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Aprks une rapide définition des traces et de leurs propriétés priétés physiques du corps chimique : propriétés
physiques, chimiques, biologiques, toxicologiques, les princi-
pales méthodes physico-chimiques d‘analyses sont passées en optiques, électriques, spectrales, atomiques, nuclé-
revue : spectrophotométrie d’absorption moléculaire, fluori- aires.
métrie, polarographie, spectrophotométrie de flamme (émission et Les traces sont donc aujourd’hui des éléments
absorption), spectrographie d‘émission d’arc et d’étincelle, spec-
trométrie de masse, fluorescence X. chimiques enLrant dans la composition du milieu,
Les limites d’applications sont discutées pour chaque méthode: que l’on peut d’une part déterminer grâce aux
sensibilité, précision, rapidité, reproductibilité, rentabilité et prix méthodes physico-chimiques et qui d’autre part
de revient.
L’analyse instrumentale associée à une préparation physique
sont suceptibles de modifier les propriétés du milieu,
ou chimique convenable de l’échantillon analysé permet la détec- il s’agit donc d’éléments pouvant avoir un rôle
tion et la détermination des traces à des teneurs de à important (néfaste, bénéfique).
selon les méthodes.
On parle dans la littérature de micro Cléments 1)
((
Cet exposé qui pourrait être très vaste, le sujet sens en parlant d’oligo-élément. Cette expression
intéressant des milieux très divers, des méthodes bien qu’elle signifie ktymologiquement la même
très différentes, sera limité à la recherche des éléments chose (oligo mot grec signifiant peu nombreux)
à l’état de traces dans les milieux solides ou liquides a pris en’France avec Gabriel BERTRAND un sens
en excluant les gaz et les milieux gazeux. très précis qualifiant des éléments en très faibles
concentrations dans le milieu et ayant d’autre
part une fonction biochimique ou biocatalytique :
Définition. les Cléments les plus classiques sont Cu, Zn, Fe,
Mn, B, I, Co... Ils sont nécessaires en physiologie
végétale ou animale. Nous donnerons quelques
Que doit-on entendre par traces ou éléments à exemples; c’est peut-être en biologie que l’analyse
l’état des traces; cette désignation bien arbitraire des traces a révélé son importance. Aujourd’hui,
mérite quelques précisions. Autrefois les traces ce domaine est largement dépassé; nombreux
désignaient des teneurs indosables, inférieures aux sont les exemples illustrant le rôle des Cléments
concentrations accessibles par les méthodes chimi- en traces, en voici quelques-uns.
ques, on peut les fixer par exemple à 1 oleo (0,l %).
Aujourd’hui, on sait aller beaucoup plus loin grâce
aux méthodes physiques qui font appel aux pro-
Propriétés physiques des métaux.
(*) Communication présentée à la journée sur l’Analyse
des traces (17 novembre 1967) organisée par la Division La résistivité électrique, les propriétés magné-
de Chimie Analytique de la Société Chimique de France
e t les Commissions de spectrométrie d‘émission e t de spec- tiques, la dureté, la ductibilité des métaux sont
trométrie X du GAMS. largement influencées par les impuretés présentes.
Ainsi, la présence de fer (10 à 100 ppm) dans le dosage; à côté des éléments majeurs du milieu
cuivre augmente considérablement la résistivité végétal (N, P , Ei, Mg, Ca, S> on trouve à l’état
électrique du cuivre. Le tungstène est usinable si de traces (de 1 à 1O00 ppm: du fer, du cuivre, du
ses impuretés sont inférieures à 200 ppm. Les zinc, du manganèse, du bore et à l’état de traces
propriétés électriques des semi-conducteurs (silicium, inférieures à 1 ppm du cobalt, du molybdène,
germanium) sont modifiées par les impuretés (métaux du vanadium, de l’iode, du sélénium ... La plante
du groupe 3 et du groupe 5) à des concentrations doit trouver ses oligo-éléments dans le sol et sous
de l’ordre des ppm ou même des ppb. une forme où ils sont assimilables: ainsi apparaît
Les propriétés optiques des solides dépendent de la l’importance des oligo-éléments dans les sols ; notons
en outre u’un excès de manganèse, sélénium... peul
i
composition chimique, particulièrement des traces
ou impuretés présentës. Le cas des substances être toxiq e. Dans la plante les oligo-éléments sont
phosphorescentes ou luminescentes est typique : souvent ssociés aux enzymes. Le molybdène
parmi les impuretés présentes à des concentrations et le cob It ont un rôle sur la fixation de l’azote
de quelques ppm certaipes peuvent activer la par la pla t e ; le vanadium, le manganèse détermi-
phosphorescence, d’autres la réduire : 0,2 ppm de nent la p otosynthèse chez certaines plantes.
