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Stratégies en protéomique: outils, limites et développement

Article · January 2001

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Jérôme Garin Myriam Ferro


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Norbert Rolland
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1

Stratégies en protéomique : outils, limites et développement


Jérome GARIN1, Myriam FERRO1, Norbert ROLLAND2 & Jacques JOYARD2
(1) Laboratoire de Chimie des Protéines, Département de Biologie Moléculaire et Structurale,
CEA-Grenoble, 17 rue des Martyrs, 38054 Grenoble-cedex 9
Email : jgarin@cea.fr ; mferro@cea.fr
(2) Laboratoire de Physiologie Cellulaire Végétale, UMR 5019 (CNRS/CEA/Université Joseph
Fourier), Département de Biologie Moléculaire et Structurale
CEA-Grenoble, 17 rue des Martyrs, 38054 Grenoble-cedex 9
Email : nrolland@cea.fr ; jjoyard@cea.fr

Introduction
Le protéome se définit comme l’ensemble des lumière est un autre facteur de l'environnement
protéines codées par un génome. La protéomique ayant un impact majeur non seulement sur le
offre la possibilité nouvelle d'identifier et de métabolisme général mais aussi sur la croissance et
quantifier les protéines exprimées par une cellule à le développement de la plante. Dans toutes ces
un moment donné, dans un tissu donné et un conditions, l'expression du génome varie
environnement donné, à divers états de considérablement, conduisant à une grande
développement, dans des contextes physiologiques diversité des protéomes cellulaires et subcellulaires
et pathologiques variés (Dutt & Lee, 2000 ; en réponse à ces modifications de l'environnement.
Godovac-Zimmermann & Brown, 2001 ; Mann & L'analyse protéomique est un outil extraordinaire-
Pandey, 2001 ; Rossignol, 2001). Un organisme ment puissant qui peut être utilisé dans de très
possède donc une très grande diversité de nombreux domaines, tant au niveau d’études
protéomes alors qu'il ne renferme qu'un seul fondamentales qu’au niveau d’études appliquées
génome. C'est une différence fondamentale entre en particulier en biologie végétale et pour
protéome et génome qui doit conduire à une l'agriculture. Le but de cette approche holistique
approche réaliste de l'analyse protéomique. Chez consiste à avoir une vision plus globale et donc
les procaryotes, le protéome est une notion assez plus juste du fonctionnement de la cellule (pour
simple (un seul compartiment, un nombre restreint une revue, voir Godovac-Zimmermann & Brown,
de protéines, peu de modifications post- 2001). Cependant, une approche de type
traductionnelles). A l'opposé, un vertébré supérieur protéomique ne désigne aujourd’hui plus
renferme environ 200 tissus différents, dans une seulement des travaux visant à caractériser le
dizaine de contextes développement aux et protéome d’une cellule ou d'un tissu, mais plutôt
physiologiques, sans compter les situations une étude utilisant les outils de la protéomique
pathologiques, ce qui se traduit par l'existence de (électrophorèse, chromatographie et spectrométrie
milliers de protéomes. Le cas des plantes est a de masse) dans le but de réaliser une analyse
priori plus simple car le nombre de tissus semble systématique des protéines contenues dans un
plus restreint. Cependant, l'extrême dilution des échantillon plus ou moins complexe ; on parle
ressources nutritives dans l'environnement (CO2, ainsi d’approche protéomique pour des études qui
ions minéraux, et souvent eau) fait que la plupart visent à caractériser les protéines d’un
des cellules de la plante sont directement compartiment subcellulaire, les constituants d’un
confrontées aux conditions environnementales, complexe multi-protéique ou encore les acteurs
contrairement à leurs homologues du monde protéiques d’une voie de signalisation. D'autre
animal, protégées par l'homéostasie du milieu part, l’identification de nouvelles protéines par une
intérieur. Les cellules des plantes supportent les approche protéomique représente un moyen
conditions agressives d'un milieu extérieur d’identifier de nouveaux gènes, en particulier pour
continuellement fluctuant grâce à des adaptations les organismes dont le génome n’a pas été
aux stress environnementaux variés et fréquents séquencé et pour ceux pour lesquels les
(carences en nutriments, stress hydrique, excès ou programmes automatiques de prédiction de
défaut de lumière, fluctuations brutales de la séquences codantes sont peu fiables. De plus, une
température, agressions par une grande diversité analyse fine des informations obtenues sur chaque
d'agents pathogènes, etc.). Ces adaptations sont protéine peut permettre de repérer avec précision
une marque distinctive du métabolisme végétal. La

