers des sources alternatives de cellules
donneuses, notamment des cellules Figure 1. Principe du clonage par transfert de noyau somatique.
somatiques différenciées d’origine
fœtale. Ces premières expériences
nous ont permis de démontrer dès ovocytes receveurs animal donneur de noyaux
1998, soit un an seulement après la
naissance de la brebis Dolly, qu’il était biopsie
possible d’obtenir un bovin cloné (la maturation in vitro (peau)
vache Marguerite) à partir de cellules
issues de tissus musculaires (Vignon et énucléation par
micromanipulation
al 1998). La même année, plusieurs
veaux clonés issus de noyaux de cellu-
les de peau d’animaux donneurs adul- culture in vitro
tes sont nés sur la station expérimenta- injection d’une cellule des cellules
cytoplasmes
le de Bressonvilliers (Renard et al receveurs
1999, Heyman et al 2002, Chavatte-
Palmer et al 2004). Ces travaux ont congélation
alors pris une place centrale dans les azote liquide
recherches fondamentales sur la repro- électrofusion - activation
grammation du noyau embryonnaire au
cours du développement précoce
(Renard 1998). Ils ont aussi permis de
révéler l’existence d’effets à long terme
de la reprogrammation sur le dévelop- embryon reconstitué isolement
pement fœtal. Ceci a contribué à souli- des cellules
gner l’importance de perturbations (fibroblastes)
fœto-placentaires très précoces dans
l’apparition de physiopathologies de
l’animal adulte, ceci grâce à la mise en culture in vitro
place d'études systématiques sur le
suivi des gestations et l'état de santé des blastocyste
clones depuis la période périnatale
(Chavatte-Palmer et al 2004).
transplantation dans
Les différentes phases du processus une mère porteuse
de transfert nucléaire ont été précédem-
ment décrites (Heyman et al 2005,
figure 1). Elles sont jalonnées d’étapes
nécessitant un approfondissement des
connaissances, encore très réduites, sur
les mécanismes fondamentaux qui
contribuent à la reprogrammation de
l’activité des gènes du noyau donneur veau cloné
(Renard et al 2002). Chacune de ces Les ovocytes receveurs sont énucléés après leur maturation jusqu’au stade métaphase II. Les cel-
étapes est étroitement dépendante de lules de l’animal donneur sont généralement issues d’un prélèvement de tissu mis en culture pour
l’amélioration de procédures tech- en dériver des cellules qui peuvent être multipliées et conservées dans l’azote liquide avant leur
niques qui continuent à être affinées utilisation pour le clonage. Au moment du clonage, chaque cellule donneuse est insérée sous la
pour tenter d’augmenter l'efficacité du zone pellucide d’un ovocyte énucléé, et accolée au cytoplaste. Une décharge électrique permet
clonage. Au cours de la période de cli- de fusionner la cellule entière avec le cytoplaste, un embryon est ainsi reconstitué avec le noyau
somatique, puis activé pour commencer son développement in vitro. Après une période de cul-
vage du développement embryonnaire ture in vitro, l’embryon est transplanté, généralement au stade blastocyste, dans une mère por-
normal, l’organisation du noyau, teuse synchronisée pour recevoir des embryons de ce stade. Les clones sont souvent délivrés au
notamment celle des protéines étroite- terme par césarienne.

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res à des stades plus tardifs (Everts et al ratoires pour l'étude des processus le rat. On estime à environ 4000 le
2008). Ceci suggère que les perturba- fondamentaux de reprogrammation nombre de bovins clonés actuellement
tions induites par le clonage ont des (Meissner et Jaenisch 2006), et l'obten- nés dans le monde et à 1500 le nombre
conséquences essentiellement lors de la tion de cellules souches embryonnaires de porcs. Dernier en date parmi les
différenciation tissulaire chez l’em- (cellules ES) à partir d'embryons clonés gros mammifères d'élevage, le cheval a
bryon cloné, comme cela a été observé (Wakayama 2007). Il est également uti- été cloné en Italie (Galli et al 2003), et
chez la souris (Jouneau et al 2006). lisé à l'INRA pour l'analyse des effets une douzaine de poulains sont nés
Elles nous ont permis, en utilisant l’em- de la reprogrammation du noyau depuis aux Etats-Unis.
bryon bovin comme modèle, de mettre transplanté sur le développement ulté-
en évidence des mécanismes originaux rieur des embryons (Zhou et al 2001, 2.1 / Après la vache Marguerite,
de différenciation des premiers ligna- Jouneau et al 2006). premières mondiales pour le
ges cellulaires (Degrelle et al 2005).
Après des ajustements techniques lapin et le rat
2 / Situation du clonage propres à chaque espèce, les annonces La vache Marguerite, le premier
de reproduction par clonage somatique clone de cellules musculaires produit
somatique et contribution se sont succédé, notamment sous l'im- dans le monde, connut un grand
de l’INRA pulsion d'entreprises privées américai- moment de vie médiatique lors de sa
nes. Actuellement le clonage somatique présentation sur grand écran par
a été réalisé chez 13 espèces de mam- l’INRA au salon de l’Agriculture 1998.
L'application des expériences de mifères (bovins, ovins, caprins, por- Un an après la naissance de la brebis
transfert de noyau à la reproduction de cins, souris, rats, lapins, mules, che- Dolly, la communauté scientifique
mammifères pour la conservation de vaux, furets, chats, chiens, cervidés) continuait en effet à émettre des doutes
génotypes d'exception a majoritaire- mais avec des taux de succès encore sur la réalité même du clonage alors
ment été développée au Royaume-Uni très variables en raison notamment que le public s’était déjà emparé du clo-
dans ses étapes initiales, que ce soit en de pertes fœtales importantes (cf. nage pour en rejeter l’idée de toute
utilisant des cellules embryonnaires tableau 1 incluant les 12 espèces pour application à l’homme. La naissance de
(Willadsen 1986) ou des cellules soma- lesquelles le plus de données ont été Marguerite permit de confirmer de
tiques (Wilmut et al 1997). La naissan- obtenues). Les premières chèvres clo- façon irréfutable les résultats de l’équi-
ce du mouton Dolly, issu du transfert nées ont été produites à partir de cellu- pe de Ian Wilmut et Keith Campbell
d’un noyau de cellule épithéliale de les dérivées d'un fœtus transgénique, (Buttler 1998). Ce succès a encouragé
glande mammaire dans un ovocyte confirmant l'intérêt de l’association le laboratoire à poursuivre ses travaux
énucléé a pour la première fois montré entre le clonage et la transgenèse pour en explorant les possibilités du clonage
que le noyau de cellules différenciées obtenir, à partir de cellules donneuses avec deux espèces de laboratoire, le
pouvait être replacé dans un état fonc- de noyaux modifiées génétiquement en lapin et le rat. Ces deux espèces, utili-
tionnel semblable à celui d’un œuf culture, des animaux produisant par sées en recherche biomédicale ou pour
fécondé. Ce précédent a été rapidement exemple une protéine recombinante la pharmacologie et la toxicologie, pré-
suivi par l'obtention de naissances de dans leur lait (Baguisi et al 1999). Peu sentent plusieurs avantages par rapport
clones bovins aux Etats-Unis (Cibelli et après, des équipes américaine et japo- à la souris en raison de leur taille et
al 1998), en France (Vignon et al 1998) naise ont obtenu les premières naissan- d’une plus grande proximité comme
et au Japon (Kato et al 1998). La pre- ces de porcs clonés, respectivement à modèle pour certaines pathologies
mière souris clonée par transfert de partir de cellules de granulosa et de humaines.
noyau de cellule somatique a été obte- fibroblastes fœtaux (Polejaeva et al
nue la même année avec des cellules de 2000, Onishi et al 2000). Depuis le Le premier clone de rat fut obtenu
cumulus (cellules différenciées situées début des années 2000, le nombre dans notre laboratoire (Zhou et al 2003)
autour de l’ovocyte) (Wakayama et al d'espèces clonées dans le monde s'est grâce à la mise au point d'un protocole
1998). Ce modèle expérimental a accru, malgré des difficultés inatten- spécifiquement adapté à l'ovocyte de
ensuite été utilisé dans plusieurs labo- dues pour certaines comme le lapin ou cette espèce qui présente le défaut de

