Vous êtes sur la page 1sur 27

Bulletin de la Société Botanique de France.

Actualités
Botaniques

ISSN: 0181-1789 (Print) (Online) Journal homepage: https://www.tandfonline.com/loi/tabg18

Le grain de pollen des angiospermes Apports de la


biopalynologie et perspectives biotechnologiques

André Souvré, Louis Albertini & Jean-Claude Audran

To cite this article: André Souvré, Louis Albertini & Jean-Claude Audran (1987) Le grain de
pollen des angiospermes Apports de la biopalynologie et perspectives biotechnologiques,
Bulletin de la Société Botanique de France. Actualités Botaniques, 134:1, 87-112, DOI:
10.1080/01811789.1987.10826853

To link to this article: https://doi.org/10.1080/01811789.1987.10826853

Published online: 10 Jul 2014.

Submit your article to this journal

Article views: 2776

View related articles

Full Terms & Conditions of access and use can be found at


https://www.tandfonline.com/action/journalInformation?journalCode=tabg18
Bull. Soc. bot. Fr., 134, Actual. bot., 1987 (I ), 87- 112

Le grain de pollen des angiospermes


Apports de la biopalynologie et perspectives biotechnologiques

par André SOUVRË (1 ), Louis ALBERTINI (1) et Jean-Claude AUDRAN(2)

(1) Laboratoire de Cytologie et de Pathologie Végétales, E.N.S. Agronomique,


145, avenue de Muret, 31076 Toulouse Cédex, France

(2) Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales, U.F.R. Sciences Exactes et NatureUes,


51062 Reims Cédex, France

RéiiUmé.- L'objectif de cet article est de rapporter les principales dormées actuelles concer-
nant : 1) les transformations cytoplasmiques et nucléaires des microsporocytes durant les phases pré-
méiotique et méiotique ; 2) les modifications structurales et les productions métaboliques du tapis
staminal au cours de l'ontogenèse pollinique ; 3) enfin, les modalités cytophysiologiques présidant à
la construction et sous-tendant l'activité des grains de pollen.
Les possibilités biotechnologiques offertes par ces résultats dans la maîtrise de la reproduc-
tion sexuée sont envisagées.

Summary.- The purpose of this paper is to give an account for the main present data
about : 1) cytoplasmic and nuclear changes in microsporocytes during premeiotic and meiotic sta-
ges ; 2) sbuctural modifications and metabolic productions of the staminal tapetum in the course of
pollen ontogeny ; 3) finally, cytophysiological modifications taking place during the construction of
the pollen grain and its activity afterwards.
These results offer hiotechnological possibilities in the control of the sexual reproduction.

*
**
Chez les Angiospermes, le grain de pollen, homologue d'un microgamétophyte
mâle, est le vecteur du génome haploïde paternel. Son rôle essentiel dans la reproduc-
tion de ces plantes à graines, ses applications présentes et ses implications potentielles
dans le domaine des biotechnologies ont suscité chez de nombreux biologistes d 'hori-
zons divers, un regain d'intérêt à son égard. Ainsi, au cours de ces deux dernières décen-
nies, les mécanismes biologiques et les interactions physico-chimiques présidant à sa

Mots clés biotechnologie, méiose, microsporocyte, ontogenèse pollinique, pollen, tapis


staminal.
88 ACTUALIT~S BOTANIQUES

genèse et sous-tendant ses activités (domaine de la biopalynologie) ont été largement


étudiés, et ceci, à des niveaux d'analyse de plus en plus fins. La description phéno-
ménologique a fait place à l'explication mécanistique. De nouveaux concepts ont été
développés permettant une approche nouvelle des problèmes liés à la reproduction
sexuée chez les Végétaux (Dumas et coll., 1984a). Dans cet article, seront successi-
vement évoqués les acquis concernant les événements méiotiques, la physiologie de
l'assise tapétale dans sa relation sporophyte-gamétophyte, l'élaboration et le fonc-
tionnement du grain de pollen.

1.- f:VOLUTION DES CELLULES MÈRES DES MICROSPORES AU COURS DE LA


PRf:Mf:IOSE ET DE LA Mf:IOSE.
La genèse des grains de pollen, dont la fertilité potentielle joue un rôle primor-
dial dans le phénomène de la reproduction sexuée chez les Angiospermes, est dépendan-
te d'événements structuraux et d'activités biosynthétiques diverses, pariétales, cytoplas-
miques ou nucléaires, qui se situent à des stades précoces : préméiose et méiose.

Préméiose
Il existe une confusion entre les limites de la préméiose et de la méiose, selon
que les auteurs se réfèrent aux notions de morphologie cellulaire, de cycle cellulaire ou
à l'activité biosynthétique (synthèse du DNA) des cellules sporogènes. Dans le but
d'éviter toute confusion, nous adopterons la définition de Bennett (1984) en regroupant
la préméiose (stades G 1, S, G2) et la méiose (du début de la prophase au stade tétrade
jeune inclus) des cellules mères des microspores (CMM) au sein du cycle méiotique.
Le déclenchement du cycle méiotique serait, semble-t-il, la conséquence d'une
accumulation de substances d'origine exogène (tapis vraisemblablement) dans le cyto-
plasme des cellules sporogènes ; ces substances, inductrices de la méiose, provoqueraient
le ralentissement de la prophase de la dernière mitose précédant la préméiose jusqu 'à un
stade critique («stade de disponibilité à la méiose») où les chromosomes prophasiques
vont se déspiraliser, les cellules évoluant alors vers une interphase : la préméiose (JI al-
ters, 1985). Dès le début de la préméiose, les méiosporocytes évoluent de façon synchro-
ne ; la présence de plasmodesmes entre les CMM jeunes (également entre les CMM jeu-
nes et les cellules tapétales), qui se développent sous forme de canaux cytomictiques in-
terméiosporocytaires en prophase, favoriserait le synchronisme du tissu sporogène
(Vijayaraghavan et Karuna Batia, 1985).

Paroi des CMM en préméiose


La paroi primaire mince des CMM de forme polyédrique du tissu sporogène, qui
a une structure comparable à celle des cellules tapétales contiguës (Souvré, 1981), est
de nature pecto-cellulosique avec une forte teneur en composés pectiques et la présen-
ce, en outre, de protéines-SR (Rhoeo, étude cytochimique de Albertini et coll., 1981a).

Cytoplasme des CMM en préméiose


De type méristématique, la structure fine des méiocytes en préméiose est carac-
térisée par la présence de nombreux organites ayant un aspect juvénile : petites mito-
chondries de forme ovoïde dépourvues de crêtes, proplastes contenant, ou non des
petits grains d'amidon, dictyosomes générant de petites vésicules, réticulum endoplasmi-
que granuleux en amas, petits granules lipidiques et ribosomes denses souvent associés
A. SOUVRB ET COLL. 89

en polyribosomes (Souvré, 1981 ; Vijayaraghavan et Karuna Batia, 1985). Dans le


hyaloplasme, le cytosquelette microtuhulaire (M T) fonne un réseau de filaments entre-
croisés maintenant le volumineux noyau au centre du méiocyte (Ca~terio. étude immu-
nocytochimique de Van Lammeren et coll., 1985).
La densité élevée en organites cellulaires du cytoplasme des méiocytes en pré-
méiose est concomitante d'une activité biosynthétique maximale qui se concrétise
par l'incorporation élevée de précurseurs marqués variés : 3 H-glucose (glucides), 3 H-
acétate (lipides totaux), 3 H-choline (phosphoiT,ides à choline), 3 H-leucine (protéi-
nes totales), 3 H-arginine (protéines basiques), H-tryptophane (protéines non histo-
nes), 3 H-proline ou 14 Chydroxyproline (glycoprotéines) et 3 H-thymidine (DNA) ;
notons la très faible incorporation des précurseurs du RNA (3 H-uridine ou 3 H-acide
orotique) (voir travaux de Albertini et Souvré, associés à divers collaborateurs). Les
études histochimiques en microscopie photonique (MP) effectuées par une équipe de
chercheurs indiens (Rudramuniyappa et Annigeri, 1984 ; Hedge, 1985 ; Rudramuni-
yappa, 1985) ont révélé dans le cytoplasme des CMM : 1) la présence d'acide ascorbi-
que chez Datura et Parthenium, 2) la variabilité selon les espèces de l'accumulation de
glucides insolubles.

Noyau des CMM en préméiose


L'analyse tridimensionnelle de la position des chromosomes à partir d'obser-
vations effectuées en MET (3D-MET) a permis à Bennett (1984) de mettre en évidence
un arrangement significatif des homologues en deux groupes équivalents, et la disposi-
tion similaire des hétérologues au sein de chaque lot haploïde ; ces facteurs favorise-
raient le phénomène d'appariemment des chromosomes méiotiques.
Dans le nucléoplasme des méiocytes de Triticum Bennett et coll. (1979) ont
observé la présence d'un matériel fibrillaire vraisemblablement protéique, différent
des microtubu]es par sa résistance supérieure à la colchicine, dont le développement
est progressif au cours de la préméiose (l'optimum se situe au lepto-zygotène).
II existe une seule duplication du DNA chromosomique pour les deux divisions
de la méiose ; cette phase S de synthèse associée à une importante augmentation du
volume nucléaire, concerne, selon les techniques d'étude utilisées, la totalité (Alhertini,
1971 : marquage d'anthères ou d'inflorescences excisées, radioautographie en MP) ou
environ 99% (Hotta et coll., 1966 :marquage de méiocytes de Lilium extrudés, radio-
autographie en MET) du DNA chromosomique; la replication de l'euchromatine s'effec-
tuant avant celle de l'hétérochromatine (Alhertini, 1971).
En préméiose, les CMM synthétisent activement le RNA aux niveaux nucléaire
et surtout nucléolaire (Albertini, 1971 ; Vijayaraghavan et Karuna Batia, 1985). L 'acti-
vité nucléolaire maximale en fin de préméiose (phases S et G2) concerne, pour la majeu-
re partie, le rRNA dont le transfert vers le cytoplasme des méiocytes a été observé chez
le Rhoeo (Alhertini, 1971).
Au cou111 de la préméiose, dans les noyaux des CMM du Rhoeo (Aihertini,
1971), les synthèses des protéines révélées par radioautographie sont élevées: la synthè-
se des protéines totales (3 H-leucine) atteint un palier dès le début de la phase S, ceDe
des histones (3 H-arginine) s'effectuant parallèlement à la synthèse du DNA chromati-
nien - notons l'apparition d'une histone spécifiql!e de la méiose (Strokov et coU.,
1973) -, l'évolution du niveau d'incorporation du 3 H-tryptophane dans les protéines
non histones varie dans le même sens que )intensité de synthèse du DNA euchromati-
nien et périnucléolaire (Alhertini, 1971 ; Alhertini et Souvré, 1974) et les protéines
90 ACTUALITtS BOTANIQUES

riches en praline et hydroxyproline sont à leur niveau optimal de synthèse (Souvré


et coll., 1984).

Méiose
Les événements cellulaires relatifs à la méiose mâle chez les Angiospermes ont
fait l'objet de nombreux articles et de plusieurs synthèses bibliographiques dont, parmi
les plus récentes, celles de Porter et coll. (1984), de Zickler (1984) et de Vijayaragha-
van et Karuna Batia (1985). Nous nous contenterons ici d'évoquer succinctement les
observations les plus connues afin d'insister sur la présentation des résultats obtenus
à l'aide de techniques récentes et, en particulier, sur ceux concernant l'appariement
chromosomique et l'évolution du cytosquelette et de la paroi périméiocytaire.

Evolution du cytoplasme des CMM pendant la méiose


Pendant la prophase méiotique, la population des ribosomes et polyribosomes
diminue considérablement dans le cytopla~me des CMM, parallèlement à une modifica-
tion de la structure des organites cytoplasmiques. A la diacinèse, une faible quantité de
ribosomes subsiste, certains étant encapsulés avec du cytoplasme, des plastes et des mi-
tochondries dédifférenciées à 1'in té rieur d'inclusions uni ou multimembranaires ( «MMI»
résistantes aux enzymes lytiques ; la réduction de la population ribosomale, qui varie
selon les espèces, est concomitante d'une diminution importante du RNA cyto-
plasmique des méiocytes (Dickinson et Heslop-Harrison, 1970 et 1977 ; Reznickova,
1979 ; Souvré, 1981). Des travaux récents (Porter et coll., 1984), effectués à l'aide de
méiocytes de Lilium en culture, ont montré que l'élimination progressive des ribosomes
est corrélée à une diminution du rRNA et du mRNA induite par une dégradation
enzymatique ayant pour origine les enzymes hydrolytiques contenues dans les corps
multimembranaires présents dans le cytoplasme du leptotène au zygotène ; notons
l'absence de données relatives au tRNA. La différenciation des plastes et des mito-
chondries n'est pas, semble-t-il, un phénomène passif ; en effet, une synthèse de DNA
relativement intense se produit au niveau de ces organites du leptotène à la diacinèse
chez le Lilium (Smyth et Shaw, 1979 ; Porter et coll., 1984).
Les granules polysaccharidiques des amyloplastes évoluent différemment selon
les espèces au cours de la méiose :ils sont présents en permanence dans le cytoplasme
des CMM du Rhoeo jusqu 'à la mitose microsporale (Souvré, 1981) et ils disparaissent
au leptotène avant de se reconstituer en fin de prophase I chez le Lis (Dickinson et
Heslop-Harrison, 1977) ; dans le cas du Kalanchoe, l'absence d'amyloplastes dans le
cytoplasme des CMM est compensée par l'accumulation des plastes amylifères au niveau
du tapis (Rudramuniyappa et Annigeri, 1984). La présence des granules polysaccharidi-
ques et l'augmentation de leur taille du synizesis au stade tétrade chez le Rhoeo peu-
vent être corrélées à 1'incorporation notable de 3 H-glucose dans le cytoplasme des CMM
au cours de cette période (Albertini et coll., 1981).
Peu nombreux dans le cytoplasme des CMM au cours du cycle méiotique, les
dictyosomes sont à l'origine de vésicules claires que l'on trouve dans le cytoplasme
depuis la pré méiose (Souvré, 198 L) ; leur activité ne sera remarquable qu'à partir du
stade tétrade, lors de la formation des plaques cellulaires et au début de l'édification du
sporoderme (Vijayaraghavan et Karuna Batia, 1985).
Selon Vijayaraghavan et Karuna Batia (1985), les globules lipidiques sont pré-
sents dans le cytoplasme des méiocytes durant tous les stades de la microsporogenèse,
le nombre et la taille ries granules augmentant après If~ stade des tétrades. Ces données
A. SOUVR€ ET COLL. 91