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les bordures d’exons. En cela, la protéomique masse, techniques beaucoup plus sensibles et
constitue un puissant outil pour l’annotation des rapides (environ 104 fois plus que le micro-
génomes (pour une revue, voir Mann & Pandey, séquençage selon Edman), qui ont littéralement
2001). Enfin, il faut souligner que si l'intérêt révolutionné la microanalyse des protéines. Dans
manifesté actuellement pour la protéomique n'est une dernière étape, les données obtenues (carte
pas propre aux modèles végétaux, de nombreuses peptidique massique, microséquences) sont alors
équipes de cette discipline ont contribué de comparées (BLAST) aux informations de séquence
manière significative à son développement protéiques ou nucléiques des bases de données
(Thiellement et al., 1999 ; Rossignol, 2001). pour identification de la protéine.
Spectromètres de masse et protéomique. Il existe
(1) Séparation des protéines plusieurs types de spectromètres de masse
(par ex. par électrophorèse 2D)
utilisables pour l'analyse protéomique: Maldi-TOF,
MS/MS, etc... Un appareil de type MALDI-TOF
(2) Digestion des protéines par la trypsine (pour "Matrix Assisted Laser Desorption/
Ionization Time-of-Flight mass spectrometry")
permet d'obtenir une carte peptidique massique
représentant la distribution des masses des
Mélange de peptides fragments peptidiques obtenus par digestion
trypsique d'une protéine (voir ci-dessous). Le
fonctionnement d'un MALDI-TOF est décrit sur le
(3) Analyse par spectrométrie de masse site Web du Centre de Biophysique Moléculaire du
CNRS à Orléans (voir références en fin d'article).
Maldi-TOF MS/MS Le MALDI est une méthode d'ionisation
permettant d'analyser des molécules de hautes
masses moléculaires (peptides, protéines,
Carte peptidique Séquences oligonucléotides,...). Les ions formés sont
massique peptidiques accélérés grâce à une haute tension appliquée sur
une grille et envoyés dans un tube de vol où ils
(4) Analyse des banques de données volent jusqu'au détecteur. Les ions ayant une
masse élevée voleront plus lentement que les ions
ayant une masse plus faible.
Dans un spectromètre de masse en mode tandem
Identification (ou MS/MS), comme le spectromètre de masse de
type ESI-MS/MS (ESI : electronspray ionisation),
Figure 1. Les différentes étapes de l'analyse
ou Q-TOF-MS/MS (pour Quadrupole-TOF) il est
protéomique.
possible d'obtenir des informations de séquence.
Le fonctionnement d'un ESI-MS/MS est décrit sur
Les outils de la protéomique
le site Web du Centre de Biophysique Moléculaire
L’analyse protéomique se décompose en plusieurs du CNRS à Orléans (voir références en fin
étapes (Figure 1). La première est une étape de d'article). Au départ, on crée un electrospray
séparation des protéines (classiquement en utilisant (formé de micro-gouttelettes hautement chargées)
l’électrophorèse 2D), permettant idéalement à partir de l'échantillon à analyser. Il est produit en
d’obtenir des polypeptides individualisés, puis une appliquant un fort champ électrique, à pression
étape de caractérisation permettant d’identifier les atmosphérique, à un liquide passant à travers un
polypeptides d’intérêt. Les protéines sont repérées tube capillaire avec un faible débit. Les
sur le gel à l’aide d’une coloration appropriée microgouttelettes formées permettent la désorption
avant d’être analysées par microséquençage ou par de molécules multichargées. Ces espèces multi-
spectrométrie de masse. Nous reviendrons plus chargées rendent possible l'analyse de molécules
loin sur le problème de la séparation des protéines de haut poids moléculaire sur des analyseurs
en prenant l'exemple de l'analyse des protéines quadripolaires conventionnels (spectromètre de
membranaires. L’identification des protéines a masse MS/MS) (Wilm et al., 1996).
longtemps été réalisée par le biais du
Etablissement de cartes peptidiques massiques.
microséquençage chimique (chimie récurrente
Concrètement, la protéine est digérée par une
d’Edman). Aujourd’hui, cette approche a été
protéase spécifique (en général la trypsine, figure
remplacée par les techniques de spectrométrie de