Tableau 1. Effectif de clones obtenus chez 12 principales espèces de mammifères dans le monde.

Source EFSA (2008).

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s'activer spontanément lors de sa prépa- contrastés en terme de naissance mal- induites en phase de quiescence (phase
ration avant le transfert d'un noyau gré l'utilisation de protocoles iden- G0 du cycle cellulaire) avant d'être uti-
étranger. Le recours à un inhibiteur du tiques. Dans un cas 22 veaux sont nés à lisées (Wilmut et al 1997).
protéasome, le MG 132, combiné à la partir de 120 transplantations (18,3%)
mise au point d’une technique permet- contre 4 seulement (3,3%) dans l’autre Chez la souris, une durée minimale
tant de réaliser en une seule phase de cas pour un nombre de receveuses équi- d’exposition de la chromatine conden-
micromanipulation l’injection du valent (Renard et al 2007). Des résul- sée au cytoplasme de l’ovocyte non
noyau donneur et l’énucléation de tats similaires ont été rapportés dans une activé semble décisive pour le succès
l'ovocyte, a permis l’obtention d’un étude portant sur des résultats de clona- du clonage (Wakayama et al 1998).
clone de plusieurs rats viables. Ceci ge bovin aux Etats-Unis et en Amérique Ainsi, l'utilisation de noyaux en méta-
démontre l’importance de mener de du Sud où près du quart des lignées cel- phase s’est révélée avantageuse pour la
front l’analyse de mécanismes fonda- lulaires utilisées comme source de cellu- réorganisation d’un noyau somatique
mentaux avec la mise au point de nou- les donneuses ont été inaptes à donner en noyau totipotent (Zhou et al 2001).
velles techniques. des naissances (Panarace et al 2007). Ils Il n’en est pas de même chez le bovin
montrent que l'origine des cellules est un où le transfert d'un noyau donneur dans
Chez le lapin, le clonage somatique paramètre déterminant dans le clonage un ovocyte déjà activé ou que l’on a
s’est avéré particulièrement difficile à reproductif animal. laissé «vieillir» quelques heures in vitro
réaliser malgré un taux de développe- (Chesné et al 1993) permet aussi
ment satisfaisant des embryons recons- Au cours des dix dernières années, d’obtenir un développement à terme
titués in vitro. En effet, très peu de ges- nous avons obtenu 88 veaux clonés de (Vignon et al 1998). Cette approche,
tations vont jusqu'au terme après différents génotypes au sein de l’Unité sur laquelle nous avons centré une par-
transplantation des embryons clonés. expérimentale INRA-Bressonvilliers. tie de nos études, vise à éviter les
Néanmoins grâce à notamment une Actuellement 39 d’entre eux sont tou- risques d’aneuploïdies (nombre de
bonne synchronisation des mères por- jours suivis dans le cadre de protocoles chromosomes différent de 2n, donc
teuses avec les embryons clonés, notre expérimentaux et constituent de fait le anormal) associés à la condensation du
laboratoire a obtenu pour la première «cheptel» de clones bovins le plus noyau induite par le MPF. En effet, la
fois la naissance de lapereaux par clo- important d’Europe. Les succès obte- condensation prématurée de la chroma-
nage somatique à partir de cellules du nus chez cette espèce ont attesté que le tine peut conduire à une régulation
cumulus ovarien (Chesné et al 2002). transfert de noyau était un outil perti- anormale de la réplication de l’ADN,
Ce résultat n’a pu être reproduit que nent pour tester et caractériser l'ensem- lorsque les noyaux donneurs utilisés
très récemment dans d’autres laboratoi- ble des conditions dans lesquelles un sont en phase S de leur cycle cellulaire
res en Chine (Li et al 2006) et en embryon peut poursuivre son dévelop- par exemple (Adenot et al 1997).
Hongrie (Meng et al 2008) pement de manière harmonieuse ou Depuis, nous avons observé que l’ex-
bien au contraire dévier vers un déve- position des cellules donneuses à un
2.2 / Une importance particuliè- loppement anormal. Chez la souris, très milieu dépourvu de sérum (induction
peu de laboratoires ont obtenu des des- de la phase G0) n'améliorait pas les
re pour l’espèce bovine cendants viables issus de clonage à par- taux de réussite après transfert dans un
Le bovin est l'espèce chez laquelle le tir de cellules somatiques, ce qui en fait ovocyte receveur chez la vache, même
clonage est le plus efficace. Une des un modèle moins pertinent à cet égard. si ce dernier est en métaphase II
explications tient certainement au fait (Vignon et al 2002). Ces données mon-
que cette espèce a pu immédiatement 2.3 / Des avancées sur les cellules trent que les évènements qui condui-
bénéficier des autres biotechnologies sent à réorganiser la chromatine de
somatiques et les interactions noyaux somatiques en chromatine
de l’embryon (maturation ovocytaire in
vitro, culture in vitro, transfert d'em- noyau-ovocyte zygotique font appel à des mécanismes
bryons) déjà largement éprouvées Quand un noyau est introduit dans un qui ne se réduisent pas au seul ajuste-
(Colleau et al 1998). C’est bien chez le ovocyte receveur énucléé, sa chromati- ment initial des cycles du noyau don-
bovin qu’une équipe Néo-Zélandaise a ne subit des remaniements de son orga- neur et du cytoplasme receveur. Le rôle
réalisé pour la première fois et avec nisation qui dépendent, parmi d'autres de facteurs ovocytaires spécifiques, la
succès un programme de préservation facteurs, du stade du cycle cellulaire cinétique des premières divisions de
d’une race en voie d’extinction en auquel se trouve la cellule donneuse de l’œuf, la séquence de régulations qui
ayant recours au clonage d’une vache noyau et l’ovocyte receveur énucléé. aboutissent à l’établissement des pre-
âgée (Wells et al 1998). C’est aussi Le cytoplasme receveur peut être utili- mières différenciations au stade blasto-
chez cette dernière espèce que les pre- sé soit avant d’induire l’activation de cyste sont aussi à prendre en compte
miers rapports compilant l'observation l’ovocyte énucléé, donc au stade méta- (Renard 1998, Vignon et al 2002, Gall
d'anomalies de développement liées à phase II (MII), soit après cette activa- et al 2008). L’absence de réponse à ces
la technologie du clonage ont été tion, donc dans un état interphasique. questions fondamentales explique au
publiés (Hill et al 1999, Renard et al L'introduction d'un noyau dans le cyto- moins pour partie la faible efficacité du
1999). La variabilité entre les résultats plasme d’un ovocyte énucléé mais non clonage.
publiés demeure toutefois encore peu activé soumet ce noyau à l’action des
comprise, une des causes majeures facteurs de l’ovocyte mature (MPF, M- 2.4 / Des connaissances sur le
semblant être le génotype des animaux Phase Promoting Factor notamment). développement fœtal et post-
donneurs dont sont issus les clones. C'est une stratégie qui suppose une natal après transfert d’em-
Nous avons rapporté l'exemple de étroite synchronisation entre la cellule bryons clonés
séries d'embryons clonés obtenus à par- donneuse de noyau et l'ovocyte rece-
tir de cultures de cellules issues de deux veur et a conduit un certain nombre de Quel que soit le mode utilisé pour la
vaches donneuses adultes de même laboratoires à suggérer que les cellules reconstruction des embryons, les taux
race qui donnent des résultats très donneuses de noyau devaient être de développement à terme, sont faibles.