sont corroborées par l'incorporation continue de 3 H-acétate (précurseur des lipides


totaux) chez le Rhoeo, avec cependant une faible actil'ité pendant la méiose, la dimi-
nution du marquage cytoplasmique par la 3 H-choline (précurseur des phospholipides à
choline) après le synizesis étant, elle, liée à la régression des cytomemhrane!' (Souvré,
1981).
La structure cytoplasmique des CMM en fin de prophase, plus ou moins appau-
vrie en organites selon les espèces (Porter et coll., 1984), semble directement reliable à
la réduction des RNA ; en effet, cette structure temporaire n'est pas le résultat d'un
blocage nutritif ( <<starvation») puisque seuls les méiocytes sont affectés (le tapis est
particulièrement actif pendant cette période) et, en outre, le ~ytoplasme des CMM
continue de synthétiser le DNA, les protéines et les lipides. La dédifférenciation des
organites (plastes, mitochondries), la formation des MMI et l'élimination des riboso-
mes parentaux correspondent à la première phase de la réorganisation cytoplasmique
qui préside à la transition sporophyte-gamétophyte et tend à éliminer les ribosomes et
les informations (RNA) d'origine parentale (Dickinson et Heslop-Harrison, 1977). La
seconde phase se concrétise par : la restauration dès l'anaphase 1 d'une nouvelle popu-
lation de ribosomes générée à partir des corps nucléolaires néoformés ( = nucléoloïdes :
cf. paragraphe nucléole) dispersés dans le cytoplasme, la renaissance de plastes normaux
en fin de métaphase l contenant des particules granulo-fihrillaires (les fibrilles sont sensi-
bles à la DNAse), associées aux membranes ( «m.p.a))) riches en ribonucléoprotéines qui
au stade tétrade seront également à 1'origine de ribosomes néoformés, le retour à 1'aspect
initial des mitochondries susceptibles à nouveau de se diviser et l'éclatement des in-
clusions multimemhranaires ( <<MMh) au stade ultime des tétrades, qui transmettent
ainsi une partie de la cellule mère diploïde à la spore haploïde ; ce transfert semble
essentiel à la conduite des premiers événements post-méiotiques, en particulier les MMI
sont impliquées dans l'initiation du sporoderme (Dickinson et Heslop-Harrison, 1977).
Evolution des noyaux, des nucléoles et des chromosomes dans les CMM en méiose
Au début de la méiose, le noyau méiocytaire au profil lobé (Souvré, 1981) est
caractérisé par la présence de vacuoles nucléaires résultant de l'invagination du feuillet
interne de la membrane nucléaire. Ces vacuoles intra-nucléaires atteignent un dévelop-
pement maximal au synizesis repoussant ainsi la chromatine d'un côté du noyau et pro-
voquant une excentricité chromosomique caractéristique de ce stade (Karasawa et
Ueda, 1983 a, b).
Les études récentes relatives à l'appariement chromosomique, à la formation du
complexe synaptonémal (CS) et aux recombinaisons génétiques, qui complètent les
données déjà regroupées sur ce sujet par Zickler ( 1984), ont été menées, le plus souvent,
sur des méiocytes isolés, traités par la technique d'étalement ( «spreading») et/ ou la
confection de coupes sériées couplées à des colorations ou à diverses imprégnations (Ag
N0 3 , PTA, etc.), au marquage par des précurseurs radioactifs associé ou non à l'action
d'enzymes variées (DNAse, RNAse, pronase, etc.) et à l'hybridation moléculaire ; les
observations ont été effectuées au MP et/ou MET (observation classique et reconstruc-
tion tridimensionnelle).
Appariement chromosomique et complexe synaptonémal (CS)
Le complexe synaptonémal présent entre les homologues au stade pachytène
-MC Quade et Pickles (1980) l'observent déjà en préméiose- est une structure tripartite
formée de deux éléments latéraux (diam. = 50nm) distants de 100 à 150 nm et reliés à
un élément central (diam. = 30 nm) par des microfilaments. Il existe, semble-t-il, une
corrélation positive entre la longueur du CS et la taille du génôme (Anderson et coll.,
92 ACTUALITes BOTANIQUES

1985). La mise en place du CS débute par la formation des éléments latéraux au niveau
des télomères (Zickler, 1984) qui à ce stade sont reliés à la membrane nucléaire ; par
la suite, plusieurs sites d'initiation du CS se forment entre les homologues, ce qui
est à l'origine de figures d'entrecroisements ( «interlockings» ), en particulier dans le
cas d'espèces à bras chromosomiques longs (Loidl, 1984). Les figures d'entrecroise-
ments vont disparaître à la suite de cassures-soudures des chromatides associées ; l'appa-
riement est alors terminé. Le CS est constitué de protéines basiques et non histones as-
sociées à une faible quantité d'acides nucléiques (en particulier un DNA résistant à la
DNAse 1 ; Sakai-Wada, 1983 b). Au diplotène, le CS n'est plus visible que dans de
courtes régions correspondant aux chiasmas.
Recombinaisons génétiques
Selon Stem et Hotta (1984), en sus de l'appariement chromosomique et de la
disjonction réductionnelle, la recombinaison génétique est un des événements majeurs
de la différenciation des cellules méiotiques. Les recombinaisons génétiques s'effectuent
par transfert unidirectionnel de l'information (au zygotène) ou par échanges réciproques
(au pachytène) au niveau des nodules (diam.= 30 à 50 nm) situés sur la partie axiale du
CS (Zickler, 1984).
Métabolisme nucléaire en prophase
En début de prophase, une synthèse de DNA essentiellement chromatinienne,
complémentaire de la phase S préméiotique, présente un pic majeur au zygotène (Z-
DNA : 0,3% du génome) et un second moins accusé au pachytène (P-DNA : 0,1 à 1%
du génome ; Hotta et Stern, 1976; Stern et Hotta, 1977). Stem et Hotta (1984) propo-
sent trois catégories de séquences pour ce DNA qui respectivement codent la transcrip-
tion de protéines spécifiques de la méiose, induisent le processus d'appariement ou sont
associées aux synthèses réparatrices au cours des recombinaisons génétiques.
Elevée en préméiose, la synthèse du RNA nucléaire (mRNA chromosomique et
périchromosomique) diminue de 50% au début de la prophase méiotique puis se main-
tient à un niveau constant du synizesis à la prométaphase (Albertini, 1971). L 'incorpo-
ration de 3 H-uridine permet de révéler deux pics de synthèse : le premier au zygotène
Qégèrement postérieur à celui du Z-DNA) associé à la zone intrachromosomique et le
second, très élevé, au pachytène concernant les zones péri et interchromosomiques
(Porter et coll., 1982) ; les sites de synthèse de RNA les plus actifs sont les régions des
organisateurs nucléolaires («NOR»), là où les nucléoles accessoires vont se former
(cf. paragraphe sur le nucléole).
Les protéines nucléaires subissent une chute de synthèse à partir du leptotène
et au zygotène. Parmi les protéines synthétisées (protéines totales, histones, non histo-
nes, riches en proline ou hydroxyproline) chez le Rhoeo, qui représentent 5 à 10% des
synthèses protéiques en préméiose, seules les protéines incorporant le 3 H-tryptophane
(protéines non histones) révèlent un pic de synthèse à la diacinèse (Albertini et Souvré,
1974, 1983 ; Souvré et coll., 1984). Seule une partie des protéines nucléaires synthéti-
sées en prophase sont caractéristiques de la méiose et ont une forte affinité pour le
DNA ; les unes sont nécessaires à l'appariement et à la formation du CS, les autres cata-
lysent les réactions de recombinaison (Stem et Hotta, 1984). Ces protéines sont capa-
bles de défaire les duplex DNA en les transformant en DNA simple brin (protéine U) ou
de catalyser la réassociation du DNA simple brin au cours de l'appariement (protéine R)
(Zickler, 1984). Parmi les nombreuses enzymes identifiées pendant la méiose, nous re-
tiendrons les endonucléases (DNAses) et la polynucléotide ligase agissant aux stades zy-
gotène et pachytène ainsi que la RNA polymérase associée à la contraction-extension
des chromosomes méiocytaires (Vijayaraghavan et Karuna Batia, 1985) ; selon Zickler
A. SOUVRr. ET COLL. 93

(1984), seule l'endonucléase reliée à l'activité du P-DNA serait spécifique de la méiose.


Le cycle nucléolaire des microsporocytes
De la préméiose au zygotène, le nombre de nucléoles par noyau méiocytaire di-
minue après fusion nucléolaire mais reste équivalent à celui des chromosomes nucléoli-
gènes et toujours égal ou supérieur à 1. De structure hétérogène et composés de granu-
les périphériques, de fibrilles centrales, de vacuoles et de fibrilles de chromatine asso-
ciée, les nucléoles sont étroitement liés aux organisateurs nucléolaires (Vijayaraghavan
et Karuna Batia, 1985) connus pour être les loci des gènes du rDNA codant pour le
rRNA ; au début de la prophase, ils pénètrent dans des évaginations du noyau (Souvré,
1981), se lient au feuillet interne de la membrane nucléaire et prennent parfois une for-
me en croissant (Tradescantia : Venot et coll., 1979 ; Lilium : Dickinson et Heslop-
Harrison, 1970 et Porter et coll., 1982) qu'ils conservent jusqu'au diplotène. Des nu-
cléoles accessoires, constitués de matériel similaire au nucléole principal, se forment au
niveau du NOR dont ils vont se détacher au diplotène ; ils se répartissent dans le caryo-
plasme mais ne seront plus visibles après la dissolution de la membrane nucléaire (Porter
et coll., 1982). Pendant la caryocinèse, la matière des nucléoles accessoires est liée aux
chromosomes souvent sous la forme de globules ( «nucléoloids : Dickinson et Heslop-
Harrison, 1970) associés au fuseau de division puis libres dans le cytoplasme où ils
vont générer une nouvelle population de ribosomes (Williams et coll., 1973). En divi-
sion Il, des corps prénucléolaires se forment dans les chromosomes puis fusionnent au
sein des noyaux de reconstitution des tétrasporocytes pour former de nouveaux nucléo-
les (Porter et coll., 1982).
Très actif en préméiose où il synthétise abondamment acides nucléiques et pro-
téines, le nucléole voit son activité métabolique diminuer considérablement en début
de méiose (Aibertini, 1971) ; toutefois, une synthèse de DNA accentuée qui semble-
rait correspondre à une amplification génique du rDNA est alors observée dans le nu-
cléole des méiocytes de Lilium en culture (Porter et coll., 1982, 1983, 1984). Les
corps prénucléolaires et les nucléoles des tétrades ne sont pas marqués par la 3 H-thymi-
dine (Porter et coll., mêmes références). Les synthèses de RNA et de protéines nucléo-
laires évoluent parallèlement au cours de la méiose ; au synizesis, elles représentent 20
à 50% du niveau des synthèses maximales mesurées en préméiose (Albertini, 1971 ;
Albertini et Souvré, 1974, 1983) ; chez le Lilium, Porter et coll. (1982) notent un pic
de synthèse au zygotène correspondant à l'activité du nucléole principal, des nucléoles
accessoires et surtout des NOR. Aucune synthèse de RNA et de protéines nucléolaires
n'est effective du pachytène au stade des tétrades (voir références ci-dessus). L 'hybri-
dation par le 3 H-acide polyuridilique a permis de préciser qu'une synthèse de pol y (A)
+RNA est associée au nucléole en prophase et aux nucléoloïdes cytoplasmiques des
tétrasporocytes ; ces organites contiennent donc des ribosomes néoformés susceptibles
d'induire une synthèse rapide de protéines dans le cytoplasme tétrasporocytaire.
Cytosquelette, appareil fusorial, mouvements chromosomiques
Précédemment étudiés par la microscopie classique (MP et MET), le cytosque-
lette et l'appareil fusorial en évolution pendant la méiose ont fait récemment l'objet
d'investigations associant l'observation tridimensionnelle (MET), les réactions cyto-
chimiques (MET) et les réactions immunocytochimiques (fluorescence au FITC, mar-
quage à l'or colloïdal d'anticorps monoclonaux) couplées à l'action d'inhibiteurs
(colchicine, vinblastine, etc.).
Au début de la prophase méiotique, le réseau des microtubules (MT) présent en
préméiose s'adapte aux modifications de la forme des méiosporocytes et à la transition
94 ACTUALIT~S BOTANIQUES

diacinèse-métaphase 1 ; lorsque la membrane nucléolaire disparaît, les microtubules s'or-


