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DE MICROBIOLOGIE GÉNÉRALE.
ET D'IMMUNOLOGIE
OUVRAGESDES MEMES AUTEURS
Microbiologiegénérale, 2eédit.
PRÉFACE DE LA DEUXIÈME EDITION
MICROBIOLOGIE GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE
CHAMPIGNONS
I, — Caractères généraux,
A. — Structure.
B. — Polymorphisme.
Un des caractères généraux des champignons est leur poly-
morphisme très étendu, qui est fonction de leur plasticité propre
CHAMPIGNONS - 7
et des conditions physico-chimiques du milieu dans lequel ils
évoluent. Quand, par exemple, on immerge au sein d'un liquide
sucré des Mucor, dont le mycélium, développé au contact de
l'air, est constitué par de longs filaments continus, ils se trans-
forment en cellules arrondies ou ovoïdes, isolées ou groupées en
chaînettes, tout à fait comparables à des globules de levures
Comme les levures encore, ces oïdies des Mucor, qui vivent d'une
vie anaérobie dans la profondeur des milieux liquides, se repro-
duisent par bourgeonnement et font fermenter les sucres. Repor-
tées au contact de l'oxygène, ces pseudo-levures donnent de
nouveau naissance à des filaments mycéliens.
C. — Modes de reproduction.
Les champignons présentent deux modes de multiplication
qui coexistent souvent chez une même espèce : une reproduction
sexuée (formes parfaites) dans laquelle deux cellules identiques
{isogamie) ou différentes (hétérogamie) se conjugent en formant
un oeuf ou zygospore, et une reproduction asexuée (formes im-
parfaites) au moyen de spores constituées aux dépens de l'appa-
reil végétatif.
Ces spores sont endogènes, groupées à l'intérieur d'un élément
renflé en sporange, ou exogènes et disposées à l'extrémité de
filaments dont elles se séparent ensuite pour germer (conidies).
Elles sont tout à fait distinctes des chlamydospores, ou formes de
résistance, qui résultent de l'enkystement de cellules termi-
nales ou intercalaires du mycélium.
Selon le mode sexué de reproduction, on distingue trois grandes
classes parmi les champignons :
1° Les Piiycomycètes, dont les éléments reproducteurs, les
-gamètes, se forment dans les renflements sphériques ou gamé-
tanges, l'un mâle (anthéridic), l'autre femelle (oogone), des articles
terminaux multinucléés du mycélium.
2° Les Ascomycètes, chez lesquels le cycle sexuel aboutit à
la production d'appareils clos, les asques, dont le noyau se divise
à plusieurs reprises pour donner naissance à quatre ou huit
ascospores qui s'individualisent et s'accroissent en s'entourant
d'une couche protoplasmique. Les asques sont nus, isolés, ou
groupés sur des appareils massifs, les péritheces. Us apparaissent
parfois sans fécondation préalable (apogamié), mais ne se forment
jamais dans les tissus des animr.ux parasités,
"MORPHOLOGIE
8 DES MICROBES
3° Chez les Basidiomycètes, des appareils spéciaux, les basides,
homologues des asques, portent sur des stérigmates, des spores
exogènes ou basidiospores, généralement au nombre de quatre.
lies espèces parasites, agents des mycoses de l'homme et des
animaux, appartiennent aux Fungi imperfecti, aux Ascomy-
cètes et aux Phycomycètes. Les Basidiomycètes contien-
nent un certain nombre de parasites des végétaux (les Urédinées
agents des rouilles, par exemple).
B. — Ascomycètes.
Les Saccharomycètes ou Protoascinés constituent une des plus
importantes familles de ce groupe. Leurs principaux représen-
tants sont les levures, cellules arrondies ou ovoïdes, isolées ou
réunies en chapelets. Elles se multiplient par gemmation. Sur
un point du globule, on voit naître un petit mamelon qui s'ac-
croît peu à peu et devient finalement aussi volumineux que la
cellule-mère. Il se sépare alors de celle-ci ou lui reste accolé.
Quelques espèces de levures se multiplient par scissiparité, à la
manière des bactéries (Schizosaccharomycètes). Dans certaines
conditions, principalement lorsque la nutrition est défavorable,
les levures se reproduisent par des ascospores, corpuscules habi-
tuellement sphériques, mais parfois irréguliers, groupés, en
nombre variable suivant les espèces, dans des asques nus, isolés,
qui se forment aux dépens des globules. Ces ascospores restent
contenues dans la cellule-mère, jusqu'au moment de la germina-
tion. Alors, la paroi de cette cellule se déchire ou se résorbe,
les spores libérées augmentent de volume, puis se transforment
en globules de levures. Des phénomènes sexuels précèdent la
sporulation des levures appartenant aux genres Schizosàccharo-
myces, Zygosaccharomyces,Debaryomyces (Barkcr, Guilliermond).
Plusieurs espèces de Saccharomycès sont pathogènes : S.
granulatus et S. tumefaciens isolés de tumeurs chez l'homme,
S. anginoe, d'une angine.
Bien que leur mode de multiplication par spores ne soit pas
encore connu, on range provisoirement dans la famille des Saccha-
romycètes, les Cryptocoques, cellules globuleuses et bourgeon-
nantes, qui sont les agents de certaines blastomyeoses. : Crypto-
coccus farciminosus, de la lymphangite épizootique des solipèdes,
C. hominis, trouvé par Busse dans une ostéo-arthrite, C. Gil-
christi, qui provoque une dermatite chez l'homme, C. Vinguce
pilosoe de la langue noire pileuse.
Aux Protoascinés, se rattache également YEndomyccs albi-
cans du muguet, depuis que Vuillemin a découvert la formation
d'asques dans les cultures.
Les champignons des teignes sont souvent classés dans la
famille des Gymnoascés, dont les asques sont contenus dans un
périthèce transparent formé d'hyphes enchevêtrées.
10 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
C. — Phycomycètes.
Caractérisés par leur mycélium dépourvu de cloisons, les
Phycomycètes se reproduisent généralement par des oeufs ou
zygospores résultant de la conjugaison de deux éléments sexués
semblables (isogamie) ou dissemblables (hétérogamie). De ce
groupe, la famille des Mucorinês nous intéresse particulièrement.
Ces champignons se multiplient le plus souvent par des spores
endogènes formées dans des sporanges qui se développent à
l'extrémité d'hyphes sporangifères dressées, issues du thalle.
Ils présentent aussi, mais exceptionnellement, une reproduction
agame, par conidies. Quelques espèces des genres Mucor et
Rhizopus sont pathogènes pour l'homme et pour les animaux :
M. mucecloet, surtout, AI. corymbifer, R. parasiticum, R. equinus,
qui provoquent des mycoses pulmonaires et une otomycose
CHAPITRE II
PROTOZOAIRES
I. — Spirochètes.
Ce groupe, dont la position systématique n'est pas encore
définitivement fixée, comprend des organismes spirales, grêles,
flexibles, souvent effilés à leurs extrémités, non colorables par
la méthode de Gram. Leur chromatine, au lieu d'être rassem-
blée en un noyau homogène, est disséminée dans le protoplasme
que les colorants nucléaires teintent uniformément. Bien que
dépourvus de flagelles moteurs, ce qui les différencie des spirilles,
ils se déplacent par des mouvements actifs.
Schématiquement, ils doivent être considérés comme constitués
par un axe élastique autour duquel le cytoplasme s'enroule en
hélice, dépasse le corps aux deux extrémités et forme un pseudo-
flagelle (Mesnil).
Les Spirochètes se multiplient par division transversale ou
longitudinale (Noguchi). Leur culture en milieu artificiel a été
pour la première fois réalisée par Noguchi. Dans certaines condi-
tions, ils prennent une forme granuleuse, coccoïde, comparable
à des spores, parfois même une forme invisible, puis ils font retour
à la forme spiralée. Quelques espèces parasites présentent une
évolution cyclique, analogue à celle des trypanosomes, et caracté-
risée par un stade avirulent de cinq à six jours après leur absorp-
tion par l'hôte vecteur.
Brumpt, Mesnil, Duboscq et Lebailly les classent dans un
seul genre Treponema, qui comprend de nombreuses espèces
pathogènes : T. recurrentis de la fièvrt, récurrente, dont l'hôte
12 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
intermédiaire est le poux de corps et parfois le poux de tête
(Sergent et Foley, Ch. Nicolle, Blaizot et Conseil); T. Duttoni
de la fièvre récurrente africaine à tiques, transmise par des aca-
riens de la famille des Ixodidés : Omithodorus moubata (Dutton
et Todd) et O. Savignyi (Brumpt) ; T. Venezuelense inoculé
à l'homme par Omithodorus venezuelensis (Brumpt) ; T. pallidum,
qui cause la syphilis (Schaudinn et Hoffmann) ; T. ictero-
hemorragioe de la spirochétose ictéro-hémorragique de l'homme
et du rat (Inada et Idô) ; T. icteroïdesdelà fièvre jaune (Noguchi) ;
T. morsus mûris du sodoku ; T. Vincenti de l'angine de
Vincent, etc.
II.—.Rhizopodes.
Parmi ces êtres, seules les Amibes offrent quelque intérêt au
point de vue pathologique, car elles sont la cause de plusieurs
affections dont la plus redoutable est la dysenterie amibienne
de l'homme, due à Entamoeba dysenterioe. Les Amibes sont des
cellules nues, nucléées, de 10 à 18 \>.de diamètre, d'aspect
irrégulier et de réfringence à peine supérieure à celle du liquide
ambiant. Leur protoplasme, parfois creusé de vacuoles pulsa-
tiles, est-divisé en deux couches: une externe, hyaline, ou ecto-
plasme, Une interne, granuleuse, ou endoplasme. Il émet des pro-
longements actifs temporaires, des pseudopodes, au moyen des-
quels les amibes se déplacent et saisissent les particules voi-
sines.
La multiplication des Amibes s'effectue suivant un mode sexué,
par scissiparité (schizogonie), qui comporte un cycle évolutif
encore inconnu pour les Amibes parasites de l'homme, et un
mode sexué (gamogoiiie). Dans la reproduction asexuée, deux
cellules-filles naissent par division binaire (bipartition) d'une
cellule-mère. La reproduction sexuée fait suite à la précédente
après un nombre variable de générations asexuées. Elle débute
chez l'hôte vertébré par l'enkystement des amibes et la division
du noyau en deux, quatre, puis huit éléments, à l'intérieur des
kystes sphériques, ou légèrement ovoïdes, de 12à 14 jj.de diamètre.
Ces kystes, rejetés au dehors et repris par un hôte, donnent nais-
sance à des cellules nucléées ou gamètes. Les gamètes se fusionnent
en un oeufou zygotequi se transforme en amibe par simple accrois-
sement de volume.
PROTOZOAIRES 13
III. — Sporozoaires.
Les Sporozoaires ont mie évolution complexe, dont une des
phases au moins s'effectue dans les cellules d'un hôte (Hémo-
sporidies, Coccidies). Ce sont des êtres d'une organisation plus
élevée que les précédents. En général, ils n'émettent pas de pseu-
dopodes. On les divise en deux grands groupes : 1° les Télospo-
ridies, dont la reproduction sexuée est distincte de la phase de
croissance ; 2° les Néosporidies, dont la sporulation se jDroduit au
cours de la période de croissance.
A. — Télosporidies.
Elles comprennent :
1° Coccidies. — Parasites des cellules épitliéliales, hérjatiques
et intestinales des animaux et, exceptionnellement, de l'homme..
Parvenues au terme de leur croissance intracellulaire, elles se
multiplient, suivant le mode asexué, par division du noyau en
un grand nombre de noyaux secondaires, qui s'entourent .de
protoplasme et constituent les mérozoïtes.Ces éléments, ..libérés,
pénètrent daiis les cellules, et le cycle asexué recommencé.
Dans certaines conditions, mal connues,: la reproduction s'effec-
tue suivant le mode sexué-: le noyau se divise comme précédem-
ment, mais au lieu de produire des mérozoïtes, il donne naissance
à des gamètes qui se conjuguent et forment un oeuf, zygote ou
oocyste. Le contenu de cet oeuf, bordé par une membrane, se divise
en petites masses nucléces ou spores. Lorsque l'oeuf est expulsé
de l'intestin de l'hôte, les spores se segmentent à leur tour en
sporozoïtes. Absorbées par un animal réceptif, les spores sont
attaquées par les sucs digestifs, et les sporozoïtes libérés pénètrent
dans les cellules épitliéliales. Les Coccidies du genre Eîmeria
produisent quatre spores à deux sporozoïtes. E. perforons est
l'agent de la coccidiose intestinale et E. Stiedài, celui de la cocci-
diose hépatique des lapins.
2° Hémosporidies. — Les Hëmosporidies parasitent les globules
blancs et, surtout, les globules rouges des Vertébrés. Elles offrent,
comme les Coccidies, un mode de reproduction asexué (schizo-
gonie) dans les cellules de l'hôte vertébré et un mode de reproduc-
tion sexué (sporogonie) qui s'effectue chez un hôte intermédiaire
invertébré. L'hémosporidie du paludisme (Plasmodium malarioe,
P. vivax et P. falciparum), découverte par Laveran, se présente
14 MORPHOLOGIE
DES MÎCKOBËS
Ë. — Néosporidies. "
IV. — Flagellés.
V. — Infusoiiîes.
Microbiologiegénérale, 2e éclit.
CHAPITRE III
BACTERIES
I. — Morphologie générale.
A. — Caractères généraux.
B. — Polymorphisme.
0. — F-ormes cVinvolution.
II. — Structure.
Les Bactéries sont constituées par une masse protoplasmjque
brprçlée par une nienrbranp plus, pu inoins nettement délimitée.
ÏUles ne possèdent pas de npyau dpfmi, c'es.tr,4-dire un petit blpp
dp chrpmatjne, à cpntqm'S nets, parlajterpent djstinpt du prpto-
plasma enyirpnnant à la fois par spn aspect, sa réfrijygenpe, sa
structure, sa comppsitipn p}|jipique, ses réactions tinptprialps
et ses paraptèr.es fpnctipnnpls. Quelques espèpes s'entQurenf;
d'une. cap§ule, d'aufres présentent, ppmme nous, l'ayons yu, des
cils, qui assurent leur, mpbilité.
A. •— Membrane.
B. — Contenu.
D: — Cils.
Ce sont de fins nlàniëiits analogues a ceux des ëpitliéliuiris
vibratilës 'et des Irifusdirés, qui assurent la iiibbilitë des mi-
crobes. Leur ldriguéùr dëp'assë souvent celle de la bactérie qui
les porte, dbiit ils peuvëîit atteindre jusqu'à vingt fois le plus
grand diamètre. tJrêiës', flexibles, ondules, ils apparaissent mal
â l'ëxàmen miëfbsfôpicjue direct. Dii lès met ëii évidence par
des ïiiëthodës de fcbldfatibii spéciales, cbmb'iiiëes àii mdrdàri-
çagè. Mais, très fragiles, siirtdut quand ils pi'oviëiihérit de cultures
: tm jJeii aiiëièhiiës; ils se brisent facilement au cours des
manipu-
lations.
P'bùr qiieiqvles auteurs, ëbnime Vàii Tiëgliëm et Biitscnli, les
cils seraient dés dépendances de là membrane d'éhvëlbppë â
laquelle ils testeraient âdhërënts. Pour 'd'autres (Trënkmâiih), ils
cdiistitùëiit de vëtitàblës expansions protbplasiriiquës à travers
la membrane. Prenant cbrisTdërfemême que lès psèudbpddës dès
Myxomycètes et des Amibes, les flagelles des Protozoaires et lès
cils sont trois formes dérivées successivement l'une de l'autre au
cours de la phylbgëilèsë. Chez les Irifusbifës; Où il est plus facile
de les étudier, chaque cil est pourvu d'un corpuscule basai situé
dans le- plateau de là éellule et d'une fine racine qui se prolonge
dans le cytoplasme, où elle disparaît après avoir contourné le
noyau et s'être jointe aux racines voisines. Chez une Sulfobactérie
étudiée par Dangeard : Chr'dniiitiùm Okéhii, les racines du long
flagelle inséré à l'avant émanent d'un corps central chromatique,
sorte dé noyau sans enveloppe. Ce flagellé, qui diffère de celui
des Bactéries et se rapproche du flagelle dés Infusoires, traverse
là membrane par ùfi petit orifice eh s'effilant de la base à son
extrémité; il comprend iihë partie corticale amincie vers la
26 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
IV. — Classification.
Les bactéries qui forment la classe des Schizomycètes sp relient
par plusieurs caractères aux Çhampignpns, par d'autres aux
Algues. Quelques espèces sont si peu distinctes cjes Champignons
que les Actinomycétales, bactéries filamentpuses, produisant
parfpis des cpnidies, sont tantôt rangpps parmi les, Hyphomy-
cètes, tantôt parmi les bactéries. Par ailleurs, pluçipuxç bacfprips,
de grande taille constituent des types, jntermépliairps, aux Algues
cyanqphycées et aux bactéries proprement dites.
Les Algues cyanpphycées sont des végétaux inférieurs dpnf
chaque élément contient, au sein du prptpplasmej un noyau peu
différencié, pu chromidium^ dépouryu de mpmbrane et de nucléole,
et assimilable au système chrprnidiai des baptéries. Cpmme les
Schizomycètes, elles présentent des, formes, rondes, lpngiies,
cpurbes, clés mérista, degsarcines, dps,zqcjglpes.Mais,d'importantps
différences séparent ces deux classes de végétaux, par.tipulière-
ment l'existence d'un pigment dissous daps le cytoplasme cortical.
Ce pigment, pu pliycoçhrome, est constitué par un mélange de
chlorophylle et de diverses substances colorées désignées spus le
30 MORPHOLOGIE
DES MICROBES
nom de phycocyanine. Il communique aux Cyanophycées une
teinte bleu verdâtre, d'où leur nom. Parfois la couleur vire au
jaune, au rouge ou au violet. Les Cyanophycées ne produisent
ni oeufs, ni spores ; cependant, dans certaines conditions, les
Nostoc gélatineux donnent naissance à des kystes, ou spores de
conservation, par hypertrophie de leur protoplasme et cutinisa-
tion de leur membrane. Elles se multiplient par division transver-
sale avec partage du système chromidial, le plus souvent dans
une seule direction de l'espace. Chez les Oscillaires, on voit cer-
taines cellules se tuméfier, s'entourer d'une membrane épaisse,
gélatineuse et brunâtre, puis se désarticuler pour former une
sorte de bouture ou hormogonie. L'hormogonie, d'abord douée
de mouvements d'oscillation, perd bientôt sa mobilité et recons-
titue un nouveau filament. Enfin, les Algues cyanophycées sont
presque toujours plus volumineuses que les Bactéries et leurs
espèces mobiles ne possèdent pas de cils.
Le Comité des bactériologistes américains distingue six ordres
dans la classe des Schizomycètes ou Bactéries :
A. Les Myxobactériales, avec pseudoplasmodes conduisant à
des kystes très différenciés.
B. Les Thiobactériales, avec granules de soufre, ou avec un pig-
ment, la bactériopurpurine.
C. Les Chlamydobactériales, entourées d'une gaine généralement
ferrugineuse.
D. Les Actinomycétales, filamenteuses, tendant à se ramifier.
E. Les Eubactériales ou Bactéries.
F. Les Spirochoetales.
De ces six ordres, ce sont les trois derniers qui nous inté-
ressent plus particulièrement.
Actinomycétales. — Elles comprennent deux familles : les
Actinomycétacêes, dont les filaments ramifiés portent des conidies,
et les Mycobacténacêes, peu ramifiées et dépourvues de conidies.
