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NOTES DE COURS DE
CHIMIE ORGANIQUE
GENERALE
A l’usage des étudiants de Licence 1 chimie et
industrie
(FACULTE DES SCIENCES, UNIVERSITE DE KINSHASA)
Prof. MBALA MAVINGA Blaise
C.T. MVONDO MBALA GONFI
Département de chimie
Faculté des sciences
Université de Kinshasa
Edition 2021
2
i. AVANT-PROPOS
iii. INTRODUCTION
La chimie organique est une branche de la chimie qui étudie les composés
organiques. Les composés organiques sont des substances chimiques dont le squelette est
essentiellement formé de carbones et pouvant contenir aussi d’autres éléments comme du
soufre, de l’azote, de l’oxygène, des halogènes, etc.
Plus que toute autre science, la chimie organique a son rôle dans notre vie de tous les jours.
Presque toutes les réactions qui ont eu lieu dans la matière vivante mettent en jeu des
substances organiques et il est impossible de comprendre la vie, tout au moins du point de vue
physique, sans connaître la chimie organique. Les principaux constituants de la matière
vivante : protéines, hydrates de carbone, lipides (corps gras), acides nucléiques (ADN, ARN),
membranes cellulaires, enzymes, hormones, etc., sont des composés organiques.
On se trouve quotidiennement en contact avec d'autres substances organiques
telles que l'essence, l'huile et les pneus de nos automobiles, le bois de nos meubles et le papier
de nos livres, nos vêtements, nos médicaments, nos sacs de plastique, nos films
photographiques, nos parfums, nos tapis, etc.
Bref, la chimie organique est plus qu'une branche de la science pour le chimiste ou pour le
médecin, le dentiste, le vétérinaire, le pharmacien, l'infirmière ou l'agriculteur.
Aujourd’hui la connaissance de la chimie organique est centrale à la compréhension de la
chimie de la vie où des réactions ont lieu entre molécules organiques très complexes telles que
les enzymes, les hormones, les protéines, les carbohydrates, les lipides, les acides nucléiques,
etc. ; mais elle fait partie aussi de notre culture technologique.
Le début de la chimie organique remonte à 1828 lorsque Wöhler, un chimiste
Allemand synthétisa l’urée NH2CONH2 (un composé de l’urine des êtres vivants) en tentant
de synthétiser le cyanate d’ammonium NH4+ -OCN.
O
NH2 C NH2 NH4+ O CN
Urée Cyanate d'ammonium
C’était la première fois qu’un composé naturel a été préparé en laboratoire. À partir de ce
moment les chimistes du temps se sont mis à isoler et à caractériser les produits naturels et à
développer des synthèses pour les préparer ou en préparer des analogues. De plus, les
chimistes organiciens ont synthétisé et continuent de synthétiser des millions de nouvelles
molécules dont un grand nombre trouvent des applications (heureuses ou malheureuses) dans
la vie de tous les jours.
Les composés organiques sont des édifices architecturaux souvent complexes et
tridimensionnels, il faut donc les dessiner pour bien visualiser leur structure et leur réactivité.
Ainsi, On apprend la chimie organique en dessinant les structures des molécules impliquées
dans les réactions, en les nommant correctement et en solutionnant des problèmes.
Tous les composés contenant l’atome de carbone sont appelés composés
organiques sauf les composés suivants considérés comme composés minéraux: H2CO3,
CaCO3, CS2, CO, CO2, HCN, NaCN, NaSCN, Na2CO3, NaHCO3.
Il y a des particularismes très remarquables entre les composés organiques et les composés
minéraux ; ceux-ci sont particulièrement liés à la nature des liaisons : la chimie organique est
essentiellement une chimie des composés covalents. Cela se remarquent au niveau de
certaines propriétés : les composés organiques sont en général covalents, peu solubles dans
l’eau et rarement des électrolytes, alors que les composés minéraux sont ioniques, électrolytes
5
et souvent solubles dans l’eau. Les composés organiques sont souvent liquides à température
ordinaire, avec des points d’ébullition et de fusion bas et une masse volumique voisine de 1 ;
les composés minéraux par contre beaucoup sont solides cristallins à température ambiante,
avec des points de fusion et d’ébullition élevés et une masse volumique souvent aussi élevée
(métaux). En outre, les composés organiques sont souvent décomposés par la chaleur, peu
résistent à la température de 500°C et sont pour la plupart des combustibles et brulent sans
résidu sauf pour les sels organiques, les composés minéraux présentent une grande stabilité
thermique et sont rarement combustibles.
En ce qui concerne leur réactivité, les réactions organiques sont souvent lentes, réversibles et
incomplètes avec effet thermique faible. Les réactions minérales sont rapides et totales avec
effet thermique important (exothermique ou endothermique).
6
CH3 CH CH3
CH3
Le carbone se lie aussi aux hétéroéléments et on obtient plusieurs sortes de liaisons : C-O ;
C=O ; C-X ; C-N ; C-S ; C N.
Les composés organiques présentent le phénomène d’isomérie, c.à.d. pour
une même formule brute, on peut avoir plusieurs formules de structures différentes.
Ex. C2H6O : on a CH3CH2OH et CH3OCH3 ; les 2 composés sont appelés isomères.
Ex.:a) H2 ; H H
b) CH4 ; H
H C2,5 H2,1
H
b) Liaison covalente polaire : lorsque la différence d’électronégativité entre les atomes liés
est supérieure à 0,5 et inférieure à 1.7 ; à ce moment, le doublet de la liaison est
légèrement attiré vers l’atome le plus électronégatif avec création des charges partielles.
Ex. : a) H2,1 Cl3,0 ; Ɛ = 0,9
b) H2,1 O3,5 H2,1 ; Ɛ = 1,4
L’électronégativité est la capacité d’un atome à attirer les électrons dans une liaison
covalente. Quand la liaison est polarisée on parle d’effet inductif, qui est le déplacement des
électrons dans une liaison en accord avec l’électronégativité des atomes.
N.B. : 1° Le doublet de liaison est appelé aussi doublet liant et le doublet libre est appelé aussi
doublet non liant ou doublet n ou p.
2° La liaison simple est appelée liaison .
Ex. : H O H
3° Dans une liaison double, nous avons deux types de doublet de liaisons : doublet de
liaison et doublet de liaison et dans la liaison triple on a 2 liaisons et une
liaison . Les électrons impliqués dans ces liaisons seront également appelés
respectivement électron , ou n pour les électrons des doublets libres des atomes.
Ex. : O O N N
a des dimensions très faibles, cette attraction est particulièrement très forte et les molécules
ainsi liées sont très rapprochées. Comme cette interaction dipôle-dipôle a lieu par
l’intermédiaire d’un atome d’hydrogène, elle porte le nom de liaison hydrogène ou pont
hydrogène ; Ex. H2O. Ces liaisons Hydrogène influent sur certaines propriétés
physicochimiques comme le point d’ébullition, le point de fusion, la viscosité, etc.
O
H+ H+
O- O-
H+ H+ H+ H+
N.B. : Ces liaisons hydrogènes, si elles sont intramoléculaires, elles réduisent les propriétés
susmentionnées (P.E., P.F et viscosité).Ex. Aspirine ou acide acétylsalicylique (A.A.S)
Les liaisons intermoléculaires sont responsables de l’état physique de la matière. En effet, à
l’état gazeux, les molécules sont libres les unes les autres et les forces intermoléculaires sont
nulles (comme propriété : expansion des gaz dans un volume donné). Par contre, à l’état
liquide, les molécules sont proches les unes des autres ; les forces intermoléculaires sont donc
présentes mais moins fortes (comme propriété : le liquide prend la forme du vase qui le
contient). A l’état solide, les molécules sont très accolées les unes aux autres, et les forces
intermoléculaires sont donc très importantes (comme propriété : rigidité, dureté, point
d’ébullition élevé,…).