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2), les masses des peptides obtenus sont mesurées qu’en terme de rapidité d’analyse : en dehors de
avec une grande précision (50 ppm) par spectro- toute automatisation il est possible d’identifier en
métrie de masse MALDI-TOF ; l’ensemble de ces routine une vingtaine de protéines par jour à partir
masses constitue la carte peptidique massique de la de quantités aussi faibles que 200 à 500
protéine, carte qui s’avère être une véritable femtomoles.
empreinte digitale (Figure 3). La protéine peut être
Séquençage peptidique par spectrométrie de
identifiée en comparant la carte peptide massique
masse en mode tandem (MS/MS). Dans le cas de
obtenue expérimentalement aux cartes peptidiques
protéines inconnues, c’est à dire non répertoriées
massiques théoriques déduites de chacune des
dans les banques de données protéiques, l’identi-
séquences présentes dans les banques de données
fication par carte peptidique massique est inopé-
protéiques (en effectuant une digestion in silico de
rante. On utilise alors un spectromètre de masse en
chacune de ces protéines par la trypsine).
mode tandem (MS/MS) de type Q-TOF. Il permet
Lys Arg Arg
de sélectionner un à un les peptides provenant de
la digestion trypsique de la protéine étudiée (voir
Trypsine figure 2). Chaque peptide est alors fragmenté (par
collision avec de l'argon) dans le spectromètre de
masse ; l'analyse des fragments (spectre MS/MS)
permet de déterminer des éléments de la séquence
en acides aminés du peptide (Figure 4), séquence
qui sera utilisée pour chercher à identifier la
m1 m3 protéine dans les banques protéiques et
m4 génomiques (voir figure 1). Toutefois, l’interpréta-
m2
tion des spectres MS/MS ne permet de déterminer
Figure 2. Obtention de peptides à partir d'une protéine qu’une séquence partielle du peptide analysé ;
par digestion par la trypsine. La trypsine coupe après celle-ci, complétée à la fois par la mesure de la
une lysine ou une arginine si l’acide aminé suivant n’est
masse du peptide analysé et la position de cette
pas une proline. Chaque fragment trypsique a une masse
différente (m1,m2, m3, m4…) qui peut être déterminée à
séquence sur le peptide, constitue un "Peptide
l'aide d'un spectromètre de masse de type Maldi-Tof Sequence Tag" (PST). Les PSTs permettent de
(voir figure 3). Chaque peptide obtenu par digestion sonder avec une grande efficacité les banques
trypsique peut être fragmenté (par collision avec de protéiques et d’ESTs (Neubauer et al., 1998).
l'argon) dans un spectromètre de masse en tandem, il est
alors possible de déterminer sa séquence (voir figure 4). R P Q G P M W E (158.10)
100 159.09
554.33

% 288.14 685.37
X
272.17
871.46
1000.49 1157.57
X
X 0
100 500 1000 1200
M/z

Figure 4. Spectre MS/MS permettant de déterminer la


séquence d'un peptide. Le spectre obtenu permet de
Figure 3. Spectre obtenu par Maldi-Tof à partir du déterminer la séquence suivante : RPQGPMWE.
transporteur de malate/oxoglutarate de l'enveloppe des
chloroplastes. Les pics indiqués par correspondent aux Analyse protéomique et compartimentation
masses des peptides obtenus par digestion trypsique. cellulaire
Les pics indiqués par X correspondent à des peptides
dérivés de la trypsine. Cette carte peptidique massique Les approches protéomiques classiques (analyse
permet d'identifier la protéine de manière non ambiguë d’extraits cellulaires totaux) présentent des limites
en comparant les masses des peptides avec celles des liées à des problèmes biologiques et technologi-
peptides dérivés des protéines présentes dans les bases ques inhérents à l’analyse des protéines. L'analyse
de données protéiques. des compartiments cellulaires est une réponse
efficace, mais partielle, à ces contraintes.
L’intérêt d’une telle approche réside bien entendu
dans le potentiel énorme de la spectrométrie de Les limites de l'analyse protéomique à partir
masse MALDI-TOF, tant en terme de sensibilité d'électrophorèse 2D. L’hétérogénéité chimique

