Vous êtes sur la page 1sur 73

1

NOTES DE COURS DE
CHIMIE ORGANIQUE
GENERALE
A l’usage des étudiants de Licence 1 chimie et
industrie
(FACULTE DES SCIENCES, UNIVERSITE DE KINSHASA)


Prof. MBALA MAVINGA Blaise
C.T. MVONDO MBALA GONFI
Département de chimie
Faculté des sciences
Université de Kinshasa

Edition 2021
2

i. AVANT-PROPOS

Ce cours de chimie organique générale constitue une introduction à la chimie


organique pouvant aider l’étudiant à aborder avec sérénité les autres branches de la chimie
organique. Il permet à l’étudiant d’acquérir une formation de base en chimie organique, une
initiation relativement large et générale. Le cours contient des généralités nécessaires à la
bonne compréhension de la formulation et de la structure des molécules organiques ainsi que
la nomenclature des composés organiques courants. Les effets structuraux aideront l’étudiant
à interpréter les propriétés et la réactivité des composés organiques ; les grandes réactions de
chimie organique sont également présentées sommairement dans ce cours. Les exercices
proposés à la fin de chaque chapitre pourront contribuer à la bonne compréhension de la
théorie à l’issu de leur résolution par l’étudiant lui-même.
3

ii. CONTENU & OBJECTIFS

Ce cours comprend cinq chapitres : la composition et la structure des molécules


organiques, les bases de la nomenclature, l’isomérie des molécules organiques, les effets
structuraux des molécules organiques ainsi que les réactions et le mécanisme réactionnel.
L’objectif principal de ce cours est de faire acquérir à l’étudiant les notions de base de chimie
organique.
A la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :
1. Ecrire correctement la formule développée exacte d’un composé organique à partir
d’une formule brute.
2. Reconnaitre si les formules développées planes présentées différemment représentent
ou non des molécules différentes.
3. Reconnaitre et nommer les principaux groupements fonctionnels.
4. Reconnaitre et nommer les principaux radicaux.
5. Utiliser et comprendre les représentations schématiques simplifiées des formules.
6. Dessiner correctement selon l’un des procédés habituels (Newman, Fischer) la
géométrie des molécules simples contenant des carbones dans les différents états de
liaison possibles.
7. Reconnaitre les possibilités de rotation interne dans les molécules.
8. Reconnaitre si une molécule est chirale ou achirale à partir de sa représentation
stéréochimique ou de sa formule plane.
9. Dénombrer tous les stéréoisomères d’une molécule, associées à la chiralité et ou à la
présence des liaisons doubles.
10. Définir les relations (énantiomérie, diastéréoisomérie) existant entre ces
stéréoisomères.
11. Attribuer les appellations R et S ou Z et E.
12. Identifier, à partir d’une formule développée plane, la présence des doublets π, δ, n, ou
des orbitales vides sur certains atomes.
13. Localiser les charges qui résultent de la polarisation des liaisons et l’effet inductif.
14. Déterminer si la molécule est polaire ou non et établir la direction et le sens de son
moment dipolaire.
15. Reconnaitre dans la formule développée la présence d’un système conjugué.
16. Ecrire les formes limites qui décrivent une molécule conjuguée.
17. Reconnaitre l’existence de l’effet mésomère et localiser les charges qui en résultent.
18. Déterminer si deux structures sont mésomères ou isomères.
19. Reconnaitre si une réaction est une substitution, une élimination, une addition ou un
réarrangement.
20. Situer sur le profil énergétique d’une réaction, les états initial et final, l’état de
transition, le ou les intermédiaires, l’énergie de la réaction, l’énergie d’activation.
21. Déterminer si une espèce est nucléophile, électrophile ou radicalaire.
22. Prévoir sur quel site d’une espèce donnée se portera préférentiellement une attaque
nucléophile, électrophile ou radicalaire.
23. Entre deux carbocations, deux carbanions ou deux radicaux, identifier le plus stable.
4

iii. INTRODUCTION

La chimie organique est une branche de la chimie qui étudie les composés
organiques. Les composés organiques sont des substances chimiques dont le squelette est
essentiellement formé de carbones et pouvant contenir aussi d’autres éléments comme du
soufre, de l’azote, de l’oxygène, des halogènes, etc.
Plus que toute autre science, la chimie organique a son rôle dans notre vie de tous les jours.
Presque toutes les réactions qui ont eu lieu dans la matière vivante mettent en jeu des
substances organiques et il est impossible de comprendre la vie, tout au moins du point de vue
physique, sans connaître la chimie organique. Les principaux constituants de la matière
vivante : protéines, hydrates de carbone, lipides (corps gras), acides nucléiques (ADN, ARN),
membranes cellulaires, enzymes, hormones, etc., sont des composés organiques.
On se trouve quotidiennement en contact avec d'autres substances organiques
telles que l'essence, l'huile et les pneus de nos automobiles, le bois de nos meubles et le papier
de nos livres, nos vêtements, nos médicaments, nos sacs de plastique, nos films
photographiques, nos parfums, nos tapis, etc.
Bref, la chimie organique est plus qu'une branche de la science pour le chimiste ou pour le
médecin, le dentiste, le vétérinaire, le pharmacien, l'infirmière ou l'agriculteur.
Aujourd’hui la connaissance de la chimie organique est centrale à la compréhension de la
chimie de la vie où des réactions ont lieu entre molécules organiques très complexes telles que
les enzymes, les hormones, les protéines, les carbohydrates, les lipides, les acides nucléiques,
etc. ; mais elle fait partie aussi de notre culture technologique.
Le début de la chimie organique remonte à 1828 lorsque Wöhler, un chimiste
Allemand synthétisa l’urée NH2CONH2 (un composé de l’urine des êtres vivants) en tentant
de synthétiser le cyanate d’ammonium NH4+ -OCN.
O
NH2 C NH2 NH4+ O CN
Urée Cyanate d'ammonium
C’était la première fois qu’un composé naturel a été préparé en laboratoire. À partir de ce
moment les chimistes du temps se sont mis à isoler et à caractériser les produits naturels et à
développer des synthèses pour les préparer ou en préparer des analogues. De plus, les
chimistes organiciens ont synthétisé et continuent de synthétiser des millions de nouvelles
molécules dont un grand nombre trouvent des applications (heureuses ou malheureuses) dans
la vie de tous les jours.
Les composés organiques sont des édifices architecturaux souvent complexes et
tridimensionnels, il faut donc les dessiner pour bien visualiser leur structure et leur réactivité.
Ainsi, On apprend la chimie organique en dessinant les structures des molécules impliquées
dans les réactions, en les nommant correctement et en solutionnant des problèmes.
Tous les composés contenant l’atome de carbone sont appelés composés
organiques sauf les composés suivants considérés comme composés minéraux: H2CO3,
CaCO3, CS2, CO, CO2, HCN, NaCN, NaSCN, Na2CO3, NaHCO3.
Il y a des particularismes très remarquables entre les composés organiques et les composés
minéraux ; ceux-ci sont particulièrement liés à la nature des liaisons : la chimie organique est
essentiellement une chimie des composés covalents. Cela se remarquent au niveau de
certaines propriétés : les composés organiques sont en général covalents, peu solubles dans
l’eau et rarement des électrolytes, alors que les composés minéraux sont ioniques, électrolytes
5

et souvent solubles dans l’eau. Les composés organiques sont souvent liquides à température
ordinaire, avec des points d’ébullition et de fusion bas et une masse volumique voisine de 1 ;
les composés minéraux par contre beaucoup sont solides cristallins à température ambiante,
avec des points de fusion et d’ébullition élevés et une masse volumique souvent aussi élevée
(métaux). En outre, les composés organiques sont souvent décomposés par la chaleur, peu
résistent à la température de 500°C et sont pour la plupart des combustibles et brulent sans
résidu sauf pour les sels organiques, les composés minéraux présentent une grande stabilité
thermique et sont rarement combustibles.
En ce qui concerne leur réactivité, les réactions organiques sont souvent lentes, réversibles et
incomplètes avec effet thermique faible. Les réactions minérales sont rapides et totales avec
effet thermique important (exothermique ou endothermique).
6

I. COMPOSITION ET STRUCTURE DES MOLÉCULES ORGANIQUES

I.1 Sources et Composition

Les composés organiques ont deux sources principales : sources naturelles et


sources artificielles ou synthétiques.
Les sources naturelles sont de trois types :
 Source animale : graisse, protéine, vitamine
 Source végétale : amidon, huiles alcaloïdes (quinine), parfum, etc.
 Source minérale : charbon et pétrole.
Les composés organiques sont principalement constitués du carbone et de
l’hydrogène. En plus de ces deux éléments, on peut rencontrer d’autres appelés hétéro
éléments : F, Cl, Br, I, O, N, S, P, Li, K, Na, Zn, Cd, Mg, Hg, Pb, etc.
Les composés organiques sont formés essentiellement par des liaisons
covalentes normales. L’atome de carbone qui possède la configuration électronique
suivante :1s22s22p2, a 4 électrons de valence et peut donc contracter 4 liaisons covalentes
normales. Les atomes de carbone se combinent donc entre eux de plusieurs manières et
forment ainsi différentes chaines de carbone.
Ex. CH3 – CH2 – CH2 - CH2 – CH3

CH3 CH CH3
CH3

Le carbone se lie aussi aux hétéroéléments et on obtient plusieurs sortes de liaisons : C-O ;
C=O ; C-X ; C-N ; C-S ; C N.
Les composés organiques présentent le phénomène d’isomérie, c.à.d. pour
une même formule brute, on peut avoir plusieurs formules de structures différentes.
Ex. C2H6O : on a CH3CH2OH et CH3OCH3 ; les 2 composés sont appelés isomères.

I.2.Typologie dans les molécules organiques


I.2.1. Types des liaisons chimiques et électrons
Une liaison chimique est un lien entre deux atomes dans une molécule. On distingue
trois principaux types de liaisons chimiques : liaisons covalentes, liaisons intermoléculaires et
liaisons métalliques. Dans les composés organiques, on retrouve principalement les liaisons
covalentes et les liaisons intermoléculaires.
A. Liaisons covalentes : La covalence consiste en la mise en commun de deux ou plusieurs
électrons par des atomes pour constituer les doublets électroniques de liaisons. Pour avoir une
liaison entre deux atomes, il faut avoir au moins un électron disponible sur la couche externe
de chacun des atomes et en plus, la couche externe de chacun des atomes doit avoir une
orbitale disponible pour un électron supplémentaire. Les électrons mis en commun
appartiennent simultanément aux deux atomes liés.
D’après la différence d’électronégativité entre les atomes liés, on distingue
trois types de covalence
i) Pour   1,9 : liaisons covalentes ioniques ou électrovalence
7

Pour   0,5 : liaisons covalentes non polaires


Pour 0,5    1,9 : liaisons covalentes polaires
1. Liaison électrovalente ou liaison ionique : elle résulte d’un transfert d’électrons d’un
atome moins électronégatif vers un atome plus électronégatif. L’atome qui cède l’électron
célibataire devient ion positif (cation) et celui qui capte l’électron devient ion négatif (anion).
La cohésion entre les deux ions formés est assurée par la force d’attraction électrostatique de
Coulomb. Les liaisons électrovalentes ont lieu lorsque la différence d’électronégativité entre
les deux atomes liés est supérieure à 1,9.
Ces liaisons sont observées entre les alcalins ou les alcalinoterreux avec les chalcogènes et
surtout les halogènes. Ex. : NaCl, ƐNa = 0,9 ; ƐCl = 3,0 ; Ɛ = 3,0 – 0,9 = 2,1  1,9 : Na 
Na+ + 1e- et Cl + 1e-  Cl-, Na + Cl  Na+Cl- : liaison électrovalente
Ainsi dans les cristaux de sel de cuisine, entre les ions tels que Na+ et Cl-, il y a une très
grande attraction électrostatique. Les ions s’associent en réseaux cristallins très stables, d’où
le haut P.F. de 801 °C. Dans le cristal, chaque ion positif ou négatif est entouré de six ions de
charge opposée.
N.B. : on utilise parfois la limite Ɛ  1,7 au lieu de 1,9.
2. Liaison covalente : elle a lieu quand la différence d’électronégativité entre les atomes liés
est inférieure à 1,7 et consiste à la mise en commun des électrons par les atomes liés.
Le chimiste Gilbert Lewis a proposé un mode de représentation pour les structures formées de
liaisons covalentes. Il a noté que généralement les molécules ou ions stables ont huit électrons
(ou quatre paires d’électrons) sur la couche de valence. Cette configuration stable s’appelle un
octet.
La structure de Lewis d’une molécule covalente montre tous les électrons dans la couche de
valence de chaque atome. Structure de Lewis : O O
Lorsque chaque atome lié met en commun un seul électron, on parle de la covalence simple ;
si chaque atome met en commun 2 électrons célibataires, on parle de covalence double et pour
la mise en commun de trois électrons célibataires, c’est la covalence triple.
Ex. : covalence simple H  H ; H  Cl
Covalence double : O = O ; Covalence triple : N≡N
Lorsque le doublet de la liaison est fourni par l’un des atomes, on parle de la covalence dative
tandis que s’il y a mise en commun de deux électrons provenant de chacun de deux atomes,
c’est la covalence normale.
D’après la polarité de liaison, on distingue les liaisons covalentes non polaires ou
homopolaires et les liaisons covalentes polaires ou polarisées. Cette distinction résulte de la
différence d’électronégativité entre les atomes liés. En effet, lorsque les atomes liés n’ont pas
la même électronégativité, l’atome le plus électronégatif attire le doublet de la liaison vers lui
et crée ainsi des charges électriques partielles + ou - .
Ex. : a) H+ Cl- , H2,1 Cl3,0 ; Ɛ = 0,9
b) H2,1 O3,5 H2,1 , Ɛ = 1,4
a) Liaison covalente non polaire : lorsque la différence d’électronégativité est inférieure à
0,5 ; le doublet de la liaison est partagé de manière presque équitable entre les deux
atomes et se trouvent à égale distance de 2 noyaux. La liaison est homopolaire lorsque la
différence d’électronégativité est nulle, le doublet de la liaison est équitablement partagé
entre les deux atomes ; c’est le cas des atomes identiques.
8

Ex.:a) H2 ; H  H
b) CH4 ; H
H  C2,5 H2,1
H
b) Liaison covalente polaire : lorsque la différence d’électronégativité entre les atomes liés
est supérieure à 0,5 et inférieure à 1.7 ; à ce moment, le doublet de la liaison est
légèrement attiré vers l’atome le plus électronégatif avec création des charges partielles.
Ex. : a) H2,1 Cl3,0 ; Ɛ = 0,9
b) H2,1 O3,5 H2,1 ; Ɛ = 1,4
L’électronégativité est la capacité d’un atome à attirer les électrons dans une liaison
covalente. Quand la liaison est polarisée on parle d’effet inductif, qui est le déplacement des
électrons dans une liaison en accord avec l’électronégativité des atomes.
N.B. : 1° Le doublet de liaison est appelé aussi doublet liant et le doublet libre est appelé aussi
doublet non liant ou doublet n ou p.
2° La liaison simple est appelée liaison .
Ex. : H  O  H
3° Dans une liaison double, nous avons deux types de doublet de liaisons : doublet de
liaison  et doublet de liaison  et dans la liaison triple on a 2 liaisons  et une
liaison . Les électrons impliqués dans ces liaisons seront également appelés
respectivement électron ,  ou n pour les électrons des doublets libres des atomes.

