Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La chimie est une science expérimentale. Elle est développée par suite d’une série
d’observations et d’expériences. Elle a pour objet de décrire, expliquer et prévoir les
phénomènes qui altèrent profondément les propriétés ou la nature de la matière.
La nature de la matière est déterminée par ses constituants. On dit qu’elle est constituée de
petites particules appelées atomes ou molécules. En prenant l’exemple de la combustion du
charbon de bois, les cendres obtenues diffèrent totalement de la matière charbon de bois qui
les a générées.
La matière est caractérisée par des propriétés. Toute cause qui modifie les propriétés de la
matière est appelée phénomène.
Les phénomènes qui n’altèrent pas la nature intime de la matière constituent les
phénomènes physiques. Exemple : lors de la dissolution du sucre dans l’eau, il y a disparition
du solide mais la nature chimique des matières n’en est pas modifiée. L’évaporation de l’eau
permet de récupérer le sucre. Ces phénomènes sont universels (c'est-à-dire affectent tous les
corps) et réversibles (c'est-à-dire cessent avec la cause qui les produit).
Les phénomènes qui altèrent profondément la nature intime de la matière constituent les
phénomènes chimiques ou réactions chimiques. Ces phénomènes sont spécifiques (c'est-à-
dire n’affectent que certains corps) et irréversibles (c’est-à-dire ne cessent pas avec la cause
qui les produit).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~2~
Mélange Combinaison
Le mélange se fait suivant des proportions La combinaison ne peut se faire que dans des
massiques quelconques proportions massiques bien déterminées.
Les propriétés d’un mélange résultent des Les propriétés d’une combinaison sont
propriétés des constituants comme la couleur, caractéristiques de la nouvelle substance
la masse, la solubilité, … obtenue pas des constituants.
On appelle « phase » l’ensemble des parties identiques d’un système. On entend par
système, une portion de l’univers que l’on étudie. Un mélange est dit homogène lorsqu’il est
caractérisé par une répartition équitable des constituants. Il présente par conséquent des
propriétés identiques quel que soit l’échantillon choisi ; il n’est donc constitué que d’une seule
phase. (Exemple : l’eau sucrée)
L’analyse immédiate est l’ensemble des procédés qui permettent la séparation des
constituants d’un mélange homogène ou hétérogène sans altérer leur nature chimique. Ces
procédés de séparation sont basés sur les différences des propriétés physiques présentées par
ces constituants.
a) Mélange solide-liquide
Filtration : consiste à forcer le liquide à passer à travers une paroi poreuse et à retenir les
solides.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~3~
Décantation : basée sur la différence de densité. Les solides, plus denses, tombent au fond
sous l’effet de leur propre poids.
Centrifugation : lorsque les particules solides sont petites ou lorsque leur densité est proche
de celle du liquide, la décantation devient lente voire impossible. On accélère la séparation en
soumettant des particules solides à une force centrifuge.
b) Mélange solide-solide
Triage à la main : lorsque les constituants à séparer sont d’aspect différent et de dimension
appréciable.
Lévigation : se base sur la différence de densité. Les solides sont soumis à un courant de
fluide, les denses résistent tandis que les légers sont entrainés.
Immersion dans un liquide de densité intermédiaire. Ainsi les légers surnagent tandis que les
denses décantent.
c) Mélange liquide-liquide
Décantation : procédé analogue à celui traité à la séparation solide-liquide. Dans ce cas, les
liquides à séparer doivent être immiscibles. Ils se séparent par différence de densité dans une
ampoule à décanter.
Ces procédés peuvent servir à séparer des solides entre eux ou les solides des liquides.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~4~
Les procédés ci-dessous ne pouvant convenir pour séparer les constituants des mélanges
homogènes, il est nécessaire de recourir à des procédés plus délicats notamment :
a) La distillation :
La distillation est une méthode de séparation qui se base sur la différence des
températures d’ébullitions des constituants du mélange.
En pratique, on fait la distillation fractionnée : procédé basé sur l’enrichissement des vapeurs
émises en le constituant le plus volatil et l’accroissement simultané de la concentration
(quantité) en le constituant le moins volatil dans la phase liquide. (Exemple : distillation
fractionnée du pétrole pour séparer les essences, des gasoils, des kérosènes, des huiles, …)
b) Cristallisation
L’extraction par solvant est un procédé basé sur la solubilité. Soit deux substances A et
B dissoutes dans l’eau (premier solvant). On les sépare en mettant l’eau au contact d’un
solvant organique immiscible à l’eau. A étant plus soluble dans le milieu organique, il sera
séparé de B en passant dans le milieu où il est plus soluble.
L’expérience courante montre que la matière peut être divisée. Cependant, cette
division de la matière est limitée. Au cours de cette opération, il existe un stade où on
obtiendrait, si on pouvait y parvenir, des particules « insécables » (c'est-à-dire qui ne peuvent
pas être coupées ou divisées), non en raison de la difficulté de l’opération, mais en raison de
leur nature même. Les scientifiques ont été amenés à considérer que la matière n’a pas une
structure continue ; elle est formée d’un agrégat de ces particules insécables qui, très tôt, ont
été appelées atomes (a-tome signifie étymologiquement du grec : qui ne peut être coupé)
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~5~
NB : Personne n’a jamais vu de ses yeux les atomes et les molécules, ni pu observer
directement, au sein de la matière, le déroulement d’une réaction chimique.
Un corps pur constitué d’atomes tous identiques entre eux est appelé « corps pur simple ».
Exemple : le cuivre métallique, l’oxygène. Les corps purs simples sont ceux qu’on ne peut
pas obtenir par une combinaison. Leur nombre est limité. C’est à partir d’eux qu’on fait la
synthèse des autres corps connus.
Les corps simples se subdivisent en deux classes : les métaux et les non- métaux. Les
métaux, excepté le mercure qui est liquide, sont solides, bons conducteurs de l’électricité,
ductiles, malléables et tenaces (exemple : cuivre, or, fer, argent,…) les non métaux sont moins
durs que les métaux. Ils sont solides, liquides sans éclat et mauvais conducteur de la chaleur et
de l’électricité (exemple : soufre, oxygène, phosphore, …)
L’analyse dite élémentaire a pour but de déterminer les diverses espèces d’atomes c'est-
à-dire les divers éléments qui entrent dans la constitution d’un corps pur.
Les atomes de même nature ou des natures différentes s’associent pour former des
particules distinctes appelées molécules qu’il est impossible de scinder sans en modifier les
propriétés. En d’autres termes, la molécule est la plus petite particule d’un corps qui puisse
exister à l’état individuel et isolé tout en conservant les propriétés du corps pur.
Un corps simple est formé soit d’atomes identiques (exemple cuivre : Cu) soit de
molécules constituées d’atomes identiques (exemple : la molécule d’hydrogène H2 est
constituée de deux atomes d’hydrogène).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~6~
H2O H2 + 1/2 O2
Il ne faut pas confondre un corps pur simple d’un élément. Un élément est ce qui reste
d’un corps pur quand il entre en combinaison. L’élément est caractérisé par des propriétés
spectrales et n’a aucune existence individuelle.
Dans les corps oxygène, eau, acide sulfurique, nous trouvons des atomes d’oxygène. Ce qui
est commun aux corps cités est l’élément oxygène, représenté par l’atome d’oxygène.
L’élément est donc représenté par l’atome.
Exemple : Aurum (Au) ; Kalium (K) ou Potassium ; Nitrium (N) ou Azote ; Hydrargyrum
(Hg) ou mercure ; Soufre (S) ; Natrium (Na) ou Sodium ; Cuprium (Cu) ou Cuivre.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~7~
Ma =
Mm =
La masse moléculaire d’un corps pur est égale à la somme des masses atomiques des atomes
constituants : Mm = Σ Ma
N= = = 6,023 1023
La mole est une quantité de matière qui renferme N particules (atomes, molécules,
ions, …).
Une molécule-gramme ou mole d’un corps pur est la quantité de ce corps pur dont la
masse est exprimée, en grammes, par le même nombre que la masse moléculaire.
Les masses atomiques relatives des éléments ont été déterminées les unes à partir des
autres, en fonction des résultats de l’analyse de ce corps composé afin d’établir leur
composition. On obtient une combinaison entre un élément de masse atomique connue et
l’élément dont on cherche la masse atomique. Par calcul, on détermine à partir d’une masse
arbitraire m du corps formé AxBy la masse atomique de B si celle de A est déjà connue.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~8~
= 0,0166 at-g
= 0,00833 at-g
b) Méthode physique
Emploi de la loi d’Avogadro (pour les gaz monoatomiques)
Le volume molaire étant 22,4 1itres dans les Conditions Normales pour un gaz parfait, la
masse de ce volume est la masse atomique.
Deux français, Dulong et Petit, ont pu montrer que pour les éléments solides lourds (de
masse atomique supérieur à 35), le produit de leur chaleur spécifique ou capacité calorifique
par la masse atomique est égal à une constante qui vaut 6,4 cal. Cette méthode permet de
déterminer la masse atomique approximative.
Les valeurs actuelles ont été obtenues, avec précision que la méthode chimique ne peut
fournir, par diverses méthodes physiques, dont la plus importante est la spectrométrie de
masse. Elle est fondée sur la mesure de la déviation, imposée à la trajectoire d’atomes ionisés,
sous l’action d’un champ magnétique. Cette déviation est d’autant plus faible que les ions
sont lourds.
a) Généralité
Pour pouvoir attribuer une formule à un corps pur, il faut connaitre la nature et les
proportions des éléments constitutifs et ensuite sa masse molaire.
Il existe plusieurs méthodes de détermination des masses molaires. Voici les plus courantes.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~9~
C’est une méthode qui convient pour les corps gazeux et les liquides très volatils. La
densité d’un gaz par rapport à l’air pour une température et une pression déterminée est
donnée par la relation :
d=
a 0°C et sous 1 atm de pression, une mole d’un gaz occupe 22,4 litres et 1 litre d’air pèse
1,293g. La masse de 22,4 litres est la masse molaire (Mm), d’où
Mm = d x 29
Une solution est un mélange d’un soluté et d’un solvant. On dit que le soluté se dissout
dans le solvant. Exemple : le sucre se dissout dans l’eau et forme une solution sucrée. On
définit la fraction molaire de soluté :
X=
X 2=
La pression de vapeur d’un solvant contenant un soluté non volatile est inférieure à celle
du solvant pur. Selon Raoult, la diminution de la pression de vapeur du solvant est
indépendante de la nature de soluté mais proportionnelle à la fraction molaire du solvant.
P= PoX2
Ebulliométrie
La température d’ébullition d’un solvant pur est inférieure à celle d’une solution.
D’après Raoult, l’augmentation du point d’ébullition d’un solvant (T-To) est directement
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 10 ~
T-To = ΔT = Kéb. .
ΔT =Kéb. m
Avec m : la molarité
Cryométrie
La température de congélation d’un solvant pur est supérieure à celle d’une solution.
D’après Raoult, l’abaissement du point de congélation d’un solvant est directement
proportionnelle à la quantité du soluté et inversement proportionnelle à la masse molaire du
soluté.
To-T = Kfus. .
ΔT = Kfus . m
Avec m = molarité
Si les globules rouges de sang sont placés dans l’eau par exemple, on constate qu’ils
gonflent, s’arrondissent et éclatent finalement ceci est dû au fait que la paroi de la cellule est
perméable à l’eau, mais imperméable aux solutés que contient la solution cellulaire
(hémoglobine, protéines, …)
La paroi cellulaire est une membrane semi-perméable et le phénomène observé est l’osmose.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 11 ~
Un autre exemple qui illustre l’osmose est celui-ci : si l’eau pure est séparée de l’eau
sucrée par une membrane semi-perméable, les molécules du solvant seules peuvent traverser
la membrane, alors que celles du soluté ne le peuvent pas. Les molécules du solvant traversent
la membrane dans le but de réaliser l’équilibre (égalité de la pression de vapeur de l’eau) entre
les deux liquides.
Pour établir la formule moléculaire d’un corps (AxBy), on détermine par analyse la
nature et les proportions des éléments pour une masse donnée m du corps. Deux cas se
présentent :
Exemple : soit l’analyse pondérale d’un corps organique : C =55,8% ; H= 7,03% ; O= 37,2%.
Sa masse moléculaire approximative a été trouvée égale à 89,0 g /mole.
