Vous êtes sur la page 1sur 93

FACULTE D’ARCHITECTURE

A l’attention des Etudiants de Préparatoire

Marsi MBAYO KITAMBALA


Professeur Associé
1

CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES


1.1. NOTIONS DE BASES

1.1.1. Définitions

Par définition, la chimie est l’étude des éléments chimiques et des composés qu’ils forment. D’un point de
vue plus général, elle représente bien plus : elle est la science de la vie quotidienne et des matériaux qui
façonnent le monde. Elle révèle comment chacun d’entre nous peut transformer la matière par des moyens
qui semblaient déjà magiques à nos ancêtres, et qui peuvent encore sembler fantastiques de nos jours.

Les molécules, atomes, éléments, corps simples et corps composés sont à la base de la chimie et sont des
termes fréquemment utilisés par les chimistes.

La plupart des substances qu'on rencontre dans la nature sont des mélanges. Toute substance qui ne peut
être décomposée en substances plus simples est appelée élément. Dans 108 éléments chimiques, 40
éléments = 99,99 % de la nature dont 10 éléments = 99 % en masse de croûte terrestre + océans +
atmosphère.

La chimie étudie la composition, les réactions et les propriétés de la matière ; elle est par nature
interdisciplinaire et relie les sciences naturelles, elle a un rôle important dans le fonctionnement de notre
monde et dans l'existence de la vie. La bonne compréhension de cette définition demande que l’on
définisse la réaction chimique et que l’on cerne d’un peu plus près ce que recouvre le concept de
« matière ».

Provisoirement nous définissons la matière comme suit : La matière est la substance qui compose tout
corps ayant une réalité tangible. Ses trois états les plus communs sont l'état solide, l'état liquide, l'état
gazeux. Elle occupe de l'espace et la quantité de matière se mesure à l'aide de la masse (lorsqu'il s'agit de
compter des particules de matière, on utilise la mole). Tandis qu’une réaction chimique est une
transformation de la matière.
2

1.1.2. Les mélanges

1.1.2.1. Les types de mélanges

La matière se présente à nous le plus généralement sous forme de mélanges :

- Un mélange est homogène si aucune variation de propriétés physiques ou chimiques ne peut être
décelée lorsqu'on passe d'un point à un autre du domaine d'espace qu'il occupe. Ainsi de l'huile, du
vin... sont des mélanges homogènes.
- Un mélange est hétérogène si, en passant d'un point à un autre, des variations discontinues de
propriétés peuvent être observées; du sable, un morceau de granit, du chocolat aux noisettes, de la
vinaigrette... sont des mélanges hétérogènes. Un mélange hétérogène peut aussi être considéré
comme la juxtaposition de mélanges homogènes.

II convient de remarquer que le concept d'homogénéité, comme celui d'hétérogénéité, dépend non
seulement de nos moyens d'observations mais aussi du type de problème posé. Du lait, par exemple, est
un mélange hétérogène pour l'exploitant d'une laiterie car il en sépare les différents constituants mais,
pour l'ingénieur qui étudie les moyens de transport du lait dans une entreprise, il sera considéré comme
un mélange homogène. Un tas de sable vu à 100m est, pour l'observateur, un mélange homogène.

Le concept de phase est utilisé pour caractériser un mélange hétérogène. C'est dans un mélange
hétérogène, l’ensemble des domaines homogènes de même composition chimique et de mêmes
propriétés physiques.

On peut distinguer différents types de mélanges hétérogènes selon l'état de la phase dispersante
(continue) et de la phase dispersée (discontinue). Dans le lait, la phase dispersante est la phase aqueuse
(sels minéraux, lactose...) et la phase dispersée est la phase grasse (sphères de graisses de 1,5 à 10 µm.
3

1.1.2.2. Séparation des mélanges

La séparation des différents composes chimiques constituant un mélange, appelée analyse immédiate,
constitue un secteur extrêmement important de l'activité industrielle. II n'est qu'à évoquer toute l'activité
extractive ou celle de la séparation du pétrole brut pour s'en convaincre.

Les procédés élémentaires sont nombreux : par exemple la simple décantation, la filtration, le triage des
minerais ou les procédés de distillation complètement automatises dans les raffineries.

Les procédés de séparation sont le plus souvent de nature physique. Ils reposent sur des différences de
propriétés telles que le point d'ébullition, la solubilité, le point de solidification... Des procédés chimiques
sont également mis en œuvre au cours desquels un compose est formé à partir de l'espèce à séparer, puis
isolé et purifié. C'est alors que le compose initial est régénéré (exemple de l'hexafluorure d'uranium qui,
gazeux, permet de séparer l’uranium-235 de l'uranium-238).

1.1.2.2. Le corps pur

L'analyse immédiate conduit à l'obtention de corps purs. Ce sont des substances dont les propriétés
physiques et chimiques sont parfaitement déterminées quels que soient l'origine et le mode à partir
desquels elles ont été obtenues.

Ainsi, l'eau pure est caractérisée par les grandeurs physiques suivantes :

1.1.2.3. Caractérisation quantitative des mélanges

En général un mélange est caractérisé par une composition en masse. Elle est donnée en pourcentage des
masses de chacun des constituants du mélange. Par exemple, un lait entier particulier aura la composition
suivante :
4

Dans le cas de mélanges gazeux ou de solutions de gaz dans les liquides ou des solides, on utilise en
général une composition en pourcentage de volume.

1.1.2.4. Corps simples et corps composés

La plupart des corps purs peuvent être décomposés en corps plus simples et ainsi de suite jusqu'à ce que
les espèces obtenues ne puissent plus être décomposées chimiquement. Ces dernières sont des corps
simples ou éléments. Ainsi le carbone, le fer, l'hydrogène sont des éléments. II existe 90 éléments naturels
regroupes dans la classification périodique des éléments.

Les corps composes sont des espèces chimiques formées de plusieurs sortes d'éléments. L'eau, par
exemple, est formée des éléments oxygène et hydrogène. L'ammoniac est forme des éléments azote et
hydrogène. Les corps composes correspondent à des « molécules » formées d'atomes différents. Par
contre, certains corps simples peuvent correspondre à des molécules formées des mêmes atomes
(l'hydrogène gazeux, par exemple, est forme de molécules composées de deux atomes que l’on appelle
aussi« dihydrogène »).

L'analyse élémentaire est l'opération consistant à déterminer la composition en masse d'un corps compose
en ses éléments. Ainsi l'analyse élémentaire d'une des pénicillines donne les résultats suivants (exprimés
en pourcentage de masse ou composition centésimale):

1.2. NOTIONS DE FONCTIONS CHIMIQUES

1.2.1. Solution
Une solution est un mélange homogène résultant de la dissolution d'un ou plusieurs solutés dans un solvant.
Les molécules de soluté sont alors solvatées et dispersées dans le solvant.

Exemple :

1.2.2. Electrolyte
Une solution est un mélange homogène résultant de la dissolution d'un ou plusieurs solutés dans un solvant.
Les molécules de soluté sont alors solvatées et dispersées dans le solvant.

Une solution est obtenue par dissolution de solutés dans un solvant. Lorsque le solvant est de l’eau on obtient
une solution aqueuse. Les solutés peuvent être liquide, solide ou gazeux. Le soluté peut, après dissolution, donner
des molécules ou des ions, dans ce cas le soluté est un soluté ionique (solide ionique…). Le solvant est présent en
grande quantité par rapport au soluté.
5

I. 2. Solution electrolytique Une substance électrolytique est une substance, une fois mise en solution se dissocie
(partiellement ou totalement) pour donner des ions qui peuvent se déplacer dans un champ électrique. Exemples
des substances électrolytiques : les acides, les bases et les sels. Une substance non électrolytique est une
substance qui, lorsqu’elle est en solution, ne laisse pas passer le courant électrique. Exemples des substances non
électrolytiques : le sucre et l’alcool. Il existe deux types d’électrolytes fort et faible : - Electrolytes forts : des
substances qui se dissocient complètement dans l’eau donnant des ions de bonnes conductivités électriques. -
Electrolytes faibles : des substances qui se dissocient partiellement dans l’eau donnant des ions de faibles
conductivités électriques. Exemples : Acides faibles et les bases faibles.

1.2.3. Acides et bases

1.2.3.1. Définition d’Arrhenius

Un acide est une substance qui, lorsque mise en solution aqueuse, libère des ions hydrogène (H+). Une base est
une substance qui, lorsque mise en solution aqueuse, libère des ions hydroxyde (HO-)

Exemple : Un HCl est acide et le NaOH est une base

Cette définition ne spécificité pas à quel groupe peut-on associer le NH3

1.2.3.2. Définition Bronsted-Lowry

Un acide est une substance capable de donner un ou plusieurs protons sous forme d'ion hydrogène H+ à une
autre substance : c'est un donneur de proton.

Un acide est un composé susceptible de céder des protons. Une base est un composé susceptible d'accepter des
protons. Lorsqu'un acide perd un proton, il se transforme en un composé qui peut accepter un proton (une base)
: c'est la base conjuguée de l'acide.

1.2.3.3. Définition Lewis

Un acide de Lewis est toute espèce (molécule ou ion) qui peut accepter une paire d'électrons, et une base de Lewis
est toute espèce (molécule ou ion) qui peut donner une paire d'électrons. Une réaction de Lewis acide-base se
produit lorsqu'une base donne une paire d'électrons à un acide.

1.3. NOMENCLATURE DES COMPOSES INORGANIQUES

Un composé inorganique résulte de la combinaison de n’importe quel élément de la classification


périodique, excepté le carbone. Cependant certains composés du carbone sont considérés comme
inorganiques lorsqu’ils en présentent les propriétés.

1.3.1. Métaux, non métaux et métalloïdes

- Les métaux sont électropositifs et donnent des cations (exemple élément du groupe IA, IIA, éléments
de transition……)
- Les non métaux sont en général électronégatifs et donnent des anions. On les classe généralement en
quatre familles principales (groupe IVA, VA, VIA et VIIA).
- Les métalloïdes présentent à la fois des caractéristiques métalliques et non métalliques.
6

1.3.2. Règles de nomenclature

1.3.2.1. Nomenclature des oxydes

La combinaison d’un métal et d’un non métal donne un oxyde. Les oxydes de non métaux qui donnent
des acides sont appelés anhydrides.

On nomme ces composés en faisant suivre le mot oxyde par le nom du métal ou du non métal contenu
dans la molécule. Pour les métaux, l’état d’oxydation est mentionné en faisant suivre le nom du métal d’un
chiffre romain tandis pour les non métaux on indique par des préfixes numérique le nombre d’atome
d’oxygène et de non métal contenus dans la molécule.

Exemples : 1° Oxydes de métaux


Na2O : Oxyde de Sodium
Al2O3 : Oxyde d’aluminium
Cu2O : Oxyde de cuivre (I)
CuO : Oxyde de cuivre (II)

Il est à noter que l’on peut distinguer entre les deux valences possibles d’un métal de transition en ajoutant
les suffixes ique pour l’état d’oxydation le plus élevé et eux pour l’état d’oxydation le plus bas.

Exemples
Cu2O : Oxyde cuivreux
CuO : Oxyde cuivrique

2° Oxydes de non métaux (AxOy)

x y y/x Préfixe+oxyde Exemple


1 1 1 Monoxyde NO, CO
2 1 2/1 Hémioxyde N2O
1 2 2 Dioxyde SO2, CO2, NO2
1 3 3 Trioxyde NO3, SO3
2 3 3/2 Sesquioxyde P2O3, N2O3
2 5 5/2 Hemipentoxyde Cl2O5, P2O5
2 7 7/2 Hémiheptoxyde Cl2O7

1.3.2.2. Nomenclature des acides

A cette catégorie appartient tous les composés comprenant dans leur molécule qui contient, outre un non
métal, un ou plusieurs atomes d’hydrogène mobiles pouvant contenir ou non de l’oxygène, ce qui permet
des subdiviser en deux groupes.
 Les oxacides : qui contiennent de l'oxygène.
 Les hydracides : qui ne contiennent pas de l'oxygène.

b.1. Oxacides
On peut les considérer comme résultant de la réaction générale d'addition :
Oxyde de non métal +eau = Oxacide
Pour les oxacides de non métaux ayant deux degrés d'oxydation possibles, on les distingue par les suffixe
ique et eux. S'il y a plus de deux oxacides du même non métal on a recours aux préfixes per et hypo.
Exemples
Oxyde de non métal +eau Oxacide Nom
SO2 + H2O → H2SO3 Acide sulfureux
7

SO3 + H2O → H2SO4 Acide sulfurique


N2O5 + H2O → 2HNO3 Acide nitrique
CO2 + H2O → H2CO3 Acide carbonique
Cl2O + H2O → HClO Acide hypochloreux
Cl2O3 + H2O → HClO2 Acide chloreux
Cl2O5 + H2O → HClO3 Acide chlorique
Cl2O7 + H2O → HClO4 Acide perchlorique

b.2. Oxacides condensés

Ce sont les oxacides produits après une déshydratation. Leur nomenclature de base est suivante : Acide
méta- (1), di- (2), tri- (3), tétra- (4) élément Ique/Eux.
Exemples:
H3BO3 moins H2O = HBO2 (Acide métaborique)
H2S2O7 (acide disulfurique ou acide persulfurique
H2Cr2O7 (acide dichromique)
H6B4O9 (acide tétraborique)

b.3. Acides sulfurés

Quand le soufre remplace totalement l’oxygène dans un oxacide. Pour les nommer, on garde le nom de
l’oxacide mère mais on ajoute « SULFO » à l’atome central.
H2Cr2S7 (acide sulfo-dichromique)
H2CS3 (acide sulfo-carbonique)

