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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE NYANKUNDE

NOTES DE COURS
DE
CHIMIE GENERALE APPLIQUEE
A LA NUTRITION
Destiné aux étudiants de l1 LMD / Nutrition

DISPENSE PAR L’ASSISTANT


OMBENI BERTIN
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

CHAP.1 : LA CHIMIE : SA DEFINITION ET DES INNOMBRABLES APPLICATIONS DANS LES


DOMAINES DE LA SANTE

1.1. Définition de la chimie

La chimie est une science de la nature expérimentale qui étudie ma matière, ses
propriétés et ses transformations profondes. Selon l’American chemical society ; la
chimie étudie :
- Les éléments chimiques à l’état libre, atomes ou ions atomiques et les innombrables
et diverses associations par liaisons chimiques qui engendrent des composés
moléculaires stables ou des intermédiaires plus ou moins instables.
- Les processus qui changent ou modifient la matière aussi appelés réactions,
transformations ou interactions.
- Les mécanismes intervenant dans les processus chimiques ou les équilibres
physiques entre deux formes
- Les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature
qui jouent un rôle chimique favorisant les réactions. http :www. Techno-
science.net/glossaire-definition/chimie.html
1.2. LA CHIMIE ET LA VIE QUOTIDIENNE AU SERVICE DE LA SANTÉ
Nous parlons en general beaucoup plus des risques de la chimie pour l’Homme que de ses
bienfaits.
D’un point de vue socioculturel, il n’est pas rare d’entendre vanter les bienfaits du paracetamol,
des anti-inflammatoires et des antihypertenseurs mais dès que l’on aborde le cas d’une
personne bénéficiant d’une chimiotherapie, le discours devient plus méfiant face à ce
traitement. Cependant, il est important de rappeler que tous les traitements médicamenteux
appartiennent à la chimiothérapie.
Quels sont les principaux champs d’application de la chimie dans la santé ?
La chimie intervient dans plusieurs domaines de la sante, elle va bien au-dela du medicament.
On la retrouve dans les différentes sphères suivantes.
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Compréhension des pathologies


La chimie intervient dans la compréhension des maladies et des mécanismes moléculaires qui
conduisent a une pathologie donnée ; par exemple dans le cas du diabète, de l’hypertension, la
maladie de Parkinson, la dépression, le cancer…
Recherche et mise au point des médicaments
La therapeutique par la recherche et la mise au point des medicaments ou solutions
(medicament + dispositifs medicaux) sont susceptibles de soulager les souffrances, de corriger
des voies physiologiques ≪ egarees ≫ (c’est-a-dire qu’elles ne fonctionnent pas comme avant),
de retarder l’apparition de nouveaux symptomes plus graves et ameliorer le quotidien des
patients.
Outils et objets pour faciliter la compréhension du vivant
Il s’agit de nouveaux outils et objets (molecules, materiaux…) qui permettent
ou facilitent la comprehension du vivant, comme en corriger certains dysfonctionnements : par
exemple puces a ADN, de nouvelles techniques d’imagerie (pour la comprehension et le suivi),
des biomateriaux comme les implants, les protheses, les coeurs artificiels…(pour corriger des
dysfonctionnements fonctionnels comme structuraux).
Outils de diagnostic et de suivi de l’évolution des maladies
Il s’agit des outils moleculaires de diagnostic et de suivi de l’evolution d’une maladie ou de
l’impact d’un traitement ; par exemple, suivi du taux du cholesterol ou du sucre dans le sang
(prevention des maladies cardiovasculaires, des atteintes renales…), suivi de marqueurs des
differents cancers avec comme exemple phare, le cancer de la prostate…
Apport à la compréhension du vivant et de mécanismes physiopathologiques
Dans la famille des « …omes », génome, protéome, métabolome…
Le domaine de la chimie du vivant est un domaine extremement evolutif, surtout ces vingt
dernieres annees, appuye sur la revolution en chimie analytique, la capacite d’analyse de
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millions de donnees simultanement grace a l’informatique, les progres spectaculaires en


biotechnologie et la chimie du materiel genetique comme proteique.
On parle du genome pour la génétique, du proteome pour les protéines, du métabolome pour
les différentes petites molécules médiateurs. De fait, tout organisme vivant est le siège d’un
fourmillement de réactions chimiques dont les acteurs sont les enzymes, comme des millions
d’autres molécules (le métabolome) telles que les sucres, les lipides ou les médiateurs
chimiques qui jouent un role cle dans le fonctionnement de l’organisme.

Le debut du xxie siecle est marque par l’essor des disciplines nouvelles comme la genomique
qui marque un tournant revolutionnaire dans la recherche des scientifiques pour comprendre
comment fonctionne l’etre vivant.
Un travail titanesque est toujours en cours pour decouvrir quels genes commandent quelles
fonctions physiologiques de l’organisme.
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Dans le domaine alimentaire/nutritionnel ; voici une situation à traiter de manière


satisfaisante :
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La chimie intervient dans la détermination du contenu de notre alimentation.


En effet, sans elle comment saurions-nous que :
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CHAP.2. LA CLASSIFICATION DE LA MATIERE

2.1. Définition de la matière

La matière constituée tous ce qui possède une masse et qui occupe un volume dans l’espace.
La matière peut exister sous trois états physiques différents :
 L’état solide : possède un volume et une forme définis.
 L’état liquide : possède un volume définis mais aucune forme précise, il prend la forme
de son contenant
 L’état gazeux : n’a ni volume ni forme définis, il prend le volume et la forme de son
contenant.
2.2. Changements d’état de la matière

Les changements d’état sont des changements physiques importants qui se produisent à des
températures qui sont caractéristiques de la substance.
Exemple: Température de fusion de l’eau: 0 °C
Température de fusion du cuivre: 1084 °C
2.2.1. Changement physique
Un changement physique est une transformation qui ne change pas la nature d’une substance,
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il implique simplement un changement dans son état, sa forme ou ses dimensions physiques.

2.2.2. Changement chimique


Un changement chimique est une transformation qui change la nature d’une substance au
moyen d’une réaction chimique,
Exemple :
- Corrosion : le fer donne la rouille
- Combustion : le bois brule pour donner de la cendre et des gaz.
On peut reconnaitre un changement chimique à certains indices :
- Formation d’un gaz
- Formation d’un précipité
- Changement de couleur
- Production de l’énergie se forme de lumière et de chaleur.

2.2.3. Classification de la matière


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2.2.4.1. Elément chimique


Un élément est tout corps ne pouvant pas être coupé ou subdivisé ; donc un corps
seulement constitué d’atomes ayant la même charge du noyau. D’après les caractéristiques
chimiques des atomes existant sur la terre, ces derniers sont répartis en 92 éléments
chimiques.
La composition en éléments chimiques de la surface terrestre (la croute terrestre, les
océans et l’atmosphère) se présente de la manière suivante : l’oxygène (49,1%), le silicium
(26,1%), l’aluminium (7,5%), le fer (4,7%), le calcium (3,4%), le sodium (2,6%), le potassium (2,4%),
le magnésium (1,9%), l’hydrogène (0,88%), le titane (0,58%), le chlore (0,19%), le carbone (0,09%)
et autres (0,56%).
Dans le corps humain, la composition en éléments chimiques est : l’oxygène (61%), le
carbone (23%), l’hydrogène (10%), l’azote (2,6%), le calcium (1,4%), le phosphore (1,1%), le soufre
(0,20%), le potassium (0,20%), le sodium (0,14%), le chlore(0,12%) et autres (0,24%).
Une dizaine d’éléments inexistants sur terre ont pu être synthétisés. Ce sont en général
des éléments radioactifs instables.
Un élément chimique est représenté par l’atome (la plus petite particule d’un corps
simple pouvant entrer dans une combinaison chimique ou réaction chimique). La combinaison
de deux ou plusieurs atomes conduit à un corps composé appelé molécule (la plus petite
particule d’une substance pure qui puisse exister à l’état individuel et isolé tout en conservant
les propriétés de ce corps).
Actuellement on connaît plus de 120 éléments chimiques et plus d’un million des corps
composés. Il est possible de scinder un corps composé en corps simples ou éléments chimiques
par différentes actions physiques : la chaleur, le courant électrique, la lumière, etc. les corps
simples ou éléments chimiques ne peuvent plus être scindé par les moyens habituels.
2.2.4.2. Isotopes
Les isotopes sont de groupe de plusieurs atomes de même numéro atomique,
correspondant donc au même élément chimique, mais dont les nombres de masse diffèrent. Le
terme isotope provient du grec iso = même et topos = endroit, qui signifie que ces espèces
atomiques de masses atomiques différentes sont classées dans une même case dans le tableau
périodique de Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (chimiste russe).

Comme le numéro atomique désigne le nombre de protons dans le noyau et que le


nombre de masse est la somme totale des protons et neutrons du noyau, les isotopes d'un
même élément diffèrent uniquement par le nombre de neutrons dans leur noyau.
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2.2.4.3. Corps pur ou substance pure


Le corps pur est un corps composé constitué des molécules identiques quand bien
même les atomes d’éléments qui forment ces molécules sont différents. Exemple : l’eau est un
corps pur.
Un corps pur est un corps constitué d’une seule sorte d’entité chimique (atome, ion ou
molécule). Un corps pur est soit un élément (corps pur simple ex : Cu, Fe, H 2, O2…) soit un
composé (constitué de plusieurs éléments exemple : l’eau pure H 2O)
Un mélange est un corps constitué de plusieurs sortes d’entités chimiques mélangés ensemble.
Les mélanges sont soit Homogène (l’eau et le sel…) soit Hétérogène (possède deux ou
plusieurs phases distinctes exemple : l’eau et l’huile…)
2.3. Les constituants de la matière
Toute la matière est constituée d’atomes.
L’atome et la plus petite partie d’un élément qui puisse exister. Les atomes s’associent pour
donner des molécules, une molécule est par conséquent une union d’atomes.
Chaque atome est représenté par un symbole.
Ces symboles sont regroupés dans un tableau appelé « Classification périodique des éléments
».
Les atomes peuvent s’associer pour former des molécules.
A chaque molécule, correspond une formule chimique qui indique le nom et le nombre des
atomes qui la composent.
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2.3.2. Composition des atomes

Un atome est une particule comprenant deux parties :


- Un noyau constitué de nucléons, les protons chargés positivement et les neutrons sans
charge électrique

- Des électrons chargés négativement qui gravitent autour du noyau.


L'ensemble des électrons constitue le nuage électronique.
Entre le noyau et les électrons de l’atome, il y a du vide.
L’atome comporte autant de charges positives portées par les protons dans le noyau que de
charges négatives portées par les électrons autour. La charge totale d’un atome est nulle : un
atome est électriquement neutre.
Chaque atome est caractérisé par son nombre de protons appelé numéro atomique Z.

2.2.3. Les constituants de l’atome

 Dans le noyau

Le noyau est composé de particules appelées nucléons. Il existe deux types de nucléons : Les
protons et les neutrons

Les protons sont chargés positivement. Ils portent une charge positive élémentaire notée q p.
qp = + 1,6 . 10-19 C (Coulombs)
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Les neutrons ont une charge nulle : q n = 0 C

La masse d'un proton mp = 1,673. 10-27 kg est pratiquement égale à celle des neutrons et mn =
1,675. 10-27 kg.

 Autour du noyau
Les électrons sont chargés négativement.

La charge d'un électron qe- est opposée à celle du proton : qe- = -q p = - 1,6. 10-19 C
La masse d'un électron me- = 9,1. 10-31 kg est environ 2000 fois plus petite que celle des protons
et neutrons.
Conclusion
Dans un atome, il y a autant d'électrons que de protons. Comme qe- = -qp, l'atome est donc
électriquement neutre.
Les atomes se différencient par le nombre de particule (protons, neutrons, et électrons) qu'ils
comportent.
Exemple : L'atome d'hydrogène est composé d'1 proton et 0 neutrons, soit d'1 seul nucléon
dans son noyau, et donc d'1 électron autour du noyau.
L'atome d'hélium comporte 2 protons et 2 neutrons, soient 4 nucléons dans son noyau, et donc
2 électrons autour du noyau.

 Caractéristique des nucléons


Les nucléons, qu'ils soient protons ou neutrons, ont quasiment la même masse :
m p ≈ m n = 1,67.10 -27 kg
La charge électrique de toute particule, notée q, a pour unité le coulomb, de symbole C.
- Le neutron est électriquement neutre, sa charge est donc nulle : q n = 0 C.
- Le proton possède une charge positive de : q p = + 1,6.10 -19 C.
Cette valeur sera prise comme référence pour définir la charge électrique élémentaire e, avec :
e = 1,6.10 -19 C en valeur absolue d'où : q p = + e.

2.3.4. Les électrons


Autour du noyau d'un atome, des électrons, chargés négativement, gravitent et constituent le
"nuage électronique" de l'atome.
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 Caractéristiques des électrons


Les électrons ont une masse très faible : m e- = 9,1.10 -31 kg
La charge électrique de l'électron est négative et de même valeur absolue que celle du proton
donc : q e- = - 1,6.10 -19 C, c'est-à-dire en charge électrique élémentaire : q e- = -e.

2.3.5. L'atome et ses ordres de grandeurs


1. Dimension dans l’atome
La sphère représentant l'atome, d'après le modèle de Rutherford, possède un rayon qui
englobe le noyau et va jusqu'aux limites du nuage électronique.
L'ordre de grandeur de l'atome est de 10-10 m = 100 pm (car 1 pm = 10-12 m)
Plus un atome possède de nucléons et d'électrons, plus le volume de la sphère atomique
associée au noyau est importante donc plus le rayon de l'atome noté ra est grand.

Rayon du noyau
L'ordre de grandeur du noyau atomique est de : 10-15 m = 1 fm.
Donc le rayon du noyau est 100 000 fois ou 105 fois plus petit que celui de l'atome.
Exemple : Si le noyau était une orange de 3 cm de rayon, l'atome aurait un rayon de 3 kilomètres.
Vide de la structure atomique
Les électrons qui gravitent autour du noyau sont très petits et peu nombreux: Entre le noyau
et le rayon atomique, il existe donc un vide dans lequel les électrons se déplacent, on dit que :
L'atome possède une structure lacunaire.
2. Masse caractéristique de l’atome
Masse du noyau
Le noyau d'un atome est constitué de nucléons de deux types : Masse en kg
Les neutrons et les protons donc pour calculer sa masse, il suffit
d'additionner les masses des particules qui le constituent grâce
aux valeurs suivantes :
Particule
Proton mp = 1,673 . 10-27 kg
Neutron mn = 1,675 . 10-27 kg
Rayon du noyau
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L'ordre de grandeur du noyau atomique est de : 10-15 m = 1 fm.