nickel présentent un effet marque sur l’intensité E n biologie animale, le cobalt (quelques pg) est
de la phosphorescence du sulfure de zinc activé indispensable pour la formation de la vitamine
à l’argent; 100 ppm de nickel suppriment complè- B 12 chez certains animaux; l’iode intervient dans
tement cette phosphorescence. Les activateurs agis- la composition de la tyrosine, le molybdène dans
sent en sens inverse, à des concentrations de 10 à la xanthine oxydase et leAflavo enzymes; le cuivre,
1 O00 ppm. le manganèse, le zinc sont essentiels à la formation
des enzymes aussi bien animales que végétales.
Récemment, on a montré l’importance du sélénium,
responsable de plusieurs maladies chez l’animal,
Propriétés chimiques. il agirait comme antioxydant.
Par ailleurs, si les oligo-éléments signalés plus
En chimie, la réactivité, aussi bien à l’état solide haut sont nécessaires à la vie animale, des excès,
que liquide est encore soumise à l’influence des là aussi, peuvent être toxiques; de‘même la présence
traces d’éléments présents. L’aclion catalytique dans les sols de certains éléments Pb, Cr, As, Cd ...
de certaines impuretés spécifiques est un phénomène peuvent également avoir un effet toxique chez le
i
largement exploité dans les réactions chimiques : végétal et l’animal.
le cadmium (Cd++) accélère la réaction argent sur La rec erche des éléments toxiques (As, Pb,
brome en facilitant les phénomènes de diffusion. T1...) dan les produits alimentaires voire également
Inversement, il est des impuretés (poisons) qui dans les v scères est encore une importante applica-
ralentissent les réactions. La formation des cristaux tion de l’apalyse des traces.
est souvent fonction des impuretés. Dans la métal-
lurgie de l’aluminium la vitesse de cristallisation
du métal est ralentie environ deux fois par la pré-
sence de 10 ppm de cuivre. La corrosion chimique Méthodes d’analyses.
est encore une réaction qui dépend des traces d’élé-
ments présents.
Ainsi donc la recherche des traces intéresse un
très grand nombre d’éléments, on pourrait y inclure
tous les éléments de la classification, mais en outre
Propriétés biologiques, agronomiques, toxicologiques. des milieux extrêmement divers : les milieux miné-
raux : sols, roches, minerais, produits chimiqyes,
La recherche des éléments à l’état de traces produits industriels, métaux alliages, réfractaires ...
dans les milieux naturels; les roches, les sols, les les milieux liquides : eaux naturelles, eaux de boisson,
eaux, est d’une importance essentielle en géochimie liquides biologiques (sang, urine), huiles de grais-
puisqu’elle permet entre autres la détermination sage... les milieux organiques : tissus végétaux ou
des gisements et de gites minéraux. animaux.. L’analyse peut être individuelle ou de
L’industrie fait de plus en plus appel à l’analyse
des traces : contrôle des matières premières, évolu-
tion d’une fabrication, analyse du produit fini :
autant d’applications dans l’industrie des produits
chimiques, pharmaceutiques, agricoles, nucléaires ...
C’est peut-être en biologie que l’on trouve le plus
d’exemples illustrant l’intérêt des traces et de leur
M ~ ~ T H O D EPIIYSIQUES
S D’ANALYSE (GAMS).