C. Charge formelle
La charge formelle d’un atome est la charge électrostatique que porte chaque atome dans une
molécule ou un ion. Lorsque nous écrivons les formules de Lewis, il est convenable
d’assigner des charges électriques unitaires positives ou négatives à certains atomes dans une
molécule ou un ion. La somme arithmétique de toutes les charges formelles doit égaler à la
charge totale sur la molécule ou l’ion. Ainsi, la charge formelle sur un atome individuel est
calculée par la soustraction du nombre d’électrons de valence de l’atome à l’état libre neutre
(nombre du groupe de l’atome sur le tableau périodique) avec le nombre d’électrons de
valence de l’atome à l’état lié. Les électrons partagés sont équitablement répartis entre les
atomes qui les partagent et les pairs d’électrons libres sont accordés aux atomes qui les
possèdent
Charge formelle = (électrons de valence) – (électrons non–liants) – (½ électrons liants).
Ex. H3O+ : charge formelle de l’oxygène = +1 et charge formelle de l’hydrogène = 0
Hybridation S𝑷𝟑
Hybridations S𝑷𝟐
Hybridation SP
Les orbitales hybrides SP restantes forment les liaisons 𝜎 avec les hydrogènes
pour compléter la structure de l’acétylène. La molécule est linéaire avec un angle de liaison
𝐻 − 𝐶 ≡ 𝐶 de 180°, liaison C-H avec une longueur de 1,06A° et une énergie de 552 KJmol-1,
pour ≡ 𝐶 , 1,2 A° avec 885 KJmol-1 ; c’est une liaison courte et plus forte.
11
NH2
S
N
Les composés qui ne contiennent que des liaisons simples sont appelés composés saturés.
Les composés qui auront des liaisons doubles ou triples sont appelés composés insaturés.
Ex.: a) C2H6 : CH3-CH3; b) C2H4: CH2=CH2; c) C2H2 : H – C C – H
N.B. Le carbone de la simple liaison est appelé carbone sp3, le carbone de la double liaison
est appelé carbone sp2 et celui de la triple liaison sera appelé carbone sp.
Ces composés sont appelés sels d’ammonium quaternaires, l’atome d’azote porte la charge
positive.
Ex.
On peut avoir un seul cycle (composé monocyclique) ou deux ou plusieurs cycles accolés
(composé polycycliques : bicyclique, tricyclique,etc).
Mono cyclique bicyclique tricyclique
Une chaine de carbone ramifiée ou substituée contient deux chaines : une chaine principale et
une chaine latérale ou ramification.
- Chaine principale : chaine de carbone la plus longue, celle contenant le plus grand nombre
d’atomes de carbone et aussi de groupements fonctionnels éventuels. Elle contiendra le
maximum des substituants.
- Chaine latérale ou ramification ou substituant : chaine courte liée à la chaine principale.
CH3 CH CH3
Ex. CH3
La chaine cyclique peut être une chaine alicyclique ou une chaine aromatique :
- Chaine alicyclique : chaine cyclique formée d’atomes de carbone liés par des liaisons
simples, doubles ou triples.
- Chaine aromatique : chaine cyclique comportant un système de doubles liaisons
conjuguées.
CH3 CH2 CH2 CH2 = butyle; H3C CH2 CH2 CH2 CH2 = pentyle ou amyle
H3 C H3C H3C
CH CH CH2 CH CH2 CH2
CH3 = isopropyle; CH3 = isobutyle CH3 = isopentyle;
H 3C
H3C CH2 CH H2C CH2 CH H 3C C
CH3 = s-butyle H3C CH3 = s-pentyle; CH3 = t- butyle
I.3.2. Classification
Selon la valence du groupement fonctionnel, on distingue les groupements
fonctionnels univalents, bivalents, trivalents et tétravalents. La valence d’un groupement
fonctionnel est le nombre de liaisons C-hétéroatome (cas d’un groupement fonctionnel
constitué uniquement d’un hétéroatome, ou d’un hétéroatome et des atomes d’hydrogène) ou
au nombre total de liaisons σ, π du carbone porteur de la fonction, avec les hétéroatomes qui
sont liés.
a. Groupements non fonctionnalisés : groupements constitués des radicaux alkyles ou aryles
et forment la classe ou famille des hydrocarbures : alcanes, alcènes, alcynes ainsi que leurs
homologues cycliques.
b. Fonctions univalentes
1. Fonction halogénée : atome de carbone portant l’halogène R-X (X = F, Cl, Br, I) et forme
la famille des halogénures d’alkyles(R-X) ou d’aryles (Ar-X). Selon le type de carbones
porteur de l’halogène, on parle des halogénures primaires R-X, secondaire R-CHX-R ou
tertiaire R3CX.
2. Fonction hydroxylée (-OH): L’atome de carbone porte le groupement hydroxyle OH et
forme ainsi la famille ou la classe des alcools(R-OH ou Ar-OH). Selon le type d’atomes de
carbone porteur de la fonction hydroxyle, on parlera des alcools primaires R-CH2-OH,
secondaire R-CHOH-R et tertiaire R3-C-OH. Si la fonction OH est portée par un carbone
sp2, carbone de la double liaison, on parle de la fonction énol C=C-OH ou phénol Ar-OH.
Le groupement hydroxyle peut donner lieu à d’autres dérivés fonctionnels : éthers, R-O-R,
peroxyde, (voir tableau IX.1.)
3. Fonctions amines : atome de carbone portant l’atome d’azote avec une liaison simple. Les
différentes classes d’amines sont définies par le type d’atome d’azote (voir tableau IX.1.).
4. Fonctions sulfurées : atome de carbone portant l’atome de soufre, R-S- ; il y a deux
principales fonctions univalentes : les mercaptans ou thiols R-SH et les acides sulfoniques
R-SO2-OH (voir tableau IX.1.).
c. Fonctions bivalentes
1. Fonctions oxygénées, fonctions carbonylées : atome de carbone lié à un atome d’oxygène
par une double liaison C=O ; Aldéhyde –CHO et Cétone –CO-
2. Fonctions azotées : groupe imine ; atome de carbone lié à un atome d’azote par une
double liaison : C=N-
d).Fonctions trivalentes
1. Fonctions carbonylées : atome de carbone lié à un atome d’oxygène par une double liaison
et à un autre par une simple liaison ; groupe carboxyle ; RCOOH : famille des acides
carboxyliques ; Groupe ester ; RCOOR : famille des esters d’acides carboxyliques ;
groupe anhydride ; RCO-O-COR : famille des anhydrides d’acides.
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2. Fonctions apparentées : atome de carbone lié à l’oxygène avec une liaison double et à
l’halogène ou à l’azote avec une simple liaison ; classe des halogénures d’acides RCO-X
et classe des Amides RCO-NH2 où l’on distingue les amides primaires RCONH2, amides
secondaires RCO-NHR et amides tertiaires RCO-NR2
3. Fonctions nitriles : atome de carbone lié à l’azote par une triple liaison R-C≡N
Le tableau IX.1. résume l’ensemble des différentes fonctions ou familles des
composés organiques.
