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DE MICROBIOLOGIE GÉNÉRALE.
ET D'IMMUNOLOGIE
OUVRAGESDES MEMES AUTEURS
Microbiologiegénérale, 2eédit.
PRÉFACE DE LA DEUXIÈME EDITION
MICROBIOLOGIE GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE
CHAMPIGNONS
I, — Caractères généraux,
A. — Structure.
B. — Polymorphisme.
Un des caractères généraux des champignons est leur poly-
morphisme très étendu, qui est fonction de leur plasticité propre
CHAMPIGNONS - 7
et des conditions physico-chimiques du milieu dans lequel ils
évoluent. Quand, par exemple, on immerge au sein d'un liquide
sucré des Mucor, dont le mycélium, développé au contact de
l'air, est constitué par de longs filaments continus, ils se trans-
forment en cellules arrondies ou ovoïdes, isolées ou groupées en
chaînettes, tout à fait comparables à des globules de levures
Comme les levures encore, ces oïdies des Mucor, qui vivent d'une
vie anaérobie dans la profondeur des milieux liquides, se repro-
duisent par bourgeonnement et font fermenter les sucres. Repor-
tées au contact de l'oxygène, ces pseudo-levures donnent de
nouveau naissance à des filaments mycéliens.
C. — Modes de reproduction.
Les champignons présentent deux modes de multiplication
qui coexistent souvent chez une même espèce : une reproduction
sexuée (formes parfaites) dans laquelle deux cellules identiques
{isogamie) ou différentes (hétérogamie) se conjugent en formant
un oeuf ou zygospore, et une reproduction asexuée (formes im-
parfaites) au moyen de spores constituées aux dépens de l'appa-
reil végétatif.
Ces spores sont endogènes, groupées à l'intérieur d'un élément
renflé en sporange, ou exogènes et disposées à l'extrémité de
filaments dont elles se séparent ensuite pour germer (conidies).
Elles sont tout à fait distinctes des chlamydospores, ou formes de
résistance, qui résultent de l'enkystement de cellules termi-
nales ou intercalaires du mycélium.
Selon le mode sexué de reproduction, on distingue trois grandes
classes parmi les champignons :
1° Les Piiycomycètes, dont les éléments reproducteurs, les
-gamètes, se forment dans les renflements sphériques ou gamé-
tanges, l'un mâle (anthéridic), l'autre femelle (oogone), des articles
terminaux multinucléés du mycélium.
2° Les Ascomycètes, chez lesquels le cycle sexuel aboutit à
la production d'appareils clos, les asques, dont le noyau se divise
à plusieurs reprises pour donner naissance à quatre ou huit
ascospores qui s'individualisent et s'accroissent en s'entourant
d'une couche protoplasmique. Les asques sont nus, isolés, ou
groupés sur des appareils massifs, les péritheces. Us apparaissent
parfois sans fécondation préalable (apogamié), mais ne se forment
jamais dans les tissus des animr.ux parasités,
"MORPHOLOGIE
8 DES MICROBES
3° Chez les Basidiomycètes, des appareils spéciaux, les basides,
homologues des asques, portent sur des stérigmates, des spores
exogènes ou basidiospores, généralement au nombre de quatre.
lies espèces parasites, agents des mycoses de l'homme et des
animaux, appartiennent aux Fungi imperfecti, aux Ascomy-
cètes et aux Phycomycètes. Les Basidiomycètes contien-
nent un certain nombre de parasites des végétaux (les Urédinées
agents des rouilles, par exemple).
B. — Ascomycètes.
Les Saccharomycètes ou Protoascinés constituent une des plus
importantes familles de ce groupe. Leurs principaux représen-
tants sont les levures, cellules arrondies ou ovoïdes, isolées ou
réunies en chapelets. Elles se multiplient par gemmation. Sur
un point du globule, on voit naître un petit mamelon qui s'ac-
croît peu à peu et devient finalement aussi volumineux que la
cellule-mère. Il se sépare alors de celle-ci ou lui reste accolé.
Quelques espèces de levures se multiplient par scissiparité, à la
manière des bactéries (Schizosaccharomycètes). Dans certaines
conditions, principalement lorsque la nutrition est défavorable,
les levures se reproduisent par des ascospores, corpuscules habi-
tuellement sphériques, mais parfois irréguliers, groupés, en
nombre variable suivant les espèces, dans des asques nus, isolés,
qui se forment aux dépens des globules. Ces ascospores restent
contenues dans la cellule-mère, jusqu'au moment de la germina-
tion. Alors, la paroi de cette cellule se déchire ou se résorbe,
les spores libérées augmentent de volume, puis se transforment
en globules de levures. Des phénomènes sexuels précèdent la
sporulation des levures appartenant aux genres Schizosàccharo-
myces, Zygosaccharomyces,Debaryomyces (Barkcr, Guilliermond).
Plusieurs espèces de Saccharomycès sont pathogènes : S.
granulatus et S. tumefaciens isolés de tumeurs chez l'homme,
S. anginoe, d'une angine.
Bien que leur mode de multiplication par spores ne soit pas
encore connu, on range provisoirement dans la famille des Saccha-
romycètes, les Cryptocoques, cellules globuleuses et bourgeon-
nantes, qui sont les agents de certaines blastomyeoses. : Crypto-
coccus farciminosus, de la lymphangite épizootique des solipèdes,
C. hominis, trouvé par Busse dans une ostéo-arthrite, C. Gil-
christi, qui provoque une dermatite chez l'homme, C. Vinguce
pilosoe de la langue noire pileuse.
Aux Protoascinés, se rattache également YEndomyccs albi-
cans du muguet, depuis que Vuillemin a découvert la formation
d'asques dans les cultures.
Les champignons des teignes sont souvent classés dans la
famille des Gymnoascés, dont les asques sont contenus dans un
périthèce transparent formé d'hyphes enchevêtrées.
10 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
C. — Phycomycètes.
Caractérisés par leur mycélium dépourvu de cloisons, les
Phycomycètes se reproduisent généralement par des oeufs ou
zygospores résultant de la conjugaison de deux éléments sexués
semblables (isogamie) ou dissemblables (hétérogamie). De ce
groupe, la famille des Mucorinês nous intéresse particulièrement.
Ces champignons se multiplient le plus souvent par des spores
endogènes formées dans des sporanges qui se développent à
l'extrémité d'hyphes sporangifères dressées, issues du thalle.
Ils présentent aussi, mais exceptionnellement, une reproduction
agame, par conidies. Quelques espèces des genres Mucor et
Rhizopus sont pathogènes pour l'homme et pour les animaux :
M. mucecloet, surtout, AI. corymbifer, R. parasiticum, R. equinus,
qui provoquent des mycoses pulmonaires et une otomycose
CHAPITRE II
PROTOZOAIRES
I. — Spirochètes.
Ce groupe, dont la position systématique n'est pas encore
définitivement fixée, comprend des organismes spirales, grêles,
flexibles, souvent effilés à leurs extrémités, non colorables par
la méthode de Gram. Leur chromatine, au lieu d'être rassem-
blée en un noyau homogène, est disséminée dans le protoplasme
que les colorants nucléaires teintent uniformément. Bien que
dépourvus de flagelles moteurs, ce qui les différencie des spirilles,
ils se déplacent par des mouvements actifs.
Schématiquement, ils doivent être considérés comme constitués
par un axe élastique autour duquel le cytoplasme s'enroule en
hélice, dépasse le corps aux deux extrémités et forme un pseudo-
flagelle (Mesnil).