*
à doser, de leurs concentrations, du nombre d’ana- Fluorimétrie.
lyses à effectuer, de la rapidité exigée de l’analyse,
de la précision imposée au dosage, de l’appareillage Certains complexes en solution soumis à une
dont on dispose ou dont on peut disposer (un spec- excitation ultraviolette émettent un spectre visible
tromètre de fluorescence X est un appareil bien plusde fluorescence (tableau 11) dont la grande sensibilité
coiiteux qu’un simple spectrophotomètre d’absorp- permet le dosage des traces. C’est le cas en parti-
tion moléculaire ou atomique). culier de Al, Be, F, Ga, Mg, Se, W... en milieu
I Parmi les principales techniques aujourd’hui liquide, et U en solution solide dans les fluorures
l éprouvées nous nous bornerons à rappeler essentiel- de lithium et de sodium. Les sensibilités indiquées
I lement les propriétés de chacune et leurs possibilités
au tableau I I sont souvent plus grandes qu’en
d’application. I1 s’agit des méthodes suivantes : speclrophotométrie d’absbrption moléculaire; en
revanche les éléments dosables sont en. nombre
spectrophotométrie d’absorption moléculaire,
limité. Les interactions perturbant la fluorescence
fluorimé trie,
‘ sont nombreuses, et les réactifs connus : morin,
polarographie,
spectrophotométrie d’émission de flamme’ et oxine, alizarine.., ne sont pas spécifiques, ceci
e
spectrométrie de masse, \
lente qualité cotìte entre 3 et G OOP francs; parfois d’ions, séparation par électrolyse, extraction du
’
même on peut se contenter d’un simple colorimètre complexe organique. L’examen du tableau I I I
à filtre. Enfin de nombreuses méthodes peuvent montre qu’il est possible de déterminer avec une
ètre automatisées (à l’aide d’auto analyseurs) ceci bonne sensibilité en particulier As, Cd, Cu, Mn, -
$
étend largement le domaine d’application à l’analyse Mo, Ni, Pb, U, Zn ... La polarographie est une
de routine. excellenle méthode de dosage, elle donne une bonne.
L
TABLEAU I
TABLEAU I I
ilIéthodes fluorimélriques.
Maxima
Déter-
in in ati o11
Réactifs Conditions Interférences
absorption fluorescence
my 111p
précision, elle est en général très spécifique car la à doser). Le dispositif est représenté figure 1. On
séparation des ions gênants n’est pas critique. enregistre ensuite le polarogramme (I = f E) en
Comparée à la spectrophotomékrie d’absorption partant d’un potentiel négatif pour remonter vers
la sensibilité est plus faible en polarographie classique. des, valeurs plus positives. La vitesse d’enregistre-
I1 faut signaler quelques perspectives nouvelles ment est d’environ une minute pour aller de 0,3
offertes par la polarographie : , à O$ V. L’enregistrement obtenu est représenté
La polarographie inversée (anodic stripping) figure 1; les pics observés résultent du départ de
est une méthode dérivée de la polarographie normale, l’Clément réduit à la goutte de mercure et de sa
Dermettant d’augmenter
u
la sensibilité. 100 à 1 O00 diffusion dans les couches voisines de l’électrolyte.
;ois par rapport à la polarographie classique. On L’application intéresse notamment le cadmium,
détecte ainsi de 1 à 5 pg/l de Zn, Cd... Sa caractéris- le zinc, le thallium, le plomb ...
tique principale réside dans le fait que le dosage Signalons encore la polarographie à impulsions.
est opéré après Clectrolyse (pendant un temps de On superpose à la tension continue classique appli-
10’930 mn)sur une seule goutte de mercure (goutte quée entre les électrodes polarographiques une
pendante) le dépôt électrolytique de 1:élément tension alternative de faible amplitude (quelques
à doser est fait à un potentiel convenable à partir (mV); celle-ci ne perturbe pratiquement pas les
de solutions très diluées (10 à 1O00 pg/1 des éléments effets de la tension continue sur l’électrolyte. Le
TABLEAU I I I
Méthodes polarographiques.
