Vous êtes sur la page 1sur 108

~1~

CHAPITRE I : NOTIONS FONDAMENTALES

I.1 Objet de la chimie et subdivision

La chimie est une science expérimentale. Elle est développée par suite d’une série
d’observations et d’expériences. Elle a pour objet de décrire, expliquer et prévoir les
phénomènes qui altèrent profondément les propriétés ou la nature de la matière.

La nature de la matière est déterminée par ses constituants. On dit qu’elle est constituée de
petites particules appelées atomes ou molécules. En prenant l’exemple de la combustion du
charbon de bois, les cendres obtenues diffèrent totalement de la matière charbon de bois qui
les a générées.

La matière est caractérisée par des propriétés. Toute cause qui modifie les propriétés de la
matière est appelée phénomène.

Les phénomènes qui n’altèrent pas la nature intime de la matière constituent les
phénomènes physiques. Exemple : lors de la dissolution du sucre dans l’eau, il y a disparition
du solide mais la nature chimique des matières n’en est pas modifiée. L’évaporation de l’eau
permet de récupérer le sucre. Ces phénomènes sont universels (c'est-à-dire affectent tous les
corps) et réversibles (c'est-à-dire cessent avec la cause qui les produit).

Les phénomènes qui altèrent profondément la nature intime de la matière constituent les
phénomènes chimiques ou réactions chimiques. Ces phénomènes sont spécifiques (c'est-à-
dire n’affectent que certains corps) et irréversibles (c’est-à-dire ne cessent pas avec la cause
qui les produit).

La chimie se subdivise en trois grandes parties :

 La chimie physique ou la chimie générale qui étudie les aspects généraux de la


structure de la matière et des réactions chimiques.

 La chimie organique et la chimie inorganique. La première décrit les propriétés des


composés du charbon, et la seconde celles des composés des autres éléments.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~2~

I.2 Mélange et combinaison


Un mélange est une juxtaposition de deux ou plusieurs constituants susceptibles d’être
séparés par des méthodes physiques. Il ne faut pas confondre un mélange à une combinaison.
Le mélange est obtenu après un phénomène physique tandis qu’une combinaison résulte
d’une réaction chimique. Le tableau ci dessous donne les différences essentielles.

Tableau 1 : Les différences essentielles entre un mélange et une combinaison

Mélange Combinaison

Le mélange se fait suivant des proportions La combinaison ne peut se faire que dans des
massiques quelconques proportions massiques bien déterminées.

Les propriétés d’un mélange résultent des Les propriétés d’une combinaison sont
propriétés des constituants comme la couleur, caractéristiques de la nouvelle substance
la masse, la solubilité, … obtenue pas des constituants.

Dans un mélange, les constituants Les constituants de départ perdent totalement


conservent leur individualité et sont leur individualité, c’est-à-dire qu’il y a un
séparables par des méthodes physiques. phénomène chimique.

On appelle « phase » l’ensemble des parties identiques d’un système. On entend par
système, une portion de l’univers que l’on étudie. Un mélange est dit homogène lorsqu’il est
caractérisé par une répartition équitable des constituants. Il présente par conséquent des
propriétés identiques quel que soit l’échantillon choisi ; il n’est donc constitué que d’une seule
phase. (Exemple : l’eau sucrée)

Un mélange hétérogène est caractérisé par la juxtaposition désordonnée des substances


qui les constituent, par la suite, par des propriétés variables d’une fraction à l’autre. Il est
constitué par plusieurs phases.

L’analyse immédiate est l’ensemble des procédés qui permettent la séparation des
constituants d’un mélange homogène ou hétérogène sans altérer leur nature chimique. Ces
procédés de séparation sont basés sur les différences des propriétés physiques présentées par
ces constituants.

Les procédés utilisés varient selon le cas.

I.2.1 Séparation des mélanges hétérogènes.

I.2.1.1 Séparation sans modification de l’état physique.

a) Mélange solide-liquide

Les solides sont séparés des liquides par :

Filtration : consiste à forcer le liquide à passer à travers une paroi poreuse et à retenir les
solides.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~3~

Décantation : basée sur la différence de densité. Les solides, plus denses, tombent au fond
sous l’effet de leur propre poids.

Centrifugation : lorsque les particules solides sont petites ou lorsque leur densité est proche
de celle du liquide, la décantation devient lente voire impossible. On accélère la séparation en
soumettant des particules solides à une force centrifuge.

b) Mélange solide-solide

Les solides sont séparés par :

Triage à la main : lorsque les constituants à séparer sont d’aspect différent et de dimension
appréciable.

Tamisage : consiste à séparer sur base de la grosseur au travers d’un tamis.

Lévigation : se base sur la différence de densité. Les solides sont soumis à un courant de
fluide, les denses résistent tandis que les légers sont entrainés.

Immersion dans un liquide de densité intermédiaire. Ainsi les légers surnagent tandis que les
denses décantent.

Flottation : procédé physico-chimique de séparation des solides en pulpe. Il consiste à rendre,


au moyen des réactifs spécifiques, une partie aérophile et une autre hydrophile. Par
insufflation d’air, les aérophiles adhèrent aux bulles d’air et montent en surface où ils sont
séparés de la pulpe.

c) Mélange liquide-liquide

Les liquides sont séparés par :

Décantation : procédé analogue à celui traité à la séparation solide-liquide. Dans ce cas, les
liquides à séparer doivent être immiscibles. Ils se séparent par différence de densité dans une
ampoule à décanter.

Centrifugation : lorsqu’un de deux constituants est finement dispersé dans l’autre, la


décantation devient lente voire impossible. On soumet alors le mélange à une force centrifuge
pour accélérer la séparation.

I.2.1.2 Séparation accompagnée d’une modification physique

Ces procédés peuvent servir à séparer des solides entre eux ou les solides des liquides.

a) Dissolution sélective : basée sur la différence de solubilité. on l’utilise si l’un des


constituants est soluble dans un liquide qui ne dissout pas les autres.
b) Fusion : basée sur la différence de température de fusion. Les constituants peuvent
être séparés par fusion du mélange suivie d’un refroidissement méthodique
(cristallisation fractionnée).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~4~

c) Evaporation : la séparation se fait par évaporation. Elle sert également à sécher un


solide humide soit dans l’air, soit dans une étuve, soit dans un dessiccateur.

I.2.2 Séparation des mélanges homogènes.

Les procédés ci-dessous ne pouvant convenir pour séparer les constituants des mélanges
homogènes, il est nécessaire de recourir à des procédés plus délicats notamment :

a) La distillation :

La distillation est une méthode de séparation qui se base sur la différence des
températures d’ébullitions des constituants du mélange.

En pratique, on fait la distillation fractionnée : procédé basé sur l’enrichissement des vapeurs
émises en le constituant le plus volatil et l’accroissement simultané de la concentration
(quantité) en le constituant le moins volatil dans la phase liquide. (Exemple : distillation
fractionnée du pétrole pour séparer les essences, des gasoils, des kérosènes, des huiles, …)

La distillation peut se faire sous pression atmosphérique ou sous- pression réduite.


Elle distillation peut aussi servir à séparer un mélange gazeux préalablement liquéfié : la
distillation de l’air pour produire de l’oxygène pur et de l’azote pur.

b) Cristallisation

La cristallisation fractionnée est basée sur la différence de solubilité des constituants


d’un mélange dans un solvant convenable. En refroidissant un mélanged’un corps A et B, le
corps le moins soluble cristallise, par exemple B. On filtre les cristaux pour les séparer.

c) Extraction par solvant

L’extraction par solvant est un procédé basé sur la solubilité. Soit deux substances A et
B dissoutes dans l’eau (premier solvant). On les sépare en mettant l’eau au contact d’un
solvant organique immiscible à l’eau. A étant plus soluble dans le milieu organique, il sera
séparé de B en passant dans le milieu où il est plus soluble.

I.3 Atome et élément


I.3.1 Limite de la divisibilité de la matière

L’expérience courante montre que la matière peut être divisée. Cependant, cette
division de la matière est limitée. Au cours de cette opération, il existe un stade où on
obtiendrait, si on pouvait y parvenir, des particules « insécables » (c'est-à-dire qui ne peuvent
pas être coupées ou divisées), non en raison de la difficulté de l’opération, mais en raison de
leur nature même. Les scientifiques ont été amenés à considérer que la matière n’a pas une
structure continue ; elle est formée d’un agrégat de ces particules insécables qui, très tôt, ont
été appelées atomes (a-tome signifie étymologiquement du grec : qui ne peut être coupé)

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~5~

NB : Personne n’a jamais vu de ses yeux les atomes et les molécules, ni pu observer
directement, au sein de la matière, le déroulement d’une réaction chimique.

I.3.2 Corps purs


Toute substance qui résiste à tous les essais de séparation de l’analyse immédiate vue
précédemment constitue un corps pur ou une espèce chimique définie. Exemple : l’eau
distillée, le cuivre métallique.

Un corps pur constitué d’atomes tous identiques entre eux est appelé « corps pur simple ».
Exemple : le cuivre métallique, l’oxygène. Les corps purs simples sont ceux qu’on ne peut
pas obtenir par une combinaison. Leur nombre est limité. C’est à partir d’eux qu’on fait la
synthèse des autres corps connus.

Les corps simples se subdivisent en deux classes : les métaux et les non- métaux. Les
métaux, excepté le mercure qui est liquide, sont solides, bons conducteurs de l’électricité,
ductiles, malléables et tenaces (exemple : cuivre, or, fer, argent,…) les non métaux sont moins
durs que les métaux. Ils sont solides, liquides sans éclat et mauvais conducteur de la chaleur et
de l’électricité (exemple : soufre, oxygène, phosphore, …)

Un corps pur constitué de deux ou de plusieurs espèces d’atomes différents prend le


nom de « corps pur composé ». Exemple : l’eau distillée, le sel de cuisine pur. A la différence
des corps pur simples, les corps composés se décomposent lorsqu’ils sont soumis à des
actions énergétiques telles que l’élévation de la température, l’action d’un courant électrique,

Exemple: l’eau, sous l’action d’un courant électrique, se décompose en oxygène et en
hydrogène : H2O H2 + 1/2 O2

Le carbonate de calcium, sous l’action de la chaleur, se décompose en chaux et


oxyde de carbone : CaCO3 CaO + CO2

L’analyse dite élémentaire a pour but de déterminer les diverses espèces d’atomes c'est-
à-dire les divers éléments qui entrent dans la constitution d’un corps pur.

Les atomes de même nature ou des natures différentes s’associent pour former des
particules distinctes appelées molécules qu’il est impossible de scinder sans en modifier les
propriétés. En d’autres termes, la molécule est la plus petite particule d’un corps qui puisse
exister à l’état individuel et isolé tout en conservant les propriétés du corps pur.

Cette notion de molécule amène à redéfinir un corps pur :

Un corps simple est formé soit d’atomes identiques (exemple cuivre : Cu) soit de
molécules constituées d’atomes identiques (exemple : la molécule d’hydrogène H2 est
constituée de deux atomes d’hydrogène).

Un corps composé est toujours formé de molécules constituées d’atomes de natures


différentes (exemple : la molécule d’eau H2O est formée de deux atomes d’hydrogène et d’un
atome d’oxygène)

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~6~

Corps simple : Oxygène

Corps composé (Eau) – Analyse élémentaire :

Corps simple : Hydrogène

H2O H2 + 1/2 O2

I.3.3 Symbole ou notation chimique des éléments

Il ne faut pas confondre un corps pur simple d’un élément. Un élément est ce qui reste
d’un corps pur quand il entre en combinaison. L’élément est caractérisé par des propriétés
spectrales et n’a aucune existence individuelle.

Dans les corps oxygène, eau, acide sulfurique, nous trouvons des atomes d’oxygène. Ce qui
est commun aux corps cités est l’élément oxygène, représenté par l’atome d’oxygène.
L’élément est donc représenté par l’atome.

Par convention internationale, on attribue à chaque élément un symbole ou une notation


chimique. Les symboles sont des initiales des noms latins, grecs, français, allemands, … des
éléments auxquels on ajoute au besoin une autre lettre.

NB : La première lettre est toujours majuscule.

Exemple : Aurum (Au) ; Kalium (K) ou Potassium ; Nitrium (N) ou Azote ; Hydrargyrum
(Hg) ou mercure ; Soufre (S) ; Natrium (Na) ou Sodium ; Cuprium (Cu) ou Cuivre.

Le symbole d’un élément représente aussi l’atome de cet élément.

I.4 Masse atomique et masse moléculaire


I.4.1 Masses absolues des atomes et des molécules
Grâce à l’emploi des méthodes physiques, on a pu déterminer, en utilisant le
spectrographe de masse, les masses absolues des atomes et des molécules. Pour la plupart des
molécules, cette masse est de l’ordre de 10-23g. (2,99 10-23g pour une molécule d’eau). Ces
nombres ne sont pas commodes à manier, et surtout, n’ont pas de signification immédiate. Le
moindre échantillon de matière avec lequel on puisse faire une réaction contient un nombre
immense d’atomes (dix milliards de milliards dans un milligramme de cuivre).

I.4.2 Masses atomiques relatives.


Par convention, les masses des atomes et des molécules se rapportent à la douzième
partie de la masse du carbone 12. Le 12C a été choisi à cause de son abondance (98,9%) et de
sa stabilité.

La masse atomique d’un élément est donc défini par ce rapport :

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~7~

Ma =

La masse moléculaire d’une molécule est définie par :

Mm =

La masse moléculaire d’un corps pur est égale à la somme des masses atomiques des atomes
constituants : Mm = Σ Ma

Exemple : Mm H2O= 2x Ma (H) + Ma(O)= 2x1 + 16 = 18 g/mole

I.4.3 Notion de mole


Par convention, on choisit une unité arbitraire de référence « unité de masse atomique »
(en abrégé uma: symbole u). La masse atomique de 12C est par définition 12 u exactement la
valeur de l’u.m.a est 1,6605402. 10-24 g.

On définit le nombre d’Avogadro N, comme l’inverse de l’unité de la masse molaire ou


atomique.

N= = = 6,023 1023

La mole est une quantité de matière qui renferme N particules (atomes, molécules,
ions, …).

Un atome-gramme d’un élément est la masse atomique de cet élément exprimée en


grammes. Il représente une mole d’atomes de cet élément.

Exemple : 1 at-g de fer représente 56 g de fer.

Une molécule-gramme ou mole d’un corps pur est la quantité de ce corps pur dont la
masse est exprimée, en grammes, par le même nombre que la masse moléculaire.

Exemple : la molécule-gramme ou la mole d’eau représente 18 g d’eau.

I.4.4 Détermination expérimentale des masses atomiques et masses moléculaires

I.4.4.1 Détermination des masses atomiques


a) Méthode chimique

Les masses atomiques relatives des éléments ont été déterminées les unes à partir des
autres, en fonction des résultats de l’analyse de ce corps composé afin d’établir leur
composition. On obtient une combinaison entre un élément de masse atomique connue et
l’élément dont on cherche la masse atomique. Par calcul, on détermine à partir d’une masse
arbitraire m du corps formé AxBy la masse atomique de B si celle de A est déjà connue.

Exemple : on convertit 1,5276 g de chlorure de cadmium (CdCl2) en Cd et un corps gazeux


par électrolyse. La masse du cadmium obtenue étant 0,9367g. Nous pouvons déterminer la

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~8~

masse atomique du cadmium connaissant celle du chlore (35,453g/at-g) à partir de cette


expérience.

Masse du Cd dans CdCl2 = 0,9367 g

Masse du Cl dans CdCl2 = 1,527 – 0,9367 = 0,5909 g

La formule indique qu’il y a 2 atomes-grammes de chlore et 1 atome-gramme de Cd.

Nombre atomes grammes : Cl =

= 0,0166 at-g

Nombre atomes grammes : Cd = (0,0166)

= 0,00833 at-g

Masse d’un atome-gramme : Cd = = 112,41 g

b) Méthode physique
 Emploi de la loi d’Avogadro (pour les gaz monoatomiques)

Le volume molaire étant 22,4 1itres dans les Conditions Normales pour un gaz parfait, la
masse de ce volume est la masse atomique.

 Méthode de Dulong et Petit

Deux français, Dulong et Petit, ont pu montrer que pour les éléments solides lourds (de
masse atomique supérieur à 35), le produit de leur chaleur spécifique ou capacité calorifique
par la masse atomique est égal à une constante qui vaut 6,4 cal. Cette méthode permet de
déterminer la masse atomique approximative.

 Par spectrométrie de masse

Les valeurs actuelles ont été obtenues, avec précision que la méthode chimique ne peut
fournir, par diverses méthodes physiques, dont la plus importante est la spectrométrie de
masse. Elle est fondée sur la mesure de la déviation, imposée à la trajectoire d’atomes ionisés,
sous l’action d’un champ magnétique. Cette déviation est d’autant plus faible que les ions
sont lourds.

I.4.4.2. Détermination des masses molaires

a) Généralité

Pour pouvoir attribuer une formule à un corps pur, il faut connaitre la nature et les
proportions des éléments constitutifs et ensuite sa masse molaire.