Dans la famille des Actinomycétacêes, on trouve les genres :
Actinobacillus, Actinomyces et Erysipelothrix (microbe du rouget
du porc) ; dans la famille des Mycobactériacées, les genres Myco-
bacterium (type bacille tuberculeux), Corynebacterium (type
bacille diphtérique), Fusiformis (bacille fusiforme), Pfeifferella
(bacille de la morve).
Eubactériales. — Se répartissent en cinq familles :
1° Les Nitrobactêriacées, formes en boules ou bâtonnets, par-
fois mobiles, avec des cils polaires ; ne donnent jamais de spores.
BACTÉRIES 31
Ces microorganismes sont essentiellement caractérisés par leur
propriété d'oxyder directement le carbone, l'hydrogène, l'azote,
ou des composés simples de ces corps. Ils se répartissent en deux
tribus : les N itrobactérées avec les genres Ilydrogenomonas,
Méthanomonas, Carboxydomonas, Acetobacter, Nitrosomonas,
Nitrobacter, Thiobacillus qui oxydent respectivement l'hydrogène
le méthane, l'oxyde de carbone, l'acide acétique, NH 3,Az203 et le
soufre ; les Azotobactérées, microbes fixateurs d'azote, les uns
libres : Azotobacter, les autres parasites ou symbiotes : Rhizo-
bium.
2° Les Spirillacées, corps spirale, mais non flexueux, avec des
cils polaires. Vivent dans l'eau ou l'intestin, mais à l'inverse des
Spirochètes, ils n'envahissent qu'exceptionnellement les tissus.
Vibrio, courts avec un cil ; Spirillum, plus allongés avec touffes
de cils polaires.
3° Les Coccacées, microbes sphériques répartis en trois tribus :
a,)Neisserées, aveclegenre Neisseria (gonocoqueet méningocoque),
cellules disposées par paires en grains de café, se décolorant par
le Gram ; b) Streptococcées, avec le genre Diplococcus,. microbes
disposés par paires, faisant fermenter l'inuline ; le genre Strep-
tococcus, microbes en chaînettes ne faisant pas fermenter l'inu-
line ; le genre Stapliylococcus, microbes disposés en groupes irré-
guliers, producteurs de pigment ; le genre Leuconostoc, microbes
saprophytes, inclus dans les zooglées ; c) Micrococcêes, caractéri-
sées par l'agglomération des individus en masses, la pigmenta-
tion et la décoloration par le Gram ; elles comprennent les genres
Micrococcus, à pigment jaune, Sarcina, disposées en paquets et
Rhodococcus à pigment rouge.
4° Les Bactériacées, formes en bâtonnets ne produisant pas
d'endosjaores : onze tribus.
a) Chromobactérées avec les genres Serratia, Flavobacterium
(espèce-type F. aquatilis), Chromobacterium et Pseudomonas.
b) Achromobactérées : genre Achromobacter (espèce-type B.
liquefariens).
c) Cellulomonadées : genre Cellulomonas (espèce-type B. biazo-
teus).
d) Enoinées, parasites des plantes ; deux genres : Erwinia,
à cils péritriches et Phytomonas, à cils polaires ou dépourvus de
cils.
e) Zopfées, ne se décolorant pas par le Gram (B. Zopfi).
f) Bactérées: genres Aerobacter (type B. lactis aerogènes) ;
32 MORPHOLOGIE
JpES MICROBES
Esclieriçhiq (type B. cpli) ; Promus ; Ehprthella (type Bt. typhi) ;
Alçaligçnes (type B. foeçalis) ; $almo,nella ayec les espèces
Sçhoftviulleri, qertrycke^ typhi tnurium, cohmibçusis, epteritidi.^
psittqcosis, siiipestifer, içterpïçles, pqrqtyplii (paratyphique B,),
pullorq, Melitensis-qbgrtus, etc.
g) Encapsulées : genre Encqp$ulqtus (type B. de ÏMedlander).
h) Lqçtobapillées : genre Lqçtabaçillus, micrpbes non décolqr
râbles par le Gram.
i) B acieroidées : genre Bacteroïdes (type Z?. f);qgilis).
j) Pasteurellées : genre Pasteurella, espèces avicida, muriseptiçq,
cuniculicida. suisepticax bovisepficq, tularensiç, pestis.
\) Hémop]\ïlée§: genres Hemophilus (b. de Pfpiffpr) et Dialister
(B. pneumosintes).
5° Les Bacillacêes qui produisent dps pndpsppres et ne §e déco-
lorent pas, en général, par le Gram. Deux genres : IfqçiHiis, niir
crobes aérobies et Clostridium, plus ou moins strictement anaé-
robies.
L'ordre des Spirpichcetales comprend les geiir.es Spirqne^q,
Trëponema, Leptospirq, que nous avons examinés au chapitre
des Protozoaires.
Microbiologiegénérale, 2uédit.
CHAPITRE IV .
1. — Composition chimique.
A. — Champignons.
B. — Protozoaires.
Leur composition chimique est mal connue.
C. — Bactéries.
Comme tous les êtres vivants, les bactéries sont formées de
C, II, O, N, combinés en substances ternaires (hydrates de car-
bone, cires, graisses) et quaternaires (protéines, nucléo-pro-
téines). Elles renferment également de petites quantités de
matières minérales : K, Na, Ca, Mg, Fe, du phosphore, de la
silice, du soufre, du chlore et une forte proportion d'eau : 73 à
85 p. 100.
La composition chimique des bactéries varie non seulement
avec 1,'âge de la culture, la température de végétation, mais
encore, et surtout, avec la nature des milieux ensemencés. D'une
manière générale, les germes jeunes et les bactéries cultivées à
37° sont plus riches en résidu sec que les cellules vieilles et les
cultures entretenues à 20°. Les matières organiques azotées sont
plus abondantes dans les bactéries développées en milieu pep-
toné simple que dans les bactéries obtenues en milieu peptoné
additionné de glucides (Cramer et-Lyons). Par contre, les subs-
tances extractives : graisses, lipoïdes, augmentent dans les
milieux azotés et hydrocarbonés.
86 MORPHOLOGIE
DÈS MICROBES
1° Membrane. — Très abondante dans la paroi cellulaire des
végétaux supérieurs, la cellulose est rare ou absente dans la
membrane des bactéries. On l'a cependant signalée dans le
B. subtilis (Dreyfuss), le b. tuberculeux (Hammerschlag) et le
b. diphtérique, à l'état d'hémiceimlose (Tamura). La chitine,
uniquement produite par les cellules des animaux, a été identifiée
dans la membrane de B. xylinum (Emmerling), B. pyocyaneus,
B. megatherium et B. anthracis (Iwanoff).
2° Contenu cellulaire. — a) Teneur en eau. — a. Cultures
solides. B. encapsulés : Des cultures sur milieux variés, pendant
un temps plus ou moins, long et à des températures diverses,
ont donné, comme chiffres extrêmes,. 84,20 et 87,71 p. 100 d'eau.
B-.prodigiosus : Teneur en eâu allant de 75,85 à 90,61 p. 100 selon
les conditions réalisées : maximum dans le cas de culture à la
température ordinaire et de culture prolongée dans un milieu
riche en eau ; minimum dans le cas opposé. Notons encore : b. du
oeerosis,84,93 p. 100 ; b. charbonneux, 85,44 p. 100 ; b. tubercu-
leux, 85,90 p. 100.
p. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur des
milieux variés (trois jours d'étuve) : 86,94 p. 100 en moyenne;
peu de différences d'un échantillon à un autre.
b) Cendres. — a. Cultures solides. B. encapsulés : Grandes
différences selon les échantillons et les milieux ; la quantité de
cendres diminue par addition de glucose et proportionnellement
à celle-ci : 2,97 et 13,94 p. 100 du poids sec* B. Prodigiosus :
Maximum dans le cas de culture à la température ordinaire et
de culture prolongée. Les microbes contiennent plus de cendres
que les milieux : B. du xerosis, 9;52 p. 100 ; B: coli, 8,5 p. 100 ;
b. tuberculeux, 8p. 100.
fi. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur bouil-
lon fortement alcalin ; moyenne, 31 p. 100 ; peu de différences
d'un échantillon à un autre. Voiles obtenus sur le même milieu
additionné de fortes doses de chlorure de sodium et de phosphate
de soude : la teneur des germes en cendres augmente avec celle
des liquides nutritifs. Les microbes sont toujours moins riches en
chlore que les milieux, plus riches en acide sulfurique et en acide
phosphorique, à moins que les liquides ne contiennent un grand
excès de phosphate sodique. Voiles obtenus sur le milieu de
Uschinslyi : faible teneur en cendres et grandes différences d'un
échantillon à un, autre.
c) Azote total. — a. Cultures solides. B. encapsulés : Va-
COMPOSITION
CHIMIQUEET RÉACÏt'ONSTINCTORIALES 37
riations très marquées selon les échantillons et les milieux ; la
quantité d'azote des germes croît avec celle du milieu, niais bien
moins rapidement ; elle diminue par addition du glucose : 23 et
71,81 p. 100 du poids sec (azote évalué en matière azotée). Il
n'existe aucun rapport entre l'abondance des cultures et la teneur
des milieux en azote. B. prodigiosus, 71,3 p. 100; b. du xerosis,
75,2 p. 100 ; b. tuberculeux, 56,8 p. 100.
p. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur
bouillon fortement alcalin : moyenne, 65 p. 100 ; peu de diffé-
rences d'un échantillon à-un autre. Voiles obtenus sur milieu de
Uschinski : bien moins d'azote et différences marquées selon les
échantillons (moyenne, 45 p. 100). B. diphtérique, 69,7 p. 100 ;
b. de la morve, 87, -5 p. 100 ; b. tuberculeux, 45,3 à 58,7 p. 100.
d) Extraits alcoolique et éthéré. — a. Cultures solides.
B. encapsulés: Grandes différences selon les échantillons et les
milieux; quand on ajoute du glucose, l'extrait éthéré augmente
jusqu'à 5 p. 100 de sucre et diminue ensuite, l'extrait alcoolique
augmente régulièrement jusqu'à 10 p. 100 de sucre au moins.
Extrait éthéré, 1,68 à 3,84 p. 100 (poids sec), extrait alcoolique,
11,39 à 29,60 p. 100.
|3. Cultures liquides. Vib. cholériques : Voiles obtenus sur bouil-
lon fortement alcalin : extrait éthéré + extrait alcoolique, 2 à
3 p. 100.
e) Protides. — On a isolé, de bactéries très diverses', les
substances suivantes, plus ou moins bien définies : Albumines
coagulables dans les sucs de presse (Bucfmer et Hahn), globulines,
une « protamine » (b. tuberculeux, Ruppel) ; protéoses (par
digestion peptique), glycoprotéides, phosphoprotéides (bac-
téries très nombreuses, Buchner, Galéotti, Aronson, Vaughan
et ses élèves) et leurs dérivés : nucléines (Klebs, Galéotti), acides
nucléiques (Aronson, Ruppel, Leach), bases xanthiques (Nishi-
mura, Aronson, Wheeler, Leach), bases pyrimidiques (Levehe).
Une substance voisine de la chitine ou de la kératine (b.
tuberculeux, Ruppel), Produits d'hydrolyse des protéines ;
amino-acides, bases hexoniques (Leach, Wheeler).
f) Glucides. — Sucres, en général mal caractérisés, dont la
majeure partie doit provenir de la destruction des glyco et des
phosphoprotéides.
g) Lipides et lipoïdes phosphores. .— Graisses neutres
(b. encapsulés, b. diphtérique, b. tuberculeux), acides gras
libres; (b. tuberculeux, Aronson, Ruppel), cires (b. tuberculeux,
38 DES MICROBES
MORPHOLOGIE
II. RÉACTIONS
TINCTORIALES.
Sauf de rares exceptions, toutes les matières colorantes utili-
sées en microbiologie sont des sels neutres. Les couleurs dites
basiques sont des sels d'une base organique colorée et d'un acide
inorganique, l'acide chlorhydrique le plus souvent ; les couleurs
acides sont des sels d'acide organique coloré et d'une base inorga-
nique, la soude généralement. Il s'ensuit que leur effet tinctorial
ne peut dépendre de la réaction faiblement acide ou basique des
constituants cellulaires. En réalité, quand les sels colorants sont
dissociés, l'ion positif coloré de la couleur basique est adsorbé
par les colloïdes négatifs de la cellule, tandis que l'ion négatif
des couleurs dites acides est adsorbé par les colloïdes positifs.
A. — Champignons.
La plupart des champignons, fixés par la chaleur, s'imprègnent
en masse des matières colorantes, surtout lorsqu'on emploie la
méthode de Gram, dont il sera question plus loin. On ne peut
étudier leur structure qu'à l'aide de colorations ménagées, au
bleu coton lacto-phénolé, par exemple, qui teinte le contenu pro-
toplasmique ou la membrane quand elle contient de la cellulose.
Les matières grasses sont colorées électivement en rouge par le
Soudan ; l'amidon, en bleu, et le glycogène, en brun par l'iode.
Matruchot a obtenu la coloration vitale d'une Mucorinée :
Mortierella reticulata par culture mixte avec deux bactéries
, chromogènes : Bacillus violaceus et Bacterium violaceum et un
champignon, Fusarium polymorphum ; le pigment violet des bac-
téries et le pigment vert du champignon colorent le proto{)lasma
granuleux de la Mortierella ainsi que des inclusions huileuses et
des éléments assimilables à des noyaux, mais ils ne se déposent pas
dans la membrane. Les levures fixent par adsorjrtion les couleurs
de la série de l'acridine, la thionine et la safranine, mais non les
dérivés de la benzidine, sauf la benzopurpurine.
B. — Protozoaires.
En solution très étendue, les colorants vitaux, le rouge neutre
en particulier, soluble dans les lipoïdes, diffusent assez facilement
dans le protoplasme cellulaire et se fixent sur certaines granula-
tions incluses dans les vacuoles. Le noyau des amibes vivantes
40 MORPHOLOGIE
BES MICROBES
C. — Bactéries.
NUTRITION
A. — Aliments minéraux.
C. — Aliments azotés.
A. — Aliments minéraux.
une partie des sulfates est d'abord réduite en EPS qui, décomposé
en milieu acide, fournit du soufre assimilable (Stern).
La chaux, également utile, ne peut pas remplacer la magnésie.
Elle paraît avoir pour effet de neutraliser les acides qui se forment
dans le protoplasma de la cellule (Hayduck, Henneberg).
Les sels de fer ne sont pas absolument indispensables à la nutri-
tion des levures, mais ils accélèrent leur multiplication (Molish,
Wehmer, Kossowicz).
B. — Aliments liydrocarbonês.
C. — Aliments azotés.
Peuvent servir de source d'azote:les peptones, les acides ami-
nés, principalement quand on ajoute au milieu du sucre et, mieux
encore, de l'acide pyruvique (F. Ehrlich), l'asparagine, l'acéta-
mide, surtout en présence d'azote ammoniacal, la propionamide
et la butyramide en très petite quantité, la formiamide davan-
tage (Thomas), l'acide urique, l'urée, les sels ammoniacaux.
Certaines races assimilent les nitrates de potasse, de manganèse ;
mais, d'une manière générale, les nitrates constituent de mé-
diocres aliments azotés et les nitrites arrêtent le développement
des levures.
Les albuminoïdes complexes : ovalbumine, fibrine ne sont
pas utilisés (Pasteur, Ad. Mayer), Cependant, les levures de bière
assimilent lentement la caséine du lait, dont elles poussent la
dégradation jusqu'au terme ammoniaque (Boullanger).
Microbiologiegénérale; 5J°édit.
50 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
A. — Aliments minéraux.
B. — Aliments carbonés.
C. — Hydrogène et Oxygène.
D. — Aliments azotés.
MILIEUX DE CULTURE
I. — Consistance.
II. — Richesse.
Diverses bactéries, notamment celles des eaux, poussent dans
des liquides très pauvres. Micrococcus aquatilis, Bacillus erythros-
porus et quelques mucédinées se développent même dans l'eau
distillée (Meade Bolton). Ils empruntent tous leurs aliments aux
gaz ambiants (acide carbonique, ammoniaque) solubles dans l'eau.
Mais la très grande majorité des microbes exige une certaine
concentration, extrêmement variable du reste, des substances
nutritives. Chaque espèce a son optimum en deçà et au delà duquel
la récolte ne tarde pas à baisser. Cesont les pathogènes qui exigent
les milieux les plus riches, c'est-à-dire les plus comparables aux
humeurs.
III. — RÉACTION.
I. — Agitation.
Nombre de bactéries et la plupart des champignons ne se mul-
tiplient activement qu'à la surface des milieux liquides où ils
forment, par leur réunion, une membrane plus ou moins épaisse,
d'aspect varié. L'apparition de ce voile, souvent caractéristique
des espèces, exige que les cultures soient maintenues à l'étuve
dans un repos absolu, à l'abri de toute vibration. Lorsque au
début de son développement, on disloque la membrane super-
ficielle, ses fragments tombent dans le liquide nutritif, puis elle
se reforme plus ou moins facilement. Ainsi, pour le bacille tu-
berculeux, un second voile apparaît, mais il s'étend avec
lenteur et n'atteint jamais l'épaisseur du voile primitif. Pé-
riodiquement agité, ce même microbe s'adapte peu à peu aux
conditions nouvelles de sa culture au sein du liquide (bacille
homogène d'Arloing et Courmont). Dans la nature, c'est à
l'agitation continuelle de leur masse, autant qu'à l'action stéri-
lisante de la lumière, qu'il faut attribuer la pauvreté relative des
eaux vives en germes, comparativement aux eaux stagnantes.-
II. —Pression.
Toutes conditions chimiques restant identiques (en évitant
la dissolution, dans le milieu, des gaz comprimés) l'action de la
pression sur la croissance des microbes est négligeable.
62 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
III. — Température.
A. — Chamjrigncns.
B. — Protozoaires.
C. — Bactérien.
La plupart des pathogènes ne se développent bien qu'aux envi-
rons de 37°. Il en est de même pour certains saprophytes ;
les autres ne se multiplient pas, ou se multiplient mal à cette
température, leur maximum thermique oscillant entre 20 et 30°
selon les espèces. Quelques bactéries ne croissent qu'entre des
limites très étroites ; tels les bacilles de la tuberculose humaine
et de la tuberculose bovine qui exigent une température fixe de
38-39° ; le. bacille aviaire tolère, au contraire, des écarts rela-
tivement étendus.
Mais si les facultés reproductrices et la nutrition des bactéries
exigent des conditions thermiques rigoureuses, la vitalité de ces
germes n'est généralement pas atteinte par les froids les plus
intenses. B. subtilis, B. anthracis etB. Chauvoei du charbon symp-
tomatique, microbes sporulés, ne sont pas altérés par des froids
de 70° jjendant cent huit heures et de 130° pendant vingt heures
(Pictet et Young). Des températures légèrement inférieures à 0°,
maintenues pendant plusieurs semaines, sont sans action. C'est
pour cette raison que la glace j:>eut véhiculer, comme l'eau, des
germes pathogènes, (b. typhique, vibrion cholérique).
Une mention spéciale est due aux organismes dits frigoriphiles
et thermophiles. On appelle frigoriphiles les microbes qui poussent
à 10° et, notamment, aux environs de 0°. Nous verrons qu'à cette
dernière température, et même plus bas, plusieurs photo-
bactéries dégagent encore de la lumière, indice d'une nutrition
suffisante. La transition entre les frigoriphiles et les bactéries
communes se fait par de nombreux microbes des eaux, qui
végètent de 10 à 20°. Il est bon de"noter, du reste, que les frigo-
riphiles se développent parfaitement à cette température.
Les bactéries thermophiles sont caractérisées par la propriété
de vivre et de se développer à des températures élevées. La tem-
pérature optimum qui convient à leur culture varie suivant les
espèces.