.~
Elé- Réactions polarographiques Séparations ou enrichissements Applications a l’analyse
ments classiques chimiques évcntuels des milieux
A B
vers I‘electrode
a Calomel
Monochmmateur
A
-Azote
Amplificateur
Goutte
eg t excité par absorption d’un rayonnement conve-
nable il est désactivé avec émission d’une radiation
de longueur d’onde égale ou supérieure.
1
0.3
1 1
0.5
1 1
0.7
t
l
i
. -
TABLEAU IV e
00
0
Spectrophötoméilrie de flamme.
-~
-Sensibilité (détection pg/ml)
Longueurs Procédés
d'onde mp Interactions Applications
de séparation
Gmission Absorption Fluorescence
+L
W
m
Ga
h
B MIBC : méthylisobutylcétone; MP : méthylpentanone; DTC : dithiocarbamate; DTCP : dithiocarbamate de pyrollidine et d'ammonium; TQB : tétraphenylborate :
5 MEC :mkthyl-éthylcétone; NE : nitro-éthane; 8 HQ : hydroxy-8-quinoléine; Ac Am : acétate d'amyle.
m
v - -
MÉTHODES PHYSICO-CHIMIQUES UTILISÉES DANS LA DÉTERMINATIONDES TRACES M. PINTA 187
Les Lrois méthodes sont également utilisables enceinte absorbante de 20 à 30 cm; l’atomisation
en routine: il est facile d’automatiser: a) la distri- peut être faite à partir de solides (quelques mg).
bution des échantillons, b) l’enregistrement des L’échantillon est en effet volatilisé dans un arc
mesures. électrique et réparti ensuite dans le four; l’analyse
E n ce qui concerne l’appareillage, signalons qu’un de solutions exige l’évaporation à sec sur l’électrode
photomètTe à filtre coûte de 4 à 5 O00 francs, un de l’arc. Notons que cet arc électrique sert au chauf-
spectrophotomètre de flamme à prisme ou réseau fage du four. On détecte des quanlités d’éléments
coiite de 10 à 20000 francs enfin un spectrophoto- extrêmement faibles: à pg: le tableau
mètre d’absorption atomique de 25 à 50 O00 francs. V donne quelques* valeurs de détection obtenues
Nous ne connaissons pas encore de spectropho tomètre à partir de ces deux dispositifs, comparativemen1
‘de fluorescence atomique commercialisé. aux détections obtenues en spectrophotométrie
L’absorption atomique offre donc de vasles et d’absorption atomique normale. Les détections
intéressantes perspec tives d’avenir. avec brûleur spécial sont exprimées en pglml cepen-
Nous citerons deux dispositifs nouveaux montrant dant, les détections obtenues avec le four de L’vov
ce que l’on peut encore espérer dans l’amélioration sont exprimées en valeurs absolues en pg.
des sensibilités signalées au tableau IV : le dispositif
d’a tomisation à partir d’un brilleur classique disposé TABLEAU V
comme sur la figure 4 permet en augmentant la Amélioration de lu sensibilité en absorption afomique.
!
MÉTIIODES PHYSIQUES E .
D ’ ~ A L Y S(GAMS) VOL. 4, NO 2, JUIN 196s.