Les Spirochètes se multiplient par division transversale ou
longitudinale (Noguchi). Leur culture en milieu artificiel a été
pour la première fois réalisée par Noguchi. Dans certaines condi-
tions, ils prennent une forme granuleuse, coccoïde, comparable
à des spores, parfois même une forme invisible, puis ils font retour
à la forme spiralée. Quelques espèces parasites présentent une
évolution cyclique, analogue à celle des trypanosomes, et caracté-
risée par un stade avirulent de cinq à six jours après leur absorp-
tion par l'hôte vecteur.
Brumpt, Mesnil, Duboscq et Lebailly les classent dans un
seul genre Treponema, qui comprend de nombreuses espèces
pathogènes : T. recurrentis de la fièvrt, récurrente, dont l'hôte
12 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
intermédiaire est le poux de corps et parfois le poux de tête
(Sergent et Foley, Ch. Nicolle, Blaizot et Conseil); T. Duttoni
de la fièvre récurrente africaine à tiques, transmise par des aca-
riens de la famille des Ixodidés : Omithodorus moubata (Dutton
et Todd) et O. Savignyi (Brumpt) ; T. Venezuelense inoculé
à l'homme par Omithodorus venezuelensis (Brumpt) ; T. pallidum,
qui cause la syphilis (Schaudinn et Hoffmann) ; T. ictero-
hemorragioe de la spirochétose ictéro-hémorragique de l'homme
et du rat (Inada et Idô) ; T. icteroïdesdelà fièvre jaune (Noguchi) ;
T. morsus mûris du sodoku ; T. Vincenti de l'angine de
Vincent, etc.
II.—.Rhizopodes.
Parmi ces êtres, seules les Amibes offrent quelque intérêt au
point de vue pathologique, car elles sont la cause de plusieurs
affections dont la plus redoutable est la dysenterie amibienne
de l'homme, due à Entamoeba dysenterioe. Les Amibes sont des
cellules nues, nucléées, de 10 à 18 \>.de diamètre, d'aspect
irrégulier et de réfringence à peine supérieure à celle du liquide
ambiant. Leur protoplasme, parfois creusé de vacuoles pulsa-
tiles, est-divisé en deux couches: une externe, hyaline, ou ecto-
plasme, Une interne, granuleuse, ou endoplasme. Il émet des pro-
longements actifs temporaires, des pseudopodes, au moyen des-
quels les amibes se déplacent et saisissent les particules voi-
sines.
La multiplication des Amibes s'effectue suivant un mode sexué,
par scissiparité (schizogonie), qui comporte un cycle évolutif
encore inconnu pour les Amibes parasites de l'homme, et un
mode sexué (gamogoiiie). Dans la reproduction asexuée, deux
cellules-filles naissent par division binaire (bipartition) d'une
cellule-mère. La reproduction sexuée fait suite à la précédente
après un nombre variable de générations asexuées. Elle débute
chez l'hôte vertébré par l'enkystement des amibes et la division
du noyau en deux, quatre, puis huit éléments, à l'intérieur des
kystes sphériques, ou légèrement ovoïdes, de 12à 14 jj.de diamètre.
Ces kystes, rejetés au dehors et repris par un hôte, donnent nais-
sance à des cellules nucléées ou gamètes. Les gamètes se fusionnent
en un oeufou zygotequi se transforme en amibe par simple accrois-
sement de volume.
PROTOZOAIRES 13
III. — Sporozoaires.
Les Sporozoaires ont mie évolution complexe, dont une des
phases au moins s'effectue dans les cellules d'un hôte (Hémo-
sporidies, Coccidies). Ce sont des êtres d'une organisation plus
élevée que les précédents. En général, ils n'émettent pas de pseu-
dopodes. On les divise en deux grands groupes : 1° les Télospo-
ridies, dont la reproduction sexuée est distincte de la phase de
croissance ; 2° les Néosporidies, dont la sporulation se jDroduit au
cours de la période de croissance.
A. — Télosporidies.
Elles comprennent :
1° Coccidies. — Parasites des cellules épitliéliales, hérjatiques
et intestinales des animaux et, exceptionnellement, de l'homme..
Parvenues au terme de leur croissance intracellulaire, elles se
multiplient, suivant le mode asexué, par division du noyau en
un grand nombre de noyaux secondaires, qui s'entourent .de
protoplasme et constituent les mérozoïtes.Ces éléments, ..libérés,
pénètrent daiis les cellules, et le cycle asexué recommencé.
Dans certaines conditions, mal connues,: la reproduction s'effec-
tue suivant le mode sexué-: le noyau se divise comme précédem-
ment, mais au lieu de produire des mérozoïtes, il donne naissance
à des gamètes qui se conjuguent et forment un oeuf, zygote ou
oocyste. Le contenu de cet oeuf, bordé par une membrane, se divise
en petites masses nucléces ou spores. Lorsque l'oeuf est expulsé
de l'intestin de l'hôte, les spores se segmentent à leur tour en
sporozoïtes. Absorbées par un animal réceptif, les spores sont
attaquées par les sucs digestifs, et les sporozoïtes libérés pénètrent
dans les cellules épitliéliales. Les Coccidies du genre Eîmeria
produisent quatre spores à deux sporozoïtes. E. perforons est
l'agent de la coccidiose intestinale et E. Stiedài, celui de la cocci-
diose hépatique des lapins.
2° Hémosporidies. — Les Hëmosporidies parasitent les globules
blancs et, surtout, les globules rouges des Vertébrés. Elles offrent,
comme les Coccidies, un mode de reproduction asexué (schizo-
gonie) dans les cellules de l'hôte vertébré et un mode de reproduc-
tion sexué (sporogonie) qui s'effectue chez un hôte intermédiaire
invertébré. L'hémosporidie du paludisme (Plasmodium malarioe,
P. vivax et P. falciparum), découverte par Laveran, se présente
14 MORPHOLOGIE
DES MÎCKOBËS
Ë. — Néosporidies. "
IV. — Flagellés.
V. — Infusoiiîes.
Microbiologiegénérale, 2e éclit.
CHAPITRE III
BACTERIES
I. — Morphologie générale.
A. — Caractères généraux.
B. — Polymorphisme.
0. — F-ormes cVinvolution.
II. — Structure.
Les Bactéries sont constituées par une masse protoplasmjque
brprçlée par une nienrbranp plus, pu inoins nettement délimitée.
ÏUles ne possèdent pas de npyau dpfmi, c'es.tr,4-dire un petit blpp
dp chrpmatjne, à cpntqm'S nets, parlajterpent djstinpt du prpto-
plasma enyirpnnant à la fois par spn aspect, sa réfrijygenpe, sa
structure, sa comppsitipn p}|jipique, ses réactions tinptprialps
et ses paraptèr.es fpnctipnnpls. Quelques espèpes s'entQurenf;
d'une. cap§ule, d'aufres présentent, ppmme nous, l'ayons yu, des
cils, qui assurent leur, mpbilité.
A. •— Membrane.
B. — Contenu.
D: — Cils.