Certaines sont susceptibles de se multiplier à des températures
assez basses : 20 à 30°. Ce sont des bactéries thermophiles facul-
64 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
tatives (microbes thermo-tolérants des Allemands) ; pour d'autres,
la température minimum de culture varie de 30 à 50°. Ce sont des
bactéries thermophiles strictes ou obligatoires.
On les trouve en abondance dans les eaux thermales, dans les
couches supérieures du sol, surtout dans les milieux à température
élevée, dans les eaux courantes et stagnantes, les eaux d'égout,
les fumiers, les poussières, les végétaux, et les excréments des
Vertébrés. Elles jouent un rôle très important dans la fermentation
des fumiers, des fourrages ensilés (ferments lactiques, B. subtilis,
Granulobacter, B. mycoïdes), des feuilles de tabac (B. tabaci,
B. subtilis).
Elles appartiennent presque toutes aux genres Bacillus,
Bacterium et Streptothrix. Celles des deux premiers genres sont
mobiles ou immobiles, de dimensions variables, souvent en
courtes chaînettes. Beaucoup d'entre elles se multiplient par des
spores très résistantes à la chaleur. Sauf trois espèces décrites
par Oprescu, et les anaérobies stricts a, |3 et y de Veillon, toutes
peuvent vivre en présence de l'oxygène. D'une manière générale,
les bactéries tliermojDhiles strictes sont en même temps aérobies
obligatoires, les bactéries thermophiles facultatives sont aérobies
facultatives. A mesure que la température de culture s'élève,
l'aérobiose devient de plus en plus nécessaire (L. Nègre). Une
des particularités les plus remarquables des bactéries thermo-
philes isolées par L. Nègre des sables du Sahara, consiste dans leur
résistance à une proportion très élevée de sel marin (6 à 9 p. 100)
dans les milieux de culture ; une concentration élevée de sel
marin élève, en outre, la résistance de ces microbes à la chaleur.
Il est possible d'étendre ou de restreindre les limites thermiques
entre lesquelles se développent les bactéries. C'est ainsi qu'on a
habitué progressivement la bactéridie charbonneuse aux tempé-
ratures de 10° et de 42°,5. Par une culture systématique à 20°,
on a fait perdre au vibrion de Deneke la faculté de pousser dans
l'étuve, puis on la lui a rendue, toujours progressivement (Dieu-
donné).
IV. — Lumière.
V. — Électricité.
A. — Champignons.
B. — Bactéries,
FERMENTATIONS (*)
myces, divers Mucor et surtout les levures, qui sont les véritables
ferments alcooliques. Les bactéries, agents des fermentations
acétique, lactique, butyrique, ammoniacale, forménique et de la
putréfaction, jouent un rôle plus considérable encore dans la
transformation de la matière organique. Comme les levures,
elles sont industriellement employées à la fabrication de divers
produits dont la préparation chimique est irréalisable ou trop
onéreuse.
On classe habituellement les fermentations d'après le caractère
essentiel de la réaction effectuée, et l'on distingue des fermenta -
tions : par décomposition (fermentations alcoolique et lactique),
par réduction (f. butyrique, dénitrification), par oxydation (f. acé-
tique, nitrification), par hydrolyse (f. ammoniacale). En réalité,,
cette division n'est applicable qu'aux diastases, car les phéno-
mènes fermentatifs accomplis par les microorganismes sont
extrêmement variés et, comme nous le verrons à propos de la
fermentation alcoolique, les plus élémentaires en apparence ne
sauraient se traduire par une seule équation chimique. Déjà
Pasteur a montré que la formule classique de la fermentation
alcoolique a seulement la valeur d'un schéma, puisqu'à côté de
l'alcool et de CO2, les levures donnent naissance à ]3lusieurs 'corps
en quantité parfaitement appréciable. Nous trouverons, dans la
fermentation lactique, une série de phénomènes plus enchevêtrés
encore, et la fermentation butyrique nous conduira au seuil de
la dislocation polymorphe de la matière organique par les germes
microbiens.
I. — Fermentation alcoolique.
A. — Ferments alcooliques.
B. — Corps fermentescibles.
races de levures, 30 à 35° pour les unes, 25 à 30° pour les autres.
Au delà de 40-42°, sauf de rares exceptions (Musso), toute fermen-
tation cesse.
Quelles que soient la concentration des sucres dans les moûts
et l'activité de la levure, la fermentation diminue lorsque la
proportion d'alcool atteint un certain taux, variable selon
les espèces et même les races. La décomposition biochimique des
saccharides cesse également sous l'influence des antiseptiques :
l'acide eyanhydrique, par exemple, à la dose de O&'^OISpour
5 grammes de levures, l'acide borique à 1 p. 100, les acides
minéraux à closes plus faibles, l'acide phénique et le thymol à
1 p. 2 500, le sublimé à lp. 25 000. Une solution saturée de chloro-
forme ralentit simplement la fermentation. En général, les acides
organiques sont beaucoup mieux supportés que les acides
minéraux : l'acide acétique à 1 p. 100, l'acide lactique à 2 p. 100
sont sans effet.
Bien que \a, levure paraisse mener une existence strictement
anaérobie au sein des liquides sucrés, une petite quantité d'oxy-
gène libre lui est indispensable. Pasteur a observé, en effet, que
des fermentations languissantes redeviennent actives à la suite
d'une aération presque imperceptible, et il résulte des expériences
de D. Cochin, que la fermentation s'arrête complètement en
l'absence totale d'oxygène.
A. — Ferments lactiques.
Nombreux sont les microbes capables de produire la fermenta-
tion lactique. Mais on réserve le nom de ferments lactiques aux
FERMENTATIONS •' '
B. — Produits de la fermentation.
V. — Fermentation butylèneglycolique.
2e éditr
MicrobiologieGÉïsÉftALE 6
82 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
La signification physiologique de cette fermentation est tout
â fait inconnue. N'est-el.le qu'un processus particulier de la dislo-
cation des composés ternaires ou une phase de la synthèse de
composés plus complexes? On ne peut encore répondre à cette
question.
Pratiquement, la fermentation n'a jusqu'à
' donné lieu à aucune butylèneglycolique
jDrésent application industrielle. Cepen-
dant, elle joue un rôle très important dans la dégradation des
sucres. On doit la classer à côté des fermentations lactique et
alcoolique, qui l'accompagnent souvent.
A. — Ferments acétiques.
B. — Mécanisme de la fermentation.
C. — Conditions de la fermentation.
NITRIFICATION ET DÉNITRIFICATION
I. NlTItlFICATION.
Il existe, en divers points du globe, d'immenses gisements de
nitrates qui constituent une précieuse source d'engrais minéral
pour l'agriculture : efflorescences de nitrate de potasse des Indes,
de l'Egypte, etc., bancs de nitrate de soude du Chili et du Pérou ;
nitrate de chaux des terres nitrées de l'Amérique du Sud. A une
plus petite échelle, on peut observer la formation des nitrates alca-
lins sur les murs humides et dans les caves, où ils s'accumulent à
l'état de salpêtre. Enfin le sol est le siège d'une incessante et invi-
sible formation de sels ammoniacaux, dont le rôle est capital,
car elle prépare aux végétaux supérieurs leurs aliments azotés
essentiels.
D'abord attribuée à des phénomènes catalytiques, ou à l'action
de l'ozone sur l'ammoniaque,- la nitrification est provoquée par
des mieroorganismes spécifiques, comme Sehloesing et Muntz,
Warrington l'avaient, les premiers, supposé. Très active dans la
terre fraîche, elle ne se produit plus, en effet, dans la terre chauffée
à 70° ou additionnée d'antiseptiques, et elle est favorisée, à la
température de 37°, par des matières organiques : glucides,
glycérine, alcool, blanc d'ceuf. Un excès de base alcaline l'en-
trave. Mais si leur présence était logiquement démontrée par les
précédents auteurs, la nature des germes nitrificateurs restait
ignorée. Elle devait être bientôt connue, grâce aux belles re-
cherches de Winogradsky.
Dans un milieu purement minéral composé de :
II. DÉNITRIFICATION.
Par un processus inverse des précédents, d'autres micro-
organismes décomposent les nitrates : ce sont les germes déni-
trifiants qui se répartissent en deux groupes, selon le terme de
leur action sur les matières azotées : 1° les bactéries dénitrifiantes
vraies, qui décomposent les nitrates et les nitrites jusqu'au terme
azote ; 2° les bactéries dénitrifiantes indirectes, qui n'attaquent
les nitrates que par l'intermédiaire des substances amidées et
dont l'action s'arrête au stade nitrite.
Toutes ces bactéries pullulent dans l'air, l'eau, le sol, les débris
organiques. Gayon et Dupetit (1886) en ont isolé les premières
espèces : Bacillus denitrifians a et fi, aérobies, très avides d'oxy-
gène qu'ils empruntent aux nitrates lorsque l'aération de leurs
milieux est insuffisante. Dans le bouillon nitrate, additionné d'as-
paragine, elles produisent NO. D'autres microorganismes comme
B. denitrifians de Giltay et Aberson, B. denitrifians II de Bûrri
et Stûzer donnent naissance à de l'azote pur, indemne de pro-
toxyde d'azote.
La propriété dénitrifiante, très commune chez les microbes
saprophytes, ne leur est pas spéciale. De nombreux germes patho-
gènes comme Stayhylococcus citreus, le bacille pyocyanique, le
vibrion cholérique, la bactéridie charbonneuse, le microbe du
choléra des poules décomposent également lesnitrates en nitrites,
ammoniaque et azote. Le Bacterium coli ne réduit les nitrates en
nitrites que lorsque le milieu où ils se développent contient à la
fois des substances aminées o.u amidées et des aliments carbonés
fermentescibles, dont les produits de transformation acidifient les
milieux.
94 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
Pour libérer l'azote de ses combinaisons, il est nécessaire que
les microbes dénitrifiants disposent d'une certaine quantité
d'énergie. Celle-ci leur est fournie principalement par des com-
posés hydrocarbonés : alcools polyatomiques (glycérine, man-
nite) ; sucres ; acides organiques (lactique, citrique, malique,
butyrique, propionique) et leurs sels calciques ; amidon ; pento-
sanes ; celluloses. Les acides organiques sont utilisés directement,
mais les glucides doivent être disloqués, au préalable, par les
bactéries de la putréfaction. Dans les conditions naturelles, les
glucides sont apportés par les fumiers. Quelques microbes déni-
trifiants, comme Thiobacillus denitrifians, trouvent, dans les
combinaisons du soufre, les calories nécessaires à la décomposition
des nitrates.
Une température et une aération modérées du sol favorisent
le développement et l'action ' des bactéries dénitrifiantes :
63,9 p. 100 des nitrates sont décomposés à 17°,5, au lieu de
10 p. 100 à 32°, et 23,3 p. 100 à 9P (Guistani). La déni tri fication
est particulièrement intense dans les sols très humides et en pré-
sence de fumiers frais.
Un tel processus, en libérant sous sa forme gazeuse l'azote
minéral indispensable à la nutrition des végétaux supérieurs, est
fort préjudiciable à l'agriculture. On le combat surtout par l'in-
corporation au sol de superphosphates, dont la réaction acide est
nuisible aux germes dénitrifiants, et par- l'addition de chaux qui
jouit d'un pouvoir antiseptique assez marqué. Il convient égale-
ment de ne pas associer les fumiers frais aux nitrates employés
comme engrais et, surtout, de favoriser l'action antagoniste des
microbes nitrifiants par l'ameublissement des terres.
CHAPITRE X
PUTRÉFACTION
éléments détruits et que les microbes, une fois morts, sont digérés.
Par ailleurs, les modifications qualitatives et quantitatives des
diastases rendent compte de nombreux troubles de la nutrition.
Bref, les êtres vivants se débarrassent au moyen d'actions zymo-
tiques de ce que Sydenham appelait, si heureusement, les « hété-
rogènes ».
On n'a pu, jusqu'ici, obtenir les diastases à l'état de pureté.
Quels que soient les. modes de leur préparation, elles renferment
toujours des substances étrangères qu'on ne peut éliminer sans
faire disparaître, en même temps,leurs propriétés caractéristiques.
Solubles dans l'eau (la lipase des graines de ricin exceptée) et
dans les solutions salines diluées, elles dialysent, en général,
fort mal, ce qui permet de les ranger parmi les substances colloï-
dales. Elles adhèrent aux précipités (phosphate de chaux) qu'on
provoque au sein du liquide qui les contient ; la poudre de char-
bon et le kaolin les extraient de leurs solutions.
L'instabilité des diastases, leur sensibilité aux agents phy-
siques et chimiques résultent de leur structure complexe. Dans
les cendres de la laccase, diastase oxydante extraite de l'arbre
à laque, lihus vernicifera, G. Bertrand a observé la présence
constance de manganèse, doué, comme on le sait, de propriétés
oxydantes. Cette diastase est d'autant plus active qu'elle est
plus riche en manganèse, et tout se passe comme si elle représen-
tait un sel manganeux à acide faible. D'où l'hypothèse qu'une
diastase est formée de deux substances complémentaires, l'une
inorganique ou complémentaire active, capable de produire à elle
seule la réaction considérée, l'autre organique, colloïdale, alté-
rable par la chaleur ou complémentaire activante, dont le rôle con-
siste à multiplier l'action de la première par l'effet de sa division
extrême et de son immense surface. La première ou co-ferment
peut être une substance organique comme Venterokinase, qui
active le trypsinogène ; ou un acide dans la sucrase, la pepsine,
Vamylase, la lipase; ou une combinaison phosphorée, dans la
zymase ; ou enfin un métal : manganèse dans la laccase, cal-
cium dans la présure, la pectase et le suc pancréatique, sodium
(chlorure) dans les protéases des végétaux, etc. Cependant Wills-
tatter et A. Pollinger ont démontré que la peroxydase végé-
tale, purifiée par adsorption, conserve ses propriétés même
lorsqu'elle est privée de la plus grande partie de la substance
ferrugineuse à laquelle elle est naturellement associée. L'acti-
vité de cette diastase est donc indépendante de sa teneur en fer,
104 * PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
. B. — Lumière.
Les effets nuisibles de la lumière sur les diastases sont
souvent liés aux oxydations qu'elle détermine, mais les phé-
nomènes observés diffèrent suivant la nature et le mode d'action
des rayons lumineux. La sucrase de Sterigmatocystis migra,
par exemple, est complètement détruite par une exposition de
quelques heures aux rayons solaires dans le vide ; elle s'altère
plus rapidement si on la dissout dans l'eau insolée que dans l'eau
DIASTASESET ACTIONSDIASTASIQUES 107
conservée à l'obscurité. Enfin, une solution de sucrase conser-
vée dans un flacon insolé s'affaiblit plus vite que dans un fla-
con laissé à l'ombre.
Du point de vue de l'action de la lumière on peut classer
les diastases en trois groupes (Agulhon) :
1° Celles qui sont attaquées seulement en présence d'oxygène
moléculaire par formation d'eau oxygénée. La destruction est
rapide par les rayons visibles, plus lente par les rayons ultra-
violets seuls : sucrase, laccase, tyrosinase.
2° Celles qui sont détruites dans le vide par toutes les radia-
tions : émulsine, catalase.
3° La -présure, qui est insensible aux rayons visibles du spectre,
mais est attaquée par les rayons ultra-violets en présence ou en
l'absence d'oxygène.
C. — Agents chimiques.
D. — Antiseptiques..
A. — Diastases hydbolysantes.
I. — Des sucres et de leurs dérivés.
DIASTASESET ACTIONSDIASTASIQUES 109
D. — Diaslase-a coagulantes.
F. — Diastases décomposantes.
1° Catalase. — Décompose directement l'eau oxygénée :
I-PO2 = H20 + Q.
2° Zymase ou alcoolase. — Dédouble les hexoses en .alcool et
acide carbonique dans la fermentation alcoolique. Sa découverte
est due à Buchner qui l'obtint en soumettant à des pressions
considérables la levure préalablement broyée. Il est plus facile de
la préparer en faisant macérer avec deux ou trois parties d'eau
à 25-80°, de la levure de bière de fermentation basse, desséchée
(Lebedeff).
Le suc de levure est un mélange complexe de matières albumi-
noïdes, de diastases, dont un ferment trypsique qui l'autodigère
Microbiologiegénérale, 2e édit. S
114 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
I. — Assimilation.
C. — Assimilation du soufre.
Les matières albuminoïdes en voie de putréfaction, les eaux
stagnantes, les boues riches en débris organiques dégagent, en
abondance, de l'hydrogène sulfuré. Cette production d'H2S
résulte à la fois de processus chimiques et de processus biolo-
giques : action des sulfates sur le méthane, par exemple, et dislo-
cation des matières albuminoïdes par les microbes de la putré-
faction. L'H2S apparaît encore sous l'action de diastases, par
un phénomène de réduction des combinaisons oxygénées, lié à la
présence d'hydrogène naissant. Selon de Rey Pailhade, le philo-
thion, diastase élaborée par la levure alcoolique cultivée dans un
milieu renfermant du soufre, jouirait de cette propriété.
De même que les ferments nitreux et nitriques transforment
l'azote ammoniacal en nitrites et en. nitrates, diverses bactéries
réduisent H2S, fixent le soufre dans leur protoplasma et, finale-
ment, oxydent ce corps à l'état de sulfates. Ces bactéries végètent
abondamment dans les eaux sulfureuses où elles constituent
des amas désignés sous le nom de sulfuraires, glairine, barégine.
Elles appartiennent principalement à deux genres de bactéries
filamenteuses : Beggiatoa et Thiothriw essentiellement aérobies.
Mais certains cocci, des vibrions et des bacilles présentent la
même propriété de réduire BPS et d'accumuler sous la forme
ÉCHANGESNUTRITIFS 123
D. — Assimilation du fer.
On trouve souvent dans les eaux des marécages et les eaux
ferrugineuses, des masses glaireuses, parfois colorées en jaune,
riches en sels de fer, qui sont constituées par des filaments bacté-
124 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
riens entourés d'une gaine. Ce sont.des jerrobactéries. Ces singu-
liers microbes ne se multiplient que dans les liquides additionnés
de carbonate de fer qu'ils oxydent à l'état de protoxyde, puis de
peroxyde, en utilisant la chaleur développée au cours de ces
transformations (Winogradsky). Le fer peut être remplacé par
le manganèse (Molish et Adler) qui semble même plus favorable
à la croissance des ferrobactéries.
Celles-ci sont facilement cultivables, même en l'absence de
matières organiques, surtout quand on ajoute un peu d'acétate
de soude au milieu. Elles appartiennent à un grand nombre
d'espèces : Crenothrix Kuhniana constitué par des articles inclus
dans une membrane gélifiée, chargée d'oxyde de fer, Cladothrix
dichotoma ramifié, Leptothrioe ochracea filamenteux, cylindrique,
Spirillum ferrugineum contourné en hélice. Un actinomycès
A. odorifer jouit également de la propriété d'oxyder les sels de
fer ; il se multiplie dans le sol et produit l'odeur spéciale que dé-
gage la terre labourée.
Les oxydes de fer formés par tous ces germes peuvent être
ensuite réduits au cours de fermentations anaérobies, comme
la fermentation cellulosique, et transformés en carbonates jmr
CO2 de l'air. Mais une certaine proportion de ces oxydes, en
se combinant aux phosphates et aux silicates du sol, devient
directement utilisable par les végétaux supérieurs.
II. DÉSASSIMILATION.
La désintégration de la matière organique par les microbes
s'effectue suivant des modes très complexes, souvent peu connus.
Elle aboutit à la formation de substances multiples, associées aux
reliquats des actions zymotiques, aux toxines, aux déchets de
Pautolyse protoplasmiqUe dont la séparation, par l'analyse chi-
mique, présente les plus grandes difficultés.