Quand le remplacement est partiel, on ajoute à l’élément central le préfixe « Thio »


H2S2O3 (acide thio-sulfurique)
H2S3O2 (acide dithio-sulfurique)

b.4. Hydracides
On peut les considérer comme résultant de la réaction générale d'addition d'hydrogène sur quelques non
métaux : Non métal + hydrogène = Hydracide
Leur nom est caractérisé par le suffixe -hydrique.
Exemple :
Cl2 + H2 = 2HCl : Acide chlorhydrique ou
Br2 + H2 = 2HBr : Acide bromhydrique
S + H2 = H2S : Acide sulfhydrique

1.3.2.3. Nomenclature des hydroxydes

Ces composés forment les pendants des acides. On peut les considérer comme résultant de la réaction
générale d'addition : Oxyde de métaux + eau = hydroxyde. La règle de nomenclature est la même que
pour oxydes. Ce sont des bases car ils libèrent le groupe OH- dans la solution aqueuse.
Na2O + H2O = 2Na(OH) : hydroxyde de sodium
Al2O3 + 3H2O = 2Al(OH)3 : hydroxyde d'aluminium
CuO2 + H2O = Cu(OH)2 : hydroxyde de cuivre (II)

Il existe aussi les bases azotées (Amines) qui captent les ions H+ dans la solution aqueuse. Elles sont
caractérisées par la présence du radical « amines » (-NH2)
NH3: ammoniac;
NH4-OH: ammoniaque;
H2N-NH2: hydrazine;
HO-NH2: hydroxylamine;
8

CH3-NH2: Méthylamine;
C6 H5-NH2: Phénylamine

1.3.2.4. Les sels neutres

Quand on fait réagir un acide sur un hydroxyde on obtient un sel plus de l'eau. Ces composés sont nommés
comme des sels : "Nom de l'anion " de "nom du cation". L e degrés d'oxydation du métal est précisé s’il
n'est pas trivial.
Il faut retenir les terminaisons suivantes pour les anions venant des acides.

d.1. Les acides à terminaison eux donnent des anions en ite

H2SO3 Acide sulfureux donne SO32- ion sulfite.


HNO2 Acide nitreux donne NO2- : ion nitrite

d.2. Les acides à terminaison ique donnent des anions en ate

H2SO4 Acide sulfurique donne SO42- ion sulfate.


HNO3 Acide nitrique donne NO3- : ion nitrate.

d.3. Les acides à terminaison hydrique donnent des anions en ure

HCl : Acide chlorhydrique donne Cl- ion chlorure.


H2S : Acide sulfhydrique donne S2- ion sulfure.

d.4. Les sels acides

Ils résultent de la neutralisation partielle de polyacide par des bases. Le nombre d'hydrogène acide sera
précisé par un préfixe numérique suivi de « hydrogeno ».

NaH2PO4 = dihydrogenophosphate de sodium


Na2HPO4 = monohydrogenophosphate de sodium
Dans le cas ou le cation est un métal de transition on précisera son degré d'oxydation.

1.3.2.5. Combinaison d'un métal et d'un non métal

On mettra la terminaison ure à toutes les combinaisons d'un métal et d'un nom métal.
Exemple : AlN = nitrure d'aluminium ; SiC = carbure de silicium

1.3.2.6. Combinaison des sels différents de même anion (Sels doubles)

Ce sont les associations moléculaires des sels différents du même anion renfermant en plus un certain
nombre de molécules d’eau.

KCl. MgCl2 .6H2O: chlorure double de K et Mg, hexahydraté


FeSO4 Al2(SO4)3 .24H2O: sulfate double du fer II et d’aluminium 24 fois hydraté.
9

CHAPITRE 2. MATIERE-ÉTAT DE LA MATIERE


2.1 DIFFERENTS ETATS PHYSIQUES DE LA MATIERE

Les physiciens ont très tôt distingué trois états de la matière : solide, liquide, et gaz. Ces trois états se
distinguent de par leur compressibilité et leur déformabilité :

Cette classification de la matière en trois états cache en réalité une grande diversité de structures
atomiques, plus ou moins ordonnées :
- Une structure atomique peut présenter un ordre translationnel (ou de position). Dans ce cas, la position
d’un atome donné est influencée par la position d’au moins un autre atome de la structure.
- Une structure basée sur l’assemblage d’objets non sphériques (molécules par exemple) peut présenter
un ordre orientationnel. Dans ce cas, l’orientation d’une molécule constituante est influencée par
l’orientation d’au moins une autre molécule de la structure.
Les ordres translationnel et orientationnel peuvent être à courte portée, ou longue portée.

2.2. Etat solide

Les atomes au sein d’un solide sont en interaction attractive forte. Un solide est difficilement déformable
par l’application d’une contrainte et, par suite, possède une forme propre. De même que dans les liquides,
l’attraction s’exerçant entre les différents atomes assure une cohésion forte. Les atomes du solide forment
une phase condensée, difficilement compressible.

Les distances observées entre atomes premiers voisins sont du même ordre de grandeur dans les solides
et dans les liquides monoatomiques simples (quelques Å). Cependant, le puits de potentiel dans lequel se
trouve chaque atome d’un solide est beaucoup plus profond que dans le cas d’un liquide : la dynamique
des atomes se restreint à des vibrations très localisées autour de la position d’équilibre, les phénomènes
de diffusion devenant quasiment inexistants. Parmi les solides, on distingue les cristaux et les solides
amorphes.

2.2.1. Cristaux

Certains solides, y compris des solides naturels, se distinguent de par leurs formes géométriques
remarquablement régulières. Il est aujourd’hui établi que ces formes résultent de l’assemblage de
parallélépipèdes tous identiques, accolés par leurs faces, sans laisser de vides. Une triple périodicité est
observée suivant les arêtes de ces parallélépipèdes, appelés mailles élémentaires. Ces solides, désignés
sous le terme de cristaux périodiques, présentent donc un ordre à longue portée.

La plupart des cristaux périodiques ne se présentent pas sous la forme de polyèdres réguliers de tailles
centimétriques. Selon les conditions de synthèse, des tailles de cristaux de quelques nanomètres
(nanoparticules) à quelques dizaines de mètres (Par exemple, les cristaux géants de la grotte de Naïca, au
Mexique) peuvent être obtenues.

La forme cristalline la plus répandue est en fait le polycristal, formé par l’agrégation de petits cristaux
(cristallites) d’orientations relatives arbitraires. Les métaux et alliages métalliques en sont l’exemple le plus
10

courant. Leurs propriétés mécaniques vont dépendre de leur structure atomique mais aussi de leur
microstructure, donnée par la taille des cristallites et la structure aux joints de grains.

2.2.2. Quasi-cristaux

Il existe des cristaux présentant un ordre à grande distance non périodique, appelés quasicristaux.
Contrairement aux cristaux périodiques, au moins deux types de polyèdres (nonparallélépipédiques) sont
requis pour paver tout l’espace. Bien qu’aucune périodicité n’apparaisse, une symétrie remarquable peut
être observée.

2.2.3. Solides désordonnés ou amporphes

Une quantité non négligeable de solides présente un ordre à courte portée seulement, à l’instar des
liquides : on les dénomme solides amorphes ou verres. Ces solides sont généralement obtenus par un
refroidissement rapide à partir de la phase liquide correspondante. L’idée est d’abaisser brusquement la
viscosité du corps en réduisant l’agitation thermique : on bloque ainsi les atomes aux positions d’équilibre
observées à l’état liquide.

La forme amorphe d’un solide est généralement considérée comme métastable par rapport à une forme
cristalline. En effet, dans la très grande majorité des cas, l’application d’une vitesse de refroidissement très
lente à partir de l’état liquide permet d’obtenir une phase cristallisée.

La transition vitreuse (liquide → solide amorphe) doit donc être vue comme une transition de nature
cinétique, durant laquelle le système quitte son état d’équilibre.

2.3. Etat liquide

Les atomes/molécules au sein d’un liquide sont en interaction attractive faible. A l’instar des gaz, le liquide
reste donc parfaitement déformable. En revanche, l’attraction s’exerçant entre les différentes particules
assure une cohésion qui n’existe pas dans les gaz : les atomes/molécules du liquide forment une phase
condensée, difficilement compressible, dans laquelle les distances entre proches voisins sont de l’ordre de
quelques Å.

La cohésion du liquide lui confère une dynamique très différente de celle du gaz. Contrairement aux
particules d’un gaz, libres de se déplacer tant qu’elles n’entrent pas en collision, les constituants d’un
liquide se trouvent dans un puits de potentiel : leur mouvement reste localisé autour d’une position
d’équilibre bien définie. Des déplacements vers une nouvelle position d’équilibre restent envisageables :
ils sont conditionnés par le passage d’une barrière de potentiel, et sont décrits par des processus
d’autodiffusion.

En bleu sur la figure ci-dessous, c’est la représentation d’un potentiel interatomique, donnant l’énergie
d’un atome dans un système en fonction de la distance qui le sépare de son premier atome voisin. Celui-
ci s’obtient comme la somme d’un terme d’énergie attractif (gain d’énergie par liaison, pointillés verts) et
d’un terme d’énergie répulsif (répulsion entre nuages électroniques des atomes, pointillés rouges).

Dans les liquides et les solides, l’interaction attractive entre atomes engendre un puit de potentiel,
permettant l’établissement d’ordres de position à courte ou longue portée.
La structure atomique des liquides les plus simples est déterminée par un potentiel d’interaction entre
atomes premiers voisins. Dans le cas du liquide monoatomique, la distance entre un atome pris au hasard
et ses premiers voisins est bien définie. On dit que les atomes premiers voisins forment une couche autour
de l’atome de référence. Dans l’exemple qui nous intéresse ici, définir des couches atomiques au-delà des
premiers voisins devient progressivement impossible : on dit que le liquide présente un ordre translationnel
11

à courte portée. Par ailleurs, lorsque les liquides sont formés de molécules, il faut considérer les degrés de
liberté de rotation de celles-ci. Cela permet de dire que l’absence d’interaction conduit à l’absence de tout
ordre orientationnel. Dans les liquides, les interactions à courte portée peuvent se traduire par une
orientation préférentielle des molécules les unes par rapport aux autres.
Par exemple, les molécules H2O se placent de sorte qu’un oxygène soit orienté vers un des 2 hydrogènes
d’une molécule voisine. Ainsi, les liquides peuvent présenter un ordre orientationnel à courte portée.

2.4. Etat gazeux

Un gaz est un ensemble d'atomes ou de molécules quasi-indépendants. A basse pression, la plupart des
gaz sont correctement décrits par le modèle des gaz parfaits, qui repose sur 2 hypothèses :

1. Les constituants du gaz sont supposés de petite taille devant la distance moyenne qui les sépare
de leurs premiers voisins.
2. Les constituants du gaz n’interagissent que lors de collisions supposées élastiques, entre eux ou
avec les parois du récipient qui les contient.

Un gaz est une phase diluée de la matière, dans laquelle l’absence d’interaction entre particules explique
la forte compressibilité observée : les forces qui s’opposent au rapprochement des atomes/molécules
sont nulles ou très faibles (gaz réels).

A l’échelle microscopique, la trajectoire des constituants du gaz parfait peut se modéliser par un
mouvement brownien. Entre deux collisions, les particules sont animées d’un mouvement rectiligne et
uniforme, dont la vitesse moyenne croît avec la température. Les mouvements aléatoires générés par les
collisions des atomes/molécules du gaz lui permettent d'occuper entièrement l'espace clos qui le contient
(déformabilité parfaite).

A un instant donné, la distribution des positions des particules de gaz est parfaitement aléatoire. La
structure du gaz ne présente donc aucun ordre de position ou ordre translationnel. Dans les gaz constitués
de particules à symétrie non sphérique (molécules), des degrés de liberté supplémentaires apparaissent
en rotation. En l’absence d’interactions, l’orientation des molécules reste aléatoire : il n’y a pas d’ordre
orientationnel.

2.4.1. Modèle cinétique des gaz

Le modèle cinétique des gaz et fondé sur quatre hypothèses:


- Le gaz est constitué de particules animées d’un mouvement aléatoire perpétuel;
- Les molécules du gaz sont infiniment petites;
- Ces particules ponctuelles se déplacent en ligne droite jusqu’à ce qu’elles entrent en collision avec une
autre particule ou une paroi;
- Les molécules n’ont aucune autre interaction que leurs collisions.

La température du gaz est une mesure de la vitesse moyenne de ses molécules. Plus la température T est
élevée, plus la vitesse quadratique moyenne |v| des molécules est grande:

où kB est la constante de Boltzmann = 1.3807⋅10–23 J⋅K–1 et m la masse des molécules. La relation peut également
s’écrire pour une mole de gaz (soit NA molécules) de masse molaire M [g⋅mol–1]. R = NA⋅kB = 8.315 J⋅K–1⋅mol–1 est
appelée la constante des gaz.