Ce sont de fins nlàniëiits analogues a ceux des ëpitliéliuiris
vibratilës 'et des Irifusdirés, qui assurent la iiibbilitë des mi-
crobes. Leur ldriguéùr dëp'assë souvent celle de la bactérie qui
les porte, dbiit ils peuvëîit atteindre jusqu'à vingt fois le plus
grand diamètre. tJrêiës', flexibles, ondules, ils apparaissent mal
â l'ëxàmen miëfbsfôpicjue direct. Dii lès met ëii évidence par
des ïiiëthodës de fcbldfatibii spéciales, cbmb'iiiëes àii mdrdàri-
çagè. Mais, très fragiles, siirtdut quand ils pi'oviëiihérit de cultures
: tm jJeii aiiëièhiiës; ils se brisent facilement au cours des
manipu-
lations.
P'bùr qiieiqvles auteurs, ëbnime Vàii Tiëgliëm et Biitscnli, les
cils seraient dés dépendances de là membrane d'éhvëlbppë â
laquelle ils testeraient âdhërënts. Pour 'd'autres (Trënkmâiih), ils
cdiistitùëiit de vëtitàblës expansions protbplasiriiquës à travers
la membrane. Prenant cbrisTdërfemême que lès psèudbpddës dès
Myxomycètes et des Amibes, les flagelles des Protozoaires et lès
cils sont trois formes dérivées successivement l'une de l'autre au
cours de la phylbgëilèsë. Chez les Irifusbifës; Où il est plus facile
de les étudier, chaque cil est pourvu d'un corpuscule basai situé
dans le- plateau de là éellule et d'une fine racine qui se prolonge
dans le cytoplasme, où elle disparaît après avoir contourné le
noyau et s'être jointe aux racines voisines. Chez une Sulfobactérie
étudiée par Dangeard : Chr'dniiitiùm Okéhii, les racines du long
flagelle inséré à l'avant émanent d'un corps central chromatique,
sorte dé noyau sans enveloppe. Ce flagellé, qui diffère de celui
des Bactéries et se rapproche du flagelle dés Infusoires, traverse
là membrane par ùfi petit orifice eh s'effilant de la base à son
extrémité; il comprend iihë partie corticale amincie vers la
26 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
IV. — Classification.
Les bactéries qui forment la classe des Schizomycètes sp relient
par plusieurs caractères aux Çhampignpns, par d'autres aux
Algues. Quelques espèces sont si peu distinctes cjes Champignons
que les Actinomycétales, bactéries filamentpuses, produisant
parfpis des cpnidies, sont tantôt rangpps parmi les, Hyphomy-
cètes, tantôt parmi les bactéries. Par ailleurs, pluçipuxç bacfprips,
de grande taille constituent des types, jntermépliairps, aux Algues
cyanqphycées et aux bactéries proprement dites.
Les Algues cyanpphycées sont des végétaux inférieurs dpnf
chaque élément contient, au sein du prptpplasmej un noyau peu
différencié, pu chromidium^ dépouryu de mpmbrane et de nucléole,
et assimilable au système chrprnidiai des baptéries. Cpmme les
Schizomycètes, elles présentent des, formes, rondes, lpngiies,
cpurbes, clés mérista, degsarcines, dps,zqcjglpes.Mais,d'importantps
différences séparent ces deux classes de végétaux, par.tipulière-
ment l'existence d'un pigment dissous daps le cytoplasme cortical.
Ce pigment, pu pliycoçhrome, est constitué par un mélange de
chlorophylle et de diverses substances colorées désignées spus le
30 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
nom de phycocyanine. Il communique aux Cyanophycées une
teinte bleu verdâtre, d'où leur nom. Parfois la couleur vire au
jaune, au rouge ou au violet. Les Cyanophycées ne produisent
ni oeufs, ni spores ; cependant, dans certaines conditions, les
Nostoc gélatineux donnent naissance à des kystes, ou spores de
conservation, par hypertrophie de leur protoplasme et cutinisa-
tion de leur membrane. Elles se multiplient par division transver-
sale avec partage du système chromidial, le plus souvent dans
une seule direction de l'espace. Chez les Oscillaires, on voit cer-
taines cellules se tuméfier, s'entourer d'une membrane épaisse,
gélatineuse et brunâtre, puis se désarticuler pour former une
sorte de bouture ou hormogonie. L'hormogonie, d'abord douée
de mouvements d'oscillation, perd bientôt sa mobilité et recons-
titue un nouveau filament. Enfin, les Algues cyanophycées sont
presque toujours plus volumineuses que les Bactéries et leurs
espèces mobiles ne possèdent pas de cils.
Le Comité des bactériologistes américains distingue six ordres
dans la classe des Schizomycètes ou Bactéries :
A. Les Myxobactériales, avec pseudoplasmodes conduisant à
des kystes très différenciés.
B. Les Thiobactériales, avec granules de soufre, ou avec un pig-
ment, la bactériopurpurine.
C. Les Chlamydobactériales, entourées d'une gaine généralement
ferrugineuse.
D. Les Actinomycétales, filamenteuses, tendant à se ramifier.
E. Les Eubactériales ou Bactéries.
F. Les Spirochoetales.
De ces six ordres, ce sont les trois derniers qui nous inté-
ressent plus particulièrement.
Actinomycétales. — Elles comprennent deux familles : les
Actinomycétacêes, dont les filaments ramifiés portent des conidies,
et les Mycobacténacêes, peu ramifiées et dépourvues de conidies.
Dans la famille des Actinomycétacêes, on trouve les genres :
Actinobacillus, Actinomyces et Erysipelothrix (microbe du rouget
du porc) ; dans la famille des Mycobactériacées, les genres Myco-
bacterium (type bacille tuberculeux), Corynebacterium (type
bacille diphtérique), Fusiformis (bacille fusiforme), Pfeifferella
(bacille de la morve).
Eubactériales. — Se répartissent en cinq familles :
1° Les Nitrobactêriacées, formes en boules ou bâtonnets, par-
fois mobiles, avec des cils polaires ; ne donnent jamais de spores.
BACTÉRIES 31
Ces microorganismes sont essentiellement caractérisés par leur
propriété d'oxyder directement le carbone, l'hydrogène, l'azote,
ou des composés simples de ces corps. Ils se répartissent en deux
tribus : les N itrobactérées avec les genres Ilydrogenomonas,
Méthanomonas, Carboxydomonas, Acetobacter, Nitrosomonas,
Nitrobacter, Thiobacillus qui oxydent respectivement l'hydrogène
le méthane, l'oxyde de carbone, l'acide acétique, NH 3,Az203 et le
soufre ; les Azotobactérées, microbes fixateurs d'azote, les uns
libres : Azotobacter, les autres parasites ou symbiotes : Rhizo-
bium.
2° Les Spirillacées, corps spirale, mais non flexueux, avec des
cils polaires. Vivent dans l'eau ou l'intestin, mais à l'inverse des
Spirochètes, ils n'envahissent qu'exceptionnellement les tissus.
Vibrio, courts avec un cil ; Spirillum, plus allongés avec touffes
de cils polaires.
3° Les Coccacées, microbes sphériques répartis en trois tribus :
a,)Neisserées, aveclegenre Neisseria (gonocoqueet méningocoque),
cellules disposées par paires en grains de café, se décolorant par
le Gram ; b) Streptococcées, avec le genre Diplococcus,. microbes
disposés par paires, faisant fermenter l'inuline ; le genre Strep-
tococcus, microbes en chaînettes ne faisant pas fermenter l'inu-
line ; le genre Stapliylococcus, microbes disposés en groupes irré-
guliers, producteurs de pigment ; le genre Leuconostoc, microbes
saprophytes, inclus dans les zooglées ; c) Micrococcêes, caractéri-
sées par l'agglomération des individus en masses, la pigmenta-
tion et la décoloration par le Gram ; elles comprennent les genres
Micrococcus, à pigment jaune, Sarcina, disposées en paquets et
Rhodococcus à pigment rouge.
