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IMPLANTOLOGIE

LE MECANISME BIOCHIMIQUE
DE LA ‘‘ PDT SANS COLORANT’’
Dr Bilel MARAOUI
docbilel@yahoo.fr
(Hammamet – Tunisie)

Professor a.c Department of Surgical Sciences (University of Genova, Italy)


European Certificate in Laser Dentistry (Paris 7 Garancière – Milan Bicocca)
Peer-Reviewer LIMS
Phd Student, De Montfort University,UK

INTRODUCTION térieur de la poche parodontale, et irradié par un laser pénétrant


(des longueurs d’onde comprises entre 810 nm et 1064 nm ont été
Le biofilm bactérien a été considéré comme le principal facteur de utilisées pour ses études expérimentales) (25) en complément au
la présence ou de la progression de la maladie parodontale (1). Les DSR, pour éliminer avec efficacité le biofilm et augmenter le taux de
principales espèces présentes dans le biofilm de la parodontite sont : réussite du traitement parodontal. G. Rey a nommé son protocole
Fusobacterieum Nucleatum, Peptostreptococcus Micros, Prevotella la thérapie photodynamique sans colorant «PDT sans colorant» et a
Intermedia, Tannerella Forsythia, Porphyromonas Gingivalis, Trepo- suggéré que la réaction entre le peroxyde d’hydrogène, le laser et le
nema Denticola et Aggregatibacter Actinomycetemcomitans (2). sang à l’intérieur de la poche créera l’oxygène singulet qui a un effet
L’objectif principal du traitement parodontal est de contrôler cette bactéricide hautement élevé. Cette « PDT sans colorant » a été testé
infection en réduisant ou en éradiquant les espèces bactériennes à par le professeur Rey depuis le début des années 90. Elle a fait l’objet
l’intérieur de la poche et de restaurer un environnement pour la ci- de nombreuses vérifications, in vivo et in vitro, au début des années
catrisation des tissus environnants. 2000 et qui ont toutes validées l’effet décontaminant et la supériori-
Plusieurs thérapies ont été proposées pour traiter la maladie paro- té de ce protocole par rapport aux autres traitements. Ce protocole
dontale en phase initiale. Le détartrage et le surfaçage radiculaire est testé dans des départements de dermatologie et d’infectiologie,
(DSR) sont considérés comme le « Gold Standard », bien que cette en France et en Italie.
procédure puisse paraître simple, son application peut entraîner des
échecs (3-7). La prescription complémentaire d’antibiotiques locaux Le but de cet article est d’expliquer le mécanisme photochimique de
ou généraux, en adjonction au DSR, a été proposée et a permis une la « PDT sans colorant » proposé par Gérard REY et de la comparer à
légère amélioration des résultats avec des limitations dues à de nom- la thérapie photodynamique classique.
breuses résistances bactériennes et au pouvoir pénétrant de ces pa-
thogènes (8). Les transitions électroniques d’une molécule :
L’utilisation de lasers comme une thérapie alternative ou en adjonc-
tion démontre un effet positif dans le traitement de la maladie paro- Selon la première loi de la thermodynamique, lorsque l’énergie pho-
dontale, et l’énergie photonique des lasers peut améliorer le résultat (9). tonique est absorbée par le tissu au moyen des chromophores, elle
est conservée, transformée ou libérée à d’autres molécules, et trois
Les dispositifs lasers peuvent être utilisés seuls ou en complément possibilités de transitions peuvent être mises en évidence (fig. 1) :
au DSR, avec ou sans photosensibilisateur dans le cas d’une théra-
pie photodynamique, au cours de procédures chirurgicales et non 1. La première est la voie prédominante produite lorsque l’énergie
chirurgicales. Les lasers en thérapie parodontale se sont avérés bé- est absorbée par les chromophores correspondants est appelée
néfiques pour le contrôle de la bactériémie, une meilleure élimina- conversion interne. Durant cette réaction, les chromophores ab-
tion de l’épithélium enflammé dans les poches, l’élimination efficace sorbent l’énergie photonique incidente, puis ces molécules sont
du calcul sous-gingival (à l’aide de lasers à erbium) et l’amélioration dans un état excité et cela entraîne une augmentation de la relaxa-
de la régénération parodontale chez les animaux et les humains, sans tion vibratoire des liaisons intermoléculaires, ce qui va engendrer
endommager les tissus osseux et pulpaires environnants. la transformation de l’énergie photonique en énergie thermique.
L’absorption par les chromophores tissulaires des rayons incidents
Parmi les lasers utilisés en thérapie parodontale, le lasers diode, uti- donnant lieu à une dénaturation des protéines et évaporation de
lisé principalement en complément au DSR, a montré une capacité l’eau interstitielle, ce mécanisme induit une ablation du tissu cible
de réduction des bactéries parodontales pigmentées (10), et réduire par un effet photothermique appelé photothermolyse.
la charge bactérienne grâce à son effet photothermique (11-17), qui
peut, en revanche, causer des dommages collatéraux irréversibles 2. La deuxième possibilité de transition, est lorsque l’énergie absor-
aux tissus environnants (18). bée par le tissu cible n’est pas aussi important pour atteindre le
La thérapie photodynamique antimicrobienne (aPDT) a été propo- niveau d’ablation, c’est la fluorescence qui est la réémission de lu-
sée par la suite comme complément au DSR et dont le principe re- mière avec une longueur d’onde plus longue. Ce type d’interaction
pose sur un ciblage des bactéries de manière sélective sans endom- est très utile dans la détection des caries et les techniques tomo-
mager les tissus voisins par l’utilisation d’un photosensibilisateur graphiques pour balayage des tissus mous au cours d’un change-
qui sera activé avec une longueur d’onde spécifique. Cependant, les ment néoplasique.
études ont rapporté des résultats controversées (19-24).
3. La troisième voie est appelée photochimique. Dans ce cas, l’éner-
Parmi ces thérapies, un protocole a été établi par Gérard REY, uti- gie absorbée est en mesure de faire passer l’état des molécules
lisant du peroxyde d’hydrogène à une concentration de 3% à l’in- au premier état singulet, ou excité, et par la suite un relâchement