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des protéines est le premier grand problème de La seconde limite réside dans les différences de
l’analyse protéomique. En général, le point solubilité des protéines qui découle de leur
isoélectrique (pI) des protéines varie de 1 (par hétérogénéité chimique. Par rapport à une
exemple pour la pepsine) à plus de 12 et la masse solubilité quasi-idéale dans l’eau, tous les cas de
moléculaire de moins de 5 000 à plus de 300 000 figures se rencontrent à l’intérieur de la cellule,
daltons (Figure 5). Cette hétérogénéité constitue un depuis les protéines très solubles jusqu’aux
premier défi au niveau de l’analyse des protéines protéines à domaines transmembranaires multiples
par des méthodes électrophorétiques utilisant pI et enchâssées dans les bicouches lipidiques. Ce
masse moléculaire comme critères de séparation. Il problème de solubilité biaise la représentation des
est donc nécessaire de développer de nouvelles protéines faiblement solubles dans les cartes
méthodes d’analyse pour les protéines qui ne sont d’électrophorèse bidimensionnelle. En fait, les
pas résolues par les techniques d’électrophorèse protéines membranaires sont très difficilement
bidimensionnelle classiques (pI <3 ou >8, poids analysables par les techniques classiques
moléculaire < 10 kDa ou > 100 kDa). Un stratégie d’électrophorèse bidimensionnelle (Adessi et al.,
mise en œuvre par certains groupes est d'élargir le 1997 ; Chevallet et al., 1998 ; Wilkins et al.,
spectre de l’analyse en gel 2D en cherchant à 1998). En particulier les protéines hydrophobes,
étendre la fenêtre d’analyse en pI et Mr (Chevallet qui ont fortement tendance à précipiter lors de
et al., 1998). l’étape d’électrofocalisation, alors que les
protéines solubles sont facilement séparées par ces
4.0 pH 8.0 techniques protéomiques classiques. Ainsi, les
techniques disponibles ne conduisant en effet qu’à
identifier des protéines membranaires périphéri-
Mr
ques (Santoni et al., 1998 ; Peltier et al., 2000 ;
(kDa)
voir aussi pour une discussion Santoni et al.,
97.4 2000a ; Rossignol, 2001). En conséquence, les
protéines régulatrices de la cellule, qui sont
66.2 présentes en faible quantité et sont souvent de
solubilité limitée dans l’eau (protéines
45.0 membranaires, protéines nucléaires), échappent
très largement à l’analyse protéomique. Ces
31.0 protéines constituent un véritable défi.
Le dernier grand problème est lié à la dynamique
de l’expression des protéines dans la cellule
21.5 (Wilkins et al., 1998). En effet, les protéines les
14.4
plus rares sont présentes à des taux de l’ordre de
50 à 100 molécules par cellule, alors que les
protéines les plus abondantes sont présentes à des
Figure 5. Séparation par électrophorèse bidimension- taux de l’ordre de 107 molécules par cellule. Cette
nelle des polypeptides de l’enveloppe des chloroplastes
d’épinard. Les polypeptides de l’enveloppe sont séparés
gamme d’expression très étendue (5 ordres de
selon le point isoélectrique et la masse moléculaire sur grandeur) fait qu’il est à peu près illusoire de
un gel 2D. Malheureusement, une partie seulement des vouloir visualiser et caractériser les protéines
polypeptides de l’enveloppe sont séparés par cette minoritaires dans un extrait cellulaire total. Seules
méthode. D’une part, la gamme de pH utilisée (4,0 à les protéines les plus abondantes (plus de 10 000
8,0) élimine les polypeptides basiques de l’enveloppe et copies par cellule) peuvent être analysées par les
en particulier deux des polypeptides majeurs de techniques classiques.
l’enveloppe, IE30 et IE37 (ils représentent à eux deux
plus de 25 % des protéines de l’enveloppe). IE30 est le Intérêt de l'analyse protéomique de comparti-
transporteur de phosphate/triose phosphate et IE37 est ments cellulaires. Les diverses limitations que
une méthyltransférase. D’autre part, les protéines de nous venons de décrire font que la réalisation de
l’enveloppe les plus hydrophobes ont tendance à sous-protéomes, utilisant la compartimentation
précipiter dans la première dimension (Adessi et al., intracellulaire ou des critères physico-chimiques
1997). De fait, cette première dimension concentre les apparaît comme une voie prometteuse pour
contaminants solubles du stroma présents dans la accéder aux protéines minoritaires dont l'identi-
préparation. Il est alors impossible de les retrouver sur
fication est rendue possible par l’enrichissement
le gel. Ainsi, un tel gel, apparemment satisfaisant sur le
plan technique, ne permet pas d'analyser de nombreuses
résultant du fractionnement subcellulaire. Or la
protéines membranaires de l'enveloppe. cellule végétale se prête assez bien à de tels