3.fonctions oxygénées
Fonction univalente
3.1. Alcool -OH R-OH CH3OH : méthanol
3.2. Phénol -OH Ar-OH C6H5OH : phénol
3.3. Ether oxyde -O- R-O-R CH3-O-CH3
3.3. Peroxyde -O-O- R-O-O-R CH3-O-O-CH3
3.4. Hydroperoxyde -O-O-H R-O-O-H C6H5O-O-H
3.5. Enol C=C-OH R2C=CH-OH (CH3)2C=CH-OH
Fonction bivalente
Fonction trivalente
3.8.Acide carboxylique -COOH R-COOH CH3COOH:ac.acétique
3.9.Ester carboxylique -COO- R-COO-R HCOOC6H5
3.10. Anhydride -CO-O-CO- R-CO-O-CO-R H-CO-O-CO-CH3
3.11.Halogénure -CO-X R-CO-X CH3-CO-Br
d’acide
3.12 .Sel -CO-OM R-CO-OM CH3-COO-Na
3.13.Amide -CO-NH2 R-CO-NHR CH3-CO-NHCH3
4. Fonctions azotées
4.1. Amine primaire -NH2 R- NH2 R- NH2
4.2.Amine secondaire -NHR R-NH-R CH3-NHCH3
4.3. Amine tertiaire -N( R )2 R-N( R )2 CH3-N(CH3)2
4.4. Cyanate -O-CN R-O-CN CH3CH2-O-CN
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4.5. Isocyanate
4.6.Fonction
trivalente : Nitrile
-C≡N R-C≡N CH3-C≡N
5.Fonctions sulfurés
5.1.Thiol(mercaptan) -SH R-SH CH3-SH
5 .2.Thioéther (sulfure) -S- R-S-R CH3-S-CH2CH3
5.3. Disulfure -S-S- R-S-S-R CH3-S-S-CH2CH3
5.4. Sulfoxyde -SO- R-SO-R CH3-SO-CH2CH3
5.5. Sulfone -SO2- R-SO2-R CH3-SO2- CH2CH3
5.6.Acide sulfénique -S-OH R-S-OH CH3-S-OH
5.7.Acide sulfinique -SO-OH R- SO-OH CH3-SO-OH
5.8.Acide sulfonique -SO2-OH R-SO2-OH CH3-SO2-OH
5.9. Thiocétone -CS- R-CS-R CH3-CS- CH3
5.10.Sufinamide -SO2-NH2 R-SO2-NH2 CH3-SO2-NH2
N.B. : Les R peuvent être identiques ou différents dans un même composé et peuvent être
remplacés par les Ar. Le squelette carboné R d’un composé organique est généralement non
réactionnel sauf en présence d’insaturation (liaison double ou triple) ou d’un hétéro élément.
Les réactions des composés organiques sont surtout le fait des groupements fonctionnels.
I.4. EXERCICES
1. Parmi les composés suivants, distinguer les composés organiques et les composés inorganiques :
1) CH3MgCl 2) C3H5Cl 3) CH3COONa
4) MgCO3 5) CH3ZnCH3
2. Lesquelles des formules suivantes sont des formule brute, formule moléculaire, formule de structure
ou formule stéréochimique.
1) CH3 – CN 2) CH2 3) C10H22
4) (CH3)2CHCH3
H
C
5) HOOC OHCH3
3. Dans les composés ci-dessous, identifier les atomes de carbone d’ordre 0, 1, 2,3 ou 4 ainsi que les
hydrogènes correspondants.
1) CH3 – CH(CH3) – CH = O 2) CH3 – CH2 – NH2
3) Cl – CH2 – CH2 – CO - Cl 4) CH2 = O
5) CH3 – CO – O – CO – CH(CH3) – CH3
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4. Déterminer les composés saturés, insaturés, la chaîne principale, la chaîne latérale (ramification ou
substituant) et la chaîne normale.
1) CH3 – CH2 – CH2 - CH3 2) CH3 – CH (CH3)– CH2 - CH3
3) CH3 – CH(CH3) – CH = O 4) Br – CH = CH – CHCl - CH3
5) CH2 Cl2
1 2 3 4 5
Lesquelles répondent à la formule générale CnH2n ?
10. Remplir le tableau ci-dessous en se servant de molécules A et B ci-dessous. Donner le
nombre correspondant aux :
Molécules Carbones Electrons n Electrons π Hydrogènes Carbones
secondaires tertiaires sp3
A
B
OH
O CH3 CH3
O SH
O S
S
O N CH3 NH CH3 CH3
H CN CH3
O
A B
19
11. Compléter le tableau ci-dessous en donnant le nombre total d’atomes de carbones pour
chaque type d’hybridation.
O
Cl CH2OH
H3C C CH3
C C
C C
H3C C2H5 H3C CH3
1 3
H
C
HOH2C CHO N CH2OH
C C C C
Ph CH2OH Br CH2CH3
2 4
Composé Sp Sp2 Sp3
1
2
3
4
12. Déterminer la nature des fonctions présentes dans les composés suivants :
a. Cystéine : CH2(SH)-CH(NH2) –COOH b. Aspirine;
O
HO
OH
H H
c. Testostérone : O
O
H H
d. Progestérone : O
OH
O OH
HO OH
e. D-Glucopyrannose : OH
20
OH HO
HO
O
f. Vitamine C (acide ascorbique) : O
OH
HO OH HO
g. D-Glucose HO OH
13. Proposez une molécule d’alcène dans laquelle l’on retrouve les fonctions chimiques
suivantes ci-après : Aldéhyde, Amine, Amide, thiol et cétone ; et nommer le composé obtenu.
14. Encerclez, numéroter et énoncer les fonctions organiques présentes dans les molécules A
et B suivantes (mettre les réponses dans le tableau)
OH
O CH3 CH3
O SH
O S
S
O N CH3 NH CH3 CH3
H CN CH3
O
A B
15. Pour chaque structure suivante, encercler et citer les cinq fonctions présentes.
CH3 H SH
HO N O2N
CH3 CN
H3C
OH c)
a) O
O SO3H
Cl
O O
H
S
HN
b) O N d) Br
OH O
H
COOH H H H
C S
CH3 N CH3
O
N CH3
O
O
H COOH
(S)-Ibuprofène
e) ( agent analgésique actif) F) Pénicilline V (configuration 2S,5R,6R)
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Bien que non autorisées par la nomenclature, on rencontre fréquemment les abréviations iPr et
tBu respectivement pour les groupes isopropyle et tert-butyle
4-isopropyl-3-méthylheptane
EX. : 3-éthylhexane
Pour nommer des tels composés, on recourt aux règles UIPAC suivantes :
1. Déterminer la chaîne la plus longue dite chaîne principale qui fournit le nom de
l'alcane de base.
2. Numéroter cette chaîne à partir d'une extrémité de telle façon que l'indice i du carbone
porteur de la ramification soit minimal : En cas d'identité d'indice, dans les deux sens
de parcours de la chaîne, on compare le second substituant ; etc
3. Nommer la ramification : en utilisant le nom de la racine de la plus longue chaîne
carbonée dans la ramification ; en ajoutant i-yl où i est l'indice de position.
4. Si plusieurs chaînes latérales sont présentes, elles sont énoncées dans l'ordre
alphabétique. Le nom des groupes est alors séparé par un tiret, le dernier étant, lui,
accolé au nom de la chaîne principale.
23
CH3
CH CH CH CH CHCH CH 3-méthylheptane
7 3 6 2 5 24 23 2 2 1 3
1 5 9 10
CH3CH2CH2CH2CHCH2CH2CH2CH2CH3
5-(1-Méthylpropyl)décane
toujours N°1 1CH CH3
2 CH2
3 CH3
Le nom d’un hydrocarbure insaturé avec double liaison est formé par le préfixe de
l’hydrocarbure saturé correspondant. La terminaison ane devient ène.
Ex.
S’il y a plusieurs doubles liaisons, on utilise les préfixes répétitifs : di, tri, tétra, etc
Radical à double liaison : on remplace ène par ényle et ényl dans le nom.
:éthényle ou vinyle (nom usuel càd non systématique)
ou
CH2=CH2 éthène ou éthylène comme non usuel
N.B. : dans le cas des composés insaturés, la chaîne principale n’est pas forcément la plus
longue mais celle qui contient le plus d’insaturations et l’insaturation ou la double liaison
prend le plus petit numéro.
2
3
1
3-propylhept-1-ène 6
4
5 7
24
Radical à triple liaison : on remplace ane des alcanes par ynyle et ynyl dans le nom
CH3-C≡C−CH2− : but-2-ynyle
Hydrocarbures avec doubles et triples liaisons : On utilise le préfixe de l’hydrocarbure
saturé et une terminaison ényne.
Les liaisons multiples ont les indices les plus bas possibles. S’il subsiste un choix, la double
liaison a l’indice le plus bas.
1
pent-1-én-4-yne
5
cyclopropane
cyclohexane
Les noms des radicaux sont obtenus en remplaçant la terminaison ane en yle (yl dans le nom).