Il existe plusieurs méthodes de détermination des masses molaires. Voici les plus courantes.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~9~

b) Détermination de masse molaire par mesure de la densité gazeuse par rapport à


l’air.

C’est une méthode qui convient pour les corps gazeux et les liquides très volatils. La
densité d’un gaz par rapport à l’air pour une température et une pression déterminée est
donnée par la relation :

d=

a 0°C et sous 1 atm de pression, une mole d’un gaz occupe 22,4 litres et 1 litre d’air pèse
1,293g. La masse de 22,4 litres est la masse molaire (Mm), d’où

Mm = d x 29

En mesurant d, on peut calculer Mm.

c) Détermination de masse molaire par application des lois de Raoult

Pression de vapeur d’une solution.

Une solution est un mélange d’un soluté et d’un solvant. On dit que le soluté se dissout
dans le solvant. Exemple : le sucre se dissout dans l’eau et forme une solution sucrée. On
définit la fraction molaire de soluté :

X=

n1 = nombre de mole de soluté et n2= nombre de mole de solvant.

La fraction molaire du solvant est donnée par :

X 2=

La pression de vapeur d’un solvant contenant un soluté non volatile est inférieure à celle
du solvant pur. Selon Raoult, la diminution de la pression de vapeur du solvant est
indépendante de la nature de soluté mais proportionnelle à la fraction molaire du solvant.

P= PoX2

P : pression de vapeur de la solution et Po : pression de vapeur du solvant pur

La mesure de la diminution de la pression de vapeur d’un solvant permet de


déterminer la masse molaire du soluté. Cette méthode n’est strictement applicable qu’aux
solutions idéales et contenant un soluté non dissocié en ions.

Ebulliométrie

La température d’ébullition d’un solvant pur est inférieure à celle d’une solution.
D’après Raoult, l’augmentation du point d’ébullition d’un solvant (T-To) est directement

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 10 ~

proportionnelle à la quantité de soluté et inversement proportionnelle à la masse molaire du


soluté.

T-To = ΔT = Kéb. .

m= masse soluté ; m’=masse solvant ; Mm = masse molaire soluté ;

T-To= ΔT =augmentation du point d’ébullition.

Kéb= la constante ébullioscopique dépendant seulement de la nature du solvant et qui


représentant l’augmentation du point d’ébullition que provoque une mole du soluté contenu
dans 1 kilogramme de solvant. On peut aussi écrire :

ΔT =Kéb. m

Avec m : la molarité

Cryométrie

La température de congélation d’un solvant pur est supérieure à celle d’une solution.
D’après Raoult, l’abaissement du point de congélation d’un solvant est directement
proportionnelle à la quantité du soluté et inversement proportionnelle à la masse molaire du
soluté.

To-T = Kfus. .

To-T : abaissement de la température de congélation.

Kfus : la constante cryoscopique dépendant seulement de la nature du solvant et qui


représentant la diminution de la température de congélation provoquée par une mole de soluté
contenue dans un kilogramme de solvant. On peut aussi écrire :

ΔT = Kfus . m

Avec m = molarité

d) Détermination des masses molaires par mesures de la pression osmotique

Certaines membranes d’origines végétales ou animales ont la propriété d’être


perméables pour certaines espèces chimiques tout en étant imperméables pour d’autres.

Si les globules rouges de sang sont placés dans l’eau par exemple, on constate qu’ils
gonflent, s’arrondissent et éclatent finalement ceci est dû au fait que la paroi de la cellule est
perméable à l’eau, mais imperméable aux solutés que contient la solution cellulaire
(hémoglobine, protéines, …)

La paroi cellulaire est une membrane semi-perméable et le phénomène observé est l’osmose.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 11 ~

Un autre exemple qui illustre l’osmose est celui-ci : si l’eau pure est séparée de l’eau
sucrée par une membrane semi-perméable, les molécules du solvant seules peuvent traverser
la membrane, alors que celles du soluté ne le peuvent pas. Les molécules du solvant traversent
la membrane dans le but de réaliser l’équilibre (égalité de la pression de vapeur de l’eau) entre
les deux liquides.

La différence de pression qui se manifeste de part et d’autre de la membrane semi-


perméable est appelée pression osmotique de la solution sucrée. On la symbolise par la lettre
Π. Van’t Hoff propose l’équation semblable à celle de gaz parfaits pour calculer cette pression
osmotique.

ΠV= nRT ou Π= RT= CRT

Avec C= Concentration molaire

La mesure de Π permet la détermination des masses molaires des molécules du soluté


(protéines, hémoglobines, les polymères,…)

I.5 Etablissement de la formule chimique d’un corps


Toutes les masses atomiques relatives étant maintenant connues, le raisonnement établi
au point précédent est plutôt utilisé en sens inverse. La connaissance de la composition
centésimale d’un composé (c'est-à-dire le % en masse que représente chacun des éléments qui
le constituent) permet de déterminer sa formule moléculaire. On peut ainsi, connaissant la
formule, calculer la composition centésimale.

Pour établir la formule moléculaire d’un corps (AxBy), on détermine par analyse la
nature et les proportions des éléments pour une masse donnée m du corps. Deux cas se
présentent :

 La masse moléculaire du corps est inconnue, on détermine les indices x’ et y’ et par


conséquent la formule moléculaire simple.

 La masse moléculaire est connue, les indices x et y se déterminent pour la formule


moléculaire exacte à partir de la masse moléculaire.

NB : Les indices indiquent le nombre d’atomes-grammes de ces éléments dans la molécule.

Exemple : soit l’analyse pondérale d’un corps organique : C =55,8% ; H= 7,03% ; O= 37,2%.
Sa masse moléculaire approximative a été trouvée égale à 89,0 g /mole.

Pour déterminer la formule brute simple CxHyOz, on prend une base de calcul de 100g de ce
corps, on trouve 55,8g de C ; 7,03g de H et 37,2 g de O.

x’,y’,z’ représentent les atomes grammes de ces éléments, soient :

x’= = 4,65 at-g de C

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 12 ~

y’= = 6,9 at-g de H

z’= = 2,33 at-g de O

Il en découle la formule C4,65 H 6,9 O2,33. En divisant chaque valeur par 2,33, la formule
simple est C2H3 O dont la masse moléculaire est43,0 g. ce chiffre est sous –multiple de la
masse moléculaire expérimentale : = 2. En multipliant par 2, la formule exacte demandée
est C4H6 O2

Notion de valence
On appelle usuellement valence, le nombre de liaison qu’un élément peut former.

Considérons les formules des composés hydrogénés suivants :

HCl, H2O, NH3 et CH4. Ces formules permettent, par exemple d’attribuer à chacun des
éléments liés à l’hydrogène une valence égale au nombre d’atomes d’hydrogène. Ainsi les
atomes de chlore, d’oxygène, d’azote et de carbone sont dits respectivement monovalent,
divalent, trivalent et tétravalent.

Un radical est un ensemble d’atomes qui se comporte comme un tout lors d’une réaction
chimique. Par exemple, les formules suivantes NaOH, Ca(OH)2, Fe(OH)3 se caractérisent par
le radical OH. Les valences des radicaux sont consignées dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Les valences des radicaux

Monovalent Divalent Trivalent

Hydroxyde OH Sulfite SO3 Phosphite PO3

Nitrite NO2 Sulfate SO4 Phosphate PO4

Nitrate NO3 Carbonate CO3

Pour établir la formule brute d’un corps composé AxBy connaissant les valences de ses
éléments ou des radicaux contenus dans ce corps, il faut trouver les indices. L’indice de
l’élément (ou radical) représente le quotient du plus petit commun multiple des valences
mises en jeu par valence de l’élément (ou du radical). On applique simplement la méthode
dite de chiasma : elle consiste à écrire en dessous des éléments leurs valences respectives et à
appliquer le chiasma

A B AxBy
y x
Exemple : Ecrire la formule d’un composé de sodium et du radical sulfate

Na SO4 Na2SO4
1 2

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 13 ~

I.6 Les lois ou les trois lois quantitatives.

La chimie est une science exacte. Elle est régit par des lois qui gouvernent les
transformations chimiques. Le premier à établir une loi est Antoine Lavoisier (chimiste
français né en 1743, guillotiné en 1794), considéré d’ailleurs comme le père de la chimie
moderne. Il a prouvé à la suite d’expériences historiques sur l’oxydation du mercure qu’au
cours d’une réaction chimique la masse se conserve : la masse totale des produits formés est
égale à la masse totale des réactifs consommés ; selon la loi restée célèbre qui lui est attribuée,
« rien ne se perd, rien ne se crée ».

A la même époque, Joseph Proust (pharmacien et chimiste Français, 1754- 1826)


établissait que le rapport entre les masses de chaque réactif qui, en s’unissant, ont été
consommées dans une réaction pour former un produit s’y trouvent dans un rapport des
masses constant (loi de Proust, ou des proportions définies).

Enfin, John Dalton (chimiste Anglais, 1766-1844) a observé pour sa part que si des
espèces chimiques peuvent s’unir dans des proportions différentes pour donner des espèces
différentes, les masses de l’une qui s’unissent à une même masse de l’autre sont toujours dans
le rapport de nombres entiers simples (loi de Dalton, ou des proportions multiples). Ainsi le
carbone et l’oxygène peuvent-ils s’unir pour donner soit le monoxyde de carbone CO, soit le
dioxyde de carbone (ou gaz carbonique) CO2 et les masses d’oxygène unies à une même
masse de carbone y sont dans le rapport 1 et 2 respectivement.

I.7 Lois de gaz


Parmi les trois états de la matière, l’état gazeux est l’état d’agrégation de la matière le
plus simple. C’est aussi le plus désordonné : il correspond au désordre parfait, à l’absence
totale d’ordre ou d’organisation. Cependant, il obéit à des lois physiques et chimiques.

I.7.1 Lois physiques


Le comportement des gaz obéit à des lois simples, tant qu’on peut appliquer
l’approximation du gaz parfait. Ce gaz parfait n’existe pas ; c’est un modèle théorique idéal
qui suppose notamment que les molécules sont sans interaction les unes sur les autres. Mais
compte tenu de la simplicité remarquable des lois du gaz parfait, celles-ci sont souvent
appliquées aux cas réels.

L’équation d’état du gaz parfait se donne par :

p.V= n.R.T

où p : pression ; v : volume ; R : constante des gaz parfaits et T : température.

Quelques lois des gaz parfait sont reprises ci-dessus


La loi de Boyle-Mariotte qui se réduit à pV = constante si n et T sont fixés.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 14 ~

La loi de Charles qui stipule qu’au cours de l’échauffement (refroidissement) où la pression


est maintenue constante, le volume varie linéairement en fonction de la température.
L’expression mathématique est Vm = f(T) où Vm est le volume molaire.

La loi de Gay –Lussac qui se réduit à des droites isochores p=f(T). Si on chauffe un gaz sans
laisser varier son volume, sa pression augmente linéairement avec la température.

Dans le cas d’un gaz réel, plusieurs équations ont été établies pour se rapprocher des
valeurs réelles notamment l’équation de Van der Waals :

(p + )(v – b) = n RT

Où a et b sont des termes constants, caractéristiques de chaque gaz. b : représente le


volume propre de l’ensemble des molécules.

I.7.2 Lois chimiques.


a) Lois de Gay-Lussac

Lorsque des substances à l’état gazeux réagissent, leurs volumes mesurés dans les
mêmes conditions normales de température et de pression (CNTP) sont dans un rapport
simple. Il existe également un rapport simple entre les volumes du gaz formé et la somme des
volumes des gaz composants.

Exemple : hydrogène + chlore chlorure d’hydrogène

1V 1V 2V

Plus loin, nous verrons qu’il suffit de remplacer le nombre de molécules intervenant
dans une réaction par le volume pour retrouver les lois de Gay-Lussac.

b) Loi d’Avogadro et Ampère.

Il a été démontré que des volumes de tous les gaz pris dans les CNTP, quels qu’ils
soient, contiennent le même nombre de molécules.

De ces lois, on tire des conclusions suivantes :

 Il existe des gaz biatomiques, renfermant 2 atomes et ne pouvant être séparés par
l’analyse immédiate comme l’hydrogène H2 , l’oxygène O2, l’azote N2 …
 Dans les conditions normales, le volume molaire Vo des gaz est de 22,412 litres ;
 La masse molaire d’un gaz aussi se calcule par : Mm (gaz)= 29 x densité (gaz).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 15 ~

CHAPITRE II : STRUCTURE DE L’ATOME ET CLASSIFICATION


PERIODIQUE
2.1 Structure de l’atome
2.1.1 Constitution d’un atome
Les chimistes du XIXe siècle, qui avaient établi la théorie atomique sur des bases
solides, se représentaient les atomes comme des entités indivisibles qu’ils assimilaient à de
petites sphères de nature particulière à chaque type d’atome. Cependant, au début de ce siècle,
des expériences diverses (radioactivité, passage du courant dans les gaz,…) ont amené les
scientifiques à admettre que l’atome est indivisible mais peut être décomposé en particules
beaucoup plus petites encore.

Le noyau est extrêmement petit que l’atome puisque son diamètre est 10000 fois plus
petit que celui de l’atome. Son diamètre vaut 10-12 cm ou 10-4 . Il concentre toute la masse
de l’atome et possède une charge électrique positive croissant avec la masse atomique de
l’atome. Le noyau contient des protons (masse1, charge +1) qui lui confèrent toute sa charge
positive, et des neutrons qui sont des particules de masse identique à celle des protons mais de
charge nulle (masse 1, charge 0).

Les électrons sont porteurs d’une charge électrique négative. Ils ont la même charge
électrique e= 1,6.10-19 coulomb et la même masse m=0,9.10-30 kg c'est-à-dire la 1836e partie
de la masse de l’atome d’hydrogène.

On sait que les charges électriques de signes contraires s’attirent mutuellement. Les
électrons, négatifs, ne tombent pas sur le noyau, positif, parce qu’ils gravitent autour du
noyau, de même que les planètes, quoique attirées par le soleil, ne tombent pas sur le soleil
parce qu’elles gravitent autour du soleil.

2.1.2 Numéro atomique et nombre de masse

L’atome étant électriquement neutre, on dit que le nombre d’électrons est égal au
nombre des protons. On représente ce nombre par la lettre Z. le nombre Z caractérisant un
atome ou un élément considéré s’appelle numéro atomique ou nombre atomique.

On représente le nombre des neutrons par la lettre N. la somme Z +N =A est le nombre


de masse de l’atome. Il représente la somme des masses des protons et des neutrons (celle des
électrons étant très négligeable).

Un type d’atome est caractérisé par les valeurs de ces deux nombres Z et N. un couple
de ces deux valeurs définit un nucléide. Un nucléide est l’ensemble des atomes dont les
noyaux contiennent les mêmes nombre de protons et le même nombre de neutrons.
Conventionnellement, on représente un élément par son symbole affecté d’un indice inférieur
égal à Z et d’un exposant égal à son nombre de masse A. un nucléide dont le symbole serait X
se représente alors ainsi : . Cet ensemble de symboles s’énonce oralement en indiquant

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 16 ~

successivement A, Z et X. ( exemple se prononce « 14- 6- C » mais on peut dire plus


simplement « 14–C » ou encore « carbone 14 ». avec cette notation, les particules
fondamentales sont représentées par l’électron ; : le proton et : le neutron.

2.1.3 Les isotopes et les isobares

1. Les isotopes

On appelle isotopes d’un élément des nucléides qui possèdent le même nombre de
protons, donc la même valeur de Z définissant leur appartenance à ce même élément, mais un
nombre N des neutrons différents, leurs nombre de masses A sont donc aussi différents.

Exemples : l’hydrogène naturel contient toujours 99,985% en masse de , 0,015% de


(appelé deutérium) et 1. % de (appelé aussi tritium) ; l’oxygène contient toujours
99,76% en masse de ; 0,04% de et 0,20% de

L’élément est en général un mélange des isotopes se comportant comme un seul bloc au
cours des relations chimiques. L’abondance isotopique ou les proportions relatives de chaque
isotope dans le mélange naturel reste constantes.

2. Les isobares

Les isobares sont des atomes de même nombre de masse A mais présentant des
nombres atomiques Z différents. Ils correspondent à des éléments différents.

et ; ; et .

2.1.4 Modèle atomique

2.1.4.1 Modèle atomique de RUTHERFORD

Le physicien anglais Ernest RUTHERFORD propose vers les années 1911 l’atome
comme un système solaire en miniature. L’électron (considéré comme planète) gravite autour
du noyau en décrivant une orbite de rayon r avec une vitesse constante v.

L’électron est soumis à deux types de forces : forces d’attraction électrostatique (f1= ) et la

force centrifuge (f2= ).

Comme la vitesse est constante la somme de ces deux forces est nulle : f1+f2=0 ou =

En outre l’électron possède une énergie égale à la somme de son énergie cinétique et
potentielle. E=Ep +Ec

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 17 ~

D’où : E= - =-

Son moment angulaire vaut meVr

Le modèle proposé par RUTHERFORD implique que l’électron se trouve dans un


champ magnétique. Il doit alors émettre un rayonnement dont la fréquence est fonction de sa
vitesse. Cette perte d’énergie aura pour conséquence le ralentissement du mouvement et la
diminution du rayon de l’électron. Dans ce cas l’électron devrait tomber sur le noyau. Ceci
correspond à l’émission d’un spectre lumineux continu.