Donc le rayon du noyau est 100 000 fois ou 105 fois plus petit que celui de l'atome.
Exemple : Si le noyau était une orange de 3 cm de rayon, l'atome aurait un rayon de 3 kilomètres.
Vide de la structure atomique
Les électrons qui gravitent autour du noyau sont très petits et peu nombreux : Entre le noyau
et le rayon atomique, il existe donc un vide dans lequel les électrons se déplacent, on dit que :
L'atome possède une structure lacunaire.

2.3.6. Le cortège électronique


1. L’électroneutralité de l’atome
Les électrons
Les électrons constituent le cortège électronique de l'atome. Leur existence a été mise en
évidence par l'anglais J.J. Thomson en 1881, qui a prouvé que les électrons étaient des
constituants universels de la matière.

Nombre d'électrons d'un atome de symbole


Les électrons sont chargés négativement et gravitent autour du noyau chargé positivement du
fait du nombre de protons qui le constituent.
Un atome isolé est électriquement neutre donc il y a autant de protons chargés positivement
dans le noyau que d'électrons de charge opposée dans le cortège électronique. Donc puisque
le numéro atomique Z représente le nombre de protons, il y aura dans un atome autant
d'électrons, soit Z électrons.
2. Constitution du cortège électronique
Les couches électroniques
Dans le modèle de l'atome le plus couramment utilisé, tous les électrons ne sont pas liés de la
même manière au noyau, ils se répartissent sur différentes couches notées, de la plus proche à
la plus éloignée du noyau : Couches électroniques K, L, M...
Répartition des électrons dans les couches électroniques du cortège
Les couches électroniques sont remplies les unes après les autres dans l'ordre en partant de la
couche K.
Le nombre maximum d'électrons portés par :
- la couche K est de 2 électrons
- la couche L est de 8 électrons
- la couche M est de 18 électrons
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Ainsi pour trouver la structure du cortège électronique il faut tout d'abord trouver le nombre
d'électrons de l'atome puis compléter les couches électroniques dans l'ordre. Exemple: Le

carbone possède 6 protons donc 6 électrons car l'atome est électriquement neutre, sa
structure électronique sera: (K)2, (L)4
La dernière couche électronique occupée
Cette couche externe du cortège électronique est la dernière contenant encore des électrons,
on l'appelle couche de valence: Les électrons qu'elle contient sont les plus éloignés du noyau
et y sont donc moins liés.
Exemple: Le carbone de structure électronique (K)2(L)4, possède 4 électrons dans la couche de
valence L

La matière étant faite des molécules constituées d’atomes ; ces derniers peuvent, au cours des
réactions chimiques transférer un ou plusieurs de leurs électrons et deviennent des ions.

2.3.7. Les ions

Un ion provient d’un atome (ou groupe d’atomes) qui a perdu ou gagné un ou plusieurs
électrons. Il possède donc une charge électrique notée en haut à droite de sa formule chimique.
- Les ions positifs : Les cations
Un ion positif provient d’un atome (ou groupe d’atomes) qui a perdu un ou plusieurs électrons.
Prenons l’exemple de la formation du cation sodium à partir de l’atome de sodium qui, à l’état
fondamental est électriquement neutre comme tout autre atome.

- Les ions négatifs : Les anions


Un ion négatif provient d’un atome (ou groupe d’atomes) qui a gagné un ou plusieurs électrons.
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2.3.5. La quantité de matière et son unité

La matière peut être quantifiable et mesurable. Etant donné que les particules
élémentaires de la matière ne peuvent être manipulées aisément suite à leur petitesse, les
scientifiques ont conçu des moyens de mesure et de quantification par « tas » de particules soit
moléculaires, atomiques ou subatomique. C’est ainsi que la mole a été choisie pour exprimer
des tas de particules constituant la matière.

La mole est l’unité de mesure de la quantité de matière. Le nombre d’atomes contenus


dans une mole est appelé le Nombre d’Avogadro (NA)
NA = 6,023×1023

Cas des composés gazeux : Loi d'Avogadro-Ampère

Dans des conditions normales de température et de pression, une mole de molécules de gaz
occupe toujours le même volume. Ce volume est le volume molaire (Vm) : Vm= 22,4 l/mol

Dans ces conditions, le nombre de moles devient : n=v/V=v/22.4

2.2.6. unite de masse atomique (u.m.a)


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Les masses des particules (électron, proton, neutron…) ne sont pas de tout à notre échelle, on
utilise donc une unité de masse différente au Kg mais mieux adaptée aux grandeurs mesurées,
c’est l’u.m.a

1 u.m.a = 1/12 MC = 1/NA = 1, 66 ×10-24 g = 1,66 × 10-27 Kg

MC: masse molaire de carbone

2.2.7. Masse atomique et masse moléculaire


2.2.7.1. Unité de référence
A partir des lois pondérales et volumétriques, il est possible de définir les masses
relatives des atomes c'est-à-dire les masses atomiques comparées à la masse d’un atome pris
comme unité de référence. Par exemple la combinaison entre l’hydrogène et l’oxygène pour
former la molécule d’eau se fait dans le rapport pondéral
è
=
è ,

Si on donne à l’hydrogène l’élément le plus léger, la masse atomique égale à 1, le


è ,
rapport pondéral devient =
è

Comme dans la molécule d’eau il y a 2 atomes d’hydrogène pour 1 atome d’oxygène, la masse
atomique d’oxygène vaut 7,9365 x 2 = 15,873. Cette relation a permis d’établir une échelle
relative des masses atomiques et moléculaires sans toutefois donner les masses absolues des
atomes et des molécules.
En 1865, l’oxygène fut choisi comme référence au lieu d’hydrogène en raison de
présence massive des composés oxygénés par rapport aux composés hydrogénés. Le
phénomène a été compliqué par le fait que l’oxygène naturel est un mélange de 3 isotopes de
nombres de masse 16, 17 et 18. Il y a eu ainsi 2 échelles de masses atomiques suivantes : oxygène
de masse 16 pour les physiciens, hydrogène de masse 1 pour les chimistes.
En conclusion, en 1961, l’Union Internationale de la Chimie Pure et Appliquée (UICPA)
a fixé comme base des masses atomiques, la masse atomique de l’isotope-12 de carbone pour
lever l’équivoque.
2.2.7.2. Masse atomique et masse moléculaire
Connaissant la masse atomique de chaque élément chimique, il est possible de calculer
la masse moléculaire des composés chimiques.
Etant donné que dans le système international, la masse d’un atome a une très petite
valeur, une nouvelle unité a été introduite : c’est la constante unifiée de masse ou l’unité de
masse atomique unifiée (uma) qui vaut la 12e partie de la masse de l’isotope-12 de carbone.
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Ma12C
1uma  1mu 
12
C’est par rapport à cette constante que s’expriment les masses des atomes c'est-à-dire les
Ma
masses atomiques relatives (Ar). Ar  ⇒ Ma  Ar.mu
mu
La masse atomique d’un élément est donc le rapport entre la masse d’un élément et 12 e de la
masse d’un atome de 12C.
La masse moléculaire relative est la somme des masses atomiques relatives de différents
éléments qui constituent la molécule.
Exemples :
Ar (C) = 12,011 Ar (Be) = 9,01218
Mm(AgNO3) = Ar(Ag)+Ar(N)+3Ar(O) = 107,868 + 14,0067 + 3(15,9994) = 169,8729 uma
L’atome-gramme est la masse atomique relative exprimée en gramme. La molécule
gramme est la masse moléculaire relative exprimée en gramme. Ces deux notions sont
actuellement remplacées par la mole qui est la quantité des substances qui contient autant de
particules qu’il y a d’atomes dans exactement 12 g de 12C. D’où la notion de masse molaire (Mm)
pour exprimer la masse d’une mole de particule (atome, molécule, ion,…).
Les masses molaires sont exprimées en kg/ml (dans le système international) ou g/mol
(dans CGS). Ainsi, par exemple, une masse mA d’une substance chimique A contient nA mol :
= Masse de la substance A = Nombre de par cules
mA = Masse molaire de la substance A N = Nombre d’Avogadro
nA  n
Mm A NA

2.2.7.3. Nombre d’Avogadro


Le nombre d’Avogadro est le nombre des particules qu’il y a dans une mole de
substance chimique. Ce qui signifie qu’une mole contient toujours la même quantité de
particules (molécules, atomes, ions, …).
Ce nombre fut déterminé en 1908 par le physicien français Jean PERRIN (1870 – 1942).
Représenté par le symbole NA, il a été déterminé par diverses méthodes (dont la désintégration
radioactive) et vaut 6,02252.1023. Il permet de connaître la masse absolue (ou réelle) de
particules.
Mm
Ma  Ma = masse absolue de la particule
NA

Exemples : La masse atomique absolue de : Oxygène : Ma  15 ,9994


 2,65659 .10  23 g
6,02252 .10 23
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CHAP.3. CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS ET TABLEAU PERIODIQUE


BIOLOGIQUE
1. Définition
La classification périodique des éléments ou simplement tableau périodique des
éléments représente tous les éléments chimiques, ordonnés par numéro atomique croissant,
et organisés en fonction de leur configuration électronique. c'est un référence universelle
déterminante des propriétés physiques et chimiques des éléments la classification actuelles est
le résultats de plusieurs essais de classification , y compris le travail de D.Mendeleïev ;
inspirateur du principe de la classification actuelle et considéré comme <<Père de la
classification periodique >>
2. Essais de classifications des éléments du tableau périodique

Depuis l’antiquité, on connaît quelques corps simples comme le cuivre, l’or, le fer, l’argent ou
le soufre. En 1700, seuls 12 corps simples (formés d’un seul élément) ont été isolés: l’antimoine,
l’argent, l’arsenic, le carbone, le cuivre, l’étain, le fer, le mercure, l’or, le phosphore, le plomb et
le soufre. Les techniques d’analyse évoluant, notamment grâce à l’apparition de la pile de Volta
en 1800 permettant de faire des électrolyses, le nombre des éléments connus en 1850 sont
multiplié par 5. plusieurs modèles de classification pour ces éléments étaient proposés à
l'epoque nous citons :
2.1. théorie de triades: "Döbereiner 1818 et Dumas 1831"
a. Döbereiner
Le rapport entre la masse atomique des éléments et leurs propriétés fut constaté par un
chimiste russe: J. W. Döbereiner dès 1817. Il suggéra l'existence de «triades» d'éléments
semblables tels que le chlore, le brome et l'iode. Il montra en outre que la masse atomique du
second élément est intermédiaire (= la moyenne arithmétique) entre celle des deux autres. 1817
: 1ère triade alcalino-terreux Sr(88) = [Ca(40) + Ba(137)] / 2 1829 : deux autres « triades »
- halogènes : même facilité à former ion monoatomique négatif Br(80) = [Cl(35,5) + I(127)] / 2
- métaux alcalins : Na(23) = [Li(7) + K(39)] / 2
Vers 1850, les chimistes étaient parvenus à identifier quelque 20 triades, première
manifestation d'une certaine harmonie dans la répartition des éléments.
a. Dumas
D'autres chimistes travaillaient dans le même sens. En France, dès 1830, J.B. Dumas proposa de
classer les métalloïdes par "familles naturelles" distinguant ainsi les familles : du chlore, du
lithium, etc. et c’est ainsi que fut introduite la notion de « famille d’élément »
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2.2. classification de Mendeleïev.


Dimitri MENDELEÏEV est le père de la classification périodique des éléments ;En 1869, il
publia un premier tableau (voir Figure 4), où les 63 éléments (connus a l'époque) étaient classés
verticalement, en 6 groupes. Mendeleïev a observé que les propriétés des corps simples , les
formes et les combinaisons sont des fonctions périodiques de la grandeur du poids atomique .
Dans sa classification , Mendeleïev a :
- modifié la nomenclature de plusieurs éléments (cas du dimyne)
- il a laissé des cases vides pour des éléments découverts par la suite.
- il a inversé la position du tellure et de l'iode pour rétablir l'harmonie de sa
classification.
- En 1871, Mendeleïev publie un tableau amélioré,. Certaines de ces masses ont été
modifiées depuis 1869 , et contient également la prédiction des propriétés des
éléments manquants qu’il appelle "ekabore", "ekaaluminium" et "ekasilicium". Il
souligne en outre qu’on peut prévoir l’existence d’une longue série de terres rares.

2.3. classification moderne (IUPAC)*:


le tableau périodique représentation de l’ensemble des éléments chimiques (118) se
présentant en : sept (7) lignes horizontales appelées périodes et dix-huit (18) lignes verticales
(ou colonnes) appelées groupes. Les éléments chimiques y sont classés par ordre croissant de
leur numéro atomique « Z ». IUPAC* : union internationale de la chimie pure et appliquée.
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3. description du tableau périodique des éléments.

Le tableau périodique est une conséquence des configurations électroniques. La classification


périodique est basée sur la formation de groupes constitués par les éléments possédant des
propriétés chimiques analogues. On regroupe dans une même ligne (période) les éléments
dont la couche de valence est caractérisée par la même valeur de n (couches K, L, M, N,…), et
par colonne (famille ou groupe) les éléments dont la configuration électronique de la couche
de valence est semblable. Les éléments de la même famille ont le même nombre d’électrons
de valence.
a. Périodes : Une ligne horizontale du tableau périodique constitue une période. Les
périodes sont au nombre de 7 et de longueurs différentes. Le numéro de période correspond
au nombre quantique principal "n" de la couche externe.

b. Groupes ou familles
Le tableau périodique est constitué de 18 colonnes réparties en 9 groupes (I à VII et 0)
comportant des sous-groupe (A et B).
Sous-groupe A : contient les éléments dont la sous-couche externe est ns ou np. Sous-groupe
B : contient les éléments dont la couche externe contient la sous-couche d.
c. Structure en blocs des éléments du tableau périodique :
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Le tableau périodique est divisé en 4 blocs (s, p, d et f) correspondant au type de la dernière


sous-couche de valence occupée. Le nombre de colonnes de chaque bloc correspond au
nombre maximum d’électrons que l’on peut mettre dans chaque sous couche : 2 / 6 / 10 / 14,
pour les sous niveaux s/p/d/f respectivement.
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Le tableau périodique des éléments est un outil indispensable pour le chimiste, il permet
de déterminer les différentes caractéristiques et propriétés physico-chimiques des éléments
ainsi que leurs combinaisons. le tableau périodique actuel est le résultat de plusieurs essais
de classification y compris celle de D.Mendeleiev ; cette dernière est considérée comme "le
grand saut" dans les essais de classifications.