Comme nous l'avons vu à propos de la putréfaction, diverses
bactéries de l'intestin produisent de l'indol aux dépens du
tryptophane de la molécule protéique. B. proteus dégrade le
tryptophane, tantôt jusqu'à l'indol, tantôt seulement jusqu'à
l'acide indolacétique (Herter, A. Berthelot, Vallé, Miranda).
La tyrosine dégradée après une série de réactions analogues
. donne naissance à des corps phénoliques. Comme l'indol, ces
corps sont inassimilàbles par les bactéries j on les retrouve
intacts dans lès milieux de cultures.
ÉCHANGESNUTRITIFS 125
A. — Changements de consistance.
1 B. — Changements de réaction. ~
V. — Échanges gazeux.
Chez les microbes, respiration et nutrition se confondent.
Nous avons vu que les aérobies absorbent l'oxygène gazeux ou
128 DES MICROBES
PHYSIOLOGIE
dissous et éliminent CO2. Cet échange est d'autant plus énergique
que les conditions du développement sont plus favorables. Poul-
ies organismes à évolution rapide, on peut distinguer trois phases :
pendant la croissance, la quantité d'oxygène fixée dépasse la
2
quantité de CO dégagé; pendant la période stationnaire, l'équi-
libre se rétablit ; enfin lors du déclin, il se rompt en faveur de
CO 2.
Les an-aérobies n'assimilent que l'oxygène combiné.
CHAPITRE XÎIÎ
I. — Production de chaleur.
Chez les levures, que nous prenons comme exemple^ lès actes
vitaux simples, même lorsqu'ils s'accomplissent en présence de
gaz inertes, s'accompagnent d*un dégagement de chaleur. Us
en produisent davantage quand les cellules sont en Contact avec
une atmosphère oxygénée et, plus encore, lorsque, privées d'air,
elles font fermenter les matières sucrées. D'après des expériences,
déjà anciennes, d'Eriksson :
B. — Causes de la luminescence.
La luminescence paraît limitée au protoplasma du microbe ;
elle ne se manifeste jamais dans les cultures filtrées ; sa produc-
tion exige même l'intégrité des cellules bactériennes. Broyées
dans Pair (liquide, celles-ci perdent, en effets leurs propriétés
caractéristiques (Mac Fadyen). Cependant, chez les Insectes,
la substance phosphorescente a pu être isolée après destruction
des organes lumineux ; elle serait de nature colloïdale, formée de
granulations de volume variable, assez fines parfois pour tra-
verser les filtres de porcelaine. R. Dubois suppose que la produc-
tion de lumière résulte de la rencontre, en présence de I-PO et
d'oxygène, de deux substances : la lucijérine et la lûciférase.
Celle-ci serait une diastase, l'autre un corps fermentescible pro-
duit par l'action d'une substance destructible par la chaleur, la
coluciférast sur une substance résistante à cet agent, la prélu-
cifêrinê.
CHALEUR,LUMÏÈRE,MATIÈRESCOLORANTES 133
Coluciférase -\- préluciférine = luciférine
Luciférase -j- luciférine = oxyluciférine
Oxyluciférine -j- oxygène = lumière
Asparagine O'r,90
Succinate d'ammonium Oer,l()
Glycérine 2 grammes.
Glucose . . . 1 gramme.
Phosphate dipotassique 0sr,25
Sulfate de magnésium 0sr,5()
Chlorure de calcium 0sr,04
Sulfate ferreux Oer,OI
Eau 100cent, cubes
LOCOMOTION ET MANIFESTATIONS
SENSITIVES
I. MOTILITÉ.
Toute particule solide, en suspension dans l'eau ou dans un
liquide peu visqueux, présente des mouvements trémulatoires,
rapides ou lents, plus ou moins étendus, dont la forme et l'ampli-
tude dépendent du diamètre et de la composition des granula-
tions, de la température et de la composition chimique du milieu
ambiant. Cette agitation des particules est liée aux mouvements
moléculaires ; elle constitue le mouvement brownien. Toutes les
bactéries vivantes ou mortes, examinées dans un liquide aqueux,
manifestent cette mobilité passive : mais seules les espèces ciliées
sont capables de se déplacer activement.
Qu'on examine au microscope, entre lame et lamelle, une macé-
ration quelconque abandonnée à l'air et l'on constatera combien
sont variables les mouvements des germes qui la peuplent. Cer-
tains traversent rapidement le champ microscopique, d'autres
sont animés de lentes oscillations ; il en est qui vont et viennent,
s'arrêtent et repartent ; quelques-uns manifestent une sorte de
trépidation incessante ou tournent sur eux-mêmes; les spirilles
se meuvent en hélice, etc.
Un examen systématique des grandes espèces microbiennes
permet d'analyser leurs mouvements, surtout lorsqu'ils ne sont
pas trop rapides. On peut en distinguer deux formes principales :
progression et. mobilité sur place. L'étude des gros spirilles montre
que la progression est due à une rotation autour de l'axe longi-
tudinal. Cette rotation se mesure en prenant comme points de
repère des granulations protoplasmiques ou des corpuscules qui
adhèrent mécaniquement à la surface des microbes. Produit par
l'agitation des cils polaires, le mouvement se propage de l'extré-
MlCROBIOLOGIEGÉNÉRALE, 2'-(Mit. 10
146 PHYSIOLOGIE
DES MICROBES
mité des flagelles vers leur base et, de là, gagne le corps même fle
la bactérie. Il est hélicoïdal et non ondulatoire (Migula).
La mobilité in situ se constate principalement chez les bacilles
garnis de cils sur toute leur étendue ; mais comme ces organismes
sont peu volumineux, il est difficile de préciser le phénomène.
Migula a vu tourner sur eux-mêmes des paquets de Sarcina
mobilis.
Bien que dépourvues de flagelles, les Beggiatoa sont cependant
susceptibles de se déplacer, comme les Oscilfaires, en glissant à la
surface des liquides ou des corpuscules solides.
La vitesse de progression des bactéries est extrêmement va-
riable selon les espèces et, pour une même espèce, selon les condi-
tions de l'observation. Quelques expérimentateurs, comme Fried,
sont parvenus à la mesurer avec une certaine exactitude :
0mm,03 par seconde pour le vibrion cholérique, 0mm,018 pour le
bacille typhique, 0mm,01 pour le B. subtilis, 0mm,0073 pour le
B. megatherium et 0mm,001 pour le bacille tétanique.
B. — Perte de la motilité.
Au cours de leur évolution normale, les microbes perdent plus
ou moins rapidement la faculté de se mouvoir. Le B. subtilis
s'immobilise avant de sporuler ; par contre, le Bacterium Chauvoei
conserve des mouvements après la formation de la spore. Les
exemples abondent dans l'un et l'autre sens.
Parfois une espèce cesse spontanément de former des cils.
Tels certains vibrions cholériques et le B. coli dont on rencontre
fréquemment des types mobiles et des types immobiles étroite-
ment associés, à la surface de l'intestin notamment. Le change-
ment de milieu peut jouer un rôle important dans l'abolition de
la motilité. Lôffler cite, à ce propos, un microorganisme isolé de
l'infusion de chou-rave, qui ne possède de flagelles que sur les
milieux au chou-rave et les perd sur les milieux ordinaires. La
culture à haute température n'atteint que transitoirement les
propriétés motrices des microbes. D'après Ferrier, le B. coli
et Iç B. mblilis ne produisent pas de cils à 46°, mais, reportés vers
35°, ils en forment de nouveau. Il est nécessaire de combiner la
chaleur et les antiseptiques pour provoquer la perte de toute
mobilité. Vollinger, cultivant le B. coli à 45° dans le bouillon
phéniqué, a obtenu, en effet, après plusieurs passages, des races
définitivement immobiles.
Les alcools propylique et isopropylique, à la concentration de
2 à 3 p. 100, inhibent les mouvements ciliaires des Paramécies,
sans altérer leurs autres manifestations vitales (C. E. Bills).
II. — Tropismes.
ÉVOLUTION. DÉVELOPPEMENT
SPOROGENÈSE
I. — Évolution et développement.
A. — Chamjngnons.
Comme nous le savons déjà, les circonstances extérieures et
la composition, du milieu ambiant exercent une influence capi-
tale sur la forme générale et les modes de reproduction des Cham-
pignons. Immergés, les Mucor se multiplient par bourgeonnement
à la façon des levures ; en surface, au contraire, ils ont l'aspect
filamenteux et produisent des spores externes. Celles-ci, à la/
température convenable, ne naissent donc qu'au contact de
l'oxygène.
B. — Protozoaires.
C. — Bactéries.
1° Evolution des individus. — Les bactéries végètent plus ou
moins rapidement selon l'espèce. Tandis que le microbe du choléra
des poules, par exemple, se développe en quelques heures, les
ÉVOLUTION,DÉVELOPPEMENT.
SPOB.OGENÈSE 151
bacilles tuberculeux croissent lentement et leurs colonies ne de-
viennent visibles, sur la gélose ou la pomme de terre glycérinées,
qu'après plusieurs jours ou plusieurs semaines. D'une manière
générale, il y a parallélisme entre l'intensité de la multiplication
d'un germe et celle de ses autres fonctions. Mais cette règle
n'offre rien d'absolu, et nombre d'organismes croissent d'autant
plus vite que leurs propriétés zymotiques, chromogènes ou photo-
gènes, entre autres, sont moins accusées. Les conditions externes
et internes, qui président à la division dés germes, peuvent donc
différer de celles qui régissent la nutrition, le métabolisme et
l'activité générale des cellules.
Quelque favorables que soient les conditions de la culture, les
bactéries ensemencées ne se divisent pas immédiatement. Il
existe une sorte de « temps perdu », une 'phase latente, dont la
durée (trente minutes à trois heures) varie avec la nature du
milieu, l'espèce microbienne, l'abondance et l'âge de la semence
(Mùller, Hehewerth, Gottschlich et Weigang, G. Smith). Les
germes qui ont souffert des influences extérieures défavorables,
notamment ceux des poussières, ne se multiplient, au début, que
très lentement. Pour obtenir une division rapide, il faut repiquer
des cultures très jeunes (deux à trois heures) : celles de six heures
donnent déjà un retard marqué (Miquel).
Après cette période, les microbes commencent à se multiplier
suivant une progression géométrique. C'est la période de multi-
plication logarithmique. On admet que la division des microbes à
évolution rapide se produit en vingt à quarante minutes. Ensuite,
elle se ralentit. D'après Millier, le bacille typhique se divise en
trente minutes vers la huitième heure, et en soixante-dix minutes
vers la vingt-quatrième. Il va sans dire que toute circonstance
nuisible, autre que l'accumulation des produits d'élimination
à la surface ou dans la profondeur des milieux de culture, ralentit
la multiplication. Vient ensuite la période stationnaire pendant
laquelle nombre de cellules meurent, puis une période de décrois-
sance progressive, plus ou moins longue, dont le terme est la stéri-
lisation totale de la culture.
Les bactéries qui poussent vite meurent aussi dans un temps
très court. A 37°, les cultures de vibrions cholériques, sur gélose,
demeurent longtemps repiquables avec succès. Pourtant, à partir
de la douzième à la vingtième heure, le nombre des microbes dimi-
nue sans interruption. Le troisième jour, il ne reste que 7 p. 100
de germes vivants ; le quatrième jour, 0,8 p. 100 (Gottschlich et
152 riIYSIOLOGIEDES MICROBES
À. — Champignons.
13. — Bactéries.
III. ASPOROGÉNIE.
Pasteur a obtenu des séries de générations de bactéridies aspo-
rogènes par cultures précoces, répétées, ou en l'absence d'oxy-
gène. Chamberland et Roux ont réussi à faire perdre définitive-
158 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
ment à ce même microbe, la propriété de former des spores. En
cultivant la bactéridie charbonneuse dans des bouillons addi-
tionnés de 1 p. 2 000 de bichromate de potasse, ces savants ont
constaté qu'après huit jours les cultures-filles étaient aspoïulées
et qu'elles se reproduisaient uniquement sous la forme mycé-
lienne lorsqu'on les reportait dans les milieux normaux. Les résul-
tats sont identiques lorsqu'on emploie le bouillon phéniqué à
6 ou 10 p. 1 000, ou la gélatine acide (Roux, Behring), ou les ense-
mencements successifs à 42° (Phisalix), ou enfin en combinant
ces divers moyens. Dans les organismes vivants, la bactéridie
charbonneuse ne sporule jamais.
Dans les vieilles cultures en gélatine (Lehman), sur la
pomme de terre glycérinée (Abt), la bactéridie devient parfois
spontanément asporogène. Il n'est pas impossible que cette trans-
formation se produise dans la nature et que certains bacilles
pseudo-charbonneux avirulents et asporogènes ne soient que des
bactéridies dégradées.
CHAPITRE XVI
MODIFICATIONS MORPHOLOGIQUES
DES MICROBES
B. — Dessiccation.
C. — Agitation.
Une légère agitation des milieux fayorise la croissance des
microbes, soit en assurant un contact plus intime de l'air poul-
ies aérobies, soit en dispersant les produits de désintégration
concentrés autour d'eux. Au contraire, une agitation rapide et
prolongée ralentit la multiplication des bactéries- au sein des
liquides nutritifs ; des chocs violents finissent même par les tuer
(Meltzer).
D. — Pression.
E. — Température,
F. — Lumière.
La lumière diffuse agit peu sur les microorganismes. Aussi
examinerons-nous surtout les effets de l'insolation qui sont pro-
portionnels à l'intensité des rayons chimiques.
Quand on étudie l'influence de la- lumière sur la vitalité des
microbes, il faut tenir compte des modifications chimiques
qu'elle apporte aux milieux. Celles-ci se traduisent ordinaire-
ment par la production de composés antiseptiques (ozone,
1-PO2, CI-PO) et par une acidification plus ou moins marquée.
Le bouillon insolé pendant trois ou quatre heures s'oppose à la
germination des spores charbonneuses, mais non à la multipli-
cation des bactéridies mycéliennes (ensemencement de sang
infecté).
Les cultures sont, comme toujours, plus sensibles que les
humeurs. D'autre part, l'insolation à l'air agit plus énegiquement
que l'insolation dans le vide. Exposées au soleil après dessicca-
tion, les cultures charbonneuses périssent en cinq heures ou cinq
heures et demie à l'air et en six-heures et demie dans le vide. Le
sang charbonneux sec résiste huit heures à l'action combinée de
l'air et de la lumière; le sang charbonneux humide, plus longtemps
encore (Momont). Les spores charbonneuses sèches résistent
cent heures au soleil et à l'air ; les spores émulsionnées dans l'eau,
quarante-quatre heures à l'air et cent dix dans le vide.
Parmi les rayons du spectre, les rayons rouges et infra-rouges,
leur action calorifique mise à part, ont peu d'effet sur les mi-
crobes. Au contraire, les rayons bleus et ultra-violets, de courte
longueur d'onde, sont nettement germicides, soit directement,
soit indirectement, en provoquant la formation de substances anti-
septiques, d'eau oxygénée surtout, dans les milieux aqueux.
Cette action antiseptique des rayons ultra-violets a été appliquée
à la stérilisation des eaux (Courmont). La lumière bleue retarde
le bourgeonnement des levures et les rayons ultra-violets l'arrê-
168 PHYSIOLOGIEDES MICROBES
tent avant de tuer la cellule. Les rayons infra-rouges sont sans
action ; les rayons rouges accélèrent la germination (Buchter).
Exposées aux rayons ultra-violets, les bactéries lumineuses
cessent de se multiplier, mais conservent leurs propriétés photo-
gènes (Gerresten). Les spores du B. subtilis, B. mesentericus,
B. megatlierium seraient détruites aussi rapidement que les formes
végétatives par ces mêmes rayons, mais les spores charbonneuses
résisteraient plus longtemps que les bactéridics mycéliennes
(Lagerberg). .
G. — Electricité.
H. —- Rayons X.
Même lorsque leur action est prolongée pendant quarante-
huit heures, les rayons de Rôntgen ne tuent pas les bactéries non
résistantes, exposées à 20 centimètres de la source rayonnante.
I. — Radium.
Les effets du radium sur les levures et les moisissures se mani-
festent après une période latente. Leur intensité dépend de la
durée de l'irradiation et des propriétés individuelles des cellules
irradiées. Les cellules s'hypertrophient, se déforment ; leur
membrane s'épaissit, puis se résorbe et disparaît ; le cytoplasme
se vacuolise, devient plus fluide ou se charge de granulations.
La mort survient après une exposition prolongée. Au point de
vue du métabolisme, cette action du radium se traduit, en par-
ET MORTDES MICROBES
ALTKttATïONS 169
J. — Aération.
K. —- Antiseptiques.
L. — Changement de milieu.
Toutes les fois qu'on réensemence une culture dans un milieu
différent, nombre de germes succombent presque aussitôt. Ceux
qui résistent ne tardent pas à se multiplier et leur développement
est de plus en plus rapide et abondant, à mesure qu'augmente le
nombre de passages ininterrompus dans le milieu nouveau. Pour
obtenir cette sorte d'accoutumance des microbes, il est parfois
nécessaire de les réensemencer successivement dans des mélanges
contenant une proportion de plus en plus grande du milieu nou-
veau et une proportion de plus en plus faible du milieu initial.
Prenons un bacille typhique, par exemple, cultivé depuis long-
temps en bouillon, et transplantons-le dans l'humeur aqueuse :
la majorité, sinon la totalité des bactéries périra rapidement.
Par cultures successives dans les mélanges bouillon-humeur
aqueuse, nous habituerons les bacilles d'Eberth à végéter dans
l'humeur aqueuse. Inversement, le bouillon deviendra bacté-
ricide pour les germes typhiques ainsi adaptés. De même les
bacilles d'Eberth transplantés directement des liquides organiques
ou de la rate d'individus atteints de fièvre typhoïde se dévelop-
pent beaucoup mieux dans l'humeur aqueuse que les bacilles
entretenus en bouillon (Haffkine).
Souvent, à mesure qu'ils s'accoutument à un nouveau milieu
organique, les microbes subissent des variations morphologiques
et physiologiques très importantes. Un exemple nous en est
fourni par le bacille tuberculeux. Transplanté en série sur pomme
176 DES MICROBES
PHYSIOLOGIE
B. — Hétérolyse.
Divers microbes, comme le bacille du rouget du porc, commu-
niquent au bouillon dans lequel on les cultive, la propriété de
dissoudre rapidement des germes de la même espèce (Emmerich).
D'autres laissent diffuser dans les liquides nutritifs des substances
qui, non seulement digèrent le dépôt bactérien accumulé dans la
culture, mais encore des microbes appartenant à des espèces
différentes, avec lesquels on les met en contact. C'est ainsi que la
yyocyanase sécrétée par le bacille pyocyanique, ou libérée au
cours de son autolyse dans le bouillon, se montre capable de
solubiliser la bactéridie charbonneuse. Les filtrats de cultures de
B. subtilis dissolvent le pneumocoque, le bacille de la
morve, le B.- coli, le bacille typhique, la bactéridie char-
ALTÉRATIONSET MORTDES MICROBES 183
CHAPITRE XVIII
VIRULENCE
grand domaine antigène. Cela veut dire que, injectés aux animaux,
ils engendrent des anticorps dont l'activité dépasse dans la plus
large mesure le type microbien auquel ils appartiennent.
Enfin, il existe un rapport très net entre l'indifférence des bac-
téries aux substances antagonistes, les anticorps spécifiques,
et leur virulence. Ainsi des germes appartenant à des groupes
très variés semblent, d'ordinaire, d'autant moins agglutinables,
1
lysables par les "'antisérums correspondants et moins phagocy-
tables, qu'ils se montrent plus pathogènes.