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Biotechnologies de la reproduction : le clonage des animaux d’élevage / 37

Dans notre laboratoire, en moyenne 8 à Les veaux viables issus de transfert de l'embryon que dans celles du ligna-
10% des blastocystes issus de noyaux de noyau somatique manifestent sou- ge extra-embryonnaires (Yang et al
de fibroblastes de bovin sont capables vent, mais transitoirement, des épiso- 2007a). Elles conduisent à considérer
de se développer en veaux viables alors des d'hyperthermie et des dérégulations que les défauts de reprogrammation
que c’est le cas pour environ 50% d’en- hormonales et métaboliques avec, par affectent surtout les cellules qui vont
tre eux lorsqu’ils sont issus de féconda- exemple, des concentrations plasma- participer à la formation du placenta :
tion in vitro (Heyman et al 2002). Ces tiques élevées en leptine et réduites en les anomalies placentaires seraient la
blastocystes ont pourtant une apparen- tétra-iodothyronine (T4) et une aug- cause majeure des faibles taux de suc-
ce morphologique identique à celle de mentation de la concentration plasma- cès en clonage reproductif, toutes espè-
blastocystes non clonés bien que le rap- tique en fructose ; ils peuvent aussi ces confondues. De plus, les anomalies
port du nombre de cellules du bouton présenter une relative anémie au cours d'expression de gènes soumis à l'em-
embryonnaire au nombre total de cellu- des premières semaines de vie postna- preinte parentale, présentes dans les
les soit plus faible. La majorité des tale en comparaison avec des animaux fœtus clonés qui n'arrivent pas à terme,
arrêts de gestation survient rapidement témoins issus de reproduction sexuée ne se retrouvent pas chez les animaux
pendant la période péri-implantatoire. (Batchelder et al 2007 a et b) qui se développent normalement après
Au cours du premier trimestre de la la naissance (Yang et al 2005).
gestation chez la vache, les pertes fœta- Un retard de puberté d’environ deux
les précoces sont associées à des pertur- mois est observé avec les femelles 2.5 / Un programme de recher-
bations de la vascularisation du placen- issues de clonage (Enright et al 2002, ches pluridisciplinaires INRA
ta. Cependant, bien que les fœtus soient Heyman et al 2007c) ce qui nous fait
plus petits que la moyenne (Chavatte- considérer que les clones bovins n’ac- pour caractériser les animaux
Palmer et al 2006), aucune anomalie quièrent un statut physiologique nor- clonés et leurs produits
morphologique (ni caryologique) n’est mal qu’à partir de 8 à 10 mois. Au- Les données sur la santé des animaux
observée. Enfin, bien qu'une perturba- delà, leur comportement sexuel est adultes clonés sont encore limitées
tion de l'expression placentaire du com- normal et les animaux sont fertiles tant étant donné le faible nombre d'ani-
plexe majeur d'histocompatibilité de après insémination artificielle qu’après maux présents et le coût des recher-
classe I (CMH-I) ait été évoquée fécondation in vitro. Nous avons aussi ches. Les premières études zootech-
comme cause de perte fœtale précoce engagé une étude de leur comporte- niques publiées présentent souvent le
chez certains clones, il semble que cette ment et de leurs fonctions cognitives. défaut de ne pas comporter de témoins
anomalie ne soit pas généralisable à Nos premiers résultats démontrent un contemporains de même race, même
tous les clones (Hill et al 2002, état physiologique et de bien-être com- potentiel génétique et élevés dans les
Chavatte-Palmer et al 2007). parable à celui d'animaux témoins mêmes conditions. A l'INRA, un pro-
contemporains (Coulon et al 2007). gramme pluridisciplinaire de trois ans
Après le premier trimestre de gesta- Chez la souris, un retard de 1 à 2 jours vient de s'achever qui a intégré des étu-
tion, des pertes fœtales tardives et des dans l’apparition de signes comporte- des sur la santé des animaux, (clinique,
mortalités périnatales ont été mises en mentaux de maturité après la nais- réponse immunitaire des clones…),
évidence. Elles concernent environ 20 à sance a été rapporté sur quelques critè- leurs performances zootechniques, la
30% des gestations initiées alors que res parmi 10 couramment utilisés. composition et la valeur nutritionnelle
dans les conditions naturelles ou après Cependant les tests d’apprentissage des produits (lait et viande) ainsi que
fécondation in vitro, ces pertes sont très spatial, de mémoire, ou d’activités l'étude des risques de modifications
rares (moins de 5%). Il a été montré au motrices sont apparemment similaires «silencieuses» du génome associées au
laboratoire qu’elles sont souvent asso- avec les animaux témoins (Tamashiro processus de reprogrammation du
ciées à un développement excessif du et al 2003). noyau après son transfert dans le cyto-
placenta et à la présence d’un hydral- plasme de l’ovocyte. Une grande partie
lantois (Constant et al 2006). Chez la Ainsi, rapidement au cours des pre- de nos résultats vient d’être publiée.
souris également, plusieurs travaux ont miers jours de la vie postnatale, puis Nous montrons qu’au-delà de 6 mois
montré que le placenta est fréquem- progressivement jusqu’à la réalisation d’âge, des clones d’apparence physio-
ment deux fois plus développé que la des principales fonctions de l’organis- logique normale et donc cliniquement
normale au cours du développement de me, les animaux clonés acquièrent un sains, ont des productions (lait, viande)
fœtus clonés (Tanaka et al 2001, état physiologique apparemment nor- non différentes, en termes de composi-
Jouneau et al 2006). mal. C’est ce qui nous a conduit à étu- tion en substance et de valeur nutrition-
dier de plus près cette période de matu- nelle, de celles des produits dérivés
Aux stades plus tardifs, les fœtus clo- ration d’un jeune animal issu de d'animaux reproduits par fécondation
nés issus d’avortement ont souvent un clonage, dont la vie semblait compro- (Heyman et al 2007b et c). Mais nous
poids plus élevé que la normale et une mise mais qui parvient à retrouver un montrons aussi que les perturbations
croissance asynchrone de plusieurs équilibre harmonieux au cours de son physiologiques qui affectent les ani-
organes avec un développement exces- développement postnatal. Un faisceau maux clonés au cours de premières
sif du cœur et du foie ; mais un déve- de données provenant d'études sur l'ex- semaines de leur vie posnatale peuvent
loppement réduit des poumons et de la pression de gènes, la méthylation de porter atteinte à leur bien-être et doi-
rate. Les veaux clonés qui meurent l'ADN et le remodelage de la chromati- vent en tant que telles être limitées.
après la mise bas sont le plus souvent ne, l'empreinte génomique et l'inactiva- Ceci pourrait être possible en décelant
victimes d’une détresse respiratoire tion du chromosome X a guidé notre leur apparition très précocement au
aiguë ou de malformations cardiaques démarche. En effet, ces données ten- cours de la période de vie fœtale. Nous
fréquentes et semblent plus sensibles dent à montrer que la reprogrammation proposons plusieurs pistes et souli-
que la normale aux risques infectieux nucléaire par transfert de noyau soma- gnons aussi la nécessité d’analyser les
(Renard et al 1999, Hill et al 1999, Hill tique semble être plus efficace dans les risques génétiques et épigénétiques
et Chavatte-Palmer 2002). cellules de la masse cellulaire interne avant toute décision d’utilisation du