4. LE TABLEAU PERIODIQUE BIOLOGIQUE


4.1. MINERAUX ET ALIMENTATION
Minéraux: définition Le terme de "minéral" est opposé en chimie au terme "organique"
qui, lui, résume tout ce qui a trait au carbone. Le monde des minéraux est donc très vaste. Voici
les minéraux qui ont fait l'objet d'études en relation avec l'alimentation humaine.( en gras dans
la classification de Mendeleîev)

Mais nous allons voir que tous ces minéraux n'ont pas la même importance dans l'alimentation.
4.2. Les minéraux chez l'homme
Les minéraux sont tous présents dans le corps humain même si ce n'est parfois que dans
de très faibles proportions.
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On s'aperçoit que les variations sont grandes en ce qui concerne leur importance
quantitative dans le corps humain.
On distinguera donc :
-Les macro-éléments : éléments qui se trouvent en quantité supérieure à 0,01 % dans le corps
humain.
-Les oligo-éléments : éléments chimiques présents dans le corps humain à des quantités
inférieures à 1 mg/kg (Bertrand 1910).
Tous les éléments de ces deux groupes jouent un rôle chez l'homme, mais il existe
également des différences sur le plan de l'importance de ce rôle.
Une deuxième classification peut donc s'opérer en fonction du caractère essentiel de chacun
des éléments ou plutôt en fonction de la balance "utilité/apport quantitatif potentiel de
l'élément à l'organisme". En effet le caractère essentiel des minéraux est lié autant à
l'importance de leur rôle qu'au risque de carence qu'ils présentent.
Les oligo-éléments sont ainsi classés en :
- Oligo-éléments essentiels : Iode; Fer; Cuivre; Zinc; Sélénium; Chrome; Molybdène;
- Oligo-éléments essentiels à faible risque de carence (carence non prouvée chez
l'homme) Manganèse; Silicium; Vanadium; Nickel; Etain; Cobalt. -Oligoéléments
ultratraces expérimentalement essentiels (risque de carence sans doute nul chez
l'homme) Bore; Brome; Arsenic;
Plomb; Cadmium; Lithium.
- Oligo-éléments ultratraces pour lesquels existent potentiellement quelques
preuves embryonnaires d'essentialité.
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Le cuivre, le fer, le zinc et le silicium forment un groupe particulier : leur concentration est de
l'ordre du mg/! chez l'homme. Ils représentent plus de 99 % du total des oligo-éléments. Les
oligo-éléments n'ont pas tous, à ce jour, été l'objet d'études suffisamment exhaustives et de
nombreuses données font encore défaut.
Ceci nous conduira à restreindre la suite de l'étude au groupe des oligo-éléments
essentiels . Il sera également fait allusion au fluor, par son statut particulier, et au manganèse.
En ce qui concerne les macro-éléments, leur risque de carence est un sujet assez
controversé. Le sodium présente plutôt un apport pléthorique dans l'alimentation des pays
développés. Cet apport étant sous forme essentiellement de chlorure de sodium, le chlore est
aussi en grande quantité dans l'alimentation.
4.2. LES RÖLES
a) rôle plastique :
Ils entrent dans la composition de nos os, du plasma sanguin, des liquides intra et extra-
cellulaires, dents. Une personne adulte renferme environ 1,2 kg de calcium, 99 % de celui-ci est
localisé dans le squelette et les dents. 70 % du phosphore de l’organisme est localisé dans le
squelette. La nourriture et l’eau de boisson doivent apporter ces éléments indispensables pour
construire nos tissus et assurer leur renouvellement.
b) rôle fonctionnel :
Les éléments minéraux interviennent dans de nombreuses réactions biologiques
comme la contraction musculaire, l’influx nerveux, le fonctionnement de la glande thyroïde…
c) rôle énergétique : aucun
4.3. COMPENSATION DES PERTES PAR LES APPORTS
Chaque jour nous perdons des éléments minéraux, 25 à 30 grammes (urines, matières
fécales, sueur, coupe des ongles et des cheveux…), l’alimentation doit compenser ces pertes.
Dans les aliments, ils se concentrent près de la peau et ils sont solubles dans l’eau d’ou
l’importance des travaux d’épluchage et de trempage…
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CHAP.3. SEPARATION DES CONSTITUANTS DES MELANGES


Un mélange est une association de deux ou plusieurs substances pures différentes. Il
peut être homogène ou hétérogène.
3.1. Les mélanges homogènes :
Tous les échantillons qu’on n’en prélève ont les mêmes propriétés ; il est donc difficile
de distinguer les particules constituantes. Cas de l’air (78% d’azote, 21% d’oxygène et 1% de gaz
rares).
3.2. Les mélanges hétérogènes :
Un mélange dont on peut distinguer à l’œil nu ou à l’aide d’instruments grossissants,
les particules constituantes ; un système (milieu physique) constitué d’amas moléculaires
observables se trouvant ou non à des états physiques différents. Cas d’émulsion d’huile dans
l’eau.
3.3. La solution :
 Un mélange homogène de plusieurs types de molécules ou d’espèces moléculaires dont
les plus abondants constituent le solvant ou le dissolvant et le moins abondants
forment le soluté ou le corps dissous.
 Au côté d’un solide, le liquide est considéré comme solvant ; les solutions formées par
les métaux sont des alliages. Lorsque l’un des métaux est le mercure, on appelle cet
alliage l’amalgame.
3.4. Le système physico-chimique :
 Système formé de substances ou d’un ensemble de substances isolées de
l’environnement en vue d’une étude ou d’une utilisation particulière ;
 Il peut également être homogène ou hétérogène ;
 Si le système est hétérogène, il comprend alors diverses parties, chacune physiquement
homogène appelées phases de système. (Cas de Glace fondante, Solution salée
insaturée en sel, Solution sucré sursaturée en sucre).
3.5. Les méthodes de séparation des constituants des mélanges
A). Mélanges hétérogènes
Pour séparer les constituants des mélanges hétérogènes, on utilise des techniques
mécaniques basées sur des propriétés physiques différentes : la densité et la dimension des
particules. Parmi ces techniques utilisées, on peut citer :

 Mélange solide – solide :


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- Le triage (tri manuel ou à la pince) : Séparation des graines d’haricot et des gousses
après avoir battu la récolte.
- Le tamisage : L’aide-maçon tamise le gravier pour séparer les petits cailloux destinés à la
préparation du mortier, des grands qui entreront dans le béton.
- L’extraction (par fusion ou dissolution) : elle consiste à amener certaines substances
constituant le mélange dans une autre phase. Les deux phases doivent être immiscibles
pour faciliter leur séparation par décantation ou par d’autres moyens mécaniques.
Extraction du soufre : on fond le soufre dans ses minerais et on l’extrait sous forme
liquide par filtration.
- La flottation : Séparation de la sciure de bois du sable.
- L’aimantation : elle consiste à faire passer un aimant au-dessus du mélange pour qu’il
attire les constituants ferromagnétiques.
- La lévigation : utilisation des différentes vitesses de sédimentation
Ex : séparation de l’or (ou diamant) du sable, riz et grains de sable
- Etc.

 Mélange solide – liquide :


- La sédimentation : Eau boueuse
- La centrifugation : Séparation des éléments solides du sang (Globules rouges, globules
blancs et plaquettes sanguines) du liquide sanguin (le plasma).
- La filtration : Séparation des particules solides en suspension dans l’eau.
 Mélange liquide – liquide :
- La décantation : à l’aide d’ampoule à décanter. Séparation de l’eau du pétrole dans une
ampoule à décanter
- L’extraction : Lorsqu’on prépare le thé, les arômes et les colorants des feuilles de thé
sont extraits par l’eau qui joue le rôle du solvant.
 Mélanges liquide – gaz et solide - gaz :
- On procède par chauffage puis on filtre au moyen d’un filtre à gaz constitué d’ouate
(coton) ou de la laine de verre.
B). Mélanges homogènes
Compte tenu de leurs composants, les mélanges homogènes subissent des
changements par voies physiques ou chimiques en systèmes hétérogènes qui permettent
ensuite la séparation des phases obtenues.
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 Séparation par voie physique :


- La distillation : utilisée lorsque le corps à isoler est un liquide en solution dans un autre
liquide. Distillation du pétrole brute, distillation de l’essence pour avoir l’éther de
pétrole.
- L’évaporation : Séparation de l’eau du sel qu’elle contient.
- La cristallisation : c’est le passage d’une substance à l’état de cristaux. Séparation de sel
contenu dans l’eau de mer (marais salantes).
 Séparation par voie chimique :
- L’extraction : Extraction de l’argent (Ag+) dissous dans une solution en transformant
l’une des substances en une autre dont les propriétés physiques sont différentes et
permettent la séparation.

CHAP.4. LOIS FONDAMENTALES DE LA CHIMIE


4.1. Loi de la conservation de la matière (masse) : Loi de LAVOISIER (1774)
Exemples :
 Un clou rouillé pèse plus qu’un clou non rouillé.
 Après la combustion d’un morceau de bois, on observe plus que quelques cendres peu
présentes et de la fumée.
Ces phénomènes vus superficiellement montrent qu’il y a tantôt perte de masse ou gain de
masse.
Mais lorsque ces expériences sont effectuées dans un système fermé (p.ex. un vase clos),
on remarque :
 L’augmentation de masse du clou est exactement égale à la masse d’eau et d’air ayant
servis à la formation de la rouille.
 Dans le cas de la combustion de bois, si l’on recueille la fumée, on constate que sa masse
et celle de cendre sont mêmes supérieures à celle du bois initial. Le supplément provient de
l’oxygène de l’air ayant servi à la combustion.
Ces expériences ont conduit le chimiste français Antoine-Laurent LAVOISIER (1743 – 1794) à
énoncer en 1774 la loi de la conservation de la masse, loi qui se résume aujourd’hui en ces
termes: « Dans toutes les réactions chimiques, la masse totale des corps réagissant reste
inchangée ».
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Pour A-L LAVOISIER, "Rien ne se crée ni dans les opérations de l’art, ni dans celle de la nature ;
dans toutes opérations, il y a une égale quantité de matière avant et après l’opération. Et la qualité
et la quantité des corps sont les mêmes, il n’y a que des chargements, des modifications".
4.2. Loi de la conservation de la masse et de l’énergie : EINSTEIN (1905)
EINSTEIN a établi en 1905, sur base des considérations théoriques, que "la masse d’un
système est fonction de son énergie et qu’une libération d’énergie entraine une diminution de
masse". L’énergie et la masse sont reliées entre elles par la relation :

E = m.c2

où : E = énergie en Joule
m = masse en kilogramme
c = vitesse de la lumière (m/s)

Remarque :
 Dans le cas de réaction nucléaire, la loi de la conservation de la masse n’est pas tout à
fait rigoureuse. En effet, il y a disparition de la masse et apparition simultanée d’énergie.
 Dans les réactions chimiques ordinaires, l’énergie absorbée ou libérée correspond à une
masse très faible, inferieure à la précision des expériences les plus minutieuses.
Ex : La synthèse d’une mole d’eau correspond à une libération de 288 KJ, donc à une
diminution de masse de l’ordre de 3.10-9 g (aucune balance de laboratoire ne peut détecter
une telle variation).
En faisant donc abstraction des réactions nucléaires, la loi de LAVOISIER garde toute sa
valeur pratique dans l’étude des phénomènes chimiques habituels.
4.3. Lois pondérales
1) Loi des proportions définies : Loi de PROUST (1801)
Ex : L’ammoniac est un corps composé d’hydrogène et d’azote. On peut le scinder en ses
éléments constitutifs. 2 NH3 → N2 + 3H2
Si on pèse les quantités de gaz formé, on constate que le rapport pondéral est :
è
=
,

Dans le cas de l’eau, l’électrolyse donne l’hydrogène et l’oxygène. Le rapport pondéral est :
è
=
è ,

De même, lorsqu’on réalise la synthèse de l’eau à partir de ses éléments, on a toujours le même
rapport pondéral c’est-à-dire 1,008 g d’hydrogène et 8 g d’oxygène, on obtient 9,008 g d’eau.
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Par contre, si on fait réagir 1,008 g d’hydrogène et 10 g d’oxygène, on obtient toujours 9,008 g
d’eau et 2 g d’oxygène reste intact.
Après avoir réalisé plusieurs expériences semblables, PROUST a énoncé, en 1801, la loi
des proportions définies que voici :
"Lorsque deux ou plusieurs corps simples s’unissent pour former un corps composé défini, leur
combinaison s’effectue toujours suivant des rapports pondéraux invariables ".
Cette loi établit des différences fondamentales entre les mélanges dont la composition varie et
la combinaison chimique pour laquelle l’analyse chimique fournit des résultats constants.
2) Loi des proportions multiples : Loi de DALTON (1884)
Exemple : L’oxygène et le chlore peuvent former plusieurs oxydes qui diffèrent par le nombre
d’atomes d’oxygène qui se lie à un atome de chlore.
Masse Cl2 Masse O2 Rapport/O2
a) L’hémioxyde de chlore (Cl2O) 71 g 16 g 16/16 = 1
b) Le dioxyde de chlore (Cl2O4) 71 g 64 g 64/16 = 4
c) Le trioxyde de chlore (Cl2O6) 71 g 96 g 96/16 = 6
d) L’hémiheptoxyde de chlore (Cl2O7) 71 g 112 g 112/16 = 7

Beaucoup d’éléments s’unissent 2 à 2 en donnant plusieurs combinaisons chimiques


bien définies. Dans les exemples ci-haut, on constate que les masses de l’oxygène qui se
combinent avec une même masse de chlore sont entre elles dans un rapport simple : 1, 4, 6 et
7. Ceci conduit à la loi des proportions multiples énoncée par DALTON en 1884 :
"Lorsque deux corps simples forment plusieurs combinaisons, les masses de l’un qui se combinent
à la même masse de l’autre sont entre elles dans des rapports simples ".
4.4. Hypothèse atomique de DALTON (1808)
Pour interpréter et coordonner les phénomènes des combinaisons chimiques, Dalton
a proposé au début du XIXe siècle sa géniale "hypothèse atomique" qui, développée
progressivement, constituera une théorie chimique classique :
1) La matière est constituée de petites particules appelées atomes.
2) Les atomes d’un élément donné ont tous la même masse et sont en tous points
identiques, y compris dans leur comportement chimique.
3) Les atomes d’éléments différents se distinguent par leur masse et leur comportement
chimique.
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4) Les composés chimiques sont constitués de deux ou plusieurs atomes d’éléments


différents reliés entre eux. La particule qui résulte de cette association est une molécule.
5) Lors d’une réaction chimique, les atomes impliqués se réarrangent, se séparent ou se
recombinent pour former de nouvelles espèces. Aucun atome n’est ni créé ni détruit, et
les atomes eux-mêmes ne sont pas modifiés.
4.5. Lois volumétriques de GAY-LUSSAC (1809)
La décomposition de l’ammoniac indique le rapport volumétrique suivant :

= et = =
è è è

Le rapport volumétrique de l’eau par électrolyse indique que 2 volumes d’eau donnent 1 volume
d’oxygène et 2 volumes d’hydrogène. Il en est de même pour la synthèse eudiométrique de
l’eau qui indique que 2 volumes d’hydrogène se combinent à 1 volume d’oxygène pour donner
2 volumes d’eau.
è
Le rapport volumétrique est : =
è