•HC CH•
cyclopropyle
cyclohexyle
1-butyl-3-éthyl-2-propylbenzène
Radicaux aromatiques
•H2C
CH•
phényle benzyle
Il existe une grande variété de composés polycycliques dont les noms deviennent rapidement
très compliqués. Nous ne nous intéresserons qu’à trois composés :
3 6 3 2
6 7
5 10 4
5 4
6 5 4 3
La numérotation dans le sens des aiguilles d’une montre commence par le carbone le plus
haut dans le cycle de droite, les carbones communs à plusieurs cycles ne sont pas numérotés.
→ Cette règle implique un positionnement correct de la molécule.
→ L’anthracène fait exception à cette règle.
26
8 9 1 8 9 1 8 9 1
7 2 7 2 7 2
6 3 6 3 6 3
5 10 4 5 10 4 5 10 4
10-éthyl-8-méthylphénanthrène 9-éthyl-1-méthylphénanthrène
9 10 9 10
8 1 8 1
7 2 7 2
6 5 4 3 6 5 4 3
Br
Cl
2-bromo-3-chloropentane
27
Le tableau 3 donne les principaux groupes fonctionnels rangés dans l’ordre décroissant de
priorité.
Tableau 3 : Suffixes et préfixes utilisés pour désigner quelques principaux groupes
fonctionnels.
OH 2
HO 2 HO
3 Cl
1 1
28
6 O
HO
4 1 OH
5
3 2
Acide 6-hydroxyhexanoique :
Groupe principal : acide carboxylique avec comme suffixe = acide…….-oique
Groupe secondaire : alcool, avec comme préfixe = hydroxy-
Les éthers sont considérés comme des dérivés des alcools dans lesquels le proton
hydroxylique du groupement -OH est remplacé par un groupe alkyle –R. Ils ne sont donc pas
un groupe prioritaire et seront toujours désignés par le préfixe : oxy-.
La chaine la plus longue est le groupe principal R ; le radical restant, R’, est dérivé de l’alcool
correspondant et se nomme alkoxy.
CH3CH2OCH3 : méthoxyéthane ; CH3CH2OCH3CH2CH2OH : 3-éthoxypropanol ; avec
comme groupe principal alcool (-ol) et comme groupe secondaire éther (oxy-).
Ils sont nommés avec le préfixe oxa- qui indique qu’un carbone du cycle a été remplacé par
un oxygène dans la nomenclature des cycloalcanes. La numérotation commence par
l’hétéroatome.
Oxacyclohexane 3-éthyl-4-méthyloxacyclohexane
O
O
O H
C
COOH
4-hydroxyhexan-3-one
O
HO
Groupe secondaire : préfixe = oxo-
O
3-oxobutanal
O
O
Noms courants : beaucoup d’acides à longues chaines ont un nom trivial qui indique les
sources naturelles à partir desquelles ils ont été isolés.
O O
Ils dérivent des acides carboxyliques par déshydratation ; ils sont nommés comme les acides
en faisant précéder par le terme anhydride.
O O
H2N N N
H
2-méthylpropan-1-amine N-méthyléthanamine N,N-diméthylpropan-1-amine
2-aminocyclopentanone
NH2
2
1 O
NH2
N(CH3)2
H
N N H
Azacyclopropane ou aziridine Azacyclopentane ou pyrrolidine
cyclohexanecarboxamide
32
a) 2,3-diméthylhept-2-ènenitrile
b) 4-méthoxy-3-oxo-butanal
c) Pent-2-yn-1-ol
d) Acide 2-méthylpropanedoique
e) 2-(bromométhyl) butan-1-ol
f) Ethanoate de cyclohexyle
g) Acide 2-aminopropanoique
h) Vinylcyclohexane
i) Acide 4-bromo-2-formulepentanoique
j) 4, 4,4-trifluorobutanoate de phényle
8) 3,3––Diéthyl hexa–1,5–diène
9) 2, 2,4–Triméthylpentane
10) Ethyl – 4 méthyl - 6 nonane
11) 4– (1’,1’–Diméthyléthyl) – 4– (1’–méthyléthyl) undécane
12) Cyclohex–1–ène– 4–yne
2.5. Expliquer pourquoi les noms suivants sont faux et donner les vrais noms selon la nomenclature
officielle.
1. 3–Méthyl butane.
2. 6–Méthyl 4–éthyl heptane
3. 2, 3,3–Triméthyl butane
4. 2,4– Diéthyl pentane
5. 4–Ethyl pentane
6. 1,4–Diméthyl cyclobutane
7. 2–Méthyl 2 – éthylpropane
8. 2–Isopropyl pentane
9. 4–Butyl 6–méthyl heptane
10. 2–t-butyl butane.
34
III.1.Définition
L’isomérie est la propriété que possèdent les composés ayant la même formule
moléculaire brute mais les formules des structures différentes. Ces composés sont appelés
« isomères ». On distingue deux grands types d'isoméries: l'isomérie constitutionnelle (ou
structurale) et l’isomérie stérique (ou stéréoisomérie).
Les isomères constitutionnels sont des isomères dont les atomes sont connectés
différemment. Ils se différent les uns des autres par les types des connectivités impliquées
dans leurs formules des structures. Dans cette catégorie on distingue des isomères
fonctionnels et des isomères positions dans une série des homologues.
a. Isomères fonctionnels : composés avec des fonctions différents.
Ex. éthanol HO et diméthylether O ; propanal O et propanone
O
b. Isomères de positions : composés avec positions différentes des fonctions dans une
série des homologues.
HO HO
Ex. propan-1-ol et propan-2-ol
O HO
NH2 NH
et
35
Les isomères stériques sont des isomères dont les atomes sont connectés de la même
manière mais leurs arrangements dans l’espace diffèrent. Ils ont donc le même type de
connectivités mais diffèrent dans l’orientation des atomes dans l’espace. Ce sont des
isomères de configurations ou des stéréoisomères.
Dans cette série on distingue des isomères géométriques et des isomères optiques.
H H H
H trans cis
Cette nomenclature cis-trans est une nomenclature ancienne pour designer ce type
d’isomères qui reste encore mentionnée dans certains ouvrages. La nomenclature
approuvée actuellement pour les alcènes donne les préfixes Z et E.
Cl
(Z)-4-chloro-3-méthylpent-1,3-diène
Cl
(E)-4-chloro-3-méthylpent-1,3-diène
Br Cl
I F (E)-1-bromo-2-chloro-2-fluoro-1-iodoéthène
Br F
I Cl
(Z)-1-bromo-2-chloro-2-fluoro-1- iodoéthène
HO COOH
H CH3
B. Composés plans
Dans ces composés les carbones ont un octet complet mais les quatre paires d’électrons
ne sont pas dirigées vers les sommets d’un tétraèdre. Le lien double rend le carbone plan
comme dans une molécule triangulaire (angle de 120°).
H H
C C
H H
C. Composés linéaires
Ces composés possèdent un lien triple c.-à-d. trois paires sont dirigées ensemble ; ce lien
rend le carbone linéaire comme sur une ligne droite (angle de 180°).
H C C H
Dans la représentation en perspective cavalière, la molécule est observée en profil le long
de la liaison médiane carbone - carbone. On observe les substituants vus à gauche et à
droite pour chaque atome de carbone de cette liaison choisie. Les atomes de carbone de
cette liaison sont représentés de manière stylistique ou topologique. On peut faire de
même pour tous les substituants alkyles. On peut donc dessiner plusieurs représentations
possibles.
38
Dans cette projection, la molécule est observée à travers une liaison simple carbone-
carbone dont on veut clarifier ou illustrer les propriétés stéréochimiques. Les deux
atomes liés par ladite liaison sont projetés l’un superposé sur l’autre. Le carbone de la
liaison directement observé est représenté par un point central d’un cercle avec ses autres
liaisons et le carbone observé derrière le premier est représenté par le cercle avec ses
autres liaisons.