A une température donnée, toutes les molécules d’un gaz ne possèdent pas la même vitesse.
12

2.4.2. Pression des gaz

La pression qu’un gaz exerce sur une surface est due aux chocs de ses molécules sur cette surface. Sa
pression est égale au quotient de la force exercée par l’aire de la surface sur laquelle elle s’exerce. Selon la
deuxième loi de Newton, cette force est proportionelle à l’énergie cinétique moyenne des molécules
donnée par l’expression : Ecin = 1/2 m |v|2.

Unités de pression : Unités SI : 1 Pa = 1 kg⋅m–1⋅s–2 = 1 N⋅m–2. Unités conventionnelles: 1 bar = 105 Pa =


1000 hPa, 1 atm = 1 kgf⋅cm–2 = 1,01325⋅105 Pa = 1013,25 hPa et 1 atm = 760 Torr
(mm Hg).

2.4.3. Loi de Boyle-Mariotte

Quand la température est maintenue constante, le volume d’une masse donnée d’un gaz qui ne subit
aucune transformation chimique est inversement proportionnel à la pression à laquelle le gaz est soumis.
En d’autres termes, le produit P. V d’une masse de gaz donnée est une constante :
P1.V1 = P2.V2

2.4.4. Lois de Charles et de Gay-Lussac

De même, à pression constante, le volume d’une masse donnée de gaz varie proportionnellement à la
température absolue. Ainsi à P constant :

A volume constant, la pression d’une masse donnée de gaz varie proportionnellement à la température
absolue. Ainsi à volume V constant :

A des pressions suffisamment basses et à des températures suffisamment élevées, on a trouvé que tous
les gaz obéissaient à ces trois lois simples, reliant le volume à la pression et à la température. Un gaz qui
obéit à ces lois est appelé gaz parfait ou gaz idéal. Les trois lois se réduisent à une loi générale des gaz
parfaits qui s’applique à tous les changements possibles:
13

2.4.5. Loi générale des gaz parfaits

Lorsque les interactions moléculaires sont inexistantes, les molécules sont libres de se mouvoir
indépendamment les unes des autres, on parle d’un gaz parfait. On caractérise le système gazeux en
tenant compte de la quantité de matière n ou m qu’il renferme (en nombre des moles ou en gramme), le
volume qu’il occupe, la pression et la température.
Ainsi l’équation d’état des gaz parfaits s’écrit comme :
P· V = n · R· T
Où n = nombre de moles de gaz et R = constante molaire des gaz parfaits. La valeur numérique de R peut
être calculée à partir du volume molaire, connu, d’un gaz parfait dans les conditions normales :

Avogadro a émis l’hypothèse que des volumes égaux de tous les gaz dans les mêmes conditions de
température et de pression contiennent le même nombre de molécules. Le volume molaire (volume occupé
par une mole de gaz, soit NA molécules) dans les conditions normales, définies pour P = 1 atm et T = 0°C,
est de 22.414 litres.
La loi des gaz parfaits pourrait donc encore être généralisée plus avant en y incorporant l’hypothèse
d’Avogadro.

Partant de l’équation des gaz parfaits on peut déterminer la masse molaire des gaz. Comme P, T et V sont
connus, on peut déduire:
P.V m
n comme la masse du gaz est liée au nombre de moles par la relation n  ainsi on peut
RT M
mRT
déduire que M 
PV
2.5. Le plasma

On a pris l’habitude de parler d’un «quatrième état de la matière» pour caractériser l’état où les atomes (et
éventuellement les molécules) ont perdu un ou plusieurs de leurs électrons et ne sont plus, de ce fait, des
objets électriquement neutres. Etant chargés positivement, ils se repoussent vivement, et cette «matière»
ne peut plus être structurée comme un solide ou un liquide, où atomes et molécules sont bien sagement
côte à côte, et s’attirent les uns les autres.

Ce nouvel état de la matière porte le nom de «plasma». Outre les atomes chargés positivement, les
électrons arrachés circulent aussi dans ce plasma, entraînant toutes sortes d’interactions fugaces. Le
responsable de cet état est la plupart du temps la température: dès que la matière s’échauffe au-delà de
quelques milliers de degrés, l’agitation des atomes devient telle qu’ils se cognent violemment les uns les
autres en perdant quelques plumes dans la collision. C’est ainsi que les électrons sont arrachés et prennent
leur indépendance. Plus la matière est chaude et plus cet état d’«ionisation» (les atomes ayant perdu des
électrons s’appellent des ions) est avancé. Dans le cœur du Soleil, où la température est de 16 millions de
degrés, les atomes sont réduits à leur noyau et n’ont plus un seul électron, alors que le plasma qui règne
dans un tube fluo ou dans une flamme est formé d’atomes ayant juste perdu un électron, qu’ils passent
leur temps à rattraper, ce qui se fait avec émission de lumière.

L’état de plasma n’existe pas beaucoup à la surface de la terre, principalement dans les fluos, les lasers et
la haute atmosphère, et bien sûr, lorsqu’on fait sauter une bombe atomique. En revanche, c’est l’état le
plus répandu pour la matière visible dans l’Univers, puisque toutes les étoiles en sont formées. Je ne pense
pas que ces notions soient très faciles à faire passer chez les élèves du primaire, faute de connaissances
suffisantes sur la structure de la matière et la nature de la chaleur.
14

2.6. Cristaux liquides

Les cristaux liquides, cinquième état de la matière, ont la particularité de pouvoir présenter simultanément
différents types d’ordres orientationnel et translationnel, à courte et longue portée. Les cristaux liquides
les plus étudiés et utilisés sont constitués de molécules organiques dotées d’un cœur rigide formé par des
cycles aromatiques.

Exemple : Calamitiques et discoïdales.

Les cristaux liquides, baptisés ainsi par leur découvreur allemand Otto Lehmann, présentent des ordres de
position et/ou d’orientation intermédiaires entre le cristal et le liquide. On dit également qu’ils forment
des phases mésomorphes (« de forme intermédiaire » en grec) ou mésophases.

Les structures mésomorphes se caractérisent par l’ordre d’orientation et de position des molécules qui les
composent. On distingue trois types de mésophases:

 Les mésophases nématiques, caractérisées un ordre de position à courte portée et un ordre


d’orientation à longue portée.
 Les mésophases smectiques, caractérisées par un ordre de position à longue portée dans une direction
spatiale, et un ordre de position à courte portée dans les deux autres. L’ordre orientationnel est, comme
dans le cas de la phase nématique, à longue portée. Les mésophases smectiques peuvent être vues
comme des empilements réguliers de couches liquides.
 Les mésophases colonnaires, présentant un ordre de position à longue portée dans deux directions, et
un ordre de position à courte portée dans la troisième. L’ordre orientationnel est à longue portée. Les
mésophases colonnaires peuvent être vues comme des réseaux bidimensionnels ordonnés de tubes
liquides.

Exemples de molécules formant des cristaux liquides. (a) Molécule calamitique (en forme de batônnet) formant des mésophases smectique
(54.5°C < T < 67°C) et nématique (67°C < T < 80°C). Cette molécule entre dans la composition de cristaux liquides utilisée dans la plupart des
écrans LCD1. (b) Molécule discoïdale (en forme de disque) formant des mésophases colonnaire (152°C < T < 168°C) et nématique
(168°C < T < 244°C). Les lignes pointillées permettent de visualiser la forme générale de ces molécules.
15

2.7. Les changements d’état

Toute substance pure peut exister sous les trois états en fonction de la température et de la pression. Si la
température croit à partir du « zéro absolu » (- 273,15°C), les différents états de la substance considérée
se succèdent toujours dans l'ordre :

Tf: température de fusion; Teb : température d'ébullition

Chaque passage d'un état à l'autre est caractérisé par une chaleur latente de changement d'état toujours
positive (c'est-à-dire reçue par le système) quand on passe du solide au liquide et du liquide au gaz.
Chaque changement d'état porte un nom spécifique.
16

CHAPITRE 3. ATOME-MOLECULE-MOLE
4.1. ATOME

4.1.1. Structure de la matière

La matière est formée à partir de grains élémentaires, ce sont les atomes. L’atome est une quantité de
matière infiniment petite de masse égale à environ 10-27 Kg et de dimensions de quelques angströms (A°).

Il existe 126 atomes ou éléments qui ont été découverts. Chacun d'eux est désigné par son nom et son
symbole.
Exemple : Carbone : C ; Azote : N.

L'atome est un ensemble électriquement neutre comportant une partie centrale, le noyau (protons +
neutrons), où est centrée pratiquement toute sa masse, et autour duquel se trouvent des électrons.

En fait, l'atome n'existe pas souvent à l'état libre, il s'associe avec d'autres pour former des molécules.

4.1.1.1. Noyau

Le noyau est formé de particules élémentaires stables appelées nucléons, qui peuvent se présenter sous
deux formes à l'état libre, le neutron et le proton.

- Les protons sont chargés positivement : qp = +e = 1,602 .10-19 C


- La masse du proton : mp = 1,673 .10-27 kg ≈ 1836 me
- Les neutrons sont de charge nulle, leur masse est : mn = 1,675 .10-27 kg.

4.1.1.2. Electron

L'électron porte une charge électrique fondamentale négative égale à -1,6×10-19 coulombs. La masse d'un
électron est d'environ 9,11 × 10-31 kg, ce qui correspond à environ 1/1 800 de la masse d'un proton.
L'électron fait partie de la famille de particules appelées " leptons "

Il est observé que la masse de l’atome est concentrée dans son noyau.
17

4.1.2. Identification des éléments

4.1.2.1. Représentation

A chaque élément chimique, on a associé un symbole. Il s'écrit toujours avec une majuscule,
éventuellement suivie d'une minuscule : 𝐴𝑍𝑋𝑁 . C’est un nuclide ou un nucléide.

Z est appelé numéro atomique ou nombre de charge ; il désigne le nombre de protons (c’est aussi le
nombre d'électrons pour un atome neutre). Pour un élément quelconque, la charge du noyau (protons)
est +Ze. De m ême la charge des électrons sera -Ze.

Exemple : 12
6𝐶6 et 235
92𝑈143

A est appelé nombre de masse, il désigne le nombre de nucléons (protons + neutrons). Si N représente le
nombre de neutrons, on aura la relation : A = Z + N

Les noyaux sont classés en :

- noyaux ayant le même nombre Z de protons s’appellent des isotopes : 168𝑂8 , 178𝑂9 et 188𝑂10
- noyaux ayant le même nombre N de neutrons s’appellent des isotones : 157𝑁8 et 168𝑂8
- noyaux ayant le même nombre A de nucléons s’appellent des isobares : 40
18𝐴𝑟22 et 20𝐶𝑎20
40

4.1.2.2. Isotopes

Ce sont des atomes de même numéro atomique Z et de nombre de masse A différent. Un élément peut
avoir un ou plusieurs isotopes.

Il n'est pas possible de les séparer par des réactions chimiques, par contre cela peut être réalisé en utilisant
des techniques physiques notamment la spectroscopie de masse.

a. Masse réelle et Masse moyenne d’un nuclide

a.1. Masse atomique réelle

La masse d’un atome réel s’exprime en kg ou en uma (u) (unité de masse atomique). L’isotope 126𝐶
sert de référence : on postule qu’un atome réel qui pèse 1,99625.10-26 kg correspond à 12u
exactement ; donc 1u = 1,66054.10-27 kg
1u ≃mp ≃mn

a.2. Masse atomique moyenne d’un élément

La masse atomique moyenne d’un élément en uma tient compte de la masse de ses isotopes.

τ1, τ 2, ... τn: % (abondance des différents isotopes de l’élément) et M 1, M2, ... Mn leurs masses
atomiques respectives.

Exemple : le chlore naturel contient 75 % de l’isotope 35Cl et 25 % de l’isotope 37Cl.


(35𝑥75)+(37𝑥25)
La masse atomique moyenne est :𝑀𝐶𝑙 = = 35,5 𝑢
100
18

La masse molaire (d’une mole) d’un nucléide exprimée en g.mol-1 est exactement égale à la masse
atomique (d’un atome réel de ce nucléide) exprimée en u.m.a.

4.2. MOLECULE ET MOLE

4.2.1. Nombre Avogadro

La constante d’Avogadro est le nombre d’entités élémentaires contenues par mole de ces mêmes entités.
Le symbole de la constante d’Avogadro est NA et son unité est mol-1. Le calcul du nombre d’atomes dans
12 g de carbone donne : (Les unités pour la relation suivante) :

La valeur approchée du nombre d’Avogadro est: NA= 6,022 x 1023 mol-1

4.2.2. Mole et masse molaire

Les masses des atomes sont toutes très petites (entre 10-24 et 10-26 kg) et donc peu pratiques à utiliser dans
le monde macroscopique. La mole (mol) est l’unité que les chimistes utilisent pour exprimer un grand
nombre d’atomes.

On définit une mole comme étant le nombre d’atomes qu’il y a dans 12g de carbone 12. Le nombre
d’atomes dans une mole est appelé Nombre d’Avogadro (NA = 6.023 × 1023 mol-1).