Les lois de Gay-Lussac sont énoncées de la manière suivante:


1. "Lorsque deux gaz se combinent, il existe un rapport simple entre leurs volumes mesurés
dans les mêmes conditions de température et de pression ".
2. "Lorsque deux gaz se combinent et que la combinaison résultante est également gazeuse,
il existe un rapport simple entre son volume et celui des gaz composants ".
4.5. Hypothèse d’Avogadro-Ampère
Après interprétation des lois pondérales, volumétriques et l’hypothèse atomique de
Dalton, AVOGADRO (1811) et AMPERE (1814) ont suggéré une hypothèse admise aujourd’hui
comme loi : "Tous les gaz considérés (ou pris) dans les mêmes conditions de température et de
pression renferment en volumes égaux le même nombre de molécules ".
2 NH3 → N2 + 3H2
2 molécules 1 molécule 3 molécules

4.6. Biatomicité de molécule des gaz simples


L’hypothèse d’Avogadro-Ampère a permis d’établir la composition moléculaire des gaz
et notamment la formule de la molécule d’eau. Par les lois volumétriques, nous savons que, lors
de la synthèse de l’eau, 1 volume d’Oxygène et 2 volumes d’Hydrogène donnent 2 volumes
d’eau.
Selon l’hypothèse d’Avogadro-Ampère, une molécule d’oxygène et deux molécules
d’hydrogène donnent deux molécules d’eau. Or 1 molécule d’eau renferme 1 atome d’oxygène
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et 2 atomes d’hydrogène ; il y a donc dans une molécule d’oxygène 2 atomes d’oxygène et dans
1 molécule d’hydrogène 2 atomes d’hydrogène.
Dans toutes les réactions connues, une molécule de gaz ne se scinde jamais en plus de
2 parties. D’où on conclut que les molécules de ces gaz sont biatomiques.
4.7. Equations chimiques
L’équation chimique est une représentation schématique d’une réaction chimique.
Exemple : La synthèse de l’eau : 2 H2 + O2 → 2 H2O
Dans une équation chimique, chaque élément est représenté par un symbole. Celui-
ci est constitué soit par une lettre majuscule, soit par deux lettres dont la première est en
majuscule et la seconde en minuscule.
Exemple : H : hydrogène
Cl : chlore
Ca : calcium
Dans la partie gauche de l’équation chimique se trouvent les réactifs (corps entrant en
réaction) ; dans la partie droite les produits (corps formés lors de la réaction).
La flèche → indique le sens de la réaction. Les chiffres en indice à droite des symboles
indiquent le nombre d’atomes dont les molécules sont constituées. Les chiffres devant les
symboles ou formules chimiques indiquent le nombre des molécules qui participent à la
réaction.
Remarque :
 Une équation chimique n’est pas une équation algébrique car:
 Connaissant le 1er membre de réaction, seule l’expérience permet d’en écrire le
second membre.
 Le signe → reliant les 2 membres d’une équation chimique n’a pas le même sens que
le signe = d’une équation algébrique même si certains ouvrages l’utilise.
 Selon la loi de la conservation de la matière de LAVOISIER, le nombre d’atomes de
chaque type d’élément doit être identique de chaque côté de l’équation chimique.
I.5. MOLECULES
Les molécules sont des corps purs qui comportent des atomes de différents éléments
(par exemple : H2, NaCl, CaCO3, …). Elles sont représentées par des formules chimiques.
Exemple : H – Cl
Ces formules développées montrent comment les atomes sont liés entre eux dans les
molécules. Dans une réaction chimique, les atomes des réactifs se séparent puis se réarrangent
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pour donner les produits. C’est le cas des molécules du dihydrogène et celle du dioxygène pour
donner de molécules d’eau.
I.7.4. Lois des gaz parfaits
On appelle gaz parfait tout gaz où les molécules n’ont pas d’interactions entre-elles.
En diminuant la pression et en augmentant infiniment la température du gaz réel, ce dernier
tend vers l’état parfait car les forces d’attraction entre molécules sont ainsi réduites.
1o). Loi de Boyle – Mariotte : Variation de pression en fonction de volume
Ex : En étudiant les variations de pression P d’une masse connue de gaz en fonction du volume
V, Boyle et Mariotte ont établi une équation isotherme des gaz. En remplissant d’un gaz
quelconque le cylindre d’un volume V jusqu’à une pression P et en faisant varier
progressivement le volume en poussant sur le piston, on note les pressions correspondantes
suivantes :
V (litre) P (atmosphère) P.V
1,00 2 2
0,8 2,5 2
0,5 4,00 2
0,3 6,666 2
0,25 8,00 2

On voit que la pression est inversement proportionnelle au volume c'est-à-dire : PV = Cte


D’où la loi de BOYLE – MARIOTTE : « A température constante, pour une quantité donnée de
gaz, le produit de la pression par le volume est une constante ».
2o). Loi de Gay - Lussac : Variation de volume en fonction de la température
Ex : On dispose de 10 g d’hydrogène gazeux sous deux atmosphères
Température (oC) -273,16 -100 0 25 250 700
Volume (litre) 0 35,5 56 61 107 200

En lisant dans le tableau ci-dessus, le volume de gaz serait nul en -273,16 oC par extrapolation.
Cette température est le zéro absolu. La température absolue s’exprime en KELVIN (K). T = toC
+ 273,16

Ainsi, les résultats précédents deviennent :


Température (K) 173 273 298 523 973
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Volume (litre) 35,5 56 61 107 200


V/T 0,205 0,205 0,205 0,205 0,205
En étudiant l’influence de la température sur le volume d’un gaz, Gay-Lussac (physicien et
chimiste français) a montré que : « A pression constante, le volume occupé par une quantité
donnée de gaz est proportionnel à la température absolue ».
V/T = Constante
3o). Loi combinée des gaz
A partir de deux lois ci-dessus, une relation plus générale est obtenue. Pour une
quantité donnée de gaz, elle relie la pression, le volume et la température absolue.
Système initial Système final
P1 P2
V1 P, V et T varient V2
T1 T2

Système intermédiaire
A : T cte T1 Vi P2 B : P cte
P et V varient V et T varient

D’après la loi de Boyle-Mariotte, on a l’étape A : PV = Cte soit P1V1 = P2Vi (1)


D’après la loi de Gay-Lussac, on a l’étape B : V/T = Cte soit Vi/T1 = V2/T2 = Cte (2)
De (1) on tire Vi puis on introduit dans (2) pour obtenir : PV PV PV
 1 1  2 2  cte
T T1 T2

Pour une quantité déterminée de gaz PV = cte.T, la constante dépend de la quantité de gaz et
lui est directement proportionnelle. D’où Cte = n.R (n = nombre de mole de gaz et R= le facteur
de proportionnalité).
PV = n.RT c’est l’équation d’état des gaz parfaits.
Ex : Une mole de gaz pris à 0oC sous une atmosphère occupe un volume de 22,4 litres. Ainsi, la
constante des gaz parfaits devient : R 
PV

1 x 22 , 4
 0 , 082 atm . l . mol 1
.K 1

nT 1 x 273

NB : 1 atmosphère vaut 101325 Pascal.


4o). Loi de Dalton
La loi de Dalton se rapporte au mélange des gaz parfaits. Dans un mélange de deux ou
plusieurs gaz, on appelle « pression partielle » d’un gaz la pression qu’exercerait ce gaz s’il
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occupait tout le volume à lui seul. Ainsi, la loi de Dalton est relative aux pressions partielles des
constituants.
Soit un volume V contenant n1 mole de gaz (1) et n2 mole de gaz (2). En appliquant la
loi des gaz parfaits, on a les pressions partielles de ces gaz : P1 
n 1 RT et P2 
n 2 RT
V V

Les deux gaz étant mélangés, la pression totale sera :


n 1 RT n 2 RT RT
P T  P1  P 2    (n1  n 2 )
V V V

Avec n =n1 + n2
La loi des gaz parfaits s’applique aussi au mélange des gaz ; d’où la loi de Dalton :
« La pression totale exercée par un mélange de deux ou plusieurs gaz est la somme des pressions
partielles de ces gaz ». P   P1

D’une manière générale, on écrira : P i  n i


 x

i
P n i

n1 n2 n n 1  n 2  ...  n  ni
 x i  x 1  x 2  ...  x n    ...     1
 ni  ni  ni  ni  ni

CHAP. 5. NOMENCLATURE SYSTEMATIQUE DES COMPOSES CHIMIQUES

Le système d’attribution des noms aux composés est appelé nomenclature chimique.
Cette nomenclature se fait selon les règles de l’UICPA (Union Internationale de Chimie Pure et
Appliquée) crées pour disposer d’un canevas commun partout dans le monde pour
l’appellation des composés et ainsi permettre de rechercher facilement et rapidement dans la
littérature et dans les banques de données les informations relatives à leurs propriétés.
Ainsi, sous ce point nous traiterons uniquement des composés minéraux : les acides,
les hydroxydes, les oxydes, les sels et les complexes de coordination.
I.6.1. Les acides
 Hydracides : acides binaires constitués essentiellement de l’hydrogène associé à un non-
métal autre que l’oxygène ou à un radical non oxygéné. Leur formule générale : HnM’ ou
HnX avec H : hydrogène ; M’ ou X : non-métal ou radical non oxygéné et n : valence du
métal ou du radical non oxygéné. (Ex: HF, HCl, H2S, H3As, H2Te, HCN …)
On nomme les hydracides de deux manières différentes :
- Soit par le nom du non-métal terminé en ure suivi de mot hydrogène, nomenclature
recommandée par l’UICPA ;
- Soit en faisant suivre le mot acide du nom du non-métal terminé par hydrique.
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Ex : HCl (chlorure d’hydrogène ou acide chlorhydrique ou esprit de sel)


 Oxacides ou oxoacides : acides ternaires constitués de l’hydrogène lié à un groupement
oxygéné. Leur formule générale est : HnR avec R : groupement oxygéné ou radical
constitué d’un non-métal autre que l’oxygène lié à l’élément oxygène (Ex: HNO2, H2S2O7,
H2SO4, H3PO4).
- On nomme les oxacides en faisant suivre le nom du radical oxygéné ou groupement
oxygéné par le mot hydrogène (Ex : H2SO4, H2SO3, H2S2O7, H2S2O8, etc).
- Dans la nomenclature des oxacides, on peut faire précéder au nom du groupement le
mot oxo précédé d’un préfixe indiquant le nombre d’atomes d’oxygène contenu dans
la molécule (Ex : HNO2, HNO3).
- Les oxacides sont aussi nommés partant du mot acide suivi du nom du non-métal lié à
l’oxygène terminé par –ique (Ex : H2CO3, H2SiO3).
- Si deux oxacides sont formés par les mêmes éléments, l’acide le moins riche en oxygène
prend la terminaison -eux et l’acide le plus riche en oxygène prend la terminaison –ique
(Ex : H3PO4 et H3PO3).
- Si les mêmes éléments forment quatre oxacides différents, l’acide le moins riche en
oxygène prend le préfixe hypo- et l’acide le plus riche en oxygène prend le préfixe per-
(Ex : HClO, HClO2, HClO3 et HClO4).
- On utilise parfois le préfixe méta ou ortho pour indiquer respectivement l’oxacide le
moins hydrogéné et le plus hydrogéné (Ex : HBO 2 et H3PO4).
I.6.2. Les hydroxydes
 composé d’un métal avec un ou plusieurs groupements monovalents OH. La formule
générale des hydroxydes est : M(OH)n avec M : métal ou groupement ammonium (NH4),
OH : radical hydroxyde et n : la valence du métal (Ex : KOH ; Ba(OH)2 …).
 On nomme les hydroxydes par le mot hydroxyde suivi du nom du métal ou du radical
ammonium (NH4) (Ex : NaOH, Mg(OH)2, Al(OH)3, KOH, Ba(OH)2, NH4OH, Ca(OH)2).
 Si plusieurs hydroxydes sont formés de mêmes éléments, ils sont nommés par le mot
hydroxyde suivi du nom du métal terminé par le chiffre romain entre parenthèses
indiquant la valence du métal ou terminé par –eux pour les moins riches en oxygène et par
–ique pour les plus riches en oxygène (Ex : CuOH et Cu(OH)2 ; Sn(OH)2 et Sn(OH)4).
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

I.6.3. Les oxydes


Les oxydes sont des composés chimiques constitués d’oxygène associé à un élément
ou un radical. Les gaz rares les plus légers sont les seuls à ne pas former d’oxydes. Dans
l’écriture du composé, l’oxygène figure toujours en dernière position.
 Oxydes métalliques : composés chimiques constitués d’oxygène associé à un métal. Leur
formule générale est : M2On avec M : le métal ; O : l’oxygène et n : la valence du métal (Ex:
CaO, Na2O, K2O, Fe2O3, …).
- On les nomme en faisant suivre le mot oxyde du nom du métal (Ex : MgO, CaO, Al 2O3).
- Si plusieurs oxydes métalliques sont constitués de mêmes éléments, on fait suivre le mot
oxyde du nom du métal terminé par un chiffre romain indiquant la valence du métal ou
terminé par –eux pour les moins riches en oxygène et par –ique pour les plus riches en
oxygène (Ex : Cu2O, CuO, FeO, Fe2O3).
 Oxydes non-métalliques : composés chimiques constitués d’oxygène associé à un non-
métal autre que l’oxygène. Leur formule générale est : M’2On avec M’ : le non-métal autre
que l’oxygène; O : l’oxygène et n : la valence du non-métal (Ex: CO, N2O3, SO2, P2O5, Cl2O7,
etc.).
- On les nomme en faisant suivre le mot oxyde précédé d’un préfixe indiquant le rapport
entre le nombre d’atomes d’oxygène et celui d’atomes du non-métal, par le nom de ce
non-métal.
- Ces préfixes peuvent être dans le rapport: 1/2, 1, 2, 3/2, 3, 5/2, 7/2, … ; il s’agit de : hémi,
mono, di, tri, sesqui ou hémitri, hémipenta, hémihepta, …
 Types d’oxydes :
- Oxydes basiques : oxydes qui donnent avec l’eau les hydroxydes ; ce sont des oxydes
ioniques des métaux vrais (Ex : MgO et K 2O).
- Oxydes acides : oxydes qui donnent avec l’eau les oxacides ; composés essentiellement
covalents et oxydes solubles de non-métaux ou des oxydes de métaux de transition,
présentant un degré d’oxydation élevé (dioxyde de carbone CO2, silice SiO2) (Ex: SO3,
CO2, N2O3, P2O5).
Dans l’ancienne nomenclature, les oxydes acides étaient appelés anhydrides. On les
nommait en faisant suivre au mot anhydride le nom du non-métal lié à l’oxygène ;
terminé par –eux pour les moins riches en oxygène et par –ique pour les plus riches en
oxygène (Ex : CO2, SO3, SO2).
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- Oxydes neutres : l’eau et les oxydes gazeux relativement insolubles : le CO ; le N 2O ; le