Acide lactique
Cette projection peut aussi être utilisée pour représenter tous les atomes de carbone
39
saturé.
Dans une molécule, les atomes exercent des répulsions mutuelles variés dû à la présence
de nuages électroniques autour de chaque atome. Pour vaincre ces répulsions et maintenir
les atomes dans leurs positions relatives dans la structure moléculaire, une certaine
quantité d’énergie est toujours exigée. Par conséquent, les orientations que les atomes
adoptent dans l’espace dépendent de l’énergie de la molécule qui, à son tour dépend de
l’énergie de son environnement. Ainsi les orientations des atomes dans l’espace varient
en fonction de l’énergie de l’environnement.
Ces orientations sont observées en termes de rotation d’une partie de la molécule autour
d’une liaison covalente simple relative à une autre partie de la molécule sans rompre une
quelconque liaison. Ce type de rotation est appelé rotation libre malgré le fait qu’une
rotation dans une molécule n’est pas totalement libre. Cependant, il exprime un certain
degré de flexibilité de la molécule.
Chacune des orientations spatiales adoptée par les atomes dans une molécule autour
d’une liaison simple est appelée conformation. Puisqu’il existe un nombre infini de
conformations possibles autour d’une liaison, la conformation d’une molécule est sa
forme tridimensionnelle stable (de basse énergie). Il n’est pas toujours facile d’isoler une
conformation donnée mais toujours est-il qu’on peut distinguer les conformations
extrêmes.
Considérons la molécule de l’éthane CH3-CH3, deux conformations extrêmes sont
possibles. Une conformation extrême aligne les atomes d’hydrogène parallèlement
pointant deux à deux dans une même direction. Cette conformation est appelée
conformation éclipsée : structure (I). Une autre conformation extrême aligne les atomes
d’hydrogène les plus loin possible les uns des autres. Cette autre conformation est
appelée conformation décalée : structure (II).
CH3CH2CH2CH3. La conformation éclipsée totale (structure 1) est celle dans laquelle les
groupes méthyles sont alignés et se regardent l’un et l’autre. Cette conformation aura la
plus haute énergie à cause de la proximité de ces deux groupes. La rotation progressive
d’un groupe méthyle conduit à des conformations de plus en plus stables jusqu’à 60°
pour adopter la conformation gauche (structure 2).
CH3
CH3
CH3 CH3
Les évidences expérimentales montrent que le cyclohexane peut exister sous ces deux
conformations mais la forme bateau est la plus adoptée à la température ambiante. Dans
cette conformation stable, toutes les liaisons sont décalées. Les liaisons verticales sont
axiales et les liaisons horizontales sont équatoriales.
41
H3C
CH3
Groupe méthyle équatorial Groupe méthyle axia
Les groupes occupant les positions axiales sont proches les uns les autres que ceux
occupant les positions équatoriales. Ceci signifie que l’énergie requise pour garder les
groupes dans les positions axiales est plus élevée que dans le cas des positions
équatoriales. Cette considération n’a pas de signification pour le cyclohexane mais un
effet considérable sur les structures et la chimie des cyclohexanes substitués.
A l’exception de cyclopropane et ses dérivés, les systèmes cycliques saturés n’adoptent
pas de configurations planes à la température ambiante. Leurs molécules sont courbées
ou tordues pour adopter les conformations les plus stables (possédant la plus basse
énergie).
Plusieurs conformations peuvent appartenir à une configuration. La configuration d’une
molécule est l’arrangement tridimensionnel des atomes ou groupes d’atomes dans
l’espace caractéristique d’un isomère. L’étude de configurations est le plus abordée dans
deux cas :
− La configuration des atomes ou groupes liés aux deux carbones d’une double
liaison ; cas de l’isomérie géométrique avec les configurations Z ou E.
− La configuration des atomes ou groupes liés à un carbone asymétrique dans un
composé chiral ; cas d’isomérie optique avec les configurations R ou S.
L’activité optique est une propriété que possèdent certains composés organiques de
pouvoir dévier la lumière polarisée.
Pour observer cette déviation de la lumière polarisée, on utilise un polarimètre qui donne
une mesure de l'angle de déviation de la lumière polarisée. Ensuite, on calcule [α]D
par rapport à la concentration en substrat dans la cellule. La valeur [α]D est
caractéristique d'une molécule en fonction de la concentration, du solvant et de la
température. Une substance dite lévogyre (L) fait tourner la lumière polarisée à
gauche, alors qu'une dextrogyre (D) fait tourner le plan de polarisation à droite.
CHO CHO
HO H H OH
CH2OH CH2OH
L-Glycéraldéhyde D-Glycéraldéhyde
[α]D est aussi appelé pouvoir rotatoire spécifique, en règle générale on ne lui met pas
42
B. Chiralité
La chiralité est la propriété que possèdent certains objets de pas être superposables à leurs
images sur un miroir plan. Dans la plupart de cas, cette propriété est la conséquence
d’une asymétrie de l’objet (manque d’un élément de symétrie).
L'atome de carbone peut donc, lorsqu'il est saturé (hybridé sp3), se lier à 4
voisins. Lorsque ces quatre voisins sont différents on parle de carbone asymétrique,
c'est-à-dire que ce carbone ne présente pas de plan de symétrie.
6R 5R
H H H
N S CH3
O
HO Br O N CH3
O
C H COOH
2S
H3C H Pénicilline V (configuration 2S,5R,6R)
Un carbone asymétrique est un centre chiral car il n’est pas superposable avec son image.
Par conséquent il responsable de la chiralité globale d’un composé organique lorsqu’il y
en a en nombre impaire dans le composé.
CHO CHO
HO H H OH
CH2OH CH2OH
H H
C C
HOOC OHCH3 H3C
HO
COOH
(+)-énantiomère (-)-énantiomère
[α]D= +3,82 [α]D= - 3,82
Certaines molécules possèdent plusieurs centres asymétriques. C'est le cas
notamment pour les glucides (sucres). Pour ces composés, il existe plusieurs méthodes
pour les représenter et notamment la méthodologie de Fisher.
Dans cette représentation, la fonction la plus oxydée est placée en haut alors que la moins
oxydée est placée en bas. Les autres substituants (en général H et OH) sont placés sur le
côté. En fait, dans cette méthodologie, la chaîne verticale est en arrière du plan et les
chaînes horizontales sont en avant, ce qui donne : Pour les sucres, on parle souvent de
composé D et L. Pour déterminer cette configuration on regarde le groupe hydroxyle
(-OH) du carbone asymétrique le plus en bas de la chaîne dans la représentation de
Fisher.
COOH
H OH
H OH
CH2OH
Si ce groupe est à droite alors le composé est D (D comme droite), si il est à gauche le
composé est L (L comme Left qui signifie gauche en anglais).
Cas des aldotetroses, aldopentoses et aldohexoses.
CHO CHO CHO CHO
HO H H OH H OH HO H
HO H H OH HO H H OH
CH2OH CH2OH CH2OH CH2OH
L- érythrose D- érythrose L- thréose D- thréose
Le gros problème de la chimie organique c'est les vielles notations qui ne devraient plus
avoir cours mais qui sont encore largement utilisées. C'est le cas notamment de la
notation thréo et érythro.
Pour les acides aminés, le problème est quasiment identique. Cette fois on regarde le
groupe amino (-NH2) le plus en haut de la chaîne, si il est à droite alors on a un
composé D, si il est à gauche alors on a un composé L.
44
C. Enantiomérie
L’énantiomerie est une relation existant entre les 2 formes images l’une de l’autre dans
un miroir plan et non superposables, d’un composé chiral. Les énantiomères sont donc
des composés image l'un de l'autre dans un miroir. Leurs propriétés physiques et
chimiques sont identiques, à l'exception de leur action sur la lumière polarisée. Un
des énantiomères va faire tourner la lumière dans un sens, alors que l'autre la fera tourner
dans le sens inverse.