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d’énergie aboutit à un état triplet du chromophore (inter-cros- Le premier facteur de réussite d’une thérapie photodynamique est le
sing system). Cet état permet des réactions telles que le transfert choix du photosensibilisateur, composé chimique qui, lorsqu’il est ac-
d’énergie vers une autre molécule à l’état fondamental comme tivé par une longueur d’onde spécifique, forme une espèce d’oxygène
l’oxygène, pour former des espèces très réactives appelées oxy- hautement réactive qui entraînera la mort des cellules.
gène singulet.
Ce type de molécule a un effet bactéricide très important qui peut Il est important de souligner que la majorité des photosensibilisa-
provoquer un stress oxydatif aux cellules bactériennes et par la suite teurs sont représentés par une catégorie importante appelée POR-
l’apoptose. Un tel mécanisme est observé spécialement dans le cas PHYRINES. Celles-ci sont trouvées dans tous les organismes vivants,
des thérapies photodynamique où un photosensibilisateur est utilisé qu’ils soient animaux ou végétaux. Ils se situent principalement dans
pour transférer l’énergie aux molécules d’oxygène à proximité les cellules et les organes responsables de la production, du métabo-
lisme et du transport de l’énergie.
En plus de la réaction photochimique, une deuxième réaction peut
se produire lorsque les photons, ayant des longueurs d’onde entre Les photosensibilisateurs les plus applicables en dentisterie pour les
600nm et 1200nm, sont absorbés par les mitochondries des cellules procédures antimicrobiennes sont : le Bleu de Toluidine O (excité
exactement dans l’unité 4 de la chaîne respiratoire mitochondriale, avec la longueur d’onde 635 nm), le Bleu de Méthylène (excité avec la
connue sous le nom de cytochrome c oxydase. longueur d’onde 660 nm) et la Curcumine (excité avec une longueur
Une telle action induit une augmentation du pH cellulaire et de la d’onde comprise entre 300 et 500 nm).
production d’ATP, qui provoque un effet photobiologique communé- Le deuxième facteur de réussite de la thérapie photodynamique est
ment appelé photobiomodulation. l’utilisation d’une source lumineuse spécifique. Cela doit coïncider
avec l’absorption maximale du photosensibilisateur utilisé.
La monochromaticité et la cohérence de la lumière laser les rendent
supérieures aux autres sources de lumières, ce qui permet au laser
d’interagir avec le photosensibilisateur sans créer l’échauffement
des tissus. En dentisterie, les appareils laser les plus utilisés pour la
aPDT se situent entre 600 et 810 nm. La photo-oxydation est le pro-
cessus de base de l’effet de thérapie photodynamique, composé de
nombreuses réactions chimiques et biologiques.
En 1976, Weishaupt et son équipe ont postulé que l’oxygène singu-
let (1O2) est l’agent cytotoxique responsable de la photoinactivation
des cellules tumorales.