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fractionnements. Il est possible d'obtenir des l'analyse systématique des protéines hydrophobes,
chloroplastes (Douce & Joyard, 1982 ; Mourioux même mineures, de l'enveloppe des chloroplastes.
& Douce, 1980) ou des mitochondries (Douce et Cette méthode devait aussi être compatible avec
al., 1987) extrêmement propres. Dans le cas de la les techniques de microséquençage et afin de
membrane plasmique ou du tonoplaste, il est plus conduire à l'identification de nouvelles protéines.
délicat d'obtenir des fractions très propres et seules Ce travail, mené initialement sur l’enveloppe du
certaines méthodes permettent de parvenir à un chloroplaste dans le but de caractériser de
niveau de pureté satisfaisant : utilisation de la nouveaux systèmes de transport (Seigneurin-Berny
technique de partition de phase pour la membrane et al., 1999), a été étendu à d'autres systèmes
plasmique, préparation de protoplastes pour le membranaires comme les thylacoïdes (Ferro et al.,
tonoplaste (voir par exemple Lurin et al., 2000). 2000). Dans le cadre de Génoplante, nous réalisons
Enfin, il est possible de préparer des complexes une analyse de diverses membranes de la cellule
divers (ribosomes, protéasomes…) qui sont végétale, les travaux sur l'enveloppe des
désormais accessibles à l'analyse protéomique. chloroplastes et la membrane plasmique (réalisé
par le groupe d'Hélène Barbier-Brygoo, ISV, Gif
De plus, ces études protéomiques ciblées
sur Yvette) étant actuellement les plus avancés. La
s’inscrivent totalement dans le concept de la
qualité d'une telle analyse nécessite la mise en
génomique fonctionnelle. Elles sont en effet
œuvre de plusieurs étapes.
susceptibles d’apporter des informations sur la
fonction des protéines caractérisées : par exemple, Tout d'abord, une analyse réalisée sur un
une protéine très hydrophobe localisée dans la compartiment intracellulaire n’a d’intérêt que si
membrane plasmique a toutes les chances d’être un tous les critères objectifs de pureté de ce
transporteur transmembranaire. De plus, ces études compartiment sont réunis. Identifier une protéine
spécifiques de compartiments intracellulaires de la membrane plasmique dans une fraction
apportent des informations importantes concernant mitochondriale peut conduire à des interprétations
la localisation subcellulaire des produits de ces fonctionnelles complètement fausses. Aussi, dans
gènes ou des transcrits dont sont issus les ESTs le cas de l'enveloppe des chloroplastes, des
lorsqu’ils existent. analyses systématiques de sa composition ont
montré que si elle était exempte de contaminations
Un exemple d'analyse protéomique de
membranaires (thylacoïdes, membranes
compartiments cellulaires : cas des membranes
extraplastidiales), elle renfermait quelques
de la cellule végétale. Environ 18 % des 25 498
protéines solubles du stroma (voir Douce &
protéines prédites dans le génome d'Arabidopsis
Joyard, 1982). D'excellents marqueurs de pureté de
contiennent au moins deux hélices transmem-
l'enveloppe sont l'absence de chlorophylle
branaires potentielles, 5 à 10 % représentent des
(pigment marqueur des thylacoïdes) ou de
protéines de transport. L'analyse protéomique des
phosphatidyléthanolamine (lipide marqueur des
protéines membranaires représente donc un bon
systèmes membranaires extra-plastidiaux). Par la
exemple pour évaluer l'intérêt d'analyser le
suite, nous avons montré que cette stratégie était la
protéome de compartiments subcellulaires.
bonne, puisque nous avons pu vérifier (par
Pour relever le défi posé par l'analyse de ces immunocytochimie et analyse par microscopie
protéines par les gels 2D, plusieurs stratégies sont confocale de la localisation de fusions
actuellement mises en œuvre. Il est intéressant de protéine::GFP) que toutes les protéines ainsi
souligner que ces tentatives impliquent fortement caractérisées correspondaient bien à des protéines
des laboratoires français travaillant sur des de l'enveloppe des chloroplastes.
membranes végétales. Certains groupes se sont
Dans une seconde étape, nous avons mis au point
ainsi focalisés sur les problèmes de solubilité des
les conditions d’extraction des protéines les plus
protéines en cherchant à préparer des détergents
hydrophobes de l’enveloppe dans des mélanges
susceptibles d'éviter la précipitation de ces
chloroforme/méthanol (Figure 5). Les solvants
protéines dans la première dimension de
organiques permettent en effet de fractionner les
l'électrophorèse (Chevallet et al., 1998 ; Santoni et
protéines de l'enveloppe en deux catégories : les
al., 1999, 2000a,b).
protéines solubles dans les solvants organiques, et
Pour notre part, nous avons mis en œuvre une donc hydrophobes, et les protéines insolubles dans
stratégie pragmatique, à savoir sélectionner les ces mêmes solvants (Seigneurin-Berny et al.,
protéines membranaires qui ne sont solubles que 1999). Les protéines les plus hydrophobes
dans les solvants organiques. Nous avons cherché représentent moins de 10 % des protéines de
à définir un protocole d'extraction permettant l’enveloppe du chloroplaste, nous les avons