Par ailleurs, l’étude des spectres d’émission de l’hydrogène montra que le rayonnement
était discontinu et ceci amena Bohr à proposer un autre modèle atomique.

2.1.4.2 Le modèle de BOHR

En 1950, le physicien allemand, Planck a supposé (dans la théorie des quanta) que les
systèmes qui émettent le font par saut d’énergie et non d’une façon continu.

Pour expliquer le spectre d’émission de l’hydrogène, Bohr reprend la conception de


Rutherford sur la structure électronique et la complète à l’aide des hypothèses inspirées de la
théorie de Quanta de Planck.

Les hypothèses de Bohr

1° Hypothèses des orbites stationnaires

Les électrons échappent aux lois de l’électrodynamique classique. Autour du noyau,


l’électron se déplace selon les orbites ou les niveaux d’énergie bien définis.

2° Hypothèse de quantification

Sur une orbite donnée, l’électron n’émet ni n’absorbe aucune radiation. Et il y a


émission ou absorption d’une radiation que quand l’électron passe d’une orbite à l’autre.

Noyau
Absorption d’une énergie de fréquence γ avec
ΔE=E2-E1= hγ

Emission d’une énergie de fréquence γ avec


∆E = E2-E1= hγ

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 18 ~

Pour calculer les niveaux d’énergie, Bohr admet que l’orbite de l’électron est circulaire,
et que le moment angulaire de l’électron (mevr) sur cette orbite est un multiple de tel que

mevr = avec n entier et positif.

La présence de n implique que l’électron ne peut se trouver que sur une suite
discontinue d’orbites définies par n qu’on appelle « nombre quantique principal ». il indique
la succession de niveau d’énergie ou de couches autour de l’atome.

On note pour n = 1 c’est la couche K

Pour n = 2 c’est la couche L

Pour n = 3 c’est la couche M

Pour n = 4 c’est la couche N

2.1.4.3 Le modèle de Sommerfeld


La théorie de Bohr remporta un brillant succès en expliquant le spectre de l’hydrogène
mais cette théorie s’est révélée impuissante à traiter les problèmes des atomes plus lourds que
l’hydrogène, avec plusieurs électrons. Ces atomes polyélectroniques donnent des raies
multiples. La multiplicité des raies suppose aussi la multiplicité de niveaux énergétique des
différents électrons. Sommerfeld remplaça chaque niveau d’énergie E de Bohr par une série
de niveaux E, E’, E’’ … très voisins. A chacun de ces niveaux correspond une orbite
circulaire ou elliptique.

Bohr parle des orbites K, L, M,…, Sommerfeld parle des couches K, L, M,…
auxquelles sont associé un certains nombres de sous-couches d’énergie très voisine et qui
diffèrent par leur forme elliptique.

Pour arriver à caractériser un électron, Sommerfeld introduit un second nombre


quantique secondaire, ou azimutal l. C’est un nombre entier. Pour n donné, l peut donc
prendre la valeur zéro et toutes les valeurs entières positives inférieures ou égales à n- l.

Le nombre quantique l caractérise une sous-couche à l’intérieur d’une couche. La sous-


couche est désignée par une lettre minuscule :

s pour l = 0

p pour l =1

d pour l = 2

f pour l = 3

g pour l=4

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 19 ~

2.1.4.4 Nombre quantique magnétique

L’expérience a montré que sous l’action d’un champ magnétique intense, le nombre des
raies d’émission des atomes augmente. C’est l’effet Zeeman. On admet l’existence de
plusieurs orbites orientées différemment dans l’espace dont leurs raies se séparent sous
l’action d’un champ magnétique intense.

Pour tenir compte des différentes orientations des orbites dans un champ magnétique,
on a introduit le nombre magnétique m. ce nombre précise le nombre d’orbitale dans une
sous-couche. Il peut prendre (2l+1) valeurs y compris la valeur zéro. (l= le nombre quantique
secondaire).

Exemple : pour l=2, m peut prendre les valeurs -2, -1, O, +1, +2.

2.1.4.5 Le modèle ondulatoire – Notions d’orbitale

Les hypothèses de Bohr sont arbitraires et ne peuvent s’intégrer aux lois de la


mécanique. Il est alors nécessaire d’introduire une mécanique nouvelle ; applicable au
domaine de l’atome.

L’hypothèse de Louis de Broglie

Le physicien français Louis de Broglie attribue à la matière un double aspect :


corpusculaire et ondulatoire comme la lumière. Cette hypothèse peut s’énoncer ainsi « A
toute particule en mouvement, en particulier à l’électron, doit être associée une onde ».

On peut calculer l’onde de l’électron. Son énergie est donnée par les équations suivantes :

 E= mC2 (comme particule)

 E=h (comme onde)

Les deux étant égales, on peut écrire : mC2= h

or ; On peut aussi écrire :

où p = quantité de mouvement

Principe d’incertitude d’Heisemberg

L’hypothèse de De Broglie a conduit Heisemberg à formuler le principe d’incertitude :


« Il est impossible de déterminer simultanément et avec précision la position et la quantité
de mouvement d’un électron ».

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 20 ~

On ne peut plus attribuer à l’électron une orbite déterminée comme dans la théorie de
Bohr –Sommerfeld.

Notions d’orbitale

L’électron ne gravite pas sur une orbite bien précise, mais peut occuper tout l’espace
entourant le noyau. La région de l’espace où la probabilité de rencontrer un électron est
maximum (95 à 99%) est appelée « orbitale ».

A chaque orbite s, p, d, f, g correspond une allure caractéristique du domaine de


densité de probabilité de présence de l’électron. La forme des orbitales dépend du nombre
quantique m.

Exemples :

 Orbites s a la forme d’une sphère

 L’orbitale p a la forme d’un huit. Il existe 3 orbitales p. la probabilité de présence d’un


électron p est maximum le long des axes x, y et z. ces axes sont orthogonaux en eux.

Y Forme d’orbitale 2s

Forme d’orbitale 2p

Z
Z Z

Y
Y Y

X X X

2px 2py 2pz

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 21 ~

Notion de fonction d’onde

Schrödinger, un physicien autrichien, était le premier à définir une équation


différentielle linéaire de second ordre dont les solutions permettent de déterminer la
probabilité de présence de l’électron en un point de coordonnées x, y, z (1926).

L’équation s’écrit :

Avec le Laplacien

U= vitesse de phase = et la vitesse de voyage de l’amplitude de l’onde ψ.

V potentiel qui est indépendant du temps

E l’énergie de l’électron particule

Par exemple pour l’élément hydrogène dont l’atome est formé d’un seul électron et d’un
seul proton dont le champ est purement radial, c'est-à-dire dépend que la distance et non de
l’angle ; il est à symétrie sphérique.

La charge de l’électron est –e et celle du proton +e. si on prend la masse de l’électron


m0, celle du proton sera M= 1836 m0 : on peut donc, en première approximation, considérer le
noyau comme immobile au centre d’un système dont le centre de gravité serait confondu avec
le sien. Le potentiel est alors :

V= - , et l’équation d’onde représentant l’électron dans le champ de ce potentiel


prend la forme :

Le facteur , qu’il est commode d’écrire en posant suivant l’usage

(Constante « réduite » de Planck = 1,0544 x u.é.s CGS) provient de ce qu’on est


parti, pour représenter l’électron libre d’une onde du type :

qui donne une équation d’onde de la forme :

ψ=0

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 22 ~

Et dans laquelle on a remplacé l’énergie de l’électron particule : E=

Par sa valeur, tenant compte de la relation fondamentale de la mécanique ondulatoire :

λ= d’où =

en mettant le laplacien en coordonnées avec

On obtient l’équation d’onde :

Dont une solution est :

Ψ(r)=

Avec a = constante

Cette solution représente l’état fondamental de l’atome, avec une probabilité de présence de
l’électron maximale pour la distance au noyau correspondant au rayon de Bohr :

r=1/a= 0,53

Les autres solutions de l’équation représentent les états excités de l’atome, où l’électron
occupe de niveaux d’énergie supérieurs, à la suite notamment de l’absorption d’un ou
plusieurs quanta d’énergie : états métastables, de vie courte, d’où l’électron revient sur son
orbite fondamentale en émettant un quantum de radiation. C’est l’origine des spectres.

Le problème des atomes à deux électrons de valence, qui est le cas des métaux alcalino-
terreux a été résolu par une méthode analogue. Dans les atomes à deux électrons, l’équation
d’onde devient :

r12 : distance des deux électrons.

2.1.4.6 Le spin de l’électron

La notion de spin (mot anglais qui signifie : faire tourner) a été introduite en 1925 par
Uhlenbeck et Goudsmit pour expliquer le dédoublement de certaines raies spectrales,
notamment des alcalins.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 23 ~

Il s’agit d’un moment magnétique propre de l’électron. Cette propriété de l’électron, qui a
pour effet l’émission des multiplets dans certains spectres, a d’abord été interprétée comme
une rotation de l’électron sur lui-même. Mais cette explication trop « matérialiste » est
actuellement abandonnée, elle est du reste inutile.

Une onde électromagnétique est engendrée par deux vecteurs : électrique et magnétique,
orthogonaux, oscillant dans le plan d’onde et se propageant normalement à ce plan,
conformément aux principes de Fermat et d’Huyghens : il est donc naturel qu’en plus de sa
charge électrique l’électron apparaisse aussi comme un petit aimant.

Or une remarque s’impose au sujet de la superposition d’un champ magnétique et d’un champ
électrique : les symétries des deux phénomènes sont différentes, et ne sont pas superposables.

Un champ électrique règne par exemple entre les armatures d’un condensateur chargé, ou bien
entre deux électrodes de métaux différents dans une solution ionisée. Si on cherche les
éléments de symétrie d’un tel champ, on trouve de suite un axe principal A∞ d’ d’ordre
infinie (axe de révolution). En outre, il y a une infinité de plans de symétrie passant par cet
axe. Cette symétrie est celle d’un cône.

Examinons le cas du champ magnétique : il est engendré par un courant circulant dans
une boucle de fil qui peut être circulaire. On retrouve ici aussi, évidemment, un axe d’isotopie
A∞ perpendiculaire à la boucle du courant en son centre. Mais il existe en outre un plan
principal de symétrie, le centre de la boucle, d’où on voit dans deux portions opposées du
circuit le courant circuler en sens opposés. Cette symétrie est celle d’un cylindre tournant
autour de son axe. Le fait qu’un champ magnétique et un champ électrique superposés ne
confondent pas leurs symétries peut être mis en évidence par des expériences très simples qui
ont effectivement été réalisées : un fil parcouru par un courant et tendu suivant l’axe d’un
solénoïde excité subit une torsion ; et inversement si un fil ne reçoit aucun courant et qu’on le
torde, il apparait une différence de potentiel aux extrémités.

Ces considérations éclairent l’aspect de cette propriété un peu mystérieuse du spin :


c’est la manifestation d’un défaut de symétrie dû à la superposition de deux champs
différents, conformément au principe universel qui veut que lorsque deux symétries sont
superposables, seuls sont conservés les éléments communs. Le spin a les dimensions d’un
moment cinétique (ML2T-1) ou d’une action. Il s’exprime en unités h, ou =h/2π .

2.2 Classification périodique des éléments


2.2.1 Introduction

La classification périodique des éléments a apporté à la chimie la première base d’une


construction rationnelle et elle est pour le chimiste une véritable charte et une référence
permanente. Elle est née d’observations expérimentales, bien avant que le structure des
atomes ne soit connue à partir du constat qu’il existe des analogies entre les caractères

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 24 ~

chimiques de certains corps simples. Ces analogies apparaissent périodiquement dans cette
liste des éléments, d’où le nom de classification qui est fondé sur l’existence de ces analogies.

Cette périodicité des propriétés concerne non seulement les comportements chimiques,
ce qui permet de définir des familles chimiques, mais aussi bien d’autres caractéristiques des
atomes, comme leur rayon, ou encore leur affinité électronique qui déterminent leur aptitude
à se transformer en ions.

2.2.2 Classification moderne

Un élément chimique est caractérisé par la valeur du numéro atomique Z commune à


l’ensemble des isotopes qui le constituent. Actuellement, on connait tous les éléments
correspondent à la suite complète des valeurs de Z, de 1 à 103 (voir Annexe 2). 90 de ces
éléments (de Z=1 à Z=92, sauf Z=43 et Z=61) existent dans la nature ; les autres ont été
obtenus artificiellement par des réactions nucléaires. La découverte des éléments a été
progressive et l’est encore aujourd’hui. Mais la liste actuelle ne pourra plus augmenter
beaucoup car les derniers éléments découverts n’ont qu’une durée de vie très courte.

La classification actuellement utilisée dérive directement de celle qu’a proposée Dimitri


Ivanovitch Mendeleiev (chimiste russe, 1834-1907) en 1869.

Sur une même ligne horizontale ou « période », sont placés par ordre croissant de Z, de
gauche à droite, les éléments ayant un même nombre de couches électroniques. Il y a en tout 7
périodes.

Sur une même ligne verticale ou « famille », sont placés les éléments qui ont un même
nombre d’électrons à la couche externe, par ordre croissant Z, de haut en bas. Etant donné que
les éléments d’une même famille ont des propriétés chimiques semblables, les électrons de la
dernière couche participent à des réactions chimiques semblables. Il existe 8 familles
principales et 8 familles secondaires.

a) Eléments des familles principales


Ces éléments ont leurs électrons de valence dans les sous couches s et p. ces familles
ont reçu des noms particuliers. Ces sont des éléments des colonnes 1, 2, 13, 14, 15, 16, 17 et
18.

1° Colonne 1 : les métaux alcalins : leur valence est de +1

Ce sont Li, Na, K, Rh et Cs.

2° Colonne 2 : les métaux alcalino-terreux : leur valence est de +2

Ce sont Be, Mg, Ca, Sr, Ba, et Ra.

3° Colonne 13 : métaux terreux : leur valence est de +3

Ce sont B, Al, Ga, In, Tl, …

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 25 ~

4° Colonne 14 : les carbonides : leur valence est variable +4 à -4

Ce sont C, Si, Ge, Sn et Pb.

5° Colonne 15 : les azotides : ils ont 5 électrons sur la dernière couche. Leur valence varie de
-3 à +5. Ce sont N, P, As, Sb et Bi.

6° Colonne 16 : les sulfurides : ils ont 6 électrons sur la dernière couche. Leur valence
principale est -2.

Mais elle peut varier jusqu’à +6. Ce sont O, S, Se et Te.

7° Colonne 17 : les halogènes : ils ont 7 électrons sur la dernière couche. Leur valence
principale est -1.

Mais elle peut varier jusqu’à 7. Ce sont F, Cl, Br, et I.

8° Colonne 18 : les gaz nobles : ils ont 8 électrons sur la dernière couche. Leur valence est
zéro.

Ce sont He, Ne, Ar, Kr, Xe et Rn.

b) Familles secondaires
Les éléments des familles secondaires ou éléments de transition sont regroupés dans les
colonnes 3 à 12. Leurs derniers électrons se retrouvent dans les sous couches s et d. leurs
électrons de l’avant dernière couche ont tendance à participer aux réactions chimiques. Ils ont
des valences variables. Certaines propriétés communes de ces éléments sont : formations
d’ions colorés et des complexes ; ils sont magnétiques.

1) Première famille(b) : éléments ayant un électron sur la dernière couche externe. Ils ont
des valences variables : +1 et +2 et rarement +3. Ce sont Cu, Ag et Au.
2) Deuxième famille (b) : éléments ayant deux électrons sur la couche externe, leur valence
principale +2 sauf le Hg qui peut avoir +1. Ce sont Zn, Cd, Hg.
3) Troisième famille (b) : ce sont Sc,Y
4) Quatrième famille (b) : ce sont Ti,Zr,…
5) Cinquième famille (b) : ce sont V,Nd,Ta,…
6) Sixième famille (b) : ce sont Cr,Mo,W
7) Septième famille (b) :ce sont Mn,Tc,Re
8) Huitième famille( b) : ce Fe,Co,Ni,…

Il faut remarquer que les éléments de la huitième famille (b) n’ont pas huit électrons sur la
couche externe. Ce sont des triades semblables d’éléments. Le fer, le cobalt et le nickel
forment des ions colorés.

c) Lanthanides et actinides
Les lanthanides ou terres rares sont des éléments dont les électrons de valence sont dans
la sous couches 4f. ce sont les éléments de la série Z=58 à 71.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 26 ~

Les actinides sont les éléments dont leurs électrons de valence sont dans la couche 5f.
ce sont les éléments de la série Z= 90 à 103.

En effet, nous retrouvons sur le tableau périodique des métaux et des non métaux.