Pour déterminer la formule brute simple CxHyOz, on prend une base de calcul de 100g de ce
corps, on trouve 55,8g de C ; 7,03g de H et 37,2 g de O.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 12 ~
Il en découle la formule C4,65 H 6,9 O2,33. En divisant chaque valeur par 2,33, la formule
simple est C2H3 O dont la masse moléculaire est43,0 g. ce chiffre est sous –multiple de la
masse moléculaire expérimentale : = 2. En multipliant par 2, la formule exacte demandée
est C4H6 O2
Notion de valence
On appelle usuellement valence, le nombre de liaison qu’un élément peut former.
HCl, H2O, NH3 et CH4. Ces formules permettent, par exemple d’attribuer à chacun des
éléments liés à l’hydrogène une valence égale au nombre d’atomes d’hydrogène. Ainsi les
atomes de chlore, d’oxygène, d’azote et de carbone sont dits respectivement monovalent,
divalent, trivalent et tétravalent.
Un radical est un ensemble d’atomes qui se comporte comme un tout lors d’une réaction
chimique. Par exemple, les formules suivantes NaOH, Ca(OH)2, Fe(OH)3 se caractérisent par
le radical OH. Les valences des radicaux sont consignées dans le tableau suivant :
Pour établir la formule brute d’un corps composé AxBy connaissant les valences de ses
éléments ou des radicaux contenus dans ce corps, il faut trouver les indices. L’indice de
l’élément (ou radical) représente le quotient du plus petit commun multiple des valences
mises en jeu par valence de l’élément (ou du radical). On applique simplement la méthode
dite de chiasma : elle consiste à écrire en dessous des éléments leurs valences respectives et à
appliquer le chiasma
A B AxBy
y x
Exemple : Ecrire la formule d’un composé de sodium et du radical sulfate
Na SO4 Na2SO4
1 2
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 13 ~
La chimie est une science exacte. Elle est régit par des lois qui gouvernent les
transformations chimiques. Le premier à établir une loi est Antoine Lavoisier (chimiste
français né en 1743, guillotiné en 1794), considéré d’ailleurs comme le père de la chimie
moderne. Il a prouvé à la suite d’expériences historiques sur l’oxydation du mercure qu’au
cours d’une réaction chimique la masse se conserve : la masse totale des produits formés est
égale à la masse totale des réactifs consommés ; selon la loi restée célèbre qui lui est attribuée,
« rien ne se perd, rien ne se crée ».
Enfin, John Dalton (chimiste Anglais, 1766-1844) a observé pour sa part que si des
espèces chimiques peuvent s’unir dans des proportions différentes pour donner des espèces
différentes, les masses de l’une qui s’unissent à une même masse de l’autre sont toujours dans
le rapport de nombres entiers simples (loi de Dalton, ou des proportions multiples). Ainsi le
carbone et l’oxygène peuvent-ils s’unir pour donner soit le monoxyde de carbone CO, soit le
dioxyde de carbone (ou gaz carbonique) CO2 et les masses d’oxygène unies à une même
masse de carbone y sont dans le rapport 1 et 2 respectivement.
p.V= n.R.T
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 14 ~
La loi de Gay –Lussac qui se réduit à des droites isochores p=f(T). Si on chauffe un gaz sans
laisser varier son volume, sa pression augmente linéairement avec la température.
Dans le cas d’un gaz réel, plusieurs équations ont été établies pour se rapprocher des
valeurs réelles notamment l’équation de Van der Waals :
(p + )(v – b) = n RT
Lorsque des substances à l’état gazeux réagissent, leurs volumes mesurés dans les
mêmes conditions normales de température et de pression (CNTP) sont dans un rapport
simple. Il existe également un rapport simple entre les volumes du gaz formé et la somme des
volumes des gaz composants.
1V 1V 2V
Plus loin, nous verrons qu’il suffit de remplacer le nombre de molécules intervenant
dans une réaction par le volume pour retrouver les lois de Gay-Lussac.
Il a été démontré que des volumes de tous les gaz pris dans les CNTP, quels qu’ils
soient, contiennent le même nombre de molécules.
Il existe des gaz biatomiques, renfermant 2 atomes et ne pouvant être séparés par
l’analyse immédiate comme l’hydrogène H2 , l’oxygène O2, l’azote N2 …
Dans les conditions normales, le volume molaire Vo des gaz est de 22,412 litres ;
La masse molaire d’un gaz aussi se calcule par : Mm (gaz)= 29 x densité (gaz).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 15 ~
Le noyau est extrêmement petit que l’atome puisque son diamètre est 10000 fois plus
petit que celui de l’atome. Son diamètre vaut 10-12 cm ou 10-4 . Il concentre toute la masse
de l’atome et possède une charge électrique positive croissant avec la masse atomique de
l’atome. Le noyau contient des protons (masse1, charge +1) qui lui confèrent toute sa charge
positive, et des neutrons qui sont des particules de masse identique à celle des protons mais de
charge nulle (masse 1, charge 0).
Les électrons sont porteurs d’une charge électrique négative. Ils ont la même charge
électrique e= 1,6.10-19 coulomb et la même masse m=0,9.10-30 kg c'est-à-dire la 1836e partie
de la masse de l’atome d’hydrogène.
On sait que les charges électriques de signes contraires s’attirent mutuellement. Les
électrons, négatifs, ne tombent pas sur le noyau, positif, parce qu’ils gravitent autour du
noyau, de même que les planètes, quoique attirées par le soleil, ne tombent pas sur le soleil
parce qu’elles gravitent autour du soleil.
L’atome étant électriquement neutre, on dit que le nombre d’électrons est égal au
nombre des protons. On représente ce nombre par la lettre Z. le nombre Z caractérisant un
atome ou un élément considéré s’appelle numéro atomique ou nombre atomique.
Un type d’atome est caractérisé par les valeurs de ces deux nombres Z et N. un couple
de ces deux valeurs définit un nucléide. Un nucléide est l’ensemble des atomes dont les
noyaux contiennent les mêmes nombre de protons et le même nombre de neutrons.
Conventionnellement, on représente un élément par son symbole affecté d’un indice inférieur
égal à Z et d’un exposant égal à son nombre de masse A. un nucléide dont le symbole serait X
se représente alors ainsi : . Cet ensemble de symboles s’énonce oralement en indiquant
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 16 ~
1. Les isotopes
On appelle isotopes d’un élément des nucléides qui possèdent le même nombre de
protons, donc la même valeur de Z définissant leur appartenance à ce même élément, mais un
nombre N des neutrons différents, leurs nombre de masses A sont donc aussi différents.
L’élément est en général un mélange des isotopes se comportant comme un seul bloc au
cours des relations chimiques. L’abondance isotopique ou les proportions relatives de chaque
isotope dans le mélange naturel reste constantes.
2. Les isobares
Les isobares sont des atomes de même nombre de masse A mais présentant des
nombres atomiques Z différents. Ils correspondent à des éléments différents.
et ; ; et .
Le physicien anglais Ernest RUTHERFORD propose vers les années 1911 l’atome
comme un système solaire en miniature. L’électron (considéré comme planète) gravite autour
du noyau en décrivant une orbite de rayon r avec une vitesse constante v.
L’électron est soumis à deux types de forces : forces d’attraction électrostatique (f1= ) et la
Comme la vitesse est constante la somme de ces deux forces est nulle : f1+f2=0 ou =
En outre l’électron possède une énergie égale à la somme de son énergie cinétique et
potentielle. E=Ep +Ec
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 17 ~
D’où : E= - =-
Par ailleurs, l’étude des spectres d’émission de l’hydrogène montra que le rayonnement
était discontinu et ceci amena Bohr à proposer un autre modèle atomique.
En 1950, le physicien allemand, Planck a supposé (dans la théorie des quanta) que les
systèmes qui émettent le font par saut d’énergie et non d’une façon continu.
2° Hypothèse de quantification
Noyau
Absorption d’une énergie de fréquence γ avec
ΔE=E2-E1= hγ
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 18 ~
Pour calculer les niveaux d’énergie, Bohr admet que l’orbite de l’électron est circulaire,
et que le moment angulaire de l’électron (mevr) sur cette orbite est un multiple de tel que
La présence de n implique que l’électron ne peut se trouver que sur une suite
discontinue d’orbites définies par n qu’on appelle « nombre quantique principal ». il indique
la succession de niveau d’énergie ou de couches autour de l’atome.
Bohr parle des orbites K, L, M,…, Sommerfeld parle des couches K, L, M,…
auxquelles sont associé un certains nombres de sous-couches d’énergie très voisine et qui
diffèrent par leur forme elliptique.
s pour l = 0
p pour l =1
d pour l = 2
f pour l = 3
g pour l=4
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 19 ~
L’expérience a montré que sous l’action d’un champ magnétique intense, le nombre des
raies d’émission des atomes augmente. C’est l’effet Zeeman. On admet l’existence de
plusieurs orbites orientées différemment dans l’espace dont leurs raies se séparent sous
l’action d’un champ magnétique intense.
Pour tenir compte des différentes orientations des orbites dans un champ magnétique,
on a introduit le nombre magnétique m. ce nombre précise le nombre d’orbitale dans une
sous-couche. Il peut prendre (2l+1) valeurs y compris la valeur zéro. (l= le nombre quantique
secondaire).
Exemple : pour l=2, m peut prendre les valeurs -2, -1, O, +1, +2.
On peut calculer l’onde de l’électron. Son énergie est donnée par les équations suivantes :
où p = quantité de mouvement
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 20 ~
On ne peut plus attribuer à l’électron une orbite déterminée comme dans la théorie de
Bohr –Sommerfeld.
Notions d’orbitale
L’électron ne gravite pas sur une orbite bien précise, mais peut occuper tout l’espace
entourant le noyau. La région de l’espace où la probabilité de rencontrer un électron est
maximum (95 à 99%) est appelée « orbitale ».
Exemples :
Y Forme d’orbitale 2s
Forme d’orbitale 2p
Z
Z Z
Y
Y Y
X X X
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 21 ~
L’équation s’écrit :
Avec le Laplacien
Par exemple pour l’élément hydrogène dont l’atome est formé d’un seul électron et d’un
seul proton dont le champ est purement radial, c'est-à-dire dépend que la distance et non de
l’angle ; il est à symétrie sphérique.
ψ=0
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 22 ~
λ= d’où =
Ψ(r)=
Avec a = constante
Cette solution représente l’état fondamental de l’atome, avec une probabilité de présence de
l’électron maximale pour la distance au noyau correspondant au rayon de Bohr :
r=1/a= 0,53
Les autres solutions de l’équation représentent les états excités de l’atome, où l’électron
occupe de niveaux d’énergie supérieurs, à la suite notamment de l’absorption d’un ou
plusieurs quanta d’énergie : états métastables, de vie courte, d’où l’électron revient sur son
orbite fondamentale en émettant un quantum de radiation. C’est l’origine des spectres.
Le problème des atomes à deux électrons de valence, qui est le cas des métaux alcalino-
terreux a été résolu par une méthode analogue. Dans les atomes à deux électrons, l’équation
d’onde devient :
La notion de spin (mot anglais qui signifie : faire tourner) a été introduite en 1925 par
Uhlenbeck et Goudsmit pour expliquer le dédoublement de certaines raies spectrales,
notamment des alcalins.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 23 ~
Il s’agit d’un moment magnétique propre de l’électron. Cette propriété de l’électron, qui a
pour effet l’émission des multiplets dans certains spectres, a d’abord été interprétée comme
une rotation de l’électron sur lui-même. Mais cette explication trop « matérialiste » est
actuellement abandonnée, elle est du reste inutile.
Une onde électromagnétique est engendrée par deux vecteurs : électrique et magnétique,
orthogonaux, oscillant dans le plan d’onde et se propageant normalement à ce plan,
conformément aux principes de Fermat et d’Huyghens : il est donc naturel qu’en plus de sa
charge électrique l’électron apparaisse aussi comme un petit aimant.
Or une remarque s’impose au sujet de la superposition d’un champ magnétique et d’un champ
électrique : les symétries des deux phénomènes sont différentes, et ne sont pas superposables.