ganisent en fuseau (V an Lammeren et coll., 1985). L'appareil fusorial comprend des MT
continus (formés de plusieurs segments) d'un pôle à l'autre et des MT centromériques
formant des tractus qui pénètrent profondément dans le cinétochore chromosomique
(1 tractus par chromosome) ; les deux catégories de MT se mêlant uniquement au ni-
veau des pôles fusoriaux (Dietrich, 1979). En outre, des éléments du réticulum endo-
plasmique sont alignés le long des MT ou s'accumulent aux pôles, et des vésicules dic-
tyosomales occupent une partie du volume fusorial (Ryan, 1984).
Structure caractéristique des chromosomes en division à laquelle sont rattachés
les MT centromériques, les cinétochores sont constitués d'une substance amorphe et
de fibrilles associées en faisceaux et reliées à des fibrilles similaires intrachromosomi-
ques ; les extrémités des MT centromériques s'intercalent entre les faisceaux. L'étude
cytochimique (MET) révéle la présence de DNA (fibrilles), de RNA (zone périphéri-
que, à la hase des MT centromériques) et de protéines basiques (Sakai-Wada, 1983 a).
L'ascension des chromosomes méiocytaires en anaphase 1 (et Il) est assurée par
le raccourcissement des fibres centromériques, conséquemment à la dépolymérisation-
polymérisation de la tuhuline microtuhulaire, conjuguée à l'élongation du fuseau
(Lambert, 1983) ; le niveau des ions Ca 2 +libérés par les vésicules ergastoplasmiques des
pôles fusoriaux régulerait le processus de dépolymérisation-polymérisation des MT
(Ryan, 1984).
Au stade dyade, les MT rayonnent autour des deux noyaux néoformés, les plus
longs reliant les deux noyaux entre eux (Gasteria), et à la cytocinèse Il, qui préside à la
formation des tétrasporocytes (tétrade plane chez la majorité des Monocotylédones ;
tétrade tétraédrique chez la majorité des Dicotylédones), les microtuhules rayonnant
autour des quatre noyaux sont interrompus au niveau des plaques équatoriales situées
à l'emplacement des futures plaques cellulaires. Chez les tétrasporocytes, les MT sont
répartis dans le cytoplasme, le plus souvent orientés suivant l'axe longitudinal, et cer-
tains sont regroupés en faisceaux au contact du noyau (Gasteria :Van Lammeren et
coll., 1985).

Evolution et rôle de la paroi microsporocytaire


Seules les données relatives à l'évolution de la paroi primaire, à la composition
et au rôle de la paroi spéciale entourant les tétraspores seront rapportées ici.
Dès le début de la prophase méiotique, la paroi des méiosporocytes diffère de
celle des cellules tapétales contiguës ; la lamelle moyenne interméiosporocytaire (ou
entre les CMM et le tapis) se gélifie ménageant un sillon entre les CMM (Souvré, 1981 ;
Gori, 1983) dans lequel des filaments polysaccharidiques ont parfois été observés
(Gori, 1983). A la suite d'un phénomène associant un effet mécanique de glissement
(Gori, 1983) et un remaniement de la paroi méiocytaire (Souvré, 1981), chaque CMM
va s'arrondir et simultanément augmenter de volume. La couche mince périméiocytai-
re est de nature essentiellement pectocellulosique (Alhertini et coll., 1981 a) et elle se
maintient jusqu'à un stade plus ou moins avancé de la microsporogenèse ; Gori (1983)
note sa présence sous forme de débris autour des tétrasporocytes âgés.
A partir du zygotène-pachytène, la paroi spéciale qui s'édifie graduellement
entre la paroi primaire et le plasmalemme va isoler les CMM en obturant les plasmo-
desmes les reliant entre elles et aux cellules tapétales; seuls certains plasmodesmes, peu
nombreux, seront maintenus et vont former les canaux cytomictiques interméiocytaires
A. SOUVRE ET COLL. Y5

qui disparaîtront eux-mêmes au cours de la mitose hétérotypique (Pacini et Juniper,


1984). Consécutivement à chaque division de la méiose (majorité des Monocotylédo-
nes) ou simultanément après la mitose homéotypiqne (majorité des Dicotylédones),
les plaques cellulaires séparant les cellules filles se forment et se lient à la paroi spécia-
le périméiosporocytaire ; au stade tétrade, les tétraspores sont individualisées au sein
d'une gangue callosique limitée à l'extérieur par les vestiges de la paroi primaire eux-
mêmes en contact avec le substrat thécal (espèces à tapis cellulaire) ou le syncytium
tapétal (espèces à tapis plasmodial).
La paroi spéciale est considérée par certains auteurs comme de nature exclusi-
vement callosique ({3 1-3 glucanes donnant une fluorescence secondaire au bleu d'ani-
line : Heslop-Harrison, 1964) ; pour d'autres (Albertini et coll., 1981 a), elle recèle en
outre d'autres composés polysaccltaridiques (chez différentes Monocotylédones),
pour d'autres enfin (Mepham, 1970), à une phase juvénile spécifiquement callosique
succède une phase de début de dégénérescence caractérisée par la présence de compo-
sés glucidiques de dégradation. L'incorporation de 3 H-glucose tant dans la paroi spécia-
le périméiocytaire que dans le plan médian des plaques cellulaires I et II et les réac-
tions PAS et Thiéry positives de ces zones militent en faveur de la présence de compo-
sés polysaccharidiques autres que la callose (Albertini et coll., 1981 b).
Divers avis ont été émis sur le rôle de la paroi spéciale :elle sélectionne les molé-
cules susceptibles de pénétrer dans les méiocytes en fonction de leur taille (Albertini
et Souvré, 1978), et isole les méiocytes de l'influence hormonale et nutritionnelle en
provenance du tapis très actif en méiose ; elle semble, en outre, indispensable au déve-
loppement du sporoderme microsporal (fourniture de composés glucidiques, initia-
tion des probaculas aux sites de compression avec le plasmalemme, moule supposé de
l'ornementation de l'exine) et elle protège la structure primexinique de l'action oxyda-
tive des agents externes susceptibles de polymériser trop précocément les pré<.'Urseurs
de la sporopollénine (Vijayaraghavan et Audesh Skula, 1978).
Au stade des tétrades âgées, les jeunes microspores sont libérées à la suite de
la lyse de la paroi spéciale callosique sous l'action d'une callase d'origine tapétale
(Cf. Hème partie).

Relations tapis-CMM pendant le cycle méiotique


Pendant le cycle méiotique puis ultérieurement lors de la formation des grains
de pollen, le futur gamétophyte est en relation étroite avec les tissus sporophytiques
environnants ou/et les produits de leur métabolisme (substrat thécal). Toute étude de
la genèse des grains de pollen ou de l'influence de facteurs variés sur celle-ci implique
une bonne connaissance du développement tapétal et des relations tapis-cellules mères
polliniques dans les conditions naturelles ou modifiées (Cf. Hème partie). En effet, en
ce qui concerne le seul cycle méiotique il a été mis en évidence que le tapis participe
au déclenchement de la méiose (Walters, 1985), est impliqué dans le processus d'appa-
riement (transfert de matériel fihrilllaire protéique du tapis vers le noyau méiocytaire
en début de prophase ; Bennett et Smith, 1979), transfère aux méiocytes des protéines
au tout début de la méiose (Albertini, 1971) puis des molécules plus petites (incorpo-
ration de glucose et d'acétate) utilisées pour la synthèse de composés polysaccharidi-
ques et lipidiques après le dépôt de la paroi spéciale callosique (Alhertini et coll., 198lb).
Le tapis joue donc un rôle important dans le métabolisme et le transport sélectif des
substances nutritives nécessaires au développement des cellules sporogènes pendant
96 ACTUALITES BOTANIQUES

l'ensemble du cycle méiotique ; il en sera de même au cours de la formation des grains


de pollen (palynogenèse) et, en particulier, lors de la construction du sporoderme (Cf.
llème partie).

Altérations méiotiques natureUes ou induites: intérêt en biopalynologie


Des dysfonctionnements naturels ou induits au cours du cycle méiotique ayant
une origine génétique (mutations ; altérations génique, géno-cytoplasmique et chromo-
somique ; blocage du processus d'appariement et des recombinaisons génétiques), pa-
rasitaire (virus, mycoplasmes, champignons), chimique (éthanol, colchicine, alcaloïdes
divers, auxines, gamétocides) ou environnementale (températures supra ou infra-norma-
les, lumière, radiations) sont impliqués dans le phénomène déterminant de la féconda-
tion chez les Angiospermes : la stérilité poUinique dont une partie est largement utili-
sée dans le domaine de la Biopalynologie (Cf. lllème partie) ; cependant, la stérilité
observée au stade du grain de pollen est souvent le constat tardif d'une altération, invi-
sible le plus souvent, affectant le processus normal de genèse du grain de pollen, qui se
situe beaucoup plus précocement (préméiose, méiose, post-méiose prépollinique) et
implique à la fois les cellules mères et le tapis (Cf. Hème partie).

11.- LE TAPIS DE L'ANTHÈRE ET SES RELATIONS AVEC LES MICROSPORO-


CYTES ET LES GRAINS DE POLLEN
Le tapis qui constitue dans sa phase juvénile l'assise ceUulaire la plus interne de
la paroi du sac pollinique, se forme à partir du tissu sous-épidermique de l'anthère. Il
a une importance physiologique très grande car tous les matérieaux nutritifs qui par-
viennent aux cellules sporogène&'cellules mères des microspores (CMM) /microspores/
grains de pollen transitent par lui ou sont synthétisés en lui (Albertini et Souvré, 1974;
Dickinson, 1982) :il associe, semble-t-il, à sa capacité de synthèse, un rôle de fdtre, de
réservoir (protéines, lipides, polysaccharides : Mepham et Lane, 1969; Souvré et Alber-
tini, 1982; Pacini, Franchi et Hesse, 1985) et de régulateur de transfert adapté à chaque
stade de la microsporogenèse selon un programme qui lui est propre (Albertini et
Souvré, 1974).
Chez les Angiospermes, deux types principaux de tapis, souvent eux-mêmes
subdivisés dans la littérature, sont rencontrés :
- le tapis cellulaire (ou pariétal, ou sécréteur, ou glandulaire) exclusivement
observé dans 175 familles (dont 154 de dicotylédones). D s'agit d'un tapis à ceDules
fixées, à limites ceDulaires encore discernables tardivement et à émission, essentielle-
ment vers la lumière du sac pollinique, de sécrétions souvent diversifiées se traduisant
par la présence d'un substrat thécal amorphe contenant, par exemple, des enzymes
(Stieglitz, 1977), des polysaccharides (Gori, 1982) et, au-delà de la méiose, par celle
d'éléments figurés tels que les orbicoles (Echlin et Godwin, 1968 ; Robertson, 1984) ;
- le tapis plasmodial (ou amiboïde) caractérisant 32 familles (dont 14 seule-
ment sont des dicotylédones) et chez lequel, par suite de la lyse de la paroi squelettique
de ses cellules sur au moins trois faces, les protoplastes tapétaux qui en résultent, en-
vahissent, entre le zygotène et le stade microsporal selon les espèces, la lumière du sac
pollinique pour fonner, soit un vrai périplasmodium par fusion de leurs protoplasmes
(Souvré et Alhertini, 1982, Rhoeo di1color), soit un faux périplasmodium par simple
agrégation protoplastique (Roland-Heydacker, 1979, Mahonia aquifolium).
Les différences de composition des parois tapétales (à dominante pectique
A. SOUVRE ET COLL. 97

chez des plantes à tapis plasmodial (Mepham et Lane, 1969 ; Souvré et Albertini,
1982) et/ou d'expression enzymatique tapétale, production d'enzymes pectiques
précédant la mise en place du périplasmodium (Mepham et coll., 1969 ; Milkuska
et con .• 1969) durant la méiose, pourraient expliquer la différence d'évolution entre
tapis plasmodial et tapis pariétal.
Le tapis peut, dans certains cas, être constitué de plusieurs assises de cellules
(ex. : Calotropis procera, pariétal, Dan Dicko-Za:fimahova et Audran, 1981 ; Arum
italicum, plasmodial, Pacini et Juniper, 1983) ou recouvrir les sublocules formés dans
le sac pollinique par une septation transversale (Lerstem, 1971 ; Endress et Voser,
1975).
Faisons remarquer, avec Pacini et coll. (1985), que chez 177 familles d'Angio·
spermes (soit plus de 40% des familles), la caractérisation du type de tapis n'a pas
encore été explicitement faite.

Tapis jeune
Au cours de sa phase de jeunesse (repos préméiotique ( = préméiose) et tout
début de méiose), le tapis serait déjà impliqué dans le contrôle de l'évolution gaméto-
phytique des CMM (Bennett et Smith, 1979) : le cytoplasme tapétal fabrique des pro-
téines qui seraient transférées au noyau des CMM où, sous forme fibrillaire, eUes joue-
raient un rôle dans la co-orientation des chromosomes homologues nécessaire à leur
appariement finalement dirigé par le complexe synaptonémal.