Les métaux sont à gauche et au centre. Ils sont solides, bons conducteurs du courant
électrique. Ils ont tendance à céder facilement leurs électrons en donnant des ions positifs.
L’hydrogène constitue un cas particulier.

Les non métaux sont sur la droite sauf colonne 18.certains sont solides, d’autres gazeux
et un seul est liquide, c’est le dibrome. Ils présentent des caractères opposés à ceux des
métaux.

La limite entre ces deux familles. Le caractère métallique diminue quand on progresse
de gauche à droite tandis que celui des non métaux augmente. D’où l’existence des semi-
métaux.

La colonne 18 regroupe des éléments constituant des gaz monoatomiques (atomes non
associés en molécules). Ils sont inertes chimiquement.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 27 ~

CHAPITRE III : LES LIAISONS CHIMIQUES


3.1 Molécules

On rencontre parfois des atomes à l’état isolé (gaz rares, par exemple), mais cette
situation est très rare. Le plus souvent les atomes s’associent entre eux pour former des
édifices plus ou moins complexes. Ces édifices sont soit des molécules, pouvant comporter de
deux à plusieurs milliers d’atomes, soit des assemblages d’atomes ou d’ions dans des
cristaux. Selon le type de ces associations d’atomes, la matière peut se présenter sous divers
états physiques : solide, liquide ou gazeux.

De nombreuses questions se posent : pourquoi les atomes s’assemblent-ils ? Qu’est ce


qui détermine la possibilité ou l’impossibilité de leurs assemblages ? Pourquoi à une même
température certains corps sont-ils solides, d’autres liquides ou gazeux ?

Pour cela, il faut examiner ce qu’est une liaison entre deux atomes et comment elle peut
se former ou se rompre. Dans les réactions chimiques, les atomes s’unissent de façon à
réaliser une configuration à huit électrons de leur couche périphérique (règle d’octet).

Cette configuration est réalisée par deux moyens : l’électrovalence et la covalence.

3.2 L’électrovalence

Tout atome peut atteindre la structure électronique stable d’un gaz rare par perte ou par
gain d’électrons : il y a formation d’ions positifs (défaut d’électrons par rapport au nombre
de protons du noyau) ou d’ions négatifs (excès d’électrons par rapport au nombre de protons
du noyau).

Les atomes qui perdent des électrons sont dits électropositifs et deviennent des ions
positifs ou cations tandis que ceux qui gagnent sont dits électronégatifs et deviennent en effet
des ions négatifs ou anions.

Au lieu d’utiliser deux notions, le caractère électropositif et le caractère électronégatifs,


il est plus simple de n’en considérer qu’une : l’affinité électronique c'est-à-dire l’attraction
exercée par l’atome sur un électron extérieur. Le chercheur Pauling a transformé cette notion
qualitative en une échelle de valeurs numériques. Il a calculé pour chaque atome cette affinité
électronique, et ce nombre qui la détermine est l’électronégativité de l’atome. Elle est une
grandeur calculée et non expérimentale.

Exemple : le sodium et le potassium qui se transforment par perte d’un électron en Na+
et K+.

Le chlore et le brome qui donnent naissance par capture d’un électron du Cl- et Br-.

NB : La valence d’un ion est égale à sa charge.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 28 ~

L’octet réalisé par électrovalence se fait par le transfert d’électrons d’un atome d’un
élément à un atome ou à plusieurs atomes d’autres éléments. Ce genre de liaison s’observe
souvent entre les éléments.

 Les éléments des familles principales Ia et VIIa

Na Na+ + è
Cl + è Cl-

Na+ + Cl- Na Cl –

 Les éléments des familles principales IIa et VIIa

Ca Ca++ + 2è
Br +è Br-
Br + Ca + Br Br Ca Br

 Les éléments des familles principales IIIa et VIIa

Al Al+++ + 3è

3Cl + 3è 3Cl-

Al+++ + 3 Cl- Al Cl ou Al Cl

La liaison par électrovalence consiste donc en un transfert d’un ou plusieurs électrons


d’atomes métalliques à des atomes non métalliques. Elle conduit à la formation d’ions liés
entre eux par attraction électrostatique. elle est, pour cette raison, souvent appelée liaison
ionique ou électrostatique. la liaison ionique peut aussi exister avec des ions polyatomiques
tels que : NH4+Cl- ; (NH4+)2SO42-

Les composés ioniques sont en général très durs car l’énergie réticulaire est très grande.
Dans un solvant polaire de constante diélectrique élevée, ils se dissolvent car l’énergie
réticulaire y diminue. Les solutions aqueuses des composées ioniques conduisent le courant
électrique car ils sont dissociés en ions.

3.3 La liaison covalente


3.3.1 Généralités

L’existence des forces électrostatiques entre les ions permet d’expliquer la liaison
ionique. Cette théorie est insuffisante pour expliquer la liaison entre des atomes semblables. Il
est peu concevable qu’un atome puisse capter un électron d’un atome identique pour former
des ions positifs et négatifs. La liaison covalente a été définie pour la première fois en 1916
par Lewis. En effet, les atomes peuvent acquérir la structure électronique d’un gaz noble par
mise en commun d’électrons célibataires de spin opposés. Cela s’explique de la manière
suivante : un système est plus stable si son énergie est minimum. Lors qu’on approche deux

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 29 ~

atomes possédant des électrons ayant des spins identiques, l’énergie croit et la liaison ne se
forme pas ; par contre si des spins sont opposés, l’énergie diminue et la liaison se forme.

Si les spins sont identiques, il y a répulsion et s’ils sont opposés, il y a attraction.

La liaison covalente normale se forme par la mise en commun de deux électrons


célibataires de spins opposés appartenant à deux atomes identiques (molécules
homoatomiques) ou différents (molécules hétéroatomiques). Pour former une liaison
covalente normale, l’atome doit posséder une orbitale occupée par un seul électron. En
s’appariant, les deux électrons forment une orbitale moléculaire. L’orbitale moléculaire est
la région de l’espace entre deux noyaux atomiques où la probabilité de rencontrer un électron
de liaison est maximum (95 à 99%).

Il arrive parfois qu’un atome mette en commun son doublet électronique. On parle alors
de la liaison covalente dative.

3.3.2 Covalente normale

La liaison covalente normale est juste une mise en commun des électrons soit d’un
même atome soit des atomes différents.

a) Formation des molécules homoatomiques


Dans les molécules homoatomiques telles que H2, N2, O2, Cl2, les deux électrons de la
liaison sont indiscernables. Le doublet électronique est également partagé. Et la liaison n’est
pas polaire. On parle alors de la liaison covalente homopolaire.
Le doublet électronique formant la liaison entre l’atome A et l’atome B se représente
par un trait reliant les deux atomes A B.
Exemple : formationde la molécule H2 : H + H H H
Le recouvrement des orbitales atomiques pour former une liaison chimique covalente
conduit à la formation des orbitales moléculaires sigma s et sigma p. mais il existe un autre
type de liaison covalente qui intervient dans la formation des liaisons multiples (double ou
triple) existant par exemple dans O=O. cette liaison résulte du recouvrement latéral des
orbitales p de deux atomes unis déjà par une liaison sigma ; on appelle liaison (π) Pi.

b) Formation des molécules hétéroatomiques


Deux atomes d’électronégativités peu différentes peuvent mettre en commun leurs
électrons célibataires de spins opposés pour former la liaison covalente normale.
Exemple : Cl + H Cl – H

Ce sont des atomes de 7e, 6e , 5e, et 4e familles possédant respectivement un, deux, trois
et quatre électrons célibataires qui forment en principe ce type de liaison.

c) Polarisation de la covalente normale


Lorsque les atomes liés par covalence normale sont semblables, chacun des atomes
attire également la paire d’électrons. Il s’ensuit que les charges électriques sont
symétriquement disposées dans la molécule. La liaison est non polarisée.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 30 ~

Lorsque les atomes sont différents, l’atome qui a une grande électronégativité attire le
doublet électronique : il y a déplacement de la paire d’électrons vers l’atome le plus
électronégatif. Les charges électriques sont asymétriquement disposées dans la molécule. La
liaison est polarisée et la molécule peut former un dipôle avec des charges électriques δ+ et δ-
à ses extrémités.

Outre l’affinité électronique des atomes, la structure spatiale de la molécule dans la


polarité de la molécule. Pour qu’une molécule soit un dipôle, il faudra que le centre de gravité
des charges positives ne coincide pas avec le centre de gravité des charges négatives.

Exemple : H2O : molécule polaire

CH4 : molécule apolaire

3.3.3 Covalence dative

a) liaison covalente dative


Deux atomes d’électronégativité peu différente peuvent aussi former une liaison
covalente dite dative, semi-polaire ou coordinative par mise en commun du doublet
électronique. Le doublet mis en commun pour former la liaison est apporté par un seul de
deux atomes, dit « donneur », et l’autre atome, dit accepteur. Ce dernier doit posséder une
orbitale vide. Cette liaison est représentée par une flèche allant de l’atome donneur à l’atome
accepteur.

A B A B

Exemple : H+ + NH3 HNH3 + ou H NH3+

Accepteur Donneur

b) Polarisation de la covalence dative


Seuls, les atomes des éléments de 5e, 6e, et 7e familles possédant respectivement 1, 2 et
3 doublets électroniques en plus de leurs électrons célibataires peuvent jouer le rôle de
donneur et sont susceptibles de former des covalences datives.

La covalence dative peut aussi subir la polarisation avec déplacement du doublet de


liaison. Il y a la liaison dative coordinative quand il n’y a pas polarisation de cette liaison
(exemple NH4+). Il y a liaison covalente dative semi polaire quand il y a polarisation de cette

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 31 ~

liaison (exemple HClO2) c’est lorsque l’accepteur (O : 3,5) est plus électronégatif que le
donneur (Cl : 3,0).

Remarque : Distinction entre l’électrovalence et la liaison covalente.

 Dans l’électrovalence, les nuages électroniques de deux ions sont indépendants, dans
des liaisons covalentes il ya interpénétration des couches électroniques qui forment
des orbitales moléculaires. Les distances interatomiques sont plus faibles dans les
liaisons covalentes que dans les liaisons par électrovalence.
 Les forces électrostatiques qui assurent les liaisons par électrovalence s’exercent dans
toutes les directions. Elles ne sont pas dirigées. Les liaisons covalentes sont dirigées.
Elles ne se forment que suivant des axes définis partant du noyau et faisant entre eux
des angles constants.

3.4 Liaisons intermoléculaires


Bon nombre de propriétés de matière sont définies par la nature des liaisons entre les
molécules.

En dehors des liaisons (covalentes ou ioniques) entre les atomes, il existe encore des
forces d’interaction entre les molécules également. Les électrons n’interviennent pas comme
dans le cas des liaisons chimiques habituelles. La grandeur de ces forces d’interaction
intermoléculaire varie avec l’état physique de la matière. Très faible dans les molécules à
l’état gazeux, elles deviennent appreciables dans les liquides et surtout dans les cristaux. Ces
forces sont designées sous le nom de force de Van der Waals.

Les forces de Van der Waals proviennent de trois phénomènes :

3.4.1 Effet d’orientation ou interaction de Keesom

Certaines molécules présentent des dipôles permanents : les centres des charges + et –
y sont séparés. Les dipôles interagissent les uns sur les autres (exemple dans l’eau) comme
des charges électriques ordinaires associées deux par deux et de signes opposés.

3.4.2 Effet d’induction ou interaction de Debye


Les molécules non polaires comme l’hydrogène, H2, proches d’autres molécules
portant des dipôles, acquièrent un moment dipolaire induit. Les molécules portant des dipôles
créent un champ électrique qui agit sur les charges + et – des molécules neutres et les
déplacent en sens inverse en fonction de la polarité de la molécule. Cette dernière devient
polaire par interaction avec les dipôles permanents des autres molécules.

3.4.3 Effet de dispersion ou interaction de London

La molécule où les atomes sont électriquement neutres. Les électrons de ces derniers
étant en mouvement, à un moment donné, la vibration du nuage électronique des atomes par
rapport au noyau produit un moment dipolaire éphémère. Les interactions entre ces dipôles
sont appelées interactions de London. L’énergie correspondante est proportionnelle à α2/r6.
D’une manière générale, les forces de Van derWaals sont proportionnelles à 1/r7.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 32 ~

A titre d’exemple, l’énergie se repartit de la manière suivante :

 Dans l’ammoniac liquide : Keesom : 44% soit 3,11 kcal ; Debye : 5% soit 0,606 kcal
et London : 51% soit 3,606 kcal soit au total 7,07 kcal par mole

 Dans l’ammoniac liquide Keesom : 0% ; Debye : 0% et London : 100% soit au total


2,03 kcal par mole

3.5 Liaisons par ponts d’hydrogène et liaisons métalliques


Il s’agit de deux types particuliers de liaisons chimiques.

3.5.1 Liaison par ponts hydrogènes


Un atome d’hydrogène déjà engagé dans une covalence peut réaliser une seconde
liaison avec un atome très électronégatif tels que F,O,N,… possédant au moins un doublet
électronique libre : cette liaison est appelée pont d’hydrogène.
L’hydrogène qui réalise cette liaison doit appartenir à un groupement très polaire (HF,
HO-, HN= …) presque dépourvu de son électron, il a tendance à récupérer un électron sur un
atome négatif d’une autre molécule.
Dans le cas de l’eau, on a :

H H H H
O H …….. O H …….. O H …….. O H………

3.5.2 Liaison métallique


La liaison métallique est rencontrée dans les matériaux métalliques. L’atome d’un métal
ne possède généralement que un ou deux électrons périphériques en sorte qu’il ne pourrait, en
s’unissant par paires d’électrons avec les atomes voisins , réaliser l’octet.
Les électrons périphériques des atomes métalliques sont délocalisés c'est-à-dire mis en
commun pour former un nuage dans lequel ils passeraient aisément d’un noyau à l’autre. Le
métal apparait donc comme constitué d’ions positifs fixes, disposés en réseau, baignant dans
les métaux est très mobiles. L’union entre les atomes dans les métaux est très forte au point
qu’il n’est pas aisé de les séparer.

3.6 Etats, structures et propriétés de la matière


3.6.1 Etats de la matière

Une substance pure est une substance homogène de composition chimique


invariable. Une substance pure peut exister en plusieurs phases : ainsi l’eau et la glace sont
une substance pure, parce que la composition chimique est invariable. Par contre l’air liquide
et l’air gazeux ne sont pas une substance pure parce que la composition chimique des deux
états est différente.
En effet, la matière existe sous l’état solide et l’état fluide. On rencontre aussi des états
intermédiaires entre le solide et le fluide.
Dans l’état solide, les constituants microscopiques (atome, ions et molécules)
demeurent à une place bien déterminée en se contentant d’exécuter des oscillations autour de

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 33 ~

leur position moyenne. Un solide est dit cristallin si les constituants sont ordonnés
périodiquement dans l’espace (exemple : NaCl), sinon le solide est amorphe (exemple :
verre).
Dans l’état fluide (c'est-à-dire liquide et état gazeux), les particules se déplacent
librement, et si l’on suit l’une d’elles au cours de son mouvement, on pourra la retrouver
n’importe où dans le récipient au bout d’un temps donné.
Les états mésomorphes sont de curieux intermédiaires entre l’état cristallin et l’état
fluide. En dehors d’eux, il existe bien d’autres états de matière comme les fluides ionisés
(plasma), les fluides de neutrons, la matière nucléaires. Leur étude est très importante pour le
développement de nouvelles sources d’énergie, mais ils ne sont pas considérés en détails dans
ce cours.
NB : on parle aussi en chimie de l’état dissous. Cet état est observé lorsqu’on met en
contact un solvant et un solide. Sous l’action du choc des molécules du solvant et de
l’attraction des molécules du solvant sur les particules du solide, des particules du solide se
détachent. Les particules détachées du solide se dispersent jusqu’à ce qu’elles y soient
uniformément réparties.

3.6.2 Structure et propriétés de la matière

3.6.2.1 Composés ioniques


A l’état solide, les ions d’un composé ionique s’empilent les uns sur les autres d’une
façon régulière pour former un édifice cohérent, le cristal ionique. L’empilement est fonction
des dimensions et des charges des ions contraires assurant la rigidité de l’édifice. En prenant
l’exemple du chlorure de sodium, on ne peut parler de molécule de chlorure de sodium
puisqu’un ion Na+ n’est pas spécialement affecté à un des six ions Cl- dont il est entouré.
Néanmoins, on le représente par la formule Na+Cl-. Plus généralement, dans le cas d’un cristal
ionique, la notion de molécule comme entité indivisible et indépendante n’a plus de sens.
A cause des forces électrostatiques trop grandes, les composés ions sont durs et non
volatiles. A l’état solide, ils ne sont pas conducteurs de courant parce que les ions sont
immobiles. Mais, à l’état liquide, ils sont conducteurs parce que les ions sont mobiles.