I
-‘I_
188 METHODESPHYSICO-CHIMIQUES UTILISÉES DANS LA DÉTERMINATIONDES TRACES M. PINTA
I
Sensibilités en ppm 1 I =
Élé- Longueurs D6teclion
ments d'oncle (A) Él&
Raies
Cendres CaCO, mcnt s
Sols
de plante Alnminiuin Silicium Cuivre
5
B 11 0,003 0,003 0,001
. Ba 4 934,l 5 3 F 19 0,oí 0,003 0,003
Na 11 112 0,03 0,Ol 091
Be 3 130,4 5 30 5 24 0,03
hfg 0,Ol o 0,01
Bi 3 067,7 1 O0 1O0 10 Si 9 1/3 0,03 0,01
Cd 3 261,l 300 1 000 200
P 1 5 112 0,03 0,Ol 0,003
- S 10 213 0,03 0,05 0,01
Ce 4 222,G 500 1 O00
CI 35 0,03 0,Ol 0,01
Co 3 453,s . 2 3. 5 I< 19 112 0,Ol 0,Ol 0,003
Cr 1254,3 1 3 2
, ,Ca ' 40 0,03 0,oí 0,003
- - Ti 48, 0,Ol 031 0,01
Cs S 079,O 300 V 51 0,03 0,01 0,01
CU 3 247,5 1 1 1, Cr 52 0,03 0,Ol 0,01
Ga 2 943,B 1 10 3 ' Mn 55 0,Ol rl ' 0,Ol
Fe 56 0,Ol 0,03 0,01
Ge 2 651,2 1o 30 29 112
I 1 0
- Co s 0,Ol 0,1 0,003
Hg 2 536,5 1 O00 1 O00
Ni 5s 0,02 0,05 0,02
La 3 337,5 30 20 25 %
63 0,Ol
Cu 0,005
Zn 64 0,02 0.005 0,3
Li 6 707,s 1 1 1
Ga 69 0,02 0,006 0,02
Mn 4 034,5 10 10 - As 75 0,Ol 0,003 0,01
MO 3 170,3 1 10 5
Se 80 0,02 0,006 0,p2
Br 81 0,02 0,006 0,02
Ni 3 414,G 2 3 3
Rb s5 0,Ol 0,03 0,01
Pb 2 S33,l 10 30 10 ss 0.01
Sr ' 0,3 0,0í
Rb 7 s00,2 20 5 30 Zr 90 8 0,02 0,006 0,02
9s 0,o.i 0,Ol 0,04
Sb 2 s77,9 300 100
107 0,006 0,006
sc 4 246,s lo - 114
0,OOG
0,Ol 0,03 0,003
Sn 2 s40,o 5 30 120 0,003 0.03 0,003
Sr 4 607,3 10 10
laí o 002 0,002 0,002
- - 129 0,003 0,003 0,004
1 Ti 3 989,s 10
T 127 0,001 0,001 0,001
TI 2 767,9 50 30 10
CS 133 0,001 0,001 0,001
Ba 135 ' 0,001 0,002 0,001
4 379,2 5 - 3 '
V
W 2 947,O 300 1 O00 -10 La
Ce
139
140
0,001
0,001
0,OOí
071
0,001
0,001
Y 3 327,9 30 10 20 Hf 1so 0,003 0,003 0,003
Ta .1s1 0,oí 0,03 0,03
Zn 3 345,O 300 3 O00 1 O00 ,
1S4 0,003 0,003 0,003
Zr 3 392,O 10 30 10 187 0,002 0,002 0,002
I Re
, --__ Pt ' 194 0,003 0,003 , 0,003
Au 197 0,001 0,oí 0,001
1
DIBTHODES PHYSICO-CHIMIQUES UTILISÉES DANS LA DÉTERMINATIONDES TRACES DI. PINTA 189
An a IY Ie Y I
Electrodes
\
A
Analyreur maenetluuc
I
. La spectrographie d’arc pour être précise (5 yo) (10 à 30 ItV) et le faisceau des masses élémentaires
exige de grandes précautions; c’est en revanche est dispersé dans un champ électrique puis dans
une méthode commode d’analyse semi-quantitative , un champ magnktique selon le principe de la figure 6.
(erreur admissible < 25 yo). Les ions sont finalement reçus sur une plaque
L’application englobe riles milieux et l e i matériaux photographique pour donner un spectre de masse
les plus divers : milieux naturels, synthétiques, composé des raies caractéristiques des ions et de
métallurgiques. .. leurs isotopes. La propriété principale de la spec-
La spectrographie d’étincelle (décharge haute ten- trométrie de masse est sa grande sensibilité; on
sion sous faible courant entre deux électrodes) détecte une partie dans lo9, le spectre est facile
permet des analyses plus précises, en outre elle est d’interprétation : les’ spectres de masse font appa-
applicable aux solutions, et aux milieux liquides raître en particulier les raies d’impuretés silicium,
d’une façon générale; en particulier la technique soufre et aluminium dans le gallium, à des concen-
avec électrode poreuse ou avec électrode tournarite trations de 0,035 ppm; il s’agit de ppm atomiques.