La photo-oxydation peut être divisée en deux étapes fondamentales


(fig. 3) :
1. Passage du photosensibilisateur de l’état fondamental S0 à l’état
triplet T1 : la molécule photoréactive est initialement à l’état fon-
damental S0. Suite à l’absorption d’un photon, elle se retrouve à un
niveau énergétique supérieur de type singulet S1. Une conversion
inter-système entre l’état singulet S1 et le l’état triplet T1 est alors
Fig. 1 : Le Diagramme de Jablonski de transition électronique
possible bien que cette transition non radiative soit interdite : Le
photosensibilisateur est à l’état triplet T1 et peut, par la suite, parti-
La thérapie photodynamique (aPDT) ciper à la deuxième étape de la réaction de photo-oxydation.
hv CIS
La thérapie photodynamique ou thérapie photochimique est un Sens (S0) → Sens * (S1) → Sens * (T1)
traitement basé sur l’activation d'un agent photosensible retenu
préférentiellement par les cellules et les tissus. L'activation de ce Il faut rappeler qu’à l’état singulet S1, la conversion inter-système S1
photosensibilisateur conduit à la formation d'espèces d'oxygène → T1 n’est pas le seul type de transition effectué : par exemple, les
hautement réactives telles que l’oxygène singulet, ces espèces réac- phénomènes de fluorescence peuvent être observé. Pour que l’effet
tives permettent d'éliminer les pathogènes. Le mode d’action de la photodynamique soit significatif, il est nécessaire que l’efficacité de
thérapie photodynamique repose sur trois facteurs principaux : le la conversion inter-système S1 → T1 du photosensibilisateur soit
photosensibilisateur, la lumière d'une certaine longueur d'onde et la nettement supérieure à l’efficacité des autres processus de désacti-
présence d'oxygène à l'intérieur du tissu (fig. 2). vation S1.
2. Photo-oxydation à partir de l’état Triplet (T1) du photosensibi-
lisateur : La molécule à l’état de triplet (T1) est un agent très réac-
tif qui peut réagir non seulement avec les molécules du tissu où se
concentre le photosensibilisateur, mais aussi avec l’oxygène présent
à ce niveau et fourni par le système vasculaire. Il existe donc deux
types de réactions durant cette étape :

• Réaction de type I : le photosensibilisateur réagit directe-


ment avec la molécule d’un substrat réducteur : la réaction de type I
est donc un transfert d’un hydrogène ou d’un électron de ces subs-
trats réducteurs vers la molécule photosensibilisante à l’état triplet
T1. En conséquence, les radicaux ou des ions radicaux sont produits.
Sens * (T1) + RH → SensH ° + R ° (transfert d’hydrogène)
Sens * (T1) + RH → Sens- ° + RH + ° (transfert d’électrons)
Fig 2 : Les principaux l ments de la aPDT (Laser in Dentistry : Current concept Parker.S)