La masse molaire (M) est la masse d’une mole d’atomes. L’unité de masse atomique est le 1/12 de la masse
d’un atome de carbone 12.

4.2.3. Molécules

Une molécule est une union de deux ou plusieurs atomes liés entre eux par des liaisons. C’est la plus petite
partie d’un composé qui a les mêmes propriétés que le composé.
Exemples :
H2O, H2, HCl, H2SO4, etc….

4.2.4. Masse molaire ou moléculaire

La masse molaire moléculaire est la masse d’une mole de molécules. Elle est égale à la somme des masses
atomiques des éléments qui la constituent.

Exemple :

MNaOH = MNa + MO + MH = 40 g/mol

Et la masse d’une molécule NaOH est MmNaOH = 40 𝑁𝐴 = 6,6x10-23 g = 40 u.m.a.

Une réaction chimique est en fait un échange d'atomes entre les molécules dans des conditions
expérimentales définies. Les molécules peuvent être constituées uniquement de deux atomes (par
exemple, le dioxygène est composé de deux atomes d'oxygène) ou de plusieurs millions d'atomes, cas
d’une macromolécule (exemples : molécule de cellulose ou du Nylon).
19

4.2.5. Compositions massique

La composition massique d’un composé chimique est donnée par : la division de la masse du composant
(l'élément, molécule où soluté) par la masse totale du mélange (composé ou solution). Le pourcentage
massique indique le pourcentage de chaque élément contenu dans un composé chimique.

Exemple 1 :

Dans l’eau le pourcentage massique en oxygène et en hydrogène sont respectivement 88,8% et 11,2%

Exemple 2 :

Un gaz contient 81,1% de bore et 18,9% d’hydrogène ; sachant que sa masse molaire est de 53,32g/mol
et les masses molaires du bore et de l’hydrogène sont respectivement (MB = 10,811 g/mol et MH =
1g/mol).

On suppose le gaz est d’une formule brute de BxHy. La masse molaire du gaz est :

4.2.6. Les solutions

Une solution est obtenue par dissolution d’une espèce chimique (soluté) dans un solvant. L’espèce
chimique dissoute s’appelle le soluté ; il peut être sous forme solide, liquide ou gaz. Après dissolution, le
soluté peut être sous forme d’ions ou sous forme de molécules. Une solution est dite aqueuse si le solvant
est l’eau.

Exemple :

L’obtention d’un verre d’eau sucré exige la dissolution d’un morceau de sucre dans l’eau. Le sucre constitue
le soluté, tandis que l’eau joue le rôle de solvant.

Une solution est dite saturée quand le solvant ne peut plus dissoudre le soluté.

4.2.6.1. Concentration molaire ou molarité

La concentration molaire d’une espèce chimique en solution est la quantité de matière de soluté par litre
de solution. La concentration molaire d’une espèce chimique A se note CA ou [A].

Elle s’exprime en mol.L-1.

Avec n : nombre de mole de l’espèce chimique en mole (mol), Vsol volume de la solution en litres (L),
CA ou [A] concentration en mole par litre (mol.L-1)

4.2.6.2. Concentration massique

La concentration massique d’une espèce chimique en solution est la masse de soluté présente par litre de
solution. La concentration massique se note Cm, elle s’exprime en g.L-1.
20

Avec Cm est exprimé en g.L-1, m espèces est exprimé en g et Vsolution en L Lorsque la concentration molaire
est connue, on peut également calculer la concentration massique par la relation :

4.2.6.3. Concentration normale ou Normalité

La normalité (N) est le nombre d’équivalent-grammes par litre de solution.

4.2.6.4. Concentration molale ou Molalité

La molalité d'une solution (bi) est définie comme la quantité d'un constituant ni (en moles) divisée par la
masse du solvant msolvant (Pas la masse de la solution). La molalité s'exprime en moles par kilogramme
(mol/kg). On indique à la molalité d’un constituant (i) par le symbole (bi) pour ne pas confondre avec le
symbole de la masse (m).

4.2.6.6. Fraction molaire

Si on considère n1 moles de solvant et n2 moles de soluté, les fractions molaires du solvant


et du soluté sont respectivement x1 et x2:

4.2.6.7. Dilution d’une solution

Diluer une solution, c’est obtenir une nouvelle solution moins concentrée que la solution initiale, en
ajoutant du solvant. La solution initiale se nomme solution mère et la solution diluée se nomme la solution
fille. Au cours d’une dilution, la quantité de matière de l’espèce chimique dissoute ne varie pas : nmère =
nfille or nmère = C0V0 et nfille = C1V1 D’où : C0V0 = C1V1

Exemple :
Pour préparer un volume V1 = 100 ml d’une solution fille d’hydroxyde de potassium de concentration C1
= 2,5.10-3mol.L-1, à partir d’une solution d’hydroxyde de potassium mère de concentration C0 = 5,0.10-
2mol.l-1, il faut prélever un volume V0 de la solution mère égale à: n0 = n1 donc :
21

Il faut donc prélever 5 mL de la solution mère et compléter le volume à 100 mL.


22

CHAPITRE 4. REACTIONS CHIMIQUES ET STŒCHIOMETRIE


5.1. DEFINITION

Une réaction chimique est une transformation de la matière au cours de laquelle les espèces
chimiques sont modifiées : les espèces consommées au cours de la réaction sont appelées réactifs
et les espèces formées sont appelées produits.

Le changement d’association des éléments est décrit macroscopiquement par une équation bilan,
indépendante des quantités de matière et lors de laquelle il y a conservation de la charge et de la
matière selon l’affirmation de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Exemple : 2 SO2(g) + O2(g) → 2 SO3(g)

5.2. PROPORTIONS STŒCHIOMETRIQUES

Devant la formule de chaque espèce chimique apparaît un nombre, appelé coefficient


stœchiométrique, qui indique dans quelles proportions réagissent les réactifs et apparaissent les
produits. Ce sont des nombres sans dimension et non des quantités de matière.

En effet, une réaction chimique entre deux réactifs se produit toujours dans des proportions et
des quantités bien déterminées. Il est donc important de savoir quelles sont ces proportions. Par
exemple, dans l'industrie, il est important de connaître ces proportions car sinon elle gâchera une
partie des réactifs nécessaires à la réaction. C'est dans cette optique que l'on se doit d'équilibrer
l'équation bilan d'une réaction chimique.

5.2.1. Equilibrer une équation chimique

Quand les quantités de matière de tous les réactifs sont proportionnelles à leurs coefficients
stœchiométriques au début de la réaction, on dit que les réactifs ont été introduits dans les
proportions stœchiométriques.

Cette équation-bilan, support de la transformation, doit être convenablement équilibrée en


respectant la conservation des éléments et des charges. Pour cela, on ajuste les coefficients
stœchiométriques ni (nu) associés à chaque espèce.

a. Fe(s) + CuS(aq) → FeS(aq) + Cu(s)


b. Fe(s) + O2(g) → Fe2O3(s)
c. BaF2(aq) + LiBr(aq) → BaBr2(aq) + LiF(aq)
d. C2H6(g) + O2(g) → CO2(g) + H2O(g)
e. MgO(s) → Mg(s) + O2(g)
23

Equilibrer les équations ci-dessous:

5.2.2. Etat d’avancement d’une réaction

Au cours d’une transformation chimique, des espèces vont être consommées (les réactifs), tandis que
d’autres vont être produites (les produits). L’avancement d’une réaction permet de suivre l’évolution des
quantités de matière des réactifs et des produits tout au long d’une transformation chimique. Par
commodité, on établit un tableau d’avancement qui présente la composition du système chimique à
différents temps de la réaction.

Dans la formulation mathématique, νi est une grandeur algébrique.

 c νi est compté négativement (νi < 0) si le constituant est un réactif (disparition) ;


 c νi est compté positivement (νi > 0) si le constituant est un produit (production).

L’avancement de la réaction, noté x (ksi), correspond à la quantité de matière consommée ou produite en


cours de transformation, rapportée aux coefficients stœchiométriques. ξ est donc homogène à une
quantité de matière (mole).

On peut donc établir le tableau d’avancement d’une transformation chimique qui indique la composition
du système chimique à tout instant de la transformation.

À l’état initial, c’est-à-dire à t = 0, on a ξ = 0. Notons que ξ est une grandeur algébrique, ce qui signifie que
ξ est positif si la réaction s’effectue dans le sens direct (et négatif dans le sens indirect).

Ce tableau indique qu’à un temps « t » :

 La quantité d’espèce « A » présente dans le milieu vaut nA(t) = nA(0) – aξ.


 La variation de quantité de matière de « A » vaut alors ΔnA = nA(t) – nA(0) = – aξ.

Cette dernière relation prouve aussi que l’avancement (x) dépend des coefficients stœchiométriques. Pour
un composé noté « i », on écrit :

Dans le cas où la réaction chimique est totale, l’avancement atteint une valeur maximum ξmax. On appelle
alors « réactif limitant » le réactif qui a réagi totalement. Lorsque la totalité du réactif limitant a été
consommée, la réaction s’arrête.
24

Le mélange est dit stœchiométrique si, à l’état final, tous les réactifs ont totalement réagi ce qui signifie
que leurs quantités de matières sont nulles.

5.3. Rendement de réaction

Lors de la synthèse de composés minéraux ou organiques, il est souvent utile d'estimer le rendement de
la réaction. En effet, la stœchiométrie de la réaction indique la masse exacte de produits à recueillir pour
autant que la réaction se déroule de façon optimale et qu'on puisse récupérer 100 % des produits formés.
Dans la pratique, les choses se passent souvent différemment pour de multiples raisons.

Exemple: On peut en manipulant:

- n'avoir pas exactement pesé les quantités de réactifs de départ,


- n'avoir pas scrupuleusement respecté les conditions de température ou de pression requises,
- avoir fait preuve de maladresse au moment de recueillir les produits et en avoir ainsi perdu une certaine
quantité.

Dans ce cas, si on veut connaître le rendement réel (ou expérimental) de la réaction, il faut comparer la
masse recueillie au cours de l'expérience à celle qu'on est supposé obtenir théoriquement. Ce rapport,
multiplié par 100, exprime le pourcentage de rendement.
25

CHAPITRE 5. CONFIGURATION ELECTRONIQUE ET PROPRIETES


PERIODIQUES
6.1. Modèle Classique de l’atome (Modèle de Bohr)

Ce modèle permet de déterminer la répartition des électrons autour du noyau et de détermination de


l’énergie des électrons.

6.1.1. Energie dans un état stationnaire donné.

- L’électron décrit une orbite circulaire sur le noyau immobile ;


- L’électron est soumis à la force d’attraction coulombienne.
1 𝑒2
𝐹1 =
4𝜋𝜀0 𝑟 2
Où 𝜀0 = 8,85. 10−12 𝐶 2 𝑁 −1 𝑚−2 (𝑝𝑒𝑟𝑚𝑖𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑣𝑖𝑑𝑒) et r = rayon de l’orbite
𝑚𝑉 2
- L’électron est aussi soumis à la force centrifuge F2 : 𝐹2 = 𝑚. 𝑎 = 𝑟
- A l’équilibre, F1 = F2 :
1 𝑒2 𝑚𝑉 2 1 𝑒2
4𝜋𝜀0 𝑟 2
= 𝑟
; r = 4𝜋𝜀 𝑚𝑉 2 (1)
0

Energie totale = Energie potentielle + Energie cinétique

6.1.2. Hypothèses de Bohr

1. L’électron ne peut se situer que sur certaines orbites bien précises ou permises, de telle sorte que son
énergie reste constante.
2. Lorsque l’électron absorbe ou émet de l’énergie, il change d’orbite ou de niveau d’énergie.
o Orbites permises <=>orbites stationnaires ⇒2 πr = n λ (n=1,2,3,…)
o Louis de Broglie : A toute particule en mouvement (de masse m et de vitesse v) on associe une
ℎ 𝒏𝒉 𝒏𝒉
radiation de longueur d’onde : = 𝑚𝑉(3) ; on a alors 2 πr = 𝒎𝑽 ; soit V= 𝟐πmr
En remplaçant V par sa valeur dans l’équation (1), on détermine :
26

6.1.3. Transitions entre niveaux électroniques

D’après la seconde hypothèse de Bohr, le passage d’un électron d’une orbite définie par ni à une orbite
définie par nf, se fait par un échange d’un quantum d’énergie :

L’exploration de tout le spectre montre l’existence d’autres séries de raies de part et d’autre du domaine
visible :

Le nombre d’onde et la longueur d’onde se calculent en passant par la formule suivante :


27

σ = 1/λ = RH (1/n12 - 1/n22) où n1 et n2 : nombres entiers positifs n1>0 et n2 >n1, avec RH = 109677,6 cm-1.

6.2. Description quantique de l’atome H.

6.2.1. Nombres quantiques.

L’état d’un électron dans un atome, c’est-à-dire : son énergie, ses mouvements autour du noyau, la forme
de l’orbitale, est défini par 4 paramètres appelés nombres quantiques.

1. Le nombre n, nombre quantique principal : n = 1, 2, …. ∞

- quantifie l’énergie de l’électron,


- définit une couche électronique ou un niveau d’énergie.
n = 1 ⇒couche K ; n = 2 ⇒couche L ; n = 3 ⇒couche M ; etc...