A. — Variations quantitatives.
Ces variations se caractérisent par ladiminution ou l'augmenta-
tion de la dose minimum active des germes inoculés, l'allonge-
ment ou le raccourcissement du temps d'incubation ; ultérieure-
ment, par une gravité plus ou moins grande des troubles observés
et l'évolution plus ou moins rapide de la maladie provoquée.
1° Augmentation, —-L'augmentation de la virulence se produit
généralement à la suite de passages en série sur des animaux
réceptifs. C'est ainsi que Marmorek a obtenu des races de strep-
tocoques hypervirulents, tuant le lapin à la dose de 0,000 001.
au lieu de 1 centimètre cube primitivement. Mlle Tsiklinsky a
également réussi à remonter la virulence du premier vaccin
charbonneux en l'inoculant successivement à des animaux- de
plus en plus résistants : jeunes souris, jeunes cobayes; cobayes
adultes, lapins adultes.
Le mécanisme de cette transformation est encore mal connu.
On peut simplement supposer que les germes s'équilibrent jn-o-
gressivement et s'adaptent de plus en plus étroitement à l'orga-
nisme infecté (Bordèt), ou qu'une véritable sélection des indi-
vidus les plus robustes, mieux pourvus d'antigènes communs à
ceux de l'hôte et plus indifférents aux anticorps, se produit au
sein des humeurs et des tissus (M. Nicolle).-
Mais il ne faudrait pas conclures d'après ces êxerirples, que la
méthode des passages in vivo est applicable à tous les germes pa*
thogènes et permet d'exalter leur activité ou de leur restituer
une virulence éteinte ou affaiblie. Malgré des centaines d'inoeu>
lations poursuivies pendant plus de trente années, avec des
microbes variés et sur des espèces animales diversess M, Nicôllé et
Microbiologiegénérale, 2° «dit. 13
1W ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
ses collaborateurs ont rarement observé un accroissement net
et durable de l'activité pathogène des bactéries. Dans les cas
positifs, l'augmentation obtenue était médiocre, la dose mini-
mum mortelle s'abaissait à l'égard d'une espèce donnée, mais les
mêmes germes se montraient incapables de tuer les animaux
moins sensibles d'une autre espèce animale. Par contre, spontané-
ment, des pneumocoques conservés à basse température, sans
passages in vivo, et repiqués rarement, ont présenté des augmenta-
tions de virulence inattendues. Plusieurs échantillons, inefficaces
ou presque, sont même devenus très actifs après un temps va-
riable. Un pneumocoque A, virulent à l'origine, s'est d'abord con-
sidérablement affaibli à la glacière ; après un an, il est remonté à
sa puissance originelle; il s'y est maintenu pendant quelques mois ,
puis son activité a diminué et, pendant treize ans, il est resté
inoffensif.
2° Diminution. — Cette diminution de la virulence se réalise
d'elle-même dans les cultures entretenues au laboratoire, trop
rapidement au gré des bactériologistes. Nombre de germes
perdent rapidement leur activité pathogène lorsqu'ils sont trans-
plantés en série sur les milieux artificiels (streptocoques, sta-
phylocoques et pasteurella, bacille de la peste, bactéridie char-
bonneuse); d'autres, au contraire, la conservent indéfiniment
presque sans altération. Certains échantillons d'une même espèce
microbienne ne fléchissent pas, alors que d'autres s'affaiblissent
plus ou moins vite : telle souche de streptocoque reste hyper-
virulente pendant plusieurs mois (M. Nicolle et Césari), telle
autre s'atténue après quelques passages in vitro, telles souches
de bacilles tuberculeux humains ou bovins se montrent de moins
en moins actives, telles autres, au contraire, entretenues dans
les mêmes conditions, conservent le même pouvoir pathogène.
Le bacille tuberculeux aviaire s'atténue beaucoup plus vite que
le bacille tuberculeux des mammifères, bien que sa végétabilité
se conserve plus longtemps.
Artificiellement, on produit une chute de la virulence quand on
soumet les microbes à diverses influences physiques ou chimiques
défavorables. Avant d'énumérer celles-ci, nous ferons remarquer
que cette dégradation de l'activité pathogène présente deux
modalités : tantôt elle est transitoire, individuelle, c'est l'affai-
blissement; tantôt elle est définitive^et fixe, c'est l'atténuation.
Quand on affaiblit un microbe, les cellules-filles reprennent l'acti-
vité originelle dès que les conditions du développement rede-
VIRULENCE 195
viennent normales, ou à la. suite d'un passage in vivo. Quand on
atténue les mêmes germes, ils conservent héréditairement l'acti-
vité diminuée. Nous devons à Pasteur cette découverte fondamen-
tale de l'atténuation et de l'affaiblissement provoqués des mi-
crobes, qui lui a permis de préparer les premiers vaccins bacté-
riens.
Les altérations de la virulence sont comparables à celles des
autres propriétés microbiennes, zymogènes, chromogènes, photo-
gènes ; elles reconnaissent des causes analogues que nous allons
passer en revue.
C. — Variations qualitatives.
Soit un microbe x pathogène pour deux espèces animales
À et B ; nous pouvons augmenter son activité à l'égard de A en
l'inoculant en série aux animaux de cette espèce. Que devient
alors sa virulence vis-à-vis de B?Le plus souvent, elle reste inva-
198 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
TOXINES ET TOXINOGENÈSE
l£. — TOXINOGNÈS.EML
Les causes qui influent sur la production in vitro des toxines
se rapportent aux microbes, aux milieux de culture et aux cir-
constances extérieures.
Dans la même espèce microbienne, on peut rencontrer des
échantillons atoxigèméS&t des échantillons plus ou moins actifs.
Ce fait est particulièrement hiarqué chez le bacille diphtérique
dont certaines souches sont hypertoxigènes, tel le bacille isolé
par Park et Williams et adopté par la plupart des instituts d e séro-
thérapie, alors que d'autres n'élaborent aucun poison. D'autre
TOXINESET TOXINOGENÈSE 207
A. — Neurotoxines pures.
A. — Hémotoxines.
Encore appelés hémolysines, ces poisons microbiens exercent
leur action sur les globules rouges qu'ils dissolvent en libérant
l'hémoglobine avec une intensité variable. Ils ont été découverts
in vivo par Bordet (1897), qui constata que les lapins infectes
de streptocoques très virulents meurent en présentant une hémo-
lyse totale, et, in vitro, par Ehrlich (1898) dans les cultures en
bouillon de bacilles tétaniques. Depuis, elles ont été observées
dans un grand nombre de cultures microbiennes : streptocoques
(Besredka), un.vibrion paracholéiïque (Kraus et Clairmont) ;
staphylocoques (Neisser et Weichsberg), bacille pyocyanique
(Bulloch et Ilunter), B. coli (Kayser), B. perfringens (Ford et
214 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROUES
B. — Leucotoxines.
VIII. — Agressines.
A. — Contagion directe.
Il existe tous les intermédiaires entre les contagions dites
subtiles comme la grippe, la rougeole, la scarlatine, la fièvre
aphteuse et les inoculations brutales, comme la morsure d'un
chien enragé.
E. — Auto-infections.
Le B. coli et, d'une manière générale, les microbes pathogènes
qui pullulent normalement dans l'intestin, sont capables de
provoquer des entérites, des affections rénales, des suppurations
éloignées, des septicémies. Le pneumocoque, le streptocoque,
le bacille de Pfeiffer, le méningocoque, hôtes des premières voies
respiratoires et digestives, engendrent parfois des otites, des bron-
cho-pneumonies, des pneumonies, des septicémies, la méningite
cérébro-spinale, seuls ou à la faveur d'une association avec
d'autres germes (scarlatine, grippe) ; les staphylocoques de la
peau sont la cause des folliculit.es, des furoncles, des anthrax,
de suppurations diverses.
MODESET CONDITIONS
DE L INFECTIONMICROBIENNE 219
K. — Contagion intra-utérine.
Les microbes pathogènes se fixent parfois dans l'oeuf et infec-
tent l'embryon (syphilis). D'autre part, nombre de germes sont
susceptibles de franchir la barrière placentaire, surtout à la fa-
veur de lésions de cet organe, et de contaminer ainsi le foetus :
piroplasmes, spirochètes de la fièvre récurrente, bactéridie char-
bonneuse,, bacille tuberculeux, virus de la rage, de la rougeole,
de la elavelée. Piroplasma bigeminum de la fièvre du Texas des
bovidés pénètre dans l'oeuf de son hôte intermédiaire, une tique,
et infecte la larve. C'est, également par ce mode que se trans-
mettent de génération en génération, aux. vers à soie, les para-
sites de la pébrine ; aux argas, les spirochètes des oiseaux ;
aux Ornithodorus, le spirochète de la tick-fever africaine.
B. — Muqueuses.
V. — Conditions de l'infection.
A. — Infections associées.
B. — Infections secondaires.
La plupart des auto-infections sont des infections secondaires
et beaucoup d'infections secondaires sont des auto-infections.
Ces nouvelles maladies, ajoutées à la première, en assombrissent
presque toujours le pronostic. Les exemples sont nombreux :
suppurations et gangrènes dans la convalescence des maladies
infectieuses ; pneumonies dans l'érysipèle ; infections secondaires,
suppuratives et gangreneuses des lymphangites ulcéreuse et
épizootique du cheval. Il est souvent assez difficile de les dis-
tinguer des infections dues à des microbes de sortie que nous
allons examiner.
A. — Inflammation.
V
230 ACTIONPATHOGÈNEDES MICKOBES
vaisseaux se forment dans le tissu eonneetif enflammé, et l'hyper-
plasie des fibroblastes aboutit à la production de fibrilles connee-
tives nouvelles. Celles-ci élaborent ensuite une gangue intersti-
tielle lâche, d'où émane un néo-tissu conjonctivo-vasculaire
exhubérant (bourgeons charnus).
Selon Letulle, les lésions dégénératives, inflammatoires ré-
sultent : 1° de la mort des éléments cellulaires dont le noyau est
plus ou moins complètement détruit (pyenose), ou fragmente
(caryorhexie),. pendant que le protoplasme s'altère dans sa struc-
ture et ses affinités tinctoriales (nécrose aiguë, granuleuse,
fibrinoïde, vitreuse ou hyaline) ; 2° de la dégénérescence grais-
seuse, séreuse ou muqueuse du protoplasme qui,, moins profon-
dément lésé que précédemment, subit une transformation grais-
seuse plus ou moins étendue, ou s'imprègne de liquides albumi-
neux ou muqueux; 3° de l'atrophie des cellules, qui se rétractent
(atrophie simple) et s'infiltrent de pigments (atrophie granulo-
-pigmentaire, atrophie pigmentaire).
b) Processus inflammatoires. — Les processus inflammatoires
qui affectent les divers tissus et organes de l'économie sont aigus,
subaigus ou chroniques.
1° Processus aigus. — Nodules toxi-infeciieux. — Souvent
diffuse, l'hyperdiapédèse peut être circonscrite par îlots (infec-
tions nodulaires) arrondis ou fusiformes, au sein desquels les élé-
ments parenchymateux sont plus ou moins envahis par l'afflux
leucocytaire.
Inflammation exsudative. — Elle intéresse les muqueuscs{ les
téguments, les séreuses, les alvéoles pulmonaires et se caractérise
par une abondante exsudation séreuse, une hyperdiapéd èse intense
et le dépôt de fibrine. L'infiltration fibrineuse peut se limiter
aux couches épithéliales des tissus (couenne inflammatoire),,
ou atteindre superficiellement le derme (pseudo-membranes)
et même sa profondeur (processus ulcéro-membraneux).
Thromboses et embolies. — Obstructions vasculaires résultant
de l'extension des processus inflammatoires et de la pénétration
des germes, de leurs poisons et de détritus fibrino-leucocytaires
dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques.
2° Processus subaigus. — Leur aspect est très varié, par suite
de la coexistence des altérations parenchymateuses et intersti-
tielles hypernutritives (hypertrophie, hyperplasie, prolifération
des néo-vaisseaux capillaires, îlots nodulaires toxi-infectieux,
placards de sclérose cicatriciels).
SIGNESET EVOLUTIONDES INFECTIONS 237
3° Processus chroniques. — Ils aboutissent à la sclérose, c'est-
à-dire à la transformation des tissus normaux en tissu fibroïde ou
fibreux cicatriciel. Tantôt la sclérose succède au bourgeonnement
inflammatoire, tantôt elle apparaît d'emblée et se manifeste
surtout par l'accumulation des produits d'élaboration intersti-
tiels (fibrilles connectives, fibres lamineuses, fibres élastiques).
Ces processus inflammatoires 'chroniques présentent 'des
phases régressives d'involution dégénérative et se compliquent
'
de poussées inflammatoires : dystropliies et réactions hypertro-
phiques, dont certaines donnent naissance à des pseudo-néo-
plasmes.
4° Lésions spécifiques. Granulome. — Les plus importantes sont
représentées par des lésions nodulaires et, dans leur forme la plus
élémentaire, par le follicule infectieux. Celui-ci contient, au centre,
une cellule géante à" noyaux multiples, entourée d'une couche de
cellules épithélioïdes qui est elle-même bordée par un amas de
lymphocytes ou de mononucléaires. Enchâssés, dans les tissus par
une série de tractus conjonctivo-vasculaires ou scléréjvx, les folli-
cules se multiplient de proche en proche et se fusionnent en un
nodule tuberculiforme dépourvu de vaisseaux. Ce type de réac-
tion cellulaire, dont résulte le granulome, se manifeste lorsqu'un
corps étranger ïrrésorbable (brins de coton ou de fil, poudre de
lycopo.de, parasites divers) ou des microbes peu toxiques, mais
très tenaces, pénètrent clans les. tissus (champignons, levures, et
surtout les bacilles tuberculeux et morveux). L'action locale des
poisons microbiens émis lentement ou en très petite quantité,
se traduit par la sclérose, ou par la dégénérescence progressive du
centre du tubercule, qui se transforme en un bloc caséeux. Dans
la syphilis, la gomme miliaire correspond en tous points au nodule
tuberculeux. La nécrose caséeuse des éléments cellulaires et des
tissus englobés dans le nodule syphilitique donne naissance à la
gomme, susceptible d'une guérison vraie, cicatricielle.
B. — Suppuration.
Troublés dans leur nutrition par suite de leur accumulation
énorme dans les foyers inflammatoires, lésés par les sécrétions
microbiennes toxiques (leueoeidines), les leucocytes subissent la
dégénérescence granulé-graisseuse et constituent les cellules du
pus. Leurs- enzymes protéolytiques,. libérées en abondance, et
les prot-éases microbiennes, attaquent les cellules environnantes
238 ACTIONPATHOGÈNEDES MÎCBOBES
C. — Nécrose. Gangrène.
La nécrose est caractérisée par la mort des éléments et des
tissus coagulés ou lysés. La grangène, c'est la nécrose compliquée
de putréfaction, c'est la pourriture in vivo.
Selon les organes, la gangrène peut être diffuse ou localisée ;
elle s'étend de proche en proche aux tissus sains, ou à distance
par la voie lymphatique, en s'accompagnant de symptômes géné-
raux dus à la résorption des constituants cellulaires et humoraux
désintégrés et des poisons microbiens. Son arrêt est marqué
par un sillon â?élimination, où naissent les bourgeons charnus
réparateurs. Lorsqu'elle est produite par des microbes anaérobies,
on observe une abondante formation de gaz dans les foyers :
H, CO2, NH 3, N (gangrène gazeuse).
A. — Injections aiguës.
D'une manière générale, les infections aiguës présentent quatre
•phases :
1° Incubation. — Phase silencieuse, pendant laquelle les germes
inoculés subissent d'abord l'action inhibante des cellules et des
humeurs de l'hôte. Les moins résistants d'entre eux, c'est-à-dire
les moins virulents, sont détruits, mais les plus actifs ne tardent pas
à se multiplier sur place ou à pénétrer dans la circulation et à
sécréter leurs toxines. Cette période d'incubation est plus ou
moins longue selon la nature des germes, leur nombre, leur viru-
SIGNESET EVOLUTIONDES INFECTIONS- 23&
B. — Infections chroniques.
Les infections peuvent être chroniques d'emblée, comme la
tuberculose, la lèpre, la morve, la botryomycose, diverses my-
coses.
Souvent elles font suite â une infection aiguë, dont les symp-
tômes généraux s'atténuent ou s'effacent, alors que les germes
persistent, dans les foyers avec leur virulence originelle. Leur
évolution est extrêmement variée. Parfois, sous diverses in-
fluences, refroidissement, traumatismes, infections intercurrentes,
surinfections, injections parentérales de substances médicamen-
teuses, de protéines, de microbes, qui déterminent des réactions
focales plus ou moins, intenses, on assiste à un véritable réveil
des lésions torpides et à l'évolution de poussées aiguës. A la suite
de ces poussées, les lésions locales s'étendent, se généralisent, pen-
dant que les troubles généraux s'aggravent (tuberculose, morve,
lymphangites mycosiques). Dans d'autres cas, au contraire,
cette substitution d'un processus aigu à un. processus chronique
entraîne la guérison complète, clinique et bactériologique de
l'infection. D'où l'idée d'une thérapeutique substitutive. repré-
sentée par la vaccinothérapie spécifique ou paraspécifique, l'anti-
génothérapie et la protéinothérapie.
C. — Mort.
PHAGOCYTOSE
IL — Mécanisme de la phagocytose.
A. — Contact adhésif.
Ce contact (accolemcnt, attachement) fugace et, pour ce motif,
méconnu in vivo, peut être facilement mis en évidence in vitro,
comme l'a établi le premier Sawtchenko, lorsqu'on retarde
ou empêche l'engloberaient. Inoculons, par exemple, à deux
cobayes, dans la cavité péritonéale, du bouillon stérile addi-
tionné d'aleurone. Un abondant exsudât leucocytaire se forme
immédiatement. Après dix-huit heures, introduisons dans
l'abdomen d'un de ces animaux, des hématies de mouton sensi-
bilisées, c'est-à-dire soumises à l'action d'un sérum antiglobules
de mouton chauffé à 56°, puis débarrassées de ce sérum par
centrifugatiwn et émulsionnées dans l'eau physiologique. Passé
quelques minutes, l'exsudat péritonéal prélevé montre de nom-
breux globules rouges au sein des phagocytes, mais très peu à
leur surface. Après le même temps, saignons complètement le
second cobaye et refroidissons-le pendant soixante minutes dans
la neige. Puis, incisons la paroi abdominale de cet animal et
introduisons, dans sa cavité péritonéale, des hématies ovines sensi-
bilisées comme précédemment, et mélangeons-les intimement à
l'exsudat. Bientôt le pourtour des leucocytes, mono et poly-
nucléaires, que le froid immobilise, apparaît recouvert de glo-
bules rouges dont le nombre augmente continuellement.
Selon Sawtchenko, cet attachement, déjà noté par Ledingham,
se produit également avec des leucocytes lavés, mais il est
moins marqué et n'intéresse que les mononucléaires. On le
constate encore avec des leucocytes tués par le chauffage à 50°
pendant une heure. Un élève de Sawtchenko, Barikine, a même
réalisé l'accolement des hématies mêlées à du sérum spécifique
chauffé sur des leucocytes également chauffés, adhérents à des
plaques de verre et immobilisés ; Levaditi et Mutermilch ont
décrit l'attachement aux globules blancs vivants ou morts, des
trypanosomes mêlés au sérum spécifique.
Ce phénomène d'accollement dépend àla fois de l'état physique
des leucocytes dont la surface visqueuse adhère aux solides, et de
l'état physique des particules avec lesquelles elles entrent en
contact, de leur tension superficielle en particulier. Sawtchenko
considère que sa cause initiale, comme celle de l'agglutination,
réside dans une attraction qui nécessite la présence d'éleetro-
lytes. Cette attraction interviendrait seule toutes les fois qu'il
n'existe aucun mouvement dirigé, comme dans le cas des parti-
PHAGOCYTOSE 245
I
cules de charbon, et toutes les fois qu'il s'agit de phagocytes fixes
(exemple des injections intravasculaires de poudres et de bacté-
ries virulentes ou non, mais sensibilisées, qu'englobent les endo-
théliums hépatiques et spléniques).