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analysées par électrophorèse sur gel de protéine majeure présente dans la fraction
polyacrylamide en présence de SDS (gel 1D, voir analysée, de 30 kDa, correspond au transporteur de
figure 5). Des microséquences (séquences N- phosphate/trioses-phosphate de l'enveloppe du
terminales, séquences internes) ont alors été chloroplaste. L'autre protéine, de 45 kDa,
obtenues pour de nombreuses protéines. Nous correspond à un transporteur de malate/oxogluta-
avons analysé les banques de données pour tenter rate (voir figure 5). Le transporteur de phosphate/
d'identifier ces protéines. La plupart des triose-phosphate contient 6-7 hélices transmem-
polypeptides de l'enveloppe solubles dans des branaires et présente un rapport Res/TM de 49.
mélanges chloroforme/méthanol présentent une à Pour sa part, le transporteur de malate/oxoglutarate
12-13 hélices transmembranaires potentielles. La présente 12-13 hélices transmembranaires et un
capacité qu'ont ces protéines à être solubilisées rapport Res/TM de 38). D'autre part, le point
dans de tels mélanges est directement corrélée au isoélectrique basique (supérieur à 9,0) de la plupart
rapport entre le nombre de résidus d'acides aminés des protéines identifiées confirme l'importance
et le nombre d'hélices transmembranaires d'utiliser une séparation en SDS-PAGE à une
potentielles (rapport Res/TM), qui doit être dimension, l'analyse par électrophorèse 2D étant
inférieur à 100 (Ferro et al., 2000). Ainsi, la plus aléatoire dans les zones de pH alcalin.

kDa Figure 5. Exemple d'un trans-


I S A B porteur (le transporteur de malate/
112 oxoglutarate), extrait de l'enveloppe
84 des chloroplastes à l'aide de
chloroforme/méthanol et identifié
par MS/MS. A (à gauche). Analyses
53
SDS-PAGE des protéines de
IE45 l'enveloppe séparées sur la base de
34.9 leur solubilité (S) ou insolubilité (I)
IE37
dans le chloroforme/ méthanol. B (à
28.7 IE30 droite). Profil d'hydropathie de la
protéine IE45 (le transporteur de
malate/oxoglutarate). Ce transporteur
est une protéine de 45 kDa, situé dans
20.5 IE18 la membrane interne de l'enveloppe.
IE16 Son point isoélectrique est de 9,7. Il
présente 12 à 13 hélices α transmem-
branaires potentielles.

Ainsi, plus d’une quarantaine de protéines membranaires de l’enveloppe du chloroplaste


transmembranaires ont été caractérisées dans montre clairement le potentiel de la protéomique
l'enveloppe des chloroplastes, dont une vingtaine dans le domaine de la génomique fonctionnelle.
qui n’avaient encore jamais été identifiées
Protéomique quantitative. L’étude comparative de
(Seigneurin-Berny et al., 1999 ; Ferro et al., 2000).
protéomes est un moyen puissant d’analyser, au
La protéomique apparaît ici encore comme un outil
niveau moléculaire, la réponse dynamique à un
capable de détecter de nouveaux gènes. A partir
stress, à la fixation d’un ligand sur son récepteur, à
d'une analyse protéomique réalisée sur des
l’expression d’un transgène. Il s’agit alors de
protéines d'épinard, nous avons pu identifier les
comparer les quantités respectives des protéines
gènes correspondants chez Arabidopsis grâce aux
présentes dans tel ou tel compartiment de cellules
données du séquençage systématique
normales et stressées. Actuellement, une telle
d'Arabidopsis. Si plusieurs protéines caractérisées
approche n'est possible (avec de nombreuses
ne correspondent pas à des protéines connues, il
limites) qu'à travers la séparation des protéines par
s’avère que les séquences de certaines des
gel 2D. Une approche extrêmement prometteuse
protéines caractérisées présentent de très fortes
consiste à marquer les cystéines présentes sur les
homologies avec celles de transporteurs bactériens
protéines avec un agent alkylant (ICAT), cet agent
ou de levure dont les fonctions sont connues. De
pouvant éventuellement être alourdi (de 8 unités de
fortes présomptions existent donc quant à la
masse) par la présence d’atomes de deutérium
fonction de ces protéines dans l’enveloppe du
(Gygi et al., 1999). Il suffit d’utiliser le ICAT
chloroplaste. La protéomique ciblée que nous
((d0)ICAT) et le ICAT alourdi ((d8)ICAT) pour
avons mis en place pour étudier les protéines