4° Les Bactériacées, formes en bâtonnets ne produisant pas
d'endosjaores : onze tribus.
a) Chromobactérées avec les genres Serratia, Flavobacterium
(espèce-type F. aquatilis), Chromobacterium et Pseudomonas.
b) Achromobactérées : genre Achromobacter (espèce-type B.
liquefariens).
c) Cellulomonadées : genre Cellulomonas (espèce-type B. biazo-
teus).
d) Enoinées, parasites des plantes ; deux genres : Erwinia,
à cils péritriches et Phytomonas, à cils polaires ou dépourvus de
cils.
e) Zopfées, ne se décolorant pas par le Gram (B. Zopfi).
f) Bactérées: genres Aerobacter (type B. lactis aerogènes) ;
32 MORPHOLOGIE
JpES MICROBES
Esclieriçhiq (type B. cpli) ; Promus ; Ehprthella (type Bt. typhi) ;
Alçaligçnes (type B. foeçalis) ; $almo,nella ayec les espèces
Sçhoftviulleri, qertrycke^ typhi tnurium, cohmibçusis, epteritidi.^
psittqcosis, siiipestifer, içterpïçles, pqrqtyplii (paratyphique B,),
pullorq, Melitensis-qbgrtus, etc.
g) Encapsulées : genre Encqp$ulqtus (type B. de ÏMedlander).
h) Lqçtobapillées : genre Lqçtabaçillus, micrpbes non décolqr
râbles par le Gram.
i) B acieroidées : genre Bacteroïdes (type Z?. f);qgilis).
j) Pasteurellées : genre Pasteurella, espèces avicida, muriseptiçq,
cuniculicida. suisepticax bovisepficq, tularensiç, pestis.
\) Hémop]\ïlée§: genres Hemophilus (b. de Pfpiffpr) et Dialister
(B. pneumosintes).
5° Les Bacillacêes qui produisent dps pndpsppres et ne §e déco-
lorent pas, en général, par le Gram. Deux genres : IfqçiHiis, niir
crobes aérobies et Clostridium, plus ou moins strictement anaé-
robies.
L'ordre des Spirpichcetales comprend les geiir.es Spirqne^q,
Trëponema, Leptospirq, que nous avons examinés au chapitre
des Protozoaires.
Microbiologiegénérale, 2uédit.
CHAPITRE IV .
1. — Composition chimique.
A. — Champignons.
B. — Protozoaires.
Leur composition chimique est mal connue.
C. — Bactéries.
Comme tous les êtres vivants, les bactéries sont formées de
C, II, O, N, combinés en substances ternaires (hydrates de car-
bone, cires, graisses) et quaternaires (protéines, nucléo-pro-
téines). Elles renferment également de petites quantités de
matières minérales : K, Na, Ca, Mg, Fe, du phosphore, de la
silice, du soufre, du chlore et une forte proportion d'eau : 73 à
85 p. 100.
La composition chimique des bactéries varie non seulement
avec 1,'âge de la culture, la température de végétation, mais
encore, et surtout, avec la nature des milieux ensemencés. D'une
manière générale, les germes jeunes et les bactéries cultivées à
37° sont plus riches en résidu sec que les cellules vieilles et les
cultures entretenues à 20°. Les matières organiques azotées sont
plus abondantes dans les bactéries développées en milieu pep-
toné simple que dans les bactéries obtenues en milieu peptoné
additionné de glucides (Cramer et-Lyons). Par contre, les subs-
tances extractives : graisses, lipoïdes, augmentent dans les
milieux azotés et hydrocarbonés.
86 MORPHOLOGIE
DÈS MICROBES
1° Membrane. — Très abondante dans la paroi cellulaire des
végétaux supérieurs, la cellulose est rare ou absente dans la
membrane des bactéries. On l'a cependant signalée dans le
B. subtilis (Dreyfuss), le b. tuberculeux (Hammerschlag) et le
b. diphtérique, à l'état d'hémiceimlose (Tamura). La chitine,
uniquement produite par les cellules des animaux, a été identifiée
dans la membrane de B. xylinum (Emmerling), B. pyocyaneus,
B. megatherium et B. anthracis (Iwanoff).
2° Contenu cellulaire. — a) Teneur en eau. — a. Cultures
solides. B. encapsulés : Des cultures sur milieux variés, pendant
un temps plus ou moins, long et à des températures diverses,
ont donné, comme chiffres extrêmes,. 84,20 et 87,71 p. 100 d'eau.
B-.prodigiosus : Teneur en eâu allant de 75,85 à 90,61 p. 100 selon
les conditions réalisées : maximum dans le cas de culture à la
température ordinaire et de culture prolongée dans un milieu
riche en eau ; minimum dans le cas opposé. Notons encore : b. du
oeerosis,84,93 p. 100 ; b. charbonneux, 85,44 p. 100 ; b. tubercu-
leux, 85,90 p. 100.
p. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur des
milieux variés (trois jours d'étuve) : 86,94 p. 100 en moyenne;
peu de différences d'un échantillon à un autre.
b) Cendres. — a. Cultures solides. B. encapsulés : Grandes
différences selon les échantillons et les milieux ; la quantité de
cendres diminue par addition de glucose et proportionnellement
à celle-ci : 2,97 et 13,94 p. 100 du poids sec* B. Prodigiosus :
Maximum dans le cas de culture à la température ordinaire et
de culture prolongée. Les microbes contiennent plus de cendres
que les milieux : B. du xerosis, 9;52 p. 100 ; B: coli, 8,5 p. 100 ;
b. tuberculeux, 8p. 100.
fi. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur bouil-
lon fortement alcalin ; moyenne, 31 p. 100 ; peu de différences
d'un échantillon à un autre. Voiles obtenus sur le même milieu
additionné de fortes doses de chlorure de sodium et de phosphate
de soude : la teneur des germes en cendres augmente avec celle
des liquides nutritifs. Les microbes sont toujours moins riches en
chlore que les milieux, plus riches en acide sulfurique et en acide
phosphorique, à moins que les liquides ne contiennent un grand
excès de phosphate sodique. Voiles obtenus sur le milieu de
Uschinslyi : faible teneur en cendres et grandes différences d'un
échantillon à un, autre.
c) Azote total. — a. Cultures solides. B. encapsulés : Va-
COMPOSITION
CHIMIQUEET RÉACÏt'ONSTINCTORIALES 37
riations très marquées selon les échantillons et les milieux ; la
quantité d'azote des germes croît avec celle du milieu, niais bien
moins rapidement ; elle diminue par addition du glucose : 23 et
71,81 p. 100 du poids sec (azote évalué en matière azotée). Il
n'existe aucun rapport entre l'abondance des cultures et la teneur
des milieux en azote. B. prodigiosus, 71,3 p. 100; b. du xerosis,
75,2 p. 100 ; b. tuberculeux, 56,8 p. 100.
p. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur
bouillon fortement alcalin : moyenne, 65 p. 100 ; peu de diffé-
rences d'un échantillon à-un autre. Voiles obtenus sur milieu de
Uschinski : bien moins d'azote et différences marquées selon les
échantillons (moyenne, 45 p. 100). B. diphtérique, 69,7 p. 100 ;
b. de la morve, 87, -5 p. 100 ; b. tuberculeux, 45,3 à 58,7 p. 100.
d) Extraits alcoolique et éthéré. — a. Cultures solides.