Quoi qu'il en soit, l'attachement des leucocytes aux particules
est indépendant de la vitalité de ces derniers. C'est un phénomène
purement physico-chimique dont le déterminisme, si obscur qu'il
ajjparaisse encore dans les cas précités, surfit à exclure toute
considération finaliste, relative à la défense leucocytaire des orga-
nismes contre les infections microbiennes.
B. — Englobement.
Passons au second acte de la phagocytose : l'incorporation.
Les amibes ingèrent la nourriture solide de deux manières diffé-
rentes (Rhumbler). Tantôt, on observe Venglobement proprement
dit: autour de la particule, le protoplasme s'élève circulaire-
ment '; puis il la dépasse et l'emprisonne ; tantôt c'est la péné-
tration simple: la pellicule s'enfonce progressivement dans la
substance amibienne et gagne l'intérieur de la cellule. Dans les
deux cas, la tension superficielle diminue au niveau du corps
étranger.
Voici maintenant comment se comportent les phagocytes
des métazoaires. Les uns sont dénués de mobilité, même partielle,
cependant ils s'incorporent les particules et les microbes par
le second des mécanismes précédents ; tels certains éléments
libres et les cellules phagocytaires fixes.Les autres, leucocytes-
types, sont susceptibles d'effectuer l'englobement proprement
dit, comme les amibes. In vivo, les hématies, les trypanosornes,
sont facilement captés par englobement ; les bactéries pénètrent
passivement dans les globules blancs. In vitro, à la température
du corps, les leucocytes s'étalent sur les grains d'amidon et de
charbon, puis les enrobent (Comma.ndon) ; de même pour les
hématies sensibilisées. A température peu-élevée, les hématies
s'enfoncent simplement dans les phagocytes ; enfin, à basse tem-
pérature et chez les leucocytes morts, le phénomène devient im-
possible,
Il semble que, pour des particules de même volume et de même
nature, le mode d'incorporation dépende essentiellement de
la viscosité du protoplasma leucocytaire. Lorsque celle-ci est
faible, le protoplasme s'élève facilement sur le corps étranger ;
24G ACTIONPATHOGENEDES MICllOBES
C. — Digestion.
IMMUNITÉ
A. — Immunité active.
La variole, la coqueluche, la scarlatine, les oreillons, la fièvre
jaune, par exemple, chez l'homme, la clavelée des moutons, les
varioles caprine et porcine, la maladie des jeunes chiens, ne réci-
divent presque jamais. Ce fait de constatation très ancienne a
conduit successivement à l'inoculation préventive de germes
virulents en des régions relativement peu sensibles (variolisation,
clavelisation), jouis à l'inoculation préventive de virus spontané-
ment atténués (vaccination jennérierme) et enfin à l'inoculation
préventive de virus artificiellement atténués (vaccination pasto-
rienne), affaiblis ou'morts.
La résistance conférée par une infection microbienne ou par la
vaccination dure un temps plus ou moins long, parfois toute la
vie du sujet. Elle ne s'exerce qu'à l'égard des germes correspon-
dants ; par conséquent elle est spécifique. Comme l'immunité
naturelle, elle est sujette à varier sous l'influence de divers fac-
IMMUNITÉ 255
tcurs inhérents aux microbes d'épreuve (virulence) ou à l'orga-
nisme lui-même (conditions physiologiques et pathologiques) ;
elle peut être absolue, ou seulement relative et limitée à des germes
d'activité moyenne ou inoculés à des closes modérées. Notons
aussi qu'elle apparaît souvent au cours des infections chroniques
(tuberculose, syphilis, morve, certaines piroplasmoses, mycoses)
à l'égard des réinfections exogènes, bien que les malades restent
sensibles aux microbes qu'ils hébergent et aux réinfections endo-
gènes. Pjlle persiste alors après la guérison (mycoses), ou s'éteint
lorsque l'élimination des microbes est entièrement accomplie
(syphilis, tuberculose, piroplasmoses).
B. — Immilnité passive.
Le sérulri des sujets- imihiuls Oit hypérimmu'msés possède la
propriété d'immuniser Contre les microbes correspondants, ou.
leurs tô'xihes, d'autres sujets appartenant à la même espèce Oui
264 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
C. — Immunité héréditaire.
Il ne faut pas confondre la vaccination simultanée de la mère
et du foetus avec l'hérédité vraie. Dans le premier cas, le foetus
ayant été infecté en même temps que la,mère pendant la gesta-
tion, possède une résistance acquise propre. Dans le second, il
la tient uniquement de la mère, réfractaire avant la conception.
L'immunité héréditaire, uniquement d'origine maternelle est
fréquemment observée à l'égard de la variole, chez les enfants nés
d'une mère antérieurement infectée ou vaccinée, à l'égard de la
IMMUNITÉ 265
ANTIGÈNES ET ANTICORPS
I. — Antigènes.
Toute cellule et toute humeur, les microbes et même les fer-
ments solubles renferment, en proportions variables, certains
constituants protéiques de nature colloïdale qui provoquent,
chez les animaux auxquels ils sont injectés, la. formation de
substances antagonistes ou anticorps spécifiques. D'où le nom
d'antigènes qui leur a été donné par Detre Deutsch.
En règle générale, chaque espèce cellulaire ou microbienne
possède plusieurs espèces d'antigènes, dont l'une domine et
engendre un anticorps également dominant. Le bacille typhique,
par exemple, contient un antigène dominant et d'autres qui lui
sont communs avec les bacilles paratyphiques A et B où ils do-
minent respectivement (M. Nicolle, Césari, E. Debains) ; le
bacille dysentérique de Shiga contient en abondance l'antigène
dominant du bacille dysentérique de Flexner, au point que le
sérum anti-Shiga se montre encore plus actif sur le bacille de
Flexner que le sérum anti-Flexner lui-même. Ainsi microbes,
cellules et humeurs constituent une véritable mosaïque d'anti-
gènes, selon l'expression pittoresque de Mlle Raphaël. Chacun de
ces antigènes est spécifique, mais l'ensemble l'est également,
par coexistence constante de certains d'entre eux, dont l'un
domine habituellement (M. Nicolle, E. Césari, Debains et
Mlle Raphaël).
Pick distingue deux sortes de spécificités antigêniques dans
toute molécule protéique. Une, facilement altérable par les
agents physiques (chaleur, froid, coagulation partielle, etc.) ;
l'autre, uniquement modifiable par les agents chimiques. Celle-ci
paraît avoir des relations étroites avec les radicaux aromatiques
de la protéine antigène, car elle est affectée lorsqu'on introduit,
ANTIGENESET ANTICORPS 26Ô
dans la molécule protéique, des substances qui se combinent avec
son anneau benzénique (iode, acide nitrique).
Les altérations d'origine physique affectent les propriétés
antigènes accessoires des protéines et laissent intactes les proprié-
tés antigènes spécifiques dominantes, ("est ainsi qu'une protéine
chauffée peut engendrer des précipitines réagissant avec elle,
mais non avec des protéines similaires d'autres espèces animales;
tandis que les anticorps engendrés par une protéine non chauffée
ne réagissent pas avec le même antigène chauffé. Au contraire,
les altérations d'origine chimique sont si profondes, que les pro-
téines d'une espèce animale, ainsi modifiées, deviennent suscep-
tibles de produire des anticorps spécifiques chez les individus de
la même espèce. Elles se comportent alors comme toute pro-
téine étrangère à l'égard des animaux dont elles dérivent.
Ces antigènes dénaturés perdent leur étroite spécificité origi-
nelle, tout en conservant leur spécificité de groupe. Par exemple,
une nitro-protéine obtenue en traitant une protéine sérique de
lapin par l'acide nitrique, donnera naissance, chez le lapin, à des
anticorps susceptibles de réagir avec la même nitro-protéine et
aussi avec des nitro-pr.otelu.es dérivées d'espèces étrangères, ou
même de plantes, mais uniquement avec des nitro-prot.ein.es. Ce
serait non seulement le nombre et les proportions relatives
des acides aminés constituants de la molécule protéique qui
déterminent sa spécificité antigénique, mais encore, et beaucoup
plus, les modes de liaison extrêmement variables de ces acides
amphotères (Pick, Wells).
Quoi qu'il en soit, seules les substances organiques d'origine
animale ou végétale se comportent in vivo comme des antigènes.
Les protéines possèdent cette propriété au plus haut degré, mais
leurs produits de dégradation trypsique, à partir des polypep-
tides au moins, se montrent inactifs. Par contre, des substances
relativement moins complexes, comme certains lipoïdes (phospho-
lipoïdes du Toeniaechinoeoccus, K. Meyer ; phospholipoïdes du
bacille tuberculeux, K. Meyer, Boquet et Nègre) et des gluco-
sides (poison d'Amariita phalloïdes, Ford, Abel, Rockwood) pro-
duisent des anticorps chez les animaux auxquels ils sont injectés.
II. — Anticorps.
A. — Agglulinines.
13. — Préci'pitinc.i.
Elles se rapprochent par leurs propriétés et leur mode d'ac-
tion des agglutinines, et il suffit de remplacer, dans ce qui pré-
cède, les mots cellules et microbes par niicclles albmninoïdes,
pour rej>roduire toute l'histoire de la précipitation des humeurs et
des extraits cellulaires ou microbiens.
Les précipitines apparaissent dès le huitième jour dans le
sérum des animaux, sous l'influence des antigènes protéiques
injectés. Elles atteignent leur maximum du douzième au quinzième
jour après l'inoculation, puis diminuent lentement. Comme les
agglutinines, elfes sont spécifiques, résistent au chauffage à 55°
et manifestent leurs propriétés même en l'absence d'alexine ; leur
destruction se produit vers 70°. Dans le jwéeipité qu'elles forment
au contact de l'antigène homologue et d'électrolytes, on retrouve
une grande partie des constituants du sérum précipitant ; par
exemple, le précipité qui résulte de l'action du sérum antivenimeux
sur une solution, dans l'eau physiologique, de venin correspon-
dant, pèse 35 fois plus que le venin employé (Calmettc et Massol).
Le temps de contact, la concentration de l'antigène et de l'an-
ticorps, l'ordre dans lequel on effectue leur mélange jouent un
rôle important dans la réaction. En présence d'un excès d'antigène
ou d'anticorps, le précipité peut se dissoudre.
Au cours de certaines affections, comme la syphilis, le sérum
des malades acquiert des propriétés spécifiques qui se traduisp>,J:
ANTIGÈNESET ANTICORPS 273
par une précipitation ou une floculation nettes au contact d'ex-
traits d'organes simples ou additionnés de cholestérine (Michaelis,
Porgès, Sachs et Georgi, Bordet et Ruelens).
C. — Antitoxines.
C'est à Behring et Kitasato (1890) que nous devons la décou-
verte des propriétés neutralisantes du sérum des animaux vacci-
nés contre les toxines diphtérique et tétanique, si heureusement
appliquées au traitement de la diphtérie et du tétanos par Roux
et Yersin, Roux et Vaillard. Après eux, Ehrlich (1891) prépara
des sérums antitoxiques capables de neutraliser des poisons végé-
taux (abrine, rieine, robine) et Calmette, Phisalix et Bertrand
obtinrent des sérums doués de hautes propriétés antitoxiques
vis-à-vis des venins. Puis ce furent, successivement, les anti-
toxines cholériques (Ransom, Mctchnikoff, Roux et Salimbeni,
Kraus) et dysentérique (Shiga, Kruse, Todd, Kraus et Doerr,
Vaillard et Dopter), les antitoxines du vibrion septique (Le-
clainche et Morel, Grassberger et Schattenfroh), l'antitoxine
botulinique (Kempner), les antitoxines des microbes anaérobies
de la gangrène gazeuse (Weinberg et Séguin), et les antitoxines
des poisons adhérents au corps microbiens (antiendotoxines de
Besredka).
In vitro, les antitoxines sériques neutralisent directement, et
uniquement, les poisons correspondants. Elles sont donc spéci-
fiques. Il suffit, par exemple, d'additionner la rieine d'une petite
quantité de sérum d'animal préparé contre cette toxine végétale
pour inhiber ses propriétés hémolytiques, ou de mélanger en pro-
portions convenables les toxines tétanique et diphtérique avec
les sérums homologues pour les rendre inoffensives (Behring et
Kitasato).
Cette neutralisation in vitro des toxines par les antitoxines
ne s'effectue pas immédiatement, mais après un temps mort
dpnt la durée varie avec l'affinité et la quantité des produits en
présence. Elle peut être totale vis-à-vis d'un animal d'épreuve
donné, alors qu'elle se montre incomplète vis-à-vis d'un animal
plus sensible : par exemple un mélange toxine-antitoxine téta-
niques inoffensif pour la souris, tue le cobaye (Buchner) ; un
mélange neutre toxine-antitoxine tétaniques, bien supporté par
les cobayes sains, tue les cobayes débilités par l'infection cholérique
(Roux et Vaillard) ; tel complexe neutre pour le cobaye se montre
Microbiologiegénérale, 2° cdil. 18
274 ACTIONPATHOGENEDES MICROBES
F. — Antiferments.
Les sérums normaux inhibent plus ou moins l'action de la
trypsine (Hammarsten), des ferments protéolytiques des actinies,
des amibes (Mesnil, Mouton) et des bactéries (von Dungern,
MalfVtaïiû) et l'action coagulante de la présure. Au cours de
diverses affections, principalement dans les maladies qui- s'ac-
compagnent de destructions cellulaires importantes (cachexie,
earcinomej sarcome, tuberculose) et aussi dans le diabète, le
goitre exophtalmique, ce pouvoir antilryptiqUe du sérum aug"
mente notablement. Le sérum des animaux soumis à des injec-
tions répétées de ferments se montre beaucoup plus efficace.
On a ainsi obtenu une aritiémulsine (Bayliss, Hildebrandt), Une
àntitrypsine (Fermi et Pernoni, Achalme), dont les propriétés
antagonistes sont dues, en réalité, à une ailtikinti.se (Délezenne,
Bàyliss, Starling); Par contre, tous les essais de préparation
d'antipèpsine et à' antipapaïne n'ont donné que des résultats
douteux ou nuls (Cantacuzène, Jonesco»Mihaiestij Pozerski).
B. — Adsorption.
On entend par adsorption, la fixation d'une substance gazeuse
ou dissoute sur une substance solide. Cette définition élimine
ipso facto, le simple mélange (dissolution) et la genèse de corps
nouveaux (réaction chimique).
L'adsorption constitue un effet de surface, elle est d'autant
plus intense que celle-ci est plus étendue. D'une façon générale,
on peut dire qu'il existe des corps très adsorbants (noir animal,
fibres textiles) et des corps très adsorbables (matières colorantes) ;
mais toute adsorption est limitée par un équilibre entre les con-
centrations de la substance adsorbable dans le liquide et dans
l'adsorbant. Cet équilibre dépend de la nature des deux éléments
en jeu, d'où la spécificité du phénomène. Voici ce que montrent
les expériences. Quand on ajoute à une quantité fixe d'adsor-
bant, des quantités successives de substance adsorbable, les pre-
mières portions sont retenues plus énergiquement que les sui-
vantes. D'autre part, quand on ajoute à des solutions de plus
en plus faibles de la substance adsorbable, une quantité fixe de
, l'adsorbant, ce sont les solutions les plus diluées qui s'appau-
vrissent proportionnellement le plus. Une fois fixée, la substance
adsorbée s'élimine 23ar les lavages, d'autant plus difficilement
que l'adsorption a été plus intense. Enfin des recherches paral-
lèles prouvent que la concentration dans l'adsorbant varie moins
vite que la concentration dans le liquide, et d'autant plus lente-
ment que l'adsorption se montre plus énergique.
Deux influences, physique et physico-chimique, régissent donc
le phénomène de l'adsorption : l'étendue de la surface de l'ad-
sorbant et les relations entre la nature de l'adsorbant et celle de
la substance adsorbable. Précisément, les colloïdes divisés en
micelles offrent une grande, surface, et ils sont insolubles dans le
liquide intermicellaire ; d'où le rôle important que les phéno-
mènes d'adsorption jouent dans leur histoire. Lorsqu'on introduit
un corps soluble dans un hydrosol, il se partage, en effet, entre
les micelles et le liquide intermicellaire suivant les règles qui
président à l'adsorption. Dans chaque colloïde, bien que la micelle
282 ACTIONPATHOGÈNEDÈS MICROBES
ne représente pas un simple composé d'adsorption, la répartition
de la partie active entre les micelles et le liquide intermicellaire
s'opère de même.
HYPERSENSIBILITÉ. ANAPHYLAXlE
I. ïlYPKltSENSIlSILITÉACTIVE.
A. — Caractères généraux.
V. MÉCANISMEDES RÉACTIONS
ANAPHYLACTIQUES.
Comme l'immunité, les réactions anaphylactiques ont été
attribuées à la présence de substances spécifiques élaborées par
l'organisme sous l'influence de l'antigène injecté.
1° Théories humorales. — Pour Ch. Richet, toute injection
d'antigène sensibilisant provoque la formation d'une substance
nouvelle, la toxogénine, non toxique directement, mais suscep-
tible de le devenir en se transformant en a/potoxine, poison du
système nerveux, par combinaison avec l'antigène au moment de
l'injection d'épreuve.
VI. — Allergie.
Un organisme soumis à l'action d'un antigène s microbes vi-
vants, microbes morts, extraits microbiens, protéines diverses,
réagit d'une manière autre qu'un sujet neuf lorsqu'on le soumet
à une nouvelle injection de la même substance.
En ce qui concerne les microbes vivants, tantôt les sujets
déjà infectés deviennent insensibles à la réinoculation virulente,
tantôt, au contraire, beaucoup plus sensibles que les sujets neufs.
Tel individu vacciné contre la variole se montre complètement
réfractaire à une seconde inoculation de lymphe vaccinale ;
tel autre présente, après, une incubation de très courte durée.
HYPERSENSIBILITÉ.
ANAPHYLAXIË SOI
une pustule de réinfection bénigne, atypique, avortée, qui dis-
paraît rapidement.
Des phénomènes de même ordre ont été observés, en dehors
de toute réaction locale aux protéines microbiennes, chez les
singes soumis à des inoculations successives de lépromes (Ch. Ni-
colle) et chez les chevaux inoculés à vjlusieurs reprises avec des
cultures de cryjDtocoques de Rivolta, pendant toute la période
qui précède l'apparition de l'immunité (A. Boquet et L. Nègre) :
les lésions consécutives aux réinoculations virulentes appa-
raissent après une période d'incubation de plus, en plus courte
et leur évolution est accélérée par rapport à celle de la lésion
première.
Von Pifquet a donné le nom d'allergie à l'état particulier
des organismes dont la réaction aux antigènes est ainsi chan-
gée. Sous certaines influences, comme la rougeole à l'égard du
virus de la vaccine, cette allergie s'évanouit temporairement
(Netter).
Nombre d'auteurs américains, Coca en particulier, considèrent
comme allergiques tous les phénomènes d'hypersensibilité qu'on
ne peut attribuer à une réaction antigène-anticorps. Les réac-
tions allergiques Seraient donc 'différentes des réactions anaphy-
lactiques et on désigne sous le nom d'allergènes tous les agents
qui les provoquent. Parmi ces derniers, quelques-uns ont néan-
moins des propriétés antigènes, en ce sens qu'ils déterminent
la formation d'anticorps chez les animaux auxquels ils sont injec-
tés ; la plupart en Sont complètement dépourvus. Les uns sont
naturellement toxiques à haute dose ; d'autres comme le sérum
de cheval, les protéines alimentaires, le pollen sont inoffènsifs.