Ex. : O O N N

B. Liaisons intermoléculaires: Ce sont des liaisons particulières résultant des interactions


entre dipôles s’établissant entre deux molécules et qui sont aussi appelées liaisons partielles.
On appelle dipôles deux charges électriques opposées.
On distingue deux types de liaisons intermoléculaires : les forces de Van Der Waals et les
Liaisons hydrogènes.
a) Forces de Van Der Waals : On englobe dans l’appellation forces de Van Der Waals, trois
formes distinctes d’interactions entre molécules au sein de la matière.
1° Forces de Keesom (interaction entre dipôles permanents)
2° Forces de Debye (interaction entre dipôles permanents et dipôles induits)
3° Forces de London (interaction entre dipôles instantanés)
b) Liaisons hydrogènes: Ce sont des liaisons partielles entre molécules dans lesquelles un
atome d’hydrogène est lié par covalence à un atome fortement électronégatif. L’atome
d’hydrogène porteur des charges partielles positives est attiré par l’atome plus électronégatif
et porteur des charges partielles négatives d’une autre molécule. Comme l’atome d’hydrogène
9

a des dimensions très faibles, cette attraction est particulièrement très forte et les molécules
ainsi liées sont très rapprochées. Comme cette interaction dipôle-dipôle a lieu par
l’intermédiaire d’un atome d’hydrogène, elle porte le nom de liaison hydrogène ou pont
hydrogène ; Ex. H2O. Ces liaisons Hydrogène influent sur certaines propriétés
physicochimiques comme le point d’ébullition, le point de fusion, la viscosité, etc.
O
H+ H+
O- O-
H+ H+ H+ H+
N.B. : Ces liaisons hydrogènes, si elles sont intramoléculaires, elles réduisent les propriétés
susmentionnées (P.E., P.F et viscosité).Ex. Aspirine ou acide acétylsalicylique (A.A.S)
Les liaisons intermoléculaires sont responsables de l’état physique de la matière. En effet, à
l’état gazeux, les molécules sont libres les unes les autres et les forces intermoléculaires sont
nulles (comme propriété : expansion des gaz dans un volume donné). Par contre, à l’état
liquide, les molécules sont proches les unes des autres ; les forces intermoléculaires sont donc
présentes mais moins fortes (comme propriété : le liquide prend la forme du vase qui le
contient). A l’état solide, les molécules sont très accolées les unes aux autres, et les forces
intermoléculaires sont donc très importantes (comme propriété : rigidité, dureté, point
d’ébullition élevé,…).
C. Charge formelle

La charge formelle d’un atome est la charge électrostatique que porte chaque atome dans une
molécule ou un ion. Lorsque nous écrivons les formules de Lewis, il est convenable
d’assigner des charges électriques unitaires positives ou négatives à certains atomes dans une
molécule ou un ion. La somme arithmétique de toutes les charges formelles doit égaler à la
charge totale sur la molécule ou l’ion. Ainsi, la charge formelle sur un atome individuel est
calculée par la soustraction du nombre d’électrons de valence de l’atome à l’état libre neutre
(nombre du groupe de l’atome sur le tableau périodique) avec le nombre d’électrons de
valence de l’atome à l’état lié. Les électrons partagés sont équitablement répartis entre les
atomes qui les partagent et les pairs d’électrons libres sont accordés aux atomes qui les
possèdent
Charge formelle = (électrons de valence) – (électrons non–liants) – (½ électrons liants).
Ex. H3O+ : charge formelle de l’oxygène = +1 et charge formelle de l’hydrogène = 0

D. Tétravalence de l’atome de carbone

Hybridation S𝑷𝟑

Le carbone ayant la configuration 2𝑠 2 2𝑃2 sur la couche de valence ; devrait


par exemple dans le cas de méthane, s’attendre à deux types de liaisons C-H. or dans le
méthane toutes les 4 liaisons sont identiques.
L’explication à ce phénomène a été fournie par Linus Carl Pauling en 1931 qui
démontra le phénomène d’hybridation. Pour former 4 orbitales atomiques équivalentes,
10

l’orbitale s et trois orbitales p, se combinent ou s’hybrident pour former quatre orbitales


atomiques hybrides et équivalentes. Ces orbitales sont appelées orbitales hybrides S𝑃3 , car
elles proviennent de la combinaison d’une orbitales S et de trois orbitales P, l’hybridation est
précédée d’une excitation qui donne la configuration 2𝑠1 2𝑃3 au lieu de 2𝑠 2 2𝑃2 , de l’état
initial. Les quatre orbitales S𝑃3 ont une géométrie tétraédrique.
Ainsi par exemple dans le cas de 𝐶𝐻4 , comme les 4 orbitales S𝑃3 du carbone
se recouvrent avec 4 orbitales d’atomes d’hydrogène, 4 liaisons C-H identiques sont formées,
chaque liaison C-H a une énergie de 438kJmol-1 (105kcalmol-1) et une longueur de 1,09A°,
l’angle de liaisons H-C-H est de 109, 5° (angle tétraédrique).
Ce type d’hybridation se rencontrent dans les liaisons simples de l’atome de
carbone, liaison appelé aussi liaison 𝜎

Hybridations S𝑷𝟐

S’il y a hybridation d’une orbitale S et 2 orbitales P de l’atome de carbone, il


en résulte 3 orbitales hybrides appelées orbitales hybrides S𝑃2 et une orbitale non hybridée
2𝑃 qui reste inchangé. Les 3 orbitales S𝑃2 se trouvent dans un plan et forment entre elles des
angles de 120°. L’orbitale P restant étant perpendiculaire à ce plan. Lorsque deux atomes de
carbone hybridés S𝑃2 se rapprochent, ils forment la liaison 𝜎 par recouvrement des orbitales
S𝑃2 et en même temps les orbitales P non hybridées se recouvrent latéralement conduisant à
une liaison appelée liaison 𝜋. Ces deux recouvrements conduisent à la mise en commun de 4
électrons et la formation de la liaison double C = C, pour compléter la structure d’éthylène, 4
atomes d’hydrogène forment les liaisons 𝜎 avec les 4 orbitales S𝑃2 restantes. La molécule
qui en résulte est plane avec les angles de liaison H-C-H et H-C = C, environ 120° longueur
de liaison 1,07A° et une énergie de 444 KJmol-1 (106.Kcalmol-1 ). La double liaison C= C est
plus courte et plus forte que la simple liaison C-C : C=C : 1,33A° et une énergie de 611
KJmol-1 (146.Kcalmol-1 ) alors que l’éthane a des valeurs respectives de 1,54A° et 376 KJmol-
1
)
La liaison double est donc constituée d’une liaison 𝜎 et d’une liaison 𝜋 .

Hybridation SP

Le carbone peut former des liaisons triples par la mise en commun de 6


électrons 𝐻 − 𝐶 ≡ 𝐶 − 𝐻: Acétylène.
Il y a hybridation entre une orbitale S et une orbitale P, créant 2 orbitales
hybrides SP avec deux orbitales P inchangées. Lorsque 2 atomes de carbone hybridés SP se
rapprochent, une liaison fortes 𝜎 se forme par recouvrement frontal de 2 orbitales SP avec
formation de deux liaisons de type 𝜋 par recouvrement latérale de 2 orbitales 𝑃𝑦 et de 2
orbitales 𝑃𝑥 ; il y a finalement formation d’une liaison 𝜎 et de deux liaisons 𝜋 conduisant à
une triple liaison 𝐶 ≡ 𝐶.
Ainsi la liaison triple est constituée d’une liaison 𝜎 et de 2 liaisons 𝜋

Les orbitales hybrides SP restantes forment les liaisons 𝜎 avec les hydrogènes
pour compléter la structure de l’acétylène. La molécule est linéaire avec un angle de liaison
𝐻 − 𝐶 ≡ 𝐶 de 180°, liaison C-H avec une longueur de 1,06A° et une énergie de 552 KJmol-1,
pour ≡ 𝐶 , 1,2 A° avec 885 KJmol-1 ; c’est une liaison courte et plus forte.
11

I.2.2. Types des formules des composés organiques

Il y a deux principales formules chimiques : la formule brute et la formule de


structure.
a) Formule brute : elle donne la nature et le nombre d’atomes de chaque élément qui
constitue la formule chimique de la substance.
Ex. CH4 ; C2H6O ; C3H6
b) Formule de structure: elle donne en plus de la nature et du nombre d’atomes, la nature et
le nombre des liaisons dans la molécule et aussi la disposition relative des atomes dans la
molécule.
On distingue deux principaux types de formules de structure : la formule de structure plane et
la formule de structure stéréochimique.
La formule de structure plane représente la disposition des atomes de la molécule dans le
plan et on distingue 4 types de formules de structure plane :
1. La formule développée : indique toutes les liaisons entre les atomes de manière
complète.
CH3
H H
C C CH3 C CH3
H H CH3

2. La formule semi-développée : indique uniquement les liaisons entre les atomes de


carbone (C-C) et les liaisons carbones – hétéroélément (C-X). Ex. CH3-CH3 ; CH3-OH
3. La formule condensée : donne la succession des atomes en tenant compte des liaisons
existant entre eux. Ex. CH3OH ; (CH3)2CHCH2Cl.
4. La formule topologique ou stylistique : représente le composé organique sous forme
des segments de droite avec croisements. Les atomes de carbones sont représentés par
les sommets formés entre segments ; les segments sont brisés et l’extrémité d’un
segment est considéré comme un sommet et donc correspond à un atome de carbone.
Les atomes d’hydrogène ne sont pas représentés de façon explicite, leur nombre sur
chaque atome de carbone est obtenu par différence de 4 au nombre de segments
formant le sommet. Seules les liaisons carbone- hétéroéléments sont représentées de
façon explicite.
Ex.

NH2
S
N

La formule stéréochimique donne la disposition spatiale de tous les atomes de la molécule et


on distingue 3 sortes de liaisons stéréochimiques.
: Liaison située dans le plan (plan du papier ou tableau).
HO COOH
: Liaison orientée derrière le plan. H CH3
: Liaison orientée devant le plan
12

I.2.3. Types d’atomes de carbone dans les composés organiques

La classe d’un atome de carbone est déterminée par le nombre d’atome de


carbones auxquels il est lié. On distingue ainsi 5 classes d’atomes de carbone :
1. Atome de carbone de classe O ou carbone d’ordre O : atome de carbone qui n’est pas
lié à un autre atome de carbone. Ex. CH4 ; CH3OH.
2. Atome de carbone de classe1 ou carbone primaire ou carbone d’ordre 1 : carbone lié à
un seul autre atome de carbone. Ex. CH3-CH3 ; CH3-CH2-NH2.
3. Atome de carbone de classe 2 ou carbone secondaire ou carbone d’ordre2 : carbone lié
à 2 autres atomes de carbones. Ex. CH3-CH2-CH2-OH.
4. Atome de carbone de classe 3ou carbone tertiaire ou carbone d’ordre 3 : carbone lié à
3 autres atomes de carbone.
CH3 CH CH3
Ex. CH3
5. Atome de carbone de classe 4 ou carbone quaternaire ou carbone d’ordre 4 : atome de
carbone lié à 4 autres atomes de carbones.
Ex.
CH3
CH3 C CH3
CH3

Les composés qui ne contiennent que des liaisons simples sont appelés composés saturés.
Les composés qui auront des liaisons doubles ou triples sont appelés composés insaturés.
Ex.: a) C2H6 : CH3-CH3; b) C2H4: CH2=CH2; c) C2H2 : H – C  C – H
N.B. Le carbone de la simple liaison est appelé carbone sp3, le carbone de la double liaison
est appelé carbone sp2 et celui de la triple liaison sera appelé carbone sp.

I.2.4. Types d’atomes d’hydrogène dans les composés organiques

La classe des atomes d’hydrogène correspond à celle de l’atome de carbone


qui les porte.
1. Atome d’hydrogène d’ordre O : hydrogène porté par le carbone d’ordre O. Ex. CH4.
2. Atome d’hydrogène d’ordre 1 ou hydrogène primaire : hydrogène porté par le carbone
d’ordre 1 ou carbone primaire. Ex. CH3-CH3.
3. Atome d’hydrogène d’ordre 2 ou hydrogène secondaire : hydrogène porté par le carbone
d’ordre 2 ou carbone secondaire. Ex. CH3-CH2-CH2-OH.
4. Atome d’hydrogène d’ordre 3 ou hydrogène tertiaire : hydrogène porté par le carbone
d’ordre 3 ou carbone tertiaire. Ex. CH3 – CH(CH3) – CH3

I.2.5. Types d’atomes d’azote dans les composés organiques


La classe d’atomes d’azote est définie par le nombre d’atomes de carbone
auxquels l’atome d’azote est lié.
1. Azote de classe 1 ou azote primaire : azote lié à un seul atome de carbone. Ex. CH3-NH2.
2. Azote de classe 2 ou azote secondaire : azote lié à 2 atomes de carbone. Ex. CH3-NH-CH3
13

3. Azote de classe 3 ou azote tertiaire : azote lié à 3 atomes de carbone.


CH3
CH3 N
Ex. CH3

4. Azote de classe 4 ou azote quaternaire : azote lié à 4 atomes de carbone.


CH3
CH3 N CH3
Ex. CH3

Ces composés sont appelés sels d’ammonium quaternaires, l’atome d’azote porte la charge
positive.

I.2.6. Types des chaines de carbone dans les composés organiques


Une chaine de carbone est un enchainement de deux ou plusieurs atomes de carbone reliés par
des liaisons covalentes normales et portant parfois des hétéroatomes. Il y a plusieurs critères
de classification pour déterminer les types de chaines de carbone.
1. Selon la nature des atomes de la chaine, on distingue deux types de chaines.
- Chaine homocarbonée ou chaine homoatomique : chaine constituée uniquement d’atomes
de carbone et d’hydrogène. Ex. CH3 – CH2 – CH2 - CH2 – CH3
- Chaine hétéroatomique : chaine d’atome de carbone comportant un ou plusieurs
hétéroatomes. Ex. CH3 – CH2 –O - CH2 - CH2 – CHCl2
2. Selon la forme de la chaine, on distingue deux types de chaines :
- Chaine acyclique : chaine de carbone ouverte, avec deux extrémités libres.
Ex. CH3 – CH2 – CH2 - CH2 – CH3
- Chaine cyclique: chaine de carbone fermée, ne contenant aucune extrémité; elle est
continue.

Ex.
On peut avoir un seul cycle (composé monocyclique) ou deux ou plusieurs cycles accolés
(composé polycycliques : bicyclique, tricyclique,etc).
Mono cyclique bicyclique tricyclique

La chaine acyclique ou cyclique peut être:


a. Chaine normale : une chaine dans laquelle chaque atome de carbone est lié au maximum à
2 atomes de carbone. Ex. CH3 – CH2 – CH2 - CH2 – CH3

b. Chaine ramifiée ou chaine substituée : chaine dans laquelle au moins un atome de


carbone est lié à plus de 2 atomes de carbone.
CH3 CH CH3
Ex. CH3
14

Une chaine de carbone ramifiée ou substituée contient deux chaines : une chaine principale et
une chaine latérale ou ramification.
- Chaine principale : chaine de carbone la plus longue, celle contenant le plus grand nombre
d’atomes de carbone et aussi de groupements fonctionnels éventuels. Elle contiendra le
maximum des substituants.
- Chaine latérale ou ramification ou substituant : chaine courte liée à la chaine principale.
CH3 CH CH3
Ex. CH3

La chaine cyclique peut être une chaine alicyclique ou une chaine aromatique :
- Chaine alicyclique : chaine cyclique formée d’atomes de carbone liés par des liaisons
simples, doubles ou triples.
- Chaine aromatique : chaine cyclique comportant un système de doubles liaisons
conjuguées.

- Chaine hétérocyclique : chaine cyclique contenant des hétéroatomes. Une chaine


hétérocyclique peut être aussi aromatique.
S

I.2.7. Types des Groupes radicaux alkyles et aryles


Les groupes alkyles ou radicaux alkyles R sont des groupements d’atomes de
carbone qui forment les substituants ou les ramifications ou encore les chaines latérales ; ils
sont constitués des groupes d’atomes de carbone et d’hydrogène et ne contiennent que des
liaisons covalentes normales et disposent d’une ou plusieurs valences libres.
Principaux radicaux alkyles : CH3 = methyle; CH3 CH2 = éthyle; CH3 CH2 CH2= propyle

CH3 CH2 CH2 CH2 = butyle; H3C CH2 CH2 CH2 CH2 = pentyle ou amyle

H3 C H3C H3C
CH CH CH2 CH CH2 CH2
CH3 = isopropyle; CH3 = isobutyle CH3 = isopentyle;

H 3C
H3C CH2 CH H2C CH2 CH H 3C C
CH3 = s-butyle H3C CH3 = s-pentyle; CH3 = t- butyle

N.B. :s = sec. ou secondaire et t = ter ou tertiaire


CH2 = CH- = éthényle ou vinyle; CH2 = CH-CH2- = propène-2yle ou allyle ; CH ≡ CH- =
éthynyle
Les groups aryles Ar sont des groupes radicaux qui proviennent des cycles aromatiques.

Phényle 2-naphtyle 1- naphtyle


15

I.3. Types des Groupements fonctionnels et Classes des composés organiques


I.3.1. Définition
Un groupement fonctionnel ou une fonction organique est un hétéroatome ou
groupe de carbones et d’hétéroatomes auquel correspondent des propriétés caractéristiques. A
chaque groupement fonctionnel correspond une classe ou une famille des composés
organiques. De façon générale les composés organiques répondent à la formule générale : RX,
Où R est le squelette carboné et X est le substituant ou groupement fonctionnel.

I.3.2. Classification
Selon la valence du groupement fonctionnel, on distingue les groupements
fonctionnels univalents, bivalents, trivalents et tétravalents. La valence d’un groupement
fonctionnel est le nombre de liaisons C-hétéroatome (cas d’un groupement fonctionnel
constitué uniquement d’un hétéroatome, ou d’un hétéroatome et des atomes d’hydrogène) ou
au nombre total de liaisons σ, π du carbone porteur de la fonction, avec les hétéroatomes qui
sont liés.
a. Groupements non fonctionnalisés : groupements constitués des radicaux alkyles ou aryles
et forment la classe ou famille des hydrocarbures : alcanes, alcènes, alcynes ainsi que leurs
homologues cycliques.
b. Fonctions univalentes
1. Fonction halogénée : atome de carbone portant l’halogène R-X (X = F, Cl, Br, I) et forme
la famille des halogénures d’alkyles(R-X) ou d’aryles (Ar-X). Selon le type de carbones
porteur de l’halogène, on parle des halogénures primaires R-X, secondaire R-CHX-R ou
tertiaire R3CX.
2. Fonction hydroxylée (-OH): L’atome de carbone porte le groupement hydroxyle OH et
forme ainsi la famille ou la classe des alcools(R-OH ou Ar-OH). Selon le type d’atomes de
carbone porteur de la fonction hydroxyle, on parlera des alcools primaires R-CH2-OH,
secondaire R-CHOH-R et tertiaire R3-C-OH. Si la fonction OH est portée par un carbone
sp2, carbone de la double liaison, on parle de la fonction énol C=C-OH ou phénol Ar-OH.
Le groupement hydroxyle peut donner lieu à d’autres dérivés fonctionnels : éthers, R-O-R,
peroxyde, (voir tableau IX.1.)
3. Fonctions amines : atome de carbone portant l’atome d’azote avec une liaison simple. Les
différentes classes d’amines sont définies par le type d’atome d’azote (voir tableau IX.1.).
4. Fonctions sulfurées : atome de carbone portant l’atome de soufre, R-S- ; il y a deux
principales fonctions univalentes : les mercaptans ou thiols R-SH et les acides sulfoniques
R-SO2-OH (voir tableau IX.1.).
c. Fonctions bivalentes
1. Fonctions oxygénées, fonctions carbonylées : atome de carbone lié à un atome d’oxygène
par une double liaison C=O ; Aldéhyde –CHO et Cétone –CO-
2. Fonctions azotées : groupe imine ; atome de carbone lié à un atome d’azote par une
double liaison : C=N-
d).Fonctions trivalentes
1. Fonctions carbonylées : atome de carbone lié à un atome d’oxygène par une double liaison
et à un autre par une simple liaison ; groupe carboxyle ; RCOOH : famille des acides
carboxyliques ; Groupe ester ; RCOOR : famille des esters d’acides carboxyliques ;
groupe anhydride ; RCO-O-COR : famille des anhydrides d’acides.
16

2. Fonctions apparentées : atome de carbone lié à l’oxygène avec une liaison double et à
l’halogène ou à l’azote avec une simple liaison ; classe des halogénures d’acides RCO-X
et classe des Amides RCO-NH2 où l’on distingue les amides primaires RCONH2, amides
secondaires RCO-NHR et amides tertiaires RCO-NR2
3. Fonctions nitriles : atome de carbone lié à l’azote par une triple liaison R-C≡N
Le tableau IX.1. résume l’ensemble des différentes fonctions ou familles des
composés organiques.