B. encapsulés: Grandes différences selon les échantillons et les
milieux; quand on ajoute du glucose, l'extrait éthéré augmente
jusqu'à 5 p. 100 de sucre et diminue ensuite, l'extrait alcoolique
augmente régulièrement jusqu'à 10 p. 100 de sucre au moins.
Extrait éthéré, 1,68 à 3,84 p. 100 (poids sec), extrait alcoolique,
11,39 à 29,60 p. 100.
|3. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur bouil-
lon fortement alcalin : extrait éthéré + extrait alcoolique, 2 à
3 p. 100.
e) Protides. — On a isolé, de bactéries très diverses', les
substances suivantes, plus ou moins bien définies : Albumines
coagulables dans les sucs de presse (Bucfmer et Hahn), globulines,
une « protamine » (b. tuberculeux, Ruppel) ; protéoses (par
digestion peptique), glycoprotéides, phosphoprotéides (bac-
téries très nombreuses, Buchner, Galéotti, Aronson, Vaughan
et ses élèves) et leurs dérivés : nucléines (Klebs, Galéotti), acides
nucléiques (Aronson, Ruppel, Leach), bases xanthiques (Nishi-
mura, Aronson, Wheeler, Leach), bases pyrimidiques (Levehe).
Une substance voisine de la chitine ou de la kératine (b.
tuberculeux, Ruppel), Produits d'hydrolyse des protéines ;
amino-acides, bases hexoniques (Leach, Wheeler).
f) Glucides. — Sucres, en général mal caractérisés, dont la
majeure partie doit provenir de la destruction des glyco et des
phosphoprotéides.
g) Lipides et lipoïdes phosphores. .— Graisses neutres
(b. encapsulés, b. diphtérique, b. tuberculeux), acides gras
libres; (b. tuberculeux, Aronson, Ruppel), cires (b. tuberculeux,
38 DES MICROBES
MORPHOLOGIE
II. RÉACTIONS
TINCTORIALES.
Sauf de rares exceptions, toutes les matières colorantes utili-
sées en microbiologie sont des sels neutres. Les couleurs dites
basiques sont des sels d'une base organique colorée et d'un acide
inorganique, l'acide chlorhydrique le plus souvent ; les couleurs
acides sont des sels d'acide organique coloré et d'une base inorga-
nique, la soude généralement. Il s'ensuit que leur effet tinctorial
ne peut dépendre de la réaction faiblement acide ou basique des
constituants cellulaires. En réalité, quand les sels colorants sont
dissociés, l'ion positif coloré de la couleur basique est adsorbé
par les colloïdes négatifs de la cellule, tandis que l'ion négatif
des couleurs dites acides est adsorbé par les colloïdes positifs.
A. — Champignons.
La plupart des champignons, fixés par la chaleur, s'imprègnent
en masse des matières colorantes, surtout lorsqu'on emploie la
méthode de Gram, dont il sera question plus loin. On ne peut
étudier leur structure qu'à l'aide de colorations ménagées, au
bleu coton lacto-phénolé, par exemple, qui teinte le contenu pro-
toplasmique ou la membrane quand elle contient de la cellulose.
Les matières grasses sont colorées électivement en rouge par le
Soudan ; l'amidon, en bleu, et le glycogène, en brun par l'iode.
Matruchot a obtenu la coloration vitale d'une Mucorinée :
Mortierella reticulata par culture mixte avec deux bactéries
, chromogènes : Bacillus violaceus et Bacterium violaceum et un
champignon, Fusarium polymorphum ; le pigment violet des bac-
téries et le pigment vert du champignon colorent le proto{)lasma
granuleux de la Mortierella ainsi que des inclusions huileuses et
des éléments assimilables à des noyaux, mais ils ne se déposent pas
dans la membrane. Les levures fixent par adsorjrtion les couleurs
de la série de l'acridine, la thionine et la safranine, mais non les
dérivés de la benzidine, sauf la benzopurpurine.
B. — Protozoaires.
En solution très étendue, les colorants vitaux, le rouge neutre
en particulier, soluble dans les lipoïdes, diffusent assez facilement
dans le protoplasme cellulaire et se fixent sur certaines granula-
tions incluses dans les vacuoles. Le noyau des amibes vivantes
40 MORPHOLOGIE
BES MICROBES
C. — Bactéries.
NUTRITION
A. — Aliments minéraux.
C. — Aliments azotés.
A. — Aliments minéraux.
une partie des sulfates est d'abord réduite en EPS qui, décomposé
en milieu acide, fournit du soufre assimilable (Stern).
La chaux, également utile, ne peut pas remplacer la magnésie.
Elle paraît avoir pour effet de neutraliser les acides qui se forment
dans le protoplasma de la cellule (Hayduck, Henneberg).
Les sels de fer ne sont pas absolument indispensables à la nutri-
tion des levures, mais ils accélèrent leur multiplication (Molish,
Wehmer, Kossowicz).
B. — Aliments liydrocarbonês.
C. — Aliments azotés.
Peuvent servir de source d'azote:les peptones, les acides ami-
nés, principalement quand on ajoute au milieu du sucre et, mieux
encore, de l'acide pyruvique (F. Ehrlich), l'asparagine, l'acéta-
mide, surtout en présence d'azote ammoniacal, la propionamide
et la butyramide en très petite quantité, la formiamide davan-
tage (Thomas), l'acide urique, l'urée, les sels ammoniacaux.
Certaines races assimilent les nitrates de potasse, de manganèse ;
mais, d'une manière générale, les nitrates constituent de mé-
diocres aliments azotés et les nitrites arrêtent le développement
des levures.
Les albuminoïdes complexes : ovalbumine, fibrine ne sont
pas utilisés (Pasteur, Ad. Mayer), Cependant, les levures de bière
assimilent lentement la caséine du lait, dont elles poussent la
dégradation jusqu'au terme ammoniaque (Boullanger).
Microbiologiegénérale; 5J°édit.
50 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
A. — Aliments minéraux.
B. — Aliments carbonés.
C. — Hydrogène et Oxygène.
D. — Aliments azotés.
MILIEUX DE CULTURE
I. — Consistance.
II. — Richesse.
Diverses bactéries, notamment celles des eaux, poussent dans
des liquides très pauvres. Micrococcus aquatilis, Bacillus erythros-
porus et quelques mucédinées se développent même dans l'eau
distillée (Meade Bolton). Ils empruntent tous leurs aliments aux
gaz ambiants (acide carbonique, ammoniaque) solubles dans l'eau.
Mais la très grande majorité des microbes exige une certaine
concentration, extrêmement variable du reste, des substances
nutritives. Chaque espèce a son optimum en deçà et au delà duquel
la récolte ne tarde pas à baisser. Cesont les pathogènes qui exigent
les milieux les plus riches, c'est-à-dire les plus comparables aux
humeurs.