2. Le nombre l, nombre quantique secondaire, avec : 0 <l < n – 1

L caractérise la "forme" de l’orbitale; il définit une sous-couche électronique, ou un sous-niveau d’énergie.

- l = 0 ⇒sous-couche s ; l = 1 ⇒sous-couche p
- l = 2 ⇒sous-couche d ; l = 3 ⇒sous-couche f

3. Le nombre m, nombre quantique magnétique, avec : -l < ml<l :

m définit l’orientation de l’orbitale :

l = 0 ⇒m= 0 ⇒1 seule orientation ⇒1 orbitale s⇒1 case quantique


l = 1 ⇒m = -1; 0 ; 1 ⇒3 orientations ⇒3 orbitales p de même énergie⇒3 cases
quantiques

4. Le nombre quantique de spin s,

Avec s = + 1/2 dû à la rotation de l’électron sur lui-même. Deux orientations sont possibles : ms = +1/2
(↑) et ms = -1/2 (↓)
28

6.2.2. Fonction d’onde φ.

La fonction d’onde φ est une fonction purement mathématique :

- elle n’a pas de signification physique,


- elle est fonction des coordonnées de l’électron,
- elle est définie par les 3 nombres quantiques : n, l et m : φn,l,m

Exemple : l’orbitale 2s est représentée par la fonction d’onde : φ2,0,0

Equation de Schrödinger

- Equation fondamentale de la mécanique ondulatoire : Hφ =Eφ


- Elle permet de calculer φ.

6.2.3. Densité de probabilité.

L’électron est caractérisé par :

- son état énergétique,


- sa probabilité de présence à un endroit donné.

- Probabilité de présence : La probabilité de trouver l’électron dans un volume dV au point M(x, y, z)


s’écrit dP = | φ |2dV
- La notion classique de position est remplacée par la notion de densité deprobabilité de présence :

- Condition de normalisation :
Probabilité de trouver l’électron dans tout l’espace = ∫𝑬𝒔𝒑𝒂𝒄𝒆 𝒅𝑷 = 𝝋𝟐 𝒅𝑽 = 𝟏

6.3. Représentation graphique des fonctions φn,l,m

6.3.1. Description de l’orbitale « s ».

La condition l = 0 implique m= 0. Ces fonctions d’onde s’écrivent : φn,l,m ou φns


Pour les orbitales s, la densité de probabilité de présence φ2 de l’électron à la surface d’une sphère de
rayon r est la même dans toutes les directions de l’espace, mais elle varie avec r. L’orbitale est dite de
symétrie sphérique.
29
𝒅𝑷
6.3.2. Densité de probabilité radiale : D =
𝒅𝒓

C’est la probabilité de trouver l’électron dans le volume dV d’une pellicule sphérique d’épaisseur dr à une
distance r du noyau.

a0 = rayon de l’atome de Bohr = 0,53 Å


Pour r = a0 = 0,53 Å ⇒ on a 33 % de chance de trouver l’électron à l’intérieur de la sphère.
Pour r = 4,2 a0, P = 99 % et pour r ≃6 a0, P = 99,9 %

6.3.3. Description des orbitales « p ».

Les orbitales p (l = 1) peuvent être représentées par deux lobes à peu près sphériques, accolés, ayant pour
axes de symétrie les axes x, y et z du trièdre de référence. On les appelle donc "n px", "n py" et "n pz" selon
la valeur de m (n ≥ 2).

Il est à noter que le signe + ou – indiqué dans chaque lobe est le signe de φ.

6.3.4. Description des orbitales « d ».

l = 2⇒ m =-2, -1, 0, 1, 2 (n ≥ 3).


30

6.3.5. Description des orbitales « f » (l = 3)

Les orbitales de type.f sont des volumes en forme de lobes encore plus complexes qui ne seront pas
représentés ici. Elles correspondent au nombre l= 3 et n'existent donc qu'à partir du 4e niveau. Leur taille
est une fonction croissante de la valeur de n.

Comme l vaut 3, m prend les valeurs - 3, - 2, - 1, 0, +1, +2 et +3. Il y a donc, à partir du 4e niveau, 7 orbitales
f au même niveau énergétique dans l'atome isolé.

Le modèle quantique de l'atome implique qu'à partir du 5e niveau, il existe 9 orbitales de type g, à partir
du 6e niveau, 11 orbitales de type h ...

À l'heure actuelle, les orbitales s, p, d et f suffisent pour répartir les 118 électrons du plus lourd élément
connu à ce jour.

Les trois nombres quantiques n, l et m permettent de caractériser, sans ambiguïté, les orbitales d'un atome.
Il faut toutefois faire appel à un 4e nombre quantique pour caractériser les électrons qui occupent les
orbitales, sachant qu'en vertu du principe d'exclusion de Pauli, « on ne peut placer que deux électrons dans
une orbitale et que dans une même orbitale, les deux électrons doivent être discernables, c'est-à-dire de
spin opposé ».

Chaque électron possède donc un ensemble de quatre nombres quantiques n, l, m, s qui lui est propre.

6.4. Structure électronique des atomes

6.4.1. Diagrammes d’énergie.

6.4.2. Répartition des électrons ou configuration électronique

1. Principe d’exclusion de Pauli

Deux électrons d'un même atome ne peuvent pas avoir leurs quatre nombres quantiques identiques.
- Deux électrons dans une même orbitale atomique doivent différents par leur nombre quantique de
spin, qui ne peut prendre que deux valeurs, ms = +1/2 (↑) ou –1/2 (↓).
31

- Une orbitale atomique ne peut "contenir" au maximum que 2 électrons qui, dans ce cas auront des
spins opposés : ils sont antiparallèles ou appariés ↑↓.
- Si l'orbitale ne contient qu'un électron, celui-ci est dit non-apparié ou célibataire.
- Une orbitale vide constitue une lacune électronique.

2. Règle de Klechkowski (ou ordre énergétique)

- Les électrons commencent toujours par occuper les niveaux d’énergie les plus faibles. L’ordre des sous
niveaux d’énergie est celui de (n+l) croissant, c’est-a-dire pour (n+l) le plus petit correspondant à
l’énergie la plus faible.
- Lorsque deux sous couches ont la même valeur de (n+l), pour n le plus petit correspondra à l’énergie
la plus faible.
- Les électrons sont écrits en indice supérieur [1s2, 3p6….].

Cet ordre énergétique des orbitales atomiques suit la progression qui peut être représentée par le
diagramme de Klechkowski (ou d’énergie) :

La règle de Klechkowski: On écrit les diverses couches et sous couches dans un tableau. Chaque ligne a
une valeur de n et chaque colonne a une valeur l. Le remplissage se fait selon les diagonales.
32

Exemples : Structure électronique ou configuration électronique à l’état fondamental :

Exceptions à la règle de Klechkowski.

3. Règle de Hund (règle du spin maximal).

Lorsque des orbitales atomiques ont même énergie (dégénérées), les électrons se répartissent avec un
nombre maximum de spins parallèles.

- Utilisation des cases quantiques symbolisant chacune une orbitale atomique.

Pour écrire la structure électronique d’une espèce ionisée positivement :


- Cas général : on enlève d’abord les électrons les plus externes (ceux qui correspondent à n le plus
grand).
- Dans le cas des métaux de transition, on enlève donc d’abord les électrons « s »
33

6.5. Approximation monoélectronique de Slater

Cette approximation consiste à regrouper les électrons d'un atome en un nuage autour du noyau tout en
isolant un seul électron plus loin. Dans ce cas, on peut calculer l'énergie de cet électron isolé car il est
considéré comme seul. Le potentiel auquel il est soumis est un potentiel central moyen. Il est constitué par
le potentiel du noyau corrigé par la présence des autres électrons. En effet, le nuage électronique fait écran
entre le noyau et l'électron isolé, ce qui ramène au modèle de l'atome d'hydrogène et des ions
hydrogénoïdes. Le potentiel dans lequel se trouve le Zème électron est :

Z* : charge nucléaire effective relative à l'électron. La charge effective à chaque moment n’est pas la même.
Elle tient compte à la fois de l’attraction noyau-électron et des répulsions électron-électron (effets d’écran).

6.5.1. Effet d'écran

Dans l'approximation de Slater, on considère que l'attraction, entre le Zème électron de l'atome et le noyau,
est soumise à l'action d'un noyau dont le nombre de charge n'est plus Z électrons. La charge du noyau de
l'atome devient alors une charge effective Z*. Cette charge qui est plus faible que la charge réelle du noyau,
est obtenue en soustrayant du Z réel les effets d’écran des autres électrons :

Cette formule s’appelle l’attraction monoélectronique de Slater où :

- σj : constante d’écran. Elle dépend de la position des (Z -1) ièmesélectrons de l'atome par rapport au Zème
électron j.
- σij: constante d’écran pour chaque électron i qui exerce un effet d'écran sur un électron j.

6.5.2. Calcul de la charge nucléaire effective Z*

Slater a énoncé les règles qui permettent d’exprimer la constante d’écran σij pour chaque électron i qui
exerce un effet d'écran sur un électron j.
• Si l'électron i est plus éloigné du noyau que j, son effet d'écran sur j sera très faible,
• Si l'électron i est plus proche du noyau que j, son effet d'écran sur j sera très important.
Ces règles reposent sur la démarche suivante :
1. Répartir les orbitales atomiques en plusieurs groupes classés dans l'ordre :(1s)(2s, 2p) (3s,3p) (3d) (4s,
4p) (4d) (4f) (5s, 5p)...
2. Choisir l’électron pour lequel on cherche la charge effective. Tous les autres électrons apporteront
une contribution partielle ij à la constante d’écran totale. Cette contribution dépend:
• du type d’orbitale (s, p), (d) ou (f) de l’électron,
• de la couche électronique n de l’électron.
3. Calculer les coefficients d'écran ij traduisant les effets d'écran exercés par les électrons
appartenant au même groupe ou aux groupes inférieurs à partir du tableau ci-dessous :
34

Il est à noter que la contribution à l'effet d'écran exercé sur un électron1s est :ij = 0,31. Cette valeur montre
qu'un électron 1s est très proche du noyau et aucun électron ne fait écran entre lui et le noyau.

6.5.3. Exemple de calcul de charge effective

La répartition des orbitales atomiques de l’azote 7N est : 1s22s22p3. On peut l’écrire sous la forme: |(1s)2|,
|(2s2, 2p5)|.
Un électron de la couche externe (2s, 2p) a donc comme électrons d’écran:
• 4 électrons (s, p) de la couche n : σij = 0,35
• 2 électrons s de la couche n-1: ij = 0,85. On en déduit : σij = (2 ×0,85) + (4x0,35) = 3,10 Donc la
charge effective :Z* = Z - σij = 7 - 3,1 = 3,9

6.5.4. Application au calcul de l’énergie d’atomes légers non-hydrogénoïdes

1. Généralités
Pour un atome hydrogénoïde de numéro atomique Z, l’énergie se calcule par:

Pour un atome à plusieurs électrons, l'énergie dépend à la fois de n et l puisque les valeurs de l affectent
celles de Z*. Chaque électron contribue à une énergie Ei telle que:

L’énergie totale de l’atome est la somme de la contribution de chaque électron i telle que :

Avec n : nombre d'électrons.

En conséquence, les états de mêmes n et de différents ne présentent pas la même énergie : il y’a une levée
partielle de la dégénérescence des niveaux d’énergie de même n.
Les nombres quantiques n, l, m ont la même signification que pour l'atome d'hydrogène:

n(entier)>0; 0≤l≤n−1; -l≤ml≤ +l


Les orbitales atomiques :

• gardent les mêmes symétries, sphériques pour s et directionnelles pour les autres,
• gardent les mêmes surfaces nodales,
• ne gardent pas les mêmes dimensions à cause de la valeur de Z* qui est inférieure à Z.
• seules celles ayant les mêmes valeurs de n et de l qui restent dégénérées.

2. Exemple: calcul de l’énergie de l’atome de lithium


35

Le lithium 3Li a pour répartition électronique 1s²2s1. L’électron 2s a pour charge effective:

E = E1 + 2 ×E2 = -5,75 - 2 98,41 = -202,57 eV

De ce calcul on peut déduire les trois énergies d’ionisation du lithium.

6.6. La classification périodique des éléments

6.6.1. La classification de Mendeleïev (1869).

- Faite initialement par Mendeleïev en classant des éléments par masse atomique croissante ; la
classification moderne est basée sur le classement des éléments par numéro atomique Z croissant,
donc s’appuie sur la structure électronique des atomes.
- Elle est constituée de 7 lignes appelées "périodes" et de 18 colonnes appelées "familles".
- Le numéro atomique croît de gauche à droite dans une période et de haut en bas dans une colonne.
- Les éléments d'une même période ont la même valeur du nombre quantique principal maximal n.
- Les éléments appartenant à une même colonne ont généralement la même structure électronique
externe, donc souvent des propriétés chimiques ou physiques voisines (A ne pas généraliser !).

La classification périodique est divisée en 4 blocs en fonction de la structure électronique externe des
éléments :

- Bloc s : ns1ou ns2; colonnes 1 et 2.