Tableau 1 : Classes ou familles des composés organiques

Nom de la fonction ou Formule du Représentation Exemple


famille groupe de la fonction
fonctionnel

1. Hydrocarbures -H R-H ou Ar-H CH3-CH3 : éthane

2.Fonctions -X (F, Cl, I, Br) R-X CH3-Cl :


halogénées chlorométhane

3.fonctions oxygénées

Fonction univalente
3.1. Alcool -OH R-OH CH3OH : méthanol
3.2. Phénol -OH Ar-OH C6H5OH : phénol
3.3. Ether oxyde -O- R-O-R CH3-O-CH3
3.3. Peroxyde -O-O- R-O-O-R CH3-O-O-CH3
3.4. Hydroperoxyde -O-O-H R-O-O-H C6H5O-O-H
3.5. Enol C=C-OH R2C=CH-OH (CH3)2C=CH-OH

Fonction bivalente

3.6. Aldéhydes -CHO R-CHO HCHO : Méthanal


3.7. Cétones -CO- R-CO-R CH3COCH3

Fonction trivalente
3.8.Acide carboxylique -COOH R-COOH CH3COOH:ac.acétique
3.9.Ester carboxylique -COO- R-COO-R HCOOC6H5
3.10. Anhydride -CO-O-CO- R-CO-O-CO-R H-CO-O-CO-CH3
3.11.Halogénure -CO-X R-CO-X CH3-CO-Br
d’acide
3.12 .Sel -CO-OM R-CO-OM CH3-COO-Na
3.13.Amide -CO-NH2 R-CO-NHR CH3-CO-NHCH3

4. Fonctions azotées
4.1. Amine primaire -NH2 R- NH2 R- NH2
4.2.Amine secondaire -NHR R-NH-R CH3-NHCH3
4.3. Amine tertiaire -N( R )2 R-N( R )2 CH3-N(CH3)2
4.4. Cyanate -O-CN R-O-CN CH3CH2-O-CN
17

4.5. Isocyanate
4.6.Fonction
trivalente : Nitrile
-C≡N R-C≡N CH3-C≡N

5.Fonctions sulfurés
5.1.Thiol(mercaptan) -SH R-SH CH3-SH
5 .2.Thioéther (sulfure) -S- R-S-R CH3-S-CH2CH3
5.3. Disulfure -S-S- R-S-S-R CH3-S-S-CH2CH3
5.4. Sulfoxyde -SO- R-SO-R CH3-SO-CH2CH3
5.5. Sulfone -SO2- R-SO2-R CH3-SO2- CH2CH3
5.6.Acide sulfénique -S-OH R-S-OH CH3-S-OH
5.7.Acide sulfinique -SO-OH R- SO-OH CH3-SO-OH
5.8.Acide sulfonique -SO2-OH R-SO2-OH CH3-SO2-OH
5.9. Thiocétone -CS- R-CS-R CH3-CS- CH3
5.10.Sufinamide -SO2-NH2 R-SO2-NH2 CH3-SO2-NH2

6.Organométallique -M ou -M- R-M ou R-M-R CH3-Na ou


(M = métal) CH3 -Mg- CH3

N.B. : Les R peuvent être identiques ou différents dans un même composé et peuvent être
remplacés par les Ar. Le squelette carboné R d’un composé organique est généralement non
réactionnel sauf en présence d’insaturation (liaison double ou triple) ou d’un hétéro élément.
Les réactions des composés organiques sont surtout le fait des groupements fonctionnels.

I.4. EXERCICES
1. Parmi les composés suivants, distinguer les composés organiques et les composés inorganiques :
1) CH3MgCl 2) C3H5Cl 3) CH3COONa
4) MgCO3 5) CH3ZnCH3
2. Lesquelles des formules suivantes sont des formule brute, formule moléculaire, formule de structure
ou formule stéréochimique.
1) CH3 – CN 2) CH2 3) C10H22
4) (CH3)2CHCH3

H
C
5) HOOC OHCH3

3. Dans les composés ci-dessous, identifier les atomes de carbone d’ordre 0, 1, 2,3 ou 4 ainsi que les
hydrogènes correspondants.
1) CH3 – CH(CH3) – CH = O 2) CH3 – CH2 – NH2
3) Cl – CH2 – CH2 – CO - Cl 4) CH2 = O
5) CH3 – CO – O – CO – CH(CH3) – CH3
18

4. Déterminer les composés saturés, insaturés, la chaîne principale, la chaîne latérale (ramification ou
substituant) et la chaîne normale.
1) CH3 – CH2 – CH2 - CH3 2) CH3 – CH (CH3)– CH2 - CH3
3) CH3 – CH(CH3) – CH = O 4) Br – CH = CH – CHCl - CH3
5) CH2 Cl2

5. L’analyse élémentaire d’un composé organique a donné la composition suivante : 24,279 % C ;


4,075 % H et 71,63 % Cl. La masse moléculaire est de 98,95. Déterminer la formule moléculaire de ce
composé.
6. L’analyse élémentaire d’un composé organique a montré qu’il ne contient que du carbone et de
l’hydrogène. La combustion de 5 mg de ce composé a fourni 16,15 mg de CO2 et 5,30 mg de H2O. Sa
masse moléculaire est de 68,114. Déterminer sa formule moléculaire.
7. Déterminer l’état d’hybridation de chaque carbone dans les composés suivants :
1) CH2 = CH – C  CH 2) CH3 – C  N 3) CH3 – COOH
8. Déterminer le nombre d’électrons n,  et  dans les composés de l’exercice ci-dessus.
9. Répondre aux questions ci-dessous en examinant les structures des hydrocarbures (1)-(5)
suivant :
H3C
CH3
CH3
H3C H2C CH3 HC C

1 2 3 4 5
Lesquelles répondent à la formule générale CnH2n ?
10. Remplir le tableau ci-dessous en se servant de molécules A et B ci-dessous. Donner le
nombre correspondant aux :
Molécules Carbones Electrons n Electrons π Hydrogènes Carbones
secondaires tertiaires sp3
A
B

OH
O CH3 CH3
O SH
O S
S
O N CH3 NH CH3 CH3
H CN CH3
O
A B
19

11. Compléter le tableau ci-dessous en donnant le nombre total d’atomes de carbones pour
chaque type d’hybridation.

O
Cl CH2OH
H3C C CH3
C C
C C
H3C C2H5 H3C CH3
1 3
H
C
HOH2C CHO N CH2OH
C C C C
Ph CH2OH Br CH2CH3
2 4
Composé Sp Sp2 Sp3
1
2
3
4

12. Déterminer la nature des fonctions présentes dans les composés suivants :
a. Cystéine : CH2(SH)-CH(NH2) –COOH b. Aspirine;
O

HO
OH

H H

c. Testostérone : O
O

H H

d. Progestérone : O

OH

O OH

HO OH

e. D-Glucopyrannose : OH
20

OH HO
HO

O
f. Vitamine C (acide ascorbique) : O
OH

HO OH HO

g. D-Glucose HO OH
13. Proposez une molécule d’alcène dans laquelle l’on retrouve les fonctions chimiques
suivantes ci-après : Aldéhyde, Amine, Amide, thiol et cétone ; et nommer le composé obtenu.
14. Encerclez, numéroter et énoncer les fonctions organiques présentes dans les molécules A
et B suivantes (mettre les réponses dans le tableau)
OH
O CH3 CH3
O SH
O S
S
O N CH3 NH CH3 CH3
H CN CH3
O
A B
15. Pour chaque structure suivante, encercler et citer les cinq fonctions présentes.

CH3 H SH
HO N O2N
CH3 CN
H3C
OH c)
a) O
O SO3H

Cl
O O
H
S
HN
b) O N d) Br
OH O

H
COOH H H H
C S
CH3 N CH3
O
N CH3
O
O
H COOH
(S)-Ibuprofène
e) ( agent analgésique actif) F) Pénicilline V (configuration 2S,5R,6R)
21

II. BASES DE LA NOMENCLATURE DES COMPOSES ORGANIQUES


II.1. Introduction
La nomenclature permet de trouver le nom d’un composé connaissant sa
structure et aussi de trouver la structure d’un composé connaissant le nom. L’union
internationale de chimie pure et appliquée UICPA, mieux connue en sigle IUPAC en anglais
(international union of pure and applied chemistry), a mis en place des règles de nomenclature
connues sous le nom de règles de nomenclature IUPAC. Cette nomenclature universelle est
donc un grand outil pour les chimistes partout dans le monde. La nomenclature IUPAC,
appelée aussi nomenclature systématique donne ainsi l’identité complète de la molécule.
Il existe également la nomenclature triviale où on a des noms assignés, génériques ou
commerciaux. Les noms assignés sont des noms attribués d’après la source, l’usage ou tout
autre raison circonstancielle. Ex. Toluène, aniline, xylène, acétone, etc.
Les noms génériques sont des noms qui visent à identifier de manière simple la nature de la
molécule sans recours au nom systématique. Ex. Ampicilline, amoxycilline, etc.
Les noms commerciaux identifient souvent la source ou la maison de fabrication. Ex. Aspirine
Le nom systématique d’un composé organique comprend en général 3 parties :

PREFIXE-----------UNITE STRUCTURALE FONDAMENTALE------------SUFFIXE

Ex. CH3-CH(CH3)-CH2-OH : 2-méthylpropanol


Le préfixe regroupe tous les substituants classés par ordre alphabétique et
portant chacun l’indice de son emplacement ou position. L’unité structurale
fondamentale(USF), c’est la chaine principale qui est la plus longue chaine carbonée,
contenant le(s) groupe(s) fonctionnel(s). Le suffixe désigne la fonction principale présente sur
l’USF. Le tableau IX.2. indique les termes utilisés pour nommer l’USF

Tableau 2. : Termes utilisés pour nommer USF


Nombre de C préfixe Nombre de C Préfixe
1 méth 20 Eicos
2 éth 21 Henéicos
3 prop 22 Docos
4 but 23 Tricos
5 pent 24 Tetracos
6 hex 30 Triacont
7 hept 31-39 p.b.+triacont
8 oct 40 Tétracont
9 non 60 Hexacont
10 déc 70 Heptacont
11 Undéc 80 Octacont
12 Dodéc 90 Nonacont
13 Tridéc 100 Hect
14 Tétradéc 137 Heptatriacontahect
15 Pentadéc 200 Dict
16 Hexadéc 300 Trict
22

II.2.Hydrocarbures saturés : Alcanes

Les alcanes ne sont formés que de carbone et d’hydrogène et toutes les


liaisons sont simples ; le suffixe de cette famille est « ane ». Pour nommer les alcanes, on
prend le préfixe de l’USF et on ajoute le suffixe « ane » de la famille des alcanes. La molécule
la plus simple de cette famille est constituée d’un atome de carbone lié à 4 atomes
d’hydrogène ; le nom de ce composé est : Méthane (CH4).
Ex . A. CH3-CH3 ou : éthane B. CH3-CH2-CH3 ou : propane

Notion de radical : Un radical (groupement ou ramification ou substituant) est un groupe


univalent dérivant d'un alcane linéaire obtenu par enlèvement d'un atome d'hydrogène sur un
atome de carbone terminal. Le nom du groupe est obtenu en remplaçant la terminaison ane de
l'alcane correspondant par yle. Le nom générique des groupes univalents dérivant d'un alcane
est groupe alkyle. L'atome de carbone possédant la valence libre, c'est à dire celui qui a
formellement perdu un atome d'hydrogène, porte toujours le numéro 1 à l'intérieur du groupe.
EX. CH3- : Méthyle ; C2H5- : Ethyle ;

isopropyl isobutyl sec-butyl tert-butyl


H• CH2• H•
C C C•

Bien que non autorisées par la nomenclature, on rencontre fréquemment les abréviations iPr et
tBu respectivement pour les groupes isopropyle et tert-butyle

4-isopropyl-3-méthylheptane

En nomenclature officielle le groupe isopropyle a pour nom le (1-méthyléthyle)


Alcanes Ramifiés : Etant donné que l'atome de carbone échange quatre liaisons avec les
autres atomes, il est possible, qu'il existe dans la chaîne carbonée, un atome de carbone lié au
moins à 3 autres atomes de carbone. Un tel alcane est dit ramifié.

EX. : 3-éthylhexane
Pour nommer des tels composés, on recourt aux règles UIPAC suivantes :
1. Déterminer la chaîne la plus longue dite chaîne principale qui fournit le nom de
l'alcane de base.
2. Numéroter cette chaîne à partir d'une extrémité de telle façon que l'indice i du carbone
porteur de la ramification soit minimal : En cas d'identité d'indice, dans les deux sens
de parcours de la chaîne, on compare le second substituant ; etc
3. Nommer la ramification : en utilisant le nom de la racine de la plus longue chaîne
carbonée dans la ramification ; en ajoutant i-yl où i est l'indice de position.
4. Si plusieurs chaînes latérales sont présentes, elles sont énoncées dans l'ordre
alphabétique. Le nom des groupes est alors séparé par un tiret, le dernier étant, lui,
accolé au nom de la chaîne principale.
23

5. La présence de plusieurs groupements non ramifiés identiques est indiquée par un


préfixe multiplicatif : di (2), tri (3), tétra (4), penta (6), hexa (6), etc . Ce préfixe n'est
pas pris en compte pour déterminer l'ordre alphabétique des substituants.
6. Les numéros des atomes de carbone de la chaîne principale qui portent ces groupes
sont indiqués dans l'ordre croissant, séparés par une virgule, l'ensemble étant mis entre
tirets :
1 2 3 4 5 6
6 5 4 3 2 1 numérotation correcte
CH3CH2CH2CHCH2CH3
CH3
CH
1 2 3 4 56 7 8 9
3
CH3CH2CH2CHCCH2CH2CH2CH3 5-éthyl-4,5-diméthylnonane
CH3 CH2CH3

CH3
CH CH CH CH CHCH CH 3-méthylheptane
7 3 6 2 5 24 23 2 2 1 3

1 5 9 10
CH3CH2CH2CH2CHCH2CH2CH2CH2CH3
5-(1-Méthylpropyl)décane
toujours N°1 1CH CH3
2 CH2
3 CH3

II.3. Hydrocarbures à doubles liaisons : les alcènes

Le nom d’un hydrocarbure insaturé avec double liaison est formé par le préfixe de
l’hydrocarbure saturé correspondant. La terminaison ane devient ène.

Ex.
S’il y a plusieurs doubles liaisons, on utilise les préfixes répétitifs : di, tri, tétra, etc

Radical à double liaison : on remplace ène par ényle et ényl dans le nom.
:éthényle ou vinyle (nom usuel càd non systématique)
ou
CH2=CH2 éthène ou éthylène comme non usuel
N.B. : dans le cas des composés insaturés, la chaîne principale n’est pas forcément la plus
longue mais celle qui contient le plus d’insaturations et l’insaturation ou la double liaison
prend le plus petit numéro.
2
3
1
3-propylhept-1-ène 6
4
5 7
24

II.4. Hydrocarbures à triples liaisons : les alcynes


Le nom d’un hydrocarbure insaturé avec triple liaison est formé par le préfixe de
l’hydrocarbure saturé correspondant. La terminaison ane devient yne.
HC CH éthyne ou acétylène

pent-1-yne Pent-1,3-diyne hexatriyne


4 5 2 4
1 HC C C C CH3 2 4
3 1 3 5 HC C C C C CH
2 1 3 5 6

Radical à triple liaison : on remplace ane des alcanes par ynyle et ynyl dans le nom
CH3-C≡C−CH2− : but-2-ynyle
Hydrocarbures avec doubles et triples liaisons : On utilise le préfixe de l’hydrocarbure
saturé et une terminaison ényne.
Les liaisons multiples ont les indices les plus bas possibles. S’il subsiste un choix, la double
liaison a l’indice le plus bas.
1
pent-1-én-4-yne
5

II.5. Hydrocarbures monocycliques saturés et insaturés


A. Hydrocarbures monocycliques saturés
Le nom d’un hydrocarbure monocyclique saturé se forme en accolant le préfixe cyclo- au
nom de l’hydrocarbure acyclique saturé.

cyclopropane
cyclohexane
Les noms des radicaux sont obtenus en remplaçant la terminaison ane en yle (yl dans le nom).

•HC CH•
cyclopropyle
cyclohexyle

B. Hydrocarbures monocycliques insaturés


Comme un monocycle saturé avec une terminaison ène, diène,..., yne, diyne, etc.

cyclohexène cyclohex-1,3-diène cycloundécyne


25

II.6. Hydrocarbures monocycliques aromatiques


La plupart des HC monocycliques aromatiques ont un nom non-systématique :

benzène toluène styrène cumène


Substitution du cycle : La substitution est indiquée par des nombres. Les substituants ont les
indices les plus bas possibles. Si un choix subsiste, on prend l’ordre alphabétique.