Indépendamment de l'activité optique, pour chaque carbone asymétrique, on attribue une
lettre R ou S qui donne la configuration du carbone. R vient de Rectus qui signifie dans le
sens des aiguilles d'une montre, S vient de Sinister qui signifie dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre. Pour établir la configuration absolue d'un carbone
asymétrique, on utilise les règles de Cahn -Ingold- Prelog.
À chaque groupe attaché au centre stéréogénique, on donne un ordre de priorité ou de
préférence de 1 à 4. La priorité est assignée sur base du numéro atomique de l'atome
directement attaché au centre stéréogénique :
1. Le groupe ayant le numéro atomique le moins élevé reçoit la priorité de 4, celui
ayant le numéro le plus élevé reçoit la priorité de 1. Dans le cas des isotopes,
l'isotope ayant la plus grande masse atomique a la plus grande priorité. Si la
priorité n'est pas décidée à partir du numéro atomique de l'atome directement
attaché au centre chiral, on regarde les atomes dans le groupe et ceci jusqu'à ce
qu'on donne une priorité.
2. Pour les groupes ayant des liaisons multiples (double ou triple liaison), les
liaisons multiples sont éclatées en autant de liaisons simples et la priorité est
assignée en suivant la règle précédente.
Ex : Dans l’aldéhyde, on suppose que le carbone est lié à 2 oxygènes et vice-versa
; et dans le nitrile, le carbone est lié à 3 azotes et vice-versa
Exemple de classement de quelques groupes (Du plus prioritaire au moins
prioritaire) ;
I > Br > Cl > O > N > C C > C = C > -C- > D > H > doublet libre
3. Les substituants sont ensuite placés de façon à ce que le substituant 4 soit
en arrière du plan en faisant une rotation de la formule. Puis on regarde dans
quel sens on tourne pour aller du substituant 1 au substituant 3. Si on tourne dans
le sens des aiguilles d'une montre alors le carbone est R si on tourne dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre, alors le carbone est S.
R S
Exemples
1
1
4 4
2 3 3
2
S R
45
H H
C C
HOOC OHCH3 H3C
HO
COOH
R S
Cl Cl Cl
Cl
Isomère (E) 1,2- dichloroéthylène Isomère (Z) 1,2- dichloroéthylène
Les deux sont diastéréoisomères
E. Composé méso
Une structure ayant deux carbones asymétriques peut parfois avoir trois stéréoisomères
46
au lieu de quatre. Ceci arrive quand la molécule ayant des centres stéréogéniques est
achirale. Le composé méso est le stéréoisomère optiquement inactif dont la molécule est
achirale bien que contenant des carbones asymétrique.
Le composé méso est illustré dans le cas des stéréoisomères de l’acide tartrique :
(HOOC-CH(OH)-CH(OH)-COOH)
III. 4. EXERCICES
3.1. Trouver tous les isomères structuraux répondant aux formules ci-après :
1) C3H6
2) C4H10
3) C2H6O
4) C4H10O
5) C4H10 S
3.2. Quels isomères peuvent correspondre à la formule :
a) C3H8O
b) C3H6Cl2
c) C7H12
3.3. Donner au choix les structures et les noms systématiques de 2 hydrocarbures
correspondant à la formule brute C5H8
3.4. Répondre aux questions ci-dessous en examinant les structures des hydrocarbures
(1)-(5) suivant :
H3C
CH3
CH3
H3C H2C CH3 HC C
1 2 3 4 5
Lesquelles répondent à la formule générale CnH2n ? Donner son (leurs) nom (s)
systématique(s)
3.5. Quels sont parmi les composés suivants ceux qui sont identiques
H Cl H CH2CH3 H CH2CH3
C C C C C C
H CH2CH3 H Cl Cl H
B C
A
H H Cl H
C C C C
Cl CH2CH3 H CH2CH3
D E
6) Thréo, érythro
3.8. c3.8. Pour chacun des composés suivants, indiquer le nombre total de stéréo-isomères, le nombre
de couple dl (c’est-à-dire moitié du nombre d’énantiomères) et le nombre d’isomères méso ou
inactifs.
1. Ephedrine : C6H5 - CHOH – CH (NHCH3) – CH3
2. Hydrobenzoïne : C6H5 - CHOH – CHOH - C6H5
3. CH3 - CHCl – CHCl – CHCl – CH3
4. CH2OH - CHOH – CHOH – CHOH – CHO
5. 1, 3–Dimethylcyclohexane
3.9. Ecrire les formules en projection de Fischer (Newman, Cavalière) de :
1) Acide lactique (R) : (acide ®-2-hydroxy propanoïque)
2) Alanine (S): (acide (S) -2 - amino propanoïque)
3) 3–Méthylpent– 1–ène (S)
4) 1-dEthanol (S)
5) Cyclohexane– 1, 3–diol (R, R).
3.10. Les constituants des couples des composés suivants sont-ils énantiomères ou
diastéréoisomères.
1. Acide (-) tartrique et l’acide(+) tartrique.
2. Acide (-) tartrique et l’acide mésotartrique
3. 1, 2–Dichloro éthylène cis et trans.
4. 3-Méthyl cyclohaxanol (+) et (-)
5. 3–Méthyl cyclohexanol cis et trans.
3.11. Dire si les couples de composés suivants sont isomères, identiques, tautomères
ou différents.
1) CH3 – CO – CH3 CH3 – CH2 – CHO
et
2) CH3 – CH2 – CH2Cl et CH3 – CH2 – CH2 – CH2 – Cl
3) CH2 = CH – CH3 et
4) HO – CH2 – CHOH – CH3 et CH3 – CHOH – CH2OH
5) Acide mésotartrique et acide D-tartrique.
6) Acide fumarique et acide maléique
7) Propylamine et Triméthylamine
8) Ethanol et éther diméthylique
3.12. Soit la projection de Fischer suivante :
49
CH2OH
NH2 H
H OH
C6 H5
H Br Cl SO3H H OH H2N H OH H
. Pou
50
IV.1. INTRODUCTION
Le substituant peut être un élément (F, Cl, Br, I, S, Na,…) ou un groupe d’atomes (CH3,
OCH3, CN, NH2, CH2=CH2, NO2,….). L’unité structurale représente le squelette
carbonée et la fonction définie la classe du composé organique (R, OH, X, NH, CHO,
COOH,….).
Bien que les propriétés d’une molécule organique soient définies par la nature de la
fonction, elles sont néanmoins influencées par la nature de(s) substituant(s) et celle de
l’unité structurale fondamentale. Généralement, le squelette carbonée et le substituant
sont non réactionnels et ne subissent donc pas de modifications au cours d’une réaction
chimique mais ils influencent par contre son déroulement. Le squelette carboné peut
toutefois intervenir dans la réaction d’une molécule organique, s’il contient des liaisons
multiples ; dans ce cas, ce sont ces liaisons π qui interviennent dans la réactivité.
Il y a dans la molécule organique des interactions entre les électrons π du squelette
carboné et ceux de la fonction et aussi également des interactions électroniques des
substituants. Pour une fonction donnée, dans une molécule organique, il existe une
relation entre les propriétés du substituant et du squelette carbonée avec les propriétés de
la fonction dans la molécule ; souvent dénommé relation structure activité de la molécule
organique. Ces différents effets ou interactions des substituants et du squelette carbonés
sur l’activité de la molécule organique sont regroupés en deux types : les effets
électroniques et les effets stériques, les effets électroniques concernent la mobilité des
électrons ou la distribution électronique dans la molécule et comprennent les effets
inductifs et les effets mésomères, tandis que les effets stériques concernent l’architecture
globale de la molécule.
L’effet inductif est l’effet qui résulte de la délocalisation partielle des électrons δ suite à
la polarité de la liaison. Cette délocalisation partielle du doublet δ de la liaison est
indiquée par une flèche orientée vers l’élément le plus électronégatif qui attire les
électrons. Les atomes impliqués dans cette liaison acquièrent des charges électroniques
partielles négatives δ- (élément plus électronégatif) ou positives δ+ (élément plus
électropositif).