III. — RÉACTION.
I. — Agitation.
Nombre de bactéries et la plupart des champignons ne se mul-
tiplient activement qu'à la surface des milieux liquides où ils
forment, par leur réunion, une membrane plus ou moins épaisse,
d'aspect varié. L'apparition de ce voile, souvent caractéristique
des espèces, exige que les cultures soient maintenues à l'étuve
dans un repos absolu, à l'abri de toute vibration. Lorsque au
début de son développement, on disloque la membrane super-
ficielle, ses fragments tombent dans le liquide nutritif, puis elle
se reforme plus ou moins facilement. Ainsi, pour le bacille tu-
berculeux, un second voile apparaît, mais il s'étend avec
lenteur et n'atteint jamais l'épaisseur du voile primitif. Pé-
riodiquement agité, ce même microbe s'adapte peu à peu aux
conditions nouvelles de sa culture au sein du liquide (bacille
homogène d'Arloing et Courmont). Dans la nature, c'est à
l'agitation continuelle de leur masse, autant qu'à l'action stéri-
lisante de la lumière, qu'il faut attribuer la pauvreté relative des
eaux vives en germes, comparativement aux eaux stagnantes.-
II. —Pression.
Toutes conditions chimiques restant identiques (en évitant
la dissolution, dans le milieu, des gaz comprimés) l'action de la
pression sur la croissance des microbes est négligeable.
62 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
III. — Température.
A. — Chamjrigncns.
B. — Protozoaires.
C. — Bactérien.
La plupart des pathogènes ne se développent bien qu'aux envi-
rons de 37°. Il en est de même pour certains saprophytes ;
les autres ne se multiplient pas, ou se multiplient mal à cette
température, leur maximum thermique oscillant entre 20 et 30°
selon les espèces. Quelques bactéries ne croissent qu'entre des
limites très étroites ; tels les bacilles de la tuberculose humaine
et de la tuberculose bovine qui exigent une température fixe de
38-39° ; le. bacille aviaire tolère, au contraire, des écarts rela-
tivement étendus.
Mais si les facultés reproductrices et la nutrition des bactéries
exigent des conditions thermiques rigoureuses, la vitalité de ces
germes n'est généralement pas atteinte par les froids les plus
intenses. B. subtilis, B. anthracis etB. Chauvoei du charbon symp-
tomatique, microbes sporulés, ne sont pas altérés par des froids
de 70° jjendant cent huit heures et de 130° pendant vingt heures
(Pictet et Young). Des températures légèrement inférieures à 0°,
maintenues pendant plusieurs semaines, sont sans action. C'est
pour cette raison que la glace j:>eut véhiculer, comme l'eau, des
germes pathogènes, (b. typhique, vibrion cholérique).
Une mention spéciale est due aux organismes dits frigoriphiles
et thermophiles. On appelle frigoriphiles les microbes qui poussent
à 10° et, notamment, aux environs de 0°. Nous verrons qu'à cette
dernière température, et même plus bas, plusieurs photo-
bactéries dégagent encore de la lumière, indice d'une nutrition
suffisante. La transition entre les frigoriphiles et les bactéries
communes se fait par de nombreux microbes des eaux, qui
végètent de 10 à 20°. Il est bon de"noter, du reste, que les frigo-
riphiles se développent parfaitement à cette température.
Les bactéries thermophiles sont caractérisées par la propriété
de vivre et de se développer à des températures élevées. La tem-
pérature optimum qui convient à leur culture varie suivant les
espèces.
Certaines sont susceptibles de se multiplier à des températures
assez basses : 20 à 30°. Ce sont des bactéries thermophiles facul-
64 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
tatives (microbes thermo-tolérants des Allemands) ; pour d'autres,
la température minimum de culture varie de 30 à 50°. Ce sont des
bactéries thermophiles strictes ou obligatoires.
On les trouve en abondance dans les eaux thermales, dans les
couches supérieures du sol, surtout dans les milieux à température
élevée, dans les eaux courantes et stagnantes, les eaux d'égout,
les fumiers, les poussières, les végétaux, et les excréments des
Vertébrés. Elles jouent un rôle très important dans la fermentation
des fumiers, des fourrages ensilés (ferments lactiques, B. subtilis,
Granulobacter, B. mycoïdes), des feuilles de tabac (B. tabaci,
B. subtilis).
Elles appartiennent presque toutes aux genres Bacillus,
Bacterium et Streptothrix. Celles des deux premiers genres sont
mobiles ou immobiles, de dimensions variables, souvent en
courtes chaînettes. Beaucoup d'entre elles se multiplient par des
spores très résistantes à la chaleur. Sauf trois espèces décrites
par Oprescu, et les anaérobies stricts a, |3 et y de Veillon, toutes
peuvent vivre en présence de l'oxygène. D'une manière générale,
les bactéries tliermojDhiles strictes sont en même temps aérobies
obligatoires, les bactéries thermophiles facultatives sont aérobies
facultatives. A mesure que la température de culture s'élève,
l'aérobiose devient de plus en plus nécessaire (L. Nègre). Une
des particularités les plus remarquables des bactéries thermo-
philes isolées par L. Nègre des sables du Sahara, consiste dans leur
résistance à une proportion très élevée de sel marin (6 à 9 p. 100)
dans les milieux de culture ; une concentration élevée de sel
marin élève, en outre, la résistance de ces microbes à la chaleur.
Il est possible d'étendre ou de restreindre les limites thermiques
entre lesquelles se développent les bactéries. C'est ainsi qu'on a
habitué progressivement la bactéridie charbonneuse aux tempé-
ratures de 10° et de 42°,5. Par une culture systématique à 20°,
on a fait perdre au vibrion de Deneke la faculté de pousser dans
l'étuve, puis on la lui a rendue, toujours progressivement (Dieu-
donné).
IV. — Lumière.
V. — Électricité.
A. — Champignons.
B. — Bactéries,
FERMENTATIONS (*)
myces, divers Mucor et surtout les levures, qui sont les véritables
ferments alcooliques. Les bactéries, agents des fermentations
acétique, lactique, butyrique, ammoniacale, forménique et de la
putréfaction, jouent un rôle plus considérable encore dans la
transformation de la matière organique. Comme les levures,
elles sont industriellement employées à la fabrication de divers
produits dont la préparation chimique est irréalisable ou trop
onéreuse.
On classe habituellement les fermentations d'après le caractère
essentiel de la réaction effectuée, et l'on distingue des fermenta -
tions : par décomposition (fermentations alcoolique et lactique),
par réduction (f. butyrique, dénitrification), par oxydation (f. acé-
tique, nitrification), par hydrolyse (f. ammoniacale). En réalité,,
cette division n'est applicable qu'aux diastases, car les phéno-
mènes fermentatifs accomplis par les microorganismes sont
extrêmement variés et, comme nous le verrons à propos de la
fermentation alcoolique, les plus élémentaires en apparence ne
sauraient se traduire par une seule équation chimique. Déjà
Pasteur a montré que la formule classique de la fermentation
alcoolique a seulement la valeur d'un schéma, puisqu'à côté de
l'alcool et de CO2, les levures donnent naissance à ]3lusieurs 'corps
en quantité parfaitement appréciable. Nous trouverons, dans la
fermentation lactique, une série de phénomènes plus enchevêtrés
encore, et la fermentation butyrique nous conduira au seuil de
la dislocation polymorphe de la matière organique par les germes
microbiens.
I. — Fermentation alcoolique.
A. — Ferments alcooliques.
B. — Corps fermentescibles.
races de levures, 30 à 35° pour les unes, 25 à 30° pour les autres.
Au delà de 40-42°, sauf de rares exceptions (Musso), toute fermen-
tation cesse.