1-butyl-3-éthyl-2-propylbenzène

Radicaux aromatiques

•H2C
CH•
phényle benzyle

II.7.Hydrocarbures polyaromatiques condensés

Il existe une grande variété de composés polycycliques dont les noms deviennent rapidement
très compliqués. Nous ne nous intéresserons qu’à trois composés :

Naphtalène Anthracène Phénanthrène


8 9 1 9 10
8 1
7 2
7 2 8 1

3 6 3 2
6 7
5 10 4
5 4
6 5 4 3

La numérotation dans le sens des aiguilles d’une montre commence par le carbone le plus
haut dans le cycle de droite, les carbones communs à plusieurs cycles ne sont pas numérotés.
→ Cette règle implique un positionnement correct de la molécule.
→ L’anthracène fait exception à cette règle.
26

2,10-diméthylanthracène 3,10-diméthylanthracène 2,9-diméthylanthracène

8 9 1 8 9 1 8 9 1
7 2 7 2 7 2
6 3 6 3 6 3
5 10 4 5 10 4 5 10 4

10-éthyl-8-méthylphénanthrène 9-éthyl-1-méthylphénanthrène
9 10 9 10

8 1 8 1

7 2 7 2

6 5 4 3 6 5 4 3

II.8. Nomenclature des molécules fonctionnalisées

Pour déterminer le nom d’une molécule fonctionnalisée, on procède comme suite :


1. Déterminer la fonction principale : suffixe
2. Déterminer la structure de base : chaîne ou cycle
3. Nommer les substituants
4. Numéroter
5. Assembler les noms des substituants selon l’ordre alphabétique.
- Les différents groupes fonctionnels sont classés dans le Tableau 1 selon l’ordre de priorité.
On choisit comme groupe principal celui qui se trouve le plus haut dans le Tableau 1. Il est
désigné par le suffixe correspondant.
- Tous les autres groupes sont désignés par des préfixes.
O

Fonction principale : cétone, terminaison one.


Chaîne principale : celle portant la fonction principale C=O, 6 C hex. Numérotation : 2
Nom : hexan-2-one
NB : les halogènes ne sont jamais prioritaires, ils sont toujours désignés par des préfixes.
-F: fluoro; -Cl: chloro; -Br: bromo; -I: iodo

Br

Cl
2-bromo-3-chloropentane
27

Le tableau 3 donne les principaux groupes fonctionnels rangés dans l’ordre décroissant de
priorité.
Tableau 3 : Suffixes et préfixes utilisés pour désigner quelques principaux groupes
fonctionnels.

Classe Formule* Préfixe: groupe Suffixe : groupe


secondaire principal
Acides -COOH Carboxy- Acide…carboxylique
carboxyliques -(C)OOH Acide….oique
Acides sulfoniques -SO3H Sulfo- Acide…sulfonique
Anhydrides d’acides R-COOOC-R - Anhydride d’acide…
Esters -COOR R-oxycarbonyl- …carboxylate de R
-(C)OOR ….oate de R
Halogénures -CO-halogène Halogénoformyl- Halogénure de …carbonyle
Halogénure de …oyle
d’acyles -(C)O-halogène
Amides -CO-NH2 Carbamoyl- -carboxamide
-(C)O-NH2 -amide
Amidines -C(=NH)-NH2 Amidino- -carboxamidine
-(C)(=NH)-NH2 -amidine
Nitriles -C≡N Cyano- -carbonitrile
-(C)≡N -nitrile
Aldéhydes -CHO Formyl- -carbaldéhyde
-(C)HO Oxo- -al
Cétones O Oxo- -one
(C)
Alcools -OH Hydroxy- -ol
Phénols (phényl) –OH Hydroxy- -
Thiols -SH Mercapto- -thiol
Hydroperoxydes -O-OH Hydroperoxy- -
Amines -NH2 Amino- -amine
Imines =NH Imino- -imine
Ethers -OR R-OXY- -
Sulfures -SR R-thio- -
Peroxydes -O-OR R-dioxy- -
*Les atomes de carbone (et phényl) indiqués entre parenthèses sont inclus dans le nom de
la structure fondamentale et non dans le suffixe ou préfixe.

II.8.1.Alcools R-OH (alcanols)

Groupe principal : suffixe = -ol

Propan-2-ol 2-méthylpropanol 2-chloroéthanol

OH 2
HO 2 HO
3 Cl
1 1
28

Groupe secondaire : préfixe = hydroxy-

6 O
HO
4 1 OH
5
3 2
Acide 6-hydroxyhexanoique :
Groupe principal : acide carboxylique avec comme suffixe = acide…….-oique
Groupe secondaire : alcool, avec comme préfixe = hydroxy-

II.8.2. ETHERS R-O-R (alkoxyalcanes)

Les éthers sont considérés comme des dérivés des alcools dans lesquels le proton
hydroxylique du groupement -OH est remplacé par un groupe alkyle –R. Ils ne sont donc pas
un groupe prioritaire et seront toujours désignés par le préfixe : oxy-.
La chaine la plus longue est le groupe principal R ; le radical restant, R’, est dérivé de l’alcool
correspondant et se nomme alkoxy.
CH3CH2OCH3 : méthoxyéthane ; CH3CH2OCH3CH2CH2OH : 3-éthoxypropanol ; avec
comme groupe principal alcool (-ol) et comme groupe secondaire éther (oxy-).

II.8.3. ETHERS CYCLIQUES

Ils sont nommés avec le préfixe oxa- qui indique qu’un carbone du cycle a été remplacé par
un oxygène dans la nomenclature des cycloalcanes. La numérotation commence par
l’hétéroatome.
Oxacyclohexane 3-éthyl-4-méthyloxacyclohexane

O
O

II.8.4. ALDÉHYDES RCHO

Groupe principal : suffixe = -al ou –carbaldéhyde

propanal 4,5-diméthylhexanol Cyclohexanecarbaldéhyde


5 1 O
O 4
1 2 O C
H
Le suffixe –al est utilisé lorsque le carbone C du groupe aldéhyde fait partie du groupe de
base (cycle principal) ; le suffixe carbaldéhyde est utilisé lorsque le carbone C du groupe
aldéhyde ne fait pas partie du groupe de base.
Groupe secondaire : préfixe = formyl
Acide 4-formylcyclohexanecarboxylique : groupe principal = acide…….carboxylique ;
Groupe secondaire : aldéhyde = formyl et Groupe de base : cyclohexane.
29

O H
C

COOH

II.8.5. CÉTONES RCOR’

Groupe principal : suffixe = - one

4-hydroxyhexan-3-one
O

HO
Groupe secondaire : préfixe = oxo-

O
3-oxobutanal
O

II.8.6. ACIDES CARBOXYLIQUES RCOOH (acides alcanoiques)

Groupe principal : suffixe = acide…..oique ou acide……carboxylique

acide 4-méthylheptanoique acide cyclohexanecarboxylique


COOH
OH

O
Noms courants : beaucoup d’acides à longues chaines ont un nom trivial qui indique les
sources naturelles à partir desquelles ils ont été isolés.

II.8.7. ESTERS RCOOR’

Groupe principal : suffixe = -oate de R’ ou -carboxylate de R’


30

éthanoate de méthyle cyclohexanecarboxylate de méthyle


O O

O O

La chaine principale est celle qui porte la fonction dérivée de l’acide.

II.8.8. ANHYDRIDES D’ACIDES RCOOOCR’

Ils dérivent des acides carboxyliques par déshydratation ; ils sont nommés comme les acides
en faisant précéder par le terme anhydride.

Anhydride éthanoique propanoique Anhydride butanedioique (Anhydride succinique)


O O O

O O

II.8.9. AMINES (alcanamines)

amine primaire amine secondaire amine tertiaire


R NH2 R NH R N R
R R
La position du groupe fonctionnel dans ce cas doit etre indiquée pour les amines secondaires
et tertiaires. Le groupe alkyle le plus important est choisi comme structure de base et les
groupes restants sont traités comme substituants à la suite de lettres N-, N,N-.
Groupe principal : suffixe = -amine

amine primaire amine secondaire amine tertiaire

H2N N N
H
2-méthylpropan-1-amine N-méthyléthanamine N,N-diméthylpropan-1-amine

Groupe secondaire : préfixe = amino-

2-aminocyclopentanone
NH2
2
1 O

Amines aromatiques : benzènamines (nom courant : aniline)


31

NH2
N(CH3)2

Benzènamine ou Aniline N,N-diméthylbenzènamine ou N,N-diméthylaniline

II.8.10. AMINES CYCLIQUES

L’atome d’azote dans le cycle est indiqué par le préfixe : -aza

H
N N H
Azacyclopropane ou aziridine Azacyclopentane ou pyrrolidine

II.8.11. AMIDES (alcanamides)

Amide primaire Amide secondaire Amide tertiaire


O O O
R C NH2 R C NH R C N R''
R' R'
Lorsqu’il y a substitution sur l’azote, on utilise les lettres N-, N, N-, comme dans les amines.
Groupe principal : suffixe = amide ou carboxamide

Amide primaire Amide secondaire Amide tertiaire


O O O
H3C C NH2 H3C C NH Br
N
éthanamide CH3
O N-méthyléthanamide 4-bromo-N,N-diméthylpentanamide
C
NH2

cyclohexanecarboxamide
32

II. 10. EXERCICES

2.1. Donner la formule développée des composés suivants

a) 2,3-diméthylhept-2-ènenitrile
b) 4-méthoxy-3-oxo-butanal
c) Pent-2-yn-1-ol
d) Acide 2-méthylpropanedoique
e) 2-(bromométhyl) butan-1-ol
f) Ethanoate de cyclohexyle
g) Acide 2-aminopropanoique
h) Vinylcyclohexane
i) Acide 4-bromo-2-formulepentanoique
j) 4, 4,4-trifluorobutanoate de phényle

2.2. Représentez les structures correspondant aux noms suivants :


a) 3-Chloropentanoate de 2-Chloroéthyle
b) 3-éthyle -6-méthylheptanamide
c) N, N, 3-triméthylhexan-3-amiine
d) Trans-1-cyclopropyl-3-fluorocyclobutane
e) Méthyl-3-cyclopentène

2.3. Donnez le nom IUPAC des composés ci-après :


1) (CH3)3- C- CH2 –C- (CH3)3; 2) (CH3)2 –CH-C - (C2H5)2 -CH2 -CH2 -CH3
3) CH3-CH2–CH- (CH3)–CH- (CH3) –CH- (CH3)2
4) CH3 - (CH2 CH2 CH3)- CH- CH- (CH3) CH- (CH2 CH3)-CH3
5) CICH2 – CHBr - CH2-CH3; 6) (CH3)3CCH = CH2
7) Trans (CH3)2 CH-CH = CH-CH (CH3)2
8) (CH3CH2)2C = CH2 ; 9) Cis. CH3CH2CH = CHCH2CH3
10) CH2 = C (C2H5) CH (CH = CHCH3) CH2CH3

2.4. Donnez la formule de structure de chacun des composés suivants :


1) 2, 2, 3, 3–Tétraméthyl pentane
2) 2, 4–Diméthyl– 4–éthyl heptane
3) 2–Méthyl– 3– éthylPentane
4) 2, 4, 4–TriméthylPentène
5) 3–Ethylocta–1, 4, 7–triène.
6) 3–Chloro–2–méthylpentane
7) Styrène
33

8) 3,3––Diéthyl hexa–1,5–diène
9) 2, 2,4–Triméthylpentane
10) Ethyl – 4 méthyl - 6 nonane
11) 4– (1’,1’–Diméthyléthyl) – 4– (1’–méthyléthyl) undécane
12) Cyclohex–1–ène– 4–yne

2.5. Expliquer pourquoi les noms suivants sont faux et donner les vrais noms selon la nomenclature
officielle.
1. 3–Méthyl butane.
2. 6–Méthyl 4–éthyl heptane
3. 2, 3,3–Triméthyl butane
4. 2,4– Diéthyl pentane
5. 4–Ethyl pentane
6. 1,4–Diméthyl cyclobutane
7. 2–Méthyl 2 – éthylpropane
8. 2–Isopropyl pentane
9. 4–Butyl 6–méthyl heptane
10. 2–t-butyl butane.
34

III. ISOMERIE DES MOLECULES ORGANIQUES

III.1.Définition
L’isomérie est la propriété que possèdent les composés ayant la même formule
moléculaire brute mais les formules des structures différentes. Ces composés sont appelés
« isomères ». On distingue deux grands types d'isoméries: l'isomérie constitutionnelle (ou
structurale) et l’isomérie stérique (ou stéréoisomérie).

III.2. Isomérie de constitution

Les isomères constitutionnels sont des isomères dont les atomes sont connectés
différemment. Ils se différent les uns des autres par les types des connectivités impliquées
dans leurs formules des structures. Dans cette catégorie on distingue des isomères
fonctionnels et des isomères positions dans une série des homologues.
a. Isomères fonctionnels : composés avec des fonctions différents.
Ex. éthanol HO et diméthylether O ; propanal O et propanone
O
b. Isomères de positions : composés avec positions différentes des fonctions dans une
série des homologues.

HO HO
Ex. propan-1-ol et propan-2-ol

But- 1- ène et But- 2- ène


Les isomères de chaines sont des composés isomères qui présentent des dispositions
différentes de la chaine carbonée.

Ex. Propène et cyclopropane


N.B. Il y a lieu de distinguer l’isomérie et la tautomérie, la tautomérie est un
réarrangement par interconversion de structure. Les tautomères sont des isomères de
structure interconvertibles par réaction de réarrangement.

Propanone Propèn- 2-ol

O HO

NH2 NH

et
35

III.3. Isomérie stérique

Les isomères stériques sont des isomères dont les atomes sont connectés de la même
manière mais leurs arrangements dans l’espace diffèrent. Ils ont donc le même type de
connectivités mais diffèrent dans l’orientation des atomes dans l’espace. Ce sont des
isomères de configurations ou des stéréoisomères.
Dans cette série on distingue des isomères géométriques et des isomères optiques.

III.3.1. Isomérie géométrique


La présence de la double liaison ou du cycle, implique l’absence de la rotation au niveau
de deux carbones connectés, cela entraine l’existence de deux isomères de configuration
A. Isomérie CIS / TRANS : Isomère cis consiste à avoir les deux hydrogènes du
même côté et l’isomère trans consiste à les avoir chacun du côté opposé.

Cis but-2-ène Trans but- 2-ène


H H H
C C C C
H

H H H

H trans cis

Cette nomenclature cis-trans est une nomenclature ancienne pour designer ce type
d’isomères qui reste encore mentionnée dans certains ouvrages. La nomenclature
approuvée actuellement pour les alcènes donne les préfixes Z et E.

B. Isomérie Z / E : Les alcènes (composés à double connectivité C=C) di-, tri- et


tétra-substitués sont désignés par la nomenclature E (de l’allemand Entgegen ou à
travers) et Z (de l’allemand Zusammen ou ensemble). Les quatre substituants à la
double liaison sont comparés deux à deux par rapport à leur carbone d’attache
selon leur priorité définie par la règle séquentielle de Cahn, Ingold et Prelog. La
priorité est assignée sur base du numéro atomique de l'atome directement attaché
au carbone de la double liaison et si on a le même élément, on passe au second
rang ou au 3è rang jusqu’à l’apparition de la première différence entre les deux
substituants. En présence d’une double liaison ou d’une triple liaison, cette liaison
est dédoublée ou détriplée en liaisons simples avec deux ou trois atomes de
liaison. L’alcène-Z aura les deux groupes prioritaires du même côté du plan de la
double liaison ou du cycle et l’alcène-E les aura de part et d’autre.
36

Cl

(Z)-4-chloro-3-méthylpent-1,3-diène

Cl
(E)-4-chloro-3-méthylpent-1,3-diène

Br Cl

I F (E)-1-bromo-2-chloro-2-fluoro-1-iodoéthène

Br F

I Cl
(Z)-1-bromo-2-chloro-2-fluoro-1- iodoéthène

III.3.2 Isomérie optique


III.3.2.1. Généralités
Dans la définition de la stéréochimie, il est important de savoir que le préfixe stéréo vient
de la racine grecque stereos signifiant solide ou volume. C’est pourquoi en 1874, Le Bel
et van’t Hoff définissent la stéréochimie comme étant la chimie dans le volume c.-à-d.
l’espace réel à trois dimensions.
Les réactions chimiques, impliquant l’approche de réactifs et la formation d’un état de
transition, se font dans un espace à trois dimensions. Les formules de structures planes de
molécules organiques écrites sur un papier ou sur un tableau sont complètement
inadéquates dans certains cas pour décrire un phénomène chimique. En réalité, lorsqu’on
veut décrire dans le détail le mécanisme réactionnel d’une réaction, il est nécessaire de
spécifier les positions relatives des atomes.
Il se pose alors le problème comment écrire les molécules qui sont tridimensionnels sur
un espace bidimensionnel. D’où l’importance de représentations et de projections. Il est
donc important de savoir dessiner une molécule tridimensionnelle sans avoir besoin d’un
modèle moléculaire.
Les techniques utilisées à cet effet sont diverses et font appel aux conventions qui sont
essentielles à connaitre.
37

III.3.2.2. Représentation en perspective ou représentation cavalière

Dans la représentation en perspective, les composés organiques sont simplement dessinés


comme ils apparaissent dans l’espace une fois choisie la direction d’observation (la
direction ou l’angle auquel il est facile de dessiner les molécules). Pour montrer une
certaine perspective, les liaisons qui sont posées sur le plan de la représentation (plan de
la page) sont dessinées normalement (trait normal). Les liaisons qui pointent vers
l’observateur (devant le plan de la représentation) sont dessinées en ligne ou tête de
flèche grasse. Les liaisons qui pointent loin de l’observateur (derrière le plan de
représentation) sont dessinées en ligne pointillée ou tête de flèche creuse. Ainsi le
stéréogramme donne une vue tridimensionnelle d’une molécule sur une page (surface
bidimensionnelle).
HO COOH
H CH3
A. Composés tétraédriques
En proposant la règle de l’octet pour atomes de carbone saturés dans les molécules
covalentes, Lewis a aussi proposé que ces quatre paires d’électrons doivent être le plus
loin possible l’une de l’autre, i.e. vers les quatre coins d’un tétraèdre parfait (de l’angle
109° 28´).