Un champ électrique règne par exemple entre les armatures d’un condensateur chargé, ou bien
entre deux électrodes de métaux différents dans une solution ionisée. Si on cherche les
éléments de symétrie d’un tel champ, on trouve de suite un axe principal A∞ d’ d’ordre
infinie (axe de révolution). En outre, il y a une infinité de plans de symétrie passant par cet
axe. Cette symétrie est celle d’un cône.
Examinons le cas du champ magnétique : il est engendré par un courant circulant dans
une boucle de fil qui peut être circulaire. On retrouve ici aussi, évidemment, un axe d’isotopie
A∞ perpendiculaire à la boucle du courant en son centre. Mais il existe en outre un plan
principal de symétrie, le centre de la boucle, d’où on voit dans deux portions opposées du
circuit le courant circuler en sens opposés. Cette symétrie est celle d’un cylindre tournant
autour de son axe. Le fait qu’un champ magnétique et un champ électrique superposés ne
confondent pas leurs symétries peut être mis en évidence par des expériences très simples qui
ont effectivement été réalisées : un fil parcouru par un courant et tendu suivant l’axe d’un
solénoïde excité subit une torsion ; et inversement si un fil ne reçoit aucun courant et qu’on le
torde, il apparait une différence de potentiel aux extrémités.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 24 ~
chimiques de certains corps simples. Ces analogies apparaissent périodiquement dans cette
liste des éléments, d’où le nom de classification qui est fondé sur l’existence de ces analogies.
Cette périodicité des propriétés concerne non seulement les comportements chimiques,
ce qui permet de définir des familles chimiques, mais aussi bien d’autres caractéristiques des
atomes, comme leur rayon, ou encore leur affinité électronique qui déterminent leur aptitude
à se transformer en ions.
Sur une même ligne horizontale ou « période », sont placés par ordre croissant de Z, de
gauche à droite, les éléments ayant un même nombre de couches électroniques. Il y a en tout 7
périodes.
Sur une même ligne verticale ou « famille », sont placés les éléments qui ont un même
nombre d’électrons à la couche externe, par ordre croissant Z, de haut en bas. Etant donné que
les éléments d’une même famille ont des propriétés chimiques semblables, les électrons de la
dernière couche participent à des réactions chimiques semblables. Il existe 8 familles
principales et 8 familles secondaires.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 25 ~
5° Colonne 15 : les azotides : ils ont 5 électrons sur la dernière couche. Leur valence varie de
-3 à +5. Ce sont N, P, As, Sb et Bi.
6° Colonne 16 : les sulfurides : ils ont 6 électrons sur la dernière couche. Leur valence
principale est -2.
7° Colonne 17 : les halogènes : ils ont 7 électrons sur la dernière couche. Leur valence
principale est -1.
8° Colonne 18 : les gaz nobles : ils ont 8 électrons sur la dernière couche. Leur valence est
zéro.
b) Familles secondaires
Les éléments des familles secondaires ou éléments de transition sont regroupés dans les
colonnes 3 à 12. Leurs derniers électrons se retrouvent dans les sous couches s et d. leurs
électrons de l’avant dernière couche ont tendance à participer aux réactions chimiques. Ils ont
des valences variables. Certaines propriétés communes de ces éléments sont : formations
d’ions colorés et des complexes ; ils sont magnétiques.
1) Première famille(b) : éléments ayant un électron sur la dernière couche externe. Ils ont
des valences variables : +1 et +2 et rarement +3. Ce sont Cu, Ag et Au.
2) Deuxième famille (b) : éléments ayant deux électrons sur la couche externe, leur valence
principale +2 sauf le Hg qui peut avoir +1. Ce sont Zn, Cd, Hg.
3) Troisième famille (b) : ce sont Sc,Y
4) Quatrième famille (b) : ce sont Ti,Zr,…
5) Cinquième famille (b) : ce sont V,Nd,Ta,…
6) Sixième famille (b) : ce sont Cr,Mo,W
7) Septième famille (b) :ce sont Mn,Tc,Re
8) Huitième famille( b) : ce Fe,Co,Ni,…
Il faut remarquer que les éléments de la huitième famille (b) n’ont pas huit électrons sur la
couche externe. Ce sont des triades semblables d’éléments. Le fer, le cobalt et le nickel
forment des ions colorés.
c) Lanthanides et actinides
Les lanthanides ou terres rares sont des éléments dont les électrons de valence sont dans
la sous couches 4f. ce sont les éléments de la série Z=58 à 71.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 26 ~
Les actinides sont les éléments dont leurs électrons de valence sont dans la couche 5f.
ce sont les éléments de la série Z= 90 à 103.
En effet, nous retrouvons sur le tableau périodique des métaux et des non métaux.
Les métaux sont à gauche et au centre. Ils sont solides, bons conducteurs du courant
électrique. Ils ont tendance à céder facilement leurs électrons en donnant des ions positifs.
L’hydrogène constitue un cas particulier.
Les non métaux sont sur la droite sauf colonne 18.certains sont solides, d’autres gazeux
et un seul est liquide, c’est le dibrome. Ils présentent des caractères opposés à ceux des
métaux.
La limite entre ces deux familles. Le caractère métallique diminue quand on progresse
de gauche à droite tandis que celui des non métaux augmente. D’où l’existence des semi-
métaux.
La colonne 18 regroupe des éléments constituant des gaz monoatomiques (atomes non
associés en molécules). Ils sont inertes chimiquement.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 27 ~
On rencontre parfois des atomes à l’état isolé (gaz rares, par exemple), mais cette
situation est très rare. Le plus souvent les atomes s’associent entre eux pour former des
édifices plus ou moins complexes. Ces édifices sont soit des molécules, pouvant comporter de
deux à plusieurs milliers d’atomes, soit des assemblages d’atomes ou d’ions dans des
cristaux. Selon le type de ces associations d’atomes, la matière peut se présenter sous divers
états physiques : solide, liquide ou gazeux.
Pour cela, il faut examiner ce qu’est une liaison entre deux atomes et comment elle peut
se former ou se rompre. Dans les réactions chimiques, les atomes s’unissent de façon à
réaliser une configuration à huit électrons de leur couche périphérique (règle d’octet).
3.2 L’électrovalence
Tout atome peut atteindre la structure électronique stable d’un gaz rare par perte ou par
gain d’électrons : il y a formation d’ions positifs (défaut d’électrons par rapport au nombre
de protons du noyau) ou d’ions négatifs (excès d’électrons par rapport au nombre de protons
du noyau).
Les atomes qui perdent des électrons sont dits électropositifs et deviennent des ions
positifs ou cations tandis que ceux qui gagnent sont dits électronégatifs et deviennent en effet
des ions négatifs ou anions.
Exemple : le sodium et le potassium qui se transforment par perte d’un électron en Na+
et K+.
Le chlore et le brome qui donnent naissance par capture d’un électron du Cl- et Br-.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 28 ~
L’octet réalisé par électrovalence se fait par le transfert d’électrons d’un atome d’un
élément à un atome ou à plusieurs atomes d’autres éléments. Ce genre de liaison s’observe
souvent entre les éléments.
Na Na+ + è
Cl + è Cl-
Na+ + Cl- Na Cl –
Ca Ca++ + 2è
Br +è Br-
Br + Ca + Br Br Ca Br
Al Al+++ + 3è
3Cl + 3è 3Cl-
Al+++ + 3 Cl- Al Cl ou Al Cl
Les composés ioniques sont en général très durs car l’énergie réticulaire est très grande.
Dans un solvant polaire de constante diélectrique élevée, ils se dissolvent car l’énergie
réticulaire y diminue. Les solutions aqueuses des composées ioniques conduisent le courant
électrique car ils sont dissociés en ions.
L’existence des forces électrostatiques entre les ions permet d’expliquer la liaison
ionique. Cette théorie est insuffisante pour expliquer la liaison entre des atomes semblables. Il
est peu concevable qu’un atome puisse capter un électron d’un atome identique pour former
des ions positifs et négatifs. La liaison covalente a été définie pour la première fois en 1916
par Lewis. En effet, les atomes peuvent acquérir la structure électronique d’un gaz noble par
mise en commun d’électrons célibataires de spin opposés. Cela s’explique de la manière
suivante : un système est plus stable si son énergie est minimum. Lors qu’on approche deux
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 29 ~
atomes possédant des électrons ayant des spins identiques, l’énergie croit et la liaison ne se
forme pas ; par contre si des spins sont opposés, l’énergie diminue et la liaison se forme.
Il arrive parfois qu’un atome mette en commun son doublet électronique. On parle alors
de la liaison covalente dative.
La liaison covalente normale est juste une mise en commun des électrons soit d’un
même atome soit des atomes différents.
Ce sont des atomes de 7e, 6e , 5e, et 4e familles possédant respectivement un, deux, trois
et quatre électrons célibataires qui forment en principe ce type de liaison.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 30 ~
Lorsque les atomes sont différents, l’atome qui a une grande électronégativité attire le
doublet électronique : il y a déplacement de la paire d’électrons vers l’atome le plus
électronégatif. Les charges électriques sont asymétriquement disposées dans la molécule. La
liaison est polarisée et la molécule peut former un dipôle avec des charges électriques δ+ et δ-
à ses extrémités.
A B A B
Accepteur Donneur
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 31 ~
liaison (exemple HClO2) c’est lorsque l’accepteur (O : 3,5) est plus électronégatif que le
donneur (Cl : 3,0).
Dans l’électrovalence, les nuages électroniques de deux ions sont indépendants, dans
des liaisons covalentes il ya interpénétration des couches électroniques qui forment
des orbitales moléculaires. Les distances interatomiques sont plus faibles dans les
liaisons covalentes que dans les liaisons par électrovalence.
Les forces électrostatiques qui assurent les liaisons par électrovalence s’exercent dans
toutes les directions. Elles ne sont pas dirigées. Les liaisons covalentes sont dirigées.
Elles ne se forment que suivant des axes définis partant du noyau et faisant entre eux
des angles constants.
En dehors des liaisons (covalentes ou ioniques) entre les atomes, il existe encore des
forces d’interaction entre les molécules également. Les électrons n’interviennent pas comme
dans le cas des liaisons chimiques habituelles. La grandeur de ces forces d’interaction
intermoléculaire varie avec l’état physique de la matière. Très faible dans les molécules à
l’état gazeux, elles deviennent appreciables dans les liquides et surtout dans les cristaux. Ces
forces sont designées sous le nom de force de Van der Waals.
Certaines molécules présentent des dipôles permanents : les centres des charges + et –
y sont séparés. Les dipôles interagissent les uns sur les autres (exemple dans l’eau) comme
des charges électriques ordinaires associées deux par deux et de signes opposés.
La molécule où les atomes sont électriquement neutres. Les électrons de ces derniers
étant en mouvement, à un moment donné, la vibration du nuage électronique des atomes par
rapport au noyau produit un moment dipolaire éphémère. Les interactions entre ces dipôles
sont appelées interactions de London. L’énergie correspondante est proportionnelle à α2/r6.
D’une manière générale, les forces de Van derWaals sont proportionnelles à 1/r7.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 32 ~
Dans l’ammoniac liquide : Keesom : 44% soit 3,11 kcal ; Debye : 5% soit 0,606 kcal
et London : 51% soit 3,606 kcal soit au total 7,07 kcal par mole
H H H H
O H …….. O H …….. O H …….. O H………
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 33 ~
leur position moyenne. Un solide est dit cristallin si les constituants sont ordonnés
périodiquement dans l’espace (exemple : NaCl), sinon le solide est amorphe (exemple :
verre).
Dans l’état fluide (c'est-à-dire liquide et état gazeux), les particules se déplacent
librement, et si l’on suit l’une d’elles au cours de son mouvement, on pourra la retrouver
n’importe où dans le récipient au bout d’un temps donné.
Les états mésomorphes sont de curieux intermédiaires entre l’état cristallin et l’état
fluide. En dehors d’eux, il existe bien d’autres états de matière comme les fluides ionisés
(plasma), les fluides de neutrons, la matière nucléaires. Leur étude est très importante pour le
développement de nouvelles sources d’énergie, mais ils ne sont pas considérés en détails dans
ce cours.