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38 / X. VIGNON et al

clonage par l’industrie de la reproduc- condamnent cette technique à une utili- d’organisations de consommateurs,
tion animale. Ces risques sont actuelle- sation très encadrée en recherche, le d’acteurs du monde de l’élevage et
ment évalués dans le cadre d’un pro- rapport de l’EFSA propose des recom- d’associations de défense des animaux
gramme européen (le programme mandations visant à accompagner une d’élevage. La décision de la FDA d’au-
SABRE) et les premiers résultats sont introduction progressive de la tech- toriser, même progressivement le clo-
en cours d’analyse. nique dans l’économie des productions nage, les réticences de l’EFSA et l’op-
animales : étude des risques du clona- position de l’EGE vont durcir le débat.
En France, seul l'INRA a produit des ge sur la longévité des animaux ; orga- Au vu de l’expérience acquise par
animaux clonés à des fins de recherche nisation d’une surveillance et d’un l’INRA dans le dialogue avec la socié-
en s’imposant un moratoire qui rend enregistrement de l’état de santé des té, il est peut-être encore temps de par-
obligatoire la destruction des clones, clones et de leurs descendants au regard ticiper au niveau international à la
produits de clones et descendants des de maladies infectieuses en émergen- construction de nouvelles formes
programmes expérimentaux. Mais nos ce ; suivi de l’évolution de l’état de d’échange multipartite entre la recher-
publications sont largement reprises par bien-être des animaux clonés dans des che et la société. Mais il faut sûrement
les agences d’évaluation en charge de conditions normales d’élevage (la plu- faire vite pour que les attentes du public
la sécurité sanitaire et alimentaire dont part des données ont été établies dans envers la recherche ne soient pas ici
les rapports, récemment publiés vont des stations expérimentales) ; préven- aussi déçues.
nourrir un débat international qui s’an- tion de l’apparition de développement
nonce déjà assez vif. anormaux le plus tôt possible au cours 3 / Perspectives
de la gestation.
2.6 / Les positions des agences
d’évaluation Les débats sur l’utilisation ou non des Au-delà de son intérêt comme outil
produits des animaux clonés dans les de recherche, le transfert de noyau peut
Plusieurs rapports traitant des risques productions animales ne font que com- contribuer à la propagation d'animaux
liés à l’utilisation des clones et de leurs mencer, mais le décor est maintenant de haut mérite génétique. Son intérêt
descendants (obtenus par reproduction installé. Ces débats vont concerner potentiel dans les schémas d'élevage a
sexuée) dans la chaine alimentaire ont essentiellement les bovins et les por- déjà été démontré dans le cas du bovin
été publiés depuis deux ans. Les trois cins. Compte tenu du coût élevé de la (Colleau et al 1998, Bousquet et
principaux sont le rapport de la FDA technique (il faut aujourd’hui environ Blondin 2004). De plus, les techniques
(Food and Drug Administration) pour 10 000 à 15 000 € pour produire un de clonage somatique pourraient être
les USA et ceux de l’EFSA (European clone bovin) ce sont en priorité des des- intégrées dans les projets de conserva-
Food Safety Agency) et de l’EGE cendants (F1) de taureaux clonés que tion de certaines espèces en voie d'ex-
(European Group of Ethics) pour plusieurs acteurs économiques impor- tinction (Holt et al 2004).
l’Europe. tants de l’élevage nord et sud améri-
cains souhaitent pouvoir produire. L'association du clonage et de la
Ces rapports soulignent tous que la Plusieurs dizaines de milliers de doses transgénèse permet également d'envisa-
technologie de transfert de noyaux de semence congelées obtenues à partir ger nombre d'applications pour l'amé-
somatiques doit être considérée comme de clones de taureaux de haute valeur lioration des produits animaux parmi
encore récente au vu des données scien- génétique attendent une autorisation. lesquelles on peut envisager l'améliora-
tifiques disponibles. Les rapports de la Dans le même temps, la perception des tion de la composition des carcasses,
FDA et de l’EFSA concordent sur le consommateurs vis-à-vis de l’utilisa- des productions de lait ou de laine.
fait que, au vu de ces données, les clo- tion des clones dans la chaine alimen- Mais, ces produits d'animaux généti-
nes adultes d’apparence physiologique taire reste majoritairement négative. quement modifiés seraient socialement
normale et en bonne santé ne sont pas L’intérêt de recourir à ces animaux et économiquement peu acceptables
source de nouveaux risques alimentai- n’est pas clairement identifié et les dans l'état actuel de la technique. A l'in-
res. Cette recommandation est étendue conditions de vie difficiles auxquelles verse, des animaux de ferme génétique-
aux descendants des clones, mais avec une minorité des clones doivent faire ment modifiés pour l'amélioration de
plus de prudence dans le rapport de face dans leur jeune âge sont considé- leur résistance aux maladies ou la
l’EFSA qui recommande de confirmer rées comme un obstacle. réduction de leur impact sur l'environ-
que les modifications épigénétiques nement pourraient être mieux acceptés
susceptibles d’affecter le génome des Jusqu’alors et à la différence de la (Prather et al 2003, Niemann et Kues
clones ne seront pas transmises à la situation qui a prévalu lors de la genèse 2007).
génération suivante. Ce rapport souli- des débats sur l’utilisation des plantes
gne l’importance de mieux connaitre génétiquement modifiées (OGM) en 3.1 / Des exemples concrets
les risques génétiques que pourraient agriculture, le débat sur l’utilisation ou d’applications potentielles pour
représenter des mutations de l’ADN et non des clones en élevage a pu s’instal- l’élevage
la présence d’ADN mitochondrial de ler alors qu’aucun animal cloné (à par-
deux origines différentes induites par le tir de noyaux somatiques) ou descen-
clonage (le cytoplasme de l’ovocyte et dants d’animal cloné n’étaient encore a) Pour la sélection : le clonage
le noyau transplanté). Le rapport de la entré dans la chaine alimentaire. Le d’un reproducteur d’élite
FDA se cantonne à examiner les débat y a gagné en pondération et un En cas d’accident d’un taureau pro-
risques alimentaires. Ceux de l’EFSA véritable dialogue a commencé à s’ins- ducteur de semence au sein d’un centre
et de l’EGE sont préoccupés par les taurer en Europe comme en témoignent d’insémination artificielle, le clonage
atteintes à la santé et au bien-être des les travaux du groupe «Cloning in peut être perçu comme une assurance
animaux que peut induire le clonage. Public» (Gamborg et al 2007), ainsi de pouvoir retrouver tout le potentiel
Mais alors que le rapport de l’EGE que la réunion organisée tout récem- génétique investi dans le programme de
considère que ces atteintes au bien-être ment entre l’EFSA et une trentaine sélection. A titre de démonstration, un

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Biotechnologies de la reproduction : le clonage des animaux d’élevage / 39