HO COOH
H CH3
B. Composés plans
Dans ces composés les carbones ont un octet complet mais les quatre paires d’électrons
ne sont pas dirigées vers les sommets d’un tétraèdre. Le lien double rend le carbone plan
comme dans une molécule triangulaire (angle de 120°).
H H
C C
H H
C. Composés linéaires
Ces composés possèdent un lien triple c.-à-d. trois paires sont dirigées ensemble ; ce lien
rend le carbone linéaire comme sur une ligne droite (angle de 180°).
H C C H
Dans la représentation en perspective cavalière, la molécule est observée en profil le long
de la liaison médiane carbone - carbone. On observe les substituants vus à gauche et à
droite pour chaque atome de carbone de cette liaison choisie. Les atomes de carbone de
cette liaison sont représentés de manière stylistique ou topologique. On peut faire de
même pour tous les substituants alkyles. On peut donc dessiner plusieurs représentations
possibles.
38

III.3.2.3.Projection de Newman (Melvin S. Newman)

Dans cette projection, la molécule est observée à travers une liaison simple carbone-
carbone dont on veut clarifier ou illustrer les propriétés stéréochimiques. Les deux
atomes liés par ladite liaison sont projetés l’un superposé sur l’autre. Le carbone de la
liaison directement observé est représenté par un point central d’un cercle avec ses autres
liaisons et le carbone observé derrière le premier est représenté par le cercle avec ses
autres liaisons.

Forme décalée Forme éclipsée


Les groupements fixés à ces carbones tournent autour de la liaison C-C à la manière de 2
roues autour de l’axe. Il y aura donc une infinité des positions relatives. Parmi cette
infinité des positions relatives possibles, il existe deux positions extrêmes ou 2
conformations extremes : La forme Eclipsée et la forme Décalée. Dans la forme éclipsée,
les substituants sont proches et peuvent interagir, cela augmente l’énergie et cette forme
sera donc instable. Dans la forme décalée, les substituants sont éloignés et il y a moins
d’interactions entre eux, l’énergie est faible et cette forme sera la plus stable.

III.3.2.4. Projection de Fischer (Emil Fischer)

L’objectif de la projection de Fischer est de donner les informations sur la distribution


spatiale des substituants autour d’un carbone tétraédrique portant quatre substituants
différents (carbone asymétrique). Ce carbone est observé de manière à ce que deux
liaisons pointent horizontalement vers l’observateur et deux autres pointent verticalement
loin de l’observateur. Le stéréogramme apparait alors comme un système à quatre points
cardinaux dont la convention exige que le nord soit occupé par le carbone le plus oxydé
et le sud par le reste de la chaine carbonée.

Acide lactique
Cette projection peut aussi être utilisée pour représenter tous les atomes de carbone
39

saturé.

III.3.2.5.Conformations contre configurations

Dans une molécule, les atomes exercent des répulsions mutuelles variés dû à la présence
de nuages électroniques autour de chaque atome. Pour vaincre ces répulsions et maintenir
les atomes dans leurs positions relatives dans la structure moléculaire, une certaine
quantité d’énergie est toujours exigée. Par conséquent, les orientations que les atomes
adoptent dans l’espace dépendent de l’énergie de la molécule qui, à son tour dépend de
l’énergie de son environnement. Ainsi les orientations des atomes dans l’espace varient
en fonction de l’énergie de l’environnement.
Ces orientations sont observées en termes de rotation d’une partie de la molécule autour
d’une liaison covalente simple relative à une autre partie de la molécule sans rompre une
quelconque liaison. Ce type de rotation est appelé rotation libre malgré le fait qu’une
rotation dans une molécule n’est pas totalement libre. Cependant, il exprime un certain
degré de flexibilité de la molécule.
Chacune des orientations spatiales adoptée par les atomes dans une molécule autour
d’une liaison simple est appelée conformation. Puisqu’il existe un nombre infini de
conformations possibles autour d’une liaison, la conformation d’une molécule est sa
forme tridimensionnelle stable (de basse énergie). Il n’est pas toujours facile d’isoler une
conformation donnée mais toujours est-il qu’on peut distinguer les conformations
extrêmes.
Considérons la molécule de l’éthane CH3-CH3, deux conformations extrêmes sont
possibles. Une conformation extrême aligne les atomes d’hydrogène parallèlement
pointant deux à deux dans une même direction. Cette conformation est appelée
conformation éclipsée : structure (I). Une autre conformation extrême aligne les atomes
d’hydrogène les plus loin possible les uns des autres. Cette autre conformation est
appelée conformation décalée : structure (II).

Structure II Structure (I)

La situation est presque similaire pour le propane.


Pour les autres hydrocarbures aliphatiques, les conformations autour de liaisons C-C
peuvent se déduire par rotation autour de ces liaisons. Pendant les rotations on peut
estimer les énergies relatives des conformations en comparant les tailles relatives et les
proximités des structures de part et d’autre de la simple liaison.
Considérons les conformations autour de la liaison C2-C3 dans le butane
40

CH3CH2CH2CH3. La conformation éclipsée totale (structure 1) est celle dans laquelle les
groupes méthyles sont alignés et se regardent l’un et l’autre. Cette conformation aura la
plus haute énergie à cause de la proximité de ces deux groupes. La rotation progressive
d’un groupe méthyle conduit à des conformations de plus en plus stables jusqu’à 60°
pour adopter la conformation gauche (structure 2).

CH3

CH3
CH3 CH3

Plus de rotation augmente l’énergie de la molécule jusqu’à atteindre un maximum à 120°


lorsque les groupes méthyles éclipsent les atomes d’hydrogène (structure 3). Cependant,
l’énergie de cette conformation reste inférieure à celle de la conformation éclipsée totale
à cause de la diminution de répulsion autour de groupes méthyles (effet stérique).
Une rotation continue résulte en une baisse considérable d’énergie et atteindre le
minimum à 180° ou les groupes méthyles se trouvent les plus éloignés l’un de l’autre
dans une conformation décalée totale appelée conformation anti (structure 4). Cette
conformation possède le niveau énergétique le plus bas de toutes les conformations
autour de C3 puisque la répulsion entre les nuages électroniques de méthyles est
minimale. Une rotation continuelle ramènera les groupes méthyles à leurs positions
éclipsées initiales de telle sorte que le profil énergétique deviendra symétrique de 0 à
180°.
A la température ambiante, l’énergie résiduelle d’une molécule n’assure pas l’existence
de toutes les conformations possibles. Dans ces conditions, une large majorité de
molécules adopte soit la conformation éclipsée ou la conformation décalée.
Les conformations sont aussi possibles avec les composés cycliques. Considérons le
cyclohexane C6H12. En théorie, chaque atome de carbone dans le cycle est saturé (hybridé
sp3) avec les angles dièdre de 109,5°. Ainsi, il est possible de construire deux modèles de
structures pour le cyclohexane. A cause de leurs formes, ces conformations sont appelées
chaise et bateau.

Conformation chaise Conformation bateau

Les évidences expérimentales montrent que le cyclohexane peut exister sous ces deux
conformations mais la forme bateau est la plus adoptée à la température ambiante. Dans
cette conformation stable, toutes les liaisons sont décalées. Les liaisons verticales sont
axiales et les liaisons horizontales sont équatoriales.
41

H3C
CH3
Groupe méthyle équatorial Groupe méthyle axia

Les groupes occupant les positions axiales sont proches les uns les autres que ceux
occupant les positions équatoriales. Ceci signifie que l’énergie requise pour garder les
groupes dans les positions axiales est plus élevée que dans le cas des positions
équatoriales. Cette considération n’a pas de signification pour le cyclohexane mais un
effet considérable sur les structures et la chimie des cyclohexanes substitués.
A l’exception de cyclopropane et ses dérivés, les systèmes cycliques saturés n’adoptent
pas de configurations planes à la température ambiante. Leurs molécules sont courbées
ou tordues pour adopter les conformations les plus stables (possédant la plus basse
énergie).
Plusieurs conformations peuvent appartenir à une configuration. La configuration d’une
molécule est l’arrangement tridimensionnel des atomes ou groupes d’atomes dans
l’espace caractéristique d’un isomère. L’étude de configurations est le plus abordée dans
deux cas :
− La configuration des atomes ou groupes liés aux deux carbones d’une double
liaison ; cas de l’isomérie géométrique avec les configurations Z ou E.
− La configuration des atomes ou groupes liés à un carbone asymétrique dans un
composé chiral ; cas d’isomérie optique avec les configurations R ou S.

III.3.2.6. Isomères optiques


A. Activité optique

L’activité optique est une propriété que possèdent certains composés organiques de
pouvoir dévier la lumière polarisée.
Pour observer cette déviation de la lumière polarisée, on utilise un polarimètre qui donne
une mesure de l'angle de déviation de la lumière polarisée. Ensuite, on calcule [α]D
par rapport à la concentration en substrat dans la cellule. La valeur [α]D est
caractéristique d'une molécule en fonction de la concentration, du solvant et de la
température. Une substance dite lévogyre (L) fait tourner la lumière polarisée à
gauche, alors qu'une dextrogyre (D) fait tourner le plan de polarisation à droite.

CHO CHO
HO H H OH
CH2OH CH2OH
L-Glycéraldéhyde D-Glycéraldéhyde

[α]D est aussi appelé pouvoir rotatoire spécifique, en règle générale on ne lui met pas
42

d'unité. Néanmoins ce pouvoir rotatoire en possède une (°.dm-1.g-1.mL) issue de la


relation suivante :

[α]D =𝑙.𝐶 où ∝ est l’angle de déviation, l : la longueur de la cellule (dm) ; C : la
concentration (g/mL) : D raie du sodium à 589 nm(λ) et [α]D : le pouvoir rotatoire.

B. Chiralité

La chiralité est la propriété que possèdent certains objets de pas être superposables à leurs
images sur un miroir plan. Dans la plupart de cas, cette propriété est la conséquence
d’une asymétrie de l’objet (manque d’un élément de symétrie).
L'atome de carbone peut donc, lorsqu'il est saturé (hybridé sp3), se lier à 4
voisins. Lorsque ces quatre voisins sont différents on parle de carbone asymétrique,
c'est-à-dire que ce carbone ne présente pas de plan de symétrie.

6R 5R

H H H
N S CH3
O
HO Br O N CH3
O
C H COOH
2S
H3C H Pénicilline V (configuration 2S,5R,6R)

Un carbone asymétrique est un centre chiral car il n’est pas superposable avec son image.
Par conséquent il responsable de la chiralité globale d’un composé organique lorsqu’il y
en a en nombre impaire dans le composé.

CHO CHO
HO H H OH
CH2OH CH2OH

A ne pas confondre chiralité (propriété globale d'une molécule) et carbone asymétrique


(propriété particulière d'un atome de la molécule) : la présence d'un carbone
asymétrique n'est ni nécessaire, ni suffisante pour rendre la molécule chirale.
Si une molécule possède un plan de symétrie, elle n'est pas chirale, même si elle possède
des centres asymétriques.
Si une molécule possède un axe ou un centre de symétrie, elle n'est pas chirale, même si
elle possède des centres asymétriques.
Un carbone asymétrique, peut présenter une activité optique c'est-à-dire faire tourner la
lumière polarisée. Il n'existe pas de relation entre le signe de [α] D et la configuration
absolue d'un centre asymétrique. Si une molécule chirale a une valeur [α]D positive alors
son image a la même valeur [α]D négative. Le mélange racémique (le racémate-mélange
équimolaire de 2 énantiomères) a une valeur [α]D = 0,0.
43

H H
C C
HOOC OHCH3 H3C
HO
COOH

(+)-énantiomère (-)-énantiomère
[α]D= +3,82 [α]D= - 3,82
Certaines molécules possèdent plusieurs centres asymétriques. C'est le cas
notamment pour les glucides (sucres). Pour ces composés, il existe plusieurs méthodes
pour les représenter et notamment la méthodologie de Fisher.
Dans cette représentation, la fonction la plus oxydée est placée en haut alors que la moins
oxydée est placée en bas. Les autres substituants (en général H et OH) sont placés sur le
côté. En fait, dans cette méthodologie, la chaîne verticale est en arrière du plan et les
chaînes horizontales sont en avant, ce qui donne : Pour les sucres, on parle souvent de
composé D et L. Pour déterminer cette configuration on regarde le groupe hydroxyle
(-OH) du carbone asymétrique le plus en bas de la chaîne dans la représentation de
Fisher.

COOH
H OH
H OH
CH2OH

Si ce groupe est à droite alors le composé est D (D comme droite), si il est à gauche le
composé est L (L comme Left qui signifie gauche en anglais).
Cas des aldotetroses, aldopentoses et aldohexoses.
CHO CHO CHO CHO
HO H H OH H OH HO H
HO H H OH HO H H OH
CH2OH CH2OH CH2OH CH2OH
L- érythrose D- érythrose L- thréose D- thréose

CHO CHO CHO CHO


HO H H OH HO H H OH
HO H H OH H OH HO H
HO H H OH HO H H OH
CH2OH HO H H OH
CH2OH
CH2OH CH2OH
L-Ribose D-Ribose L-Glucose D-Glucose

Le gros problème de la chimie organique c'est les vielles notations qui ne devraient plus
avoir cours mais qui sont encore largement utilisées. C'est le cas notamment de la
notation thréo et érythro.
Pour les acides aminés, le problème est quasiment identique. Cette fois on regarde le
groupe amino (-NH2) le plus en haut de la chaîne, si il est à droite alors on a un
composé D, si il est à gauche alors on a un composé L.
44

C. Enantiomérie
L’énantiomerie est une relation existant entre les 2 formes images l’une de l’autre dans
un miroir plan et non superposables, d’un composé chiral. Les énantiomères sont donc
des composés image l'un de l'autre dans un miroir. Leurs propriétés physiques et
chimiques sont identiques, à l'exception de leur action sur la lumière polarisée. Un
des énantiomères va faire tourner la lumière dans un sens, alors que l'autre la fera tourner
dans le sens inverse.
Indépendamment de l'activité optique, pour chaque carbone asymétrique, on attribue une
lettre R ou S qui donne la configuration du carbone. R vient de Rectus qui signifie dans le
sens des aiguilles d'une montre, S vient de Sinister qui signifie dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre. Pour établir la configuration absolue d'un carbone
asymétrique, on utilise les règles de Cahn -Ingold- Prelog.
À chaque groupe attaché au centre stéréogénique, on donne un ordre de priorité ou de
préférence de 1 à 4. La priorité est assignée sur base du numéro atomique de l'atome
directement attaché au centre stéréogénique :
1. Le groupe ayant le numéro atomique le moins élevé reçoit la priorité de 4, celui
ayant le numéro le plus élevé reçoit la priorité de 1. Dans le cas des isotopes,
l'isotope ayant la plus grande masse atomique a la plus grande priorité. Si la
priorité n'est pas décidée à partir du numéro atomique de l'atome directement
attaché au centre chiral, on regarde les atomes dans le groupe et ceci jusqu'à ce
qu'on donne une priorité.
2. Pour les groupes ayant des liaisons multiples (double ou triple liaison), les
liaisons multiples sont éclatées en autant de liaisons simples et la priorité est
assignée en suivant la règle précédente.
Ex : Dans l’aldéhyde, on suppose que le carbone est lié à 2 oxygènes et vice-versa
; et dans le nitrile, le carbone est lié à 3 azotes et vice-versa
Exemple de classement de quelques groupes (Du plus prioritaire au moins
prioritaire) ;
I > Br > Cl > O > N > C C > C = C > -C- > D > H > doublet libre
3. Les substituants sont ensuite placés de façon à ce que le substituant 4 soit
en arrière du plan en faisant une rotation de la formule. Puis on regarde dans
quel sens on tourne pour aller du substituant 1 au substituant 3. Si on tourne dans
le sens des aiguilles d'une montre alors le carbone est R si on tourne dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre, alors le carbone est S.