permet le dosage de nombreux éléments en milieux Le spectre est étalonné à partir d’échantillons
liquides. synthktiques. La sensibilité est à peu près la même
L’appareillage spectrographique est assez coûteux : pour tous les éléments : le tableau VI1 donne quelques
I
l’ensemble comprenant les sources d’exitation d’arc valeurs de détection des impuretés dans l’aluminium,
I et d’étincelle, le spectrographe, le comparateur le cuivre e t le silicium. L’exposition est fonction
I
de raies, le densitomètre, revient à 120 ou 150 O00 de la charge des ions déposés (10-lG à Coulomb)
francs. Une telle installation ne se justifie que par ce qui correspond à des temps pouvant atteindre
le nombre d’analyses et de dosages à exécuter. de 15 à 30 mn. Au point de vue quantitatif, on
La spectrométrie à lecture directe peut remplacer connaît un certain nombre d’applications à l’analyse
I
la spectrographie classique en particulier pour les des métaux et des milieux naturels, des milieus
analyses rapides ou de grande série. Les spectro- minéraux et biologiques. Les dosages sont effectués
mètres modernes sont équipés de 20 à 30 photo- par comparaison avec des échantillons synthétiques
I
MI~TIIOUESPIIYSIQUES D‘ANALYSE (GAMS) VOL. 4, Nu 2, JUIN 1968.
190 MÉTHODES PHYSICO-CHIMIQUES U T I L I S ~ E S DANS LA DÉTERMINATIONDES TRACES M. PINTA
1
on utilise un cristal cour e qui permet la focalisation
160
du rayonnement émis s r le compteur de mesure.
Ba 1220 1250
Ce (600) 105 19 E n émission directe l’éch ntillon est placé sur l’anode
cs 1,5 2,1 0,80 à l’intérieur du tube à rayons X. Cette dernière
In 0,026 “ 0,05 0,30 méthode est plus sensibl mais plus délicate d’appli-
La 150 GO 11 -
cation. Le principal av ntage de la fluorescence X
MO 7 935
Nb 20 21 5,4
est, sa simplicit6 opératoire aussi bien pour la prépa-
Nd (80) 53 794 ration de l’échantillon que pour l’interprétation du
Pb 50 50 5,4 spectre; toutefois des effets de matrice sont inipor-
Sb 0,3 0,80 tants, on doit les étudier soigneusement. Le tahleau
Sn (23) ’ 2,3 1
Th 52 40 IX montre la diversité des\applications de la fluo-
U 327 395 0,GO rescence X; cependant la sensibilité est en général
NIT 0,46 0.40 OJO moins bonne qu’en spectroscopie optique : 10
. Y 20 7.8 17 à 100 ppm selon les éléments. E n revanche la pré-
Zr 210 185 70
cision peut être excellente, d’une façon générale
l’erreur est inférieure à 10 %. La fluorescence X
(*) Geol. Siwu. Bull., 1113. est d‘autre part une excellente méthode de routine.
(**) TAYLOR, Nuture, 205, n o 4966, p. 34, 1965. Un spectrdphotomètre à fluorescence X coiite
- entre 100 et 200 O00 francs.
,
TABLEAU 1 IX. - Spectroméirie de /luorescence -Y. Détection ( p p m ) uqplications.