NB : on parle aussi en chimie de l’état dissous. Cet état est observé lorsqu’on met en
contact un solvant et un solide. Sous l’action du choc des molécules du solvant et de
l’attraction des molécules du solvant sur les particules du solide, des particules du solide se
détachent. Les particules détachées du solide se dispersent jusqu’à ce qu’elles y soient
uniformément réparties.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 34 ~
3.6.3.1 Introduction
Les noyaux de certains atomes peuvent subir des transformations appelées
« transmutations ». Il se forme des éléments nouveaux ayant des propriétés physiques et
chimiques très différentes. Il existe deux types de transmutations :
On distingue :
Les rayons alpha constitués par des noyaux d’hélium (He++) sont déviés dans le sens du
champ électrique et sont expulsés avec une vitesse de 25Km/sec. Très ionisant, les rayons
sont arrêtés par la matière qu’ils rencontrent.
Les rayons beta : constitués par des électrons (e), sont déviés dans le sens opposés à
celui du champ électrique. Ils sont animés d’une vitesse initiale proche de celle de la lumière,
et sont plus pénétrant et moins ionisant que les rayons alpha.
Comme on connait la nature des particules émises par un noyau radioactif, on peut
prévoir la nature de nouveaux éléments formés. Les deux lois de déplacement de Soddy et
Fajans tiennent compte de la conservation du nombre total de nucléons et de la charge
globale.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 35 ~
1. S’il émet un noyau d’hélium, le noyau formé aura un nombre atomique Z-2 et un nombre
de masse A-4.
Par exemple :
A 4 A-4
X He + V
Z 2 Z-2
230 4 226
Th He + Ra
90 2 88
2. S’il émet un rayonnement ß, donc un électron, le noyau formé aura un nombre atomique
Z+1 et un nombre de masse A égale à celui de l’élément générateur.
Par exemple :
A 0 A
X e + W
Z -1 Z+1
214 0 214
Pb e + Bi
82 -1 83
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 36 ~
En 1919, Rutherford a démontré que les noyaux des éléments stables bombardés par des
particules rapides et convenables devenaient radioactifs. Ce type de réaction constitue la
réalisation d’un des rêves des alchimistes : transformer le plomb en or. Mais cet or couterait
très cher.
Particules rapides :
+ +
+ +
+ +
Exemple
+ +
Exemple
+ +
Exemple
+ +
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 37 ~
+ +
Exemple
+ +
Exemple
Exemple
+ +
Il y a fission d’un noyau lorsque le noyau se scinde en deux noyaux de masse voisine.
La fission peut être spontanée, mais c’est un processus assez rare. Les noyaux des atomes
lourds tels que les isotopes thorium 232, l’uranium 235 et le plutonium 239 … peuvent subir
la fission nucléaire lorsqu’on les bombarde par des neutrons. Il y a éclatement du noyau et
formation de deux ou de plusieurs noyaux légers dont le nombre atomique est compris entre
30 et 65, en libérant de l’énergie. Le nombre de neutrons étant plus élevé que celui des
protons dans les noyaux des atomes lourds, la fission s’accompagne aussi de l’expulsion de 2
à 3 neutrons. Les neutrons peuvent à leur tour se combiner avec les autres noyaux lourds et le
processus se poursuit selon une réaction en chaine.
Exemple :
+ + 2 ou 3 n 10
Fusion nucléaire
La fusion nucléaire est une réaction résultante de la collision de deux noyaux atomiques
légers suivis d’un réarrangement des nucléons qui les constituent pour former un noyau plus
lourd. L’énergie libérée au cours de la fission nucléaire peut provoquer l’union des noyaux
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 38 ~
légers avec formation des noyaux lourds, c’est la fusion nucléaire qui libère encore beaucoup
plus d’énergie que la fission. (c’est une fusion thermonucléaire, c'est-à-dire elle est provoquée
par une chaleur très grande. Pour comprendre cela, on peut prendre l’exemple de la bombe
thermonucléaire. Les réactions sont les suivantes :
+ +
+ +
Ces réactions interviennent dans la bombe à hydrogène, plus puissant que la bombe
ordinaire. Le principe de ces bombes, mises au point à partir de 1950, est simple. Un mélange
de deutérium, tritium et lithium est porté en très peu de temps (environ un microseconde) à
très haute température par explosion d’une petite bombe à fission qui joue le rôle de
l’allumette. L’énergie des noyaux fusibles suffit à les maintenir confinés et un certain nombre
de réactions thermonucléaires se produisent.
Ce sont des éléments radioactifs dont le nombre atomique est supérieur à 92. Partant de
l’uranium 238, on peut obtenir le neptunium 239 suite à l’action des neutrons :
+ +
D’une manière générale, le rayonnement émis par les corps radioactifs a des effets
nocifs sur les tissus vivants. Cela n’a pas empêché l’emploi de certains isotopes radioactifs en
biologie. Si l’on introduit dans une matière inactive une quantité d’isotope radioactif, on peut
suivre l’évolution des atomes radioactifs dans un corps humain, par exemple, et résoudre des
problèmes inaccessibles par la méthode habituelle :
c) Applications chimiques
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 39 ~
Les isotopes radioactifs permettent de dater des événements qui se sont produits dans
des temps extrêmement reculés. L’azote de l’atmosphère est transformé par les neutrons
cosmiques en carbone 14 radioactif. Ce nombre est oxydé en CO2, lequel se mélange au CO2
de l’air ordinaire. Les plantes renferment une molécule de carbone 14 pour 1012 molécules de
carbone ordinaire. Les êtres vivants qui consomment les fruits et les légumes ont aussi le
même rapport du carbone 14 et carbone 12 dans leurs corps. Au moment où l’être vivant
meurt, il n’est plus en interactions directes (les plantes) ou indirectes (animaux) avec
l’atmosphère. La période du carbone 14 est T= 5568 ans. Le rapport va diminuer avec le
temps. Ceci permet la détermination de l’âge par mesure de l’activité radioactive de certains
objets (bois, os, peau, chair, charbon, corne).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 40 ~
Les formules chimiques ont pour objet, la représentation qualitative et quantitative des
édifices atomiques des molécules. Elles sont obtenues par juxtaposition des symboles des
éléments constituants affectés de leurs coefficients stœchiométriques ou indices. On distingue
des formules brutes ou formules moléculaires et des formules développées. Les formules
brutes représentent la composition de la molécule et la constitution symbolique de celle-ci.
Les formules développées montrent comment les atomes sont liés entre eux. Cela permet, en
chimie organique, d’interpréter les propriétés d’une substance.
Dans cette représentation on indique comment les atomes sont liés entre eux. Chaque
liaison correspond à une valence.
H HH
H HH
Exemples :
H3C-CH-CH3 isobutane
CH3
Isomérie: on appelle isomères des composés ayant une même formule moléculaire (brute),
par conséquent même composition centésimale et même masse moléculaire, mais douées des
propriétés différentes (car les structures de l’édifice atomique sont différentes). C’est le cas de
n-butane et d’isobutane. C2H6O peut être l’alcool éthylique ou l’éther diméthylique. Ces deux
corps sont aussi des isomères : CH3-CH2OH (alcool éthylique) ou CH3-O-CH3 (éther
diméthylique).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 41 ~
En 1957, l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée avait proposé des règles
pour écrire les formules et nommer correctement les composés en chimie. Quand on écrit la
formule brute d’un composé, on commence par la particule la plus électropositive ou le cation
et on écrit ensuite la particule la plus électronégative ou l’anion.
L’oxygène réagit avec les éléments métalliques pour donner des oxydes basiques. Les
oxydes basiques solubles dans l’eau donnent des bases ou hydroxydes.
Les bases possèdent des propriétés caractéristiques. Leur formule générale est MOH ces
propriétés sont :
L’oxygène donne avec les non métaux des composés oxydes acides. Les oxydes acides
solubles dans l’eau donnent des acides.
Exemples : C+ O2 CO2
La formule générale des acides est HR. Si R ne contient pas de l’oxyde, on parle d’un
hydracide. Les hydracides sont : HCl, HF, H2S, … si R renferme l’oxygène, on parle d’un
oxoacide. Les oxoacides sont : H2CO3, HNO3, H3PO4, H2SO4, …
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 42 ~
En général, le sel se forme par la réaction de neutralisation entre un acide et une base.
Sa formule générale est MR. On peut symboliser la réaction de neutralisation comme suit :
MOH + HR MR + H2O
NaOH + HCl NaCl + H2O
La formation d’un sel peut aussi se faire par:
Action d’un acide sur un oxyde basique
Acide + oxyde basique sel + eau
2HCl + MgO MgCl2 + H2O
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 43 ~
Pour nommer un composé binaire, c'est-à-dire, formé par deux types d’atomes, on
ajoute le suffixe ure à l’élément le plus électronégatif et on le fait suivre du nom de l’élément
le plus électropositif.
Exemples : NaCl : Chlorure de sodium
ZnI2 : Iodure de zinc
Ca3N2 : azoture de calcium
Il y a une exception pour les oxydes. On emploie le suffixe yde.
Exemples: K2O : oxyde de potassium
BaO : oxyde de barium
Al2O3 : oxyde d’aluminium
Remarque 1 :
Les proportions des constituants peuvent être indiquées par des préfixes ou des nombres
grecs, tels que mono, di, tri, tétra, penta, hexa, hépta, octo, nona, déca, hendéca, dodéca…
qui précèdent les noms des éléments auxquels ils se rapportent. Les préfixes hémi (1/2) et
sesqui (3/2) peuvent également être utilisés.
Remarque 2 :
Les proportions de certains produits peuvent aussi être indiquées par des chiffres
romains mis entre parenthèses immédiatement après le nom de l’élément électropositif et
indiquant la valence de celui-ci. Cette façon de nommer s’appelle système de stock.
FeS : sulfure de fer (II)
Fe2S3 : sulfure de fer (III)
Cu2O : oxyde de cuivre (I)
CuO : oxyde de cuivre (II)
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 44 ~
Remarques 3 :
Lorsqu’il n’y a que deux états de valence possible, il est admis d’indiquer celle-ci en
ajoutant les suffixes eux ou ique au nom de l’élément électropositif en question. Le suffixe
eux est utilisé pour la valence la plus faible et ique pour la valence la plus élevée.
Exemples : FeO : oxyde ferreux
Fe2O3 : oxyde ferrique
SnF2 : fluorure stanneux
SnF4 : fluorure stannique
Remarques 4 :
Certains composés binaires ont pu garder leurs anciens noms établis de longues dates. Il
s’agit de l’eau (H2O) ; NH3 (ammoniac) ; phosphine (PH3).
b) Ions polyatomiques
Les noms des anions monoatomiques sont ceux des éléments correspondant affectés du
suffixe ure, après abréviation si possible.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 45 ~
Remarque 1 :
Un certain nombre d’anion polyatomique ont, comme les anions monoatomiques, des
noms terminés par le suffixe ure.
Remarques 2 :
Exemples :
Remarques 1
Quand un ion contient un atome d’hydrogène ionisable, cet hydrogène est indiqué par le
préfixe « hydrogéno » (aussi bien pour les anions en ate qu’en ite).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 46 ~
Exemples :
Exemples
Les acides donnant des anions en ure, c'est-à-dire les hydracides, sont désignés comme
les composés ioniques.
On peut les désigner parfois par leurs anciennes nomenclatures qui utilisaient le suffixe
hydrique en remplaçant le suffixe ure du nom de l’acide.
Les acides donnant naissance à des anions en ate ou en ite portent des noms plus
conformes à la tradition. Un anion en ite correspond à un acide en eux, c'est-à-dire l’anion est
moins oxygéné ; un anion en ate correspond à un acide en ique, c'est-à-dire l’anion est plus
oxygéné. Les préfixes hypo et per sont commun à l’anion et à l’acide.
Exemples
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 47 ~
Le chlore, comme d’autre halogènes (excepté le fluore) peut donner lieu à quatre
oxoacides différents, dont les anions portent un nombre variable d’atomes d’oxygènes :
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 48 ~
Les réactions chimiques sont des phénomènes suivant lesquels des substances se
transforment par suite d’un réarrangement des atomes. Au cours d’une réaction chimique, les
substances qui disparaissent sont des réactifs et celles qui apparaissent sont des produits.
Une équation chimique est l’expression d’une réaction chimique. Elle se compose d’un
premier membre qui représente les corps entrant en réaction (réactif) d’un second membre qui
représente les corps formés par la réaction (produits) et d’une flèche qui indique le sens de la
réaction. Une double flèche est utilisée pour une réaction réversible. Et lorsque plusieurs
substances sont en présence, on les relie entre elles par signe +.