R S
Exemples

1
1
4 4
2 3 3
2
S R
45

H H
C C
HOOC OHCH3 H3C
HO
COOH

R S

D. Diastéréoisomérie et composés méso


Bon nombre de molécules contiennent plusieurs stéréocentres. Etant donné que la
configuration autour de chacun peut être R ou S, il ressort que diverses structures isomères
sont possibles. Le nombre total de stéréoisomères est égal à 2n avec n = nombre de
carbone asymétrique. Ainsi si un composé possède un seul stéréocentre, il a théoriquement
deux stéréoisomères et si un composé possède deux stéréocentres, il a théoriquement
quatre stéréoisomères.
Diastéréoisomérie : Les diastéréoisomères sont des stéréoisomères qui ne sont pas images
l’un de l’autre dans un miroir. (qui ne sont pas enantiomères). On distingue deux cas de
diastéréoisomérie : Le cas de diastéréoisomérie pour les stéréoisomères avec carbones
asymétriques mais qui ne sont pas images dans un plan de miroir et les stéréoisomères
géométriques Z et E dus à la présence d’une double liaison.
Ex. formes énantiomères et diastéreoisomères:
COOH COOH COOH COOH
H2N C H H C NH2 H C NH2 H2N C H
HO C H H C OH HO C H H
C
OH
CH3 CH3 CH3 CH3
2S,3S 2R,3R 2R,3S
Couple enantiomères 2S,3R
Couple enantiomères
2n= 4 stéréoiomères avec n =2 carbones asymétriques
Relations entre les stéréoisomères

Stéréoisomères Enantiomères avec Diastéréoisomérique avec


2R,3R 2S,3S 2R,3S et 2S,3R
2S,3S 2R,2R 2R,3S et 2S,3R
2R,3S 2S,3R 2R,3R et 2S,3S
2S,3R 2R,3S 2R,3R et 2S,3S

Formes stétéreoisomères et diastéréoisomères Z et E du 1,2- dichloroéthylène

Cl Cl Cl
Cl
Isomère (E) 1,2- dichloroéthylène Isomère (Z) 1,2- dichloroéthylène
Les deux sont diastéréoisomères

E. Composé méso
Une structure ayant deux carbones asymétriques peut parfois avoir trois stéréoisomères
46

au lieu de quatre. Ceci arrive quand la molécule ayant des centres stéréogéniques est
achirale. Le composé méso est le stéréoisomère optiquement inactif dont la molécule est
achirale bien que contenant des carbones asymétrique.
Le composé méso est illustré dans le cas des stéréoisomères de l’acide tartrique :
(HOOC-CH(OH)-CH(OH)-COOH)

COOH COOH COOH COOH


H C OH HO C H H C OH HO C H
HO C H H C OH H C OH HO C H
COOH COOH COOH COOH
2R,3R 2S,3S
2R,3S 2S,3R
Couple enantiomères Couple méso
acide mésotartrique
Acide mésotartrique : couple 2S,3R = 2R,3S
47

III. 4. EXERCICES
3.1. Trouver tous les isomères structuraux répondant aux formules ci-après :
1) C3H6
2) C4H10
3) C2H6O
4) C4H10O
5) C4H10 S
3.2. Quels isomères peuvent correspondre à la formule :
a) C3H8O
b) C3H6Cl2
c) C7H12
3.3. Donner au choix les structures et les noms systématiques de 2 hydrocarbures
correspondant à la formule brute C5H8
3.4. Répondre aux questions ci-dessous en examinant les structures des hydrocarbures
(1)-(5) suivant :
H3C
CH3
CH3
H3C H2C CH3 HC C

1 2 3 4 5
Lesquelles répondent à la formule générale CnH2n ? Donner son (leurs) nom (s)
systématique(s)

3.5. Quels sont parmi les composés suivants ceux qui sont identiques
H Cl H CH2CH3 H CH2CH3
C C C C C C
H CH2CH3 H Cl Cl H
B C
A

H H Cl H
C C C C
Cl CH2CH3 H CH2CH3
D E

3.6. Dessiner le 1, 2, 3, 4, 5,6-hexaméthylcyclohexane avec :


a) Tous les groupes méthyles en position axiale
b) Tous les méthyles en position équatoriale
3.7. Définir et donner un exemple, les termes suivants :
1) Chiralité
2) Diastéréoisomère
3) Mélange racémique
4) Enantiomère
5) Pouvoir optique
48

6) Thréo, érythro
3.8. c3.8. Pour chacun des composés suivants, indiquer le nombre total de stéréo-isomères, le nombre
de couple dl (c’est-à-dire moitié du nombre d’énantiomères) et le nombre d’isomères méso ou
inactifs.
1. Ephedrine : C6H5 - CHOH – CH (NHCH3) – CH3
2. Hydrobenzoïne : C6H5 - CHOH – CHOH - C6H5
3. CH3 - CHCl – CHCl – CHCl – CH3
4. CH2OH - CHOH – CHOH – CHOH – CHO
5. 1, 3–Dimethylcyclohexane
3.9. Ecrire les formules en projection de Fischer (Newman, Cavalière) de :
1) Acide lactique (R) : (acide ®-2-hydroxy propanoïque)
2) Alanine (S): (acide (S) -2 - amino propanoïque)
3) 3–Méthylpent– 1–ène (S)
4) 1-dEthanol (S)
5) Cyclohexane– 1, 3–diol (R, R).
3.10. Les constituants des couples des composés suivants sont-ils énantiomères ou
diastéréoisomères.
1. Acide (-) tartrique et l’acide(+) tartrique.
2. Acide (-) tartrique et l’acide mésotartrique
3. 1, 2–Dichloro éthylène cis et trans.
4. 3-Méthyl cyclohaxanol (+) et (-)
5. 3–Méthyl cyclohexanol cis et trans.
3.11. Dire si les couples de composés suivants sont isomères, identiques, tautomères
ou différents.
1) CH3 – CO – CH3 CH3 – CH2 – CHO
et
2) CH3 – CH2 – CH2Cl et CH3 – CH2 – CH2 – CH2 – Cl
3) CH2 = CH – CH3 et
4) HO – CH2 – CHOH – CH3 et CH3 – CHOH – CH2OH
5) Acide mésotartrique et acide D-tartrique.
6) Acide fumarique et acide maléique
7) Propylamine et Triméthylamine
8) Ethanol et éther diméthylique
3.12. Soit la projection de Fischer suivante :
49

CH2OH

NH2 H

H OH

C6 H5

Donner une représentation de Newman de cette molécule en conformation décalée. Représenter


l’énantiomère de cette molécule selon les 2 modes (Fischer et Newman).
3.13. Identifier le carbone chiral dans chacun des composés suivants :
a. Cyclohex–1– ol – 2–ène
b. 1–chloro– 1– deuteriobutane
c. 1,2–dibromo-2-méthyl butane
3.14. Donner les stéréo-isomères probables des molécules suivantes et leur assigner la
configuration absolue R ou S.
a. CH3CHBrCHOHCH3
b. C6H3CH (CH3) CH (CH3) C6H5
3.15. Soit un alcool de formule C4H10O est optiquement actif
a) Quelle est sa formule développée plane
b) Représentez ses énantiomères en projection de Fischer
3.16. Représentez les molécules suivantes en projection de Newmann (suivant la liaison
C-C)
a) CH3CHBrCH2CH3
b) OHCH2CHBrCH2NO2
c) Cl3C-CH2CH3
d) (CH3)3CCH2NH2

3.17. Donner les représentations de Newmann des conformères décalés et éclipsés de la


molécule suivante :
Cl H
CH3
H3C
HO

3.18. Indiquer si les composés suivants sont R ou S.


CH2OH
Br CH2OH COOH
C(CH3)3 H OH

H Br Cl SO3H H OH H2N H OH H

1. C6H5 2. H 3. CH3 4. CH2SH 5. CH2OH

. Pou
50

IV. EFFETS STRUCTURAUX DES MOLECULES ORGANIQUES

IV.1. INTRODUCTION

Dans la structure d’une molécule organique, on distingue 3 parties essentielles :

SUBSTITUANT…….UNITE STRUCTURALE FONDAMENTALE……..FONCTION

Le substituant peut être un élément (F, Cl, Br, I, S, Na,…) ou un groupe d’atomes (CH3,
OCH3, CN, NH2, CH2=CH2, NO2,….). L’unité structurale représente le squelette
carbonée et la fonction définie la classe du composé organique (R, OH, X, NH, CHO,
COOH,….).
Bien que les propriétés d’une molécule organique soient définies par la nature de la
fonction, elles sont néanmoins influencées par la nature de(s) substituant(s) et celle de
l’unité structurale fondamentale. Généralement, le squelette carbonée et le substituant
sont non réactionnels et ne subissent donc pas de modifications au cours d’une réaction
chimique mais ils influencent par contre son déroulement. Le squelette carboné peut
toutefois intervenir dans la réaction d’une molécule organique, s’il contient des liaisons
multiples ; dans ce cas, ce sont ces liaisons π qui interviennent dans la réactivité.
Il y a dans la molécule organique des interactions entre les électrons π du squelette
carboné et ceux de la fonction et aussi également des interactions électroniques des
substituants. Pour une fonction donnée, dans une molécule organique, il existe une
relation entre les propriétés du substituant et du squelette carbonée avec les propriétés de
la fonction dans la molécule ; souvent dénommé relation structure activité de la molécule
organique. Ces différents effets ou interactions des substituants et du squelette carbonés
sur l’activité de la molécule organique sont regroupés en deux types : les effets
électroniques et les effets stériques, les effets électroniques concernent la mobilité des
électrons ou la distribution électronique dans la molécule et comprennent les effets
inductifs et les effets mésomères, tandis que les effets stériques concernent l’architecture
globale de la molécule.

IV.2. EFFETS ELECTRONIQUES

Les composés organiques contiennent principalement des liaisons covalentes et ces


liaisons chimiques présentent deux caractéristiques électriques essentielles: la polarité et
la polarisabilité. La liaison covalente présente une polarité due à la différence entre les
deux atomes liés et cela se caractérise par le glissement partiel des électrons de la liaison
vers l’atome le plus électronégatif de la liaison. Cette délocalisation peut s’effectuer aussi
sous l’effet d’un champ électrique extérieur à la liaison (polarisabilité de la liaison). La
polarité d’une liaison chimique est un effet statique de la liaison par contre la
polarisabilité est un effet dynamique de la liaison chimique. Les effets électroniques
comprennent les effets inductifs et les effets mésomères.
51

IV.2.1. EFFETS INDUCTIFS (I)

L’effet inductif est l’effet qui résulte de la délocalisation partielle des électrons δ suite à
la polarité de la liaison. Cette délocalisation partielle du doublet δ de la liaison est
indiquée par une flèche orientée vers l’élément le plus électronégatif qui attire les
électrons. Les atomes impliqués dans cette liaison acquièrent des charges électroniques
partielles négatives δ- (élément plus électronégatif) ou positives δ+ (élément plus
électropositif).
EX. CH3 O H
La polarité de la liaison peut résulter de la présence d’un atome plus électronégatif par
rapport à l’autre atome de la liaison ou d’une liaison multiple ou encore d’un groupement
fonctionnel polarisé (CHO, COOH, NO2,….).
Il y a deux effets inductifs : l’effet inductif positif I+ et l’effet inductif négatif I-
Effet inductif négatif I- ou Ic
L’effet inductif d’un atome ou d’un groupement d’atomes est négatif s’il attire vers lui le
doublet de liaison δ avec un autre atome ou groupement d’atomes.
Ex. CH3→F avec F effet –I CH3←Na avec CH3 effet –I
C’est l’atome le plus électronégatif de la liaison qui a l’effet –I ; cet atome ou
groupement d’atomes qui possède l’effet –I est dit attracteur ou capteur par effet inductif
(Ic).
Les atomes ou groupements d’atomes à effet –I sont généralement les éléments
électronégatifs ou les groupements fonctionnels contenant ces éléments.
Eléments : halogènes (F, Cl, Br, I, O, S, N, P), groupements oxygénés, azotés, sulfurés,
phosphorés et groupements chargés positivement.
Groupements: NR3+, NH3+, NO2+, CN, COOH, CHO, SH, OH, OR, OSO3H, OSO2H,
CO, CONH2, etc.
Variation de l’effet inductif capteur Ic
1. L’effet inductif Ic d’un élément augmente avec son électronégativité : C < N < O
<F
2. L’effet inductif Ic d’un groupement est déterminé par le premier atome du
groupement ou l’atome porteur de la valence libre : SO2 > CO
3. L’effet inductif Ic est additif : F3c > F2CH > FCH2
4. L’effet inductif Ic augmente avec le degré d’hybridation :Csp3 < Csp2 < Csp
5. L’effet inductif Ic augmente quand le groupement d’atomes est chargé
positivement : NR3+, NH3+, NO2+
6. Les groupements alkyles ont un effet Ic quand il est lié à un atome moins
électronégatif que le carbone : cas des métaux, CH3←Na
7. L’effet inductif Ic se manifeste jusqu’au 3è carbone, il est pratiquement nul au-
delà du 3è carbone.CH3−CH2−CH2→CH2→CH2→CH2→Cl
Effet inductif positif I+ ou Id
L’effet inductif d’un atome ou d’un groupement d’atomes est positif s’il repousse le
doublet de liaison δ vers l’autre atome ou groupement d’atomes de la liaison.
C’est l’atome le plus électropositif de la liaison qui a l’effet +I ; cet atome ou groupement
d’atomes qui possède l’effet +I est dit donneur par effet inductif (Id).
Les atomes ou groupements d’atomes à effet +I sont généralement les éléments
52

électropositifs ou métaux : Li, Na, K, Mg, Ca, Fe, Zn, Al, Hg, etc. ; les groupements
alkyles liés à un élément plus électronégatif que le carbone ainsi que les groupements
chargés négativement.
Variation de l’effet inductif donneur +I ou Id
1. L’effet inducteur donneur augmente inversement à celui de l’électronégativité : Li
< Na < K < Rb < Cs
2. L’effet inducteur donneur d’un groupement alkyle augmente avec la longueur de
la chaine ou les ramifications : CH3 < (CH3)2CH < (CH3)3C
Conséquences des effets inductifs
Les effets inductifs permettent de justifier l’acidité et la basicité des composés
organiques. Les substituants à effets Ic augmentent l’acidité et diminue la basicité tandis
que les substituants à effet Id diminuent l’acidité et augmente la basicité.
Ex. FCH2COOH plus acide que ClCH2COOH plus acide que CH3COOH

NH2

CH3NH2 plus basique que NH3 plus basique que

Les effets inductifs permettent également de justifier l’apparition des charges partielles et
aussi les liaisons intermoléculaires, comme les ponts hydrogène qui influent sur les
propriétés physicochimiques comme le point d’ébullition, le point de fusion,
viscosité,etc.

IV.2.2. EFFET MESOMERE (M)

L’effet mésomère est un effet résultant de la délocalisation des électrons π des liaisons
multiples ou des électrons n des doublets libres des atomes d’un composé ayant un
système conjugué. Le système conjugué est une chaine carbonée où il y a alternance entre
liaison δ liaison π ou doublet n (p). Les atomes de ce système π conjugué doivent être
dans un même plan pour avoir un bon recouvrement de leurs orbitales et faciliter ainsi le
déplacement des électrons n ou π. Cette délocalisation des électrons n ou π conduit à la
création d’autres espèces chimiques de la même molécule. Ces nouvelles espèces
moléculaires sont appelées : formes mésomères ou formes limites ou formes de
résonance. La molécule réelle est un hybride de résonance càd un intermédiaire entre
toutes les différentes structures mésomères.
CH2 CH CH O CH2+ CH CH O-
Ex.

NH2 NH2+ NH2 NH2

On distingue aussi deux types d’effet mésomère comme pour l’effet inductif : Effet
mésomère négatif et l’effet mésomère positif.
Effet mésomère négatif –M ou Mc
L’effet mésomère d’un atome ou groupement d’atome est négatif s’il attire vers lui les
électrons n ou π de sa liaison avec un autre atome ou groupement d’atome.
CH2 CH CH O
Ex.
53

Eléments ou groupements à effet –M ou Mc : en général, ce sont des groupements


possédant des éléments électronégatifs (N, O, S, Se, P, etc) avec des liaisons multiples
sur l’atome portant la valence libre.
Ex. NO2 , CN, CHO, COOH, SO2H, SO3H, CONH2, CO, SO2, NH2, ,
Variation de l’effet Mc: L’effet Mc augmente avec l’électronégativité des éléments du
groupement et aussi avec le nombre de liaisons multiples. L’effet mésomère Mc se
manifeste sur l’ensemble du système conjugué de la molécule
Effet mésomère positif +M ou Md
L’effet mésomère d’un atome ou groupement d’atome est positif lorsque son doublet
électronique n ou π se déplace vers l’autre atome ou groupement d’atome de la liaison.
Les groupements qui possèdent l’effet +M ou Md sont appelés groupements donneurs par
effet mésomère.
Eléments ou groupements à effet +M ou Md : ce sont généralement des éléments
électronégatifs ou groupements qui possèdent une paire électronique libre susceptible
d’être cédée :
N, P, O, S, Se, F, Cl, Br, I, OH, NH2, OR, O, CO, CH2X, NR2 NHR, SH, O-
Les groupements alkyles ont un effet Md par hyperconjugaison : conjugaison entre les
électrons δ de la liaison C-H avec les électrons π portés par le carbone adjacent.

Lorsque l’effet inductif et mésomère d’un élément entre en compétition, c’est l’effet
inductif électromère qui l’emporte.
Conséquences des effets mésomères : Les effets mésomères ou la résonance est un
facteur de stabilité ; les molécules qui présentent des formes mésomères sont plus
stables ;
O O
Ex. But-3-en-2-one plus stable que Butan-2-one
Les effets mésomères justifient également certaines réactions : addition 1,2 et addition
1,4.

HCl Cl Cl HCl

IV.3. EFFETS STERIQUES

Les effets stériques sont des effets dus à la géométrie de la molécule, notamment la forme
du squelette carbonée, la dimension des substituants ou des groupements fonctionnels.
Les effets stériques déterminent également l’encombrement de la molécule.
Groupements avec encombrement stérique : radicale méthyle, isopropyle, t-butyle,
diphényle, triphényle, etc.
Les effets stériques des substituants ou du squelette carboné influencent la géométrie, la
stabilité et la réactivité de la molécule.
Du point de vue de la géométrie, l’encombrement stérique peut empêcher la libre rotation
54

autour d’une liaison et rendre la configuration de la molécule figée.


L’encombrement stérique des substituants peut provoquer la rupture des liaisons, cas de
hexaphényléthane qui se sépare en deux radicaux triphénylméthyle

2
La réactivité d’une molécule peut être influencé par l’encombrement stérique dû à
l’empêchement d’accès du réactif au site réactionnel ou influencer à distance par effet
inductif ou mésomère les propriétés de la molécule.

IV.4. EXERCICES
4.1. Déterminer la nature des effets structuraux des substituants suivants :
1) N, O, F, P, S, Cl, Se, Br, Li, K, Zn, Mg.
2) NR3+, NO2+, CN-, - COOH, - CHO, - SH, - OH

3) – OR, - OSO3H, , - CONH2, - CO -, - C = C -, - C≡C –

4) – N- - , CH3-, (CH3)2CH-, (CH3)3 – C-.