essai de clonage du taureau charolais 600 ovocytes de vaches ont été fécon- c) Le clonage associé à la transge-
Helsinki appartenant à la coopérative dés in vitro par le sperme du donneur nèse
OGER a été tenté en octobre 2000. Il ou de son clone et l’aptitude au déve- Le transfert de noyaux dans le cyto-
s’agissait de montrer qu’à partir d’une loppement embryonnaire a été la plasme d’un ovocyte receveur, associé
simple biopsie de peau on pouvait même dans les deux cas, avec une pro- aux techniques de modifications géné-
sauvegarder le génotype d’un taureau portion de mâles qui n’était pas diffé- tiques ciblées du noyau de la cellule
de haute valeur génétique victime d’ac- rente selon l’origine du sperme donneuse, a contribué à ouvrir la voie à
cident et faire naître en moins d’un an (Heyman et al 2007a). des transformations mieux contrôlées
par clonage un animal de même géno- que celles qui résultent de la seule inté-
type. b) Pour la sauvegarde de races en gration au hasard d’une séquence
voie d’extinction d’ADN étranger. De plus, le clonage à
Le veau mâle, Helsinki 2, clone du partir de cellules modifiées permet de
taureau Helsinki est né dans l’Unité Dans le cas des races domestiques en
voie d’extinction, le clonage somatique générer des animaux transgéniques
Expérimentale (UE) INRA de Bresson- modèles avec une bien meilleure effica-
villiers en septembre 2001. Cet animal peut être un outil supplémentaire pour
restaurer les derniers exemplaires exis- cité que les méthodes classiques de
a été élevé et suivi au sein de cette UE. microinjection (Renard et al 2000). La
Ses données de santé et de croissance tant qu’il faudra ensuite multiplier par
reproduction sexuée. En France, nous difficulté de la méthode réside dans le
ont été enregistrées, et il a montré un faible taux d'évènements de recombi-
développement tout à fait normal jus- avons pu prélever post mortem une
naison homologue dans les lignées de
qu’à l’age adulte. Dans le cadre d’une biopsie de peau sur l’une des dernières
cellules somatiques en culture primaire,
convention entre l’INRA et l’Union vaches de «Bazougers», la femelle et dans la durée de vie limitée de ces
Nationale des Coopératives agricoles Aurore, morte en 2001 à l’âge de cellules en culture, qui empêche la
d'Elevage et d'Insémination Animale 17 ans. La vache de Bazougers a sur- sélection des cellules transformées. La
(UNCEIA), la fonction spermatique et tout une valeur patrimoniale car elle possibilité d'invalider des gènes chez
la fertilité de ce mâle cloné ont été représentait la vache des métayers en des clones issus de cellules modifiées a
évaluées. Cette étude faisait partie du Mayenne au 19ème siècle avec près de cependant été démontrée chez le mou-
programme de recherche «Qualité des 2000 animaux à l’époque. Nous avons ton, le porc et le bovin (Robl et al
clones» soutenu par l’INRA visant à cloné cet animal à titre expérimental et 2007). Chez cette dernière espèce, la
mieux connaître les caractéristiques la vache clonée Aurore B maintenant technique a été optimisée de façon
physiologiques et génétiques des clo- âgée de 6 ans a déjà produit 3 veaux spectaculaire pour conduire à l'obten-
nes bovins. Elle a permis de montrer par insémination artificielle avec de tion d'animaux homozygotes dans les-
que le clone a eu une production de la semence congelée de la même quels les deux allèles des gènes de l'im-
sperme conforme. En raison d’éven- race (figure 2). Son descendant mâle, munoglobuline-mu (IGHM) et de la
tuels risques épigénétiques, nous Augure, a produit des doses de semen- protéine du prion (PRNP) ont été inva-
avons voulu vérifier par une approche ce congelée avant d’être euthanasié lidés de façon séquentielle (Kuroiwa et
de fécondation in vitro que le sperme conformément au moratoire INRA. Ces al 2004).
du clone n’induisait pas de déviation doses ont été déposées à la Cryobanque
du sex-ratio des embryons par rapport Nationale en vue d’une utilisation pos- L'amélioration de ce type de tech-
à celui obtenu avec le sperme de sible ultérieurement en cas de levée du nique permettra également de produire
l’animal donneur original. Plus de moratoire. des animaux modèles porteurs de

Figure 2. Aurore, vache clonée «Bleue de Bazougers», et son veau, descendant obtenu par insémination.