3.6.2.2 Composés covalents


Ici la notion de molécule reprend tout son sens. Le doublet électronique existant entre
les atomes est un liant rigide. Les molécules forment des entités bien définies à structure
propre.
A l’état solide, c’est la molécule entière qui se place aux nœuds du réseau cristallins
qui forme un cristal moléculaire ; les forces intermoléculaires dans ces cristaux sont faibles :
il s’ensuit qu’une légère élévation de température suffit pour libérer les molécules. Les
substances covalentes ont des points de fusion et d’ébullition très bas. Les non polaires sont
souvent gazeux à la température ordinaire.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 34 ~

3.6.3 Propriétés nucléaires de l’atome

3.6.3.1 Introduction
Les noyaux de certains atomes peuvent subir des transformations appelées
« transmutations ». Il se forme des éléments nouveaux ayant des propriétés physiques et
chimiques très différentes. Il existe deux types de transmutations :

 transmutations spontanées ou radioactivité naturelle ;

 provoquées ou réactions nucléaires.

3.6.3.2 Transmutations spontanées ou radioactivité naturelle


Certains éléments possèdent des isotopes dont les noyaux sont instables. Ils peuvent se
transformer spontanément, parfois en plusieurs, étapes pour donner des noyaux plus stables.
Ces atomes sont dits radioactifs. Le premier élément radioactif découvert était l’uranium par
Becquerel en 1896. Le minerai de cet élément, le pech blende, émettait un rayonnement
susceptible d’impressionner une plaque photosensible. En 1898, deux autres nouveaux
éléments radioactifs ont été découverts par Pierre et Marie Curie. Il s’agit du Radium (Ra) et
du Polonium (Po). On connait actuellement une quarantaine d’isotopes radioactifs appartenant
aux différents éléments.

3.6.3.3 Les rayonnements radioactifs


Les substances radioactives naturelles émettent généralement trois types de
rayonnement. On les sépare sous l’action d’un champ magnétique ou électrique.

On distingue :

Les rayons alpha constitués par des noyaux d’hélium (He++) sont déviés dans le sens du
champ électrique et sont expulsés avec une vitesse de 25Km/sec. Très ionisant, les rayons
sont arrêtés par la matière qu’ils rencontrent.

Les rayons beta : constitués par des électrons (e), sont déviés dans le sens opposés à
celui du champ électrique. Ils sont animés d’une vitesse initiale proche de celle de la lumière,
et sont plus pénétrant et moins ionisant que les rayons alpha.

Les rayons gamma γ : véritables rayonnements électromagnétiques semblables aux


rayons X très pénétrants et de longueur d’onde très courte (0,25 à 0,005 ).

Ce sont des photons de très courtes longueurs d’onde.

3.6.3.4Loi de Soddy et Fajans

Comme on connait la nature des particules émises par un noyau radioactif, on peut
prévoir la nature de nouveaux éléments formés. Les deux lois de déplacement de Soddy et
Fajans tiennent compte de la conservation du nombre total de nucléons et de la charge
globale.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 35 ~

Lors qu’un noyau de nombre atomique Z et de nombre de masse A se transmute,

1. S’il émet un noyau d’hélium, le noyau formé aura un nombre atomique Z-2 et un nombre
de masse A-4.
Par exemple :

A 4 A-4

X He + V

Z 2 Z-2

230 4 226

Th He + Ra

90 2 88

2. S’il émet un rayonnement ß, donc un électron, le noyau formé aura un nombre atomique
Z+1 et un nombre de masse A égale à celui de l’élément générateur.

Par exemple :

A 0 A

X e + W

Z -1 Z+1

214 0 214

Pb e + Bi

82 -1 83

3.6.3.5 Les familles radioactives

Certains éléments radioactifs se transmutent spontanément en un autre élément


radioactif qui, à son tour, se transforme en un autre élément radioactif, ainsi de suite. On
connait trois familles radioactives : celle de l’Uranium 238 qui donne comme isotope final le
Pb 206, celle de l’Uranium 235 qui donne l’isotope final le Pb 207, celle de thorium 232 qui
fournit l’isotope final le Pb 208. Chaque transmutation est source des rayons gamma γ parfois
accompagnés de l’émission beta β ou alpha α.

3.6.3.6 Aspect énergétique de la transmutation

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 36 ~

La radioactivité est accompagnée de la conservation du nombre de nucléons, mais pas


de masse. Toute perte de masse Δm accompagnant la radioactivité correspond à une libération
d’énergie ΔE, donnée par la relation d’Einstein. ΔE= Δm C2.

3.6.3.7 Les réactions nucléaires ou transmutations provoquées

En 1919, Rutherford a démontré que les noyaux des éléments stables bombardés par des
particules rapides et convenables devenaient radioactifs. Ce type de réaction constitue la
réalisation d’un des rêves des alchimistes : transformer le plomb en or. Mais cet or couterait
très cher.

Particules rapides :

a) Caractéristiques des réactions nucléaires

Comme les transformations spontanées, les réactions nucléaires s’accompagnent de la


conservation de la charge totale et du nucléon. Elles s’accompagnent aussi d’une variation de
masse et d’une libération ou absorption de l’énergie.

b) Exemples des réactions nucléaires

+ +

+ +

Cette réaction a permis à Rutherford de découvrir le proton en 1919.

+ +

Exemple

+ +

Bothe et Becker ont découvert le neutron par cette réaction en 1930.

Les protons agissent comme projectiles

Exemple

+ +

Exemple

+ +

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 37 ~

+ +

Exemple

+ +

Les neutrons agissent comme projectiles

Exemple

Exemple

+ +

c) Fission et fusion nucléaires


 Fission nucléaire

Il y a fission d’un noyau lorsque le noyau se scinde en deux noyaux de masse voisine.
La fission peut être spontanée, mais c’est un processus assez rare. Les noyaux des atomes
lourds tels que les isotopes thorium 232, l’uranium 235 et le plutonium 239 … peuvent subir
la fission nucléaire lorsqu’on les bombarde par des neutrons. Il y a éclatement du noyau et
formation de deux ou de plusieurs noyaux légers dont le nombre atomique est compris entre
30 et 65, en libérant de l’énergie. Le nombre de neutrons étant plus élevé que celui des
protons dans les noyaux des atomes lourds, la fission s’accompagne aussi de l’expulsion de 2
à 3 neutrons. Les neutrons peuvent à leur tour se combiner avec les autres noyaux lourds et le
processus se poursuit selon une réaction en chaine.

Exemple :

+ + 2 ou 3 n 10

Ces neutrons peuvent se combiner avec d’autres noyaux de l’uranium 235 et le


processus se poursuit selon une réaction en chaine. Les fragments formés sont aussi des
isotopes radioactifs qui se désintègrent à leur tour jusqu’à devenir isotope stable. Si la
quantité de l’uranium 235 est suffisante et qu’on le comprime avec un explosif puissant on
obtient une bombe atomique ordinaire.

 Fusion nucléaire

La fusion nucléaire est une réaction résultante de la collision de deux noyaux atomiques
légers suivis d’un réarrangement des nucléons qui les constituent pour former un noyau plus
lourd. L’énergie libérée au cours de la fission nucléaire peut provoquer l’union des noyaux

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 38 ~

légers avec formation des noyaux lourds, c’est la fusion nucléaire qui libère encore beaucoup
plus d’énergie que la fission. (c’est une fusion thermonucléaire, c'est-à-dire elle est provoquée
par une chaleur très grande. Pour comprendre cela, on peut prendre l’exemple de la bombe
thermonucléaire. Les réactions sont les suivantes :

+ +

+ +

Ces réactions interviennent dans la bombe à hydrogène, plus puissant que la bombe
ordinaire. Le principe de ces bombes, mises au point à partir de 1950, est simple. Un mélange
de deutérium, tritium et lithium est porté en très peu de temps (environ un microseconde) à
très haute température par explosion d’une petite bombe à fission qui joue le rôle de
l’allumette. L’énergie des noyaux fusibles suffit à les maintenir confinés et un certain nombre
de réactions thermonucléaires se produisent.

3.6.3.8 Application de la décomposition radioactive

a) Obtention d’éléments transuraniens

Ce sont des éléments radioactifs dont le nombre atomique est supérieur à 92. Partant de
l’uranium 238, on peut obtenir le neptunium 239 suite à l’action des neutrons :

+ +

b) Application médicale et biologique

D’une manière générale, le rayonnement émis par les corps radioactifs a des effets
nocifs sur les tissus vivants. Cela n’a pas empêché l’emploi de certains isotopes radioactifs en
biologie. Si l’on introduit dans une matière inactive une quantité d’isotope radioactif, on peut
suivre l’évolution des atomes radioactifs dans un corps humain, par exemple, et résoudre des
problèmes inaccessibles par la méthode habituelle :

 Traitement du cancer par le cobalt 60

 Localiser certaines tumeurs qui absorbent préférentiellement les


radioisotopes P32 que les tissus sains.

c) Applications chimiques

On prépare des molécules marquées en remplaçant un ou plusieurs éléments par des


isotopes marqués dont on pourra suivre le comportement au cours d’une réaction chimique.
En utilisant un alcool porteur d’un oxygène marqué, on a pu élucider le mécanisme de la
réaction d’estérification par exemple.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 39 ~

d) Datation par radioactivité

Les isotopes radioactifs permettent de dater des événements qui se sont produits dans
des temps extrêmement reculés. L’azote de l’atmosphère est transformé par les neutrons
cosmiques en carbone 14 radioactif. Ce nombre est oxydé en CO2, lequel se mélange au CO2
de l’air ordinaire. Les plantes renferment une molécule de carbone 14 pour 1012 molécules de
carbone ordinaire. Les êtres vivants qui consomment les fruits et les légumes ont aussi le
même rapport du carbone 14 et carbone 12 dans leurs corps. Au moment où l’être vivant
meurt, il n’est plus en interactions directes (les plantes) ou indirectes (animaux) avec
l’atmosphère. La période du carbone 14 est T= 5568 ans. Le rapport va diminuer avec le
temps. Ceci permet la détermination de l’âge par mesure de l’activité radioactive de certains
objets (bois, os, peau, chair, charbon, corne).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 40 ~

CHAPITRE IV : FONCTIONS CHIMIQUES ET NOMENCLATURE DES


COMPOSES CHIMIQUES INORGANIQUES
4.1 Formules chimiques

Les formules chimiques ont pour objet, la représentation qualitative et quantitative des
édifices atomiques des molécules. Elles sont obtenues par juxtaposition des symboles des
éléments constituants affectés de leurs coefficients stœchiométriques ou indices. On distingue
des formules brutes ou formules moléculaires et des formules développées. Les formules
brutes représentent la composition de la molécule et la constitution symbolique de celle-ci.
Les formules développées montrent comment les atomes sont liés entre eux. Cela permet, en
chimie organique, d’interpréter les propriétés d’une substance.

4.2 Formules développées planes

Dans cette représentation on indique comment les atomes sont liés entre eux. Chaque
liaison correspond à une valence.

H HH

Exemples : Méthane CH4 : H-C-H Ethane C2H6: H-C-C-H

H HH

Pour simplifier, on utilise en chimie organique des formules semi-développées.

Exemples :

Propane C3H8: H3C-CH2-CH3

Butane C4 H10 : H3C-CH2-CH2-CH3 n-butane

H3C-CH-CH3 isobutane

CH3

Isomérie: on appelle isomères des composés ayant une même formule moléculaire (brute),
par conséquent même composition centésimale et même masse moléculaire, mais douées des
propriétés différentes (car les structures de l’édifice atomique sont différentes). C’est le cas de
n-butane et d’isobutane. C2H6O peut être l’alcool éthylique ou l’éther diméthylique. Ces deux
corps sont aussi des isomères : CH3-CH2OH (alcool éthylique) ou CH3-O-CH3 (éther
diméthylique).

Comment écrire la formule brute d’une substance ?

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 41 ~

En 1957, l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée avait proposé des règles
pour écrire les formules et nommer correctement les composés en chimie. Quand on écrit la
formule brute d’un composé, on commence par la particule la plus électropositive ou le cation
et on écrit ensuite la particule la plus électronégative ou l’anion.

Exemples : NaCl, Fe(OH)3, HI, …

Il existe des exceptions et on écrit : NH3, PH3, CH4.

4.3 Fonctions chimiques inorganiques


4.3.1 Fonctions oxyde basique et hydroxyde

L’oxygène réagit avec les éléments métalliques pour donner des oxydes basiques. Les
oxydes basiques solubles dans l’eau donnent des bases ou hydroxydes.

Exemples : 2Na + ½ O2 Na2O

Na2O + H2O 2NaOH

Na2O est un oxyde basique et NaOH est une base.

Les bases possèdent des propriétés caractéristiques. Leur formule générale est MOH ces
propriétés sont :

 Ils ont une saveur astringente ou goût de savon ;


 Ils colorent certains indicateurs : le tournesol rougi par un acide bleuit en présence
d’une base ; le méthylorange rougi par un acide, devient jaune en milieu basique et la
phénolphtaléine incolore en milieu acide devient rouge violet en présence d’une base ;
 Avec des acides, les bases donnent des sels par la réaction de neutralisation ;
 Dissoutes dans l’eau, les bases rendent l’eau conductrice du courant électrique et
l’oxygène se dégage à l’anode ;
 Les hydroxydes donnent par dissolution dans l’eau des ions OH-.

4.3.2 Fonction acide et oxyde acide

L’oxygène donne avec les non métaux des composés oxydes acides. Les oxydes acides
solubles dans l’eau donnent des acides.

Exemples : C+ O2 CO2

CO2 + H2O H2CO3

CO2 est un oxyde acide et H2CO3 est un acide.

La formule générale des acides est HR. Si R ne contient pas de l’oxyde, on parle d’un
hydracide. Les hydracides sont : HCl, HF, H2S, … si R renferme l’oxygène, on parle d’un
oxoacide. Les oxoacides sont : H2CO3, HNO3, H3PO4, H2SO4, …

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 42 ~

Les oxydes acides sont aussi appellés anhydrides d’acides.

Exemple : SO3 + H2O H2SO4

SO3 : anhydride sulfurique

Les acides possèdent aussi des propriétés caractéristiques :

 Ils ont une saveur aigre ou goût des citrons


 Ils colorent certains indicateurs : le tournesol bleui par une base devient rouge en milieu
acide ; le méthylorange jaune en milieu basique devient rouge en milieu acide et la
phénolphtaléine rougi par une base se décolore en milieu acide.
 Les acides donnent par ionisation dans l’eau des ions H+.
 Les acides rendent, par leur dissolution, l’eau conductrice du courant électrique, et
l’hydrogène se dégage à la cathode.
 Avec les métaux, les acides donnent des sels.

4.3.3 Fonction sel

En général, le sel se forme par la réaction de neutralisation entre un acide et une base.
Sa formule générale est MR. On peut symboliser la réaction de neutralisation comme suit :
MOH + HR MR + H2O
NaOH + HCl NaCl + H2O
La formation d’un sel peut aussi se faire par:
 Action d’un acide sur un oxyde basique
Acide + oxyde basique sel + eau
2HCl + MgO MgCl2 + H2O

 Action d’une base sur un oxyde acide


Base + oxyde acide sel + eau
2NaOH + CO2 Na2CO3 + H2O

 Action d’oxyde acide sur un oxyde basique


Oxyde acide + oxyde basique sel
CO2 + Na2O Na2CO3

 Action d’un acide sur un métal


Acide + métal sel + hydrogène ou un autre gaz
2HCl + Zn ZnCl2 + H2
2H2SO4 + Cu CuSO4 + SO2 + 2H2O

 Action d’un métal sur un non métal


Métal + non metal sel
Cu + S CuS

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 43 ~

 Action d’un acide fort sur un sel d’acide faible


Acide fort + sel d’acide faible sel
Acide fort + oxyde acide + H2O
2HCl + CaCO3 CaCl2 + H2O + CO2
 Action d’un acide non volatil sur un sel d’acide volatil
Sel d’acide non volatil + acide volatil
H2SO4 + 2 NaCl Na2SO4 + 2HCl

4.4 Nomenclature chimique minérale


Elle résulte des règles de l’U.I.C.P.A de 1957.

4.4.1 Nomenclature des composés binaires

Pour nommer un composé binaire, c'est-à-dire, formé par deux types d’atomes, on
ajoute le suffixe ure à l’élément le plus électronégatif et on le fait suivre du nom de l’élément
le plus électropositif.
Exemples : NaCl : Chlorure de sodium
ZnI2 : Iodure de zinc
Ca3N2 : azoture de calcium
Il y a une exception pour les oxydes. On emploie le suffixe yde.
Exemples: K2O : oxyde de potassium
BaO : oxyde de barium
Al2O3 : oxyde d’aluminium

Remarque 1 :

Les proportions des constituants peuvent être indiquées par des préfixes ou des nombres
grecs, tels que mono, di, tri, tétra, penta, hexa, hépta, octo, nona, déca, hendéca, dodéca…
qui précèdent les noms des éléments auxquels ils se rapportent. Les préfixes hémi (1/2) et
sesqui (3/2) peuvent également être utilisés.