NO ; le NO2.
- Oxydes amphotères : oxydes qui agissent comme oxydes acides en présence d’un
hydroxyde ou d’un oxyde basique, et comme oxydes basiques en présence d’un acide
ou d’un oxyde acide. Ils sont nommés soit comme les oxydes métalliques, soit comme
les oxydes non-métalliques (Ex : Al2O3, ZnO, SnO2, PbO2, MnO2, Bi2O3).
- Oxydes mixtes : oxydes constitués dans leur structure de deux ou plusieurs oxydes du
même métal. On les nomme en utilisant un préfixe indiquant le nombre d’atomes de
chaque espèce qu’il y a dans la molécule (Ex : Pb3O4 (2PbO.PbO2), Mn3O4).
- Les peroxydes : oxydes contenant un atome d’oxygène en excès par rapport à l’oxyde
normal ou ce sont des oxydes contenant le groupement O22-. On les nomme en faisant
suivre le mot peroxyde du nom de l’élément métallique ou non-métallique qu’il contient
(Ex : K2O2, CaO2, H2O2).
I.6.4. Les sels
 Sels binaires : composés chimiques formés d’un métal ou radical ammonium ou radical
alkylammonium et un non-métal ou radical non-oxygéné. Leur formule générale est : MX
avec M le métal ou radical ammonium ou radical alkylammonium et X le non-métal ou le
radical non-oxygéné. On les nomme par le nom du non-métal terminé en –ure ou du radical
non-oxygéné suivi du nom du métal ou du radical ammonium (NH4) ou alkylammonium (R-
NH3, R2-NH2, R3-NH). Pour les sels constitués de mêmes éléments, on fait suivre le nom du
métal d’un chiffre romain comme dans les cas précédents (Ex : KCl, NH 4CN, C2H5NH3I, Na2S,
(CH3)3NHCl, FeBr2).
 Sels ternaires : composés chimiques formés d’un métal ou radical ammonium ou radical
alkylammonium et un radical oxygéné. Leur formule générale est : MXO avec M le métal ou
radical ammonium ou radical alkylammonium et XO le radical oxygéné. On les nomme par
le nom du radical oxygéné suivi du nom du métal ou du radical ammonium (NH 4) ou
alkylammonium (R-NH3, R2-NH2, R3-NH). Pour les sels constitués de mêmes éléments, on
fait suivre le nom du métal d’un chiffre romain comme dans les cas précédents (Ex :
Mg(NO3)2, (NH4)3PO3, (C2H5NH3)2SO3).
 Types de sels :
- Sels neutres : sels dont tous les hydrogènes de l’acide ont été remplacés par les ions
métalliques (Ex : NaCl, MgSO4, KNO3).
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- Sels acides ou hydrogénosels : sels qui proviennent de la substitution partielle des


hydrogènes de l’acide (Ex : NaHCO3 , KH2PO4).
- Sels basiques ou hydroxysels : sels qui proviennent de remplacement partiel des
groupements hydroxydes OH par un halogénure ou un radical oxygéné (Ex : Ca(OH)Cl,
Cu(OH)Br, Al(OH)2SO3). Il est à noter que certains sels comme le Na2CO3 provenant d’un
acide faible (H2CO3) et d’une base forte (NaOH) sont aussi appelés sels basiques.
- Sels doubles : sels dont la molécule renferme plusieurs espèces des métaux différents
(Ex : CaCO3.MgCO3, (NH4)2SO4.FeSO4).
- Sels mixtes : sels dont la molécule renferme plusieurs radicaux d’acide pour une seule
espèce métallique (Ex : MgCl2.Mg(ClO)2 ).
I.6.5. Les complexes métalliques ou complexes de coordination
C’est un composé ionique constitué d’au moins un ion complexe. Selon le chimiste
Suisse d’origine française Alfred WERNER (1866-1919), dans sa théorie de 1886, un ion
complexe comprend :
- Un atome central ou atome nucléaire ionisé qui est souvent un métal de transition ;
- Un ou plusieurs coordinats ou éléments coordinés ou encore ligands. Ce sont des anions
(Cl- ; Br- ; I- ; CN- ; NO3- ; SO42- …) ou des molécules (H2O ; NH3 ; NO ; amine comme CH3NH2)
liés ou coordinés à l’atome central.
 Coordinence du métal : nombre de ligands que le métal peut être capable de coordiner. La
coordinence est toujours un nombre pair et dépend du métal considéré et on la note i.
Ex: i=2 : Cu (I) ; Ag
i=4 : Cu (II); Ni; Be; Zn; Pt (II)
i=6 : Cr (III); Co (III); Fe (II) et Fe (III)
i=8 : W; Mo …
La charge d’un ion complexe est égale à la somme algébrique des charges portées par les
particules constitutives. Connaissant la charge de l’ion, la charge des coordinats et la
coordinence i du métal, il est possible de déterminer la charge v du métal par conséquent,
déterminer sa valence.
Ex : [Fe(CN)6 ]4- et [Cu(NH3)4 ]2+

Le nombre d’électrons autour de l’atome central, appelé nombre atomique effectif Zeff , se
calcule par la relation : Zeff = Z – v + 2i
Dans la plupart des cas, le Zeff correspond au nombre atomique du gaz noble se trouvant
dans la même période que le métal.
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

Exemples : [Fe(CN)6 ]4- et [Cu(NH3)4 ]2+

 Nomenclature :
- On nomme d’abord les ligands précédés d’un préfixe indiquant leur nombre ;
- Ensuite, on nomme le métal complexé en indiquant sa valence en chiffre romain et entre
parenthèses, s’il peut en avoir plusieurs ;
- On nomme l’ion complexe en ajoutant au métal complexé la terminaison –ate (argentate,
ferrates II ou III, beryllate, platinates II, cuprates I ou II, cobaltate III,…)
Pour les ions complexes négatifs, il est possible de commencer par le nom du métal
complexé terminé par –o ou par –i selon que le métal se trouve à sa petite valence ou à sa
grande valence et de terminer par le nom de l’ion coordiné précédé, s’il y en a, des noms
de molécules coordinées.
Notes :
- Les ions complexants doivent se terminer par –o, à l’exception des groupements
contenant l’oxygène ou un autre sulfuride (S, Se, Te) qui ont une terminaison en –yle. Il
s’agit de : Cl- : chloro ; I- : iodo ; OH-: hydroxo; H2O: aquo ou aqua ; CO: carbonyl; CO32-:
carbono ou carbonato; CN-: cyano; NH3: amino ; R-NH2 : alkylamino ; NO2+ :nitro ;
NO2- :nitrito ; NO3- : nitrato ; SO42-: sulfato; NO: nitrosyl.
- Lorsque les ligands sont formés des molécules et des ions, on commence à nommer les
molécules.
- Lorsqu’il y a plusieurs ligands de même nature (molécule ou ion), on les nomme dans
l’ordre alphabétique.
- Le nombre de ligands d’une même espèce est indiqué par un préfixe. On utilise les
préfixes bis, tris, tétrakis, pentakis, … lorsque dans le nom du ligand il y a déjà un préfixe.
Ex : Pt [Br2(P(CH3)3)2] ⇒ (P(CH3)3)2 : Bis-(triméthylphosphore)
- Pour nommer le composé complexe, on relie les deux parties (anion et cation) par la
préposition « de ».
Ex : K2[Ni(CN)4] : Tétracyanonickelate de potassium
[CoBr(NH3)5]SO4 : Sulfate de pentaminobromocobaltate (III)
[PtBr2(P(CH3)3)2] : Bis-(triméthylphosphore)dibromoplatinate (II)
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CHAPITRE III. LIAISONS CHIMIQUES


III.1. GENERALITES
La règle de l’Octet, proposée en 1916 par Lewis, fait appel aux électrons pour
interpréter les liaisons chimiques. Elle est fondée sur l’hypothèse suivante : « Les atomes qui
s’associent en molécules ont une configuration électronique stable formée de deux électrons
(cas d’hydrogène) ou huit électrons périphériques ; ils ont ainsi la configuration de gaz rare ».
Exemple : NH3

L’azote est entouré de 8 électrons qui saturent le niveau n=2 et l’hydrogène a 2


électrons qui saturent le niveau n=1. Ainsi, l’azote a la structure du néon et l’hydrogène celle de
l’hélium.
Cette règle de l’Octet rencontre de nombreuses exceptions. Ces exceptions se
rencontrent surtout pour des composés formés d’atomes situés dans les périodes supérieures
ou égales à n=3 de la classification périodique.
Exemple : dans le PCl5, il y aurait 10 électrons pour les 5 liaisons P-Cl dans SF6 il y en aurait 12.
Pour ces composés, les valences s’expliquent par l’excitation d’électrons sur des niveaux
supérieurs d’énergies voisines. La saturation en électrons est supérieure à 8 dès que des
orbitales d libres existent dans le niveau électronique de valence.

Une tentative d’explication de la liaison chimique applique la mécanique ondulatoire à


l’étude de la stabilité des molécules.

III.2. NATURE DE LA LIAISON CHIMIQUE & ELECTRONEGATIVITE

Lorsque deux atomes A et B sont placés à grande distance l’un de l’autre, il existe entre
eux une attraction très faible dues aux interactions électrostatiques entre les différentes
charges. Quand ils se rapprochent à une certaine distance, leurs charges électroniques se
recouvrent. Si les électrons peuvent s’échanger entre les deux atomes et coupler leur spin, il y
a stabilité du système et formation d’une liaison chimique.
La position d’équilibre des atomes est atteinte lorsque se compensent les forces
d’attraction et de répulsion entre les noyaux, ces dernières n’étant importantes qu’à faible
distance. Plus le domaine de recouvrement des nuages électroniques est important, plus la
liaison formée est forte : c’est le principe de recouvrement maximum proposé par Pauling.
A la place de cette notion qualitative, MULLIKEN et PAULING introduisent une
grandeur quantitative exprimant l’attraction relative qu’un atome exerce sur un électron
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

étranger placé à une distance du noyau égale au rayon atomique : c’est ce qu’on appelle
ELECTRONEGATIVITE.
Exemple : H : 2,1 Li : 1,0 Na : 0,9 K : 0,8 Rb : 0,8 Cs : 0,7
Be : 1,5 B : 2,0 C : 2,5 N : 3,0 O : 3,5 F : 4,0

On constate que l’électronégativité, donc le pouvoir d’attirer et de maintenir les


électrons, augmente de gauche à droite le long d’une ligne de classification périodique
(période) et diminue de haut en bas dans une même colonne (famille). Les différences
d’électronégativité entre deux atomes peuvent être reliées empiriquement, avec une assez
bonne précision, aux propriétés de la liaison entre ces atomes.

III.3. VALENCE

IIII.3.1. Notion de valence

En 1850, WURTZ définissait ainsi l’aptitude de chaque atome à se lier, c'est-à-dire la


valence : « c’est la capacité d’addition ou de substitution d’un élément rapportée à celle de
l’hydrogène pour lequel on prend la valence égale à 1 ».
A partir de cette définition, on a pu établir la valence de chaque élément relativement
à l’hydrogène. O : V=2 Zn : V=2 SO42- : V=2
Cette notion de valence a rendu de grands services dans la détermination des formules des
corps (méthode de chiasma), dans l’écriture des réactions chimiques et dans la détermination
des isomères en chimie organique.
On parle d’électrons de valence pour des atomes : ce sont les électrons les plus
faiblement liés à l’atome. En effet, en généralisant la méthode de formation de la liaison entre
deux atomes d’hydrogène ; on suppose que pour former une liaison stable, les spins des
électrons doivent se compenser mutuellement : c’est le cas de la plupart des molécules.

IIII.3.2. Interprétation physique de la valence

On explique les différentes valences observées pour certains atomes (chlore et


essentiellement éléments à partir de la 3e colonne) par possibilité d’existence de divers états
électroniques excités, dans lesquels peut se trouver l’atome dans la molécule.

Etudions successivement les diverses colonnes en nous limitant aux électrons s et p.


Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

1). Première colonne : ce sont les métaux alcalins ; ils ne possèdent qu’un seul électron de
valence (2s1, 3s1, 4s1, …). Exemple : Le sodium (Z=11)

1s2 2s2 2p6 3s1

Le spin électronique total de l’atome, égal à la somme des spins de tous les électrons et S=1/2
dans l’état fondamental, les électrons des niveaux internes ayant des spins qui se compensent.
On déduit la valence V=1 pour ces éléments
2). Deuxième colonne : Be, Mg, Ca, Sr, Ba. Ce sont les métaux alcalino-terreux. Exemple : Le
magnésium (Z=12)

1s2 2s2 2p6 3s2

Dans l’état fondamental, S=0 ; aucune combinaison chimique n’est possible dans cet état.
Cependant un des électrons 3s peut passer dans l’orbitale 3p d’énergie voisine pour donner la
structure électronique suivante :
1s2 2s2 2p6 3s1 3p1

Le spin électronique total de l’atome S=1 soit la valence V=2. L’énergie nécessaire à cette
excitation est composée par l’énergie libérée par formation des composés chimiques.
3). Troisième colonne : B, Al, Ga, In, Tl ; ces composés ont couramment deux valences stables.
Exemple: Aluminium (Z=13)

1s2 2s2 2p6 3s2 3p1


Etat fondamental V=1
1s2 2s2 2p6 3s1 3p2
Etat excité proche de l’état fondamental V=3
La tendance à la valence 1 augmente avec le numéro atomique, ainsi les deux premiers
éléments (B et Al) seront essentiellement trivalents (V=3), les trois suivants présenteront les
deux valences stables 1 et 3. On a les composés TlCl et TlCl3. Remarquons que le AlCl où Al est
monovalent a été préparé.
4). Quatrième colonne : C, Si, Ga, Sn, Pb ; ce sont des éléments à quatre électrons de valence ;
ils ont deux valences stables : 2 et 4. Exemple : Silicium (Z=14)

1s2 2s2 2p6 3s2 3p2


Etat fondamental V=2
1s2 2s2 2p6 3s1 3p3
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

Etat excité proche de l’état fondamental V=4


Comme précédemment, les premiers éléments (C et Si) ont essentiellement la valence la plus
élevée (V=4), exception faite pour le carbone dans le CO ; la valence 2 apparait lorsque Z
augmente (PbO : V=2). On connait PbO et PbO2 ; SnCl2 et SnCl4.

5). Cinquième colonne : N, P, As, Sb, Bi ; ce sont des éléments dont les orbitales p sont à demi
remplies ; ils ont essentiellement deux valences stables : 3 et 5.