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Les radicaux SensH ° et les formes semi-réduites Sens- ° peuvent étude, la aPDT en adjonction au DSR n’a entraîné aucune améliora-
alors réagir, soit avec d’autres molécules RH du substrat, soit avec tion supplémentaire par rapport au DSR seul.
l’oxygène molécules à l’état de triplet fondamental. La réaction avec
l’oxygène ne produit pas seulement des agents oxydants très puis- Mohammad Berakdar et Al. (27) en 2012, ont comparé l’effet sup-
sants (anion superoxyde, hydroperoxyde) mais aussi régénére le plémentaire de la aPDT au DSR seul, chez les patients atteints de pa-
photosensibilisateur dans son état fondamental. rodontite chronique.
SensH ° + 3O2 → Sens + HO2 20 patients sont inscrits dans cette étude avec pour chacun, 4 dents
Sens- ° + 3O2 → Sens + O2- ° avec une profondeur de sondage de plus de 5 mm. Tous les para-
mètres cliniques sont enregistrés, avant la thérapie, à un mois, trois
• Réaction de type II : le photosensibilisateur à l’état triplet et six mois après le traitement. Le détartrage et le surfaçage radicu-
Sens (T1) transmet son énergie à une molécule d’oxygène qui passe laire sont réalisés chez tous les patients avec des instruments ma-
de l’état fondamental 3O2 à l’état excité 1O2. nuels.
Sens * (T1) +3O2 → Sens +1O2 Les dents du groupe test ont reçu un traitement supplémentaire de
la thérapie photodynamique. Le photosensibilisateur utilisé est un
Bleu de méthylène à 0,005% et activé avec un laser diode de 670
nm avec une puissance maximale de 150 mW pour 60 secondes. Ils
ont conclu que la thérapie photodynamique en complément du DSR
peut être recommandée comme option traitement adjuvant, avec
une légère amélioration clinique observée par rapport au détartrage
et surfaçage radiculaire seul.