Toute équation chimique doit respecter les lois de la conservation de la matière, des
éléments et de la charge. La somme des masses des réactifs doit être égale à la somme des
masses des produits. Il faut remarquer qu’une réaction chimique qui se produit avec
dégagement de la chaleur s’accompagne aussi d’un changement de masse selon la relation
d’Einstein, physicien américain. E=
Aucune balance ordinaire ne peut déceler cette masse très faible. La loi de la conservation de
la matière de Lavoisier est encore applicable pour des réactions chimiques.
Equilibrer l’équation d’une réaction chimique consiste à donner aux formules des
réactifs et des produits des coefficients numériques dits «coefficients stœchiométriques » de
telle façon qu’il y ait finalement autant d’atomes de chaque élément à gauche et à droite de
l’équation. Il existe de nombreuses méthodes pour équilibrer une équation chimique. On
procède le plus souvent par tâtonnement ou par approximation successive. Pour la réaction
suivante :
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 49 ~
On peut écrire des équations en se référant au nombre d’éléments présents dans chaque
membre de l’équation pour déterminer a, b, c et d.
Il ya ici trois équations à trois inconnues. Il suffit de considérer une inconnue égale à 1,
et les autres lui sont proportionnelles.
Les coefficients sont fractionnaires, on les multiplie par un facteur commun pour avoir
des entiers minimaux des coefficients cherchés. L’équation précédente s’écrit :
La classification des réactions chimiques peut se faire suivant plusieurs critères. Nous
utilisons une classification formelle suivant les coefficients stœchiométriques et le bilan de
matière.
a. Réaction de synthèse
H2 + Cl2 2HCl
Fe + S FeS
On appelle synthèse totale la réaction de formation d’un composé, au départ des corps
simples correspondants aux éléments constitutifs de ce composé :
Ex. H2 + O2 H2O
b. Réaction de décomposition
C’est une réaction au cours de laquelle un composé donne naissance à deux ou plusieurs
autres.
C’est une réaction au cours de laquelle il se forme un mélange des composés à partir
d’un autre mélange des composés.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 50 ~
CH4 + Br2 CH3Br + HBr est aussi appelée réaction de substitution (un H du
méthane est remplacé par un Br).
d. La réaction de polymérisation
nH2C=CH2 …-CH2-CH2-CH2-CH2…-CH2-CH3
Certains corps dits électrolytes, en se dissolvant dans l’eau, s’ionisent. Pour qu’il y ait
réaction entre électrolyte en solution, la règle de Bertholet (chimiste français) doit être
respectée. Cette règle s’énonce ainsi : « pour qu’il y ait réaction chimique entre électrolyte, il
faut qu’un des produits susceptible de se former soit insoluble ou volatil ; ce qui lui permet de
s’éliminer. On distingue :
Réactions de précipitation
Exemples :
Réaction de volatilisation
Exemples
Remarque 1:
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 51 ~
Remarque 2:
La réaction suivante n’a pas lieu en solution aqueuse car il n’y a ni précipitation ni
volatilisation.
La plupart des réactions chimiques se passent entre des réactifs en solution ou à l’état
gazeux. C’est pourquoi il est nécessaire de parler des solutions.
Une solution est une phase formée par un mélange de deux ou de plusieurs constituants
n’ayant aucune action chimique, l’un sur l’autre : le solvant et le soluté.
Le solvant est la substance qui dissout les autres. En général, le solvant est prépondérant.
Par exemple : On dissout 20g de NaCl dans 40 ml d’eau. Quel est le % de cette solution ?
Solution : %= = 33,3%
La molarité est la concentration d’une solution exprimée en mole de soluté par litre de
solution (ou mole par unité de volume)
M=n/V
Exemple : Une solution préparée en dissolvant 20g de l’hydroxyde de sodium dans 250ml de
solution aqueuse a pour concentration :
M= = 2 moles/litre = 2M
c) La normalité (N)
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 52 ~
La normalité dépend de la réaction où prend part le soluté. Il s’agit surtout des réactions
acide-base et des réactions d’oxydoréduction.
L’équivalent-gramme
Pour les réactions acide-base, l’équivalent-gramme d’un acide est une quantité de
matière pouvant libérer une mole d’ion H+ (protons), et l’équivalent –gramme d’une base est
la quantité de matière pouvant libérer une mole d’ions OH-.
L’équivalent- gramme de l’acide est une mole. Une mole de HCl libère une mole d’ions
H+. De même l’équivalent- gramme de NaOH est une mole car une mole de NaOH libère une
mole d’ions OH-.
L’équivalent –gramme de Na2SO4 est une demi-mole et celui de Al(OH)3 est 1/3 d’une mole.
Masse-équivalente (Me)
Le nombre d’équivalent –gramme n est égal à la masse d’un corps divisée par la masse
équivalente Me.
n=m/Me
Par exemple :
Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 15g d’hydroxyde de calcium
dans 600 ml de solution à utiliser pour une neutralisation totale ?
Solution
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 53 ~
Exemples :
Une mole de KMnO4 renferme cinq équivalent-grammes. La masse équivalente de KMnO4 est
égale à 1/5 d’une mole.
Exemple numérique
Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 3,16 g de KMnO4 dans un
litre de solution ?
Solution :
N1V1 = N2V2
d) La molalité (m)
Exemple : Quelle est la molalité d’une solution obtenue en dissolvant 20g de saccharose
C11H22O11 dans 125g d’eau solution.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 54 ~
Solution
e) Le Titre
Le titre est la concentration d’une solution exprimée en gramme de soluté par litre de
solution ou g/ml.
f) La Fraction molaire
Cette façon d’exprimer la concentration concerne des mélanges à l’état gazeux, et quand
on ne veut pas distinguer le ou les solutés et le solvant. Elle est égale au nombre de mole n i
d’un constituant i divisée par le nombre total de mole dans le mélange.
La sommation de Xi donne 1.
Exemple :
Une boite renferme 0,4 mole d’hydrogène, 1,6 mole d’azote et 0,5 mole d’oxygène.
Quelle est la fraction molaire de chaque constituant ?
Solution
XH2 = 0,4/(0,4 + 1,6 + 0,5) =0,16 XN2 =1,6/0,4 + 1,6 + 0,5 = 0,64
La dilution est l’inverse de la concentration. Une solution diluée renferme peu de moles
de soluté dans un grand volume de solvant. La relation suivante convient pour la dilution :
N1V1 = N2V2
Exemple 1
Quel volume d’eau faut-il ajouter à 150 ml de HCl pour obtenir une solution 0,5 N ?
Solution
Le nombre d’équivalent –gramme de HCl dans 150 ml de solution concentrée est égale au
nombre d’équivalent-grammes de HCl dans la solution diluée. On peut alors écrire :
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 55 ~
300 = 75 + 0,5X
X= 450 ml
En étudiant les gaz parfaits, on a admis l’absence des forces d’interaction entre les
molécules. Par analogie, on définit l’état idéal d’une solution comme étant un état dans lequel
l’interaction entre les molécules est parfaitement uniforme. S’il y a deux constituants
indépendants A et B, les forces s’exerçant entre A et A, B et B et A et B sont toutes égales.
Une variable importante dans l’étude des solutions est la tension de vapeur régnant au dessus
de la solution.
La tension ou pression de vapeur de toutes les solutions renfermant des solutés non
volatils est toujours inférieure à celle du solvant pur. Lorsqu’il s’agit d’une solution idéale, la
tension de vapeur de chaque constituant en équilibre avec la solution est proportionnelle à la
fraction molaire de ce constituant. Cette loi a été formulée pour la première fois en 1886 par
Raoult.
P= X2 x P0
Le point de fusion de n’importe quelle solution est toujours inférieur à celui d’un
solvant pur. En solution diluée, la diminution du point de fusion est directement
proportionnelle au nombre de molécules (ou moles) de soluté dans une masse donnée de
solvant.
ΔTfus = Kfus .m
Où ΔTfus = diminution du point de fusion, Kfus= la constante cryoscopique ; pour l’eau, Kfus
vaut 1,86°Cm-1 où m = la molalité de la solution.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 56 ~
La température d’ébullition d’une solution est toujours supérieure à celle d’un solvant
pur. En solution diluée, l’élévation du point d’ébullition est directement proportionnelle au
nombre des molécules (ou moles) de soluté contenu dans une masse donnée de solvant.
Où ∆Téb = Kéb x m
Les lois de Raoult sont invariables pour les solutions diluées et pour des solutés qui ne
se dissocient pas en ions en solution. Par exemple, une solution contenant 0,1 mole de KCl
par Kg d’eau se congèle à -0,372 °C. Ceci prouve que les ions K+ et Cl- se comportent d’une
manière indépendante en solution.
A température constante, la concentration d’un gaz soluble dans un volume donné d’un
liquide est directement proportionnelle à la pression partielle du gaz. ceci est la loi de Henry
(1893).
K=P/X
Dans le cas de la tension de vapeur, K diffère maintenant de P0 car les gaz sont très peu
solubles.
V = (α x VxP)/760
Il faut noter qu’en biologie, pour atteindre les cellules, les gaz de l’air (l’oxygène)
doivent d’abord se dissoudre dans l’eau de l’organisme. La solubilité d’un gaz varie selon sa
nature, avec sa température et sa pression.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 57 ~
On peut dire que quatre moles ou 4x17 g d’ammoniac réagissent avec trois moles ou
3x32 g d’oxygène pour donner deux moles ou 2x28g d’azote et 6moles ou 6x18g d’eau. La
loi de la conservation de la matière est respectée.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 58 ~
L’énergie est un terme utilisé pour définir plusieurs concepts abstraits. Par exemple
lorsqu’on est fatigué, nous disons que nous avons dépensé beaucoup d’énergie. L’énergie est
reconnue par les effets, on ne peut pas la toucher, peser, … il existe plusieurs sources
d’énergie et elle est considérée en général comme la capacité de produire un travail. En
mécanique, le travail est défini par le produit d’une force par son déplacement mais en chimie,
le travail est considéré comme l’énergie associée au mouvement d’un objet. C’est une forme
d’énergie qui intéresse aussi les chimistes. On rencontre aussi d’autres types d’énergie :
énergie rayonnante, énergie thermique, énergie chimique et énergie potentielle.
Les énergies peuvent être converties d’une forme à l’autre mais dans l’univers, on
considère que la quantité totale d’énergie reste constante ; c’est la loi de la conservation de
l’énergie utilisée en thermodynamique comme premier principe.
6.2 Travail W
Lorsque la transformation chimique considérée se fait avec variation de volume suite
aux forces de pression intérieures ou extérieures au système, on dit que ce dernier fourni ou
reçoit un travail du milieu extérieur. Le travail des forces de pression est donné par : (pour
une transformation d’un état 1 à un état 2).
W=
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 59 ~
Par exemple une transformation isochore dV=0 ceci entraine aussi que le travail
d’une telle transformation sera nul.
Pour une transformation isobare p= p1= p2
W= = p(V2- V1)
Pour une transformation quelconque d’un gaz parfait avec leur équation
W=
W=
W= avec T=T1=T2
6.3 Chaleur Q
Il s’agit d’un échange d’énergie par interaction directe des molécules du système avec le
milieu extérieur. Certaines enceintes limitent considérablement les échanges de chaleur. Le
cas limite de telles enceintes porte le nom d’enceinte adiabatique. Un système placé dans une
enceinte adiabatique n’a aucun échange de chaleur avec le milieu extérieur ; on dit qu’il subit
des transformations adiabatiques. On utilise la notion des capacités calorifique (ou
thermique), chaleurs massiques pour tenir compte de ces interactions. La capacité calorifique
(ou thermique) d’un système est la quantité de chaleur qu’il faut lui fournir pour élever sa
température d’un degré. Entre deux températures, on peut calculer sa valeur moyenne si pour
passer de T1 à T2, il faut lui donner une quantité de chaleur Q12.