Exemple: Phosphore (Z=15)

1s2 2s2 2p6 3s2 3p3


Etat fondamental V=3
1s2 2s2 2p6 3s1 3p3 4s1
Etat excité proche de l’état fondamental V=5
C’est la seule explication qui modifie la valence. L’énergie nécessaire pour passer de l’état
fondamental à l’état excité est assez élevée, elle est composée par une énergie de liaison très
forte. On rencontre les deux états, trivalent et pentavalent, avec les 5 éléments de la colonne
(NH3, N2O5, PH3, PCl5, AsH3, AsO5, SbCl3, SbCl5).

6). Sixième colonne : O, S, Se, Te ; ils ont 6 électrons de valence. Ex : Soufre (Z=16)

1s2 2s2 2p6 3s2 3p4


Etat fondamental V=2
1s2 2s2 2p6 3s2 3p3 4s1
Etat excité V=4
1s2 2s2 2p6 3s1 3p3 4s1 3d1
Etat excité V=6
L’oxygène ne présente que la valence 2 car l’excitation vers le troisième niveau demande trop
d’énergie. Par contre, le soufre présente les trois valences stables 2, 4 et 6 (H 2S, SO2, SO3).

7). Septième colonne : F, Cl, Br, I ; ce sont les halogènes auxquels ne manquent qu’un électron
pour obtenir la configuration des gaz rares. Exemple : Fluor (Z=9)

1s2 2s2 2p5


Etat fondamental V=1
1s2 2s2 2p4 3s1
Etat excité V=3
1s2 2s2 2p3 3s1 3p1
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

Etat excité V=5


1s2 2s2 2p3 3s1 3p2
Etat excité V=7
Le fluor possède seulement la valence la plus faible (V=1), le chlore présente les 4 valences
stables 1, 3, 5 et 7 (HCl, HClO2, HClO3 et HClO4).

8). Huitième colonne : He, Ne, Ar, Kr, Xe, Rn ; ce sont les gaz rares. Le dernier niveau est
totalement rempli. L’état fondamental ne laisse aucune possibilité de liaison.
Exemple : Néon (Z=10)
1s2 2s2 2p6

Dans l’état fondamental, les gaz rares ne forment pas en général des molécules. La molécule
de He2 est instable. Les énergies d’excitation pour arracher un électron à une orbite pleine sont
très élevées ; aussi ces atomes sont particulièrement inertes.

Pour les éléments de Z élevé (Xe, Rn et difficilement Kr), des composés tels que XeF 2, XeF4, XeO3
ont pu être fabriqué.

Notons que les états excités précédemment décrits pour calculer la valence ne sont pas
observables expérimentalement.

III.4. TYPES DE LIAISONS CHIMIQUES


Soient deux atomes A et B. Rapprochons les deux atomes de façon que ces atomes se
lient entre eux par des électrons célibataires.
 Si A a peu d’affinité pour l’électron de B et si B par contre a beaucoup d’affinité pour
l’électron de A, la paire électronique est entièrement cédée à B. il y a formation d’un ion A +
et d’un ion B- ; les ions forment une liaison ionique. Exemple : K+Cl-
A* * B → A+B-
 A et B ont une affinité égale pour les électrons, le doublet électronique également attiré par
A et B reste à égale distance entre les 2 noyaux atomiques liés. Les atomes forment une
molécule à liaison covalente apolaire. Exemple : H-H, Cl-Cl
A* + *B → A**B
 Si A et B ont des affinités pour les électrons plus au moins différentes, le doublet électronique
est légèrement déplacé vers l’atome le plus électronégatif. La liaison covalente est
polarisée : les composés forment un dipôle (2 pôles).

A* + * B → A  ** B 
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

Exemple : H    Cl   avec de valeurs d’électronégativité 2,1 pour l’hydrogène et 3,0 pour le


chlore.
IIII.4.1. Liaison ionique ou électrovalence
1) Définition
L’électrovalence est le transfert d’électrons d’un atome électropositif (métallique)
vers un atome électronégatif (non métallique) en vue de réaliser l’Octet. En général, les
éléments des familles Ia, IIa et IIIa donnent les électrons aux atomes des familles VIa et VIIa.
Exemple: K+Cl-, Ba2+2Cl-, Ca2+2I-, 2NH4+SO42-, 3Ca2+2PO43-, etc.
L’électrovalence est une liaison hétéropolaire c'est-à-dire la liaison entre particules de
signes opposés. On appelle valence ionique, la charge portée par un ion : elle est positive si
l’atome a perdu l’électron et elle est négative si l’atome a capté l’électron. Ex : Na + : V=+1 et Cl- :
V=-1.
2) Propriétés des composés électrovalents
 C’est une liaison qui a lieu entre éléments présentant une forte différence
d’électronégativités (≥1,9) : un atome se trouvant à l’extrême gauche du tableau
périodique et un autre situé à l’extrême droite. Ex. : Na et Cl.
 Elle conduit à la formation des composés ioniques : même après l’union, les ions
subsistent avec leur charge propre.
 C’est une liaison non dirigée (symétrique).
 Les cristaux ioniques ne conduisent pas l’électricité.
3) Nombre d’électrovalence
 C’est le nombre d’électrons perdus ou captés par l’atome pour se transformer en cation
ou anion.
III.4.2. Liaison covalente ou liaison atomique
Cette liaison est assurée par la mise en commun des électrons périphériques entre
deux atomes.
1) Liaison covalente normale (LCN)
Elle consiste à la mise en commun d’électrons célibataires entre deux atomes en vue
de réaliser l’Octet. Les électrons mis en commun appartiennent aux deux atomes à la fois.
A* + *B → A**B
On distingue deux sortes de covalence normale :
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

 Liaison covalente normale homopolaire (apolaire ou pure): lorsque la LCN s’établit entre
deux atomes d’affinités électroniques identiques (généralement des atomes identiques) ou
atomes de différence d’électronégativité nulle.
Exemple : Les molécules d’éléments gazeux : H2, O2, N2, Cl2, PH3 …

 Liaison covalente normale hétéropolaire (polaire ou polarisée): lorsque la LCN s’établit entre
deux atomes ayant d’affinités électroniques différentes (généralement des atomes
différents).
Ex. : HCl : H    Cl  
2) Liaison covalente dative (LCD)
Elle consiste à la mise en commun d’un ou plusieurs doublets électroniques entre un
atome ayant des doublets électroniques libres et dépourvu d’électrons célibataires sur la
dernière couche ; avec un atome pouvant recevoir ce doublet. Ainsi, la LCD est représentée par
une flèche allant du donneur vers l’accepteur ou le receveur du doublet électronique.
On distingue deux types de LCD:
 la LCD coordinative, lorsque le donneur est plus électronégatif que l’accepteur : il n’y a pas
polarisation de la liaison.
Ex: La formation de l’ion ammonium NH4+

Dans les complexes métalliques où la LCD coordinative s’établit entre : un métal et des
ions de molécules ; un métal ou un ion métallique ; des ions ou molécules possédant sur un
atome un doublet (électronique) d’électrons libres. Les espèces qui se lient à l’élément
métallique et qui apportent chacune un doublet électronique pour former la liaison dative sont
dites les "coordinats" ou "ligands" et le composé formé est un complexe de coordination.

Ex : Zn (NH 3 ) 4 2

 la LCD semi-polaire, lorsque donneur est moins électronégatif que l’accepteur, il s’en suit
une modification d’étage d’oxydation de l’atome donneur. Il se produit un glissement de
doublet mis en commun vers l’atome le plus électronégatif avec apparition de dipôles.
Ex : HClO4

3) Structure spatiale des molécules covalentes


Comme les électrons sont disposés dans l’espace suivant un ordre déterminé, la paire
électronique liante occupe dans l’espace une place bien définie. La liaison covalente est dirigée
et la molécule possède une géométrie bien définie.
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

 Structure linéaire : propre aux molécules biatomiques et aux molécules formées des
atomes de 1e et 2e familles ; et 1e et 7e famille.
Exemples: H-H H-Cl H-Be-H Cl-Cl O=O
Certaines molécules ayant 3 atomes ou 4 sont linéaires lorsque le centre de gravité des
charges positives coïncide avec celui des charges négatives.
Exemples : O=C=O H-C≡C-H
 Structure triangulaire plane ou trigonale plane : propre aux atomes de 3 e famille (terreux).
Exemples : BF3, AlCl3, …

 Structure pyramidale à base triangulaire : propre aux atomes de 5e famille.


Exemples : PCl3, NH3, PH3

 Structure tétraédrique : propre aux atomes de 4 e famille.


Exemples : CH4, CCl4, SiH4

 Structure angulaire : propre aux atomes de 6e famille.


Exemples : H2O, H2S, TeH2

 Structure plane : cas de l’éthylène C2H4


H H
C=C
H H

III.4.3. Liaison métallique

Le modèle utilisé pour représenter la liaison métallique comporte un réseau régulier


d’ions positifs, assimilés à des sphères tangentes, baignant dans le nouage de leurs électrons
de valence délocalisés dans tout le cristal, l’ensemble reste constamment neutre. La liaison
métallique est donc une liaison communautaire.
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Bref, les électrons mis en jeu dans les liaisons métalliques appartiennent, en fait, à
l’ensemble des atomes du cristal ; ce qui confère aux composés métalliques une importante
conductibilité thermique et électrique. D’où la liaison communautaire où les électrons libres
nagent dans un nuage électronique.
III.4.4. Liaisons de VAN DER WAALS

Ce sont des forces électrostatiques qui consistent en des attractions entre molécules
ou atomes polaires. En effet, toute molécule se comporte comme un petit aimant ou dipôle
électrique et peut de ce fait s’associer à une autre particule (molécule ou atome) voisine.
Ces liaisons permettent d’interpréter l’existence d’un cristal de gaz rares, des
halogènes (Cl2.6H2O), de certains sulfurides (soufre S8) même de l’hydrogène. De plus, elles
permettent d’expliquer l’existence de certains composés de gaz rares, notamment les hydrates
(Ar.6H20 ou Kr.6H20) ou la structure lamellaire du graphite.
III.4.5. Liaison hydrogène ou liaison par pont hydrogène
La liaison hydrogène (appelée aussi pont hydrogène) est une liaison qui s’établit entre
un atome d’hydrogène déjà relié par une covalence normale à un atome A fortement
électronégatif (oxygène, azote, …) et un atome B de la même molécule ou d’une molécule
voisine, porteur au moins un doublet électronique libre. Elle est schématiquement représentée
par un trait pointillé H ----B de façon que les 3 atomes A, H et B soient alignés. – A – H ---- B
La liaison hydrogène a une forte énergie par rapport aux liaisons intermoléculaires
courantes mais est relativement faible par rapport à la liaison interatomique :
- L’énergie d’une LC ou LI varie de 170 à 850 KJ/mole
- L’énergie d’une liaison hydrogène varie de 8 à 40 KJ/mole
- La distance entre H et B est de l’ordre de 0,2 nm.
La liaison hydrogène peut être intermoléculaire (entre les molécules différentes) ou
intramoléculaire (entre les atomes d’une même molécule).
1). Liaison hydrogène intermoléculaire :
Elle se fait entre les atomes des molécules différentes.
 Liaison hydrogène entre les molécules d’eau :
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Les liaisons hydrogène forment dans l’eau un réseau bidimensionnel. Leur énergie est de 20
KJ/mole. La distance séparant deux atomes d’oxygène dans l’eau liquide est de 0,235 nm.
 La liaison hydrogène est très courante dans les grandes molécules organiques (glucides,
protides, acides, plastiques…) à cause de la présence des groupements HO- et NH2-. C’est
le cas de dimère de l’acide formique.

Dimère de l’acide formique


2). Liaison hydrogène intramoléculaire :
Cette liaison a lieu entre les atomes d’une même molécule. Il y a formation d’une liaison
interne.
La molécule est dite « chélatée » : cette liaison influe également sur les propriétés
physiques mais en sens contraire de la liaison intermoléculaire, puisque les molécules
possèdent de ce fait une individualité plus marquée.
Exemples : l’orthonitrophénol et l’acide salicylique

Orthonitrophénol Acide salicylique


toEb = 116oC
N.B: C’est la position ortho qui favorise la formation de la liaison hydrogène intramoléculaire
parmi les 3 nitrophénols (Para, méta et ortho). Ainsi, l’orthonitrophénol est le siège de la liaison
hydrogène interne.
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CHAPITRE IV : NOYAU ATOMIQUE

IV.1. CONSTITUTION DU NOYAU


IV.1.1. Particules du noyau
Actuellement on connait une trentaine de particules nucléaires parmi lesquelles nous
ne décrirons que les principales ; à savoir le proton, le neutron et le positron.

a) Le proton ( 11H ou 11 p )
En 1910, E. RUTHERFORD a prouvé expérimentalement l’existence du proton en
bombardant les atomes d’azote par les hélions. Il faisait passer dans un tube identique à celui
des rayons cathodiques des rayons alpha dans une atmosphère d’azote raréfiée. Il observa que
la distance moyenne des hélions (particules 𝛼) augmente (jusqu’à atteindre même 25 cm) et
qu’il y a émission de certaines particules parcourant une distance supérieure et suivant une
direction bien différente de celle des particules 𝛼.
Dans son interprétation, RUTHERFORD supposa que certains hélions possèdent une
énergie suffisante pour vaincre les répulsions électriques exercées par les noyaux d’azote,
pénètrent dans ceux-ci et en expulsent une particule légère que l’on identifia plus tard à un
noyau d’hydrogène. Cette hypothèse fut vérifiée quelques années plus tard par l’étude directe
de cette même réaction à la chambre de WILSON par BRACKETT en 1923.
En photographiant plusieurs fois les traînées de condensation laissées
par les rayons émis par une source placée dans la chambre, il obtint
quelques photos. Sur 415.000 photographies prises au hasard, 8 clichés
présentaient l’interaction cherchée. La traînée (1) est celle de la particule
𝛼 incidente : elle disparaît au point d’impact avec le noyau d’azote qui
absorbe cette particule.
La trainée (2), courte et large, correspond à un noyau lourd et très
ionisant que des expériences permettent d’identifier avec l’oxygène. La
trainée (3) enfin, plus fine et plus longue, est due à la condensation
produite par les protons expulsés des noyaux d’azote.
Ce phénomène fut également observé en prenant d’autres éléments légers tels que le
B, le F, le Na.... La réaction réalisée par RUTHERFORD constitue le 1er exemple de transmutation
(d’un atome d’azote en atome d’oxygène) obtenue par bombardement d’un élément par les
rayons 𝛼. Elle est appelée réaction (𝛼, p) et peut s’écrire :
𝐻𝑒 + 𝑁 → 𝐻 + 𝑂

b) Le neutron ( 01 n )
BOTHE et BECKER (1930) observèrent l’apparition d’un rayonnement très pénétrant
en bombardant les éléments légers (B, Li, Be…) au moyen de particules 𝛼 émises par le
Polonium.
En 1932, I. et F. JOLIOT-CURIE dirigèrent ce rayonnement vers des substances riches en
hydrogène (paraffines ou hydrocarbures saturés) et constatèrent que ce rayonnement
provoque l’arrachement de protons de ces substances. A la fin de l’année 1932, CHADWICK
résolut la nature de ce rayonnement en montrant qu’il était purement matériel et qu’il était
constitué par une particule sans charge électrique (d’où le nom de neutron).
Il a réussi à mesurer sa masse en étudiant à la chambre de WILSON le recul que
produisait le choc de cette particule contre un atome d’hydrogène ou d’azote. Cette masse du
neutron est comparable à celle du proton : m = 1,67473.10-27 kg.
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c) Le positron (e+ ou 10 e )