- Bloc p : ns2, npx (avec : 1 ≤x ≤6) ; colonnes 13 à 18.


Il est à noter que 2He (configuration : 1s2) est classé dans la colonne 18, en raison de la similitude de
ses propriétés avec celles des éléments de cette colonne (gaz inertes).

- Bloc d : (n-1)dx,nsy (avec : 1≤x≤10 et 0≤y≤2) ; colonnes 3 à 12 : "métaux de transition".

- Bloc f : (n-2)fx,(n-1)dy,ns2 (avec n = 6 ou 7, 0≤x≤14 ; y = 0 ou 1 ou exceptionnellement 2 pour 90Th). Les


éléments pour lesquels n = 6 sont appelés "Lanthanides"; ceux pour lesquels n = 7 sont appelés
"Actinides" (ces derniers sont tous radioactifs).
36

6.6.2. Propriétés physiques des éléments.

6.6.2.1. Les métaux

- Ils sont situés à gauche et au centre de la classification périodique : blocs s (hormis H), d, f et une moitié
du bloc p (en bleu-clair ou gris-clair sur la figure du tableau périodique : ex. Al, Sn,Pb, Bi, Po ...).
- Ils sont tous solides à température ambiante (25°C), excepté le mercure (80Hg) qui est liquide.
- Ils sont bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité.

6.6.2.2. Les non-métaux

- Ils sont situés à droite dans la classification périodique : seconde moitié du bloc p (en bleu-vert ou gris-
foncé sur la figure du tableau périodique : ex. F, O, N, C, P ...).
- Ils sont solides ou gazeux à 25°C, exceptionnellement liquide (le dibrome, Br2).
- Ils sont mauvais conducteurs de la chaleur et ce sont des isolants électriques. (Sauf le carbone qui est
isolant (diamant) ou conducteur (graphite)).

6.6.2.3. Les semi-métaux

A la frontière des deux catégories précédentes, ils se comportent comme des semi-conducteurs (composés
dont la conductivité augmente avec la température, par exemple le Silicium (14Si) et le Germanium (32Ge)
utilisés en électronique).

Notons que l'hydrogène est un cas à part : c'est un gaz moléculaire (H2) à 25°C. Il peut donner un ion
positif (H+), mais aussi l'ion hydrure (H-).

6.6.3. Les familles (colonnes)

Colonne 1 : les alcalins

La structure électronique externe est : ns1


- ils donnent des cations monovalents : Na+, K+ …
- ils donnent des oxydes basiques : Na2O + H2O →2 NaOH
37

Colonne 2 : les alcalino-terreux

La structure électronique externe est : ns2


- ils donnent des cations bivalents : Mg2+, Ca2+ …
- ils donnent des oxydes basiques : CaO + H2O →Ca(OH)2

Colonnes 3 à 12 : les métaux de transition

Leur structure électronique externe est : (n-1)dx, ns2(ns1ou ns0) avec 1 ≤ x ≤ 10.
Ils donnent des cations à valences multiples : Fe2+, Fe3+, Cu+, Cu2+ ...

Colonne 13 : la famille du bore

La structure électronique externe de ces éléments est : ns2, np1

Colonne 14 : la famille du carbone

La structure électronique externe est : ns2, np2


Ils forment principalement des liaisons de covalence.

Colonne 15 : la famille de l’azote

La structure électronique externe est : ns2, np3


- ils donnent principalement des liaisons de covalence
- ils donnent des oxydes acides (N2O3, N2O5, P2O5 ...) : N2O5 + H2O →2 HNO3

Colonne 16 : la famille de l’oxygène ou chalcogènes

Leur structure électronique externe est : ns2, np4


- ils donnent des anions bivalents : O2-, S2- ...
- ils donnent des oxydes acides (SO2, SO3 ...) : SO3 + H2O → H2SO4

Colonne 17 : les halogènes

Leur structure électronique externe est : ns2, np5

Ils donnent des anions monovalents : F-, Cl-, Br- ...

Colonne 18 : les gaz rares

La structure électronique externe est : ns2, np6, sauf pour He (1 s2)


La configuration de gaz rare correspond à la saturation de la couche électronique externe :
Ils présentent une grande inertie chimique, mais leur réactivité augmente avec Z, ainsi le Xénon (54Xe)
donne des composés stables lorsqu'il se combine avec des atomes très électronégatifs comme F et O (XeF2,
XeF4, XeOF4, XeO3).
38

6.6.3. Caractéristiques atomiques et périodicité

6.6.3.1. Energie d’ionisation

L’énergie de première ionisation, EI1, est l'énergie minimale qu'il faut fournir à un atome isolé, A(g) (état
gazeux), pour lui arracher un électron selon la réaction :

L’énergie de nième ionisation EIn correspond à la réaction :

Variation de l’énergie d’ionisation EI dans le tableau périodique.

a) Dans une colonne, lorsque Z augmente (en allant de haut en bas) :

- le nombre de couches augmente,


- la distance noyau - électron périphérique augmente (le rayon atomique augmente) : Effet distance,
- la force d’attraction noyau - e– périphérique diminue (e– de plus en plus libre) : l’énergie d’ionisation
diminue.

b) Dans une période, lorsque Z augmente (en allant de gauche à droite) :

- le nombre de couches est le même; mais Z augmente (le nombre de charges +dans le noyau
augmente) : « effet de charge »,
- la force d’attraction noyau - électron périphérique augmente,
- la distance noyau - électron périphérique diminue (le rayon atomique diminue) : l’énergie d’ionisation
augmente.
Exemple :
39

6.6.3.2. Affinité électronique, AE. Energie de fixation électronique Efix.

L’affinité électronique : AE, est l'opposé « en signe » de l'énergie de fixation Efix. d'un électron sur un
atome isolé A(g) : AE = -Efix.

Contrairement à l'énergie d'ionisation, l'affinité électronique peut être positive ou négative.


Si AE > 0 : A-(g) a alors une énergie plus faible que A(g) : l’ion A-(g) est plus stable que A(g).

6.6.3.3. Rayon atomique (rayon de covalence) rc.

Le rayon atomique d’un atome est égal à la moitié de la distance qui sépare les 2 noyaux d’une molécule
diatomique homonucléaire liés par une liaison de covalence simple.

Pour déterminer le rayon atomique de O, on prendra la moitié de la distance O-O dans H2O2(g) (dO-O = 148
pm) et non pas dans O2(g) (dO=O = 121 pm)

On observe que :
a) rc diminue dans une période (Effet de charge)
b) rc augmente dans une colonne (Effet distance)

6.6.3.4. Electronégativité « EN ».

C'est une grandeur qui mesure l'aptitude d'un élément à attirer vers lui les électrons au sein d'une liaison
de covalence ⇒apparition de charges partielles.
40

a. Echelles d’électronégativité

a.1. Echelle de Mulliken

L'électronégativité d'un élément dans l'échelle de Mulliken est égale à la moyenne arithmétique de
l'énergie de première ionisation, EI1, et de l'affinité électronique, AE.

A.2. Echelle de Pauling

Elle est basée sur les énergies de dissociation des liaisons de molécules diatomiques simples :EA-A, EB-B et
EA-B : énergies en kJ.mol-1pour rompre les liaisons A-A, B-B et A-B.
La différence d'électronégativité entre les éléments B et A est donnée par :

Application : cas de HF (fluorure d’hydrogène)

Quelques valeurs des électronégativités dans l’échelle de Pauling (valeurs indiquées en eV1/2)

EN augmente : de gauche à droite dans une période et de bas en haut dans une colonne.
41

CHAPITRE 6. LIAISONS CHIMIQUES


Les liaisons chimiques sont des forces électrostatiques qui reflètent l'équilibre existant entre forces
d'attraction (entre charges de signe opposé) et forces de répulsion (entre charges de même signe).

Les forces d'attraction s'exercent entre les protons et les électrons. Les forces de répulsion s'exercent
entre les électrons ainsi qu'entre les protons.

Exemple: Dans la molécule de H2 : deux atomes de H, c'est-à-dire 2 p+ et 2 e-.

Ce sont les électrons de valence qui jouent un rôle fondamental dans la formation des liaisons chimiques;
celle-ci repose sur des concepts relevant de la mécanique quantique. La formation des liaisons peut être
abordée par une méthode plus simple, appelée Méthode ou modèle e Lewis. Gilbert Lewis fut, avec Linus
Pauling, un des pionniers dans la description et la compréhension des liaisons chimiques.

7.1. Règle de l’octet

Les espèces chimiques existantes ont tendance à acquérir une couche de valence analogue à celle des gaz
rares, ce qui revient le plus souvent à posséder un octet d’électrons (8 électrons) sur la couche de valence.
Certaines espèces chimiques ne cherchent à acquérir que 2 électrons sur leur couche de valence (exemple
: l’hydrogène).

7.2. Méthode de Lewis

Pour Lewis, le symbole chimique d'un atome représente le noyau et les électrons externes. Les électrons
de valence sont indiqués par des points. Au-delà de 4 points, les électrons additionnels établissent des
doublets.
Les atomes de la 2e période sont ainsi représentés :

7.2.1. Liaison électrovalente

Pour la liaison électrovalente, elle a lieu quand la différence d’électronégativité des éléments impliqués
dans liaisons est supérieure ou égale à 1,7. Elle est beaucoup plus observée entre les alcalins et les
halogènes.

Par exemple : NaCl, CsF,…


42

7.2.2. Liaison Covalente

7.2.2.1. Liaison covalente normale et liaison covalente dative

Pour la liaison covalente, elle a lieu quand la différence d’électronégativité des éléments impliqués dans
liaisons est inférieure à 1,7. Plusieurs molécules sont formées des liaisons covalentes.

Les doublets qui assurent la liaison sont appelés doublets liants et ceux qui n’assurent pas liaisons sont
appelés doublets non liants ou libres.

Une liaison covalente peut-être normale (issue de la mise en commun des électrons célibataires des atomes
impliqués dans la liaison) ou dative dans laquelle l’un des atomes impliqués dans la liaison donne un
doublet au second élément. C’est une mise en commune d’électrons entre un atome B qui possède un
doublet libre et un atome A qui comporte une lacune électronique.
43

7.2.2.2. Hypervalence

Pour la deuxième période du tableau périodique, la règle d’Octet est respectée, exception faite pour le
Béryllium (BeCl2) et pour le bore (BF3).

Pour les autres éléments de la classification périodique, la règle de l’Octet n’est pas toujours respectée.
Cette extension de l’Octet s’appelle Hypervalence.

7.2.2.3. Liaison covalent polaire et apolaire

C’est une liaison covalente entre deux atomes qui ont des électronégativités différentes, le doublet mis en
commun est déplacé vers l’atome le plus électronégatif qui portera une charge partielle (-δ), l’autre atome
portera une charge (+δ). On aura donc un dipôle électrique dont le moment dipolaire μ est :

Avec d: distance internucléaire = la longueur de la liaison et δ: charge partielle et δ < e

7.2.2.4. Limite et insuffisance du modèle de Lewis

Le modèle de Lewis :
- Permet d’interpréter d’une façon satisfaisante les mécanismes fondamentaux de formation et de
rupture des liaisons.
- N’explique pas les propriétés magnétiques des molécules ou des ions.
- N’apporte pas d’éléments sur l’orientation géométrique des liaisons, la différence entre les liaisons σ
et π.

7.2.2.5. La formation de liaisons covalentes par combinaison d'orbitales atomiques

Les électrons au départ sont logés dans les orbitales atomiques. Ainsi pour que les molécules puissent se
former, il faudra des nouvelles orbitales dites moléculaires pouvant contenir les électrons.
44

Au même titre que pour les orbitales atomiques, des règles similaires s'appliquent aux orbitales
moléculaires :

- L'occupation des orbitales moléculaires par les électrons se fait au prorata de l'énergie croissante de
celles-ci.
- Chaque orbitale moléculaire peut contenir jusqu'à deux électrons.
- Lorsque deux orbitales moléculaires ou davantage présentent la même énergie, les électrons se
distribuent un à un dans chacune de celles-ci avant de pouvoir s'y apparier.

L’association des orbitales atomiques pour former des orbitales moléculaires s’appelle recouvrement. Il
existe un recouvrement associatif formant une OM liante (qui peut loger les électrons) de basse énergie et
recouvrement soustractif formant une OM antiliante (qui ne peut pas loger les électrons) de haute énergie.

Exemple : Formation de H2 par combinaison des OA

La formation d’une liaison σ est un recouvrement axial des OA tandis que la formation d’une liaison π est
un recouvrement latéral des OA.
45

7.2.2.6. Le concept de charge formelle

La charge formelle (CF) portée par un atome est obtenue en faisant la différence entre le nombre
d'électrons de valence (NEY) présents dans l'atome libre et le nombre d'électrons de valence qu'on
peut associer à cet atome lié dans une structure de Lewis. Ainsi, pour un atome :

Exemple :

La somme des charges formelles de tous les atomes d'une structure de Lewis doit être nulle dans le cas
d'une molécule neutre. Elle doit être égale à la charge nette portée par l'édifice polyatomique, si celui-ci
est chargé.