Tapis en développement
Durant sa deuxième phase d'évolution, en gros entre le synizesis et la fm du
stade tétrade, il se produit tout d'abord une mitose des noyaux tapétaux souvent sui-
vie d'une seconde mitose ou d'un processus d'endomitose ou d'endoréduplication
(Alberti ni, 1970). Cette amplification du génome qui s'accompagne de 1'accroisse-
ment de la taille et de l'activité physiologique du nucléole (Albertini, 1971) est liée
à la préparation de l'activité sécrétrice du tapis qui se traduit, au niveau cytoplasmique,
par exemple chez Rhoeo discolor, par un accroissement du nombre et de la taille des
infrastructures cytomembranaires (réticulum endoplasmique (RE) rugueux, mitochon-
dries, proplastes, vésicules d'origine golgienne) (Souvré et Albertini, 1982) en relation
avec d'importantes biosynthèses (RNA, lipides, protéines) répérées par historadio-
autographie (Albertini, 1971, 1975 ; Albertini, Grenet-Auberger et Souvré, 1981).
D'autre part, durant cette seconde phase, dans le cytoplasme des protoplastes du tapis
plasmodial d'Arum italicum se fusionnant ou juste avant fusion, Pacini et Juniper
(1983) ont noté la présence abondante de microtubules dont la fonction, selon ces
auteurs, serait de guider l'invasion du sac par le syncyticium néofonné.
Au cours de leur développement, tapis plasmodial. et tapis pariétal ont, au ni-
veau physiologique et ultrastructural, des évolutions assez semblables : notamment,
leurs profils de synthèses des RNA et des protéines en cours de méiose sont analogues
(Williams et Heslop-Harrison, 1979).
Durant la prophase 1, les CMM s'entourent d'une paroi callosique continue,
imperméable à certains métabolites précurseurs (comme la 3 H-thymidine ), perméa-
ble au 3 H-acétate et au 3 H-glucose, le premier composé s~incorporant au cytoplasme
des CMM, le second participant aux synthèses d'amidon et de la callose périméiocytai-
re et des plaques cellulaires (Albertini et Souvré, 1978 ; Albertini et coll., 1981) :
l'enveloppe callosique présente en somme une sélectivité apparemment en rapport avec
98 AC TL' ALITES BOTANIQUES

les exigences nutritionnelles méiocytaires du moment que le tapis doit satisfaire. Vis-à-
vis des CMM durant leur encapsulement callosique, le rôle du tapis se limite essentielle-
ment à cette fonction de transfert de métabolites simples. La fin de cette seconde phase
est marquée par la lyse de la paroi spéciale callosique enveloppant les tétraspores : chez
Tradescantia bracteata, c'est le péri plasmodium qui, selon Mepham et Lane ( 1969),
secrète une callase contenue dans des vésicules golgiennes claires ; une exo- et une endo-
fj-1,3- glucanase ont été identifiées par Stieglitz (1973, 1977) chez Lilium dans les tis-
sus adjacents aux méiocytes.

Tapis mature, à activité sécrétrice intense, puis sénescent


La maturité du tapis se marque par une réorganisation cytoplasmique nette
(Mepham et Lane, 1969 ; Souvré et Albertini, 1982 ; Owens et Dickinson, 1983) en
rapport tout particulièrement avec la fonction tapétale d'élaboration et d'émission
notamment vers les microspores/grains de pollen d'un composé particulier, la sporo-
pollénine.
La sénescence tapé tale qui s'observe au-delà de la première mitose pollinique est
à l'origine de la formation de l'enduit exinique de tryphine (lipides +structure à protéi-
nes) et/ou de pollenkitt (lipides+ caroténoïdes).
Il semble acquis que, durant cette troisième phase d'évolution du tapis, des mo-
lécules d'origine tapétale (y compris des protéines de grande taille) puissent migrer à
travers le sporoderme des microspores/ grains de pollen à la fois au niveau des aires
aperturales et des aires non aperturales, l'exine et l'intine étant traversées par un sys-
tème de canalicules (Rowley, 1975 ; Christensen et coll, 1972 ; Knox et Heslop-Harri-
son, 1975; Cousin, 1979).

Sporopollénine :émission et structures concernées


Les sporopollénines sont, selon Brooks et Shaw (1978), des polymères oxyda-
tifs de caroténoïdes et des esters de caroténoïdes dont la synthèse peut être repérée par
utilisation du 14 C-acide mévalonique (Brooks et Shaw, 1978; Albertini et coll., 1981).
La sporopollénine est synthétisée dans le cytoplasme tapétal, sans doute au niveau du
RE lisse, selon Dickinson ( 1982). Essentiellement deux structures facultatives d'origine
tapétale (sporophytique) à savoir les orbicoles (ou corps d'Ubisch) et la paroi péri ta-
pétale et une structure du gamétophyte, l'exine microsporale et pollinique, s'enrichis-
sent en sporopollénine.

- Les orbicules, disposés extérieurement contre les parois interne et radiales des
cellules de tapis pariétaux, sont mis en place à partir de pro-orbicoles (granules ou glo-
bules lipidiques) formés, pour une majorité d'auteurs, au contact du RE tapétal avant
de migrer vers l'extérieur du plasmalemme où leur membrane limitante entre en conti-
guïté avec celui-ci : le glycocalyx du plasmalemme dont la structure est sous le contrôle
génétique du sporophyte imposerait une forme spécifique à l'orbicole en dirigeant
l'édification d'une matrice périorbiculaire caractéristique qui conditionne la morpholo-
gie spécifique du dépôt de sporopollénine (Rowley et Skvarla, 1974). Quelques rares
vrais tapis plasmodiaux présentent des orbicoles (ex. :Acacia spp. : Kenrick et Knox,
1979).
Bien qu'on ne reconnaisse pas aux orbicoles de rôle important, trois fonctions
possibles leur ont été prêtées :ils pourraient faciliter, à l'anthèse, la libération du pollen
de l'anthère en défavorisant l'humectabilité du sac pollinique alors déshydraté et l'adhé-
A. SOUVRE ET COLL. 99

renee du pollen à la paroi de l'anthère, moins vraisemblablement jouer un rôle dans la


régulation de la production de sporopollénine par le tapis en se présentant comme
des structures de dépôt (Echlin, 1971), enfin, servir, dans quelques cas, de relais
pour un transfert tardif de sporopollénine des cellules tapétales à l'exine pollinique
(Robertson, 1984).
- La paroi péritapétale peut envelopper des tapis pariétaux ou plasmodiaux
en isolant le contenu loculaire (tapis et microspores) du reste de l'anthère (Heslop-
Harrison, 1969) : cette paroi péritapétale continue et peu perméable constitue un sac
de culture qui permettrait un meilleur rendement de la fonction nutritive du tapis
par réduction des pertes.
- L 'exine des microspores commence à s'enrichir en sporopollénine d'origine ta-
pétale lorsque celles-ci sont libérées de leur gangue callosique (Heslop-Harri&on, 1971) :
la sporopollénine se dépose sur une matrice spécifique d'ornementation exinique cons-
tituée par le glycocalyx (insensible à la ségrégation génétique de la méiose) du plasma-
lemme microsporal : d'ailleurs, glycocalyx microsporal et glycocalyx tapétal peuvent
conduire, chez une même espèce, à l'observation d'une exine et d'orbicules ayant des
ornementations identiques, leur structure et leur composition spécifiques étant alors
vraisemblablement déterminées par une même information cytoplasmique sporophyti-
que (Rowley et Skvarla, 1974). Alors qu'un grand nombre d'auteurs s'accordent actuel-
lement pour penser que la microspore et le tapis synthétisent tous deux des précur-
seurs de la sporopollénine et participent en gros successivement à l'imprégnation de
l'exine en sporopollénine (Heslop-Harrison, 1971 ; Dickinson, 1976), Colhoun, Herd
et Steer (1984) tirent argument de la stérilité mâle induite par croisement approprié
ou par application de gamétocide chez l'Orge pour se persuader que seul le tapis syn-
thétise la sporopollénine car le défaut de migration noté chez les plantes stériles conduit
à n'observer de substance résistante à l'acétolyse que dans le cytoplasme tapétal : il y
aurait donc une action hautement spécialisée et conjointe de deux types de cellules
contiguës qui concourent à la formation de l'exine, un type de cellules (le tapis) fournis-
sant la sporopollénine tandis que l'autre (les microspores) délivre l'information pour
son dépôt. Quant aux filaments de viscine, observés chez la plupart des Onagraceae,
beaucoup d'Ericaceae et quelques Cesalpiniaceae et constitués, selon Hesse (1984),
de sporopollénine, ce sont des expansions de l'exine qui facilitent l'agrégation des
grains de pollen en pseudo-pollinies et favorisent, chez les plantes entomogames,l'accro-
chage de ces pseudo-pollinies aux insectes (Hesse, 1980).

Autres productions tapétales au bénéfice des microspores et grains de pollen


-Protéines.
D'origine tapétale (sporophytique), les protéines de l'exine, en grande majorité
non enzymatiques, apparaissent assez régulièrement réparties sur toute la surface de la
paroi pollinique dans les interstices de la sexine et même dans les cavités entre sexine
et nexine (Heslop-Harrison et coll., 1973 ; Vithanage et Knox, 1976). Certaines de ces
protéines sont impliquées dans les systèmes d'auto-incompatibilité sporophytique ren-
contrés notamment chez des Bra.,sicaceae et des Composito.e (Heslop-Harrison, 1975 ;
Hervé, Gaude et Dumas, 1984) et dans ceux d'incompatibilité sporophytique interspéci-
fique notés, par exemple, chez des Salicaceae (Knox et coll., 1972). Le mécanisme
d'incompatibilité sporophytique fondé sur la reconnaissance entre des surfaces cellu-
laires (pollen-stigmate) met vraisemblablement en jeu des interactions entre des pro-
téines polliniques sporophytiques (protéines S porteuses d'un message génétique) et des
lOO ACTUALITËS BOTANIQUES

glycoprotéines réceptrices de la surface papillaire.

- Tryphine et pollenkitt.
D'origine tapétale, la tryphine est un complexe de substances hydrophobes
(lipides) et hydrophiles (protéines) contenant souvent des fragments cytoplasmiques
(organites tapétaux dégradés), qui participe à la formation du manteau pollinique
(pollen coat) en se déposant principalement dans les cavités de l'exine. La tryphine
contient des protéines diverses parmi lesquelles on trouve des enzymes et, chez certaines
espèces (ex. : Raphanus sp., Cosmos sp.), les protéines impliquées dans le système
d'auto-incompatibilité sporophytique (Dickinson et Lewis, 1973). Constitué de lipi-
des souvent associés à des pigments caroténoïdes, le pollenkitt, hydrophobe, enduit
l'exine pollinique en formant un manteau autour du grain de pollen de la grande majo-
rité des Angiospermes. Il se forme tardivement aux dépens des inclusions lipidiques
des cellules tapétales dégénérescentes : plastoglobules, gouttelettes lipidiques cytoplas-
miques (Heslop-Harrison, 1968 ; Echlin, 1971 ; Reznickova et Dickinson, 1982). Très
ténu chez plusieurs familles de plantes anémophiles, il semble jouer un rôle non négli-
geable dans la biologie de la pollinisation des plantes entomogames en attirant les in-
sectes par sa pigmentation et en favorisant 1'accrochage des grains de pollen grâce à sa
propriété d'adhésivité (Mascarenhas, 1975).

Tapis et évolution gamétophytique des cellules fertiles mâles


Le tapis serait impliqué au moins à deux reprises dans Je contrôle de l'évolu-
tion gamétophytique des CMM et des microspores :
1) Au tout début de la méiose en jouant, comme nous l'avons déjà indiqué,
un rôle dans le processus d'appariement des chromosomes méiotiques par l'entremise
de protéines fibrillaires d'origine tapétale ;
2) Au stade des microspores, par l'activation de certains gènes nécessaires au
développement gamétophytique, selon Sunderland, Huang et Hills (1984). La théorie
de ces auteurs, fondée sur les résultats de cultures in vitro d'anthères et de microsporo-
cytes isolés, énonce que si les microspores quittent la phase de liaison avec le tapis
avant l'activation de ces gènes (par exemple, au stade mi-microspore chez Hordeum
vulgare), elles ne se transforment pas en grains de pollen (prothalle mâle= gamétophy-
te) mais conservent la capacité de se développer en sporophyte (à génome n). Le succès
des cultures de microspores conduisant à l'obtention de plantes dihaploïdes immé-
diatement fixées s'appuie, entre autres, sur leur séparation du tapis au bon moment.

Altérations structurales et fonctionnelles tapétales d'origines diverses : leur retentisse-


ment sur l'évolution microsporocytaire et pollinique.