INRA : C. Richard

INRA Productions Animales, 2008, numéro 1


40 / X. VIGNON et al

modifications intéressantes pour l'étude les mécanismes moléculaires qui sont d’origine épigénétique, et que les
de pathologies humaines ou l'analyse altérés au cours du clonage somatique erreurs éventuelles des clones sont effa-
fonctionnelle de gènes d’intérêt dans le et potentiellement en relation avec les cées ou corrigées durant la gamétoge-
domaine agronomique. Ainsi, la muta- anomalies de développement consta- nèse. De même, les descendants de
tion PIS (Polled Intersex Syndrome) tées. Elles sont maintenant mises à pro- génisses clonées ont un poids de nais-
chez la chèvre, qui est associée au fit pour tenter d'améliorer l'efficacité de sance normal et ne présentent aucune
développement intéressant d’animaux la reprogrammation des noyaux soma- des anomalies décrites pour les clones
sans corne, mais aussi à une inversion tiques. Par exemple, un traitement de eux-mêmes (Lanza et al 2001, Heyman
sexuelle des gonades XX, fait-elle l’ob- modification de la structure de la chro- et al 2004, Wells et al 2004). Des des-
jet d’études à l’INRA pour comprendre matine des noyaux des cellules donneu- cendants de clones mâles et femelles
le phénomène de régulation complexe ses par un inhibiteur des histones déa- ont été obtenus chez plusieurs espèces,
qui conduit à ce phénotype (Boulanger cétylases comme la Trichostatin A à la fois en croisement naturel et en
et al 2008). Ces études de génomique (TSA) préalablement au transfert insémination artificielle ou en croise-
fonctionnelle passent par le recours à nucléaire peut améliorer sensiblement ment avec un partenaire non cloné.
l’invalidation de gènes par recombinai- les performances du clonage somatique Fécondation, gestation, mise bas et sur-
son homologue dans des cellules soma- chez la souris (Wakayama 2007). De vie postnatale sont toutes normales,
tiques qui sont utilisées ensuite pour tels traitements sont actuellement mis à ainsi que la fertilité des animaux des-
produire des clones porteurs de la l'épreuve chez les espèces domestiques, cendants de clones (Heyman et al
modification souhaitée. En l’absence ils pourront être combinés à des appro- 2007a, Ortegon et al 2007). Il est
de cellules ES chez les espèces domes- ches permettant une analyse moléculai- cependant nécessaire de vérifier au
tiques, le recours au clonage reste le re de la structuration du génome et des niveau moléculaire si les modifications
seul moyen pour ce type d’investiga- modifications épigénétiques qui sont épigénétiques dans les gamètes, zygo-
tion. liées au développement embryonnaire tes et embryons dérivés de clones sont
(Martin et al 2006). effectivement ramenés à un état nor-
3.2 / De nouvelles pistes pour la mal. Il existe en effet des démonstra-
La variabilité des taux de succès tions de transmission par la lignée ger-
recherche obtenus en clonage animal ne peut être minale de modifications épigénétiques
attribuée aux seuls paramètres de géno- (Roemer et al 1997) ; et des anomalies
a) La «reprogrammation» nucléaire type de l’animal d’origine ou de l’état chromosomiques ont été rapportées
Le noyau des cellules embryonnaires de différenciation de la cellule donneu- chez des bovins clonés apparemment
subit au cours des premiers stades du se de noyau (Green et al 2007). Le rôle en bonne santé (Hanada et al 2005). Il
développement de profonds remanie- majeur du cytoplasme ovocytaire reste donc à savoir, à un niveau pra-
ments structuraux qui conduisent à la démontre l’importance de l’environne- tique, si les descendants d’un clone ont
mise en place d'une régulation spéci- ment du génome sur les premiers évé- des performances phénotypiques simi-
fique du génome dans ces cellules en nements du développement et de la dif- laires à l’animal d’origine.
fonction de leur avancement dans la férenciation. Des approches permettant
différenciation. L'expression génique un meilleur contrôle de l’environne- c) Les effets à long terme, program-
des embryons clonés est activement ment lors de ces étapes clés, que ce soit mation fœtale
étudiée avec les techniques de haut le cytoplasme ovocytaire ou le milieu
dans lequel les embryons son cultivés, Les causes de mortalité chez les clo-
débit récemment disponibles qui per- nes adultes sont encore peu documen-
mettent d'avoir des informations sur les pourraient permettre de diminuer les
variations qui affectent la régulation tées. En dépit de la variabilité des poids
profils d'expression, y compris dans des de naissance chez les clones, la crois-
embryons individuels. Les résultats des gènes au cours de ces processus
(Ozil et al 2006). sance des animaux clonés apparaît nor-
suggèrent que le clonage par transfert male, en accord avec les prévisions
de noyau somatique permet une repro- génétiques et, contrairement à la souris,
grammation générale importante du b) Le transfert de noyaux : un outil
pour disséquer l'effet des mécanismes aucun cas d'obésité n'a encore été rap-
noyau somatique (Smith et al 2005), porté chez les clones d'animaux domes-
mais que des altérations sont détectées épigénétiques sur le phénotype des ani-
maux tiques à l’âge adulte (Pace et al 2002,
dans la réorganisation épigénétique Heyman et al 2004, Wells e et al 2004).
globale des embryons (Kohda et al Les phénotypes anormaux associés De plus, les concentrations plasma-
2005) et des clones nouveau-nés ou aux clones ne sont pas transmis à la tiques en hormone de croissance (GH)
des tissus extra-embryonnaires (Kre- descendance lors de la reproduction et la réponse à la stimulation par l'hor-
menskoy et al 2006). La persistance de sexuée. La preuve la plus convaincante mone hypothalamique GHRH sont nor-
dérégulation de l'expression des gènes est sans doute l’absence de transmis- males (Govoni et al 2002). Une étude
avant et après l'implantation chez les sion de tout caractère délétère géné- clinique incluant l'étude des paramètres
embryons clonés pourrait être le résul- tique ou épigénétique lors du croise- biochimiques classiques et un typage
tat de la mémoire épigénétique du ment de souris clone mâles et femelles lymphocytaire succinct a conclu que
noyau des cellules donneuses qui n'est obtenues à partir d’une même lignée les animaux clonés étaient en bonne
pas parfaitement effacée par l'ovocyte cellulaire (cellules ES XY et XO, santé et normaux (Lanza et al 2001).
(Ng et Gurdon 2005). De plus, certains Shimozawa et al 2002). Les descen- Dans une étude comparative en cours à
gènes majeurs essentiels pour le déve- dants sont phénotypiquement normaux l'INRA, les résultats préliminaires ne
loppement des embryons clonés ne sont et la gestation se déroule sans l'appari- montrent pas de différences significati-
pas réactivés au cours des phases tion des anomalies de taille du fœtus ou ves à l'âge adulte sur les animaux
précoces et des premières étapes de du placenta qui étaient caractéristiques vivants. Cependant, ces résultats n'ex-
l'ontogénèse (Jouneau et al 2006). des parents clonés. Ces observations pliquent pas la mortalité un peu plus
L'ensemble des données disponibles suggèrent bien que les anomalies de importante chez les clones et ils n'ex-
dans la littérature permet donc de cibler développement liées au clonage sont cluent pas la possibilité d'une sensibilité