Pourajiabgher et Al. (28), en 2016, ont étudié, dans une étude in vi-
tro, différentes concentrations et différents temps d’irradiation de
deux photosensibilisateurs, la curcumine et le vert d’Indochine. Ils
ont évalué la phototoxicité du traitement aux cellules HuGu.
Les résultats ont révélé que le vert d’Indochine et la curcumine ré-
duisent significativement la viabilité des cellules HuGu à concen-
trations inférieures à 1000 μg / ml et 10 mM, respectivement. La
Fig. 3 : Les mécanismes de la thérapie photodynamique aPDT cytotoxicité est plus élevée lorsque les cellules sont traitées par irra-
diation 2 * 30s avec un intervalle de 1 min, puis ensuite exposées au
L’oxygène singulet formé 1O2 va interagir avec diverses molécules laser pendant 30s.
organiques riches en électrons ; celles-ci vont s’oxyder et entraîner
une altération de l’intégrité des organites de la cellule tels que la La thérapie photodynamique (PDT) sans colorant :
membrane plasmique, les mitochondries, les lysosomes, le noyau, et
par la suite provoquer la nécrose des cellules bactériennes. Le protocole de la « PDT sans colorant » proposé par Gérard Rey
La thérapie photodynamique a été développée en tant que mé- comme traitement complémentaire de la maladie parodontale, a été
thode non invasive utilisant de faibles paramètres pour surmonter largement décrit dans la littérature et accepté par la communauté
les dommages thermiques qui peuvent être irréversibles dans le tis- scientifique grâce aux résultats prouvés. Des études in vitro réali-
su parodontal environnant. Dans cette technique, les bactéries sont sées par G.Rey et al. ont montré une diminution significative, jusqu’à
ciblées de manière sélective sans endommager les tissus. De nom- l’élimination totale de toutes les espèces bactériennes (29-31).
breux articles ont étudié l’efficacité de la thérapie photodynamique Caccianiga et al. (32) ont évalué l’effet bactéricide de ce protocole
dans le traitement de la maladie parodontale et la décontamination dans le traitement de la péri-implantite. Les résultats ont montré
en général, mais les résultats sont toujours controversés. une diminution de la numération bactérienne de toutes les espèces
Marta Segarra-Vidal et Al. (26) en 2017, ont évalué les effets de la bactériennes à 6 mois après le traitement jusqu’à l’élimination totale.
thérapie photodynamique au cours du traitement non chirurgical de Une autre étude a été réalisée par le même auteur (33) pour évaluer
la parodontite chronique. Ils ont effectué une étude clinique rando- l’effet de ce protocole sur l’élimination de tous les dépôts bactériens
misée, où ils ont choisi 60 patients, répartis en 3 groupes (20 patients sur la racine ou la surface implantaire au moyen d’instruments méca-
chaque groupe). niques et d’un diode laser combiné à l’utilisation du peroxyde d’hy-
Le premier groupe a servi de groupe témoin avec des patients en drogène. Les résultats montrent également une diminution impor-
bonne santé parodontale. tante de la quantité de bactéries pour chaque espèce jusqu’à 10-6.
Le deuxième groupe a reçu un traitement avec la méthode conven- Le protocole de la « PDT sans colorant », repose sur trois éléments
tionnelle avec détartrage et surfaçage radiculaire. essentiels, comme la PDT classique, qui sont :
Le troisième groupe de patients a reçu le même traitement mais avec
une thérapie photodynamique rajoutée. 1. Un laser qui pénétre profondément dans les tissus : Ce qui explique
Tous les paramètres cliniques, microbiologiques et biochimiques ont le choix des lasers diodes et Nd-YAG avec des longueurs d’ondes se
été enregistrés avant, pendant et après le traitement. Le laser utilisé trouvant dans la zone de l’infra-rouge proche du spectre électro-
dans cette étude est un laser diode de 670 nm, magnétique de la lumière. Lorsque le rayonnement laser interagit
(puissance :150 mw - 60 secondes dans chaque poche parodontale). avec le tissu, quatre types d’interactions ont lieu en même temps
Le photosensibilisateur est un bleu de méthylène à une concentra- : la transmission, la réfection, la dispersion et l’absorption (fig 4).
tion de 0,005%.
La procédure est appliquée la première semaine, à 5 semaines et à La distribution de l’énergie laser dans les tissus est entièrement
13 semaines. Ils ont conclu que la thérapie photodynamique n’ap- fonction de l’absorption et de la diffusion. L’absorption détermine la
porte pas d’avantages supplémentaires en termes de paramètres profondeur de pénétration de l’énergie dans les tissus. Selon la loi de
cliniques par rapport au DSR seul. La thérapie photodynamique ré- Beer-Lambert, plus le coefficient d’absorption est important, moins
duit uniquement la quantité d’actinomycetemcomitens. Selon cette le rayonnement pénétre dans les tissus cibles, et plus le coefficient

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d’absorption est bas, plus la pénétration est importante (fig. 5).


Sachant que la plupart des tissus mous contient beaucoup d’eau, et
que les longueurs d’onde se trouvant dans l’intervalle de la fenêtre
optique (entre 600 et 1200nm) présentent une très faible absorp-
tion pour ce chromophore (fig. 6), il résulte une grande pénétration
à l’intérieur des tissus pour ces longueurs d’onde (zone rouge et
proche infra-rouge) (fig. 7).

Fig. 7 Pénétration à l’intérieur des tissus selon la longueur d’onde

2. Le peroxyde d’hydrogène (H2O2) avec une concentration de 3%


ou Eau oxygénée est un composé chimique possédant une action
antiseptique et désinfectante pour une utilisation locale.
Il peut se décomposer dans une réaction de dismutation en eau et
dioxygène dans des proportions dépendantes de la température,
de la concentration, de la présence d’impuretés et de stabilisants.
Fig. 4 : Interaction Laser-Tissu Cependant, cette réaction de dismutation et de décomposition est
lente en solution aqueuse puisque l’eau oxygénée dite « stabilisée
» contient des agents permettant de complexer ou d’absorber les
impuretés en solution.