4.2. Classer les substituants suivants selon l’ordre décroissant de leurs effets structuraux.
1) Sélénium et Brome
2) Phosphore, soufre et chlore
3) Carbone, azote, oxygène et fluor
4) Fluor, chlore, brome, iode
5) Méthyle, éthyle, isopropyle, t – butyle.
4.3. Même question que.7.2. Mais ordre croissant
1) – F, -OH, NH2
2) Br – CH2 -, Br2CH -, Br3 C –
3) – NO2, -F, -Cl, -Br, -OCH3
4) – NO2, - C  N
5) -CHO, - COCH3, - COOH
6) – C = O, - C = C-, C = N –
4.4. Donner toutes les structures limites de résonance pour les composés suivants :
a) But-1,3diène
b) Chlorure d’allyle
55

c) Chlorobenzène
d) Styrène
e) Nitrobenzène
f) Benzène

4.5. Expliquer les affirmations suivantes à l’aide de la théorie de résonance :


a. Les amides sont plus nucléophiliques dans l’atome d’oxygène que dans l’azote.
b. Les esters sont moins électrophiliques sur le carbone que les cétones.
c. Imidazole est plus basique que pyridine.
d. Le cyclopentadienone est extrêmement instable.
4.6. Trouvez les composés plus acides parmi les pairs suivantes et dites pourquoi ?

+
N N
+ +
N N
a. H et H H b. H H et H

O O
O O

PH2 NH2
O
c. et d. et
COOH COOH

e. et
CONH2 COOH
f. et

4.7. Classez les composés par ordre d’acidité croissante


COOH
COOH

H3C CH2 COOH HC C COOH CH3CHClCH2COOH

A B C D E
4.8. Classer les composés suivants par ordre de basicité décroissante.

NH2

1) ; CH3-NH2; CH3CH2-NH2 et (CH3)3N

2) CH3 – CH(CH3) – NH2; CH3NH2 ;


CH3 – CH2NH2 et (CH3)3N
NH2

NH
56

NH2
NH2
NH2
NO2

NH2

4) CH3NH2 ; ; ; ; NO2

5) CH3 – CO – NH2 et NH2 – CO – NH2


N

6) et (CH3)3N

H N
N

7)
8) C6H5NH-, C6H11NH-, C6H5 ; C6H11-

O O

9)

10. Méthanoate, Méthanol, acide acétique, amidure, méthyle


4.9. Classer les composés suivants par ordre d’acidité croissant.
1) HCOOH, CH3COOH, (CH3)3CCOOH
2) Phénol, m-nitrophénol, p- nitrophenol, o-nitrophénol
3) CH3CH2COOH, CH2 = CH – COOH, Cl – CH = CH – COOH et
NO2 – CH = CH – COOH
4) CH2 = CH2 , CH3 – CH3 et CH  CH
5)
OH

COOH COOH
NH2

1 4
2 3
COOH
H3C
OH

5
57

6)
OH

OH OH
OH

1 4
2 3
CH3
H3C
CH3

7).Remplacer le CH3 par Cl dans le n° 6 de l’exercice précédent.


8) NC – CH2COOH, HO – CH2COOH, CH3COCH2COOH, NO2-CH2COOH
9) CH3COOH, Br – CH2COOH, ICH2COOH, FCH2COOH et ClCH2COOH
10) ClCH2OH, (CH3)3COH et CH3OH
4.10. Classer les composés suivants par ordre croissant de point d’ébullition: Butylamine,
butanol, pentane, acide propanoïque.
4.11. Donner toutes les formes canoniques des composés suivants :
NH2 H
CH2- C O

1
2 3 4

5) Vinylbenzène 6) Méthoxybenzène 7) Nitrobenzène

8) CH3 – C(OH) = CH – CO - CH3 9) CH3 – O – CH= CH2

NH2

O C

10) NH2
58

V. REACTIONS ET MECANISMES REACTIONNELS EN CHIMIE ORGANIQUE

V.1.Définition et représentation de la réaction chimique


Une réaction chimique est une transformation au cours de laquelle deux ou plusieurs
substances se combinent pour former une ou plusieurs substances chimiques nouvelles.
Au niveau moléculaire, la réaction se traduit par la rupture des anciennes liaisons
chimiques et la formation des nouvelles liaisons chimiques. Les substances qui se
combinent sont appelées réactifs ou réactants et les nouvelles substances formées sont
appelées produits.
Parmi les réactifs, on distingue le substrat, le réactif de base sur lequel les autres réactifs
agissent; Le(s) réactifs qui est la substance qui opère les modifications sur le substrat.
Parmi les produits, on note le produit principal et les produits secondaires ou sous-
produits. En plus des réactifs et produits, il faut signaler également la présence de(s)
solvant(s) : le milieu réactionnel ; le catalyseur : substance favorisant la réaction, ainsi
que les conditions expérimentales : température, pression, agitation, etc.
La réaction chimique est aussi appelée combinaison chimique ou phénomène chimique.
Les produits de la réaction sont aussi appelés combinaisons chimiques.
La réaction chimique est décrite par une équation chimique qui est une sorte de
sténographie pour décrire une réaction chimique.
H2SO4
CH3CH2CH3 HNO3 CH3CH(NO2)CH3 H2O
400°C
2C4H10(g) + 13O2 (g)  8CO2 (g) + 10H2O (l).
Dans cette équation les réactifs sont à gauche et les produits sont à droite. Les deux
membres sont reliés par une flèche qui indique le sens de l’évolution de la réaction. Les
formules moléculaires sont précédées des coefficients numériques (x, y, z, w) appelés
coefficients stœchiométriques. L’absence de ce dernier signifie qu’il est égal à 1. Le
signe + dans le membre gauche signifie « réagir avec » et le signe + dans le membre droit
signifie « et ». La flèche signifie « pour donner » et le symbole noté au-dessus de la
flèche précise les conditions expérimentales : température, catalyseur, solvant, chauffage.
Plusieurs signes accompagnent la réaction chimique, parmi lesquels :
1° le changement de température Ex. 1° CaO + H2O → Ca(OH)2 + Q
2° le changement de couleur : Ex. : CH  CH + 2 Br2 → CHBr2 - CHBr2
3° le dégagement gazeux. Ex. - H2SO4 + Fe → H2 + FeSO4
4° la formation d’un précipité : - AgNO3 + NaCl → AgCl + NaNO3
Pour avoir une réaction chimique, les substances qui réagissent c’est-à-dire les réactifs
doivent entrer en contact et réaliser des collisions entre elles, ces collisions entraînent la
rupture des anciennes liaisons et la formation des liaisons nouvelles.
59

V.2.Mécanisme réactionnel
V.2.1. Définition
Le mécanisme de réaction est la description complète du mode de déroulement de la
réaction. Il décrit dans le détail les différentes étapes de la transformation chimique c.à.d.
les liaisons rompues, ordre de leur rupture, des liaisons formées, leur ordre de formation,
leur vitesse relative à chaque étape, etc.

V.2.2. Modes de rupture et de formation des liaisons chimiques


Il y a deux manières selon lesquelles une liaison covalente peut se rompre :
1. La rupture homolytique : rupture se réalisant au milieu de la liaison de manière
équitable et chaque fragment garde son électron, la rupture est donc symétrique
H
HC H CH3° H°
H
La rupture homolytique conduit à la création des entités organiques réactives appelées :
Radicaux ou Radicaux libres ; Un radical est une espèce chimique qui possède un
nombre d’électrons de valence impair et donc possède une orbitale avec un électron
célibataire. Les fragments ainsi obtenus sont appelés Radicaux et sont considérés comme
intermédiaires réactionnels.
Dans la formation des liaisons covalentes, les processus chimiques faisant intervenir des
réactants avec des électrons non appariés sont appelés Réactions Radicalaires.
CH3° + H° → CH4

2. La rupture hétérolytique : rupture se réalisant de manière inéquitable, c.à.d. un


fragment garde les deux électrons et l’autre reste avec une orbitale vide, la rupture
est donc non syméytrique.
CH3-Cl → CH3+ + Cl-
La rupture hétérolytique conduit à la création des entités organiques ioniques appelées
respectivement Nucléophile et Electrophile. Un Nucléophile est une entité réactive riche
en électrons et possède donc une paire d’électrons. Les nucléophiles ont généralement
une paire d’électrons libres non liant ou sont chargés négativement. Ex. NH3 ; H2S ; OH-
Les électrophiles sont des entités réactives avec un atome central pauvre en électron et
possède une orbitale vacante. Les électrophiles sont souvent chargés positivement. Ex.
H+.
Si la charge est portée par un atome de carbone on parle alors de carbanion ou
carbocation selon qu’il est négatif ou positif. Les carbanions et les carbocations sont des
intermédiaires réactionnels.
La formation des liaisons covalentes à deux électrons par cession de deux électrons par
un réactant sont appelés : Réactions Hétérolytiques. Ces processus font intervenir des
réactants avec un nombre d’électrons de valence pair.
60

CH3+ + Cl- → CH3Cl

Les réactions hétérolytiques sont dues à la polarisation des liaisons covalentes. En effet
dans les groupements fonctionnels, les liaisons sont souvent polarisées et on observe la
création des charges partielles positives (𝜎+ ) et négatives (𝜎- ). Ex. CH3⧿Cl CH3⧿Na
La polarité des liaisons chimiques aura ainsi un impact sur la réactivité chimique/ comme
il y a attraction des charges de signes contraires, la caractéristique fondamentale de la
réaction hétérolytique est que le site négativé d’une molécule réagissent avec le site
positivé de l’autre molécule. La liaison s’établit ainsi entre un réactant négativé qui
donne sa paire d’électron à un réactant positivé et la liaison sera rompue lorsque l’une
des parties du produit récupère la paire d’électrons.
Le déplacement des électrons est signalé par des flèches curvilignes qui indique où vont
les électrons au cours de la réaction. Une paire d’électrons va de l’atome ou de la liaison,
situé à l’origine de la flèche, à l’atome ou la liaison située à l’extrémité de cette même
flèche.
B- + A+ → A:B

V.3. Types des réactions organiques


En chimie organique, les réactions peuvent être classées soit par type de réaction soit par
type de mécanisme de réaction.
Selon le type de mécanisme, on distingue comme vu ci-dessus, les réactions radicalaires
et les réactions hétérolytiques où on a deux variantes, selon l’entité qui initie l’attaque :
les réactions nucléophiles et les réactions électrophiles.
Selon le type de réaction, on distingue 4 types importants de réactions organiques : les
réactions d’addition, les réactions d’élimination, les réactions de substitution et les
réactions de transposition.
1. Réactions d’additions
Une réaction d’addition est une réaction au cours de laquelle un réactif s’additionne sur
un substrat au niveau de sa liaison multiple.
H2
L’addition peut être électrophile ou nucléophile ; elle est électrophile si c’est le radical
électrophile qui s’additionne en premier sur l’insaturation et elle est nucléophile si c’est
le radical nucléophile qui s’additionne en premier sur l’insaturation.
Généralement, l’addition sur la double liaison est électrophile. En effet la double liaison a
une densité électronique élevée et se comporte comme un nucléophile, il se forme un
carbocation comme intermédiaire.
Au point de vue mécanisme, la réaction se déroule ainsi en deux étapes et fait intervenir
un intermédiaire carbocationique.
En présence de la lumière par contre, on parle de réaction photochimique et le mécanisme
devient radicalaire.
61

Règles sur la réaction d’addition


1. Règle de MARKOWNIKOV : En présence d’une double liaison dissymétrique et
d’un réactif dissymétrique, l’hydrogène ou le radical positif du réactif,
s’additionne préférentiellement sur l’atome de carbone de la double liaison le plus
hydrogéné. La réaction est dite régiosélective et le produit majoritaire ainsi
obtenu est appelé Produit Markownikov.
HCl
Ex. Cl
2. Règle de MICHAEL : Lorsque l’un des atomes de la double liaison est lié à un
groupe attracteur, on obtient un produit contraire à la règle de Markownikov, ou
produit antimarkownikov.
O HBr O Br
Ex.
3. Règle de KHARACH
Lors de l’addition d’un réactif dissymétrique sur une double liaison dissymétrique en
présence de la lumière ou de peroxydes, l’hydrogène ou la partie positive du réactif se
fixe préférentiellement sur l’atome de carbone de la double liaison le moins hydrogéné.
Cette addition suit donc un mécanisme radicalaire et le produit obtenu est contraire à la
règle de Markownikov et un tel produit est appelé « produit anti-Markownikov
Br
HBr
Ex.
A cette catégorie des réactions d’addition, appartiennent aussi les réactions de
duplication, condensation, réactions péricycliques ou cycloadditions, comme la réaction
Diels Alder : réaction en une seule étape, sans intermédiaire, entre un diène (composé
avec deux doubles liaisons conjuguées) et un diénophile (composé avec une double
liaison ou une triple liaison) qui aboutit à un composé cyclique avec une double liaison.
Cette réaction est dite concertée, car la rupture et la formation se font de manière
concertée.

Diène diénophile

2. Réactions d’éliminations
Une réaction d’élimination est une réaction au cours de laquelle un groupe d’atomes est
éliminé du substrat.
H2SO4
Ex. HO H2O
Le mécanisme de la réaction d’élimination peut se faire de deux manières : L’élimination
peut se réaliser en une seule étape, c.à.d. le départ de deux atomes et la formation de la
double liaison se font au même moment, la réaction passe par un état de transition. On
parle ainsi d’une réaction d’élimination d’ordre 2 ou élimination bimoléculaire ou E2.
L’élimination monomoléculaire ou élimination d’ordre 1 ou E1 est une réaction qui se
déroule en deux étapes : départ nucléofuge d’un premier atome lié à l’atome de carbone
avec formation d’un carbocation dans la première étape suivi dans la seconde étape du
62

départ électrofuge du second atome lié au carbone adjacent au premier atome de carbone
avec formation avec ce dernier de la liaison double.
H H
X C C HX
C C C C
X
L’élimination E1 est favorable s’il y a formation d’un carbocation stable (carbocation
secondaire ou tertiaire) et par des solvants polaires, dans le cas contraire, la réaction
procède par le mécanisme E2.
Règles sur la réaction d’élimination
Règle de SAYTZEFF : En présence de plusieurs possibilités d’élimination de
l’hydrogène en β, l’hydrogène éliminé provient préférentiellement de l’atome de carbone
le moins hydrogéné (en β du groupement fonctionnel), c'est-à-dire le plus substitué. Il se
forme un alcène stabilisé par les effets donneurs des substituants sur la double liaison.
Ex. (CH3)2CHCH(OH)CH3 → (CH3)2C=CHCH3 + H2O
Règle de HOFFMAN: Elimination à partir des sels d’ammonium quaternaires ; Lors de
l’élimination à partir des sels d’ammonium quaternaires, l’hydrogène arraché provient
préférentiellement de l’atome (en β de N+) le plus hydrogéné, c'est-à-dire le moins
substitué. C’est donc le produit inverse de Saytzeff.
N+ Ag2O
N Ag H2O

Ex.

3. Réactions de substitutions

La réaction de substitution consiste à un remplacement d’un atome ou groupement


d’atome par un autre. Ex. CH3CH2OH + HCl → CH3CH2Cl + H20
On distingue 3 types de substitution d’après le mécanisme réactionnel et le caractère de
l’intermédiaire interagissant dans l’étape initiale du processus réactionnel : La
substitution radicalaire(SR), la substitution nucléophile(SN) et la substitution
électrophile(SE)
La substitution est dite radicalaire si un réactif radicalaire remplace un autre réactif
radicalaire.
CH4 + Cl° → CH3Cl + H°
La substitution est dite nucléophile, si un réactif nucléophile remplace un autre réactif
nucléophile et elle sera dite électrophile, si un réactif électrophile remplace un autre
réactif électrophile
Ex. CH3Br + KOH → CH3OH + KBr
Br2
HBr
AlBr3
Br
Du point de vue mécanistique, la substitution peut se dérouler en une seule étape ou en
deux étapes
Substitution nucléophile en deux étapes ou substitution nucléophile monomoléculaire
(SN1) : la réaction se déroule en deux étapes :
1ère étape : ionisation C-Y → C+ + Y- c’est généralement l’étape lente donc étape
difficile.
2ème étape : Substitution : C+ + X- → C-X étape rapide ; dès que le carbocation se
forme, il réagit directement.
63

Substitution nucléophile en une seule étape ou substitution nucléophile bimoléculaire


(SN2) ; la réaction passe par un état de transition qui n’est pas un intermédiaire.
C-Y + X → [Y………..C……..X] → C-X + Y-
Pour que le mécanisme soit SN1, il faut que l’intermédiaire formé à la première étape soit
plus stable (voir les conditions de stabilité des intermédiaires ; ordre de stabilité des
carbocations R3C+ > R2HC+ > RH2C+ ; les carbocations avec effets mésomères sont plus
stables que ceux qui n’ont pas cet effet)
La substitution électrophile ou radicalaire peuvent également se réaliser en deux étapes
ou en une seule étape, selon la stabilité de leur intermédiaire.
Du point de vue stéréochimique, la substitution peut conduire à une rétention de
configuration ou une inversion de configuration pour des composés organiques
optiquement actifs.