Quelles que soient la concentration des sucres dans les moûts
et l'activité de la levure, la fermentation diminue lorsque la
proportion d'alcool atteint un certain taux, variable selon
les espèces et même les races. La décomposition biochimique des
saccharides cesse également sous l'influence des antiseptiques :
l'acide eyanhydrique, par exemple, à la dose de O&'^OISpour
5 grammes de levures, l'acide borique à 1 p. 100, les acides
minéraux à closes plus faibles, l'acide phénique et le thymol à
1 p. 2 500, le sublimé à lp. 25 000. Une solution saturée de chloro-
forme ralentit simplement la fermentation. En général, les acides
organiques sont beaucoup mieux supportés que les acides
minéraux : l'acide acétique à 1 p. 100, l'acide lactique à 2 p. 100
sont sans effet.
Bien que \a, levure paraisse mener une existence strictement
anaérobie au sein des liquides sucrés, une petite quantité d'oxy-
gène libre lui est indispensable. Pasteur a observé, en effet, que
des fermentations languissantes redeviennent actives à la suite
d'une aération presque imperceptible, et il résulte des expériences
de D. Cochin, que la fermentation s'arrête complètement en
l'absence totale d'oxygène.
A. — Ferments lactiques.
Nombreux sont les microbes capables de produire la fermenta-
tion lactique. Mais on réserve le nom de ferments lactiques aux
FERMENTATIONS •' '
B. — Produits de la fermentation.
V. — Fermentation butylèneglycolique.
2e éditr
MicrobiologieGÉïsÉftALE 6
82 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
La signification physiologique de cette fermentation est tout
â fait inconnue. N'est-el.le qu'un processus particulier de la dislo-
cation des composés ternaires ou une phase de la synthèse de
composés plus complexes? On ne peut encore répondre à cette
question.
Pratiquement, la fermentation n'a jusqu'à
' donné lieu à aucune butylèneglycolique
jDrésent application industrielle. Cepen-
dant, elle joue un rôle très important dans la dégradation des
sucres. On doit la classer à côté des fermentations lactique et
alcoolique, qui l'accompagnent souvent.
A. — Ferments acétiques.
B. — Mécanisme de la fermentation.
C. — Conditions de la fermentation.
NITRIFICATION ET DÉNITRIFICATION
I. NlTItlFICATION.
Il existe, en divers points du globe, d'immenses gisements de
nitrates qui constituent une précieuse source d'engrais minéral
pour l'agriculture : efflorescences de nitrate de potasse des Indes,
de l'Egypte, etc., bancs de nitrate de soude du Chili et du Pérou ;
nitrate de chaux des terres nitrées de l'Amérique du Sud. A une
plus petite échelle, on peut observer la formation des nitrates alca-
lins sur les murs humides et dans les caves, où ils s'accumulent à
l'état de salpêtre. Enfin le sol est le siège d'une incessante et invi-
sible formation de sels ammoniacaux, dont le rôle est capital,
car elle prépare aux végétaux supérieurs leurs aliments azotés
essentiels.
D'abord attribuée à des phénomènes catalytiques, ou à l'action
de l'ozone sur l'ammoniaque,- la nitrification est provoquée par
des mieroorganismes spécifiques, comme Sehloesing et Muntz,
Warrington l'avaient, les premiers, supposé. Très active dans la
terre fraîche, elle ne se produit plus, en effet, dans la terre chauffée
à 70° ou additionnée d'antiseptiques, et elle est favorisée, à la
température de 37°, par des matières organiques : glucides,
glycérine, alcool, blanc d'ceuf. Un excès de base alcaline l'en-
trave. Mais si leur présence était logiquement démontrée par les
précédents auteurs, la nature des germes nitrificateurs restait
ignorée. Elle devait être bientôt connue, grâce aux belles re-
cherches de Winogradsky.
Dans un milieu purement minéral composé de :
II. DÉNITRIFICATION.
Par un processus inverse des précédents, d'autres micro-
organismes décomposent les nitrates : ce sont les germes déni-
trifiants qui se répartissent en deux groupes, selon le terme de
leur action sur les matières azotées : 1° les bactéries dénitrifiantes
vraies, qui décomposent les nitrates et les nitrites jusqu'au terme
azote ; 2° les bactéries dénitrifiantes indirectes, qui n'attaquent
les nitrates que par l'intermédiaire des substances amidées et
dont l'action s'arrête au stade nitrite.
Toutes ces bactéries pullulent dans l'air, l'eau, le sol, les débris
organiques. Gayon et Dupetit (1886) en ont isolé les premières
espèces : Bacillus denitrifians a et fi, aérobies, très avides d'oxy-
gène qu'ils empruntent aux nitrates lorsque l'aération de leurs
milieux est insuffisante. Dans le bouillon nitrate, additionné d'as-
paragine, elles produisent NO. D'autres microorganismes comme
B. denitrifians de Giltay et Aberson, B. denitrifians II de Bûrri
et Stûzer donnent naissance à de l'azote pur, indemne de pro-
toxyde d'azote.
La propriété dénitrifiante, très commune chez les microbes
saprophytes, ne leur est pas spéciale. De nombreux germes patho-
gènes comme Stayhylococcus citreus, le bacille pyocyanique, le
vibrion cholérique, la bactéridie charbonneuse, le microbe du
choléra des poules décomposent également lesnitrates en nitrites,
ammoniaque et azote. Le Bacterium coli ne réduit les nitrates en
nitrites que lorsque le milieu où ils se développent contient à la
fois des substances aminées o.u amidées et des aliments carbonés
fermentescibles, dont les produits de transformation acidifient les
milieux.
94 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
Pour libérer l'azote de ses combinaisons, il est nécessaire que
les microbes dénitrifiants disposent d'une certaine quantité
d'énergie. Celle-ci leur est fournie principalement par des com-
posés hydrocarbonés : alcools polyatomiques (glycérine, man-
nite) ; sucres ; acides organiques (lactique, citrique, malique,
butyrique, propionique) et leurs sels calciques ; amidon ; pento-
sanes ; celluloses. Les acides organiques sont utilisés directement,
mais les glucides doivent être disloqués, au préalable, par les
bactéries de la putréfaction. Dans les conditions naturelles, les
glucides sont apportés par les fumiers. Quelques microbes déni-
trifiants, comme Thiobacillus denitrifians, trouvent, dans les
combinaisons du soufre, les calories nécessaires à la décomposition
des nitrates.
Une température et une aération modérées du sol favorisent
le développement et l'action ' des bactéries dénitrifiantes :
63,9 p. 100 des nitrates sont décomposés à 17°,5, au lieu de
10 p. 100 à 32°, et 23,3 p. 100 à 9P (Guistani). La déni tri fication
est particulièrement intense dans les sols très humides et en pré-
sence de fumiers frais.
Un tel processus, en libérant sous sa forme gazeuse l'azote
minéral indispensable à la nutrition des végétaux supérieurs, est
fort préjudiciable à l'agriculture. On le combat surtout par l'in-
corporation au sol de superphosphates, dont la réaction acide est
nuisible aux germes dénitrifiants, et par- l'addition de chaux qui
jouit d'un pouvoir antiseptique assez marqué. Il convient égale-
ment de ne pas associer les fumiers frais aux nitrates employés
comme engrais et, surtout, de favoriser l'action antagoniste des
microbes nitrifiants par l'ameublissement des terres.
CHAPITRE X
PUTRÉFACTION
éléments détruits et que les microbes, une fois morts, sont digérés.
Par ailleurs, les modifications qualitatives et quantitatives des
diastases rendent compte de nombreux troubles de la nutrition.
Bref, les êtres vivants se débarrassent au moyen d'actions zymo-
tiques de ce que Sydenham appelait, si heureusement, les « hété-
rogènes ».