Le positron est une particule positive (électron positif) de même masse et de charge
opposé que l’électron négatif. Il a été mis en évidence en 1932 par ANDERSON dans certaines
trajectoires, dues à des rayons cosmiques et observées dans la chambre de WILSON. Le
positron est un électron positif que l’on note e+ par opposition à e- l’électron négatif ou
négaton.
Son existence, prévue par les théories du physicien anglais DIRAC, fut confirmée en 1933
par les travaux de I. et F. JOLIOT-CURIE sur le bombardement d’une cible de Be, B, Mg ou Al par
les rayons 𝛼. Ils constatèrent que ces cibles étaient le siège en dehors d’une forte émission de
neutrons, d’une émission non moins importante de positrons qui persistait bien après le
bombardement par les hélions.
𝐻𝑒 + 𝐴𝑙 → 𝑛 + 𝑃∗ 𝑃 ∗ → 𝑆𝑖 + 𝑒
N.B : Lorsqu’un positron rencontre un négaton, il se produit un choc traduit par un phénomène
appelé "annihilation" de la masse de l’un ou de deux protagonistes du choc, et sa
transformation en énergie suivant l’équation : 𝑒 + 𝑒 → h𝜗

IV.1.2. Caractéristiques du noyau


Actuellement, il est admis qu’un noyau atomique est constitué de particules
élémentaires (ou nucléons), les protons et les neutrons, suivant l’équation :
𝑍𝑝 + 𝑁𝑛 → 𝑋 + Energie
Cette équation signifie que Z protons (p ou H) s’associent à N neutron (n) pour former le noyau
central de l’atome de l’élément X.
Z est appelé numéro atomique : il représente le nombre de charges positives portées par le
noyau et indique la case correspondante de cet élément dans le tableau périodique.
N est le nombre de neutrons.
A = Z + N : c’est le nombre de masse. Ce nombre est entier et toujours voisin de la masse de
l’élément lorsque celle-ci est exprimée en uma.
Le couple (Z, A) caractérise le noyau central de l’atome de l’élément X que l’on appelle nuclide
(ou nucléide) et que l’on désigne par le symbole 𝑋 ou simplement 𝑋.

Ainsi, deux nuclides 𝑋 𝑒𝑡 𝑌 peuvent être :


1) Isotopes : ce sont des atomes d’un même élément chimique ayant le même nombre de
protons mais diffèrent par leur nombre de masse. Z1 = Z2, A1 ≠ A2 et N1 ≠ N2
Exemples :
 Les isotopes d’hydrogène : 𝐻 (le proton), 𝐻 (le Deutérium ou Deuton : D) et H (le
tritium ou triton : T).
 Les isotopes d’oxygène : 𝑂, 𝑂 et 𝑂
 Les isotopes d’uranium : 𝑈, 𝑈 et 𝑈
Les isotopes ont les propriétés chimiques identiques et appartiennent au même élément.

Un élément peut posséder un grand nombre d’isotopes naturels ou artificiels : le


Plomb possède 20 isotopes (8 naturels et 12 artificiels), le Polonium en a 27 dont 7 naturels.
Dans la nature, un élément se rencontre sous diverses formes isotopiques.

Abondance isotopique et masse atomique relative


Le phénomène d’isotopes se produit presque pour tous les éléments chimiques.
Généralement un élément chimique est un mélange de deux ou plusieurs isotopes en
proportions variables. L’abondance isotopique est la teneur (%) d’un isotope d’un élément
donné dans la nature et elle est constante. Ainsi, une mole d’atomes de strontium naturel
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88 87 85 84
formée de 82,6% de Sr, de 7,0% de Sr , de 9,9% de Sr et de 0,5% de Sr a une masse molaire
de 87,6 g.
Soit un élément chimique X possédant i isotopes de masses A1, A2, …, Ai et
d’abondances isotopiques respectives P1, P2, …, Pi, la masse atomique relative (Ar) de cet
élément se calcule par la relation suivante :
Ar de X = A1 .P1  A2 .P2  ...  Ai .Pi Avec P1 + P2 + … + Pi = 100%
100
Exemple :
L’oxygène naturel est un mélange de trois isotopes d’abondance : 168O : 99,76% ; 178O : 0,04% et
18
8O
: 0,2%. Quelle est la masse atomique relative de l’oxygène.
Solution : Ar de l’oxygène = (16 * 99 ,76 )  (17 * 0,04 )  (18 * 0 , 2 ) i  1596 ,16  0 ,68  3,6  16 ,0044
100 100

2) Isobares : ce sont des atomes ayant des masses atomiques identiques mais de numéros
atomiques différents. Ils sont chimiquement différents et appartiennent aux éléments
différents. A1 = A2, Z1 ≠ Z2 et N1 ≠ N2
Exemple : 𝐴𝑟 et 𝐾

3) Isotones : ce sont des atomes ayant le même nombre de neutrons mais diffèrent par le
nombre atomique Z. Ce sont des noyaux chimiquement différents.
A1≠ A2, Z1 ≠ Z2 et N1 = N2
Exemple : 146 C 8 , 168 O 8 et 157 N 8

4) Isomères : ce sont des nuclides appartenant à un même élément dont l’un se trouve à l’état
fondamental et l’autre à l’état excité appelé état métastable. Donc, ils diffèrent par leur
énergie. A1 = A2, Z1 = Z2 et N1 = N2
Exemple : 𝐶 et 126 C 6*
5) Isodiasphères : ce sont des nuclides ayant la même différence entre le nombre de neutrons
N et de protons dans leur noyau. N1 - Z1 = N2 - Z2
Exemple : 𝑅𝑎 et 𝑅𝑛

6) Miroirs : deux nuclides sont miroirs lorsque le nombre de protons de l’un est égal au nombre
de neutrons de l’autre : Z1 = N2 et Z2 = N1
Exemple : 𝑂 et 𝑁
N.B : Deux nuclides miroirs sont isobares.

IV.2. RADIOACTIVITE
IV.2.1. Découverte de la radioactivité

En 1896, Henri BECQUEREL constata, lors des études sur les sels phosphorescents, que
les sels d’uranium étaient capables d’impressionner une plaque photographique et rendaient
l’air environnant conducteur d’électricité.
Il attribua cette action à un rayonnement analogue aux rayons X découverts par
ROENTGEN peu de temps auparavant. Ces propriétés subsistaient quel que soit le sel d’uranium
utilisé et quelle que soit sa combinaison. Il donna à ce phénomène le nom de radioactivité (=
émission des rayonnements par une substance).
En 1898, Pierre et Marie CURIE, entreprirent alors une étude systématique des corps
dérivés de thorium et de polonium ; cette étude les conduisit cette même année à la découverte
du polonium et du radium et à montrer qu’ils étaient radioactifs.
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En 1899, DEBIERNE décelait un nouvel élément radioactif qui suivait le lanthane dans ses
réactions : c’était l’actinium. Actuellement, on connait plusieurs composés dérivés de l’uranium
et du thorium qui sont naturellement et spontanément radioactifs.

IV.2.2. Rayonnements radioactifs

La radioactivité peut être définie comme une désintégration spontanée du noyau


atomique instable. Ce noyau est alors appelé radio-nuclide ou radioactif.
L’ensemble des particules émises par un échantillon radioactif constitue le rayonnement
radioactif.
L’analyse des radiations réalisée par RUTHERFORD démontra qu’elles n’étaient pas
homogènes. Ceci peut facilement être mis en évidence en introduisant convenablement une
petite quantité de radio au fond d’un bloc de plomb muni d’un double diaphragme.
On isole ainsi un mince faisceau rectiligne de radiations qui frappent tangentiellement
et impressionnent une plaque photographique.
Si on place cette source radioactive dans un champ magnétique ou dans un champ
électrique, on constate que les radiations émises se divisent en trois groupes : 𝛼, 𝛽 𝑒𝑡  .

a) Les rayons 𝜶

Ils sont déviés dans le même sens que le serait un flux de particules positives. Ils sont de
nature corpusculaire et constitués de noyaux d’hélium : hélions. Ils sont animés d’une vitesse
de 14.000 à 20.000 km/s ; leur énergie cinétique est extrêmement élevée. Ils sont très ionisants
mais peu pénétrants : une feuille de papier suffit à les arrêter.

b) Les rayons 𝜷

Ils sont déviés dans le même sens que les particules chargées négativement. Ils sont
également de nature corpusculaire et constitués d’électrons négatifs. Ils sont émis avec une
vitesse de 100.000 à 200.000 km/s. Malgré leur vitesse énorme, les rayons 𝛽 ont à cause de leur
très faible masse, une énergie moins élevée que celle des rayons 𝛼.
Ils sont moins ionisants que les rayons 𝛼 mais cependant plus pénétrants : ils traversent
des solides en lame mince et parcourent, avant d’être arrêtés, dans l’air, des distances de
plusieurs mètres (7 cm dans le Plomb).

c) Les rayons 
Ils échappent entièrement à l’action du champ magnétique et de celle du champ
électrique. Ils sont de nature électromagnétique comme les rayons X et animés d’une vitesse
égale à celle de la lumière (300.000 km/s). Ils ont une fréquence et un pouvoir de pénétration
plus grand que les rayons X. Certains rayons  émis par le radium peuvent traverser 22 cm de
plomb. Les rayons  ne sont pas directement ionisants mais les photons peuvent provoquer
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une ionisation secondaire après interaction avec les atomes en donnant naissance aux
électrons.

IV.2.3. Stabilité nucléaire

On connait actuellement plusieurs centaines de nuclides isotopiques de la centaine


d’éléments du tableau périodique de MENDELEEV (environ 300 isotopes naturels). Parmi ces
isotopes, 270 environ sont parfaitement stables, d’autres sont instables, par conséquent
radioactifs.
La stabilité d’un noyau dépend d’abord des forces nucléaires, c'est-à-dire de la
combinaison entre nucléons. On observe ainsi une certaine régularité dans la stabilité nucléaire.
En effet, du point de vue abondance, 84,5 % des noyaux stables sont des nuclides à A, Z et N
pairs : 𝑂, 𝑀𝑔, 𝑆𝑖 , 𝐹𝑒.
Les noyaux trouvés dans la nature, qui sont pour la plupart stables dans leur état
fondamental, se répartissent en fonction de N et Z en une bande étroite autour d’une ligne
moyenne appelée ligne de stabilité.

 Au-dessus de cette ligne se trouvent les nuclides émetteurs 𝛽 -, ce sont des noyaux qui ont
un excès de neutrons (N > Z) : ils reviennent sur la ligne de stabilité en émettant les 𝛽 -
(transformations isobariques).
 En dessous de la ligne de stabilité se trouvent des émetteurs 𝛽 +. Ces noyaux sont
caractérisés par un excès de protons (Z > N) : ils reviennent sur la ligne de stabilité par
émission 𝛽 +.
 Au-delà de la ligne de stabilité viennent les émetteurs 𝛼, caractérisés par un Z plus grand.
C’est donc l’excès de l’une ou l’autre particule nucléaire qui est à la base de la
radioactivité. On peut dire que la radioactivité résulte d’une tendance générale à un ajustement
des propositions relatives de deux constituants nucléaires pour donner finalement un édifice
plus stable par émission d’énergie.

IV.2.4. Types de radioactivité

Les émissions alpha et béta s’accompagnent souvent d’émission de rayon gamma.


L’énergie libérée est transformée en énergie électromagnétique transportée par les rayons
gamma et en énergie cinétique emportée par les éléments et les particules formées, et
transformée en partie en énergie calorifique.

1). Radioactivité 𝛼
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

C’est un phénomène caractéristique des radionucléides lourds : A≥210. Quelques terres


rares ( 𝐶𝑒, 𝑁𝑑 , 𝑆𝑚) font cependant exception.
D’une manière générale, nous pouvons écrire : 𝑋 → 𝑌+𝛼
Exemples : cas de 𝑅𝑎
Dans cette réaction, il y a diminution du nombre de masse de 4 unités et du nombre
atomique de 2 unités. D’où la première loi de SODDY : "Un élément radioactif qui se désintègre
avec une émission de rayons 𝛼 engendre un élément qui a reculé de 2 places dans le tableau
périodique, sa masse de 4 unites et son numéro atomique de 2 unités".

2). Radioactivité 𝜷-
Elle est caractéristique des radionucléides naturels et artificiels. C’est une émission
d’un électron par le noyau. L’électron n’étant pas un nucléon, cette émission ne peut
s’interpréter que par la transformation, dans le noyau, d’un neutron excédentaire en un proton
et un électron. 𝑛 → 𝑝 + 𝑒 +  (antineutrino: particule de charge nulle)
Equation générale : 𝑋 → 𝑌 + 𝛽 - + 𝜗̅

Exemple : cas de 𝑁𝑎
La deuxième loi de SODDY :
"Un élément radioactif qui se désintègre avec émission de rayon 𝛽 - engendre un élément qui a
avancé d’une place dans le tableau périodique ; sa masse est égale à celle de l’élément générateur,
son numéro atomique augmente d’une unité".

3). Radioactivité 𝜷+
Cette radioactivité est liée au fait qu’un noyau instable possède un excès de proton.
Ainsi, le nuclide revient sur la ligne de stabilité par une transformation isobarique (A = Cte) en
émettant un positon (électron positif e+). Ce phénomène est caractéristique des radionucléides
artificiels. 𝑝 → 𝑛 + 𝑒 + 𝜗 (neutrino)
Equation générale : 𝑋→ 𝑌 +  + 𝜗

Exemple : cas de 𝐹𝑒
L’élément a reculé d’une place dans le tableau périodique, mais garde le même nombre de
masse que l’élément générateur.

4). Radioactivité par capture électronique (CE)


Dans certains cas, le positron formé ne peut sortir du noyau. Celui-ci capture alors un
électron de la couche profonde de l’atome, généralement la couche K. D’où le nom de "capture
K".