EX. CH3 O H
La polarité de la liaison peut résulter de la présence d’un atome plus électronégatif par
rapport à l’autre atome de la liaison ou d’une liaison multiple ou encore d’un groupement
fonctionnel polarisé (CHO, COOH, NO2,….).
Il y a deux effets inductifs : l’effet inductif positif I+ et l’effet inductif négatif I-
Effet inductif négatif I- ou Ic
L’effet inductif d’un atome ou d’un groupement d’atomes est négatif s’il attire vers lui le
doublet de liaison δ avec un autre atome ou groupement d’atomes.
Ex. CH3→F avec F effet –I CH3←Na avec CH3 effet –I
C’est l’atome le plus électronégatif de la liaison qui a l’effet –I ; cet atome ou
groupement d’atomes qui possède l’effet –I est dit attracteur ou capteur par effet inductif
(Ic).
Les atomes ou groupements d’atomes à effet –I sont généralement les éléments
électronégatifs ou les groupements fonctionnels contenant ces éléments.
Eléments : halogènes (F, Cl, Br, I, O, S, N, P), groupements oxygénés, azotés, sulfurés,
phosphorés et groupements chargés positivement.
Groupements: NR3+, NH3+, NO2+, CN, COOH, CHO, SH, OH, OR, OSO3H, OSO2H,
CO, CONH2, etc.
Variation de l’effet inductif capteur Ic
1. L’effet inductif Ic d’un élément augmente avec son électronégativité : C < N < O
<F
2. L’effet inductif Ic d’un groupement est déterminé par le premier atome du
groupement ou l’atome porteur de la valence libre : SO2 > CO
3. L’effet inductif Ic est additif : F3c > F2CH > FCH2
4. L’effet inductif Ic augmente avec le degré d’hybridation :Csp3 < Csp2 < Csp
5. L’effet inductif Ic augmente quand le groupement d’atomes est chargé
positivement : NR3+, NH3+, NO2+
6. Les groupements alkyles ont un effet Ic quand il est lié à un atome moins
électronégatif que le carbone : cas des métaux, CH3←Na
7. L’effet inductif Ic se manifeste jusqu’au 3è carbone, il est pratiquement nul au-
delà du 3è carbone.CH3−CH2−CH2→CH2→CH2→CH2→Cl
Effet inductif positif I+ ou Id
L’effet inductif d’un atome ou d’un groupement d’atomes est positif s’il repousse le
doublet de liaison δ vers l’autre atome ou groupement d’atomes de la liaison.
C’est l’atome le plus électropositif de la liaison qui a l’effet +I ; cet atome ou groupement
d’atomes qui possède l’effet +I est dit donneur par effet inductif (Id).
Les atomes ou groupements d’atomes à effet +I sont généralement les éléments
52
électropositifs ou métaux : Li, Na, K, Mg, Ca, Fe, Zn, Al, Hg, etc. ; les groupements
alkyles liés à un élément plus électronégatif que le carbone ainsi que les groupements
chargés négativement.
Variation de l’effet inductif donneur +I ou Id
1. L’effet inducteur donneur augmente inversement à celui de l’électronégativité : Li
< Na < K < Rb < Cs
2. L’effet inducteur donneur d’un groupement alkyle augmente avec la longueur de
la chaine ou les ramifications : CH3 < (CH3)2CH < (CH3)3C
Conséquences des effets inductifs
Les effets inductifs permettent de justifier l’acidité et la basicité des composés
organiques. Les substituants à effets Ic augmentent l’acidité et diminue la basicité tandis
que les substituants à effet Id diminuent l’acidité et augmente la basicité.
Ex. FCH2COOH plus acide que ClCH2COOH plus acide que CH3COOH
NH2
Les effets inductifs permettent également de justifier l’apparition des charges partielles et
aussi les liaisons intermoléculaires, comme les ponts hydrogène qui influent sur les
propriétés physicochimiques comme le point d’ébullition, le point de fusion,
viscosité,etc.
L’effet mésomère est un effet résultant de la délocalisation des électrons π des liaisons
multiples ou des électrons n des doublets libres des atomes d’un composé ayant un
système conjugué. Le système conjugué est une chaine carbonée où il y a alternance entre
liaison δ liaison π ou doublet n (p). Les atomes de ce système π conjugué doivent être
dans un même plan pour avoir un bon recouvrement de leurs orbitales et faciliter ainsi le
déplacement des électrons n ou π. Cette délocalisation des électrons n ou π conduit à la
création d’autres espèces chimiques de la même molécule. Ces nouvelles espèces
moléculaires sont appelées : formes mésomères ou formes limites ou formes de
résonance. La molécule réelle est un hybride de résonance càd un intermédiaire entre
toutes les différentes structures mésomères.
CH2 CH CH O CH2+ CH CH O-
Ex.
On distingue aussi deux types d’effet mésomère comme pour l’effet inductif : Effet
mésomère négatif et l’effet mésomère positif.
Effet mésomère négatif –M ou Mc
L’effet mésomère d’un atome ou groupement d’atome est négatif s’il attire vers lui les
électrons n ou π de sa liaison avec un autre atome ou groupement d’atome.
CH2 CH CH O
Ex.
53
Lorsque l’effet inductif et mésomère d’un élément entre en compétition, c’est l’effet
inductif électromère qui l’emporte.
Conséquences des effets mésomères : Les effets mésomères ou la résonance est un
facteur de stabilité ; les molécules qui présentent des formes mésomères sont plus
stables ;
O O
Ex. But-3-en-2-one plus stable que Butan-2-one
Les effets mésomères justifient également certaines réactions : addition 1,2 et addition
1,4.
HCl Cl Cl HCl
Les effets stériques sont des effets dus à la géométrie de la molécule, notamment la forme
du squelette carbonée, la dimension des substituants ou des groupements fonctionnels.
Les effets stériques déterminent également l’encombrement de la molécule.
Groupements avec encombrement stérique : radicale méthyle, isopropyle, t-butyle,
diphényle, triphényle, etc.
Les effets stériques des substituants ou du squelette carboné influencent la géométrie, la
stabilité et la réactivité de la molécule.
Du point de vue de la géométrie, l’encombrement stérique peut empêcher la libre rotation
54
2
La réactivité d’une molécule peut être influencé par l’encombrement stérique dû à
l’empêchement d’accès du réactif au site réactionnel ou influencer à distance par effet
inductif ou mésomère les propriétés de la molécule.
IV.4. EXERCICES
4.1. Déterminer la nature des effets structuraux des substituants suivants :
1) N, O, F, P, S, Cl, Se, Br, Li, K, Zn, Mg.
2) NR3+, NO2+, CN-, - COOH, - CHO, - SH, - OH
c) Chlorobenzène
d) Styrène
e) Nitrobenzène
f) Benzène
+
N N
+ +
N N
a. H et H H b. H H et H
O O
O O
PH2 NH2
O
c. et d. et
COOH COOH
e. et
CONH2 COOH
f. et
A B C D E
4.8. Classer les composés suivants par ordre de basicité décroissante.
NH2
NH
56
NH2
NH2
NH2
NO2
NH2
4) CH3NH2 ; ; ; ; NO2
6) et (CH3)3N
H N
N
7)
8) C6H5NH-, C6H11NH-, C6H5 ; C6H11-
O O
9)
COOH COOH
NH2
1 4
2 3
COOH
H3C
OH
5
57
6)
OH
OH OH
OH
1 4
2 3
CH3
H3C
CH3
1
2 3 4
NH2
O C
10) NH2
58
V.2.Mécanisme réactionnel
V.2.1. Définition
Le mécanisme de réaction est la description complète du mode de déroulement de la
réaction. Il décrit dans le détail les différentes étapes de la transformation chimique c.à.d.
les liaisons rompues, ordre de leur rupture, des liaisons formées, leur ordre de formation,
leur vitesse relative à chaque étape, etc.