C=
C= (en Joule/degré)
Pour des corps homogènes de masse m, on définit de même les chaleurs massiques
C= (en Joule/g.degré)
Très souvent la valeur des capacités calorifiques et des chaleurs massiques n’est pas une
constante. Elle varie avec la température. La fonction qui la lie est souvent donnée par une
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 60 ~
Cm=
et
Pour une transformation quelconque d’un système d’un état d’équilibre (1) à un état
d’équilibre (2), le système échange avec le milieu extérieur :
Un travail We
Une quantité de chaleur Qe
L’énergie interne de ce système subit alors une variation selon l’expression du premier
principe We + Qe = ∆U=U2- U1
On peut donner au premier une expression différentielle en écrivant que, pour une petite
transformation : dU= δWe + δQe
Il faut remarquer qu’on compte positivement le travail et la chaleur reçu par le système et
négativement le travail et la chaleur fournis par le système au milieu extérieur.
W >0 W<0
Système
Q>0 Q<0
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 61 ~
Considérons une transformation ouverte (non cyclique) faisant passer le système de l’état
initial 1 à l’état final 2, par plusieurs chemins possibles 1 A 2, 1 B 2, 1 C 2.
P 1
C B 2
Alors que les travaux (WA, WB, WC) et les quantités de chaleur (QA, QB, QC) échangés
avec le milieu extérieur dépendent du chemin suivi, leur somme, qui mesure la variation
d’énergie interne du système, est indépendante du chemin suivi et ne dépend que de l’état 1 et
de l’état 2.
Cas particulier
a) Dans une transformation cyclique, l’état initial 1 coïncide avec l’état final 2 (U2=U1) on
a donc : (W+Q) cycle = 0
Cette relation traduit le principe de l’équilibre entre travail et chaleur au cours d’un
cycle (/W/=/Q/)
b) Dans un système isolé (le système n’échange rien avec le milieu extérieur)
W=0 et Q=0, on a U2=U1 l’énergie interne ne varie pas. C’est le cas des calorimètres qui
sont des appareils où on étudie des échanges de chaleur entre corps ∆U=0.
W=0 et ∆U =Qv
W + Qp =∆U
On a U2-p2V2= H2 et U1-p1V1= H1
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 62 ~
Qp = H2 – H1 = ∆H
en sachant que =γ
on déduit que cp =
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 63 ~
Les tables thermodynamiques donnent le plus souvent les enthalpies de formations des
produits = énergie échangée lors de la formation d’une mole de composé considéré à partir de
ses éléments constitutifs à une pression de 1 atm. L’état standard correspond à la pression de
1 atm et la température de 25°C.
N.B. : Par convention, les enthalpies standards de formation des corps purs simples (O2, H2,
N2) stables à l’atm et 25°C sont nulles. ∆H°f (O2)=0 et ∆H°f(H2) = 0
Voici quelques exemples d’enthalpies standards de formation des corps donnés dans les
tables.
Ag(s) O
AgCl(s) -127,04
Br2(l) 0
C(graphite) 0
C(diamant) 1,90
CaCO3 -1206,9
HCl -92,3
H2 0
H2O(g) -241,8
H2O(l) -285,8
NO(g) 90,4
SO2(g) -296,9
SO3(g) -20,15
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 64 ~
∆H°r =
1. Méthode directe par la mesure dans les conditions standards de ∆H°r en réalisant la
réaction avec les éléments.
Ex : C( graphite) + O2 (g) CO2(g) ∆H°r = -393,56 kJ/mol
2. Méthode indirecte
Beaucoup de composés sont difficiles à synthétiser à partir de ses éléments ∆H°r se détermine
par la loi simple de Hess qui utilise ses ∆H°f avec une approche indirecte.
Lorsque les réactifs sont convertis en produits ∆H°r de la conversion directe = Σ∆H des étapes
intermédiaires qu’on peut imaginer pour atteindre les produits.
A+E D ∆H1
D+B C ∆H2
A+B C ∆Hr=∆H1+∆H2
A+B C
+ ∆H2
E
∆H1
D+B
Exemple:
Si on donne:
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 65 ~
Réponse
∆H°r = 4∆H°r1+∆H°r2-∆H°r3
∆H°r= 226,6 kJ
avec Cp = n cp
∆H°T1 = ∆H°T2 +
H=E+pV
Lors d’une réaction en phase gazeuse ∆E=∆H-∆(pV)
Soit ∆ E=∆H-V∆p -p∆V
Si p est une constante : ∆ E =∆H -p∆V =∆H -∆(nRT)
∆ E =∆H -RT∆n ∆n= la molécularité
Exemple
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 66 ~
∆n=2-3 =-1
∆ E°=∆H° -RT∆n
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 67 ~
[ ]
[B]
[A]
Temps
v= -
v= -
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 68 ~
V=k[A]x∆[B]y
Où x et y sont les ordres partiels de la réaction et qui sont égaux aux coefficients
stœchiométrique a et b si la réaction est élémentaire. Nous verrons dans la suite que les
réactions élémentaires se réalisent en une seule étape et font intervenir des entités
élémentaires comme des atomes, molécules…
(x+y) est l’ordre global de la réaction. k est la constante cinétique de la réaction et elle
est égale à la vitesse de la réaction lorsque les concentrations des réactifs sont égales à l’unité.
L’unité de k dépend de la loi cinétique par exemple pour une réaction d’ordre 0, k est exprimé
en mole/ l.s ; et pour une réaction de premier ordre, k est exprimé en s-1. Il faut noter que la
constante de vitesse ainsi que les ordres de réactions se déterminent expérimentalement.
Exemple : soit une réactif A B de premier ordre par rapport à A. On sait que : v= -
On sait aussi que v=k[A] lorsqu’on égale les deux concentrations, on trouve - = k[A]
de cette relation, on peut déterminer par résolution de cette différentielle la variation de la
concentration de A en fonction du temps.
cette relation montre que ln[A] est une fonction linéaire du temps. Elle est utilisée
expérimentalement pour déterminer la constante cinétique.
ln[A]
pente=-k
temps
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 69 ~
t1/2=
t1/2=
N.B. : la mesure de la vitesse d’une réaction peut se faire expérimentalement par la mesure de
tout paramètre lié à la concentration et qui varie avec l’évolution de la réaction (temps).
Exemple de pression lorsqu’on a une réaction en phase vapeur et que la molarité et différent
de 1. Prenons la décomposition du peroxyde d’hydrogène qui peut être suivi sur le plan
cinétique en mesurant la variation de la pression à l’aide d’un tube manométrique placé au
dessus du vase de réaction.
pV=nRT
p=
v= =
ln = ln
Cette relation peut nous renseigner sur la cinétique et nous permettre d’établir la loi
cinétique.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 70 ~
La température agit sur la vitesse de vibration des particules qui augmente et que la
probabilité de collision augmente. Chimiquement la température agit sur l’énergie nécessaire
que doivent gagner les réactifs pour franchir la barrière énergétique nécessaire à la
transformation. Pour exemple, pour qu’il y ait réaction de substitution ; la collision doit
permettre de faire gagner de l’énergie pour que les anciennes liaisons se rompent et que des
nouvelles liaisons naissent. Cette énergie dont les réactifs ont besoin pour réagir s’appelle
Energie d’Activation Ea.
Energie Energie
Ea Ea
∆H
∆H
lnk = - + lnA
lnk est une fonction linéaire de 1/T, cette fonction permet de déterminer l’Ea des
réactions graphiquement. Si à T1, on détermine expérimentalement k1 et à T2, on détermine
k2, l’énergie d’activation peut aussi se déterminer par :
ln lnA -
ln lnA -
ln )
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 71 ~
Toutes les réactions peuvent se dérouler en une ou plusieurs étapes : une réaction simple
ne présente qu’une seule étape ; une réaction complexe se produit en plusieurs étapes. Ces
dernières donnent naissance à des intermédiaires réactionnels, composés très réactifs qui
n’apparaissent pas dans le bilan réactionnel ; on les appelle également centres actifs. Le
mécanisme réactionnel est la succession des processus élémentaires, ou actes élémentaires,
qui conduisent à la formation des intermédiaires réactionnels, puis des produits. La
molécularité d’un acte élémentaire est le nombre d’entités réactives (molécules, ions…) qui
interviennent dans le processus.
Les actes élémentaires correspondent toujours à la rupture d’une liaison, qui nécessite le
franchissement d’une barrière énergétique, c’est-à-dire un apport minimal d’énergie au milieu
réactionnel : il s’agit de l’énergie d’activation. On distingue principalement les ruptures
homolytiques, ou radicalaires, et les ruptures hétérolytiques. Dans le premier cas, la rupture
est symétrique : chacun des deux atomes impliqués emmène avec lui un électron de la liaison
rompue. L’énergie nécessaire au processus peut être apportée sous forme de chaleur (il s’agit
alors d’une thermolyse) ou de rayonnement (photolyse). Dans le second cas, la rupture est
dissymétrique : l’un des atomes impliqués dans la liaison emporte avec lui le doublet
électronique de cette dernière. Une rupture hétérolytique conduit à la formation d’espèces
chargées, ou ions. Il ya apparition de ce qu’on appelle intermédiaires réactionnels.
Un catalyseur est une substance qui est ajouté dans le milieu réactionnel et sans être
consommée augmente la vitesse de la réaction. il faut comprendre par là que le catalyseur ne
se transforme pas et se retrouve à la fin de la réaction. Suivant le mécanisme de la réaction
considérée, le catalyseur modifie le mécanisme et permet à la réaction de passer par un
schéma de faible énergie d’activation. Le catalyseur augmente donc indirectement la vitesse
de réaction par la diminution de l’énergie d’activation. Il existe d’autres substances chimiques
qui par leur présence diminuent la vitesse de réaction, on les appelle des inhibiteurs.
Ea
avec catalyseur
Progression de la réaction
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 72 ~
est une réaction irréversible car un des réactifs ou tous les deux disparaissent.
est une reaction reversible car aucun des réactifs ne disparait. A l’équilibre, si on part
d’une mole d’acide et d’une mole d’alcool, il se forme 2/3 mole d’ester 2/3 mole d’eau et il
reste 1/3 mole d’acide et 1/3 mole d’alcool.
On dit que l’équilibre est atteint lorsque la vitesse de la réaction directe (1) devient
égale à la vitesse de la réaction inverse (V1=V2). Il n’y a pas arrêt de la réaction.
Il existe des grandeurs physiques dont la modification entraine une modification d’état
d’équilibre. Ce sont en général la pression, la température et la concentration.
Le sens du déplacement de l’équilibre peut être prévu par application de la loi de modération.
Toute modification de l’un des facteurs d’un système en équilibre, provoque une
évolution du système dans le sens qui tend à s’opposer à la modification.
1° Influence de la température sur l’équilibre d’une réaction chimique (la loi de Vant’Hoff,
1884)
L’augmentation de la température favorise la réaction endothermique et sa diminution
favorise la réaction exothermique.
Soit la réaction :
3H2 + N2 2NH3
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 73 ~
2° Influence de la pression sur l’équilibre d’une réaction chimique (loi de Lechatélier, 1886)
La pression influence l’équilibre des réactions entre les corps à l’état gazeux.
Soit la réaction :
1
a. H2 (g) + I2(g) 2HI (g)
2
La pression n’a pas d’effet sur l’équilibre de cette réaction car le nombre total des moles
totales ne change pas ;
1
b. 3H2 (g) + N2(g) 2HN3 (g)
2
L’augmentation de la pression favorise la réaction directe (1) qui se passe avec diminution du
nombre de mole :
1
c. N2H4(g) 2NO2(g)
2
L’augmentation de la pression déplace l’équilibre dans le sens inverse (2) car le nombre de
moles diminue dans le sens inverse (2).
3° Influence de la concentration sur l’équilibre des réactions chimiques (la loi de Berthollet)
L’excès d’un réactif : l’excès d’un réactif favorise la réaction directe qui le fait disparaitre.
L’élimination d’un produit : l’élimination d’un produit rend la réaction directe totale ou
complète.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 74 ~
Un système en équilibre n’est pas modifié par l’addition d’un catalyseur. Le catalyseur
a pour rôle d’augmenter la vitesse avec laquelle le système atteint son équilibre, mais cela
dans les deux sens (1 et 2).
aA + bB cC + dD
Selon Gulbert et Waage, chimistes norvégiens, la vitesse d’une telle réaction est
proportionnelle à la concentration des corps réagissant. C’est la loi d’action de masse qu’ils
ont énoncée en 1863.
On peut exprimer les vitesses V1 et V2 des réactions directe et indirecte par les
solutions :
V1=k1[A]a.[B]b V2=k2[C]c.[D]d
kc= =
[A], [B], [C] et [D] représentent les concentrations molaires des réactifs et des produits.