Dysfonctionnement tapétal d'origine géno-cytoplasmique : stérilité mâle cyto-


plasmique (CMS)
Différentes causes de CMS ont été mises en avant :
-une modification du timing de l'activité de la callase (tapétale ?) :soit l'hyper-
activité callasique durant la méiose (Izhar et Frankel, 1971 ; Nanda et Gupta, 1974)
qui lyse précocement la callose périméiocytaire en provoquant l'avortement des CMM,
soit l'absence d'activité à la fin du stade tétrade et la conservation de la gangue de callo-
se, obstacle au développement des tétraspores (Homer et Rogers, 1974).
A. SOUVRe ET COLL. 101

- une hyperproduction de sporopollénine par le tapis, qui se dépose exagéré-


ment sur l'exine microsporale et la paroi tapétale jouxtant la lumière du sac, chez un
mutant plastidial d'Hordeum vu/gare ne contrôlant plus la production des précurseurs de
la sporopollénine (Ahokas, 1978) ;
- des mitochondries à génome modifié rendant le Maïs stérile car notamment
celles du tapis sont sensibles à la présenc.e de substances spécifiques de l'anthère ; le
même Maïs est sensible à l'Helminthusporium maydis race T (Flavell, 1974 ; Gregory
et coll., 1977; Forde et Leaver, 1980);
- des particules (à RNA) d'aspect viral, observées dans le cytoplasme tapétal
(type 447) de Vicia faba (Moussel et coll., 1982), qui semblent induire la dégénéres-
eence microsporale.
Dysfonctionnement tapé tai d'origine parasitaire
Le parasitisme staminal par des champignons, des mycoplasma-like organisms
(MLO) et des virus, peut conduire soit directement, soit à distance (par émission de
toxine(s) à la non différenciation tapétale (ex. : Ustilago violacea/Silene dioica, Audran
et Batcho, 1980) ou à une dégénérescence tapé tale précoce qui s'accompagne de stéri-
lité pollinique (Stolbur (MLO)!Catharanthus roseus, Cousin, 1980; MLO et virus/Vicia
faba, Audran et coll., 1983). Il n'y a pas d'exemple de développement nonnal ou
pseudonormal des cellules fertiles en pré~nce d'un dysfonctionnement tapétal d'ori-
gine parasitaire.
Dysfonctionnement tapétal d'origine chimique : causé par les gamétocides ou
agents chimiques d'hybridation (CHA)
Deux CHA, l'éthéphon (ou éthrel), simulateur de substance de croissance natu-
relle, et le RH 531, retardant de croissance, on été expérimentés sur Blé et Orge en vue
d'obtenir des hybrides plus performants comme cela a déjà été réalisé pour le Maïs
(Colhoun et Steer, 1982) : appliqués hors des stades de la microsporogénèse pendant
lesquels la présence de la paroi callosique périméiocytaire constitue un obstacle à leur
pénétration, ils induisent un avortement soit des CMM durant la méiose (utilisation
précoce), soit des microspores (utilisation post-méiotique). Le tapis correspondant
apparaît moins drastiquement altéré que les CMM/microspores mais la discussion con-
cernant le site primaire d'action des CHA (tapis ou CMM/microspores ?) demeure ou-
verte.
Dysfonctionnement d'origine physique ; effet d'un abaissement de température
sur le tapis
Par exemple, chez deux plantes d'origine tropicale, le Riz et le Rhoeo discolor,
Nishiyama (1970, 1976) et Souvré (1971, 1981) ont noté qu'un abaissement de tempé-
rature, sensible mais non drastique et excluant le gel (chilling stress) provoque des alté-
rations (biochimiques et structurales) du tapis rendant ce dernier incapable, entre au-
tres, de poun•oir les microsporocytes en éléments nutritifs par inhibition des biosyn-
thèses et des processus de migration, avec comme conséquence un avortement micros-
poral et/ou pollinique ma.<iSÏf.

Malgré la relative abondance et parfois l'excellence des données concernant le


tapis, il apparaît que la cytophysiologie du tapis et la relation tapis-cellule fertile sont
loin d'Hre bien connues : des études concernant ces deux thèmes doivent être intensi-
fiées et approfondies si l'on veut progresser notamment dans le domaine agronomique.
102 ACTUALITES BOTANIQUES

Au plan méthodologique, il nous paraît tout d'abord souhaitable d'utiliser, de


façon plus fréquente et plus affinée, les méthodes d'observation et d'analyse éprou-
vées ou nouvelles de la cytologie (historadioautographie en MET, cytoenzymologie en
MET, immuno-électromicroscopie dont llmmunoradioautographie, ...) et de la biochimie
(diverses techniques analytiques concernant notamment les acides nucléiques, les pro-
téines, les lipides, la sporopollénine et leurs précurseurs : chromatographie HPLC, mi-
croélectrophorèse, RMN, sondes moléculaires, ... ).
Au plan expérimental, différents protocoles, déjà appliqués ou nouveaux pour
le tapis, devraient, par des utilisations complémentaires, permettre de mieux connaître
cette assise et son fonctionnement ; en voici quelques uns à titre indicatif :
- l'étude des dysfonctionnements naturels (origine génétique) ou provo qués
(ex. : gamétocide, froid) du tapis qui contribue, par comparaison au témoin, à mieux
saisir la physiologie du tapis et le rôle de ce dernier dans l'évolution microsporale ;
- la culture d'anthère!' in vitro sur milieu de composition connue qui permet
d'étudier notamment le tapis mature puis sénescent en rapport avec les microspores/
grains de pollen et d'avoir des indications sur les transferts du tapis vers le pollen et sur
le mode d'évolution (gamétophytique ou sporophytique) des microspores;
- 1'isolement et l'expérimentation in vitro de protoplastes tapé taux en vue
d'étudier, au niveau biologique, biochimique et ultrastructural, leur comportement
physiologique et leur capacité de biosynthèses. les protéines microtubulaires et le
cytosquelette faisant l'objet d'une investigation particulière ;
- la mise en culture de mélanges de protoplastes tapétaux et de méiocytes/
microspores pour étudier leur co-évolution in vitro et déterminer leurs éventuelles
relations dans ces conditions artificielles ; la réalisation de protoplastes microsporaux
et polliniques et leur comportement face à des protoplastes tapétaux ou à un tapis, à un
stade différent, de la même espèce ; leur comportement face à un tapis étranger ; la
fusion protoplaste tapétal-protoplaste microsporal et son devenir ;
- la culture de CMM, isolées en préméiose ou au synizesis, sur milieu synthéti-
que solide (tapis artificiel) en vue de lever l'indétermination sur les exigences des CMM
notamment en protéines au tout début de la méiose, le but étant d'obtenir, dans ces
conditions particulières, des microspores et des grains de pollen fertiles.

III.- DE LA MICROSPORE AUX MICROGAMÈTES


Nous rappellerons tout d'abord, afin de les situer dans leur contexte et d'en
définir la chronologie, l'essentiel des événements biologiques marquants de cette brève
période de la vie du végétal. Ceux-ci ont déjà fait l'objet de nombreuses mises au point
auxquelles nous renvoyons le lecteur (Mascarenhas, 1975 ; Schivanna et coll., 1979;
Buchen et Siever, 1981 ; Bhandari, 1984; Knox, 1984 a, b).
Les microspores, issues de la méiose, sont d'abord groupées en tétrade et enve-
loppées par une gangue protectrice de nature essentiellement callosique (cf. 1ère partie).
Après la lyse de cette dernière, les microspores baignent alors librement dans le substrat
thécal riche en polysaœharides et remplissant la cavité staminale (cf. 2ème partie). Les
microspores vont alors se·transformer progressivement en grains de pollen :
- d'une part, en développant une paroi hautement spécialisée ; le sporodenne
formé d'une exine, composée de sporopollénine, et d'une intine de nature pecto-cellu-
losique.
A. SOUVRE ET COLL. 103

- d'autre part, par des remaniements profonds affectant simultanément leur cy-
toplasme (vacuolisation, dépôt des réserves, déshydratation) et leur appareil nucléaire
(mitose sporale). Les grains de pollen, ainsi conçus, à l'état bi- ou tricellulaire sont
libérés de l'anthère par la déhiscence de cette dernière grâce au jeu d'une assise cellu·
laire particulière : l'endothécium. Ils sont ensuite diversement véhiculés jusqu 'aux
organes femelles, c'est l'acte de pollinisation. Réceptionnés par le stigmate, ils germent
en un tube pollinique qui se développera au sein des tissus femelles et sera le vecteur
des deux gamètes mâles.
Complétons cette description succincte, en insistant sur les cinq points suivants :
- Premièrement, nous constaterons que le grain de pollen apparaît comme
l'entité primordiale de cette période. C'est en effet le support structural impliqué,
directement ou indirectement, dans l'ensemble des nombreuses activités biologiques
que nous venons de résumer ;
- Deuxièmement, nous remarquerons que les trois étapes de la vie d'un grain
de pollen se déroulent dans des environnements très différents. C'est tout d'abord le
micro-environnement à dominance sporophytique de la cavité staminale où il prend
naissance et mûrit ; puis l'ambiance abiotique de l'atmosphère ou des milieux aquati-
ques lors de son passage des organes mâles aux organes femelles ; enfin, c'est dans l'en·
tourage des tissus maternels du stigmate et du style qu'il exprime l'essentiel de ses
potentialités fonctionnelles ;
- Le troisième point a trait au eôté paradoxal du grain de pollen, paradoxe
découlant du contraste entre la structure simplifiée à l'extrême de cet organisme,
issu de l'évolution réductrice des gamétophytes mâles, et la complexité des mécanis·
mes biologiques qui lui ont donné naissance, ainsi qu'à la multiplicité fonctionnelle
qu'il manifeste ;
- Quatrièmement, nous soulignerons l'importance de la première étape de la
VIe du grain de pollen se déroulant au sein de l'anthère où il acquiert 1'essentiel de
ses bases structurales et biochimiques nécessaires à son fonctionnement ultérieur ;
- Enfin, cinquièmement, nous retiendrons que la genèse d'un grain de pollen
normalement conformé apparaît comme le résultat de l'action conjuguée et étroite-
ment coordonnée de facteurs génétiques, mis en place à l'issue de la méiose au sein
des microspores, et de facteurs environnementaux, internes ou externes à la plante.
On conçoit ainsi que toutes perturbations de 1'un de ces facteurs puissent conduire
le grain de pollen à tout autre chose qu'à sa destinée normale comme le confirment
les cas d' androstérilité et la pratique de l'androgenèse.
Bien que nous soyons conscient du caractère partiel de notre démarche, nous
ne rapporterons ici que les faits les plus saillants obtenus durant ces dernières années
et nous permettant de dégager, au plan de l'organisation conceptuelle des connaissances
acquises, des démarches méthodologiques suivies et des applications pratiques envi-
sagées, les attitudes nouvelles des chercheurs dans ce domaine scientifique en plein
essor qu'est la biopalynologie. Ces différents aspects sont évidemment étroitement
dépendants et ce n'est que pour faciliter leur présentation que nous les dissocions.

Aspects conceptuels
Si le caractère général et descriptif est encore prépondérant dans de nombreu-
ses études hiopalynologiques (fakahashi et Sohma, 1980 ; Sohma et Takahashi, 1982
Sangwan et Camefort, 1982 ; Owens et Dickinson, 1983 ; Pacini et Juniper, 1984),
on assiste actuellement à une approche de plus en plus thématique et spéculative des
104 ACTUALITES BOTANIQUES

problèmes posés et ceci par le biais d'une modélisation semi-théorique. L'emploi de


modèles présente un double intérêt, d'une part, en pennettant pour une question
donnée de mieux comprendre, en les regroupant dans un cadre unifiant, l'ensemble
souvent disparate des acquis antérieurs ; ainsi s'effectue une synthèse rétrospective
et, d'autre part, en suscitant, dans le domaine conventionnel des concepts récents
de la biologie cellulaire et moléculaire, une exploration raisonnée des caractéristi-
ques structurales, biochimiques, physiologiques et comportementales du grain de
pollen : c'est 1'effet prospectif.
Dans cette optique, quelques thèmes seulement, du fait de leurs implications
fondamentales et de leurs applications potentielles, ont été plus spécifiquement abor-
dés. Ceux-ci s'intéressent :
aux activités morphogènes du complexe microtubule-glycocalyx sporal
et à la configuration physico-chimique du sporodenne (Abadie et Hideux, 1980 ;
Rowley, 1981 ; Bolick, 1981 ; Melville, 1981 ; Rowley et Dahl, 1982 ; Kress et Sto-
ne, 1982 ; Heslop-Harrison et coll., 1982 ; Dunbar et Rowley, 1984; Hideux et Abadie,
1985 ; Rowley et coll., 1986 a et b ; Hideux et Abadie, 1986 ; Rowley, 1986 c) ;
- à l'origine, à la nature chimique et aux rôles du substrat thécal, constituant
le micro-environnement actif et la zone carrefour des intéractions sporophyte-gaméto-
phyte lors de la genèse des grains de pollen (Hideux et Abadie, 1980-1981 ; Cerceau-
Larrival et coll., 1980 - 1981 ; Bhandari et coll., 1981 ; Gari, 1982 ; Pacini et Fran-
cru, 1983 et 1985) ;
- aux stratégies adaptatives des organes floraux et des structures polliniques
optimalisant la libération, le transfert et la réception des grains de pollen sur le pistil
et favorisant de ce fait la compétition pollinique (Cmden et Jensen, 1979 ; Woitiez
et Willemse, 1979 ; Stead et coll., 1980 ; Hesse, 1981 ; Cmden et Miller-Ward, 1981 ;
Ferguson et Skvarla, 1982 ; Mulcahy et Ottaviano, 1983 ; Pessan et Louveaux, 1984 ;
Raju et coll., 1984 ; Weinbaun et Polito, 1985 ; Ferrari et coll., 1985 ; Lord et Eckard,
1986; Keijzer, 1986; Linskens, 1986);
- aux systèmes structuraux et biochimiques associés à la reconnaissance inter-
active pollen-stigmate, base de la compatibilité ou de l'incompatibilité pollinique (Shi-
vanna et coll., 1981 ; Heslop-Harrison et Heslop-Harrison, 1982 ; Shivanna, 1982 ;
De Nettancourt, 1984 ; Hervé et Dumas, 1984 ; Dumas et coll., 1984 b ; Gaude et
Dumas, 1984 ; Sarker et coll., 1986 ; Gaude et Dumas, 1986 ; Bob et coll., 1986 ;
Carrare et coll., 1986) ;
- à l'état structural du plasmalemme de la cellule végétative conditionnant
la viabilité du contenu pollinique et aux modalités de la réhydratation des grains de
pollen, prémices de leur gennination (Heslop-Harrison, 1979 a, b ; Shivanna et Heslop-
Harrison, 1981 ; Gay et coll., 1984; Heslop-Harrison et coll., 1985 a ; Priestley et coU.,
1985 ; Zuberi et Dickinson, 1985 ; Heslop-Harrison et Heslop-Harrison, 1985 b; EUe-
man et Dickinson, 1986; Platt-Aloia et coll., 1986; Dumas et coll., 1986) ;
- aux mécanismes cytobiologiques inhérents à la croissance et au développe-
ment du tube pollinique, ainsi qu'à ses relations avec les tissus du style (Rae et coll.,
1985 ; Reiss et coll., 1985 a, b ; Tagliasacchi et coll., 1985 ; Cresti et coll., 1985 ;
J.S. Heslop-Harrison et coll., 1985 ; Pieton et Steer, 1985 ; Mulcahy et Mulcahy,
1985, 1986 ; Gawel et Robacker, 1986 ; Reiss et Nobiling, 1986 ; Tupy et coU., 1986 ;
Helsper et coll., 1986 ; Kronestedt et coU., 1986 ; Tiezzi et coll., 1986 ; Bagui, 1986;
Schrauwen et coll., 1986 ; Heslop-Harrison et Heslop-Harrison, 1986 ; Willemse et
A. SOUVR~ ET COLL. 105

coll., 1986).
- enfin, au mode de formation des deux gamètes mâles, aux caractères diffé·
rentiels de leur composition biochimique et structurale, à leur disposition spatiale
dans le grain de pollen et dans le tube pollinique, ainsi qu'à leur interconnexion et à
leur association avec le noyau végétatif à l'origine d'un complexe gamétique mâle
(Kanùzyô et Tanaka, 1982 ; Rus.<;el et Cass., 1981 - 1983 ; Heslop-Harrison et Heslop-
Harrison, 1984 ; Dumas et coll., 1985 ; Mogensen et Rusche, 1985; Theunis et coll.,
1985; Wilms, 1986).