C.Ferreira et Al. (34) ont mené une étude expérimentale pour éva-
luer l’ionisation du peroxyde d’hydrogène dans différentes solu-
tions aqueuses et ont calculé l’énergie nécessaire pour avoir l’ioni-
sation du peroxyde d’hydrogène.
Les résultats ont montré que l’énergie minimale requise pour dé-
composer le peroxyde d’hydrogène est d’environ 10,58 ± 0,04 eV,
ce qui correspond à une énergie photonique très importante. Cette
ionisation ne peut être possible qu’avec l’utilisation d’un Laser ul-
traviolet d’une longueur d’onde d’environ 120 nm. Par conséquent,
les lasers de la zone infra-rouge, possédant des énergies photo-
niques ne dépassant pas les 1,26 eV, ne peuvent jamais dissocier le
peroxyde d’hydrogène.

Fig 5 : La loi de Beer-Lambert 3. Le troisième facteur est la présence du sang : le sang est un li-
quide qui formé par 55% de plasma et 45% de cellules, à savoir :
- Les globules blancs responsables de la réponse immunitaire,
- Les plaquettes responsables de la coagulation et l’hémostase,
- Les globules rouges (érythrocytes ou hématies) qui sont respon-
sables essentiellement du transport d’oxygène aux différents or-
ganes.
Les hématies sont riches en hémoglobines qui sont des protéines
fixant le fer qui est une catalase (fig. 8) qui permet la dismutation du
peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) en eau et dioxygène.
En effet, La liaison oxygène-oxygène du peroxyde d’hydrogène est
coupée par l’atome de fer, en créant une molécule d’eau et une liai-
son fer-oxygène très oxydante. Celle-ci peut oxyder une nouvelle
molécule de peroxyde d’hydrogène, donnant du dioxygène. La ré-
action enzymatique en jeu est l’une des plus rapides connues.

Fig 6: Coeficient d’absorption de l’eau pour certaines longueurs d’onde

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N.G Basov (36), lauréat du prix Nobel, a été l’un des premiers à com-
prendre le potentiel des applications biologiques des lasers et a ré-
alisé des études pour évaluer les mécanismes d’action sélective des
rayonnements à faible intensité sur le sang.
Ces études ont conduit à la découverte d’un nouveau photo-accep-
teur qui est l’oxygène moléculaire dissous dans la phase aqueuse
d’un système biologique. Ce résultat s’est révélé assez inattendu.
L’état singulet de l’oxygène 1Σ + g se désintègre rapidement (~ 10-6
s) dans les solutions en raison des collisions avec les molécules des
solvants et de la présence de la population du niveau singulet 1Δg,
de sorte que l’activité chimique de l’état 1Σ + g n’a pas le temps de
se révéler.
Par conséquent, nous pouvons supposer que les effets biologiques
observés lors de la photo-excitation de l’O2 sont causés par l’état ex-
cité 1Δg ou simplement par l’oxygène singulet. [33]
Fig. 8 : Catalase du sang