Si le système homogène est gazeux, on peut remplacer les concentrations molaires par
les pressions partielles des constituants gazeux. Rappelons que la pression partielle d’un gaz
égale la pression totale p multipliée par la fraction molaire du gaz considéré.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 75 ~
Pour la réaction aA + bB cC + dD
A, B, C et D sont des molécules dans l’état gazeux et ayant pour pressions partielles p.
l’expression de la loi d’action de masse en fonction des pressions partielles est :
kp=
Il existe une relation entre kp et kc. Si on considère A, B, C et D comme les gaz parfaits, on
peut remplacer P par la multiplication de la concentration C, la constante des gaz parfaits R
est la température T dans la relation ci-haut.
kp= =
kp=kc [RT] ∆n
kc=
si ∆n = 0, kc =kp
Exemple
Solution
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 76 ~
Solution
1) kp = kc=
kc=kp
2) kp=
Au chapitre 5 nous avons placé des calculs à partir d’une réaction chimique aux calculs
stoechiométriques pour des réactions irreversibles. Pour les réactions irréversibles, il faut
connaitre la valeur de la constante d’équilibre à une température donnée pour pouvoir faire le
bilan de la réaction. le plus souvent on se sert du coefficient de dissociation ou degré de
dissociation α (qui représente la fraction de mole dissociée) pour écrire la stoechiométrie de la
réaction à l’équilibre.
considérons la réaction :
A 2B
AB vaut alors zéro. à l’état d’équilibre, si α désigne le nombre de moles ayant réagi, il
restera (1-α) mole de A qui n’a pas réagi ; il se forme 2α moles de AB.
Nombre de moles 3 1 0
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 77 ~
Nombre de moles: n 0 0
Nombre de moles n
Nombre de moles a 0 b
Solutions
Nombre de moles 3 1 0
Nombre de moles: n 0 0
Nombre de moles a 0 b
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 78 ~
Les composés à liaisons covalentes dissouts dans l’eau forment des solutions
moléculaires. C’est le cas des corps tels que les alcools, le sucre, les gaz simples (H2, O2).
Arrhénius, chimiste suédois, avait observé en 1887 que les solutions aqueuses des
acides, des bases et des sels conduisaient le courant électrique. Il avait conclu que sous
l’influence du solvant polaire, les composés à liaison ioniques sont dissociés en ions positifs
(cation) et en ions négatifs (anion) en solution. On appelle électrolyte toute substance qui en
se dissolvant dans l’eau, se dissocie en ions.
Exemples :
KNO3 K+ + NO3-
Les composés à liaison ionique contiennent même à l’état solide des ions repartis dans
un système cristallin. Le solvant polaire permet la séparation de ces ions.
Les ions sont entourés par les molécules du solvant. On dit qu’ils sont solvatés, ou dans
le cas de l’eau, hydratés.
Les composés covalents s’ionisent en solution à la suite d’une réaction chimique sur le
solvant puisqu’ils ne contiennent pas d’ions à l’état pur. C’est le cas des acides forts.
Exemples :
Nous avons dit que les solutions aqueuses d’électrolytes conduisent le courant
électrique. Les mesures de la conductivité électrique des solutions d’électrolytes ont permis la
distinction entre électrolytes forts et faibles. On appelle « électrolytes forts » ceux qui sont
totalement dissociés en ions dans l’eau : et bons conducteurs du courant.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 79 ~
AB A+ + B-
Leur dissociation est un phénomène irréversible. C’est le cas des acides forts : HCl,
HBr, HI, HNO3, H2SO4, HClO4…, des bases fortes : KOH, NaOH, Ca(OH)2, Ba(OH)2, … et
des sels en général : Na2SO4, Cu(NO3)2 …
On appelle « électrolytes faibles », ceux qui sont partiellement dissociés en ions en solution.
Leur dissociation est un phénomène reversible ou équilibré.
AB A+ + B-
c’est le cas des acides faibles tels que : HF, H2S, HCN, H2SO3, HNO2, H2CO3, H3PO4,
CH3-COOH ou les acides organiques en général ; des bases faibles telles que l’ammoniaque :
NH4OH , les amines ; et quelques rares sels comme HgCl2.
AB A+ + B-
On parle de ka ou kb s’il s’agit d’un acide ou d’une base. La constante de dissociation k est
très élevée pour les électrolytes forts, et très faibles pour les électrolytes trop faibles.
On remplace souvent ka et kb par pKa et pKb , cela dans le but d’éviter les exposant négatifs
et fractionnaires. Par définition
pK= -logK
Exemple 1 :
CH3-COOH CH3-COO- + H+
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 80 ~
α=
AB A+ + B-
α= = si [AB]= c
= = αc
[AB]eq= c – αc=c(1-α)
k= =
d’où k=
« L’addition d’un solvant pur à un système de réactifs en équilibre déplace l’équilibre dans le
sens faisant apparaitre le plus grand nombre d’ions. (ou la dilution augmente la dissociation
ionique d’un électrolyte) ».
Exemples
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 81 ~
Ils s’y dissocient entièrement quand ils s’y dissolvent en petite quantité.
pKs = -logKs
Pour qu’il y ait réaction de précipitation en solution entre les ions Bm+ et An- pour former un
précipité BqAp, il faut que :
[Bm+]q [An-]p
Exemple 1
Se forme t-il un précipité lorsqu’on ajoute à 100ml d’une solution contenant 10-5 ion g de Cl-
par litre, 10-6 ion-gr de Ag+ ? Ks AgCl = 1,6 10-10
Solution
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 82 ~
[Cl-] ;
1. 10-10< -10
donc, il n’y a pas précipitation de AgCl.
Si une solution aqueuse de BqAp est saturée, on y trouve aussi des ions
Où s est la solubilité.
De là on tire :
S=
Exemple
Le produit de solubilité de chlorure d’argent est Ks= 1,6 10-10. Calculer sa solubilité dans
l’eau pure en moles par litre.
Solution
Une mole de AgCl qui se dissout fournit une mole d’ions Ag+ et Cl-. On peut écrire AgCl
dissout s=[Ag+]=[Cl-]
Ks = [Ag+] [Cl-]
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 83 ~
La concentration des ions Bm+ en solution vient uniquement de BqAp et vaut [Bm+]=qs
Celle des ions An- vient de BqAp et de B’(s) Ar et vaut aussi [An-]=ps + rc
=[qs]q[rc]p
=qqsqrpcp
S=
Exemple
Calculer la solubilité du chlorure d’argent dans une solution contenant 0,01 mole de NaCl par
litre.
Solution
1e Méthode
P=q=s=1
2e Méthode
Ks = [Ag+] [Cl-]
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 84 ~
Un grand nombre des définitions a été donné pour des notions fondamentales des acides
et des bases.
Selon Arrhénius (1887), un acide est un composé qui libère des ions H+ dans l’eau ; une base
libère des ions OH-.
Exemples :
HCl H+ + Cl-
La définition de Brönsted est la suivante (1923) : un acide est une susbtance qui libère des
ions H+. une base est une substance qui fixe les ions H+.
L’acide qui perd un proton devient une base, et la base qui accepte un proton devient un acide.
L’acide et la base forment une paire conjuguée.
Exemples :
1) CH3COOH CH3COO- + H+
2) NH3 + H+ NH4+
L’acide de Brönsted est aussi l’acide d’Arrhénius. La définition de Lewis (1875- 1946) est
qu’un acide est un accepteur de doublet électronique libre et une base est un donneur de
doublet.
Exemples :
H3 + H+ NH4+
Base acide
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 85 ~
Les corps tels que BF3, AlCl3, FeCl3- possédant une orbitale vide sont des acides de
Lewis. Les substances ayant un atome possédant un doublet électronique libre sont des bases
de Lewis. Ici, le proton n’intervient plus.
En présence d’un acide l’eau joue le rôle d’une base. La réaction entre l’eau et l’acide
HA est : H2O + HA H3O+ +A-
Ka=
Comme l’eau ici est comme solvant, sa concentration est constante. Ka est la constante
de dissociation de l’acide. L’acide est fort si Ka est très élevé ; il est faible dans le cas
contraire. Pour éviter l’emploi des nombres décimaux, on utilise souvent le pKa.
pKa = - log Ka
Exemple :
Les polyacides qui sont des substances capables de libérer plusieurs fois H+ se
caractérisent par plusieurs pKa correspondant à chaque équilibre de dissociation. Par exemple
l’acide carbonique possède deux constantes d’acidité Ka1 et Ka2 telles que :
Si la réaction entre l’eau et l’acide est complète, on dit que l’acide est fort et pKa est
très petit ou Ka est très grand. Le pKa de HCl est -5, celui de HClO4 est -8. Ce sont des acides
forts.
A- + H20 HA + OH-
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 86 ~
Kb=
Une base est forte si son Kb est grand et son pKb petit.
Exemple :
Nous venons de voir que l’eau peut, selon le milieu, se comporter soit comme un acide,
soit comme une base. On dit que l’eau est amphotère. Les mesures de conductivité électrique
ont montré que l’eau pure conduit faiblement le courant. On peut conclure que l’eau est
ionisée. La réaction d’ionisation de l‘eau est :
Kw = [H3O+] [OH-]
Le degré d’ionisation de l’eau à 25°C est 18.10-10. La concentration de l’eau est 55,56 mol/l.
comme α=18.10-10 , on trouve qu’à 25°C, [H3O+]= [OH-]= 10-7 ion-gramme par litre.
On définit : pKw = 14
Ka.Kb = Kw
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 87 ~
Dans l’eau pure, à 25°C, les concentrations en ions H+ et OH- sont identiques.
Considérons le cas où l’on met en présence dans une solution a mole/l de HA, tel que
HCl et a mole/l de BOH, telle que NaOH simultanément.
L’acide étant fort, la base conjuguée est très faible. De même la base étant forte, l’acide
conjugué est très faible. Les ions A- et B+ sont indifférents. La réaction a lieu entre H+ et
OH-. C’est la neutralisation.
H+ + OH- H2O
Supposons que l’on met en solution simultanément a mole/l d’acide faible HA, tel que
l’acide acétique, et a mole/l de base forte BOH tel que le NaOH. Il y a d’abord réaction de
neutralisation.
HA + BOH BA + H2O
BA B+ + A-
H2O H+ + OH-
Comme l’acide est moyennement faible, la base conjuguée A- est aussi faible. Il réagit avec
les ions H+ de l’eau ou avec l’eau pour reformer HA peu ionisé :
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 88 ~
C’est l’hydrolyse, à ce point, la concentration en ions OH- devient supérieure à celle de H+. la
solution devient basique.
L’hydrolyse d’un sel d’acide faible et de base forte rend la solution basique.
Si Ka=
Kw= [H+][OH-] et Kh =
Si dans une solution on introduit une même quantité d’un acide faible HA tel que
CH3COOH et une base faible BOH telle que NH4OH, la réaction de neutralisation est :
HA + BOH H2O + BA
BA B+ + A-
B+ et A- étant faibles, ils réagissent avec l’eau (l’hydrolyse) pour reformer la base et
l’acide de départ peu ionisés.
B+ + H2O BOH + H+
A- + H2O HA + OH- Où
B+ + A- + H2O BOH + HA
Neutre si Ka =Kb
Acide si Ka >Kb
Basique si Kb< Ka
Ka= et Kb=
Kh =
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 89 ~
10.6 Notion de pH
10.6.1 Définition de pH
Dans l’eau, la concentration en ions H+ des électrolytes peut varier entre 1 et 10-14. Il est
difficile de représenter toutes ces valeurs dans un diagramme. C’est pourquoi, pour des
raisons de commodité on utilise plutôt une fonction de la concentration en ions H+, que
Sörensen appelle ‘’exposant d’hydrogène’’ ou pH.
pH = -log[H+] = log
Si le pH d’une solution est 2,5, la concentration en ions H+ de la solution est 10-2,5 = 3,16 10-3
ion –g/l.
acide si le pH<7
basique si le pH >7
neutre si le pH=7
pOH = -log[OH-]
10.6.2 Mesure du pH
A. Détermination approximative au moyen d’indicateur coloré
HIn H+ + In-
Acide base
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 90 ~
Ki= où =
Le tableau ci- dessous donne quelques indicateurs colorés et leurs zones de virage.