De même que les symptômes anaphylactiques, les symptômes
allergiques sont locaux (oedème, congestion des muqueuses, érup-
tions cutanées) et généraux (frissons, fièvre, dyspnée, vomisse-
ments, chute de la pression sanguine et, parfois, mort). Ils se
produisent dès là première injection de l'allergène, niais ils appa-
raissent avec une intensité beaucoup plus grande et après une
période d'incubation raccourcie lors dès réinjections ultérieures.
On les observe à dés degrés divers dans les différentes formes de
l'allergie : hypersensibilité aux substances médicamenteuses du
idiosyncrasie (halogènes, alcaloïdes, iodoforme, antipyrme, etc.),
maladie sérique, fièvre des foins.
Assez facile à obtenir dans l'hypersensibilité aux médica-
ments et dans la fièvre des foins, la désensibilisation échoUe
5302 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
dans la prévention de la maladie du sérum que, contrairement
à Coca, M. Nicolle et de nombreux auteurs, attribuent à l'ingé-
rence d'un anticorps normal.
I. — Immunisation active.
Si la pratique empirique des inoculations virulentes en vue de
protéger les animaux contre l'infection naturelle correspondante
(clavelisation des moutons, inoculation de virus péripneumo-
nique aux bovidés, variolisation de l'homme) est fort ancienne,
c'est à Jenner que nous devons la première méthode rationnelle
d'immunisation active au moyen d'un virus atténué, le cow-pox,
dont l'inoculation à l'homme le met à l'abri des atteintes de la
variole pendant plusieurs années.
Fondée sur l'observation, la méthode dé Jenner ouvrit à Pas-
teur la voie de ses incomparables découvertes.
Puisqu'on rencontre dans la nature des virus spontanément
atténués et susceptibles de protéger l'homme contre la variole, la
méthode expérimentale doit permettre de modifier la virulence
des microbes, et de les affaiblir assez pour que, inoculés aux
espèces sensibles, ils leur communiquent une maladie bénigne,
suffisante toutefois pour engendrer l'état réfractaire.
Tel est le problème que s'est posé Pasteur. On sait comment,
avec la collaboration de Chamberland et de Roux, il l'a résolu.
La vaccination contre le choléra des poules, le 'charbon et
le rouget d'une part, la vaccination antirabique de l'autre,
PRÉVENTIVE.IMMUNISATION
THÉRAPEUTIQUE 305
constituent autant de modèles classiques de recherche expérimen-
tale que seule la sérothérapie a pu égaler.
B. — Vaccination antituberculeuse.
Les bovidés sont naturellement peu sensibles aux bacilles
tuberculeux humains. Inoculés à des veaux par la voie veineuse,
ces microbes ne déterminent que des troubles trophiques fugaces
et de fines lésions noduleuses pulmonaires qui régressent lente-
ment. Ces faits, observés par Behring, l'incitèrent à tenter la
vaccination des bovidés en leur inoculant, à deux reprises, dans
la veine, des bacilles atténués du type humain. Mais ce bovo-
vaccin se montrait parfois virulent pour le cobaye et, en élimi-
nant avec leurs déjections et le lait des germes redev'enus actifs,
les animaux vaccinés restaient dangereux pour l'homme.De tels
inconvénients s'ajoutant à l'irrégularité de l'immunisation,
firent échouer la méthode de Behring.
Au lieu de chercher à vacciner les bovidés au moyen de ba-
cilles naturellement avirulents ou peu pathogènes pour ces ani-
maux, Calmette et Guérin se sont appliqués à résoudre le pro-
olème suivant : modifier les propriétés physiologiques d'un bacille
de Koch normal en le cultivant dans des conditions spéciales,
faire disparaître son pouvoir tuberculigène, tout en conservant
ses propriétés immunisantes, et fixer héréditairement l'atténua-
tion ainsi obtenue.
Les bacilles-vaccins de Calmette et Guérin ont pour origine
une souche virulente bovine. Leur atténuation est survenue
progressivement, à la suite de passages effectués en série sur la
pomme de terre cuite dans de la bile'glycérinée à 5 p. 100. Après
quatre ans de culture sur ce milieu, les bacilles tuberculisaient
encore le cheval, mais non le boeuf. Après "treize ans, ils sont
devenus inolïensifs pour toutes les espèces animales et, ni le
passage dans l'organisme du boeuf ou du cobaye, ni la culture
sur des milieux non additionnés de bile ne leur restituent leur
308 v ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
virulence initiale. Inoculés a la dose de 20 milligrammes par la .
voië„yëineusé où de 50 milligrammes par la voie sous-cutanéë,
ils confèrent aux bovidés, pendant une année environ, une résis-
tance telle, que ces animaux restent absolument indemnes après
Une épreuve virulente mbrtellë en quelques semaines pour les
témoins.
Afin d'obtenir Une immunité plus durable, Vallée a préconisé
l'injection sbus-cutânée de bacilles naturellement avirUlents
pour le boeuf et rendus irrésbrbâblës par émulsion dans de l'huile
de vaseline additionnée de grès porphyrisé.
H. — Séro-vaccination.
IL — Immunisation passive.
L'immunisation passive date de la découverte des sérums anti-
toxiques et antimicrobiens. Rappelons que la résistance conférée
THÉRAPEUTIQUE
PRÉVENTIVE,IMMUNISATION 313
A, — Sérums antitopsiques.
Pour la préparation des antitoxines, on se sert généralement du
cheval qui fournit en abondance Un sérum limpide et naturelle-
ment peu toxique. A la voie veineuse ou péritonéale, on préfère
la voie sous-cutanée, infiniment moins dangereuse au point de
vue des réactions d'hypersensibilité et des accidents emboliques.
CejDendant, il convient d'introduire dans la circulation sanguine
certains poisons très escharifiants qui provoquent de graves lésions
des parties molles. On injecte avec précaution, à des intervalles
variables suivant la nature des produits et la sensibilité des ani-
maux, des quantités croissantes de toxine pure ou, d'abord, de
toxine affaiblie par le chauffage ou la liqueur de Gram (toxine
diphtérique, toxine tétanique), puis de toxine pure, et, mieux
encore, les anatoxines de Ramon. On peut injecter aussi, au
début de l'immunisation, des mélanges de toxine et d'anti-
toxine, ou administrer de l'antitoxine la veille des premières séances
d'immunisation.
Les produits toxiques employés pour la préparation des ani-
maux sont : des venins (sérum antivenimeux de Calmette), des
filtrats microbiens (sérum antidiphtérique de Roux et Martin,
sérum antitétanique, sérum antibotulinique, sérum afitigangré-
neux de Weinberg et Séguin, etc.), ou des extraits microbiens.
La durée du traitement varie entre quelques semailles et plusieurs
mois. Finalement, on recueille le sang' des chevaux hyperimmu-
nisés par une double saignée, â trois ou quatre jours d'intervalle,
huit à douze jours après la dernière injection. Après titrage, le
séruiii obtenu est tyndallisé ou additionné d'une petite quantité
d'antiseptique (acide phénique, chloroforme, tricrésol, chinosol,
formol), puis réparti en flacons stérilisés de 10 à 20 centimètres
cubes. Sous cette forme, et maintenu à l'abri de la chaleur et de
: la lumière, il conserve ses propriétés pendant plusieurs années.
On injecte préventivement les sérums antitoxiques à l'homme et
aux animaux, à la dose de 10 à 20 centimètres cubes, dans le tissu
conjonetif sous-cutané.
814 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
B. — Sérums antimicrobiens.
On les prépare en injectant des germes vivants ou morts aux
animaux naturellement immuns ou préalablement immunisés :
cheval (sérums divers), boeuf (sérum antipestique), mouton
(s*rum anticlaveleux), porc (sérum antipestique). En général,
la voie veineuse donne les résultats les plus satisfaisants. Les
doses, le rythme des injections et la durée du traitement varient
selon.la nature des produits inoculés : une seule inoculation mas-
sive de sang virulent, sous-cutanée ou intrapéritonéale, pour les
sérums contre les pestes bovine et porcine ; trois ou quatre injec-
tions intraveineuses, à deux jours d'intervalle, de microbes tués
par l'alcool-éther pour les sérums antipneumococcique, anti-
méningococcique, antigonococcique (M. Nicolle, Truche, De-
bains) ; injections sous-cutanées de lymphe et de pulpe viru-
lente, à doses croissantes, répétées tous les dix à douze jours pen-
dant trois mois (sérum anticlaveleux de Borrel) ; injections sous-
eutanées, puis intraveineuses de microbes tués et de microbes
vivants ou d'extraits (sérum antiméningococcique de Kolle et
Wassermann, de Dopter); injections sous-cutanées, répétées de
microbes tués (sérum antipesteux de Dujardin-Beaumetz) ;
injections sous-cutanées ou intraveineuses de microbes hyper-
virulents (sérum antistreptoeoccique de Marmorek, Denys et
van de Welde, Besredka) ; injections intraveineuses de bacilles
vivants (sérum contre le rouget du porc de Leclainche) ; injections
sous-cutanées de microbes atténués (vaccins), puis injections
sous-cutanées ou intraveineuses de doses croissantes de microbes
virulents (sérums anticharbonneux de Marchoux, de Sclavo, de
Frasey) ; injections sous-cutanées de matière cérébrale et de
moelles virulentes (sérum antirabique de Marie) ; injections intra-
veineuses de microbes tués par l'alcool éther, puis de microbes
vivants très virulents (sérum antigourmeux de Brocq-Rousseu.
Forgeot et Urbain).
CHAPITRE XXVII
THÉRAPEUTIQUE CURATIVE
DES MALADIES INFECTIEUSES
B. — Chimiothérapie.
E. — Médication untiphhgistique.
Elle est dirigée contre l'inflammation aiguë type et, partant,
contre ses agents. On se propose de diminuer l'intensité des phc-
noiïièneSj afin que la destruction des germes soit assurée, sans
crainte des dangers qui suivent les « phlogoses » excessives. On
évite ainsi les complications locales et l'envahissement microbien
de l'organisme. Les moyens sont nombreux, mais d'une efficacité
très relative : saignée locale et générale, irrigations froides, mer-
curiaux, astringents.
F. — Médication révulsive.
Elle prétend agir sur les organes profonds par une irritation
superficielle (sinapisme, vésicatoire, pointes de feu). Les recherches
de Head et de Mackenzie montrent bien qu'il existe des relations
entre tel organe profond et telle zone superficielle. Mais le mode
d'action des révulsifs sur les organes envahis par des germes patho
gènes n'en reste pas moins très difficilement explicable.
Thérapeutique «esteATivs:©es KlaJtADiESî<fcfd?:EiC!TiETJSEs
SSî
G. — Médication perturbatrice.
Elle détermine parfois des crises saîutaïres, au sens hïppocra-
tique du mot, là où toute autre médication échoue. On ia réalise
actuellement par l'injection intraveineuse de colloïdes minéraux
ou organiques (eol'loïdothérapie, protéinothérapie).
II. NeOTEAMSATION
DES TOXINES.
À. — Sérothérapie antitoxique,
1res sémms antitoxiques constitueiat la .base du teaiteoaeiat
des maladies aiguës, dues .aux bactéries csseiaiieliemeat toxigè=-
nés : diphtérie, dysenterie à bacilles Âe Siùga, rgamgrèae.gazeuse
tétanos...
Il résulte des recherches de Cruveilhier sur l'intoxication
diphtérique expérimentale, que les injections d'antitoxine se
amontneiit d'autaat ipkis efficaces qu'cclles «ont plus précoces ; une
dose faible de sérum, injectée six 'heures .après l'inoculation d'une
dose mortelie -de (toxine, guérit encore les cobayes, alsss -que
ihuit ternes .après irinocuiation d'une mêane dose de toxine, tous
•leslapaiimauxmeua'ent, quelle que soit fa, quantité .desérum adnîfc
nisferée..Dans la pratique de la sérothérapie antidiphtérique^ ià
est garascait .d3iagiecter-d'emblée âiux malades urne 4k>setmassiv*
de sérum (-2.0à. -40 centimètres cubes paur les ^enfants de mià,
trois ans, 40 à 6.0 centànaètres cubes pour les ©nfetuts plus 4gés
et ies .adultes) .et de «épéter ces injections, au moins .dans les -cas
_gray.es.La voie yieineuse.produ.it te înaxiaMU'm«d'effetsutiles, maais
pour compenser û'iéilinïinationrapide .d>usérum introduit pa-r cette
voie, on -utilisera en même temps la voie sous->euitanée<oula voie
musculaire (L. Martin et Cruveilhier).
Parfois, ces injections thérapeutiques sont suivies, de 4a hui-
tième à la douzième heure, d'une période d'excitation et d'un
léger mouvement fébrile, puis de la quinzième à la dix-huitième
heure, la fièvre tombe brusquement. En- même temps, l'état
général s'améliore et les symptômes locaux s'amendent. Dès le
lendemain de l'injection, les ganglions diminuent de volume ;
vers le troisième jour, les fausses membranes disparaissent ; la
muqueuse reprend peu à peu son aspect normal, et la guérison
clinique survient. Cependant l'élimination et la destruction
bacillaires s'effectuent très lentement ; souvent même, les ger-
MlCROBIOLOGIE GÉNÉRALE,2° édït. 21
322 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
mes persistent plusieurs semaines ou plusieurs mois après la guéri-
son (porteurs de germes).
L'action curative du sérum antitétanique est beaucoup plus
aléatoire. Elle est presque nulle chez l'homme quand le tétanos
est déclaré.
Traitée par les méthodes usuelles, la dysenterie à bacilles de
Shiga peut guérir en dix à trente jours. Le sérum antidysenté-
rique ramène à six, ou même à trois jours, suivant la gravité, la
durée de l'affection. Souvent, le rétablissement est complet et
définitif en huit à dix jours (Vaillard et Dopter).
Rappelons enfin que les sérums antivenimeux ont un pouvoir
curatif très marqué, et que leur mode d'emploi est conditionné à
la fois par la sensibilité des animaux réceptifs, leur poids et le
moment de l'intervention thérapeutique (A. Calmette).
B. — Aiiatoxinoihêrapie.
On doit à Dujardin-Beaumetz et à À. Malherbe, les premiers
essais d'anatoxinothérapie appliqués au traitement de Fozène,
affection due, vraisemblablement, à un germe voisin du bacille
diphtérique, le bacille de Belfanti. Les ozéneux reçoivent, en
injection sous-cutanée, 2 centimètres cubes d'anatoxine diphté-
rique de Ramon, diluée par moitié avec de l'eau physiologique.
Ces inoculations pratiquées deux fois par semaine ne donnent
lieu à aucune réaction générale ou locale ; elles sont complète-
ment inoffensives. On cesse le traitement à la dixième piqûre.
Un mois après, si la maladie persiste, on reprend une nouvelle
série d'une dizaine d'injections, à la même dose, en laissant,
entre chacune d'elles, un intervalle d'une semaine.
Le traitement de la diphtérie déclarée, au moyen de l'ana-
toxine correspondante, a été tenté, avec d'heureux résultats,
par Zoeller.
CHAPITRE XXVIII
A. •— Champignons,
Ce sont :
a) des Basidiomycètes, champignons divers provoquant le
charbon des céréales : Ustilago violacea (charbon des caryo-
phyllées) ; Tilletia tritici (carie du blé) ; Puccinia graminis
(rouille de l'épine vinette) ; Melampsorella caryophyllàcearuni
(rouille des caryophyllées, chaudrons et balais de sorcière
324 ACTIONPATHOGÈNEDES MICROBES
du sapin pectine) ; Armillaria mellea (pourridié de divers
arbres) ;
b) Des Ascomycètes : Exoascus déformons (cloque du pêcher) ;
Eoeoascus cerasi (balais de sorcière du cerisier) ; Dasyscypha
Willkommii (chancre du mélèze) ; diverses Sclerotinia de la pour-
riture grise de la vigne, de la nécrose progressive ; des Erysiphés
(blancs des céréales) ; Uncinula necator (blanc de la vigne) et les
champignons encore mal connus des fumagines ;
e) Des Qomyeètes : Phytophtora infestons (inildew de la pomme
de terre) ; Plasmopara viticola (mildew de la vigne) ; les Albugo
de la rouille blanche des crucifères et des composées ;
d) Des Myxomycètes : Plasmodiophora brassieoe de la hernie
du -cJaou,
B. — Protozoaires.
C. — Bactéries.
A. — Aspect qualitatif.
Tantôt un microbe ne se montre pathogène que pour une es-
pèce, un genre, une famille de végétaux ; tantôt, et moins sou-
vent, il attaque lés plantes les plus diverses. Certains rerjrésen--
tants des Urédinés, par exemple, se développent alternative-
ment sur deux espèces différentes, accomplissant ainsi le cycle
que d'autres parcourent sur le même hôte. La différenciation des
germes peut rester purement fonctionnelle,, au moins en appa-
rence, une espèce cryptogamique donnée formant alors des racés
physiologiques exclusivement adaptées à tel ou tel végétal. Ainsi,
chacune des races de Puccinia graminis produit sur sa graminée
d'élection des téleutospores qui infectent régulièrement l'épine-
vinette ; mais les oecidiospores, nées sur cet arbuste, n'infectent
que la « graminée origine ».
326 ACTIONPATHOGÈNEDES MICMiOBES
B. — Aspect quantitatif.
A. — Champignons.
Par la diffusion de leurs enzymes, les parasites cryptogamiques
solubilisent les matières nutritives contenues dans les cellules
végétatives, puis les absorbent ; ils peuvent également intoxiquer
et irriter les tissus par leurs vjoisons et les détruire par leurs
enzymes cytolytiques.
L'intoxication se manifeste par des lésions locales : dégénéres-
cences aboutissant ordinairement à la nécrose, ou nécrose d'em-
blée avec eschare sèche ou humide, souvent suivie de destruction
plus ou moins étendue ; et des troubles généraux traduits par
des anomalies de croissance, la stérilité, l'affaiblissement général.
L'irritation consiste en Phypertrojohie et surtout l'hyperplasie
des tissus qui sont finalement détruits par l'agent pathogène,
ou frappés de mort par insuffisance d'irrigation. Il faut égale-
ment attribuer à un effet excitant d'origine toxique, la croissance
prématurée des bourgeons dormants (balais de sorcière) et le
développement d'organes reproducteurs rudimentaires (charbon
du maïs et des caryophyllées).
MALADIESINFECTIEUSESDES PLANTES 327
B. — Bactéries.
C'est également par les poisons et les diastases qu'elles éla-
borent que les bactéries attaquent et désintègrent les tissus des
végétaux (pourritures). Localement, l'intoxication aboutit à
la nécrose sèche ou humide selon la teneur en eau des tissus et de
l'atmosphère. Les troubles généraux consistent en des anomalies
de croissance et l'affaiblissement des végétaux infectés. Soit direc-
tement par l'effet de leurs poisons, soit indirectement en modi-
fiant la pression osmotique, les bactéries provoquent encore l'hy-
pertrophie et, surtout, l'hyperplasie des tissus avec formation
exclusive (tumeurs de l'olivier), ou dominante (crown-gall) de
parenchymes indifférenciés.
A. — Champignons
B. — Bactéries.
Les germes peuvent pénétrer 1 par les stomates, les pores aqui-
fères situés ati niveau des dents des feuilles, les nectaires ou des
blessures de causes variées. Les parasites des plaies ne se déve-
loppent que s'ils sont portés directement dans les tissus ; les
autres croissent à leurs portes d'entrée électives lorsqu'ils y ren-
contrent un degré suffisant d'humidité. Il n'existe qu'un seul
exemple de maladie bactérienne héréditaire, c'est celui qui con-
cerne YArdisia crispa, une myrsinacée.