Aspects méthodologiques
Outre l'emploi systématique des techniques maintenant classiques associées à
l'utilisation de la microscopie électronique à transmission et à balayage (Cerceau-
Larrival et coll., 1982 ; Southworth, 1983 ; Pacini et Juniper, 1984), les nombreuses
avancées récentes de nos connaissances en hiopalynologie ont pu être réalisées d'une
façon plus efficace grâce :
- au choix approprié d'un matériel végétal type sélectionné pour sa facilité
de culture en conditions contrôlées, ses particularités écologiques, sa qualité de plantes
cultivables ainsi que pour les caractéristiques anatomiques des étamines facilitant
l'expérimentation (Willemse et coll., 1982 ; Pettitt et coll., 1984 ; Heslop-Harrison
et Heslop-Harrison, 1985 a) ;
- à l'utilisation rationnelle de la grande variété des androstérilités qu'elles
soient constitutives (géniques et nucléocytoplasmiques) ou induites (facteurs para-
sitaires ou physico-chimiques) et dont les nombreux points de blocage répartis au cours
de l'ontogenèse pollinique permettent une recherche, d'une part, des voies biosyn-
thétiques des précurseurs de la sporopollénine sporale et tapétale, ainsi que des sites
réactionnels gamétophytiques de leur polymérisation et, d'autre part, des modalités
du contrôle gamétophytique dans l'élaboration de l'architecture exinique (Cousin et
Abadie, 1982 ; Roland-Heydacker et coll., 1982 ; Audran et coll., 1987 ; Moussel,
1987);
- à la diversification des approches technologiques, cette diversité s'observe
d'une part, au plan de la sophistication et du caractère novateur, dans ce domaine, des
appareillages employés comme la spectrométrie de résonnance magnétique nucléaire
(RMN) pour tester la viabilité pollinique (Kerrhoas et coll., 1986), l'imagerie assistée
par ordinateur (I.A.O.) pour la reconstitution spatiale des gamètes mâles dans le pollen
(Mc Conchie et coll., 1985) et la microsonde protonique appliquée à l'étude de la
distribution de certains éléments ou corps chimiques dans le tube polJinique en crois-
sance (Reiss et coll., 1985);
Elle s'observe, d'autre part, au plan de la nature et de la finesse des protocoles
utilisés pour l'analyse. Parmi les plus significatifs quant à la qualité des résultats obte-
nus, nous citerons ceux ayant trait :
1) à l'amélioration des fixateurs traditionnels et à l'élaboration de fixateurs
nouveaux ayant permis le suivi des transformations structurales du contenu pollinique
lors de sa réhydratation (EUeman et Dickinson, 1986), la préservation de certaines
infrastructures cellulaires particulièrement labiles (Lancelle et coll., 1986) et l'insolu-
bilisation in situ des composants polysaccharidiques du sporoderme (Dunbar, 1981 ;
Grôte et coll., 1983).
2) à l'utilisation des techniques de l'immunologie (immunocytochimie, immu-
noradioautographie) et de la fluorescence (immunofluorescence, auto-fluorescence), à
106 ACTUALITES BOTANIQUES

l'analyse des transfonnations qualitatives et quantitatives de certaines infrastructures


cellulaires (Lammeren et coll., 1985 ; Perdue et Parthasararathy, 1985 : Derksen et
coll., 1985), ainsi qu'à la localisation et aux modifications des composants chimi-
ques du sporodenne (Willemse, 1981 ; Audran et Willemse, 1982 ; Fromme et coll.,
1985).
3) A la mise au point, enfin, de méthodes de dissections chimiques de l'exine
(Rowley et coll., 1981).
Aspects biotechnologiques
Les nombreuses acquisitions fondamentales obtenues durant ces dernières
années en biopalynologie ont largement ouvert cette dernière au domaine appliqué
des biotechnologies.
En effet, les événements et les structures biopalynologiques peuvent être ex-
ploités pour les besoins de l'homme et pennettent, par ailleurs, d'envisager de nouvelles
solutions aux problèmes demeurés jusque là en suspens dans le cadre d'une utilisation
rationnelle des végétaux en agro-alimentaire, en horticulture, en arboriculture fruitière,
ainsi qu'en médecine.
Cette multiplicité des voies d'utilisation et l'intérêt économique des perspectives
offertes, reflètent la richesse et la qualité de ce nouveau gisement biologique.
Certaines de ces potentialités sont déjà devenues réalité, malgré les difficultés
inhérentes aux techniques mises en jeu, dans les spécialités importantes et aussi diver·
ses que la variabilité végétale avec l'androgenèse (Narayanaswamy et George, 1982 ;
Demarly, 1985) ; la sélection végétale avec l'androstérilité (Moussel, 1987) ; la résistan·
ce des plantes à différents stress bio-physicochimiques grâce aux test de sensibilité des
pollens en germination (Smith et Moser, 1985) et la production d'allergènes nécessai·
res aux traitements des immunopathologies générales (Cerceau-Larrival, 1984).
D'autres sont en cours d'exploration, avec possibilité d'exploitation dans un
avenir immédiat. Parmi celles-ci, nous retiendrons les travaux concernant :
1) la détennination de la viabilité pollinique et de la réceptivité stigmatique
afin d'optimiser le rendement des cultures végétales (Dumas et coll., 1984 c) ;
2) l'utilisation de leurres physico-hiochimiques modifiant les structures de
reconnaissance pollen-stigmate afin de faciliter l'hybridation interspécifique (Com-
bat, 1984);
3) la conservation des grains de pollen afin d'établir une banque de gènes utili-
sable, entre autre, à la sauvegarde des espèces végétales (Duplan et Dumas, 1984; Cer·
ceau-Larrival, 1986) ;
4) l'emploi des grains de pollen comme vecteur dans le transfert de gènes (Cor-
nish et Werner, 1985; Ohta, 1986).
Enfin, la découverte récente du caractère différentiel des gamètes mâles (Rus-
sel et Cass, 1983) et la mise au point de techniques pennettant leur isolement (Russel,
1986) laissent envisager, à plus longue échéance, la possibilité d'une sélection gaméti-
que débouchant sur l'amélioration qualitative des semences.

CONCLUSION
L'utilisation rationnelle en Agronomie de gamétophytes mâles perfonnants ou
modifiés pour l'amélioration des plantes, implique une connaissance très approfondie
de la structure et du métabolisme des grains de pollen (et du tapis) au cours de toutes
les étapes de leur formation ; celle-ci doit pennettre, par exemple, de détenniner avec
A. SOUVRg ET COLL. 107

preciSion le stade de développement de l'anthère le plus adapté à l'androgenèse, de


prélever les méiosporocytes dans les meilleures conditions en fonction des espèces,
pour générer des haploïdes ou des dihaploïdes, d'évaluer les données valorisantes pour
le phénomène d"hétérosis (stérilités nucléaires, cytoplasmiques, géno-cytoplasmiques,
action des gamétocides) et de tenter la transformation du vecteur des caractères mâ-
les. Seule l'utilisation d'un faisceau de techniques d'approche variées est susceptible
d'apporter un complément aux connaissances acquises dans le domaine fondamen-
tal et indispensables à une conception plus appliquée de la fécondation chez les An-
giospermes.
Par ailleurs, des recherches approfondies sur le tapis pourraient, à terme, ap-
porter une meilleure maîtrise biotechnologique du devenir microsporal et pollinique.
A titre indicatif, citons, deux exemples parmi les situations en progrès espérées : ler
ex. : une utilisation biotechnologique et agronomique plus performante de la stérilité
mâle en vue de l'obtention d'hybrides de plantes à rendements nettement augmentés.
2ème ex. : un succès obtenu ou accru dans l'obtention de dihaploïdes à partir de cultu-
res de microspores ou d'anthères in vitro chez les familles de plantes où l'échec prévaut
actuellement.

BIBLIOGRAPHIE

1) Références concernant la première partie


ALBERTINI L., 1971.- Rev. Cytol. Biol. Vég., 34,49-92.
ALBERTINI L., H. GRENET-AUBERGER et A. SOUVRE, 1981 a.- Acta Soc. Bot. Pol., 50,
1-2,21-28.
ALBERTINI L., H. GRENET-AUBERGER et A. SOUVRg, 1981 b.- Caryologia, 34, 1, 53- 68.
ALBERTINI L. et A. SOUVRE, 1974.- In : Fertilization in higher plants, H.F. Linskens éd ..
North-Holland, Amsterdam, 49 - 56.
ALBERTINI L. et A. SOUVRg, 1978.- Bull. Soc. Bot. Fr., Act. bot., 1-2,45- 50.
ALBERTINI L. et A. SOUVRg, 1983.- In : Fertilization and Embryogenesie in ovulated plants,
Erdelska éd., Veda, Czechoslovakia, Bratislava, 69- 75.
ANDERSON L.K., S.M. STACK, M.H. FOX et ZHANG CHUAN SHAN, 1985.- Exp. Cell. Res.,
156, 367 - 378.
BENNETT M.D., 1984.- In : Controlling events in Meiosis, Evans C.W. and H.G. Dickinson, éd.,
Comp. Biol. Ltd., 87- 121.
BENNETT M.D. etJ.B. SMITH, 1979.-J. Cell Sei., 38,33-47.
BENNETT M.D., J.B. SMITH, S. SIMPSON et B. WELLS, 1979.- Chromosoma, 71, 289- 332.
DICKINSON H.G. et J. HESLOP-HARRISON, 1970.- Protoplasma, 69, 187- 200.
DICKINSON H.G. et J. HESLOP-HARRISON, 1977.- Phil. Trans. Soc. London B, 277, 327-
342.
DIETRICH J., 1979.- Biologie cellulaire, 34,1, 77-82.
GORI P., 1983.- Ann. Bot., 51, 139- 143.
HEDGE R.R.,l985.- Bot. Mag., 98,219-223.
HESLOP-HARRISON J ., 1964.- In :Pollen Physiology and Fertilization, Linskens H.F. éd., North-
Holland, 39-47.
HOTTA Y., M. ITO etH. STERN, 1966.- Proc. Nat. Acad. Sei., 56, 1184- 1191.
HOTTA Y. etH. STERN, 1976.- Chromosoma, 55, 171- 182.
KARASAWA R. et K. UEDA,1983 a.- Caryologia, 36, 2,145-183.
KARASAWA R. et K. UEDA, 1983 b.- Cytologia, 48, 819-826.
LAMBERT A.M., 1983.- Comptes-rendus journée de cytologie: noyau et division cellulaire (4 nov.
1983), 13- 16.
LOIDL J., 1984.- Caryologia, 37, 4, 415-421.
Mc QUADE M.A. et D.G. PICKLES, 1980.- Amer. J. Bot., 67, 9, 1361 - 1373.
MEPHAM R.H.,1970.- Protoplasma, 71, 1- 2, 39-54.
108 ACTUALIT€S BOTANIQUES

PACINI E. et B. JUNIPER, 1984.- Caryologia, 37, 1- 2, 21- 50.