7.2.2.7. Notions d’hybridation

En chimie, l’hybridation des orbitales atomiques est le mélange des orbitales atomiques d’un atome
appartenant à la même couche électronique de manière à former de nouvelles orbitales qui permettent
mieux de décrire qualitativement les liaisons entre atomes. L’hybridation des orbitaux atomiques faits
partie intégrante de la théorie VSEPR.

1. L’hybridation sp

L’hybridation sp se rencontre lorsqu’un atome est dicoordonné et ne possède pas de paire libre. Un
exemple simple est celui de la molécule linéaire BeH2 où l’atome de béryllium est lié à deux atomes
d’hydrogène. Pour préparer le béryllium à former deux liaisons, on procède de la façon suivante : à partir
des quatre OA du béryllium, on combine les deux OA 2s et 2p en les ajoutant et les soustrayant. On obtient
ainsi deux orbitales hybrides (dites sp) qui pointent le long de l’axe internucléaire dans les deux directions
où se trouvent les atomes d’hydrogène.
46

2. L’hybridation sp2

On trouve ce type d’hybridation pour les atomes trivalents qui ne possèdent pas de paire libre, comme
l’atome de bore dans BH3. Trois OA du bore (2s, 2px et 2py sont cette fois-ci utilisées pour former trois
hybrides (appelés sp2) qui pointent à 120° l’une de l’autre.

3. L’hybridation sp3

Le dernier type d’hybridation qui sera utilisé par la suite est l’hybridation sp3. Dans ce cas, les quatre OA
de l’atome sont utilisées pour former quatre hybrides (dits sp3) qui pointent vers les sommets d’un
tétraèdre, l’atome hybridé étant placé en son centre. Ce type d’hybridation est utilisé dans le cas d’atomes
tétravalents comme le carbone dans la molécule de méthane CH4. Dans ce cas, les quatre électrons du
carbone viennent chacun occuper une orbitale hybride sp3 ; quatre couplages avec les électrons placés
dans les orbitales Is décrivent ainsi les quatre liaisons C-H de cette molécule.

Déterminer la nature de l’hybridation dans les molécules suivantes : PCl5 et SF6

7.2.3. Interactions des faibles énergies ou non covalente

7.2.3.1. Interaction ion-ion

L’intensité F de la force d’interaction entre deux ions dont les charges respectives sont, en valeur
absolue, z1e et z2e, est donnée par la loi de Coulomb :

où d est la distance de séparation des ions, ε0 est la permittivité du


vide et εr est la permittivité
relative ou constante diélectrique du milieu environnant.

ε0 = 8,854.10–12 F.m–1 ; εr (vide) = 1 ; εr (air) = 1,0005

Cette interaction put être répulsive (Ions de même signe) ou attractive (Ions de charge contraire) selon la
nature des ions en présence.

L’interaction ion-ion, qui est une interaction forte dans le vide (εr = 1), est atténuée dans un autre milieu,
et ce d’autant plus que la constante diélectrique εr de ce dernier est élevée. Quand les ions sont dissous,
le solvant joue, selon la valeur de sa constante diélectrique, le rôle d’un écran plus ou moins efficace aux
interactions coulombiennes.

Par exemple, dans l’eau, solvant de constante diélectrique élevée (εr ≈ 80), l’attraction entre ions de charge
opposée est atténuée d’un facteur 80 par rapport au vide. Dès que les ions sont selon leur charge, séparés
par une ou plusieurs couches de molécules d’eau, leur attraction mutuelle devient négligeable. Les ions
sont alors « libres », c’est-à-dire indépendants l’un de l’autre, mais néanmoins hydratés.

7.2.3.2. Interaction ion-dipôle

L’énergie d’interaction Ei–d entre :


- un ion de charge ze assimilé à une charge ponctuelle,
- et un dipôle de moment dipolaire permanent, situés à la distance d de l’un de l’autre et colinéaires,
s’exprime par :

Le dipôle s’oriente naturellement de façon à ce que le pôle le plus proche de l’ion soit celui de charge
opposée à celle de l’ion. L’interaction est donc attractive et la valeur de Ei–d est négative.
47

L’interaction ion-dipôle s’établit notamment lors de la solvatation des ions par les molécules d’un solvant
polaire. Dans l’eau, ce phénomène est appelé hydratation des ions.

7.2.3.3. Interactions de Van Der Waals

a. Interaction dipôle-dipôle (Keesom)

Deux dipôles voisins s’orientent mutuellement. Leur interaction, de type dipôle-dipôle, est aussi appelée
interaction de Keesom, ou effet d’orientation. Lorsque l’orientation mutuelle se produit dans un milieu
fluide soumis à l’agitation thermique, l’énergie correspondante EK est donnée par :

Avec ε0 et εr ont la même signification que ci-dessus, µ1 et µ2


sont les normes des moments dipolaires permanents des
dipôles en interaction, k est la constante de Boltzman (k =
1,38065.10–23 J.K–1), T est la température en K.

b. Interaction dipôle-dipôle induit (Debye)

Une molécule (1) se comportant comme un dipôle permanent induit un dipôle au sein d’une molécule
voisine (2) si le nuage électronique de cette dernière est susceptible de se déformer, c’est-à-dire si elle est
« polarisable ».

L’aptitude d’une molécule à être polarisée est mesurée par sa polarisabilité α, telle que:

Où µ est le moment dipolaire induit au sein de (2) par le champ électrique E dû au dipôle permanent (1)

c. Interaction dipôle instantané-dipôle induit (London)

Compte tenu des fluctuations électroniques, toute molécule apolaire possède à un instant donné un
moment dipolaire instantané. Les molécules polaires sont le siège du même phénomène, le moment
dipolaire instantané s’additionnant à chaque instant au moment dipolaire permanent.

Les dipôles instantanés induisent d’autres dipôles au sein des molécules voisines. Il en résulte, à tout
instant, des moments dipolaires induits transitoires au sein de toutes les molécules. L’interaction mutuelle
attractive résultante est appelée interaction de London, ou effet de dispersion.

L’interaction de London :

- augmente avec le nombre d’électrons et donc avec la masse molaire des molécules en interaction,
- est favorisée par le rapprochement des molécules, et dépend donc de leur forme (les formes allongées
sont plus favorables au rapprochement que les formes sphériques),
48

- augmente quand les atomes constituant les molécules sont polarisables, c’est-à-dire contiennent
beaucoup d’électrons.

7.2.3.4. Liaison hydrogène

La liaison hydrogène (ou liaison H) est une interaction électrostatique entre deux molécules via un atome
d’hydrogène. Ce dernier, lié de façon covalente à un atome A petit et électronégatif, est polarisé
positivement. Il interagit avec un atome B d’une molécule voisine si B, petit et électronégatif, est polarisé
négativement et porteur d’au moins un doublet libre. On représente la liaison H par un pointillé :

A et B sont généralement l’un des trois atomes : N, O ou F.


49

CHAPITRE 7 : CHIMIE DES SOLUTIONS ET ÉQUILIBRES CHIMIQUES


10.1. Réversibilité d’une réaction : Définition de l'équilibre chimique

Certaines réactions peuvent être considérées comme totales. Ceci veut dire que si la stoechiométrie est
respectée, les réactifs disparaissent entièrement au profit des produits. On parlera aors d’un rendement,
d’un taux de réaction ou d’un degré d’avancement de la réaction de 100 %.

Exemple :

2 H2 (g) + O2 (g) →2 H2O (l) est une réaction totale

Toutefois, les transformations physiques et un grand nombre de réactions chimiques ne sont pas totales.

Dans ce cas, le système n’évolue pas au-delà d’un certain degré d’avancement, correspondant à un état
d’équilibre. Cet équilibre est dynamique. Il correspond à un point où il se forme par unité de temps autant
de moles de réactifs qu’il n’en disparaît pour former les produits. La réaction est réversible et on l’indique
par l’utilisation d’une double flèche dans son équation.

Un système est en état d'équilibre chimique, si dans des conditions expérimentales identiques, on peut
aboutir au mélange des corps chimiques par deux réactions réversibles, c'est-à-dire inverse l'une de l'autre
et limitées. Un système à l'équilibre ne nécessite aucune énergie pour s'y maintenir. Un équilibre chimique
est un système dynamique. Les réactifs et produits sont transformés continuellement l'un en l'autre. Leur
vitesse de disparition et d'apparition sont égales.

10.2. Calcul de la constante d'équilibre K : Quotient réactionnel (Q)

Considérons enfin une réaction chimique de la forme: n1 A (g) + n2 B (g) → n3 C (g)


A un stade intermédiaire de la réaction, dans le mélange réactionnel constitué à la fois de A, B et C (présents
avec des activités aA, aB et aC) l’enthalpie libre de la réaction est :

Les deux premiers termes représentent l’enthalpie libre standard de la réaction à partir des réactifs purs et
jusqu’au produit pur: ΔG0r = n3 G0 (C) – {n1 G0 (A) + n2 G0 (B)}
Le troisième terme peut être réarrangé sous la forme:
50

10.3. Relation entre la constante d’équilibre et ΔGr0

Soit Q = K, la valeur du quotient réactionnel d’un point d’équilibre atteint par une réaction chimique ou
une transformation physique quelconque de la forme

K est appelée la constante d’équilibre de la transformation. L’augmentation ou la diminution de l’activité


de l’un des constituants du mélange aboutira à une adaptation des autres activités de sorte à rétablir
l’équilibre et maintenir K = constante.
A ce point d’équilibre, le mélange réactionnel ne présente plus de tendance à une réaction et :

Cette relation est l’une des plus importantes de la thermodynamique. Elle relie la constante d’équilibre
d’une transformation quelconque (physique ou chimique) à l’enthalpie libre standard de la transformation.

10.4. Loi d’action de masses : loi de Gulberg-Waage

Lorsque les gaz sont idéaux ou que la concentration des espèces en solution est faible, les interactions
intermoléculaires sont négligeables (γ ≈ 1) et les activités des espèces peuvent être remplacées par
approximation par leurs pressions partielles, dans le cas de gaz, ou leurs concentrations molaires, dans le
cas d’espèces en solution.

Par simplification, la concentration molaire d’un constituant est notée par sa formule entre crochets. Par
exemple [Cl–], [Na+], [CH3COOH], ...

On notera que dans ce cas, la constante d’équilibre n’est plus en général adimensionnelle. Pour la
distinguer de la constante thermodynamique, on la note KP ou Kc, selon qu’elle est exprimée en pressions
partielles ou en concentrations. L’expression KP ou Kc = constante est appelée la loi d’action de masses.
Avec Kp=Kc (RT) Δn, où Δn= (somme de moles des produits) – (somme de moles de réactifs).

Dans le cas d’équilibres hétérogènes (coexistence de plusieurs phases), la concentration d’un solide ou
d’un liquide pur (nombre de moles par unité de son propre volume) reste constante même s’il est
consommé lors de la réaction. Un solvant contenant une faible concentration de solutés peut être
également assimilé en pratique à un liquide pur. Les solides, les liquides purs et les solvants n’apparaissent
donc pas dans l’expression de la loi d’action de masses.

L’introduction de carbone solide supplémentaire dans le mélange réactionnel n’affecte pas l’équilibre. Par
contre, une augmentation de la pression partielle de CO2 déplacera l’équilibre vers la droite dans le sens
d’une consommation du gaz carbonique.

De manière générale, un quotient réactionnel QP < KP implique une évolution de la réaction dans le sens
d’une consommation des réactifs (de gauche à droite dans son équation). QP > KP signifie au contraire que
51

l’équilibre sera rétabli par évolution vers la gauche de l’équation. Ceci n’est rien d’autre qu’une nouvelle
expression particulière du principe de Le Chatelier: « L’augmentation de la concentration ou de la pression
partielle de l’un des participants à la réaction déplace l’équilibre dans le sens d’une consommation de cet
excédent ».

Exemple 0: Considérer la réaction suivante et indiquer l’effet de chaque changement sur l’équilibre : CO (g)
+ 3H2 (g) = CH4 (g) + H2O (g)
a) ajout de CO b) ajout de CH4 c) enlèvement de H2 d) enlèvement de H2O
Réponse: a) vers la droite b) vers la gauche c) vers la gauche d) vers la droite

Exemple 1 : Ecrire les expressions de la constante d’équilibre Kc et Kp pour les réactions suivantes à
l’équilibre (à 1000K) :
a) 2SO2 (g) + O2(g) = 2SO3(g)
b) C (s) + H2O(g) = CO(g) + H2(g)
Réponse : a) Kc = [SO3 (g)] 2 / [SO2 (g)] 2 [O2 (g)] et Kp = P2SO3 (g) / P2SO2 (g) P O2 (g)
b) Kc = [CO(g)] [ H2(g)] / [H2O(g)] et Kp = P CO(g)  P H2(g) / P H2O(g)
En solution la concentration de solide étant constante, il peut directement être combinée avec Kc ou Kp et
donner une nouvelle constante.