Cette méthode est plus précise. On relie le pH au potentiel d’une électrode, dite
électrode à hydrogène, au potentiel d’une électrode de verre. L’appareil utilisé est le pH-
mètre. La méthode convient même pour les solutions colorées.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 91 ~
10.6.3 Calcul de pH
En solution diluée, le degré de dissociation d’un acide fort est voisin de l’unité. La
concentration de l’acide (monoacide) est égale à la concentration des ions H+. [H+] =Ca
[H+] =nCa
Exemple : on dissout 31,5 g d’acide nitrique dans l’eau de façon à obtenir 2 litres de solution.
Quel est le pH de la solution ?
Solution :
N= = 0,5 moles
HA H+ + A-
Ka= où
Posons = Ca
Ka= ; =
pH= logCa
Exemple: une solution d’acide acétique à 0,01M, quel est son pH sachant que sa constante
d’ionisation Ka = 1,8.10-5?
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 92 ~
Solution
pH= = 3,37
Comme les acides forts, les bases fortes en solution diluées sont totalement dissociées
en ions. La concentration de la base Cb égale celle des ions OH- pour des bases du type BOH.
BOH B+ + OH-
Cb = ; dans l’eau, on a :
Kw= ou pH + pOH = 14
pOH= - log Cb
pH= 14 + log Cb
Solution
= 14 – 13,4= 0,8
= 10-pOH = 10-0,8
= 0,158 M.
Comme les acides faibles, l’ionisation des bases faibles est reversible. Considérons une
base faible BOH, par exemple NH4OH qui s’ionise selon la réaction
BOH B+ + OH-
Kb=
et , la relation devient :
Kb= ou
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 93 ~
pOH= -log =
pH= 14-
Solution
pH= 14 -
pH= 11,51
5. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide fort et de base forte
Considérons un sel BA d’un acide fort et d’une base forte, par exemple le chlorure de
sodium BA ne subit pas l’hydrolyse. En solution, il est ionisé complètement.
BA B+ + A-
L’eau aussi étant ionisée, la concentration en ions H+ et la concentration en ions OH- sont
égales car il n’y a pas hydrolyse à 25°C.
= 10-7 et
pH=7
La solution d’un sel d’acide fort et de base forte est neutre suite au manque d’hydrolyse.
Considérons un sel BA d’un acide faible et d’une base forte tel que l’acétate de sodium.
Ce sel est ionisé dans l’eau :
BA B+ + A-
A- + H2O HA + OH-
et
Kh=
= et pOH=
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 94 ~
pH=
Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-3 molaire en acétate de sodium, Ka= 1,81.10-5 ?
Solution
pH= = 8,4
C’est le cas du chlorure d’ammonium. Dans le sel BA, le cation B+ est acide faible. La
réaction d’hydrolyse est :
B+ + H2O BOH + H+
Avec Ca = et
pH=
Exemple : on dissout 5,35g de chlorure d’ammonium dans une solution de façon à obtenir
250ml de solution. Quel est le pH de cette solution Kb=1,8.10-5 .
Solution
n=
Cs=
pH= =4,83
Avec ½ et
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 95 ~
= ou
Le pH d’un sel d’acide faible et de base faible est indépendant de la concentration du sel.
Exemple :
Solution :
pH= = 6,3
Une solution tampon est celle qui resiste aux variation de pH lorsqu’on y ajoute de
l’acide ou de la base.
On prépare une solution tampon en mélangeant soit un acide faible et son sel (exemple acide
acétique et acétate d’ammonium) ou une base faible et son sel (par exemple NH4OH et
NH4Cl).
A ce même mélange, si on y ajoute du NaOH, les ions OH- se combinent aux ions H+ de
l’acide acétique pour former l’eau peu ionisée, et le pH varie peu.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 96 ~
A. Calcul de pH d’un mélange tampon acide faible et son sel de base forte
Considérons un acide faible HA et son sel BA. L’acide est peu ionisé.
HA A- + H+
BA B+ + A-
= Cb =Cs et =Ca
Ka=
Ou =
pH=pKa + log
Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-2 M en acétate de sodium et 10-1 M en acide
acétique (Ka= 1,85.10-5)
Solution
B. Calcul de pH d’un mélange tampon base faible et son sel d’acide fort
BOH B+ + OH-
BA B++ A-
et [BOH] Cb
Kb=
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 97 ~
Exemple : Quel est le pH d’une solution 0,169 M en NH4OH et 0,183 M ou NH4Cl ? Kb=
1,81.10-5 ?
Solution :
pH= 9,22
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 98 ~
On appelle degré d’oxydoréduction (D.O) d’un élément dans un ion ou dans une
molécule, le nombre d’électrons perdus (étages positifs) ou gagnés (étages négatifs) de
l’atome de cet élément depuis son état fondamental. On l’indique en chiffres romains, à droite
du symbole, comme dans les exemples suivants (l’absence de signe équivaut au signe +) :
pour le cuivre dans CuO : CuIIO ; pour l’azote dans NH3 : N-III H3. A la suite du nom complet
de l’élément, on indique le degré d’oxydation entre parenthèses : chrome (III), mercure (II).
Exemple : Pour Na+, D.O= +I (NaI) ; pour Al3+ : D.O. =+III (AlIII) ;
Molécules et ions complexes (édifices covalents) : le D.O de chaque élément est égal à la
charge qu’il porterait, par comparaison avec la couche externe de l’atome neutre, si on
attribuait arbitrairement les électrons des liaisons selon les règles suivantes :
Entre deux atomes du même élément, on attribue à chacun l’un des électrons
du doublet (ou des doublets) de liaisons ;
Entre deux atomes différents, on attribue les électrons de liaison au plus
électronégatif.
Exemples :
a) Dibrome Br2 : Br : Br
Chaque atome de brome se voit attribuer sept électrons externes, comme dans sa
configuration normale, son D.O. est donc nul.
Le chlore se voit attribuer 8 électrons externes, soit un de plus que dans sa configuration
normale ; son D.O. est donc –I. l’hydrogène perd son électron et son D.O. est +I.
L’oxygène est, dans cette molécule, l’élément le plus électronégatif. Quel que soit son
état de liaison, les électrons des liaisons auxquelles il participe lui seront attribués et il fera
ainsi le plein de sa couche externe, avec huit électrons, au lieu de six pour l’atome neutre. Son
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 99 ~
D.O. est donc –II. L’hydrogène est l’élément de la molécule le moins électronégatif ; qu’il
soit lié à O ou à S, les électrons de sa liaison seront attribués à l’autre élément. Son D.O. est
donc +I, le D.O. du soufre (x) peut alors se calculer par la différence ;
En effet :
2.(+1) + 4.(-2) + x = 0
D’où x = +6 (+VI)
Parfois l’application de ce mode de raisonnement conduit à des résultats anormaux.
Ainsi, dans le cas des peroxyde, l’oxygène n’a pas un D.O. égal à –II mais à –I. Le fluor quant
à lui n’a qu’une seule valeur de D.O. (-I).
Dans OF2 l’oxygène a pour D.O = +II
Les divers procédés d’attribution des D.O. décrits ci-dessus conduisent à définir des charges
qui, sauf dans le cas des ions simples (Na+, Cl-, O2-,…) sont fictives.
NB. Un élément donné peut avoir plusieurs degrés d’oxydation. On définit un D.O. maximal
et positif, un D.O. minimal et négatif et des D.O. intermédiaires.
Exemple pour le soufre.
D.O. max : +VI dans H2SO4
D.O. intermédiaire : +II, +IV dans H2S
D.O. minimal : -II dans Cu2S.
Une oxydation est une perte d’électron(s). La transformation du fer métallique (Fe) en
ions Fe++ est une oxydation (perte de deux électrons :
Fe Fe++ + 2è.
Une réduction est un gain d’électron(s). La transformation des ions Ag+ d’une solution
de nitrate d’argent en argent métallique Ag est une réduction (gain d’un électron :
Ag+ +è Ag).
Un réactif capable de provoquer une oxydation s’appelle oxydant. C’est donc une espèce
(atome, ion ou molécule) capable de recevoir d’une autre espèce un ou plusieurs électron(s).
Un réactif capable de provoquer une réduction s’appelle un réducteur. C’est donc une espèce
chimique capable de céder à une autre espèce un ou plusieurs électron(s).
Ces pertes ou ces gains d’électrons sont en fait des processus opposés. Toutes les
transformations qui viennent d’être prises comme exemples pourraient donc aussi être lues à
l’envers. Il en résulte que, si I2 est oxydant, I- est un réducteur. De même, si Cu est réducteur,
Cu++ est un oxydant.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 100 ~
De ce qui précède, il résulte que l’oxydation et la réduction sont deux réactions inverses
l’une de l’autre. En y regardant de plus près, on remarque qu’une oxydation accompagne
toujours une réduction et inversement.
Il n’existe donc pas de réactions d’oxydation, ni de réactions de réduction, mais seulement des
réactions d’oxydoréduction (ou réactions redox). Au cours de ces réactions, il se produit
nécessairement, de façon simultanée, une oxydation et une réduction.
Exemple : 2CO= CO2 + C : le carbone, au début entièrement au D.O. +II, est en partie oxydé
au D.O. +IV (CO2) et en partie réduit au D.O. 0.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 101 ~
L’élément oxydé est le cuivre : Cu0 Cu+II. L’élément réduit est l’azote (mais
seulement l’azote qui se retrouve dans NO, celui du Cu(NO3)2 n’a pas chargé de degré
d’oxydation)
∆(D.O)=-3
∆(D.O)=+2
La somme des D.O. dans chaque membre de l’équation est ainsi la même : +10.
Ce résultat étant acquis, la suite relève de la technique habituelle d’ajustement des nombres
stœchiométriques. Avec 3Cu, il se forme 3 Cu(NO3)2 dans lesquels il se trouve 6N. Compte
tenu des 2N qui sont en outre réduits, il faut donc au total 8N dans le premier membre, c'est-à-
dire 8HNO3. Ayant ainsi 8H à gauche, on obtient 4H2O à droite.
Ce procédé consiste a:
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 102 ~
Dans les réactions ioniques où un ion oxydant oxygène, on doit lui associer dans la
forme oxydée 2n H+ et dans la forme réduite n H2O. dans un milieu basique, on
équilibre avec les ions OH- et les molécules d’eau.
Dans les réactions moléculaires, le nombre n de radicaux d’acide en excès dans le
second membre indique le nombre n de molécules d’acide à ajouter au premier
membre.
Pour avoir un même nombre d’électrons échangés, on multiplie la première équation par 3 et
la seconde par 2. On a :
3Cu 3Cu++ + 6è
Ce dispositif constitue une cellule électrochimique. Mais il peut en effet fonctionner soit
en recepteur d’énergie électrique (cellule d’électrolyse) soit en générateur (cellule voltaïque).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 103 ~
La pile de Daniel dont le schéma est ci-dessus utilise deux couples redox séparés :
Zn /Zn et Cu++/Cu. Le phénomène s’explique par deux demi-réactions, d’oxydation
++
(Zn Zn++ +2è) et de réduction (Cu++ + 2è Cu) ayant lieu biensûr séparement. Les
++ ++
électrons cédés par le couple Zn /Zn au couple Cu /Cu sont échangés par l’intermédiaire du
circuit extérieur.
Lors d’une électrolyse, c’est le courant électrique qui produit les réactions chimiques.
On définit l’électrolyse comme la décomposition chimique d’une substance qui est
décomposée par le courant électrique. La substance décomposée par le courant électrique est
appelée « électrolyte » le solide plongé dans la solution est appelé électrode et les électrodes
sont reliées à un générateur de courant.
1) Le poids d’une substance formée par une réaction cathodique ou anodique est
directement proportionnel à la quantité de l’électricité qui a traversé la cellule.
2) Le poids des diverses substances produits par la même quantité d’électricité sont
proportionnels aux poids équivalents de ces substances.
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 104 ~
t : temps
Ma : masse atomique
n :valence de l’élément
F : nombre de Faraday
Le potentiel E= E° -
Se passe dans une pile, son potentiel ou sa force électromotrice se calcule par :
E= E°1 - E°2-
Cette relation constitue la loi de Nernst (Physicien chimiste allemand, 1864 – 1941, prix
Nobel 1920).
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 105 ~
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 106 ~
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 107 ~
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 108 ~
Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010