INRA Productions Animales, 2008, numéro 1


Biotechnologies de la reproduction : le clonage des animaux d’élevage / 41

augmentée vis-à-vis de stress exté- tiques entre individus d’un même clone phénotype et les aptitudes des animaux
rieurs. somatique font que leurs performances adultes qu'à son intérêt potentiel en
sont plus variables que celles observées reproduction pure et simple.
Des études épidémiologiques condui- au sein d’un couple de jumeaux mono-
tes chez l'homme ont démontré une zygotes. De plus, dans la perspective Dans le même temps cependant, les
incidence accrue de physiopathologies d’utilisation d’animaux clonés comme expertises scientifiques sur l'évaluation
chez l'adulte en relation avec un déve- reproducteurs, il importe de s’assurer de la sécurité alimentaire et génétique
loppement fœtal perturbé des mêmes de l’intégrité du génome entre le don- des clones et leurs produits devront être
individus (Barker 2004). Chez les ani- neur et son clone. En effet, des muta- complétées par des études sur la des-
maux, il a été confirmé que la sous- tions ont pu apparaître dans les cellules cendance de ces animaux, même si les
nutrition fœtale conduit à une adapta- utilisées comme donneuses de noyau, études conduites en Europe, au Japon
tion à cet environnement altéré par soit avant leur prélèvement sur l’animal ou aux USA n’ont pas identifié de
modification du métabolisme, ces adulte, soit au cours de la période de risque significatif pour la consomma-
modifications demeurent après la nais- culture in vitro qui précède le clonage. tion de produits alimentaires dérivés de
sance (Mc Millen et Robinson 2005). Pour cela, des approches permettant bovins, porcins ou caprins clonés. Ces
Ces études expérimentales indiquent la détection de polymorphisme de expertises devraient être accompagnées
que les relations entre nutrition mater- séquence entre deux génomes ou des d'approches interdisciplinaires avec les
nelle, croissance fœtale et pathologies différences de méthylation ont été sciences sociales, ceci afin d'aboutir à
adultes peuvent avoir une origine très mises en place au laboratoire (De une gestion de l'utilisation de cette bio-
précoce, même à des périodes restrein- Montera et al 2004). L’objectif est technologie qui soit en accord avec les
tes post-fécondation. Les approches d’évaluer jusqu’à quel point les clones débats de société soulevés par la réalité
issues de la génomique permettent de sont identiques génétiquement. du clonage somatique au cours des dix
coupler l'analyse systématique d'orga- dernières années. C'est sans doute l'as-
nes en développement (placenta dès le surance d'une confiance durable et
début du développement embryonnaire Conclusions nécessaire entre les acteurs de la
par exemple) avec des approches molé- recherche, les filières d'élevage et les
culaires à haut débit de façon à identi- Les progrès du clonage animal ont consommateurs.
fier les gènes et réseaux de gènes qui conduit à considérer l'implication des
peuvent être impliqués dans la santé
des animaux à différents stades de leur
animaux domestiques bien au-delà de Remerciements
leur usage traditionnel en agriculture
développement fœtal et postnatal ou dans les domaines de la recherche
(Everts et al 2007). Dès lors que des biomédicale. Le transfert de noyaux a Les auteurs tiennent particulièrement
défauts du développement placentaire non seulement confirmé l'importance à remercier l'ensemble des animaliers
sont une des causes principales d'ano- des événements épigénétiques dans la de l’Unité Commune d’Expérimentation
malie et de mortalité chez les clones
plasticité fonctionnelle du génome, Animale (UCEA) pour leur implication
(Chavatte-Palmer et al 2002), l'analyse
de la mise en place de ce tissu en mais également révélé le potentiel de dans la préparation des animaux, le
fonction de différentes origine des l'embryon de mammifère à s'adapter suivi des gestations et la surveillance
embryons (production in vitro, clonage aux perturbations de l'environnement particulièrement rapprochée des ani-
ou fécondation) devrait être approfon- tout au long du processus de dévelop- maux clonés après leur naissance. Les
die. pement. Les clones et le transfert d'em- travaux présentés ont pu être réalisés
bryon chez les animaux de ferme grâce aux personnes impliquées dans
auront un rôle scientifique clé dans l'ère l'atelier MIV-FIV de Jouy-en-Josas :
d) Etude des risques associés au de la post-génomique dont un des chal- N. Peynot, Y. Lavergne, C. Audouard ;