4. Réactions de réarrangement ou réactions de transposition

C’est une réaction au cours de laquelle un atome ou un groupe d’atomes se déplace d’une
position à une autre au sein de la même molécule.
Ex. CH3CH=CHCH2OH → CH3CH(OH)CH=CH2

V.4. Réaction d’oxydoréduction

Beaucoup de réactions de la chimie organique peuvent entrer dans la catégorie des


réactions d’oxydoréduction. On peut attribuer à tout élément présent dans une molécule
ou un ion, un nombre d’oxydation (NO) caractéristique de son étage d’oxydation. Si NO
augmente en valeur algébrique, il y a oxydation et si NO diminue en valeur algébrique, il
y a réduction.
La détermination du NO d’un élément ne peut se faire dans les composés covalents, que
par attribution fictive du doublet de chacune de ces liaisons au plus électronégatif des
deux éléments. Dans les réactions organiques, on ne cherche pas à déterminer le NO de
tous les atomes constitutifs des molécules ; on ne s’intéresse qu’à celui de l’atome ou des
atomes dont l’état de liaison change dans la réaction considérée.
1. NO du carbone dans CH4 : C plus électronégatif que H ; le C a 4 doublet donc 8
électrons au lieu de 4 électrons habituels, ainsi NO = 4-8 = -4 donc NO = -IV
2. CH2 = CH2 : C-C on a 1 électron à chacun et chaque carbone a 6 électrons :
NO = 4-6 = -2 NO = -II
3. RCHO : 4 électrons de la double liaison C=O attribués à l’oxygène ; R-C :
électrons partagés, donc C avec 3 électrons NO = 4-3=1 ; NO = +I
Ex. CH3CH2OH + ½ O2 → CH3CHO + H2O

V.5. Diagrammes d’énergie et états de transition


Une réaction chimique consiste en une rupture des anciennes liaisons dans les réactifs et
en la formation des nouvelles liaisons dans les produits. La rupture des liaisons engage de
l’énergie et la formation de nouvelles liaisons libèrent de l’énergie. Il y aura donc
échange d’énergie lors de la réaction chimique. L’énergie échangée lors de la réaction
chimique est appelée « énergie de Gibbs, 𝝙G », 𝝙G = 𝝙H+T𝝙S ; dans cette expression
64

𝝙H, représente la variation de l’Enthalpie au cours de la réaction, et l’enthalpie


représente la chaleur associée à la réaction chimique ; T est la température
thermodynamique en kelvin et 𝝙S, la variation de l’entropie au cours de la réaction ;
l’entropie est le paramètre qui mesure le degré de désordre du système.
Du point de vue thermodynamique :
𝝙G > 0 : réaction non spontanée, produit instable par rapport aux réactifs
𝝙G < 0 : réaction spontanée, produit stable par rapport aux réactifs
𝝙G = 0 : réaction à l’équilibre
Les échanges d’énergie qui se produisent au cours des réactions chimiques sont
représentées par des diagrammes d’énergie où l’axe des ordonnées du diagramme
représente l’énergie totale de tous les réactifs et l’axe des abscisses représente l’état
d’avancement de la réaction du début (à gauche) jusqu’à la fin (à droite).
La réaction passe par un état de transition appelé complexe activé pour aboutir au produit
final. Pour une réaction à plusieurs étapes, on enregistre un état de transition à chaque
étape conduisant à un intermédiaire qui lui-même passe par un autre état de transition
pour aboutir à un autre intermédiaire ou au produit final.
Soit la réaction suivante : CH3Br + KOH → CH3OH + KBr
Etat de transition ou complexe activé : [Br……CH3……..OH] ; intermédiaire de la
réaction CH3+
CH3Br et KOH = réactifs R ; CH3OH et KBr = produits P ; Ca = complexe activé ou état
de transition ; I = intermédiaire ; ΔG = variation d’énergie ; ΔG♯ = énergie d’activation.
65

Ca

ΔG♯
G

R
ΔG

Avancement rx Ca

Ca

R P
P

ΔG = 0 ΔG < 0

Ca Ca1

Ca2
P
P I 1

R
R
P
ΔG > 0
Réaction à 2 étapes

Dans cette réaction à deux étapes, la première étape est la


plus difficile (étape lente : ΔG♯ plus élevée), la deuxième étape est facile (étape
rapide, ΔG♯ faible).
66

V.6. Quelques réactions caractéristiques

1. Hydratation : CH2=CH2 + H2SO4 + H2O → CH3CH2OH


2. Déshydratation: CH3CH2OH + H2SO4 Δ→ CH2=CH2 + H2O
3. Hydrogénation: CH2=CH2 + H2 → CH3CH3
4. Déshydrogénation: inverse de la réaction ci-dessus
H2SO4
HNO3 H2O

5. Nitration : NO2
Br2
HBr
AlBr3
6. Halogénation : Br
SO3H
H2SO4
SO3
7. Sulfonation :
CH3
AlCl3
CH3Cl HCl
8. Alkylation :
COCH3
AlCl3
CH3COCl HCl
9. Acylation :

V.7. EXERCICES

1. Arranger les composés de chaque série dans l’ordre décroissant de leur réactivité
vis-à-vis de la SN2 :
a.1) 2-Bromo-2-méthylbutane, 2) 1-Bromopentane 3) 2-Bromopentane
b. 1) 1-Bromo-3-méthylbutane, 2) 2-Bromo– 2- méthylbutane, 3) 3-Bromo-2 -
méthylbutane
c. 1) 1-Bromobutane, 2) 1-Bromo-2,2-diméthylpropane, 3) 1-Bromo-2-
méthylbutane, 4) 1-Bromo-3-méthylbutane
2. Arranger les composés de chaque série dans l’ordre décroissant de leur réactivité
vis-à-vis de la SN1 :
a.1) Chlorure de benzyle, 2) Chlorure de p- chloro benzyle, 3) Chlorure de p
méthoxybenzyle
4) Chlorure de p-nitrobenzyle
b. les composés de la question 1.
3. Déterminer le mécanisme (SN1 ou SN2) dans les réactions de substitutions
suivantes :
1) CH2 = CH – OH + KI  CH2 = CH – I + KOH
67

2) CH2 = CH – CH2 – OH + KI  CH2 = CH – CH2 – I + KOH


3)CH(CH3)2 – Cl + KOH  (CH3)2CH – OH + KCl
4) CH3 – CH2 – CH2 – Cl + KOH  CH3 - CH2 – CH2 – OH + KCl
Cl + KOH OH KCl
5)
6)
Cl OH2
KOH KCl

4. En supposant que les conditions expérimentales soient effectivement favorables à


une réaction en 2 étapes, avec formation d’un carbocation, quel est dans chacun des
cas suivants, le dérivé halogéné qui réagira plus facilement.
1) (CH3)3 – C – Br et CH3 - (CH2)3 - CH2Br
CH2CH2Cl CHClCH3

2) et
Cl Cl

3) et
4) CH3 – CH2 - CH2Cl et CH3 – O - CH2 - Cl
5) CH3 – CH2 – CH = CHCl et CH3 – CH = CH - CH2Cl
5. Compléter les réactions suivantes :
1) CH3 – CH2 – CH(OH) - CH3 + KI  ?
2) CH3 – CH = CH2 + H2O  ?
3) CH3 – CH = CH2 + ICl  ?
4) CH3 – CH = CH2 + HClO  ?
5) 2CH3 – CH2 - Cl + Na 
hD
?

6) + H2 
pt
 ?

7) CH3 –CH3 
pt
 ?
8) CH3 – CH2 - CH2 - OH 
H SO

 ? 2 4

Zn  Hg 
10) CH3 – CH2 - CO - CH3 HCl
 ?

11) CH2OH – CHOH - CH2OH + 3HNO3  ?


12) CH2 – CH2 – Cl + CH3 - CH(CH3) - OH 
NH Na
? 2

13) C6H5MgBr + C6H5-CHO  ?


68

14) CH3 – CH(CH3) = CH2 + H2S 


H SO
? 2 4

15) CH3 – CH2 - CH2 - Cl + NH3excès  ?


16) CH3 – CO– CH3 + CH3NH2 + H2  N
 ? i

17) CH2 = CH – CH3 + Cl2 


H O
?
2

18) CH2 = CH – CH3 + Cl2 


hD
?
19) CH3 – CH = C(CH3) - CH3 + O3  ?
20) C2H5MgBr + H2O  ?

21) + 3Cl2 


hD
?

22) + Cl2 


FeCl
H O
 ?
2

CH3
23) + Cl2 
FeCl
H O
 ?
2

CH3
24) + Cl2 
hD
?
25) CH3 – CH2CH(OH) – CH3 + CrO3  ?
26) CH3CHO + KMnO4  ?

27) CH3COOH + CH3OH 
H


 ?

28) CH3COOH + CH3 – CO-Cl (dans pyridine)  ?

CONH2


29) + H2O 
H

 ?

30) CH3 – CH2 – COOCH3 + NH3  ?

31) + CH3 – COCl 


AlCl
? 3

33) + CH3Cl AlCl3 C  Cl  ?


 ? 
CH3
AlCl3

CH3

34) + 3HNO3 


H SO
? 3 4
69

NO2

35) + 
Fe
HCl
 ? A 
NaNO
HClOC
 B ? 
2 CuCN
 C ? 
HO
 D?3

C + LiAlH3 E

36) CH3 – C  C-CH3 + HCl (1 mole)  ?


37) méthylacetylène + HCl  ?
38) Styrène + HBr  ?
39) (CH3)2C = CH2 + HBr 
? pyroxyde

40) méthyl-1 cyclohexène  


Br / CCl
2 4

6. Ecrire les structures des molécules qui traitées avec le permanganate de potassium à chaud
conduisent aux produits suivants :
A) (CH3)2 CO + CH3CH2COOH
B) 2CO2 + CH2(COOH)2
C) HOOCCH2CH2CH2COOH
D) Cyclohexanone + acetone
7. Comment peut-on effectuer les transformations suivantes :
a. Chloroéthane à partir de l’éthyne
b. Chlorure de p – bromobenzyle à partir de benzène
c. m-méthylnitrobenzène à partir de benzène
d. Propène à partir de l’acétone
e. n-butanol à partir de l’acétylène.
8. Donner la structure et les noms de tous les produits possibles de la mononitration de :
a. o-dichlorobenzène b. m-bromochlorobenzène
c. 1,3, 5–triméthyl benzène
9. Comment pouvez-vous préparer les composés de l’exercice 6.8. à partir du benzène :
10. Donnez le nom et la structure du produit organique principal de chacune des réactions
suivantes :
a) Bromure d’Isobutyle + Mg/éther
b) Produit de a) + H2O
c) Ethyl – 3 Hexanone – 2 + Zn/HCl
11. Comment pouvez-vous préparer le n-Butane à partir de :
a) Bromure de n- butyle ; b) Chlorure d’éthyle ; c) Bromure de sec butyle
d) But–2–ène ; e) Butanol ; f) Isobutylène + H2/Ni ; g) Isobutylène + HBr
h Isobutylène + HBr/Peroxyde ; i) Isobutylène + KMnO4/OH- à froid
70

j) Isobutylène + KMnO4 à chaud ; k) Isobutylène + HCO2H


l). Isobutylène + O3 puis Zn, H2O
12. Comment pouvez-vous préparer le Propylène à partir de :
a. Propanol e. Butanol
b. Isopropanol f. Acetone
c. Propyne g. Cyclopropane
d. Chlorure d’Isopropyle h. 1,2–DibromoPropane
13. Donner le nom et la structure du produit organique principal de chacune des réactions
suivantes du cyclohexanol avec : a. H2SO4 à chaud; b. CrO3/H2SO4
14. Donner le nom et la structure du produit organique principal de chacune des réactions
suivantes de l’oxyde de propylène avec : a. H2O/H+ ; b. CrO3/H2SO4
15. Comment pouvez-vous préparer la n-propylamine à partir de : a. n-propanol ; b. propanal
16. Donner les formules de structure du réactif de Grignard et du substrat capable de former
chacun des alcools suivants : a. pent-3-ol-1-yne ; b. 3-phénylpropanol
17. Comment peut-on effectuer les transformations suivantes :
a. propionaldéhyde en 1-phenyl propanol ; b. acétophénone en acide benzoïque
18. Donner les formules de structure des composés A à E
Bromobenzène + Mg dans éther donne A (C6H5MgBr)
A + oxyde d’éthylène suivi de H+ donne B (C8H10O)
B + PBr3 do B + PBr3 donne C (C8H9Br)
C + NaCN donne D (C9H9N)
D + H2SO4, H2O à chaud donne E (C9H10O2)
71

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
1. Arnaud, P. ; Jamard, B. ; Bodiguel, J. ; Brosse, N. Chimie organique, Dunod,
Paris ,18è édition, 2009.
2. Bougrin, K. Support de cours de chimie organique, Faculté des Sciences
Rabat, Université Mohammed V-Agdal, 2003-2004.
3. Bruice, P.Y. Organic chemistry, Prentice Hall, New Jersey, 3rd edition, 2001.
4. Kagan, H. Organic stereochemistry, Edward Arnold Ltd, London, 1979.
5. Mbala, M.B. Notes de cours, Faculté des Sciences, Université de Kinshasa,
2013.
6. McMurry, J. ; Darcel,C. ; Uziel, J. Chimie organique : les grands principes,
Dunod, Paris, 4è édition, 2003.
7. Natta, G.; Farine, M. Stereochemistry, William Cloves & sons Ltd, London,
1972.
8. Solomons, T.W.G. Organic chemistry, John wiley and sons, Inc, New York,
6th edition, 1996.
9. Vollhardt, K. P. C. ; Schore, N.E. Traité de chimie organique, De Boeck.
Bruxelles, 3è édition, 1999.
72

TABLE DES MATIÈRES


i. AVANT-PROPOS …………………………………............................................................2
ii. CONTENU & OBJECTIFS ……………………………………………………….……..3
iii. INTRODUCTION ………………………………………………………………..……..4
I. COMPOSITION ET STRUCTURE DES MOLÉCULES ORGANIQUES ……………6
I.1 Sources et Composition ………………………………………………………………….6
I.2.Typologie dans les molécules organiques ………………………………………………...6
I.2.1. Types des liaisons chimiques et électrons ……………………………………………...6
I.2.2. Types des formules des composés organiques ………………………………………..11
I.2.3. Types d’atomes de carbone dans les composés organiques …………………………..12
I.2.4. Types d’atomes d’hydrogène dans les composés organiques …………………………12
I.2.5. Types d’atomes d’azote dans les composés organiques ………………………………12
I.2.6. Types des chaines de carbone dans les composés organiques ………………………..13
I.2.7. Groupes radicaux alkyles et aryles ……………………………………………………14
I.3. Groupements fonctionnels et Classes des composés organiques……………………………… 15
I.3.1. Définition ……………………………………………………………………………..15
I.3.2. Classification ……………………………………………………………………….....15
I.4. EXERCICES …………………………………………………………………………...17
II. BASES DE LA NOMENCLATURE DES COMPOSES ORGANIQUES …………...21
II.1. Introduction ……………………………………………………………………………21
II.2.Hydrocarbures saturés : Alcanes ……………………………………………………….22
II.3. Hydrocarbures à doubles liaisons : les alcènes ………………………………………...23
II.4. Hydrocarbures à triples liaisons : les alcynes …………………………………………..24
II.5. Hydrocarbures monocycliques saturés et insaturés ……………………………………24
II.6. Hydrocarbures monocycliques aromatiques …………………………………………..25
II.7.Hydrocarbures polyaromatiques condensés ……………………………………………25
II.8. Nomenclature des molécules fonctionnalisées ………………………………………...26
II.8.1.Alcools R-OH (alcanols)…………………………………………………………………………………. 27
II.8.2. ETHERS R-O-R (alkoxyalcanes) ……………………………………………………28
II.8.3. ETHERS CYCLIQUES …………………………………………………………….28
II.8.4. ALDÉHYDES RCHO ………………………………………………………………28
II.8.5. CÉTONES RCOR’ ………………………………………………………………….29
II.8.6. ACIDES CARBOXYLIQUES RCOOH (acides alcanoiques) ……………………..29
II.8.7. ESTERS RCOOR’ …………………………………………………………………..29
II.8.8. ANHYDRIDES D’ACIDES RCOOOCR’ …………………………………………30
II.8.9. AMINES (alcanamines) ……………………………………………………………..30
II.8.10. AMINES CYCLIQUES ……………………………………………………………31
II.8.11. AMIDES (alcanamides) …………………………………………………………….31
II. 10. EXERCICES ………………………………………………………………………...32
III. ISOMERIE DES MOLECULES ORGANIQUES………………………………………………… 34
III.1.Définition ……………………………………………………………………………...34
73

III.2. Isomérie de constitution ………………………………………………………………34


III.3. Isomérie stérique ……………………………………………………………………...35
III.3.1. Isomérie géométrique ………………………………………………………………35
III.3.2 Isomérie optique …………………………………………………………………….36
III.3.2.1. Généralités ………………………………………………………………………..36
III.3.2.2. Représentation en perspective ou représentation cavalière ……………………….37
III.3.2.3.Projection de Newman (Melvin S. Newman) ……………………………………...38
III.3.2.4. Projection de Fischer (Emil Fischer) ……………………………………………..38
III.3.2.5.Conformations contre configurations ……………………………………………..39
III.3.2.6. Isomères optiques ………………………………………………………………...41
III. 4. EXERCICES ………………………………………………………………………...47
IV. EFFETS STRUCTURAUX DES MOLECULES ORGANIQUES …………………..50
IV.1. INTRODUCTION ………………………………………………………………….50
IV.2. EFFETS ELECTRONIQUES ………………………………………………………50
IV.2.1. EFFETS INDUCTIFS (I) …………………………………………………………51
IV.2.2. EFFET MESOMERE (M) …………………………………………………………52
IV.3. EFFETS STERIQUES ………………………………………………………………53
IV.4. EXERCICES ………………………………………………………………………...54
V. REACTIONS ET MECANISMES REACTIONNELS EN CHIMIE ORGANIQUE .58
V.1.Définition et représentation de la réaction chimique …………………………………..58
V.2.Mécanisme réactionnel ………………………………………………………………...59
V.2.1. Définition ……………………………………………………………………………59
V.2.2. Modes de rupture et de formation des liaisons chimiques …………………………..59
V.3. Types des réactions organiques ……………………………………………………….60
V.4. Réaction d’oxydoréduction ……………………………………………………………63
V.5. Diagrammes d’énergie et états de transition …………………………………………..63
V.6. Quelques réactions caractéristiques …………………………………………………..66
V.7. EXRCICES …………………………………………………………………………...66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES. ………………………………………………...71

Vous aimerez peut-être aussi