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marquer respectivement les protéines des cellules sur la colonne avant d’être élué (par l’éluant
de référence et des cellules stressées. Il reste alors organique) dans un très faible volume. En
à mélanger les deux échantillons protéiques, à permettant une concentration du peptide, cette
digérer les protéines par la trypsine, et à comparer configuration aboutit à un gain en sensibilité
en couplage LC-MS/MS, pour chaque peptide, le important (facteur 5 à 10) qui permet de repousser
rapport peptide(d0)ICAT/peptide-(d8)ICAT. Le encore les limites des études protéomiques.
développement de telles approches est
- Le couplage nano-LC/MS/MS permet de
indispensable dans le cadre d'approches de
séquencer un plus grand nombre de peptides.
protéomique fonctionnelle. C'est en particulier le
Lorsque l’analyse par MS/MS est directement
cas pour les protéines membranaires car aucune
réalisée sur le mélange non fractionné des peptides
approche quantitative n'est actuellement
issus de la digestion d’une protéine par la trypsine,
disponible.
il arrive qu’une partie seulement des peptides
Nouvelles approches méthodologiques et puissent être fragmentés avant la nébulisation de la
technologiques en protéomique totalité de l’échantillon. Par contre, dans une
configuration où le Q-TOF est couplé à la nano-
En terme de développements technologiques, de LC, chaque peptide peut être systématiquement
nouvelles méthodologies pour l’analyse analysé par MS/MS du fait qu’il est élué à un
protéomique haut débit et haute sensibilité sont temps de rétention qui lui est propre. Un grand
actuellement mises en œuvre dans divers nombre de peptides peut donc être analysé, ce qui
laboratoires. L'objectif est de générer des quantités permet d’obtenir un gain d’informations de
extrêmement importantes de données de séquence séquence sur la protéine étudiée. Il devient même
et de masse de peptides à partir d’échantillons possible d’analyser les peptides résultant de la
biologiques ciblés ; ce qui implique le digestion trypsique d’un mélange de protéines,
développement de nouveaux outils bioinforma- sans séparation électrophorétique préalable de
tiques dédiés à la protéomique. Ces outils celles-ci. La puissance d’un tel outil vient d'être
permettront de confronter directement les données montrée puisque près de 1500 protéines ont pu être
de séquence protéique et de masse avec les identifiées chez Saccharomyces cerevisiae sans
informations de séquence d’ADN contenues dans aucune étape d’électrophorèse (Washburn et al.,
les banques génomiques ce qui nous permettra, à 2001) !
terme, de participer à la mise en place d’une
véritable synergie entre les informations apportées - Le couplage nano-LC/MS/MS permet d’au-
par le séquençage systématique des génomes et la gmenter le débit des analyses. La mise en place du
connaissance des protéines. couplage nanoLC-MS/MS permet d’augmenter
considérablement le débit des analyses du fait de
Protéomique haut débit et haute sensibilité. Des l’automatisation qui lui est associée ; l’analyse
robots, capables de réaliser toutes les étapes de peut en principe se dérouler 24h/24h.
préparation des échantillons en vue de l’analyse
par spectrométrie de masse, sont commercialisés Nouveaux outils bioinformatiques pour la
depuis peu. Cette technologie doit permettre protéomique. La plupart des constructeurs de
l’analyse d'une centaine de protéines par jour en spectromètres de masse fournissent des logiciels
utilisant un spectromètre de masse MALDI-TOF permettant de localiser les étiquettes peptidiques
compatible avec ce type d’instrumentation. ou PSTs (peptide sequence tags) sur des banques
Cependant, c'est probablement avec la mise en protéiques ou sur des banques d'ESTs. Ceci
place de la nano-chromatographie liquide (nano- constitue un problème relativement simple dans la
LC) couplée à un spectromètre de masse de type mesure où le logiciel doit repérer dans ces banques
Q-TOF (MS/MS) que l'on peut espérer répondre une séquence compatible avec les informations de
aux nécessités de l'analyse protéomique à haut séquence et de masse contenues dans chaque PST.
débit et haute sensibilité. Ce type de dispositif Par contre, il est bien plus complexe de chercher à
répond à une triple exigence : gain de sensibilité, localiser directement les PSTs sur des données de
gain d’informations et gain de temps. séquences génomiques, notamment dans le cas des
génomes eucaryotes du fait de l’existence des
- Le couplage nano-LC/MS permet des analyses introns et, plus généralement, de grandes régions
plus sensibles. Le mélange de peptides résultant de de séquences non codantes. De tels outils sont en
la digestion trypsique d’une protéine est injecté sur cours de développement à Grenoble (collaboration
une micro-colonne capillaire de phase inverse avec l'INRIA et Génome Express).
perfusée à très faible débit (100-200 nl/min).
Schématiquement, un peptide donné sera retenu