Singh et al. (37) ont rapporté que l’irradiation de l’eau avec des lasers
Selon le protocole proposé par Gérard Rey, la première réaction est de 990 nm et 1064 nm montre une transition vibratoire de l’eau et à
entre le H2O2 et le sang. En effet, lorsque le peroxyde d’hydrogène la formation de l’oxygène singulet.
entre en contact avec le sang, il se décompose rapidement selon
cette équation : [30] Zakharov et al. (38) ont découvert que la phase aqueuse des biosys-
H2O2 + Fe(III)-E H2O + O=Fe(IV)-E; H2O2 + O=Fe(IV)-E tèmes joue un rôle important dans le transfert d’énergie de l’oxygène
H2O + O2 + Fe(III)-E singulet aux cellules. Cette hypothèse a été confirmée par l’analyse
des changements de l’indice de réfraction dans une solution transpa-
En conséquence, les enzymes contenues dans le sang à l’intérieur rente d’éthanol-eau-peroxyde d’hydrogène irradiée par un laser He-
de la poche parodontale catalysent ou décomposent le peroxyde Ne. Le type d’effet observé dans ces expériences a indiqué la genèse
d’hydrogène en H2O et O2 ; cette dernière molécule est ensuite d’oxygène singulet par la lumière.
présente en grande quantité à l’intérieur de la poche sous forme de
molécule diatomique. Par la suite, le mécanisme possible qui peut se Zakharov et al. (39), dans une autre étude, ont rapporté que l’excita-
produire pour obtenir un effet bactéricide maximum, est l’excitation tion directe des cellules tumorales a un effet inhibiteur direct sur la
de cet oxygène fondamental en oxygène singulet. croissance tumorale, et les meilleurs résultats sont obtenus lorsque
L’oxygène singulet peut être formé par cinq voies possibles : réaction la quantité d’oxygène augmente au sein de l’expérimentation.
chimique, réaction thermique, décomposition de l’ozone, décharge
électrique ou excitation directe de l’oxygène moléculaire. Neuman et al. (40) ont remarqué un endommagement phtotonique
Au début des années 1970, un travail de Khan et Kash (35), rappor- « photodamage » dans toute la région proche infrarouge (790–1064
tait de nombreux états singulets d’oxygène (fig. 9). L’oxygène sous nm) en surveillant les taux de rotation des cellules soumises au laser.
forme gazeux et liquide, a une série de bandes d’absorption soit dans Les dommages à l’illumination ont été réduits aux niveaux de base
la zone ultraviolet (382 et 478 nm), soit la zone visible (580 634 762 dans des conditions anaérobies, impliquant l’oxygène dans la voie du
770 nm) ou la zone infrarouge (865, 1070, 1270). Les transitions « photodommage ». Ils ont suggéré que la source du « photodamage
optiques dans une molécule d’oxygène dans ces régions sont inter- », selon ces données, est la production d’oxygène à l’état excité (sin-
dites par les règles de sélection quantique-mécanique pour la parité gulet) par irradiation laser.
et le spin, cependant, l’excitation directe peut être possible dans des
conditions spécifiques. Bregnhøj et al. (41) ont démontré dans une étude in-vitro, utilisant
des lasers de 765nm pour irradier des cellules, que l’O2 singulet
(1∆g) peut être produit avec des rendements appréciables et détec-
tables optiquement en excitant la transition O2 fondamental à 765
nm dans des solvants liquides.
Ils ont démontré également que l’O2 singulet (1∆g) ainsi obtenu,
peut être utilisé comme agent cytotoxique. La quantité d’O2 singu-
let (1∆g) produite par cette approche directe est comparable à celle
produite lors de l’excitation d’un photosensibilisateur dans le cas
d’une aPDT classique, en évitant les complications associées à l’utili-
sation d’un photosensibilisateur.

Krasnovsky (42) a mis en évidence ce mode de génération directe


d’oxygène singulet dans le cadre d’une étude de photo-oxydation
d’une sonde spécifique d’oxygène singulet.
Cette excitation directe de l’oxygène moléculaire est appelée «
LIGHT OXYGEN EFFECT » (LOE) ou effet de l’oxygène irradié par la
Fig. 9 : Différents états singulet de l’oxygène lumière. Le « LIGHT OXYGEN EFFECT » représente des dommages,
à faibles doses, des cellules par photo-génération d’oxygène singulet
à partir Du dioxygène (O2) présent dans les cellules conformément
à la réaction :
3O2 + hν 1O2.
La longueur d’onde du laser utilisé dans le (LOE) doit avoir l’éner-
gie d’excitation minimale (94,2 kj / mol) pour créer l’état singulet de
l’oxygène (à partir de 1270 nm et moins).
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Conclusion :
Le mécanisme biochimique de la thérapie photodynamique sans colorant proposée par Gérard Rey, semble impliquer la « LIGHT OXYGEN
EFFECT » (LOE), dans laquelle le laser est capable d’exciter directement l’O2 tissulaire dans des conditions sélectionnées, et le H2O2 appli-
qué, améliore la production d’O2 via sa décomposition par contact avec les catalases de l’hémoglobine du sang.
Comparé à la thérapie photodynamique classique, ce protocole semble sûr et l’utilisation des paramètres contrôlés de bas niveau d’énergie,
évite les augmentations thermiques défavorables et ainsi les dommages aux tissus environnants.

Références :
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