clonage lenges est l'analyse et la compréhension et dans la culture de cellules donneuses
Si on a vu que la mortalité était de l'ontogenèse des systèmes biolo- de noyau : E. Laloy, S. Péron, P.
importante chez les animaux jeunes giques complexes. L'impact principal Bodinier. Enfin bien sûr, le clonage à
issus de clonage, il n'en reste pas moins du clonage en élevage sera finalement l'INRA n'aurait pu être réussi sans le
que bon nombre d'animaux d'apparence peut-être plus lié à l'aptitude de cet outil travail acharné des personnes en charge
physiologique normale se développent à permettre d'étudier, voire de modéli- de la micromanipulation : N. Daniel,
en adultes sans problème particulier. ser, les liens entre des événements pré- D. Le Bourhis (UNCEIA), V. Brochard
Cependant, les différences épigéné- coces de la régulation génique avec le et P. Chesné.

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Biotechnologies de la reproduction : le clonage des animaux d’élevage / 43

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Résumé

La reproduction d'espèces domestiques par clonage remonte à plus de 20 ans. Les premières techniques reposent sur la bissection d'em-
bryons puis sur l'usage de cellules embryonnaires pour générer des animaux clonés par transfert de noyau. Avec l'apparition du clonage
somatique, qui permet la préservation et l'obtention de descendants de génotypes de haute valeur, l'intérêt pour cette technologie s'est con-
sidérablement accru. Un retour sur ces 20 dernières années montre comment l'INRA s'est impliqué dans la mise au point méthodologique
du clonage animal et a acquis une expertise reconnue, non seulement dans la production et l'analyse de clones d'animaux domestiques,
mais également dans l'étude du rôle des altérations génétiques et épigénétiques dans le développement embryonnaire, fœtal et postnatal
chez ces animaux. Le clonage reste en effet peu efficace pour la production d'individus viables en comparaison d'autres techniques de
reproduction assistée. Une meilleure compréhension de la reprogrammation épigénétique des noyaux de cellules somatiques et de ses effets
sur le déroulement des gestations est nécessaire pour rendre cette technologie éthiquement et économiquement acceptable. L'acceptation
des produits de clones dans l'alimentation dépend maintenant de l'approbation des agences d'évaluation. Celle-ci est basée sur l'acquisi-
tion de données scientifiques concernant la sécurité et l'équivalence des produits avec ceux qui sont issus d'animaux reproduits par fécon-
dation. Cette synthèse fait le point sur les principales connaissances fondamentales sur le clonage somatique, depuis la cellule donneuse,
jusqu'au descendant cloné, et leurs liens avec la santé, la viabilité, les caractéristiques quantitatives et de reproduction des individus
clonés.

INRA Productions Animales, 2008, numéro 1


44 / X. VIGNON et al

Abstract

Reproduction biotechnology: cloning of livestock

Reproduction of domestic species by cloning has been conducted for more than 20 years. Early techniques relied first on embryo splitting,
then on using embryo cells for nuclear transfer to generate cloned animals. The advent of nuclear transfer now enables the use of soma-
tic adult cells for the direct transfer and preservation of high-value genotypes to offspring. In this article, a summary is presented of how
INRA, during the last 20 years, has brought technical improvement and scientific expertise in cloning technology, not only for the produc-
tion of cloned laboratory and domestic species, but also for the study of how nuclear transfer has an influence on genetic and epigenetic
regulation of embryonic, fetal and postnatal development in these animals. Somatic cell nuclear transfer is still a poorly efficient technique
to generate live offspring. The acceptance of clones and products of clones in the food chain depends on societal discussions and evalua-
tions from food agencies, which are based on scientific data on safety and equivalence of these products with those issued from fertilised
animals. This synthesis shows how important it is to investigate every step of somatic cell nuclear transfer more intensively, starting from
the donor cell and continuing until the cloned offspring are born and further.

VIGNON X., HEYMAN Y., CHAVATTE-PALMER P., RENARD J.-P., 2008. Biotechnologies de la reproduction : le clo-
nage des animaux d’élevage. INRA Prod. Anim., 21, 33-44.

INRA Productions Animales, 2008, numéro 1

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