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Conclusion parallélisation des étapes qui se trouvent en amont


de l’analyse par spectrométrie de masse devraient
La limite importante des analyses protéomiques rendre l’approche protéomique encore plus
réside dans l’incapacité à résoudre la totalité des
sensible et rapide. Cependant, malgré l'importance
protéines présentes dans cette cellule avec un
et la rapidité de ces développements
simple gel 2D. Une autre difficulté découle de
technologiques, la complexité même des questions
l’extrême diversité des protéines en termes de
à résoudre est singulièrement vaste.
dynamique d'expression et de nature chimique.
L’étude protéomique d'un compartiment Références
intracellulaire donné ou d'un ensemble de
Adessi C., Miège C., Albrieux C. & Rabilloud T.
protéines présentant une propriété ou une
(1997) Two-dimensional electrophoresis of
localisation particulière permet de contourner ces
membrane proteins: a current challenge for
difficultés de manière satisfaisante. Un autre
immobilized pH gradients. Electrophoresis 18,
moyen de cibler une étude protéomique sur un
127-135
sous-ensemble de protéines cellulaires consiste à
sélectionner ces protéines sur la base de propriétés Chevallet M., Santoni V., Poinas A., Rouquié D.,
physico-chimiques particulières. L’identification Fuchs A., Kieffer S., Rossignol M., Lunardi J.,
de protéomes membranaires est un bon exemple de Garin J. & Rabilloud T. (1998) New zwitterionic
l'intérêt de ce type de stratégie. Les techniques detergents improve the analysis of membrane
disponibles ne conduisant en effet qu’à identifier proteins by two-dimensional electrophoresis.
des protéines périphériques de la membrane. C'est Electrophoresis 19, 1901-1909
dans cet esprit que plusieurs études ont été menées, Douce R. & Joyard J. (1982) Purification of the
en particulier sur l'enveloppe des chloroplastes chloroplast envelope. In Methods in Chloroplast
(Seigneurin-Berny et al., 1999 ; Ferro et al., 2000). Molecular Biology (Edelman M., Hallick R. &
L'intérêt de ce type d'approche réside dans Chua N.-H. eds) pp. 239-256, Elsevier,
l'identification de nouvelles séquences protéiques, Amsterdam
identification rendue possible par l’enrichissement
en protéines mineures résultant du fractionnement Douce R., Bourguignon J., Brouquisse R. &
subcellulaire. De plus, ces études de sous- Neuburger M. (1987) Isolation of plant
protéomes s’inscrivent totalement dans le concept mitochondria: general principles and criteria of
de la génomique fonctionnelle (voir article de M. integrity. Methods Enzymol. 148, 403-415
Rossignol dans ce volume). Dutt M.J. & Lee K.H. (2000) Proteomic analysis.
Les méthodologies disponibles actuellement en Curr. Opin. Biotechnol. 11, 176-179
protéomique sont incapables de prétendre au haut Ferro M., Seigneurin-Berny D., Rolland N.,
débit qui est rendu nécessaire par développement Chapel A., Salvi D., Garin J. & Joyard J. (2000)
de la génomique. Dans cette perspective, le Organic solvent extraction as a versatile procedure
développement de la spectrométrie de masse to identify hydrophobic chloroplast membrane
comme outil d'analyse des protéines a été une proteins. Electrophoresis 21, 3517-3526
véritable révolution, cette révolution continue avec
le couplage de la MS/MS aux techniques de Godovac-Zimmermann J. & Brown L.R. (2001)
chromatographie liquide et devrait se poursuivre Perspectives for mass spectrometry and functional
afin de répondre aux exigences de débit et de proteomics. Mass Spectrometry Reviews 20, 1-57
sensibilité. Tous ces développements technologi- Gygi S.P., Rist B., Gerber S.A., Turecek F., Gelb
ques impliquent en parallèle le développement M.H. & Aebersold R. (1999) Quantitative analysis
d'une bioinformatique spécifiquement adaptée aux of complex protein mixtures using isotope-coded
problématiques de la protéomique. La recherche en affinity tags. Nat. Biotechnol. 17, 994-999
protéomique est donc totalement pluridisciplinaire,
rassemblant sur un même projet scientifique des Lurin C., Güclü J., Cheniclet C., Carde J.P.,
équipes de biologistes, de chimistes des protéines Barbier-Brygoo H. & Maurel C. (2000) CLC-Nt1,
et de bioinformaticiens. Cette pluridisciplinarité est a putative chloride channel protein of tobacco, co-
actuellement en train de s'étendre à des domaines localizes with mitochondrial membrane markers.
encore plus complexes et devrait conduire à des Biochem J. 348, 291-295
développements technologiques encore plus Mann M. & Pandey A. (2001) Use of mass
pointus. Il existe ainsi des projets visant à la spectrometry-derived data to annotate nucleotide
réalisation de laboratoires protéomiques sur puce. and protein sequence database. Trends Biochem.
Ainsi, la miniaturisation, l’intégration, et la Sci. 26, 54-61

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