Exemples : PCl3 : Trichlorure de phosphore

PCl5 : pentachlorure de phosphore


CO : monoxyde de carbone
CO2 : dioxyde de carbone

Remarque 2 :

Les proportions de certains produits peuvent aussi être indiquées par des chiffres
romains mis entre parenthèses immédiatement après le nom de l’élément électropositif et
indiquant la valence de celui-ci. Cette façon de nommer s’appelle système de stock.
FeS : sulfure de fer (II)
Fe2S3 : sulfure de fer (III)
Cu2O : oxyde de cuivre (I)
CuO : oxyde de cuivre (II)

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 44 ~

Remarques 3 :

Lorsqu’il n’y a que deux états de valence possible, il est admis d’indiquer celle-ci en
ajoutant les suffixes eux ou ique au nom de l’élément électropositif en question. Le suffixe
eux est utilisé pour la valence la plus faible et ique pour la valence la plus élevée.
Exemples : FeO : oxyde ferreux
Fe2O3 : oxyde ferrique
SnF2 : fluorure stanneux
SnF4 : fluorure stannique

Remarques 4 :

Certains composés binaires ont pu garder leurs anciens noms établis de longues dates. Il
s’agit de l’eau (H2O) ; NH3 (ammoniac) ; phosphine (PH3).

4.4.2 Nomenclature des cations


a) Cations monoatomiques

Les cations monoatomiques sont désignés de la même manière que l’élément


correspondant. La valence peut être indiquée par le système de suffixe, et, s’il n’ya que deux
possibilités, par des suffixes eux ou ique.

Exemples : Cs+ : ion césium

Sr++ : ion strotium

Hg++ : ion mercure (II) ou ion mercurique

Hg2++: ion mercure (I) ou ion mercureux

Bi+++ : ion bismuth

b) Ions polyatomiques

Les cations polyatomiques résultant de l’addition d’un proton H+ à des molécules


neutres sont nommés en faisant suivre la racine du nom par le suffixe onium :

Exemples : As(+4) : ion arsonium

H3O+ : ion hydronium

NH4+ : ion ammonium

4.4.3 Nomenclature des anions


a) Anions monoatomiques

Les noms des anions monoatomiques sont ceux des éléments correspondant affectés du
suffixe ure, après abréviation si possible.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 45 ~

Exemples : Br- : ion bromure


S2- : ion sulfure
C2- : ion carbure
H- : ion hydrure

Remarque 1 :

Un certain nombre d’anion polyatomique ont, comme les anions monoatomiques, des
noms terminés par le suffixe ure.

Exemples : CN- ion cyanure

SCN- ion sulfocyanure ou thiocyanure

I(-3) ion triodure

Remarques 2 :

Pour l’oxygène, on ajoute le suffixe yde

Exemples : O2- : ion oxygène ; O2- : ion peroxyde.

b) Anions polyatomiques oxygénés

La commission de l’U.I.C.P.A. a cependant estimé qu’il fallait tenir compte d’usages


établis de longues dates, ce qui allégea la nomenclature des composés courants. Si le nom de
l’oxoacide se termine par eux, le nom de l’anion correspondant se termine par ite. Si le nom
de l’oxoacide se termine par ique, le nom de l’anion correspondant se termine par ate

Exemples :

H2CO3 : Acide carbonique CO3- : ion carbonate

HNO3 : Acide nitrique NO3- : ion nitrate

H2SO4 : Acide sulfurique SO42- : ion sulfate

H3PO4 : Acide phosphorique PO43- : ion phosphate

HNO2 : Acide nitreux NO2- : ion nitrite

H3PO3 : Acide phosphoreux PO33- : ion phosphite

Remarques 1

OH- venant de l’oxygène et de l’hydrogène, est appelé ion hydroxyde.

c) Anions contenant un hydrogène ionisable

Quand un ion contient un atome d’hydrogène ionisable, cet hydrogène est indiqué par le
préfixe « hydrogéno » (aussi bien pour les anions en ate qu’en ite).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 46 ~

Exemples :

HS- : ion hydrogénosulfure

HCO3- : ion hydrogénocarbonate

H2AsO42- : ion dihydrogénoarsenate

HSO3- ion hydrogénosulfite

4.4.4 Nomenclature des composés ioniques (acides, bases et sels)

Cette nomenclature résulte de la juxtaposition du nom de l’anion et du cation.

Exemples

 Cd(OH)2 hydroxyde de cadmium


 Co(NO3)2 nitrate de cobalt
 Ni(HCO3)2 hydrogénocarbonate de nickel
 PbCrO4 chromate de plomb
 KMnO4 permanganate de potassium
 NH4ClO2 perchlorate d’ammonium
 CuS sulfure de cuivre II ou sulfure cuivreux
 Na2S2O3 thiosulfure de sodium
 HCN cyanure d’hydrogène
 NaClO hypochlorite de sodium

Nomenclature des acides usuels

Les acides donnant des anions en ure, c'est-à-dire les hydracides, sont désignés comme
les composés ioniques.

Exemples : HCl chlorure d’hydrogène


H2S : sulfure d’hydrogène

On peut les désigner parfois par leurs anciennes nomenclatures qui utilisaient le suffixe
hydrique en remplaçant le suffixe ure du nom de l’acide.

Exemples : HCl : acide chlorhydrique

H2S : acide sulfhydrique


HCN : acide cyanhydrique

Les acides donnant naissance à des anions en ate ou en ite portent des noms plus
conformes à la tradition. Un anion en ite correspond à un acide en eux, c'est-à-dire l’anion est
moins oxygéné ; un anion en ate correspond à un acide en ique, c'est-à-dire l’anion est plus
oxygéné. Les préfixes hypo et per sont commun à l’anion et à l’acide.

Exemples

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 47 ~

Le chlore, comme d’autre halogènes (excepté le fluore) peut donner lieu à quatre
oxoacides différents, dont les anions portent un nombre variable d’atomes d’oxygènes :

 HCl: acide hypochloreux; ClO-: ion hypochlorite


 HClO2 : acide chloreux ClO2-: ion chlorite
 HClO3 : acide chlorique ClO3- : ion chlorate
 HClO4 : acide perchlorique ClO4- : ion perchlorique

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 48 ~

CHAPITRE V. REACTIONS ET EQUATIONS CHIMIQUES


5.1 Réactions et équations chimiques

Les réactions chimiques sont des phénomènes suivant lesquels des substances se
transforment par suite d’un réarrangement des atomes. Au cours d’une réaction chimique, les
substances qui disparaissent sont des réactifs et celles qui apparaissent sont des produits.

Une équation chimique est l’expression d’une réaction chimique. Elle se compose d’un
premier membre qui représente les corps entrant en réaction (réactif) d’un second membre qui
représente les corps formés par la réaction (produits) et d’une flèche qui indique le sens de la
réaction. Une double flèche est utilisée pour une réaction réversible. Et lorsque plusieurs
substances sont en présence, on les relie entre elles par signe +.

Exemple : 2H2 + O2 2H2O

Toute équation chimique doit respecter les lois de la conservation de la matière, des
éléments et de la charge. La somme des masses des réactifs doit être égale à la somme des
masses des produits. Il faut remarquer qu’une réaction chimique qui se produit avec
dégagement de la chaleur s’accompagne aussi d’un changement de masse selon la relation
d’Einstein, physicien américain. E=

La relation de combustion de l’hydrogène s’accompagne d’un dégagement d’une


quantité de chaleur égale à 68,32 Kcal par mole. On peut calculer la masse disparue.

E= E=4,18x 68,32 .103J

∆m=E/C2= 31,73 10-13 kg.

Aucune balance ordinaire ne peut déceler cette masse très faible. La loi de la conservation de
la matière de Lavoisier est encore applicable pour des réactions chimiques.

5.2 Equilibrage des réactions

Equilibrer l’équation d’une réaction chimique consiste à donner aux formules des
réactifs et des produits des coefficients numériques dits «coefficients stœchiométriques » de
telle façon qu’il y ait finalement autant d’atomes de chaque élément à gauche et à droite de
l’équation. Il existe de nombreuses méthodes pour équilibrer une équation chimique. On
procède le plus souvent par tâtonnement ou par approximation successive. Pour la réaction
suivante :

aC3H8 + bO2 cCO2 + dH2O

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 49 ~

On peut écrire des équations en se référant au nombre d’éléments présents dans chaque
membre de l’équation pour déterminer a, b, c et d.

C : 3a =c H : 8a=2d O : 2b= 2c+d

Il ya ici trois équations à trois inconnues. Il suffit de considérer une inconnue égale à 1,
et les autres lui sont proportionnelles.

Si a=1, c=3, d=4 et b=5

Les coefficients sont fractionnaires, on les multiplie par un facteur commun pour avoir
des entiers minimaux des coefficients cherchés. L’équation précédente s’écrit :

C3H8 + 5O2 3CO2 + 4H2O

5.3 Types de réactions chimiques

La classification des réactions chimiques peut se faire suivant plusieurs critères. Nous
utilisons une classification formelle suivant les coefficients stœchiométriques et le bilan de
matière.

a. Réaction de synthèse

C’est une association de plusieurs composés en seul.

H2 + Cl2 2HCl

Fe + S FeS

CH2=CH2 +HCl CH3-CH2Cl c’est une addition

On appelle synthèse totale la réaction de formation d’un composé, au départ des corps
simples correspondants aux éléments constitutifs de ce composé :

Ex. H2 + O2 H2O

b. Réaction de décomposition

C’est une réaction au cours de laquelle un composé donne naissance à deux ou plusieurs
autres.

CaCO3 CaO + CO2

Cette sorte de réaction s’accompagne toujours d’une augmentation de nombre de moles.

c. Réaction de double décomposition

C’est une réaction au cours de laquelle il se forme un mélange des composés à partir
d’un autre mélange des composés.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 50 ~

3NaOH + FeCl3 Fe(OH)3 +3NaCl

CH4 + Br2 CH3Br + HBr est aussi appelée réaction de substitution (un H du
méthane est remplacé par un Br).

d. La réaction de polymérisation

La polymérisation est l’association de plusieurs molécules dites « monomères » en une


molécule géante dite « polymère ».

nH2C=CH2 …-CH2-CH2-CH2-CH2…-CH2-CH3

5.4 Réactions ioniques en solution

Certains corps dits électrolytes, en se dissolvant dans l’eau, s’ionisent. Pour qu’il y ait
réaction entre électrolyte en solution, la règle de Bertholet (chimiste français) doit être
respectée. Cette règle s’énonce ainsi : « pour qu’il y ait réaction chimique entre électrolyte, il
faut qu’un des produits susceptible de se former soit insoluble ou volatil ; ce qui lui permet de
s’éliminer. On distingue :

Réactions de précipitation

Exemples :

a) HCl + AgNO3 AgCl + NO3-

sous forme ionique, l’équation s’écrit :

H+ + Cl- +Ag+ + NO3- AgCl + H+ + NO3-

b) Na2 SO4 + BaCl2 BaSO4 + 2 NaCl


Où 2Na + SO4 + Ba++
+ --
BaSO4 + 2Na+ + 2Cl-

Réaction de volatilisation

Exemples

a) Na2CO3 + 2HCl 2NaCl + CO2 + H2O sous forme ionique, on écrit:


2- + -
2Na+ CO3 + 2H +2Cl 2Na+ + 2Cl- + CO2 + H2O
b) K2S + H2SO4 K2SO4 + H2S

Où 2K+ + S2-- + 2H+ + SO42- 2K+ + SO42- + H2S

Remarque 1:

Sans précipitation ni volatilisation, la réaction de neutralisation a lieu en solution


aqueuse car il se forme des molécules d’eau qui font disparaitre des ions H+ et OH-.

K+ + Cl- + Na+ + OH- Na+ + Cl- + H2O

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 51 ~

Remarque 2:

La réaction suivante n’a pas lieu en solution aqueuse car il n’y a ni précipitation ni
volatilisation.

NH4Cl + KNO3 rien ou NH4+ + Cl- + K+ +NO3- rien

5.5 Les solutions

La plupart des réactions chimiques se passent entre des réactifs en solution ou à l’état
gazeux. C’est pourquoi il est nécessaire de parler des solutions.

Une solution est une phase formée par un mélange de deux ou de plusieurs constituants
n’ayant aucune action chimique, l’un sur l’autre : le solvant et le soluté.

Le solvant est la substance qui dissout les autres. En général, le solvant est prépondérant.

Le soluté est la substance qui se dissout dans le solvant.

5.5.1 Expressions de la concentration d’une solution


a) Le pourcentage

Le pourcentage d’une solution représente le nombre de grammes de soluté contenu dans


cent grammes de solution. On parle aussi de pourcentage en volume.

Par exemple : On dissout 20g de NaCl dans 40 ml d’eau. Quel est le % de cette solution ?

Solution : %= = 33,3%

b) La concentration molaire ou molarité M

La molarité est la concentration d’une solution exprimée en mole de soluté par litre de
solution (ou mole par unité de volume)

M=n/V

M : molarité, n : nombre des moles du soluté, V : le volume de la solution en litre

Exemple : Une solution préparée en dissolvant 20g de l’hydroxyde de sodium dans 250ml de
solution aqueuse a pour concentration :

M= = 2 moles/litre = 2M

c) La normalité (N)

La normalité est la concentration d’une solution exprimée en nombre d’équivalents


grammes de soluté par litre de la solution.

N= équivalents- grammes/volume en litre

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 52 ~

N : la normalité ; V : le volume en litre

La normalité dépend de la réaction où prend part le soluté. Il s’agit surtout des réactions
acide-base et des réactions d’oxydoréduction.

L’équivalent-gramme

Pour les réactions acide-base, l’équivalent-gramme d’un acide est une quantité de
matière pouvant libérer une mole d’ion H+ (protons), et l’équivalent –gramme d’une base est
la quantité de matière pouvant libérer une mole d’ions OH-.

Dans la réaction : HCl + NaOH NaCl + H2O

L’équivalent- gramme de l’acide est une mole. Une mole de HCl libère une mole d’ions
H+. De même l’équivalent- gramme de NaOH est une mole car une mole de NaOH libère une
mole d’ions OH-.

Dans les réactions :

H2SO4 + 2NaOH Na2SO4 + 2H2O

Al(OH)3 + 3HCl AlCl3 + 3H2O

L’équivalent –gramme de Na2SO4 est une demi-mole et celui de Al(OH)3 est 1/3 d’une mole.

Masse-équivalente (Me)

La masse équivalente s’obtient en divisant la masse moléculaire par le nombre de


protons neutralisés pour un acide ou par le nombre d’ions hydroxydes neutralisés par une
base.

Pour H2SO4 dans la réaction précédente

Me = 98,08/2 = 49,04g/ eq-g. pour Al(OH)3, Me= 78/3 = 26 g/eq-g

Le nombre d’équivalent-gramme (n)

Le nombre d’équivalent –gramme n est égal à la masse d’un corps divisée par la masse
équivalente Me.

n=m/Me

Par exemple :

Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 15g d’hydroxyde de calcium
dans 600 ml de solution à utiliser pour une neutralisation totale ?

Solution

Nombre d’équivalent-gramme = m/Me

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 53 ~

Ca(OH)2 + 2H+ Ca++ +2H2O (Neutralisation totale)

Me = 74/2 = 37g/eq-g et n= 15/37= 0,405

N=0,405/0,6 = 0,675 éq-g/l ou 0,675N

Pour les réactions d’oxydo-réduction, l’équivalent-gramme d’un oxydant est la quantité


de matière qui peut capter une mole d’électrons. L’équivalent-gramme d’un réducteur est la
quantité de matière qui peut libérer une mole d’électrons.

Exemples :

Soient les réactions :

Sn++ Sn4+ +2è éq-g Sn2+ = Mat/2

MnO4 - + 8H+ + 5è Mn2+ + 4H2O

Une mole de KMnO4 renferme cinq équivalent-grammes. La masse équivalente de KMnO4 est
égale à 1/5 d’une mole.

Me = 158/5= 31,6 g/at-g

Exemple numérique

Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 3,16 g de KMnO4 dans un
litre de solution ?

Solution :

Nombre d’éq-g = 3,16/31,6 = 0,1

Normalité =0,1 éq-g/1l = 0,1 éq-g par litre ou 0,1N

Remarque : en solution, un équivalent-gramme d’un acide réagit exactement avec un


équivalent-gramme d’une base et un éq-gr d’un oxydant réagit avec un éq-gr d’un réducteur.
La relation suivante est utilisée lors de l’analyse quantitative en volumétrie.

N1V1 = N2V2

d) La molalité (m)

C’est la concentration d’une solution exprimée en moles de soluté par kilogramme de


solvant.

Où m : molalité ; n : nombre de moles de soluté

La molalité est indépendante de la température.

Exemple : Quelle est la molalité d’une solution obtenue en dissolvant 20g de saccharose
C11H22O11 dans 125g d’eau solution.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 54 ~

Solution

Masse moléculaire C11H22O11 = 342 g/mole

Molalité = moles soluté/Kg solvant = = 0,468 mole/kg

e) Le Titre

Le titre est la concentration d’une solution exprimée en gramme de soluté par litre de
solution ou g/ml.

f) La Fraction molaire

Cette façon d’exprimer la concentration concerne des mélanges à l’état gazeux, et quand
on ne veut pas distinguer le ou les solutés et le solvant. Elle est égale au nombre de mole n i
d’un constituant i divisée par le nombre total de mole dans le mélange.