XI. — Traitement.
Le traitement des végétaux infectés se résume dans l'interven-
tion chirurgicale et la désinfection externe : ablation des parties
atteintes (feuilles, lambeaux d'écorce ou de tissus altérés), pul-
vérisations de solutions cupriques pour les charbons, le mildew,
le black-rot, soufrage pour le blanc de la vigne, etc..
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
Champignons.
I. — Caractères généraux 6
A. Structure 6
B. Polymorphisme 6
C. Modesde reproduction. 7
II. •— Principales espèces pathogènes 8
A. Fungi impcrfecli 8
B. Ascomycètes 0
C. Phycomycètes 10
CHAPITRE II
Protozoaires.
I. — Spirochètes , •• 11
II. — Rhizopodes 12
III. — Sporozoaires .. . 13
A. Télosporidies , • 13
1° Coccidies :...,,,....,... 13
2° Hémosporidies , 13
B. Néosporidies - •• • 14
1° Sarcosporidies 14
2° Haplosporidies 14
346 TABLEDES MATIERES
IV. — Flagellés . 15
V. — Infusoires 10
CHAPITRE III
Bactéries.
I. •—Morphologie générale 18
A. Caractèresgénéraux 18
B. Polymorphisme 19
C. Formes d'involuiion 20
II. — Structure 20
A. Membrane 20
B. Contenu 21
C. Capsules 23
D. Cils 25
III. •—Reproduction 26
A. Scissiparité ' 26
B. Sporulation 27
1° Formation des spores 27
2° Germination des spores 28
IV. — Classification 29
V. — Virus invisibles et incultivables 32
CHAPITRE IV
Composition chimique et réactions tinctoriales des microbes
I. — Composition chimique 34
A. Champignons 34
B. Protozoaires 35
C. Bactéries. 35
1° Membrane 36
2° Contenu cellulaire 36
a. Teneur en eau 36
b. Cendres 36
c. Azote total 36
d. Extraits alcoolique et éthéré 37
e. Protides 37
/. Glucides 37
g. Lipides et lipoïdes phosphores 37
II. — Réactions tinctoriales 39
A. Champignons 39-
B. Protozoaires 39
C. Bactéries 40
TABLEDES MATIÈRES 347
DEUXIÈME PARTIE
PHYSIOLOGIE DES MICROBES.
CHAPITRE V
Nutrition.
I. — Nutrition des champignons 45
A. Aliments minéraux 46
B. Aliments hydrocarbonés 47
C. Aliments azotés 47
II. — Nutrition des levures 48
A. Aliments minéraux '- 48
B. Aliments hydrocarbonés 49
C. Aliments azotés 49
III. — Nutrition des protozoaires 50
IV. — Nutrition des bactéries 51
A. Aliments minéraux 51
B. Aliments carbonés 52
C. Hydrogène et oxygène 52
D. Aliments azotés 52
CHAPITRE VI
Milieux de culture.
I. — Consistance 55
II. — Richesse 55
III. RÉACTION 55
CHAPITRE VII
AMBIANTES.
RÔLEDESCONDITIONS
I. — Agitation 61
II. — Pression 61
III. — Température 62
A. Champignons 62
B. Protozoaires 62
C. Bactéries 63
IV. — Lumière 64
V, — Électricité 65
348 TABLEDES MATIÈRES
VI. — Oxygène . Respiration 65
A. Champignons 66
B. Bactéries 66
CHAPITRE VIII
Fermentations .
I. — Fermentation alcoolique 71
A. Ferments alcooliques 72
B. Corps fermentescibles 73
C. Causes qui influent sur la fermentation 76
II. — Fermentation panaire 77
III. — Fermentation du saccharose 78
IV. — Fermentation lactique 78
A. Ferments lactiques 78
B. Produits de la fermentation 79
C. Conditionsde la fermentation 80
V. — Fermentation butylène-glycolique 81
VI. — Fermentation butyrique et butylique 82
VII. — Fermentation des corps pectiques 83
VIII. — Fermentation de la cellulose 84
IX. — Fermentation acétique 85
A. Ferments acétiques 85
B. Mécanismede la fermentation 86
C. Conditionsde la fermentation 87
1° Procédé de Pasteur 88
2° Procédé d'Orléans 88
3° Procédé allemand 88
X. — Fermentations gluconique et oxygluconique 88
XI. — Fermentation ammoniacale 88
CHAPITRE IX
NlTRIFICATION
ETDÉNITRIFICATION.
I. NlTRIFICATION 90
II. DÉNITRIFICATION 93
CHAPITRE X
Putréfaction.
I. — Putréfaction des tissus animaux , 95
II. — Putréfaction intestinale 98
TABLEDES MATIÈRES 349
III. — Putréfaction des matières végétales 99
IV. — Épuration des eaux biologiques • 100
CHAPITRE XI
Diastases et actions diastasiqûes.
— Caractères généraux des diastases
I. 102
II.— Élaboration des diastases 104
ÏII.— Extraction des diastases 105
IV. — Causes qui influent sur les actions diastasiqûes . . . 106
A. Température 106
B. Lumière 106
C. Agents chimiques 10"
D. Antiseptiques ' • 108
V. — Caractères des principales diastases 108
A. Diastases hydrolysantes dessucreset de leurs dé ivés 109
1° Sucraseou invertine 109
2° Maltase 110
3° Mélibiasc HO
4° Tréhalase HO
5° Lactasc . . .' HO
0° Amylaso et dextrinase 110
7° Inuiase 110
8° Cellulase HO
9° Émulsine Hl
10° Myrosine Hl
11° Tannase . Hl
B. Diastases hydrolysantes des protides. — Pepsine. — Tryp-
sine. — Caséase. — Fibrinase. — GHatase. — Protéases
diverses , Hl
C.Diastases hydrolysantesdes lipides 112
1° Lipase ' • •• H2
2° Monotautyrase H2
D. Diastases coagulantes : 112
Présure, chymosine oulab 112
E. Diastases oxydantes. H*3
1° Laccase H3
2° Tyrosinase H3
3° Peroxydases H3
F. Diastasesdécomposantes • H3
1° Catalase H3
2° Zymase 113
350 TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE XII
Échanges nutritifs. Modifications des milieux.
I. — Assimilation 110
A. Assimilationde V'azoteorganique 116
B. Assimilationde V'azoteatmosphérique 118
1° Bactéries des nodosités 118
2° Microbesdu sol, fixateurs d'azote 120
3° Culture et développement des microbes fixateurs
d'azote 121
C. Assimilation du soufre 122
D. Assimilationdu fer 123
II. — Désassimilation 124
III. — Modifications des milieux 125
A. Changementsde résistance 125
B. Changementsde réaction 125
IV. — Phénomènes d'oxydation et de réduction 127
V. — Échanges gazeux 127
CHAPITRE XIII
Production de chaleur, de lumière et de matières colorantes.
I. — Production de chaleur 129
II. — Production de lumière ou photogenèse 129
A. Conditionsdela luminescence 131
B. Causes de la luminescence 132
III. — Production de matières colorantes ou chromo-
genèse 133
A. Caractères généraux des microbes chromogèneset des pig-
ments ; 133
1° Pigments bleus 135
2° Pigments rouges et violets. 136
3° Pigments jaunes et oranges 137
4° Pigments de couleurs variées 137
5° Pigments fluorescents 138
B. Conditionsqui influent sur la chromogenèse 139
1° Température 139
2° Lumière 139
3° Pression 140
4° Réaction des milieux 140
5° Composition des milieux 140
6° Aération 142
7° AïîliscpUqucs 143
TABLEDES MATIERES 351
8° Age des cultures 143
C. Production naturelle et expérimentale de races variées de
bactérieschromogènes 143
1° Races de b. cyanogène 144
2° Races du b. pyocyanique 144
3° B. Le Mohnieri 144
CHAPITRE XIV
Locomotion et manifestations sensitives.
I. — Motilité 145
A. Circonstancesqui influencentla motilité 146
B. Perle dela motilité 147
II. — Tropismes 147
CHAPITRE XV
Évolution. — Développement. — Sporogenèse.
I. — Évolution et développement 150
A. Champignons 150
B. Protozoaires 150
C. Bactéries 150
1° Évolution de l'individu 150
2° Évolution des colonies 152
II. — Sporogenèse et germination des spores 154
A. Champignons 155
B. Bactéries • 156
III. ASPOROGÉNIE 157
CHAPITRE XVI
Modifications morphologiques des microbes.
— Principales causes 159
1° Température 159
2° Lumière •• 159
3° Radium 159
4° Consistanceet composition des milieux 160
5° Alcalinité et acidité des milieux 160
6° Vieillissement 160
7° Substances chimiques 160
8° Passages par l'organisme animal 161
Formes massuées 161
352 TABLEDES MATIÈRES
CHAPITRE XVII
Altérations et mort des microbes.
I. — Principales causes nuisibles . . . . , .- 163
A. Plasmolyse 163
B. Dessiccation 164
C. Agitation 165
D. Pression 165
E. Température 165
1° Chaleur sèche 165
2° Chaleur humide 166
3° Basses températures 166
F. Lumière 167
G. Electricité 168
H. Bayons X 168
I. Radium 168
J. Aération 169
K. Antiseptiques .. 169
1° Nature de l'antiseptique, concentration, temps d'action 169
2° Véhicule. Corps favorisants et empêchants 172
3° Température ambiante 173
4° Nature des germes. Milieux 173
5° Accoutumance aux antiseptiques 174
L. Changementsdemilieu 175
M. Actions réciproques des germes associés 176
II. — Mort naturelle des microbes 177
III. — Lyse des microbes 178
A. Autolyse 178
1° Caractères des éléments autolysés. . . : 179
2° Conditions et mécanisme de Pautolyse 181
B. Ilétérolyse 182
C. Lyse microbienne transmissible 188
TROISIÈME PARTIE
ACTIONS PATHOGÈNES DES MICROBES. IMMUNOLOGIE
CHAPITRE XVIII
Virulence.
ï. — Aspect qualitatif de la virulence 188
II. •— Aspect quantitatif de la virulence 190
III. — Relations entre la virulence des microbes et la
réceptivité de leurs hôtes 190
TABLEDES MATIÈRES 353
IV. — Modifications expérimentales de la virulence 191
A. Variations quantitatives 193
. 1° Augmentation 193
2° Diminution 194
B. Principales causesdes variations quantitatives de la viru-
lence 195
1° Chaleur 195
2° Culture à une température dysgénésique 195
3° Chaleur et aération (méthode d'atténuation pasto-
rienne ) 196
4° Dessiccation (méthode pastorienne d'affaiblissement). 196
5° Lumière, pression, oxygène comprimé 197
6° Réaction et composition des milieux de culture 197
7° Antiseptiques 197
C. Variations qualitatives 197
V. — Conservation de la virulence 199
CHAPITRE XIX
Toxines et toxinogenèse.
I. — Nature et propriétés physico-chimiques des
toxines 203
A. Toxinessolubles(Exotoxines) 204
B. Toxinessolides(Endotoxines) 205
II. — Toxigenèse 206
III. — Effets des toxines 208
IV. — Modes d'action des toxines . 209
A. Toxines à eschare humide 209
B. Toxinesà escharesèche 210
G. Neurotoxines 210
V. — Physiologie pathologique de l'intoxication 210
A. Neurotoxinespures 210
B. Toxinesà escharehumide 212
C. Toxinesà escharesèche 212
VI. — Propriétés toxigènes des microbes et virulence. . 212 •
VII. — Toxines partielles 213
A. Hémotoxines 213
B. Leucocidines 215
VIII. — Agressines 215
CHAPITRE XX
Modes et conditions générales de l'infection microbienne.
I. — Nature des agents infectieux 217
Microbiologiegénérale, 2eédit. 23
354 TABLEDES MATIERES
II. — Provenance des agents infectieux 218
A. Contagion directe 218
B. Auto-infection . 218
C. Contagionpm- ïair 219
D. Contagionpar leseaux 219
E. Contagionpar le sol 219
F. Contagionpar les objets 220
G. Contagionpar lesaliments 220
H. Contagionpar lesinsecteset les arachnides 220
I. Contagion directede l'hommepar lesanimaux 221
J. Contagionpar lesporteurs de germes 221
K. Contagion intra-utérine 222
-III. — Portes d'entrée des microbes 222
A. Peau et annexes 222
B. Muqueuses 223
IV. — Sort des microbes après leur pénétration dans
l'organisme 221.
V. — Conditions de l'infection 225
A. Conditionstenant au microbe 22(i
B. Condition tenant à ï'organisme 227
1° Conditions physiologiques (espèce, race, âge, état gra-
vide) 227
2° Conditions pathologiques 227
C. Conditionstenant au modedeVinoculation 228
VI. — Circonstances qui localisent l'infection. Électi-
vité organique, tissulaire ou cellulaire 229
VII. — Infections mixtes 230
A. Infections associées 230
B. Infections secondaires 231
C. Infections par lesmicrobesdesortie 231
VIII. — Infections inapparentes 232
IX. — Infections latentes 232
CHAPITRE XXI
Signes et évolution des infections.
I. — Signes généraux et locaux 234
A. Inflammation 235
a. Caractères généraux de l'inflammation 235
b. Processusinflammatoires 236
1° Processus aigus. Nodules toxi-infectieux. Inflamma-
tion exsudative. Thromboses et embolies 236
2° Processus subaigus 236
3° Processus chroniques 237
TABLEDES MATIÈRES 355
4° Lésions spécifiques; Granulome.. 237
B. Suppuration 237
C. Nécrose. Gangrène 238
ÎI. — Évolution des infections 238
A. Infections aiguës 238
lo Incubation 238
2° Invasion 239
3° Période d'état 239
40 Guérison 239
B. Infections chroniques 240
C. Mort 240
CHAPITRE XXII
Phagocytose.
I. — Caractères généraux des phagocytes 241
II. — Mécanisme de la phagocytose 242
A. Contactadhésif : 244
B. Englobement 245
C. Digestion 246
III. — Phagocytose et infection 248
CHAPITRE XXIII
Immunité.
I. — Immunité' naturelle contre les microbes 550
A. Causesde variations de l'immunité naturelle 251
1° Débilitation antérieure 251
2° Jeûne 251
3° Saignées 251
4° Surmenage 251
5° Refroidissement 251
6° Réchauffement 251
7° Diabète 251
8° Intoxications 251
9° Traumatismes 251
10° Injections parentérales de substances étrangères.... 251
11° Action des substances chimiques, des toxines solubles
. et des corps microbiens 25i
B. Mécanismede l'immunité antimicrobiennenaturelle 252
H- — Immunité naturelle contre les toxines 253
III. — Immunité acquise 254
A. Immunité active 254
Mécanismede l'immunité active 255
356 TABLEDES MATIÈRES
1° Théorie cellulaire 250
2° Théories humorales 260
a. Bactériolyse et cytolysc 20'i
b. Alexine 2613
B. Immunité passive 2(i3
C. Immunité héréditaire 264
D. Immunité conféréepar la lactation 265
IV. — Immunité locale 205
V. — Immunité chez les Invertébrés 20G
CHAPITRE XXIV
Antigènes et anticorps.
I. — Antigènes •. 208
II. — Anticorps 209
A. Agglutinines 270
B. Précipiiincs 272
C. Antitoxines 273
D. Sensibilisatrices. Actions lyliques 275
K. Anticorps naturels ou normaux 277
E. Antijermenls 278
III. — Mécanisme des réactions antigène-anticorps 278
A. Caractèresgénéraux descolloïdes 27!)
B. Adsorption 281
C. Stabilité descolloïdes.Coagulation : 282
D. Modes d'action des anticorps 284.
1°.Théorie d'Ehrlich 284.
2° Théorie d'Arrhénius-Madsen 284.
3° Théorie de Bordet 285
4° Théorie de Metchnikoff 286
5° Théorie de M. Nicollc 28G
E. Relations entreles différentsanticorps 288
F. Genèsedes anticorps 290
CHAPITRE XXV
Hypersensibilité . Anapiiylaxie .
I. — Hypersensibilité active 292
A. Caractèresgénéraux 292
B. SympiCmesdu chocanaphylactique 294
II. — Hypersensibilité passive 295
III. — Hypersensibilité locale 295
[ IV. — Désensibilisation ou anti-anapiiylaxie 296
TABLEDES MATIÈRES 857
V. MÉCANISME DESRÉACTIONS ANAPHYLACTIQUES 297
1° Théories humorales 297
2° Théorie physique 299
3° Théorie cellulaire 299
4° Théorie de M. Nicollc et Césari 300
VI. — Allergie 300
VII. — Sensibilité a la tuberculine, a la malléine, a la
LUÉTINE,ALAMÉLITINE ETAUXPRODUITS ANALOGUES 302
VIII. — Hypersensibilité aux toxines 303
• CHAPITRE XXVI
Thérapeutique préventive des maladies infectieuses. —
Immunisation.
I. — Immunisation active 304
A. Vaccinspastoriens et vaccinationspastoriennes 305
1° Vaccination contre le choléra des poules 305
2° Vaccination anticharbonneuse 305
3° Vaccination antirabique ' 300
B. Vaccinationantituberculeuse 307
('. Vaccination au moyen de microbes modifiéspar le chauf-
fage '. ." 308
I). Vaccination au moyen de microbes tués par le chauffage
ou par des substancesantiseptiques 308
E. Vaccinationau moyen destoxines etdesextraitsmicrobiens. 30!)
F. Vaccinationau moyen desanatoxines 310
G. Vaccinationau moyendesvirus sensibilisés 310
H. Séro-vaccinalion 311
I. Immunisation au moyen desvirus normaux 311
J. Immunisation au moyendes agressines 312
K. Voiesd'introduction desvaccins 312
II. — Immunisation passive 312
A. Sérums antitoxiques 313.
B. Sérums antimicrobiens 314
CHAPITRE XXVII
Thérapeutique curative des maladies infectieuses.
I. — Destruction des germes 315
A. Sérothérapie antimicrobienne • 315
B. Chimiothérapie 316
1° Chimiothérapie des mycoses 316
2° Chimiothérapie des protozooses 317
3° Chimiothérapie des affectionsbactériennes 318
C. Vaccinothérapieou, mieux, antigénothérapie 318
358 TABLEDES MATIÈRES
D. Médicationsubstitutiveou résolutive 320
E. Médication aniiphlogistique 320
F. Médicationrévulsive 320
G. Médicationperturbatrice 321
II. — Neutralisation des toxines 321
A. Sérothérapieantitoxique 321
B. Anatoxinothérapie 322
' CHAPITRE XXVIII
Apehçu sur les maladies infectieuses des plantes
I. — Nature des agents infectieux 323
A. Champignons 323
B. Protozoaires 324
C. Bactéries 324
II. — Modes de propagation des parasites 325
III. — Influence des conditions ambiantes 325
IV. — Virulence des parasitf.s 325
A. Aspectqualitatif 325
B. Aspectquantitatif 320
V. — Sensibilité des plantes 320
VI. — Moyens d'action des parasites 320
A. Champignons 320
B. Bactéries 327
VII. — Moyens de résistance des plantes 327
VIII. — Modes de pénétration des parasites 327
A. Champignons . . . 327
B. Bactéries 32S
IX. — Caractères généraux des maladies microbiennes
des plantes 328
— Évolution des accidents et pathogénie ./-x^^-J,
X. «.•~.'*-..320
i .'A" -f. e x
XI. — Traitement /-C-- >J5yH
XII. — Champignons et bactéries symbiotiques: ...'.}..!, 1 38ï,
Champignonssymbiotiques des orchidées (myeorhizesj\. . {. . . 332
GS2.'M.l-25. CORBEIL.
IMPll.CRÉT1Ï.
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CQiir N-Vli^N
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