Exemple : 𝐵𝑒 + 𝑒 → 𝐿𝑖 ∗
La capture électronique laisse l’atome formé dans un état excité qui manque un
électron dans une couche interne. Le retour de cet atome à l’état fondamental est alors réalisé
par le remplissage de la couche amputée par chute d’un électron périphérique. Cette transition
électronique s’accompagne de l’émission d’un proton X caractéristique de l’atome.

5). Radioactivité 
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C’est une transformation isométrique (A = Cte et Z = Cte) qui accompagne souvent une
émission 𝛼 ou 𝛽. En effet, certains noyaux, par suite d’une émission 𝛼 ou 𝛽, sont formés dans
un état excité.
Ils rentrent à l’état stable par émission d’un photon  . Ce retour à l’état stable peut se
faire soit par émission d’un photon, soit par émission en cascade de plusieurs photons .
80 Hg  81Tl    81Tl  81Tl  

Exemple : 203 203 * 203 * 203

Equation générale : 𝑋 ∗ → 𝑌 +  avec 𝑋 ∗ : noyau dans un état excité


L’élément formé garde le même nombre de masse A et le même numéro atomique Z que
l’élément parent.

IV.2.5. Loi de désintégration radioactive

Les radionucléides naturels ou artificiels ne se désintègrent pas à la même vitesse. Un


gramme d’238U est à moitié désintégré au bout de 4,5.109 ans, alors que dans le cas de 12B, le
même résultat est obtenu au bout de 0,024 seconde seulement.
Chaque élément radioactif possède donc une vitesse de désintégration qui lui est
propre et indépendant de la température, de la pression et de la combinaison chimique dans
laquelle il est engagé. L’expérience montre que la radioactivité d’un élément diminue avec le
temps.
Supposons qu’à un instant donné, nous ayons un nombre N d’atomes radioactifs. La
vitesse de désintégration, c'est-à-dire le nombre d’atomes qui se désintègrent par unité de
temps est directement proportionnel au nombre d’atomes présents N. A l’instant t-dt, ce
−𝑑𝑁 dN
nombre diminue. On peut donc écrire : = N ou  dt
𝑑𝑡 N

Soit No, le nombre de noyaux radioactifs de l’échantillon à l’instant t = 0. Pour trouver le nombre
de noyaux radioactifs à l’instant t, il faut faire l’intégration suivante :
dN
Cela donne ln( N t  N 0 )    (t  t 0 ) ; ln Nt    t
N t
     dt
t

N 0 N t0 No

Ce qui donne : N t  N 0 .e   t
(1)
Avec : Nt = Nombre d’atomes radioactifs au temps t ;
No = Nombre d’atomes radioactifs au temps t initial (t = 0) ;
 = la constante radioactive ou la constante de désintégration de l’élément radioactif
(elle est exprimée en S-1).
Pratiquement, le nombre d’atomes radioactifs détermine l’activité radioactive d’un
échantillon radioactif. La relation (1) devient donc : A t  A 0 .e   t
La masse d’un radioélément décroit en progression géométrique quand le temps croit en
progression arithmétique : m t  m 0 .e   t

L’activité radioactive se mesure en nombre de désintégrations par seconde (ou coups


par seconde cps, dps), appelé encore becquerel (Bq). 1 𝐵𝑞 = 1 𝑑𝑝𝑠
Une autre unité est le curie : c’est le nombre de désintégrations se produisant en une seconde
dans un gramme de radium. Ce nombre est 3,7 x 1010, soit 1 𝐶𝑖 = 3,7 𝑥 10 𝑑𝑝𝑠 ou Bq.
On utilise parfois le Rutherford (rd) : 1 𝑟𝑑 = 10 6 𝑑𝑝𝑠

L’activité radioactive peut être exprimée en fonction du logarithme décimale :


0 , 3t 0,3t 0 , 3t

N t  N 0 . 10 T
At  A0 . 10 T mt  m0 .10 T
Notes de chimie appliquée à la nutri on Ber n-2024-istm-NY.

La constante radioactive est caractéristique à chaque nuclide. Mais on préfère


généralement caractériser les radionucléides par leur période ou demi-vie (T).
La période est le temps nécessaire pour que le nombre d’atomes qui se désintègrent (l’activité
radioactive) soit réduit à la moitié.
1
Si t =T, N t  N 0  N 0 .e   T ou 1  e   T ln    t ou  ln 2    t
2 2 2
ln 2   t  0 , 693 d’où on tire l’une et l’autre relation : T  0 , 693 et  
0 , 693
 T

N.B :
- Si le rapport t/T est un nombre entier n, la formule pour calculer l’activité radioactive
n
devient : Nt  No .  1  ou Nt  N 0
n
 2  2

- L’activité A d’une masse déterminée d’un radio-isotope X est le nombre de


désintégration N d’atomes par unité de temps. dN et A  dN    N
A   N
dt dt
m .N
N  A
Mm

IV.2.6. Applications des radio-isotopes


1). En médecine
Les radio-isotopes sont utilisés en médecine pour le diagnostic et la thérapeutique de
certaines maladies. En effet, un radio-isotope peut être injecté dans un être vivant et permet
d’en suivre certaines évolutions. Ce traitement par les radio-isotopes est appelé la
"radiothérapie".
- Le diagnostic de certaines tumeurs de cerveaux se fait par le 197Hg,
- Les anomales pulmonaires par le technétium -99
- Le goitre par iode-137
- Le traitement des cancers ou affections cutanées par des radio-isotopes comme le
cobalt -60.

2). A l’industrie
Les radio-isotopes sont révélés d’un grand intérêt dans le domaine industriel. On utilise
les radio-isotopes soit :
- examiner les produits fabriqués ;
- produire les l’électricité ;
- pour examiner certains produits déjà usés ;
- mesurer l’épaisseur d’un échantillon (tôles métalliques, feuilles plastiques…) en
métallurgie ;
- stériliser à froid les aliments (viande, poissons, fruits, légumes…) par les radiations
ionisants à l’industrie alimentaire.

3). En chimie
Les radio-isotopes sont utilisés comme traceurs radioactifs pour suivre de nombreux
mécanismes réactionnels. L’utilisation de l’oxygène-18 marqué comme traceur permet de
montrer que c’est le second mécanisme qui est correct lors de l’hydrolyse des esters.
R – CO – O – R’ + H – O* – OH → R – CO – OH + R’ – O*H
R – CO – O – R’ + H – O* – OH → R – CO – O*H + R’ – OH

4). En biologie
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Les radio-isotopes permettent d’étudier le métabolisme des organismes et de


provoquer certaines mutations.

5). En agriculture
En agriculture, les radio-isotopes servent à :
- Lutter contre les parasites et les insectes en étudiant leur mouvement de migration et
leur reproduction ;
- Détermination du degré d’humidité du sol par le Césium-137 ;
- Améliorer la qualité des plantes (nouvelles variétés) par mutations génétiques (OGM :
organismes génétiquement modifiés) ;

6). En géologie
Les radio-isotopes sont utilisés pour la détermination de l’âge des échantillons
géologiques et organiques. Cette méthode est appelé "géochronologie nucléaire".
La détermination de l’âge d’un échantillon par les radio-isotopes est basée sur :
 les propriétés nucléaires de l’isotope utilisé (sa période et son abondance isotopique) ;
 la quantité de l’isotope restant dans l’échantillon à étudier.
L’âge à déterminer doit être comparable à la période de l’isotope utilisé. Si cette
période est trop courte, au moment de la mesure, il n’y aura plus cet isotope (pour un temps
égal à 10 périodes, l’activité est réduite à moins de 0,1 %). Si cette période est longue, la quantité
du radio-isotope transformée sera trop faible pour être détectée.
Pour dater les échantillons organiques, on utilise la méthode au 14C. En effet, tous les
organismes vivants échangent le carbone : les végétaux assimilent le CO2 et toutes leurs
substances organiques contiennent du carbone, les animaux se nourrissent, à leur tour, des
végétaux qui contiennent du carbone.
Le 14C a une période de 5.570 ans : il aurait donc depuis longtemps disparu de
l’atmosphère terrestre (l’âge de la Terre étant trop grand vis-à-vis de la période 14C). Le 14C qui
existe à la surface de la Terre provient de la haute atmosphère où il est formé par le
bombardement de l’azote par les neutrons cosmiques suivant cette réaction nucléaire :
14
7 N  01n  146 C  11H
Le 14C ainsi formé produit est oxydé en 14CO2.
LIBY et ANDERSON ont prouvé que la répartition en 14C est uniforme et que la teneur
de l’atmosphère en cet élément des végétaux vivants est identique à la teneur de l’atmosphère.
Tout organisme vivant absorbe et rejette sans cesse du carbone et donc également de 14C. Par
suite de la désintégration radioactive :
𝐶→ 𝑁+  T = 5.570 ans
Un équilibre s’établit entre la production et la destruction du 14C ; sa teneur dans l’organisme
vivant doit se maintenir constante tant que l’organisme vit (effectue les échanges). Lorsque
l’organisme meurt, il n’absorbe plus, même ne rejette plus de carbone (les échanges sont
arrêtés), seule subsiste la désintégration du 14C. La teneur ou proportion en 14C ne sera plus
maintenue constante, car il se désintègre progressivement sans être remplacé. De la mesure
de Nt dans l’échantillon au bout d’un temps t, on pourra déduire la date de la mort de
l’organisme (l’âge de l’échantillon).
La précision de la méthode a été contrôlée sur des bois d’âge connu (par les anneaux
de croissance) : elle est de l’ordre de 400 ans pour les âges inférieurs à 2.000 années et de 200
ans pour les âges inferieurs à 20.000 années. Au-delà de 20.000 ans, l’imprécision augmente
rapidement.
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N.B :
 Les radioéléments sont utilisés par des réactions nucléaires, pour la préparation de
nouveaux éléments dont Z est supérieur à 92 (les transuraniens). Ils sont tous
spontanément radioactifs.
Exemple :
 L’énergie dégagée par les réactions nucléaires est de plus en plus utilisées pour produire
du courant électrique ou actionner des moteurs de propulsion (centrales électriques,
sous-marins nucléaires, brises glaces nucléaires, …)
 Les radio-isotopes sont utilisés dans l’armement pour la fabrication des bombes et des
explosifs.

IV.3. TRANSMUTATIONS NUCLEAIRES


La transmutation est une réaction nucléaire qui transforme un élément en un autre.
Elle se fait de deux manières :
 soit spontanément,
 soit artificiellement (par induction) : dans ce cas, elle concerne les éléments non
radioactifs initialement.

IV.3.1. Transmutations spontanées (naturelles)

C’est la transformation des noyaux par la dislocation spontanée du noyau atomique


qui émet soit la particule  ou soit la particule 𝛽 . Elle est caractéristique des atomes plus
lourds. Ainsi, on peut prévoir que l’élément manifeste une radioactivité spontanée lorsque : N/Z
≥ 1,5
Lorsqu’un nuclide radioactif se transmute, il peut donner naissance à un autre nuclide
radioactif qui, à son tour, par émission 𝛼 et 𝛽 donnera naissance à un autre nuclide. Le
phénomène peut se poursuivre et l’un après l’autre, de nouveaux noyaux, tous radioactifs se
forment. La chaine d’émissions radioactives s’arrête lorsqu’un des nuclides formés est stable.
On obtient ainsi une série radioactive qui peut contenir plus d’une dizaine des nuclides. Cette
série radioactive est appelée "Famille radioactive".
Les familles radioactives constituent un cas de transmutations spontanées et sont
constituées de noyaux dont les nombres de masses diffèrent entre eux de 4 unités. On leur
donne un nom provenant du radionucléide qui a, dans la série, la plus grande demi-vie.
On distingue ainsi 4 familles radioactives :

Nombre des particules Nombre des particules


Familles A Ascendants Eléments stables
 
232 208
Famille de Thorium 4n 6 4 90 Th 82 Pb
241 209
Famille de Neptunium 4n + 1 8 6 94 Pu 83 Bi
238 206
Famille de l’Uranium 4n + 2 9 7 92 U 82 Pb
239 207
Famille de l’Actinium 4n + 3 9 5 92 U 82 Pb

Les éléments radioactifs naturels appartiennent essentiellement aux familles de


Thorium, d’Uranium et d’Actinium dont les ascendants ont de très grandes périodes. Ces
radionucléides existent encore sur la terre et permettent de déterminer l’âge de certaines
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roches anciennes. La famille absente est celle de Neptunium dont la période est de 2,2.106 ans.
Elle a été obtenue artificiellement.

Certains éléments présentent la radioactivité naturelle sans produire une série radioactive ou
famille. Par exemple : 1940 K  2040 Ca    et 146 C  147 N    le calcium-40 et l’azote-14 sont
stables.

1) Famille de thorium : série 4n


Elle est formée des nuclides dont les nombres de masses sont multiples de 4.

2) Famille de neptunium : série 4n+1


La famille de neptunium est formée de nuclides dont le reste de la division de leurs
nombres de masse par 4 vaut 1. Elle n’est formée que de transuraniens artificiels.

3) Famille de l’uranium : série 4n+2


Elle est formée de nuclides dont le reste de la division de leurs nombres de masse par 4
vaut 2.
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4) Famille de l’actinium : série 4n+3


Elle est formée de nucléides dont le reste de la division de leurs nombres de masse par
4 vaut 3.

Pour une désintégration radioactive successive d’un radioélément 𝑋 par émission


d’un nombre x de particules alpha et d’un nombre y de particules bêta pour obtenir un isotope
stable 𝑌, l’équation globale de cette désintégration s’écrit :
𝑋 → 𝑌 + x  + y  ou 𝑋 → 𝑌 + x 24 He + y 10 e
A  A'
x et y  Z ' Z  2 x
4

IV.3.2. Transmutations induites ou provoquées (artificielles)

En 1919, RUTHERFORD et ses collaborateurs réussissent la première transmutation


provoquée, au laboratoire Cavendish à Cambridge. En bombardant des atomes d’azote par les
hélions (particules 𝛼) provenant d’une source radioactive, ils obtenaient de l’oxygène. 𝑁+
𝐻𝑒 → 𝑂 + 𝐻

Cette technique fut étendue à d’autres éléments légers : B, Al, O, Li… Aussi les
transmutations par les hélions peuvent émettre les neutrons, les protons…
 Emission de protons : 𝑁𝑎 + 𝐻𝑒 → 𝑀𝑔 + 𝐻
 Emission de neutrons : 𝐿𝑖 + 𝐻𝑒 → 𝐵 + 𝑛

Les transmutations peuvent aussi être obtenues par bombardement avec d’autres
particules (protons, deutons, neutrons…)
 Bombardement par proton : 𝐵 + 𝐻 → 𝐶
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 Bombardement par deuton : 𝑁 + 𝐻 → 4 𝐻𝑒


𝑁 + 𝐻 → 𝐶 + 𝐻𝑒
𝐻+ 𝐻→ 𝐻+ 𝐻

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