Exemple 2 : Ecrire les expressions de la constante d’équilibre Kp pour les réactions suivantes à l’équilibre :
a) FeO (s) + CO (g) = Fe (s) + CO2 (g)
b) 2HgO (s) = 2Hg(g) + O2 (g)
Réponse: a) Kp = P CO2 (g)/ PCO2 (g)
b) Kp = P2 Hg (g)  P O2 (g)

Exemple 3: A 700K, et à l’état d’équilibre, P (N2) =60atm, P (H2) =180atm, P (NH3) =160atm. Calculer Kp à
cette même température de la réaction suivante:
N2 (g) + 3H2(g) = 2NH3(g)
Réponse: Kp = P2 NH3(g) / P2 N2 (g) P2H2 (g)= 7,32.10-5

Exemple 4: A 298 K, et à l’etat d’équilibre, N2O4 (g) = 2NO2 (g)

Les quantités des réactants et des produits dans un récipient de 3 litre sont : 1,56 g de NO2 et 7,64 g de
N2O4. Quelle est la valeur de Kc de cette réaction.

Réponse: Kc = [NO2 (g)] 2 / [ N2O4 (g)]

Les concentrations à l’état d’équilibre sont: [N2O4]= 7,64 g/ 923l= 0,0277mole/l et [NO2] =1,56 g /
463l= 0,0113mole/l, ainsi Kp = (0,0113) 2/ (0,0277) = 4,61.10-3

Exemple 5: le soufre en poudre est utilisé pour traiter des éclaboussures de mercure au laboratoire. Calculer
ΔGr0 à 25°C pour la réaction suivante : Hg (l) + S (s) = HgS (s) sachant que K=3,53.108 pour cette réaction.

Réponse: ΔGr0= -RTlnK = (-8,314JK-1) (298K) ln (3,53.108)= -48763,53J=48,8kJ

Exemple 6: On étudie ici la première étape de la glycolyse, une réaction métabolique du glucose (G),
catalysée dans les cellules hépatiques du foie par une enzyme, la glucokinase :
52

a) Calculer le quotient réactionnel Q dans les conditions stationnaires.

b) A T = 298 K et pH = 7,0, calculer la valeur de la constante d'équilibre K. Comment pourrait-on la mesurer


en pratique ?

c) Indiquer, en le justifiant, le sens spontané de cette réaction, dans l'état stationnaire de non-équilibre.

d) En admettant que les concentrations d'ATP (aq), de glucose G (aq) et d'ADP (aq) ne varient pas
significativement, quelle devrait être la concentration minimale de G6P (aq) pour que la réaction évolue
dans le sens inverse ?

Exemple 7: On enferme 0,20 g de dioxyde de carbone dans un récipient d’un litre initialement vide
maintenu à 2500 K. Le dioxyde de carbone se dissocie :

On constante que la pression de la phase gazeuse à l’équilibre est 1 atm. Calculer Kp et Kc.

Réponse : Pour calculer Kp il faut connaître la composition du système à l’équilibre. Avant que la réaction
n’ait lieu, le récipient contient :
53

10.5. Influence de la température

A une température T1, on a : ΔG0r = ΔH0r – T1 ΔS0r et donc :


ln K1 = – ΔH0r / R T1 + ΔS0r / R.
A une température T2: ln K2 = – ΔH0r / R T2 + ΔS0r / R

Cette dernière formule est une forme de l’équation de Van’t Hoff. Si T2 > T1, le terme entre parenthèse est
positif. Il découle que la constante d’équilibre d’une réaction endothermique (ΔH0r > 0) augmente avec la
température. L’inverse est vrai pour ΔH0r < 0 et donc la constante d’équilibre d’une réaction exothermique
diminue lorsque la température augmente. Ces conclusions confirment l’observation empirique connue
sous le nom de principe de Le Chatelier : « Lorsqu’un système en équilibre est soumis à une perturbation,
la composition à l’équilibre se modifie de sorte à minimiser l’effet de cette perturbation ».
54

Exemple : A 96°C, la pression de dissociation du composé LiCl.NH3 suivant la réaction : LiCl.NH3(s) = LiCl(s)
+ NH3 (g) est 367mmHg et a 109°C, elle est de 646 mmHg. Calculer l’enthalpie de la dissociation du
composé.
Réponse: Kp=P NH3 (g). En appliquant la loi de Van’t Hoff

Kp=P (NH3)1=646 et Kp= P (NH3)2= 367 et T1= 96°C = 369K et T2= 109°C = 382K
Ainsi la valeur de ΔH0= + 50972 J = + 51,0 kJ.

10.6. Influence de la pression

On se souvient que ΔG0r est défini comme étant la différence entre les enthalpies libres des substances
prises dans leur état standard, donc à P0 = 1 atm. De ce fait ΔG0r a la même valeur quelle que soit la
pression réelle à laquelle la réaction se déroule. Or, comme ln K est proportionnel à ΔG0r, on en déduit que
K est indépendant de la pression.

Où PHI et P et xHI et xH2 sont les pressions partielles et les fractions molaires respectivement de HI et H2
dans la phase gazeuse. Si K reste bien constant, une augmentation de P entraînera toutefois ici une
diminution de la fraction molaire de HI et donc un déplacement de l’équilibre vers la gauche de notre
équation.
Cette constatation est généralisable pour tout équilibre où une phase gazeuse est présente et s’exprime
comme un cas particulier du principe de Le Chatelier : Quand on comprime un système à l’équilibre càd
on augmente la pression, la composition à l’équilibre se modifie de sorte à réduire le nombre de molécules
de la phase gazeuse.

Exemple 1 : Dire dans quelles conditions de pression et de température chacune des réactions suivantes
est favorisée :
a) CO (g) + 3H2 (g) = CH4(g) + H2O(g) ΔHr0= -206,7kJ
b) C (s) + CO2 (g) = 2CO (g) ΔHr0= +172,4kJ
c) H2 (g) + I 2(g) = 2HI (g) ΔHr0= -9,205kJ

Réponse: a) à haute pression et à basse température b) à basse pression et à haute température c) à basse
température et la pression est sans effet.
Exemple 2: Soit l’équilibre en phase gazeuse suivant :
Expliquer l’effet sur l’équilibre:
a) d’une augmentation de température,
b) d’une augmentation de pression totale,
c) d’une augmentation de la concentration de Cl2,
d) d’une augmentation de la concentration de PCl5,
e) de la présence d’un catalyseur.
55

b) Lorsque la pression totale augmente, l’équilibre est déplacé "vers la gauche", dans le sens d’une
diminution de volume. Deux volumes (2 moles) gazeux (PCl3 + Cl2), forment un seul volume (1 mol) de
PCl5. Donc une augmentation de la pression totale favorisera la réaction de PCl3 avec Cl2 pour former
davantage de PCl5 (la réaction évoluera vers le plus petit nombre de moles)
c) Si on augmente la concentration de Cl2, il y aura consommation d’un peu plus de PCl3 pour former
davantage de PCl5.
d) Une augmentation de la concentration de PCl5 entraînera une formation supplémentaire de PCl3 et de
Cl2.
e) Un catalyseur diminue le temps nécessaire pour atteindre l’équilibre, mais ne favorise pas la réaction
dans un sens par rapport à la réaction dans l’autre sens.

Exemple 3:

10.7. Equilibres ioniques

Dans les solutions aqueuses ou en présence d’un autre solvant polaire, beaucoup de composés ont
tendance, par dilution, à se dissocier.

10.8. Aperçu sur les réactions en solutions

10.8.1. Equilibre acido-basique


56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69

Les tampons biologiques :

On appelle tampons des substances qui, lorsqu'elles sont présentes dans une solution, maintiennent celle-
ci à un pH relativement constant, quand un acide ou une base y sont ajoutés.

L'équilibre des acides et des bases est maintenu par la régulation de la concentration des ions hydrogène
dans les liquides corporels, notamment dans le liquide extracellulaire (pH entre 7,35 et 7,45.), Ce ci dépend
de trois mécanismes importants : Les systèmes tampons, L'exhalation de gaz carbonique (la ventilation) et
L'excrétion de H+ par les reins.

1. Exhalation de gaz carbonique (la ventilation)

Une plus grande quantité de gaz carbonique peut être exhalée en augmentant la fréquence et l'amplitude
respiratoires. Ce mécanisme réduit le taux d'acide carbonique et il est efficace en quelques minutes
seulement. Une hausse du taux de gaz carbonique dans les liquides corporels augmente la concentration
d'ions H+, et baisse donc le pH (qui devient plus acide). Inversement, une réduction du taux de gaz
carbonique des liquides corporels élève le pH (qui devient plus
basique).

L'équation qui suit illustre cette réaction :

𝐶𝑂2 + 𝐻2 𝑂 ⇆ 𝐻2 𝐶𝑂3 ⇆ 𝐻 + + 𝐻𝐶𝑂3−


70

2. Excrétion de H+ par les reins

Même si ce mécanisme est le plus lent, prenant des heures ou des jours, il est le seul qui permet d'éliminer
les acides autres que l'acide carbonique par leur passage dans l'urine et leur excrétion par les reins. Ils le
font de deux façons:
- en excrétant ou en réabsorbant des ions H+.
- en augmentant ou diminuant le taux de réabsorption des ions HCO3-. On peut dire que Le système
bicarbonate est un système ouvert.

3. Systèmes tampons.

Bien que certains ions H+ entrent dans le corps avec l'ingestion des aliments, la plupart d'entre eux
proviennent du métabolisme cellulaire de substances telles que le glucose, les acides gras et les acides
aminés. L'un des grands défis de l'homéostasie est de maintenir la concentration en H+ à un niveau
approprié, afin de conserver l'équilibre acido- basique. Les systèmes tampons biologiques sont de deux
types : extracellulaire et intracellulaire dont les plus importants sont :

a. Le système tampon acide carbonique-bicarbonate

C’est le tampon le plus important quantitativement dans le milieu extracellulaire. Son pH s’exprime comme
suit:

[𝐻𝐶𝑂3− ]
𝑝𝐻 = 𝑝𝑘𝑎 + 𝑙𝑜𝑔
[𝐶𝑂2𝑑𝑖𝑠𝑠𝑜𝑢𝑠 ]

Le pH= 7.4 et pKa= 6.1 Donc: HCO3-/c CO2 dissous= 20

Ce tampon est efficace pour 3 raisons:

1. C’est un système ouvert ; ce qui implique qu’il ne se sature pas:

- Addition d’un acide : Le CO2 sera éliminé par les poumons.


- Addition d’une base :La du CO2 est vite compensée par sa production

2. Le système agit en étroite collaboration avec le tampon Hb/Hbate.


3. Ce système est sous contrôle des poumons et des reins.
Tout ce dispositif permet le maintien à 20 le rapport entre les bicarbonates et le CO2 dissous.

Remarque:

- 5% du CO2 se trouve sous forme dissous.


71

- 5% à l’état de carbamate par combinaison aux protéines plasmatiques ou à l’Hb.


- 90% sous forme de bicarbonate, synthétisé au niveau de GR sous l’action de l’anhydrase carbonique.

D'autre part, s'il y a un manque d'ions H+ (état alcalin), H2CO3 peut agir comme un acide faible et fournir
des ions H+ de la façon suivante :

𝐻2 𝐶𝑂3 ⇆ 𝐻 + + 𝐻𝐶𝑂3−

Un système tampon bicarbonate typique est constitué d'un mélange d'acide carbonique H2CO3 et de son
sel, le bicarbonate de sodium (NaHCO3). Lorsqu'un acide fort comme l'acide chlorhydrique (HCI) est ajouté
à une solution tampon qui contient du bicarbonate de sodium (base faible) ou si une base forte telle que
l'hydroxyde de sodium (NaOH) est ajoutée à une solution tampon qui contient un acide faible comme
l'acide carbonique, la réaction suivante se produit :

Il est à noter que les processus normaux du métabolisme ont tendance à produire plus d'acides que de
bases, et à acidifier le sang plutôt qu'à le rendre plus alcalin.

b) Le système tampon phosphate

Il agit essentiellement de la même façon que le système tampon acide carbonique- bicarbonate. Ses
composants sont les sels de sodium du dihydrogénophosphate et du monohydrogénophosphate. Le
phosphate monosodique joue le rôle de l'acide faible et peut exercer un effet tampon sur des bases fortes.
Le phosphate disodique agit comme base faible et peut exercer un effet tampon sur des acides forts.

Puisque la concentration de phosphate est plus élevée dans le liquide intracellulaire, le système tampon
phosphate est un important régulateur du pH dans le cytosol (Le cytosol ou cytosole est, en biologie
cellulaire, la phase liquide dans laquelle baignent les organites cytoplasmiques présents à l'intérieur des
cellules).

c) Le système tampon protéinate-protéines

Il est le tampon le plus important des cellules corporelles et du plasma. De plus, l'hémoglobine qui se
trouve à l'intérieur des globules rouges est un excellent tampon. Outre les groupements carboxyle et
aminé, sept des vingt acides aminés ont des chaînes latérales qui peuvent libérer ou fixer des ions H+. Les
protéines constituent des tampons acides et basiques. De tels composés, qui agissent comme éléments
soit acide ou basique d'un tampon, sont dits amphotères. L'hémoglobine est efficace dans le tamponnage
de l'acide carbonique (H2CO3) des globules rouges.
72
73
74
75
76

10.8.1. Equilibre d’oxydo-reduction

1. Définitions
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90

10.8.3. Equilibre de solubilité


91
92

Vous aimerez peut-être aussi