On n'a pu, jusqu'ici, obtenir les diastases à l'état de pureté.
Quels que soient les. modes de leur préparation, elles renferment
toujours des substances étrangères qu'on ne peut éliminer sans
faire disparaître, en même temps,leurs propriétés caractéristiques.
Solubles dans l'eau (la lipase des graines de ricin exceptée) et
dans les solutions salines diluées, elles dialysent, en général,
fort mal, ce qui permet de les ranger parmi les substances colloï-
dales. Elles adhèrent aux précipités (phosphate de chaux) qu'on
provoque au sein du liquide qui les contient ; la poudre de char-
bon et le kaolin les extraient de leurs solutions.
L'instabilité des diastases, leur sensibilité aux agents phy-
siques et chimiques résultent de leur structure complexe. Dans
les cendres de la laccase, diastase oxydante extraite de l'arbre
à laque, lihus vernicifera, G. Bertrand a observé la présence
constance de manganèse, doué, comme on le sait, de propriétés
oxydantes. Cette diastase est d'autant plus active qu'elle est
plus riche en manganèse, et tout se passe comme si elle représen-
tait un sel manganeux à acide faible. D'où l'hypothèse qu'une
diastase est formée de deux substances complémentaires, l'une
inorganique ou complémentaire active, capable de produire à elle
seule la réaction considérée, l'autre organique, colloïdale, alté-
rable par la chaleur ou complémentaire activante, dont le rôle con-
siste à multiplier l'action de la première par l'effet de sa division
extrême et de son immense surface. La première ou co-ferment
peut être une substance organique comme Venterokinase, qui
active le trypsinogène ; ou un acide dans la sucrase, la pepsine,
Vamylase, la lipase; ou une combinaison phosphorée, dans la
zymase ; ou enfin un métal : manganèse dans la laccase, cal-
cium dans la présure, la pectase et le suc pancréatique, sodium
(chlorure) dans les protéases des végétaux, etc. Cependant Wills-
tatter et A. Pollinger ont démontré que la peroxydase végé-
tale, purifiée par adsorption, conserve ses propriétés même
lorsqu'elle est privée de la plus grande partie de la substance
ferrugineuse à laquelle elle est naturellement associée. L'acti-
vité de cette diastase est donc indépendante de sa teneur en fer,
104 * PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
. B. — Lumière.
Les effets nuisibles de la lumière sur les diastases sont
souvent liés aux oxydations qu'elle détermine, mais les phé-
nomènes observés diffèrent suivant la nature et le mode d'action
des rayons lumineux. La sucrase de Sterigmatocystis migra,
par exemple, est complètement détruite par une exposition de
quelques heures aux rayons solaires dans le vide ; elle s'altère
plus rapidement si on la dissout dans l'eau insolée que dans l'eau
DIASTASESET ACTIONSDIASTASIQUES 107
conservée à l'obscurité. Enfin, une solution de sucrase conser-
vée dans un flacon insolé s'affaiblit plus vite que dans un fla-
con laissé à l'ombre.
Du point de vue de l'action de la lumière on peut classer
les diastases en trois groupes (Agulhon) :
1° Celles qui sont attaquées seulement en présence d'oxygène
moléculaire par formation d'eau oxygénée. La destruction est
rapide par les rayons visibles, plus lente par les rayons ultra-
violets seuls : sucrase, laccase, tyrosinase.
2° Celles qui sont détruites dans le vide par toutes les radia-
tions : émulsine, catalase.
3° La -présure, qui est insensible aux rayons visibles du spectre,
mais est attaquée par les rayons ultra-violets en présence ou en
l'absence d'oxygène.
C. — Agents chimiques.
D. — Antiseptiques..
A. — Diastases hydbolysantes.
I. — Des sucres et de leurs dérivés.
DIASTASESET ACTIONSDIASTASIQUES 109
D. — Diaslase-a coagulantes.
F. — Diastases décomposantes.
1° Catalase. — Décompose directement l'eau oxygénée :
I-PO2 = H20 + Q.
2° Zymase ou alcoolase. — Dédouble les hexoses en .alcool et
acide carbonique dans la fermentation alcoolique. Sa découverte
est due à Buchner qui l'obtint en soumettant à des pressions
considérables la levure préalablement broyée. Il est plus facile de
la préparer en faisant macérer avec deux ou trois parties d'eau
à 25-80°, de la levure de bière de fermentation basse, desséchée
(Lebedeff).
Le suc de levure est un mélange complexe de matières albumi-
noïdes, de diastases, dont un ferment trypsique qui l'autodigère
Microbiologiegénérale, 2e édit. S
114 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
I. — Assimilation.
C. — Assimilation du soufre.
Les matières albuminoïdes en voie de putréfaction, les eaux
stagnantes, les boues riches en débris organiques dégagent, en
abondance, de l'hydrogène sulfuré. Cette production d'H2S
résulte à la fois de processus chimiques et de processus biolo-
giques : action des sulfates sur le méthane, par exemple, et dislo-
cation des matières albuminoïdes par les microbes de la putré-
faction. L'H2S apparaît encore sous l'action de diastases, par
un phénomène de réduction des combinaisons oxygénées, lié à la
présence d'hydrogène naissant. Selon de Rey Pailhade, le philo-
thion, diastase élaborée par la levure alcoolique cultivée dans un
milieu renfermant du soufre, jouirait de cette propriété.
De même que les ferments nitreux et nitriques transforment
l'azote ammoniacal en nitrites et en. nitrates, diverses bactéries
réduisent H2S, fixent le soufre dans leur protoplasma et, finale-
ment, oxydent ce corps à l'état de sulfates. Ces bactéries végètent
abondamment dans les eaux sulfureuses où elles constituent
des amas désignés sous le nom de sulfuraires, glairine, barégine.
Elles appartiennent principalement à deux genres de bactéries
filamenteuses : Beggiatoa et Thiothriw essentiellement aérobies.
Mais certains cocci, des vibrions et des bacilles présentent la
même propriété de réduire BPS et d'accumuler sous la forme
ÉCHANGESNUTRITIFS 123
D. — Assimilation du fer.
On trouve souvent dans les eaux des marécages et les eaux
ferrugineuses, des masses glaireuses, parfois colorées en jaune,
riches en sels de fer, qui sont constituées par des filaments bacté-
124 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
riens entourés d'une gaine. Ce sont.des jerrobactéries. Ces singu-
liers microbes ne se multiplient que dans les liquides additionnés
de carbonate de fer qu'ils oxydent à l'état de protoxyde, puis de
peroxyde, en utilisant la chaleur développée au cours de ces
transformations (Winogradsky). Le fer peut être remplacé par
le manganèse (Molish et Adler) qui semble même plus favorable
à la croissance des ferrobactéries.
Celles-ci sont facilement cultivables, même en l'absence de
matières organiques, surtout quand on ajoute un peu d'acétate
de soude au milieu. Elles appartiennent à un grand nombre
d'espèces : Crenothrix Kuhniana constitué par des articles inclus
dans une membrane gélifiée, chargée d'oxyde de fer, Cladothrix
dichotoma ramifié, Leptothrioe ochracea filamenteux, cylindrique,
Spirillum ferrugineum contourné en hélice. Un actinomycès
A. odorifer jouit également de la propriété d'oxyder les sels de
fer ; il se multiplie dans le sol et produit l'odeur spéciale que dé-
gage la terre labourée.
Les oxydes de fer formés par tous ces germes peuvent être
ensuite rédu