PORTER E.K., J .M. BIRD et H.G. DICKINSON, 1982.- J. Cell. Sei., 57, 229- 246.
PORTER E.K., j.M. BIRD et H.G. DICKINSON, 1983.- ln :Pollen Biology and Implication for
Plant breeding, Mulcahy D.L. etE. Ottaviano, éd., Elsevier Biomedical, 127 · 133.
PORTER E.K., D. PARR Y, J. BIRD et H.G. DICKINSON, 1984.- ln: Controlling events in meio-
sis, Evans C.W. and H.G. Dickinson, éd., Comp. Biol. Ltd., 363- 379.
REZNICKOVA S.A., 1979.- The nucleus, 22, l, 50-66.
RUDRAMUNIYAPPA C.K., 1985.- Cytologia, 50,891 · 898.
RUDRAMUNIYAPPA C.K., B.G. ANNIGERI, 1984.-- North. J. Bot., 4, 5. 661-667.
RYAN K.G., 1984.- Protoplasma, 122, 56- 62.
SAKAI-WADA A., 1983 a.- Cytologia, 48,253-258.
SAKAI-WADA A., 1983 b.- Cytologia, 48,859-867.
SHEFFIELD F., A.H. CAWOOD. P.R. BELL et H.G. DICKINSON, 1979.- Planta, 146. 597-
601.
SMYTH D.R. et T. SHAW, 1979.- Aust. J. Bot., 27, 3, 273 · 284.
SOUVR~ A., 1981.- Thèse Doctorat d'~tat, Toulouse, France.
SOUVR€ A., L. ALBERTINI et A.C. DHAR, 1984.- Proc. of the 8th int. symp. on sexual repro-
durtion in seed plants, ferns and mosses, Pudoc, Wageningen, 28- 31.
STERN H. et Y. HOTTA, 1977.- Phil. Trans. Soc., London B, 277, 277- 293.
STERN H. et Y. HOTTA, 1984.- ln : Controlling event~ in meiosis, Evans C.W. et M.G. Dickinson,
éd., Comp. Biol. Ltd., 161 - 175.
STROKOV A.A., Y.F. BOGDANOV et S.A. REZNICKOVA. 1973.- Chromosoma, 43, 247 -
260.
VAN LAMMEREN A.A.M., C.J. KEIJZER, M.T.M. WILLEMSE etH. KIEFT, 1985.-- Planta.
165,1 -11.
VENOT C., G. JORDAN et A. STAHL, 1979.- C.R. Acad. Sei., Paris, D., 288, 391- 393.
VIJA YARAGHAVAN M.R. et AUDESH SKULA, 1978.- J. Cytol. Genet .. 13, 129 · 131.
VIJA YARAGHAV AN M.R. et KARUNA BATIA, 1985.- Int. Rev. Cytol., 96, 26:\- 296.
WALTERS M.S., 1985.- Can. J. Genet. Cytol., 27, 33 - 38.
WILLIAMS E., J. HESLOP-HARRISON et H.G. DICKINSON, 1973.-- Protoplasma, 77. 79 · 73.
ZICKLER D., 1984.- Ann. Sei. Nat., Bot., Paris. 13, 6. 177 · 197.

2) Références concernant la deuxième partie


AHOKAS H., 1978.- Hereditas, 89, 7-21.
ALBERTINI L., 1970.- Thèse Doctorat d'~tat, Paris VI.
ALBERTINI L., 1971.- Rev. Cytol. Biol. vég., 34,49- 92.
ALBERTINI L., 1975.- Caryologia. 28.445-458.
ALBERTINI L., H. GRENET-AUBERGER et A. SOUVR~. 1981.- Caryologia, 34,53 · 68.
ALBERTINI L. et A. SOUVR~, 1974.- ln : Fertilization in higher plant<;, H.F. Linskens, éd.,
North-Bolland, Amsterdam, 49-56.
ALBERTINI L. et A. SOUV~, 1978.- Bull. Soc. bot. Fr., Actual. bot., 1- 2. 45-50.
AUDRAN J.C. et M. BATCHO, 1980.- Can.J. Bot., 58,405-415.
AUDRAN J.C., B. MOUSSEL. C. MOUSSEL et J. BOUILLOT, 1983.- Ann. Univ. et A.R.E.R.S.,
19,43-55.
BENE TT M.D. et J .B. SMITH, 1979.- J. Cell Sei., 38, 23 - 32.
BROOKS]. et G. SHAW, 1978.- Grana, 17, 91- 97.
CHRISTENSEN J .E., H.T. HORNER et N.R. LERSTEN, 1972.- Amer. J. Bot., 59, 43- 58.
COLHOUN C.W., Y .R. HERD et M. W. STEER, 1984.- Caryologia, 37, 309- 322.
COLHOUN C.W. et M. W. STEER, 1982.- Rev. Cytol. Biol. véget. -Bot., 5, 283- 302.
COUSIN M.T., 1979.- Grana, 18, 115 -128.
COUSIN M.T., 1980.- Grana, 19,99- 125.
DAN DICKO-ZAFIMAHOVA L. etj.C. AUDRAN, 1981.- Grana, 20,81-99.
DICKINSON H.G., 1976.- ln : The evolutionary significance of the exine, I.K. Ferguson et coll.,
éd., Lin. Soc. Symp., Ser. 1, 67 - 90.
DICKINSON H.G., 1982.- Rev. Cytol. Biol. véget.-Bot., 5, 5- 19.
DICKINSON H.G. et D. LEWIS, 1973.- Proc. R. Soc. Lond. B., 184, 149- 165.
ECHLIN P., 1971.- ln :Pollen : Development and physiology, Heslop-Harrison J. éd., Butter-
worths, London, 41 - 61.
ECHLIN P. etH. GODWIN, 1968.- J. Cel!. Sei., 3, 161 - 174.
A. SOUVR~ ET COLL. 109

ENDRESS P.K. et P. VOSER, 1975.- Plant Syst. Evol., 123, 241 · 253.
FLAVELL R., 1974.- Pl. Sei. Lett., 3, 259 · 263.
FORDE B.G. et CJ. LEAVER, 1980.- Proc. Na tl. Acad. Sei. U.S.A., 77, 418 · 422.
GORI P., 1982.- J. Ultrastr. Res., 81, 158 · 162.
GREGORY P., E.D. EARLE et V.E. GRACEN, 1977.- ln :Host plant resistance to pests, P.A.
Hedin, éd., Acs Symposium Series, 62, 90 · 114.
HESLOP-HARRISON )., 1968.- New Phytol., 67,779 · 786.
HESLOP-HARRISON )., 1969.- Can. ). Bot., 47,541-542.
HESLOP-HARRISON J., 1971.- ln : PoUen : development and physiology, J. Heslop-Harrison,
éd., Butterworths, London, 75 · 98.
HESLOP-HARRISON )., 1975.- Proc. R. Soc. Lond. B., 190, 275 · 299.
HESLOP-HARRISON J., Y. HESLOP-HARRISON, R.B. KNOX et B. HOWLETT, 1973.- Ann.
Bot., 37, 403 - 412.
HESSE M., 1980.- PI. Syst. Evol., 133, 135- 148.
HESSE M., 1984.- Grana, 23,69-75.
HERY€ Y., T. GAUDE etC. DUMAS, 1984.- ln :Incompatibilité pollinique et amélioration des
plantes, Y. Hervé etC. Dumas, éd., D.F.C. de I'ENSA Rennes, 9 · 25.
HORNER Jr, H.T. et M.A. ROGERS, 1974.- Can. J. Bot., 52,435 · 441.
IZHAR S. et R. FRANKEL, 1971.- Theor. Appl. Gen., 41, 104 · 108.
HENRICK J. et R.B. KNOX, 1979.- Aust. J. Bot., 27, 413 · 427.
KNOX R.B. et Y. HESLOP-HARRISON, 1975.- Biol.). Linn. Soc., Suppl. 1, 7,177- 187.
KNOX R.B., R.R. WILLING et A.E. ASHFORD, 1972.- Nature, 237, 381 · 383.
LERSTEN N.R., 1971.- Iowa State J. Sei., 45,487 · 497.
MASCARENHAS J.P., 1975.- Bot. Rev., 41,259-314.
MEPHAM R.H. et G.R. LANE, 1969.- Protoplasma, 68, 175 · 192.
MILKUSKA E., H. ZOLNIEROWICZ et A. WALEK-CZERNECKA, 1969.- Acta Soc. Bot. Pol.,
38, 297. 301.
MOUSSEL B., C. MOUSSEL, J.C. AUDRAN, J. BOUILLOT et G. DUC, 1982.- Rev. Cytol. Biol.
végét. -Bot., 5, 81 · 93.
NANDA K. et S.C. GUPTA, 1974.- Beitr. Biol. Pflanzen, 50,465 · 472.
NISHIY AMA 1., 1970.- Proc. Crop Sei. Soc. Jap., 39, 474 · 486.
NISHIY AMA I., 1976.- Proc. Crop Sei. Soc. Jap., 45, 254 · 262,270 · 277 et 308 · 313.
OWENS S.J. et H.G. DICKINSON, 1983.- Ann. Bot., 51, 1 · 15.
PACINI E., G.G. FRANCHI et M. HESSE, 1985.- PI. Syst. Evol.,l49, 155 · 185.
PACINI E. et B.E. JUNIPER, 1983.-· Protoplasma, 117, 116 · 129.
REZNICKOV A S.A. et H.G. DICKINSON, 1982.- Planta, 155, 400 · 4.08.
ROBERTSON B.L., 1984.- Ann. Bot., 53, 803 · 810.
ROLAND-HEYDACKER F., 1979.- PoUen Spores, 21, 259 · 278.
ROWLEY J.R., 1975.- J. Ultrastruct. Res., 50, 394.
ROWLEY J.R. et J J. SKVARLA, 1974.- PoUen Spores, 16,441-448.
SOUVR~ A., 1971.- Thèse Doctorat 3ème cycle, Toulouse, France.
SOUVR€ A., 1981.- Thèse Doctorat d'€tat, Toulouse, France.
SOUVR€ A. et L. ALBERTINI, 1982.- Rev. Cytol. Biol. végét. -Bot., 5, 151 · 169.
STIEGLITZ H., 1973.-J. Cell Biol., 59,337 a.
STIEGLITZ H., 1977.- Developmental Biology, 57,87 · 97.
SUNDERLAND N., B. HUANG et G.J., HILLS, 1984.- J. Exper. Bot., 35,521-530.
VITHANAGE H.l. et R.B. KNOX, 1976.- J. Cell Sei., 21, 423- 435.
WILLIAMS E.G. etJ. HESLOP-HARRISON, 1979.- Phytomorphology, 29,370 · 381.

3) Références concernant la troisième partie


ABADIE M. et M. HIDEUX, 1980.- Ann. Sei. Nat. Bot., 1, 237- 281.
AUDRAN J.C., M.Th. CERCEAU-LARRIVAL, C. MOUSSEL et B. MOUSSEL, 1987.- La Cellu-
le (sous-presse).
AUDRAN J.C. et M.T.M. WILLEM5'E,1982.- Protoplasma,ll0,106 -111.
BAGUI N., 1986.- ln : Biology of reproduction and cell motility in Plants and Animais. Cresti
M. et R. Dallai, éd., 113 - US.
BHANDARI N.N., 1984.- ln : Embryology of Angiosperme, Johri B.M., éd., Springer Verlag,
Berlin, 53· 121.
llO ACTUALIT~S BOTANIQUES

BHANDARI N.N ., M. BHARGAV A et T. GElER, 1981.- Ann. Bot., 48, 425 . 431.
BOB C.F., B.L. REDMOND et D.F. KARNOSKY,1986.- Amer. J. Bot., 73,465 · 474.
BOLICK M.R.,1981.- Rev. Paleohot. and Palynol., 35,61- 79.
BUCHEN B. et A. SIE VER, 1981.- ln : Cytomorphogenesis in Plant, Kiermayer 0., éd., Springer
Verlag, Berlin, 349 · 376.
CARRARO L., G. LOMBARDO et F.M. GEROLA, 1986.-J. Cell. Sei., 82,1-10.
CERCEAU-LARRIV AL M. Th., 1984.- Rapport Scientifique, C.N.R.S.
CERCEAU-LARRIVAL M. Th., 1986.- ln :Pollen and Spores : Form and Function. Linnean So-
ciety of London, 151 · 164.
CERCEAU-LARRIVAL M.Th., M. ABADIE, L. ALBERTINI, J.C. AUDRAN, A. CORNU, M. Th.
COUSIN, L. DAN DICKO-ZAFIMAHOVA, G. DUC, I.K. FERGUSON, M. HIDEUX, S.
NILSSON, F. ROLAND-HEYDACKER et A. SOUVR~. 1980 · 1981.- Atm. Sei. Nat. Bot.,
2. 3, 69. 92.
CERCEAU-LARRIVAL M.Th., J.C. AUDRAN, J. BOUILLOT et G. DUC, 1982.- Rev. Cytol.
Biol. végét. ·Bot., 5, 95 · 114.
COMBAT B., 1984.- ln : Incompatibilité pollinique et amélioration des plantes. Y. Hervé etC.
Dumas, éd., ENSA, Rennes, 184 . 189.
CORNISH M.A. et C.P. WERNER, 1985.- Heredity, 55, 321. 326.
COUSIN M. Th. et M. ABADIE, 1982.- Rev. Cytol. Biol. végét. ·Bot., 5, 41. 57.
CREST! M., F. CIAMPOLINI, D.L. MULCAHY et G. MULCAHY, 1985.- Amer, J. Bot., 72,
719.727.
CRU DEN R.W. et K. G. JENSEN, 1979.- Amer. J. Bot., 66, 875 · 879.
CRUDEN R.W. et S. MILLER-WARD, 1981.- ~volution, 35,964-974.
DEMARLY Y., 1985.- Bull. Soc. hot. Fr.,132, Actual. Bot., 3-4,79. 94.
DE NETTANCOURT D., 1984.- ln :Cellular Interactions, H.F. Linsken et J. Heslop-Harrison, éd.,
Springer Verlag, Berlin, 625 · 639.
DERSKEN J., E.S. PIERSON et J. A. TRAAS, 1985.- Eur. J. Cell Biol., 38, 142 · 148.
DUMAS C., A.E. CLARKE et R.B. KNOX, 1984 a.- ln :La Recherche, 15, 1518 · 1526.
DUMAS C., J.C. DUPLAN, T. GAUDE etC. SAID, 1984 b.-In: Vème Symposium International
sur la pollinisation, INRA.
DUMAS C., C. KERHOAS, E. MATTHYS-ROCHON, P. VERGUE, T. GAUDE, S. DETCHEPARE et
G. GA Y, 1986.- ln : Biol ogy of reproduction and cell motility in Plants and Animais. M.
Cresti et R. Dallai, éd., 155 • 162.
DUMAS C., R.B. KNOX et T. GAUDE, 1985.- Protoplasma, 124, 168 · 174.
DUMAS C., R.B. KNOX, C.A. Mc CONCHIE et S.D. RUSSEL, 1984 c.- What's new Plant physio-
logy, 15, 17 · 20.
DUNBAR A.,198I.- Micron., 12,47 · 64.
DUNBAR A. et J .R. ROWLEY, 1984.- Pollen et Spores, XXVI, 299 . 338.
DUPLAN J .C. et C. DUMAS, 1984.-ln :Incompatibilité pollinique et amélioration des plantes. Y.
Hervé et C. Dumas, éd., ENSA, Rennes, 40 · 50.
ELLEMAN C.J. et H.G. DICKINSON, 1986.-J. CeU. Sei., 80,141-157.
FERGUSON I.K et J.J. SKVARLA, 1982.- Bot. J. Lin. Soc., 84, 183 · 193.
FERRARI T.E., V. BEST, T.A. MORE, P. COMSTOCK, A. MUHAMMAD et D.M. WALLACE,
1985.- Amer. J. Bot., 72, 1466- 1474.
FROMME H.G., M. GROTE, N.J. SINCLAIR et K. KALVERAIN, 1985.- Histochemistry, 82,
391-396.
GAUDE T. etC. DUMAS, 1984.- Ann. Bot., 54,821.825.
GAUDE T. etC. DUMAS, 1986.- J. CeU. Sei., 82, 203 · 216.
GAWEL J.N. et C.D. ROBACKER,1986.- Theor. Appl. Genet., 72,84 · 87.
GAY G., C. KERHOAS, M. GAGET etC. DUMAS,1984.- Innov. Techn. Biol. Med., 5,156-160.
GORI P.,1982.-J. Ultrastruct. Res., 81, 158.162.
GROTE M., H.G. FROMME et N.J. SINCLAIR, 1983.- Micron., 14,29 · 32.
HELSPER J.P.F.G., P.F.M. DE GROOT, H.F. LINSKEN et J.F. JACKSON, 1986.-Phytochemis-
try, 25,2193- 2199.
HESLOP-HARRISON J., 1979 a.- Ann. Missouri Bot. Gard., 66, 813 · 829.
HESLOP-HARRISON J ., 1979 h.- Amer. J. Bot., 66, 737. 743.
A. SOUVRf: ET COLL. Ill