Xi =ni/(ni + n2+n3+…) = ni/ (Σni )

La sommation de Xi donne 1.

Exemple :

Une boite renferme 0,4 mole d’hydrogène, 1,6 mole d’azote et 0,5 mole d’oxygène.
Quelle est la fraction molaire de chaque constituant ?

Solution

XH2 = 0,4/(0,4 + 1,6 + 0,5) =0,16 XN2 =1,6/0,4 + 1,6 + 0,5 = 0,64

XO2 = 0,5/(0,4 + 1,6 + 0,5) = 0,2

on vérifie que la sommation de Xi donne 1 : 0,16 + 0,64 + 0,2 = 1

5.5.2 Dilution d’une solution

La dilution est l’inverse de la concentration. Une solution diluée renferme peu de moles
de soluté dans un grand volume de solvant. La relation suivante convient pour la dilution :

N1V1 = N2V2

Exemple 1

Quel volume d’eau faut-il ajouter à 150 ml de HCl pour obtenir une solution 0,5 N ?

Solution

Le nombre d’équivalent –gramme de HCl dans 150 ml de solution concentrée est égale au
nombre d’équivalent-grammes de HCl dans la solution diluée. On peut alors écrire :

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 55 ~

150 x 2 = (150 + X)x 0,5

300 = 75 + 0,5X

X : Volume d’eau à ajouter

X= 450 ml

5.5.3 Propriétés des solutions

En étudiant les gaz parfaits, on a admis l’absence des forces d’interaction entre les
molécules. Par analogie, on définit l’état idéal d’une solution comme étant un état dans lequel
l’interaction entre les molécules est parfaitement uniforme. S’il y a deux constituants
indépendants A et B, les forces s’exerçant entre A et A, B et B et A et B sont toutes égales.
Une variable importante dans l’étude des solutions est la tension de vapeur régnant au dessus
de la solution.

a) La tension de vapeur d’une solution

La tension ou pression de vapeur de toutes les solutions renfermant des solutés non
volatils est toujours inférieure à celle du solvant pur. Lorsqu’il s’agit d’une solution idéale, la
tension de vapeur de chaque constituant en équilibre avec la solution est proportionnelle à la
fraction molaire de ce constituant. Cette loi a été formulée pour la première fois en 1886 par
Raoult.

P0 = pression de vapeur du solvant pur, P = pression de vapeur de la solution, P0 - P=


diminution de la pression de vapeur du solvant, P0 - P1= est proportionnelle à la fraction
molaire du soluté, X1 = fraction molaire du soluté, X2 = fraction molaire du solvant.

P= X2 x P0

L’abaissement de la tension de la vapeur du solvant s’explique par l’interaction des


molécules du soluté à la surface du liquide et celle du solvant dans la vapeur. Ceci explique
l’élévation du point d’ébullition et la diminution du point des congélations d’une solution.

b) Diminution de la température de fusion ou de congélation

Le point de fusion de n’importe quelle solution est toujours inférieur à celui d’un
solvant pur. En solution diluée, la diminution du point de fusion est directement
proportionnelle au nombre de molécules (ou moles) de soluté dans une masse donnée de
solvant.

ΔTfus = Kfus .m

Où ΔTfus = diminution du point de fusion, Kfus= la constante cryoscopique ; pour l’eau, Kfus
vaut 1,86°Cm-1 où m = la molalité de la solution.

c) Elévation du point d’ébullition ∆te

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 56 ~

La température d’ébullition d’une solution est toujours supérieure à celle d’un solvant
pur. En solution diluée, l’élévation du point d’ébullition est directement proportionnelle au
nombre des molécules (ou moles) de soluté contenu dans une masse donnée de solvant.

Où ∆Téb = Kéb x m

Kéb = la constante ébullioscopique, m= la molalité de la solution. Pour l’eau, Kéb = 0,513°Cm

d) Ecarts aux lois de Raoult

Les lois de Raoult sont invariables pour les solutions diluées et pour des solutés qui ne
se dissocient pas en ions en solution. Par exemple, une solution contenant 0,1 mole de KCl
par Kg d’eau se congèle à -0,372 °C. Ceci prouve que les ions K+ et Cl- se comportent d’une
manière indépendante en solution.

e) Solution des gaz dans un liquide – Loi de Henry

A température constante, la concentration d’un gaz soluble dans un volume donné d’un
liquide est directement proportionnelle à la pression partielle du gaz. ceci est la loi de Henry
(1893).

K=P/X

P : la pression partielle du gaz en mm de Hg,


X : la fraction molaire du gaz dissout,
K : la constante de Henry, caractéristique du soluté, du solvant et de la température.

Dans le cas de la tension de vapeur, K diffère maintenant de P0 car les gaz sont très peu
solubles.

A pression constante, la quantité de gaz absorbée ou dissoute dans un volume donné du


liquide diminue avec l’augmentation de la température. Le volume V du gaz dissout, aux
conditions normales de température et de pression pour un gaz donné est :

V = (α x VxP)/760

Α : coefficient d’absorption, caractéristique du gaz. V : volume du liquide, P : pression


partielle du gaz en mm de Hg ou torr.

Il faut noter qu’en biologie, pour atteindre les cellules, les gaz de l’air (l’oxygène)
doivent d’abord se dissoudre dans l’eau de l’organisme. La solubilité d’un gaz varie selon sa
nature, avec sa température et sa pression.

5.6 Utilisation quantitative de l’équation chimique ou calculs


stœchiométriques
L’équation chimique représente une relation entre les molécules, les moles et les
masses. A partir d’une équation chimique équilibrée, on peut effectuer diverses opérations
quantitatives ou faire le bilan de la réaction avant et à la fin de celle-ci. Si on considère la
réaction suivante (combustion de l’ammoniac).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 57 ~

4NH3 + 3O2 2N2 + 6H2O


4 molécules 3 molécules 2 molécules 6 molécules
4 moles 3 moles 2 moles 6 moles
= 4x17 g =3x32 g = 2x28g = 6x18g

On peut dire que quatre moles ou 4x17 g d’ammoniac réagissent avec trois moles ou
3x32 g d’oxygène pour donner deux moles ou 2x28g d’azote et 6moles ou 6x18g d’eau. La
loi de la conservation de la matière est respectée.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 58 ~

CHAPITRE VI: LA THERMOCHIMIE


6.1 Nature de l’énergie et types d’énergie

L’énergie est un terme utilisé pour définir plusieurs concepts abstraits. Par exemple
lorsqu’on est fatigué, nous disons que nous avons dépensé beaucoup d’énergie. L’énergie est
reconnue par les effets, on ne peut pas la toucher, peser, … il existe plusieurs sources
d’énergie et elle est considérée en général comme la capacité de produire un travail. En
mécanique, le travail est défini par le produit d’une force par son déplacement mais en chimie,
le travail est considéré comme l’énergie associée au mouvement d’un objet. C’est une forme
d’énergie qui intéresse aussi les chimistes. On rencontre aussi d’autres types d’énergie :
énergie rayonnante, énergie thermique, énergie chimique et énergie potentielle.

a) Energie rayonnante ou énergie solaire provenant du soleil est la première source


d’énergie sur la terre. Cette énergie qui nous provient sous forme de rayonnement
traverse l’atmosphère et touche ensuite le sol où elle est absorbée et réflechie.les
végétaux absorbent cette énergie dont ils ont besoin pour la photosynthèse. Cette
énergie influence également le climat.
b) Energie thermique est l’énergie associée aux mouvements des atomes et
molécules. En général, elle est liée à la température des corps. Un corps à énergie
élevée, préserve une grande température. Au niveau microscopique, les
mouvements de vibration des atomes et molécules sont aussi élevés.
c) Energie chimique est l’énergie liée aux transformations chimiques comme dans
une pile ou accumulateur.
d) Energie potentielle : c’est l’énergie liée à la position d’un objet capable de produire
un mouvement. Par exemple, l’eau retenue sur un barrage possède une certaine
énergie potentielle qui peut être convertie en énergie cinétique de l’eau et puis
convertie en électricité (énergie hydraulique).

Les énergies peuvent être converties d’une forme à l’autre mais dans l’univers, on
considère que la quantité totale d’énergie reste constante ; c’est la loi de la conservation de
l’énergie utilisée en thermodynamique comme premier principe.

6.2 Travail W
Lorsque la transformation chimique considérée se fait avec variation de volume suite
aux forces de pression intérieures ou extérieures au système, on dit que ce dernier fourni ou
reçoit un travail du milieu extérieur. Le travail des forces de pression est donné par : (pour
une transformation d’un état 1 à un état 2).

W=

On peut prendre quelques transformations particulières :

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 59 ~

 Par exemple une transformation isochore dV=0 ceci entraine aussi que le travail
d’une telle transformation sera nul.
 Pour une transformation isobare p= p1= p2

W= = p(V2- V1)

 Pour une transformation quelconque d’un gaz parfait avec leur équation

pV=nRT ; nous pouvons tirer p= le travail sera

W=

Si la transformation du gaz peut être considérée à température constante (isotherme)

W=

W= avec T=T1=T2

6.3 Chaleur Q

Il s’agit d’un échange d’énergie par interaction directe des molécules du système avec le
milieu extérieur. Certaines enceintes limitent considérablement les échanges de chaleur. Le
cas limite de telles enceintes porte le nom d’enceinte adiabatique. Un système placé dans une
enceinte adiabatique n’a aucun échange de chaleur avec le milieu extérieur ; on dit qu’il subit
des transformations adiabatiques. On utilise la notion des capacités calorifique (ou
thermique), chaleurs massiques pour tenir compte de ces interactions. La capacité calorifique
(ou thermique) d’un système est la quantité de chaleur qu’il faut lui fournir pour élever sa
température d’un degré. Entre deux températures, on peut calculer sa valeur moyenne si pour
passer de T1 à T2, il faut lui donner une quantité de chaleur Q12.

C=

Soit pour des transformations élémentaires avec T1-T2=dT

C= (en Joule/degré)

Pour des corps homogènes de masse m, on définit de même les chaleurs massiques

C= (en Joule/g.degré)

Ou soit la chaleur molaire C= (en Joule/mole.degré)

Très souvent la valeur des capacités calorifiques et des chaleurs massiques n’est pas une
constante. Elle varie avec la température. La fonction qui la lie est souvent donnée par une

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 60 ~

relation empirique de la forme C= a + bT + cT2 + aT3. Sa valeur moyenne entre deux


températures T1 et T2 peut être calculée par la relation :

Cm=

Lorsqu’on tient compte aussi de la mole de transformation en tenant compte de la façon


dont se transmet la chaleur ; la grandeur Q doit être affectée d’un indice caractérisant le type
de transformation.

Cx= où x désigne le paramètre qui est maintenu constant au cours de la


transformation considérée. En pratique, sont employées le plus les chaleurs massiques ou
molaires dans les transformations isobare (Cp) et isochore (Cv)

et

Pour un système fermé par juxtaposition de matériaux homogènes numérotés par un


indice i : Cv= mi civ et Cp=micip

6.4 Premier principe de la thermodynamique et énergie interne

Pour une transformation quelconque d’un système d’un état d’équilibre (1) à un état
d’équilibre (2), le système échange avec le milieu extérieur :

 Un travail We
 Une quantité de chaleur Qe

L’énergie interne de ce système subit alors une variation selon l’expression du premier
principe We + Qe = ∆U=U2- U1

Où U est fonction d’état du système appelée énergie interne du système.

On peut donner au premier une expression différentielle en écrivant que, pour une petite
transformation : dU= δWe + δQe

Il faut remarquer qu’on compte positivement le travail et la chaleur reçu par le système et
négativement le travail et la chaleur fournis par le système au milieu extérieur.

W >0 W<0
Système
Q>0 Q<0

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 61 ~

Considérons une transformation ouverte (non cyclique) faisant passer le système de l’état
initial 1 à l’état final 2, par plusieurs chemins possibles 1 A 2, 1 B 2, 1 C 2.

P 1

C B 2

Alors que les travaux (WA, WB, WC) et les quantités de chaleur (QA, QB, QC) échangés
avec le milieu extérieur dépendent du chemin suivi, leur somme, qui mesure la variation
d’énergie interne du système, est indépendante du chemin suivi et ne dépend que de l’état 1 et
de l’état 2.

U2-U1 = WA + QA = WB + QB= WC + QC.

Cas particulier

a) Dans une transformation cyclique, l’état initial 1 coïncide avec l’état final 2 (U2=U1) on
a donc : (W+Q) cycle = 0

Cette relation traduit le principe de l’équilibre entre travail et chaleur au cours d’un
cycle (/W/=/Q/)

b) Dans un système isolé (le système n’échange rien avec le milieu extérieur)

W=0 et Q=0, on a U2=U1 l’énergie interne ne varie pas. C’est le cas des calorimètres qui
sont des appareils où on étudie des échanges de chaleur entre corps ∆U=0.

Dans une transformation isochore

W=0 et ∆U =Qv

Dans une transformation isobare :

W + Qp =∆U

Avec W = -p(V2-V1) avec p1 = p2 =p

Qp- p2V2 +p1V1 = U1-U1

Qp = (U2-p2V2) – (U1 +p1V1)

En posant la fonction H=U-pV

On a U2-p2V2= H2 et U1-p1V1= H1

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 62 ~

Qp = H2 – H1 = ∆H

La quantité de chaleur échangée Qp dans une transformation isobare dépend d’une


fonction H définit par la relation H= U + pV et qui ne dépend que de l’état initial et de l’état
final. Cette fonction est appelée enthalpie.

Cas des gaz parfaits

L’équation d’état des gaz parfait pV= nRT soit pV= RT

Avec R constante des gaz parfait = 8,3144 J.mol-1.K


dU = mcv dT cv et cp les capacités calorimétriques massiques
dH = mcp dT
la relation de Mayer donne l’expression qui lie cv , cp et R des gaz parfaits.

cv - cp= où M est la masse molaire du gaz considéré

en sachant que =γ

on déduit que cp =

N.B : Equation d’une isotherme des gaz parfaits pV= constante


Equation adiabatique pVγ= constante

6.5. Changement d’énergie dans les réactions chimiques

Lors de réactions chimiques, certaines s’accompagnent d’échanges d’énergie. On


appelle calorimétrie, la mesure des chaleurs des processus. On peut mesurer la chaleur de
dilution, chaleur de la réaction de neutralisation, la chaleur de combustion.

6.5.1 Enthalpie d’une réaction chimique

La plupart des réactions se font à la même pression et la quantité de chaleur échangée =


∆H. si on peut associer à la réaction une enthalpie molaire hr, et au produit une enthalpie
molaire hp. Pour une réaction du type aA + bB cC + dD

H produits = chC +dhD = Σvjhj avec vj le coefficient stœchiométrique associé aux


produits de la réaction.
H réactif = ahA + bhB

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 63 ~

= Σvihi avec vi le coefficient stœchiométrique associé aux réactifs de la


réaction.
∆Hr = Hp – Hi

∆Hr = Σvjhj- Σvihi

Remarque : En appliquant la relation de conservation de l’énergie donnée au premier


principe, la quantité de chaleur échangée lors d’une réaction effectuée en autoclave à volume
constant est égale à la variation de l’énergie interne. Lorsqu’on connait les énergies internes
spécifiques des réactifs et des produits, on peut écrire :

∆Ur = Σvjuj- Σviui

a) Enthalpie standard de formation (∆H°f )

Les tables thermodynamiques donnent le plus souvent les enthalpies de formations des
produits = énergie échangée lors de la formation d’une mole de composé considéré à partir de
ses éléments constitutifs à une pression de 1 atm. L’état standard correspond à la pression de
1 atm et la température de 25°C.

N.B. : Par convention, les enthalpies standards de formation des corps purs simples (O2, H2,
N2) stables à l’atm et 25°C sont nulles. ∆H°f (O2)=0 et ∆H°f(H2) = 0

Par contre ∆H°f (O3)=0 est différente de 0 (zéro).

Voici quelques exemples d’enthalpies standards de formation des corps donnés dans les
tables.

Exemples ∆H°f (kJ/mol)

Ag(s) O
AgCl(s) -127,04
Br2(l) 0
C(graphite) 0
C(diamant) 1,90
CaCO3 -1206,9
HCl -92,3
H2 0
H2O(g) -241,8
H2O(l) -285,8
NO(g) 90,4
SO2(g) -296,9
SO3(g) -20,15

b) Enthalpie standard des réactions ∆H°r


Soit une réaction générale aA+bB cC+dD

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 64 ~

∆H°r =

∆H°r =Σn∆H°f(produits) - Σm∆H°f(réactifs)

c) Mesure des ∆Hi

1. Méthode directe par la mesure dans les conditions standards de ∆H°r en réalisant la
réaction avec les éléments.
Ex : C( graphite) + O2 (g) CO2(g) ∆H°r = -393,56 kJ/mol

2. Méthode indirecte

Beaucoup de composés sont difficiles à synthétiser à partir de ses éléments ∆H°r se détermine
par la loi simple de Hess qui utilise ses ∆H°f avec une approche indirecte.