j
Ag ........ - ‘ Verre
As .... 1.. 200 Roches - Verre, poussière
Ba . . . . . . . 100 Sécliments - Huiles
Ca ....... 1O00 Wolfram Sang, vég6laux Huiles
Cd . . . . . . . - - - Verre
CI . . . . . . . . I - -
- Sang, végétaux
cs ........ 100 Minéraux
Cr ........ Poussières
Cu . . . . . . . 200 Roches V6gétaux
Fe ..... :. - VégPlaux Huiles, pékoles
Verre
I< . . . . . . . . - - Sang -
La ........ 100 Roches - Terres rares
Mn . . . . . . . 25 ndinéraux, sols Végétaux Essence, poussières
Mo . . . . . . . 100 Roches Vëgetaux -
-
~
TABLEAUS ‘
l
La SO 5’
Li - 0.01 0s
Mg 0,01 0;01 0,005
M11 092 ’ 0,08 0,08
Mo 0,005 2
Fig. 7. - Spectrométrie de fluorescence X. Na - GO
f Ni 0,1 2
P 0,01 G
Conclusions. Pb 0,oi . 0,7 10
Pt ’ 0,l 1 7
Rb - 0,01 -
Pour conclure, nous p‘ourrions tenter de faire S - -
une comparaison entre toutes ces méthodes. Nous Sb 0,05 15
nous sommes efforcés de donner les domaines Se 0,25 70
d’application de chacune ainsi que le prix appro- Si 0,05 -
Sn 071 15
ximatif de chaque appareillage. Si le choix de la Sr - 0,2
méthode n’apparaît pas dans ces conditions on Te 0,5 20 I ’
peut encore essayer de comparer chacune en fonction Ti 0,oí 034
de leur sensibilité de détection des traces en dis- TI 0,05 40
V 0,2’ 4
tinguant les méthodes sur solutions d’une part W 0,05 10
’
et celles sur solides d’autre part: Zn 0,Ol OS
Le tableau X montre les sensibilités comparées Zr I 0,1 2
de trois méthodes d‘analyses sur solutions ’: spec-
trophotométrie d’absorption moléculaire, spectro-
(F) : fluorescence.
photométrie d’absorption atomique, spectrographie
I-
c
d’étincelle. Pour certains éléments la spectropho-
tométrie d‘absorption moléculaire est la plus sensible :
Be, Cd, Co, Cr, Mo, Pb, Ti ... La spectrophotométrie
d’absorption atomique est préférable pour Ag,
- -Al, Ca, Ei, Li, Mg, Mn, Na, Rb, Sr, Zn ... Cependant
Enfin en ce qui concerne les méthodes d’analyses
sur solides (voir tableau XI), il est facile de les
classer en fonction de leur sensibilité en y adjoi-
la simplicité opérdtoire, la précision, la spécificité gnant la radioactivation, méthode qui est aujour-
de l’absorption atomique la rend applicable à un d’hui incontestablement la plus sensible, en effet
très grand nombre d’éléments. Quant à la spectro- la radioactivation permet la détection e t le dosage
graphie d’étincelle elle peut ètre recommandée de teneurs en éléments divers de lo-‘ à vient
lorsque plusieurs éléments sont à déterminek simul- ensuite la spectrométrie de masse pour la détection
i . tanément dans la même solution; certains éléments et le dosage de teneurs de à puis la spec-
sont en particulier très sensibles en spectrographie trographie d’émission d’arc : détection et dosage
d’étincelle: B, Be, Cu, Mg, Mn ...
~
TABLEAU XI
I
, Sensibiliíés comparées des mithodes d'unalyses SUI' solides p p m .
- --
. . Spectrométrie Radioactivation
1,
Spectrographie d'arc ipectrographie de mas! de fluorescence S
I ' ;
t
....... 30 Q,O2 200 0,005
. Al . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 0,002 I 0.00005
........... 'ío0 0,006 20 0,0001
B .................... 1 ,
0,001 -
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variés. On peut incontestablement dire que cette mais l'élaboration de produits de très haute pureté
section des sciences chimiques tient un8 place de indispensable pour l'étalonnage des méthodes phy-
premier rang dans les sciences d'une faCon générale sico-chimiques car si l'on sait détecteì- et doser
e t ceci est certainement confirmé par les services des traces de 0,001 à 1 ppm il m'est pas sQr que l'on
qu'elle rend dans la recherche et l'industrie. sache toujours préparer les étalons synthétiques 5 .
S'il est aujourd'hui u n problème devant encore devant couvrir de telles gammes de dosage.