HESLOP-HARRISON J. et Y. HESLOP-HARRISON, 1982.- ln :the Plant Cuticle, D.F. Cutter,


K.L. Alvin et C.E. Priee, éd. Lin. Symp. série, 10, Acad. Press, London, 99- U9.
HESLOP-HARRISON J. et Y. HESLOP-HARRISON, 1984.- Acta. Bot. Neerl., 33, 131, 134.
HESLOP-HARRISON J. et Y. HESLOP-HARRISON, 1985 a.- J. Cell. Sei., 2, 287- 300.
HESLOP-HARRISON J. et Y. HESLOP-HARRISON, 1985 b.- J. Cell. Sei., 73, 135 - 157.
HESLOP-HARRISON J. et Y. HESLOP-HARRISON, 1986.- ln : Biology of reproduction and
cell motility in Plants and Animais. M. Cresti et R. Dallai, éd. 169- 174.
HESLOP-HARRISON J.S., J. HESLOP-HARRISON, Y. HESLOP-HARRISON et B.J. FEGER,
1985.- Proc. R. Soc. Lond., B. 225, 315- 327.
HESLOP-HARRISON Y. etJ. HESLOP-HARRISON, 1982.- Ann. Bot., 50, 831-842.
HERVE Y. et C. DUMAS, 1984.- Incompatibilité pollinique et Amélioration des plantes. Ouvra-
ge collectif, ENSA, Rennes.
HESSE M., 1981.- Rev. Paleobot. Palynol., 35, 81 - 92.
HIDEUX M. et M. ABADIE, 1980- 1981.- Ann. Sei. Nat. Bot., 2 et 3, 27- 37.
HIDEUX M. et M. ABADIE, 1985.- Can. J. Bot., 63, 97- 112.
HIDEUX M. et M. ABADIE, 1986.- ln : Pollen and Spore : Form and Function. The Lin. Soc.
London, 35 · 48.
KAMIZYÔ A. et N. TANAKA, 1982.- Cytologia, 47,785-793.
KEUZER CJ., 1986.- Thèse, Wageningen.
KERHOAS C. et C. DUMAS, 1986.- In : Modem methods of plant analysis. H.F. Linsken et
J .E. Jackson, éd., Springer Verlag, Berlin, 169 - 190.
KNOX R.B., 1979.-Jn : Studies in Biology, 107, Edward Arnold, London, 60 p.
KNOX R.B., 1984a.- ln : Embryology of Angiosperme, B.M. Johri, éd., Springer Verlag, Berlin,
197-271.
KNOX R.B., 1984 b.-In :Cellular Interactions, H.F. Linsken et J. Heslop-Harrison, éd., Springer
Verlag, Berlin, 508 - 608.
KRESS W.J. et D.E. STONE, 1982.- Grana, 21,129- 148.
KRONESTEDT E., B. WALLES et 1. ALKEMAR, 1986.- Protoplasma, 131,224- 232.
LAMMEREN A.A.M., C.J. KEUZER, M.T.M. WILLEMSE et H. KEIFT, 1985.- Protoplasma,
165, 1- 11.
LANCELLE S.A., D.A. CALLAHAM et P.K. HEPLER, 1986.- Protoplasma, 131, 153- 165.
LINSKEN H.F., 1986.- ln : Biology of reproduction and cell motility in Plants and Animais.
M. Cresti et R. Dallai, éd., 21 - 31.
LORD E.M. et K.J. ECKARD, 1986.- Protoplasma, 132, 12- 22.
MASCARENHAS J.P., 1975.- Bot. Rev. 41,259-314.
Mc CONCHIE C.A., S. JOBSON et R.B. KNOX, 1985.- Protoplasma, 127, 57-63.
MELVILLE R., 1981.- Pollen et Spores, XXlll, 179-203.
MOGENSEN H.L. et M.L. RUSCHE, 1985.- Protoplasma, 128, 1- 23.
MOUSSEL C., 1987.- Thèse Doctorat de l'Université de Reims, 212 pages, 63 planches.
MULCAHY G.B. et D.L. MULCAHY, 1985.- Amer. J. Bot., 72, 1078- 1080.
MULCAHY G.B. et D.L. MULCAHY, 1986.- ln : Biology of reproduction and cell motility in
Plants and Animais. M. Cresti et R. Dallai, éd., 139 · 144.
NARAYANASWAMY S. et L. GEORGE, 1982.-/n: Experimental embryology ofvascularplants.
B.M. J ohri, éd., Springer-Verlag, Berlin, 79 - 103.
OHTA Y., 1986.- Proc. Natl. Acad. Sei., U.S.A., 83, 715 -719.
OWENS S.J. etH. G. DICKINSON, 1983.- Ann. Bot. 51, 1-15.
P ACINI E. et G.C. FRANCHI, 1983.- ln : Pollen Biology and Implications for plant bree ding.
Mulcahy D.L. etE. Ottaviano, éd., Elsevier Sciences 183- 190.
PACINI E. et G.C. FRANCHI, 1985.- ln : Sexual reproduction in seed plants, ferns and mœ-
ses, M.T .M. Willemse et J .L. Van Went, éd., Predoc Wageningen, 25- 27.
PACINI E. et B. JUNIPER, 1984.- Caryologia, 37,21-50.
PERDUE T.D. et M.V. PARTHASARARATHY, 1985.- Eur.J. Cell. Biol., 39,13-20.
PESSON P. et J. LOUVEAUX, 1984.- Pollinisation et Productioll8 végétales. Ouvrage collectif,
INRA.
PETIITT J.M., C.A. Mc CONCHIE, S.C. DUNCKERS et R.B. KNOX, 1984.- Nord. J. Bot., 4,
199-216.
PICTON J.M. et M.W. STEER, 1985.- Planta, 163,20-26.
112 ACTUALITtS BOTANIQUES

PLATT-ALOIA K.A., E.M. ZORD, D.A. De MASSON et W.W. THOMSON, 1986.- Planta, 168,
291-298.
PRIESTLEY D.A., B.G. WERNER. A.C. LEOPOLD et M.B. Mc. BRIDE, 1985.- Physiol. Plant.,
64,88, 94.
RAE A.L., P.J. HARRIS, A. BACIC et A.E. CLARKE, 1985.- Planta, 166, 128- 133.
RAJU M.V.S., G.J. JONES et G.F. LEDINGHAM, 1984.- Can. J. Bot., 63,2187- 2195.
REISS H.D., G.W. GRIME, M.Q. LI, J. TAKACS et F. WATT., 1985 c.- Protoplasma, 126,147-
152.
REISS H.D. et W. HERTH, 1985 a.- J. Cell. Sei., 76, 247-254.
REISS H.D., W. HERTH etE. SCHNEPF, 1985 b.- Naturwissenschaften 72,276.
REISS H.D. et R. NOBILING, 1986.- Protoplasma, 131, 244-246.
ROLAND-HEYDACKER F., M. Th. CERCEAU-LARRIVAL et A.M. VERHILLE, 1982.- Rev.
Cytol. Biol., végét.-Bot., 5, 123 - 133.
ROWLEY J .R., 1981.- Nord. J. Bot., 1, 357- 380.
ROWLEY J .R., 1986.- ln : Biol ogy of reproduction and cell motility in Plants and Animais, M.
Cresti et R. Dallai, éd., 175 - 180.
ROWLEY J.R. et A.O. DAHL, 1982.- Pollen et Spores, XXIV, 5-8.
ROWLEY J.R., A.O DAHL, S. SENGUPTA et J. ROWLEY, 1981.- Palynology, 5, 107- 152.
ROWLEY J.R. et J .S. ROWLEY, 1986 b.- ln :Pollen and Spores: Form and Function. The Linne-
an Society of London, 19- 33.
ROWLEY j.R. etJ.J. SKVARLA,1986 a.- Nord.J. Bot., 6, 39-65.
RUSSEL S.D.,1986.- Plant Physiol., 81,317-319.
RUSSEL S.D. et D.D. CASS, 1981.- Protoplasma, 107, 85- 107.
RUSSEL S.D. et D.D. CASS, 1983.- ln :Pollen biology and implications for plant breeding. D.L.
Mulcahy etE. Ottaviano, éd., Elsevier Biomedical, 135- 147.
SANGWAN R.S. etH. CAMEFORT, 1982.- Rev. Cytol. Biol. végét.- Bot., 5, 265 · 282.
SARKER S.H., C. ELLEMAN, G. HARROD et H.G. DICKINSON, 1986.- ln : Biology of repro-
duction and cell motility in Plants and Animais, M. Cresti et R. Dallai, éd., 53 - 60.
SCHRAUWEN J.A.M., W.H. REIJNEN et M.M.A. VAN HERPEN, 1986.-ln: Biology of reproduc-
tion and cell motility in Plants and Animais. M. Cresti et R. Dallai, éd., 135 - 138.
SHIVANNA K.R., 1982.- ln :Experimental embryology of vascular plants. Johri B.M. éd., Sprin-
ger Verlag, Berlin, 131- 174.
SHIVANNA K.R. et J. HESLOP-HARRISON,1981.- Ann. Bot., 47,759-770.
SHIVANNA K.R., B.M. JOHRI et D.C. SASTRI, 1979.- Today and Tomorow's. Printers and Pu-
blishers, New Dehli, 1 - 117.
SMITH G.A. et H.S. MOSER, 1985.- Theor. Appl. Genet., 71, 231. 237.
SOHMA K. et M. TAKAHASI, 1982.- Sei. Rep. Tohoku Univ. 4ème sér., Biology, 38, 165 ·
172.
SOUTHWORTH D., 1983.- Amer. J. Bot., 70, 1038-1047.
STEAD A.D., J.N. ROBERTS et H.G. DICKINSON, 1980.- J. Cell. Sei., 42, 417 · 423.
TAKAHASHI H. et K. SOHMA, 1980.- Sei. Rep. Tohoku Univ. 4ème sér. Biology, 38, 57- 71.
TAGLIASACCHI A.M., L.M.C. TORINO, L.M. BELLANI et S. AV ANZI, 1985.- Annals of Bota-
ny, 56,29- 33.
THEUNIS C.H., C.A. Mc CONCHIE et R.B. KNOX, 1985.- Micron et Microscopica acta, 16,225-
231.
TIEZZI A., M. CRESTI et F. CIAMPOLINI, 1986.-Jn : Biology of reproduction and cell motili-
ty in Plants and Animais. M. Cresti et R. Dallai, éd., 87 - 94.
TUPY J.,J. SÜSS et L. RIKOVA, 1986.- J. Plant. Physiol., 123,467.476.
WEINBAUM S.A. et V.S. POLITO, 1985.- Mikroskopie, 42, 278- 280.
WILLEMSE M.T.M.,1981.- ActaSocietatis Botanicorum Poloniae, 50,103 -llO.
WILLEMSE M.T.M. etJ.C. AUDRAN, 1982.- Acta. Bot. Neerl., 31,221-225.
WILLEMSE M.T .M. et M.A.V. FRAUSSEN-VERHEIJEN, 1986.- ln : Biology of reproduction
and cell motility in Plants and Animais. M. Cresti et R. Dallai, éd., 145- 154.
WILMS H.J., 1986.- ln : Biology of Reproduction and cell motility in Plants and Animais. M.
Cresti et R. Dallai, éd., 193 - 198.
WOITIEZ R.D. et M.T.M. WILLEMSE, 1979.- Phytomorphology, 29, 57. 63.
ZUBERl M.I. et H.G. DICKINSON, 1985.- J. Cell. Sei., 76, 321- 336.

Vous aimerez peut-être aussi