Les réactions hétérolytiques sont dues à la polarisation des liaisons covalentes. En effet
dans les groupements fonctionnels, les liaisons sont souvent polarisées et on observe la
création des charges partielles positives (𝜎+ ) et négatives (𝜎- ). Ex. CH3⧿Cl CH3⧿Na
La polarité des liaisons chimiques aura ainsi un impact sur la réactivité chimique/ comme
il y a attraction des charges de signes contraires, la caractéristique fondamentale de la
réaction hétérolytique est que le site négativé d’une molécule réagissent avec le site
positivé de l’autre molécule. La liaison s’établit ainsi entre un réactant négativé qui
donne sa paire d’électron à un réactant positivé et la liaison sera rompue lorsque l’une
des parties du produit récupère la paire d’électrons.
Le déplacement des électrons est signalé par des flèches curvilignes qui indique où vont
les électrons au cours de la réaction. Une paire d’électrons va de l’atome ou de la liaison,
situé à l’origine de la flèche, à l’atome ou la liaison située à l’extrémité de cette même
flèche.
B- + A+ → A:B
Diène diénophile
2. Réactions d’éliminations
Une réaction d’élimination est une réaction au cours de laquelle un groupe d’atomes est
éliminé du substrat.
H2SO4
Ex. HO H2O
Le mécanisme de la réaction d’élimination peut se faire de deux manières : L’élimination
peut se réaliser en une seule étape, c.à.d. le départ de deux atomes et la formation de la
double liaison se font au même moment, la réaction passe par un état de transition. On
parle ainsi d’une réaction d’élimination d’ordre 2 ou élimination bimoléculaire ou E2.
L’élimination monomoléculaire ou élimination d’ordre 1 ou E1 est une réaction qui se
déroule en deux étapes : départ nucléofuge d’un premier atome lié à l’atome de carbone
avec formation d’un carbocation dans la première étape suivi dans la seconde étape du
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départ électrofuge du second atome lié au carbone adjacent au premier atome de carbone
avec formation avec ce dernier de la liaison double.
H H
X C C HX
C C C C
X
L’élimination E1 est favorable s’il y a formation d’un carbocation stable (carbocation
secondaire ou tertiaire) et par des solvants polaires, dans le cas contraire, la réaction
procède par le mécanisme E2.
Règles sur la réaction d’élimination
Règle de SAYTZEFF : En présence de plusieurs possibilités d’élimination de
l’hydrogène en β, l’hydrogène éliminé provient préférentiellement de l’atome de carbone
le moins hydrogéné (en β du groupement fonctionnel), c'est-à-dire le plus substitué. Il se
forme un alcène stabilisé par les effets donneurs des substituants sur la double liaison.
Ex. (CH3)2CHCH(OH)CH3 → (CH3)2C=CHCH3 + H2O
Règle de HOFFMAN: Elimination à partir des sels d’ammonium quaternaires ; Lors de
l’élimination à partir des sels d’ammonium quaternaires, l’hydrogène arraché provient
préférentiellement de l’atome (en β de N+) le plus hydrogéné, c'est-à-dire le moins
substitué. C’est donc le produit inverse de Saytzeff.
N+ Ag2O
N Ag H2O
T°
Ex.
3. Réactions de substitutions
C’est une réaction au cours de laquelle un atome ou un groupe d’atomes se déplace d’une
position à une autre au sein de la même molécule.
Ex. CH3CH=CHCH2OH → CH3CH(OH)CH=CH2
Ca
ΔG♯
G
R
ΔG
Avancement rx Ca
Ca
R P
P
ΔG = 0 ΔG < 0
Ca Ca1
Ca2
P
P I 1
R
R
P
ΔG > 0
Réaction à 2 étapes
5. Nitration : NO2
Br2
HBr
AlBr3
6. Halogénation : Br
SO3H
H2SO4
SO3
7. Sulfonation :
CH3
AlCl3
CH3Cl HCl
8. Alkylation :
COCH3
AlCl3
CH3COCl HCl
9. Acylation :
V.7. EXERCICES
1. Arranger les composés de chaque série dans l’ordre décroissant de leur réactivité
vis-à-vis de la SN2 :
a.1) 2-Bromo-2-méthylbutane, 2) 1-Bromopentane 3) 2-Bromopentane
b. 1) 1-Bromo-3-méthylbutane, 2) 2-Bromo– 2- méthylbutane, 3) 3-Bromo-2 -
méthylbutane
c. 1) 1-Bromobutane, 2) 1-Bromo-2,2-diméthylpropane, 3) 1-Bromo-2-
méthylbutane, 4) 1-Bromo-3-méthylbutane
2. Arranger les composés de chaque série dans l’ordre décroissant de leur réactivité
vis-à-vis de la SN1 :
a.1) Chlorure de benzyle, 2) Chlorure de p- chloro benzyle, 3) Chlorure de p
méthoxybenzyle
4) Chlorure de p-nitrobenzyle
b. les composés de la question 1.
3. Déterminer le mécanisme (SN1 ou SN2) dans les réactions de substitutions
suivantes :
1) CH2 = CH – OH + KI CH2 = CH – I + KOH
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2) et
Cl Cl
3) et
4) CH3 – CH2 - CH2Cl et CH3 – O - CH2 - Cl
5) CH3 – CH2 – CH = CHCl et CH3 – CH = CH - CH2Cl
5. Compléter les réactions suivantes :
1) CH3 – CH2 – CH(OH) - CH3 + KI ?
2) CH3 – CH = CH2 + H2O ?
3) CH3 – CH = CH2 + ICl ?
4) CH3 – CH = CH2 + HClO ?
5) 2CH3 – CH2 - Cl + Na
hD
?
6) + H2
pt
?
7) CH3 –CH3
pt
?
8) CH3 – CH2 - CH2 - OH
H SO
? 2 4
Zn Hg
10) CH3 – CH2 - CO - CH3 HCl
?
CH3
23) + Cl2
FeCl
H O
?
2
CH3
24) + Cl2
hD
?
25) CH3 – CH2CH(OH) – CH3 + CrO3 ?
26) CH3CHO + KMnO4 ?
27) CH3COOH + CH3OH
H
?
CONH2
29) + H2O
H
?
CH3
NO2
35) +
Fe
HCl
? A
NaNO
HClOC
B ?
2 CuCN
C ?
HO
D?3
C + LiAlH3 E
6. Ecrire les structures des molécules qui traitées avec le permanganate de potassium à chaud
conduisent aux produits suivants :
A) (CH3)2 CO + CH3CH2COOH
B) 2CO2 + CH2(COOH)2
C) HOOCCH2CH2CH2COOH
D) Cyclohexanone + acetone
7. Comment peut-on effectuer les transformations suivantes :
a. Chloroéthane à partir de l’éthyne
b. Chlorure de p – bromobenzyle à partir de benzène
c. m-méthylnitrobenzène à partir de benzène
d. Propène à partir de l’acétone
e. n-butanol à partir de l’acétylène.
8. Donner la structure et les noms de tous les produits possibles de la mononitration de :
a. o-dichlorobenzène b. m-bromochlorobenzène
c. 1,3, 5–triméthyl benzène
9. Comment pouvez-vous préparer les composés de l’exercice 6.8. à partir du benzène :
10. Donnez le nom et la structure du produit organique principal de chacune des réactions
suivantes :
a) Bromure d’Isobutyle + Mg/éther
b) Produit de a) + H2O
c) Ethyl – 3 Hexanone – 2 + Zn/HCl
11. Comment pouvez-vous préparer le n-Butane à partir de :
a) Bromure de n- butyle ; b) Chlorure d’éthyle ; c) Bromure de sec butyle
d) But–2–ène ; e) Butanol ; f) Isobutylène + H2/Ni ; g) Isobutylène + HBr
h Isobutylène + HBr/Peroxyde ; i) Isobutylène + KMnO4/OH- à froid
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
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Rabat, Université Mohammed V-Agdal, 2003-2004.
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5. Mbala, M.B. Notes de cours, Faculté des Sciences, Université de Kinshasa,
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