Lorsque les réactifs sont convertis en produits ∆H°r de la conversion directe = Σ∆H des étapes
intermédiaires qu’on peut imaginer pour atteindre les produits.

A+B C (conversion directe) ∆H°r

Si la réaction peut se faire par étapes suivantes.

A+E D ∆H1

D+B C ∆H2

A+B C ∆Hr=∆H1+∆H2

A+B C
+ ∆H2

E
∆H1

D+B

Exemple:

Calculer l’∆H°f de l’acétylène C2H2 suivant la réaction

2C (graphite) + H2(g) C2H2(g)

Si on donne:

C(graphite) + O2(g) CO2(g) ∆H°r =6393,5kJ

H2(g) + ½ O2(g) H2O (l) ∆H°r= -285,86kJ

2C2H2(g) +5O2(g) 4CO2(g) + 2H2O(l) ∆H°r =-2598,8kJ

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 65 ~

Réponse

C(graphite) + O2(g) CO2(g) x4 4∆H°r1

2H2(g) + ½ O2(g) 2H2O (l) ∆H°r2

2C2H2(g) +5O2(g) 4CO2(g) + 2H2O(l) -∆H°r3

4C(graphite) + 2H2(g) 2C2H2(g) /2

2C(graphite) +H2(g) C2H2(g)

∆H°r = 4∆H°r1+∆H°r2-∆H°r3

∆H°r= 226,6 kJ

6.5.2 Variation d’enthalpie de réaction en fonction de température

La détermination de l’enthalpie de réaction de référence peut se faire à partir des


enthalpies de formation des produits et réactifs si elles sont connues. On a par la relation de
Hess :

∆rH°T = Σγj∆f H°Tj- Σγi∆f H°Ti

La détermination d’une enthalpie de réaction de régime à une température T1,


connaissant cette même enthalpie à la température T2, peut se faire par application de la
formule de Kirchoff. Si l’on connait les lois de variations des chaleurs molaires de référence ci
des réactifs et cj des produits dans l’intervalle de température (T1,T2) et les enthalpies de
changements d’état susceptibles d’exister dans le même intervalle de température.

avec Cp = n cp

∆H°T1 = ∆H°T2 +

Une expression équivalente correspond à une transformation effectuée à volume constant, on


a : ∆U°T1 = ∆U°T2 +

Remarque : variation de l’énergie interne des gaz parfait

H=E+pV
Lors d’une réaction en phase gazeuse ∆E=∆H-∆(pV)
Soit ∆ E=∆H-V∆p -p∆V
Si p est une constante : ∆ E =∆H -p∆V =∆H -∆(nRT)
∆ E =∆H -RT∆n ∆n= la molécularité

Exemple

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 66 ~

Calculer la variation de l’énergie interne lorsque 2 moles de CO se convertissent en présence


d’oxygène en CO2 à la pression atm et 25°C.

On donne 2CO(g) + O2(g) 2CO2(g) ∆H°= -566Kj

∆n=2-3 =-1

∆ E°=∆H° -RT∆n

=-566,0k – (8,314J/kmol) (298kJ)(-1mol) = -563,5kJ

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 67 ~

CHAPITRE VII: LA CINÉTIQUE CHIMIQUE


7.1 Définition de la vitesse d’une réaction

La détermination de la faisabilité thermodynamique d’une transformation chimique


constitue une première étape importante pour apprécier la validité. Il est évident que cette
détermination n’est pas suffisante et que la quantité de substance que l’on peut produire par
unité de temps est intimement liées aux aspects cinétiques concernant les réactions chimiques,
c’est à dire aux vitesses de réaction. La définition en termes de réactifs, la vitesse de réactions
traduit la variation de la quantité des réactifs qui disparaissant par unité de temps.

Les facteurs qui influencent la vitesse des réactions dépendent de la cinétique en


présence : cinétique homogène ou cinétique hétérogène. En cinétique homogène, les facteurs
essentiels qui influencent la vitesse de réaction sont les concentrations des réactifs, la
température et les catalyseurs. En cinétique hétérogène, à ces trois facteurs, il faut ajouter
l’agitation et la surface de contact entre les phases en contact.

7.2 Expression de la vitesse de réaction

Soit une réaction A B

Lorsqu’on analyse la concentration de A en fonction du temps et celle de B en fonction du


temps, on observe :

[ ]

[B]

[A]

Temps

v= -

avec ∆[A] et ∆[B] en molarité et ∆t variation du temps ( en s ou min ou heure).


En général, pour une réaction du type aA+bB cC+dD

v= -

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 68 ~

7.3 Influence de la concentration sur la vitesse de la réaction


Les réactions qui se font avec des réactifs dilués sont souvent lentes, par contre les
réactions qui se réalisent avec des solutions concentrées sont rapides. Expérimentalement, on
trouve que la vitesse de réaction est proportionnelle au produit des concentrations des réactifs
selon la relation :

V=k[A]x∆[B]y

Où x et y sont les ordres partiels de la réaction et qui sont égaux aux coefficients
stœchiométrique a et b si la réaction est élémentaire. Nous verrons dans la suite que les
réactions élémentaires se réalisent en une seule étape et font intervenir des entités
élémentaires comme des atomes, molécules…

(x+y) est l’ordre global de la réaction. k est la constante cinétique de la réaction et elle
est égale à la vitesse de la réaction lorsque les concentrations des réactifs sont égales à l’unité.
L’unité de k dépend de la loi cinétique par exemple pour une réaction d’ordre 0, k est exprimé
en mole/ l.s ; et pour une réaction de premier ordre, k est exprimé en s-1. Il faut noter que la
constante de vitesse ainsi que les ordres de réactions se déterminent expérimentalement.

En comparant les deux expressions de vitesse (expression différentielle et expression ci-


dessous), on peut établir l’équation donnant la variation de la concentration des réactifs en
fonction du temps.

Exemple : soit une réactif A B de premier ordre par rapport à A. On sait que : v= -

On sait aussi que v=k[A] lorsqu’on égale les deux concentrations, on trouve - = k[A]
de cette relation, on peut déterminer par résolution de cette différentielle la variation de la
concentration de A en fonction du temps.

v= - = kdt l’intégrale du membre de gauche entre [A]0 et [A] et le membre de

gauche entre 0 et t donne ln

ln ln[A] = kt ou =-kt +ln

cette relation montre que ln[A] est une fonction linéaire du temps. Elle est utilisée
expérimentalement pour déterminer la constante cinétique.

ln[A]

pente=-k

temps

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 69 ~

On définit le temps de demi-réaction t1/2, le temps nécessaire pour que la concentration


diminue de moitié. Pour une réaction de premier ordre ce temps est indépendant de la
concentration et est donné par :

t1/2=

t1/2=

N.B. : la mesure de la vitesse d’une réaction peut se faire expérimentalement par la mesure de
tout paramètre lié à la concentration et qui varie avec l’évolution de la réaction (temps).
Exemple de pression lorsqu’on a une réaction en phase vapeur et que la molarité et différent
de 1. Prenons la décomposition du peroxyde d’hydrogène qui peut être suivi sur le plan
cinétique en mesurant la variation de la pression à l’aide d’un tube manométrique placé au
dessus du vase de réaction.

2H2O(aq) 2H2O(l) + O2(g)

On peut suivre ∆h c'est-à-dire ∆P en fonction du temps.

pV=nRT

p=

v= =

Pour une réaction de premier ordre A(g) produit

ln = ln

lnp = -kt + lnp0

Cette relation peut nous renseigner sur la cinétique et nous permettre d’établir la loi
cinétique.

7.4 Notion d’énergie d’activation et influence de la température sur la


vitesse de la réaction
Expérimentalement, on trouve que la vitesse de la réaction augmente avec la
température. L’interprétation donnée par les scientifiques est fondée sur la théorie des
collisions des molécules des réactifs. Pour que deux particules réagissent, il faut qu’elles entre
en collision (il faut entendre par collision en chimie le rapprochement des orbitales pour
former des liaisons). Ceci explique aussi pourquoi lorsque la concentration augmente la
vitesse augmente. Le nombre de collision augmente quand le nombre de particules augmente.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 70 ~

La température agit sur la vitesse de vibration des particules qui augmente et que la
probabilité de collision augmente. Chimiquement la température agit sur l’énergie nécessaire
que doivent gagner les réactifs pour franchir la barrière énergétique nécessaire à la
transformation. Pour exemple, pour qu’il y ait réaction de substitution ; la collision doit
permettre de faire gagner de l’énergie pour que les anciennes liaisons se rompent et que des
nouvelles liaisons naissent. Cette énergie dont les réactifs ont besoin pour réagir s’appelle
Energie d’Activation Ea.

Energie Energie

Ea Ea

∆H
∆H

Progression de la réaction Progression de la réaction


Réaction exothermique Réaction endothermique
(a) (b)
On peut imaginer que le processus de transformation n’est possible que quand on franchit la
barrière énergétique Ea qui conduit à un complexe activé AB*.
A+B AB*
AB* C+D
L’expression d’Arrhénius donne la relation qui lie la constante de vitesse avec la
température :
k=A avec Ea :énergie d’activation de la réaction (en kJ/mol)
R : la constante des gaz parfait ( 8,314J/K.mol)
T : la température absolue (K)
A : Fréquence de collision ou facteur de fréquence dépend des
substances présentes.
lnk =ln (A ) = lnA -

lnk = - + lnA

lnk est une fonction linéaire de 1/T, cette fonction permet de déterminer l’Ea des
réactions graphiquement. Si à T1, on détermine expérimentalement k1 et à T2, on détermine
k2, l’énergie d’activation peut aussi se déterminer par :

ln lnA -

ln lnA -

ln )

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 71 ~

7.5 Mécanisme des réactions

Toutes les réactions peuvent se dérouler en une ou plusieurs étapes : une réaction simple
ne présente qu’une seule étape ; une réaction complexe se produit en plusieurs étapes. Ces
dernières donnent naissance à des intermédiaires réactionnels, composés très réactifs qui
n’apparaissent pas dans le bilan réactionnel ; on les appelle également centres actifs. Le
mécanisme réactionnel est la succession des processus élémentaires, ou actes élémentaires,
qui conduisent à la formation des intermédiaires réactionnels, puis des produits. La
molécularité d’un acte élémentaire est le nombre d’entités réactives (molécules, ions…) qui
interviennent dans le processus.

Les actes élémentaires correspondent toujours à la rupture d’une liaison, qui nécessite le
franchissement d’une barrière énergétique, c’est-à-dire un apport minimal d’énergie au milieu
réactionnel : il s’agit de l’énergie d’activation. On distingue principalement les ruptures
homolytiques, ou radicalaires, et les ruptures hétérolytiques. Dans le premier cas, la rupture
est symétrique : chacun des deux atomes impliqués emmène avec lui un électron de la liaison
rompue. L’énergie nécessaire au processus peut être apportée sous forme de chaleur (il s’agit
alors d’une thermolyse) ou de rayonnement (photolyse). Dans le second cas, la rupture est
dissymétrique : l’un des atomes impliqués dans la liaison emporte avec lui le doublet
électronique de cette dernière. Une rupture hétérolytique conduit à la formation d’espèces
chargées, ou ions. Il ya apparition de ce qu’on appelle intermédiaires réactionnels.

Parmi les intermédiaires réactionnels fréquents en chimie organique, on trouve les


carbocations, les carbanions, les radicaux libres et les carbènes, tous très réactifs et donc non
isolables.

7.6 Influence des catalyseurs sur la cinétique des réactions.

Un catalyseur est une substance qui est ajouté dans le milieu réactionnel et sans être
consommée augmente la vitesse de la réaction. il faut comprendre par là que le catalyseur ne
se transforme pas et se retrouve à la fin de la réaction. Suivant le mécanisme de la réaction
considérée, le catalyseur modifie le mécanisme et permet à la réaction de passer par un
schéma de faible énergie d’activation. Le catalyseur augmente donc indirectement la vitesse
de réaction par la diminution de l’énergie d’activation. Il existe d’autres substances chimiques
qui par leur présence diminuent la vitesse de réaction, on les appelle des inhibiteurs.

Energie Ea : sans catalyseur

Ea
avec catalyseur

Progression de la réaction

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 72 ~

CHAPITRE VIII : EQUILIBRE CHIMIQUE


8.1 Etude qualitative de l’équilibre chimique
a) Notion d’équilibre

Si on met en présence 2 corps pouvant réagir, deux cas peuvent se présenter :

1° L’un au moins de deux corps réagissant disparait. La réaction est irréversible et


complète. Le rendement d’une telle réaction est 100%.

HCl + NaOH NaCl + H2O

est une réaction irréversible car un des réactifs ou tous les deux disparaissent.

2° Aucun de deux corps ne disparait. La réaction est réversible et incomplète.


1
Exemple : CH3-COOH + CH3-CH2OH CH3-COOCH2-CH3 + H2O
2

est une reaction reversible car aucun des réactifs ne disparait. A l’équilibre, si on part
d’une mole d’acide et d’une mole d’alcool, il se forme 2/3 mole d’ester 2/3 mole d’eau et il
reste 1/3 mole d’acide et 1/3 mole d’alcool.

On dit que l’équilibre est atteint lorsque la vitesse de la réaction directe (1) devient
égale à la vitesse de la réaction inverse (V1=V2). Il n’y a pas arrêt de la réaction.

b) Déplacement de l’état d’équilibre

Il existe des grandeurs physiques dont la modification entraine une modification d’état
d’équilibre. Ce sont en général la pression, la température et la concentration.

Le sens du déplacement de l’équilibre peut être prévu par application de la loi de modération.

Toute modification de l’un des facteurs d’un système en équilibre, provoque une
évolution du système dans le sens qui tend à s’opposer à la modification.

1° Influence de la température sur l’équilibre d’une réaction chimique (la loi de Vant’Hoff,
1884)
L’augmentation de la température favorise la réaction endothermique et sa diminution
favorise la réaction exothermique.

Soit la réaction :

3H2 + N2 2NH3

Exorthemique dans le sens direct. Si la température augmente, l’ammoniac, se décompose.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 73 ~

2° Influence de la pression sur l’équilibre d’une réaction chimique (loi de Lechatélier, 1886)

La pression influence l’équilibre des réactions entre les corps à l’état gazeux.

L’augmentation de la pression sur un système en équilibre favorise la réaction qui se


passe avec dimuntion de volume. Sa diminution favorise la réaction qui se passe avec une
augmentation de volume.

Il faut noter que la diminution du nombre de moles entraine celle du volume, et


l’augmentation du nombre de moles entraine celle du volume.

Soit la réaction :
1
a. H2 (g) + I2(g) 2HI (g)
2
La pression n’a pas d’effet sur l’équilibre de cette réaction car le nombre total des moles
totales ne change pas ;
1
b. 3H2 (g) + N2(g) 2HN3 (g)
2
L’augmentation de la pression favorise la réaction directe (1) qui se passe avec diminution du
nombre de mole :
1
c. N2H4(g) 2NO2(g)
2
L’augmentation de la pression déplace l’équilibre dans le sens inverse (2) car le nombre de
moles diminue dans le sens inverse (2).

3° Influence de la concentration sur l’équilibre des réactions chimiques (la loi de Berthollet)

L’augmentation de la concentration d’un constituant sur un système en équilibre


provoque le déplacement de l’équilibre dans le sens d’une disparition accrue de la substance
ajoutée.

L’excès d’un réactif : l’excès d’un réactif favorise la réaction directe qui le fait disparaitre.

L’élimination d’un produit : l’élimination d’un produit rend la réaction directe totale ou
complète.

Soit la réaction d’estérification par exemple :


1
CH3-COOH + CH3-CH2OH CH3-COOCH2-CH3 + H2O
2

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 74 ~

On peut favoriser la formation de l’acétate d’éthyle en éliminant de l’eau au fur et à


mesure qu’elle se forme ou en introduisant soit de l’acide acétique en excès, soit de l’éthanol
en excès.

4° Influence des catalyseurs sur l’équilibre d’une réaction chimique

Un système en équilibre n’est pas modifié par l’addition d’un catalyseur. Le catalyseur
a pour rôle d’augmenter la vitesse avec laquelle le système atteint son équilibre, mais cela
dans les deux sens (1 et 2).

8.2.3 Etude quantitative des équilibres chimiques

a) La loi d’action de masse relative aux équilibres homogènes


Il y a équilibre homogène lorsque le système comporte une seule phase gazeuse ou liquide.

Soit la réaction en milieu homogène :

aA + bB cC + dD

Selon Gulbert et Waage, chimistes norvégiens, la vitesse d’une telle réaction est
proportionnelle à la concentration des corps réagissant. C’est la loi d’action de masse qu’ils
ont énoncée en 1863.

On peut exprimer les vitesses V1 et V2 des réactions directe et indirecte par les
solutions :

V1=k1[A]a.[B]b V2=k2[C]c.[D]d

Il y a équilibre lorsque V1 = V2 ou k1[A]a.[B]b= k2[C]c.[D]d

De cette relation on tire l’expression :

kc= =

C’est l’expression mathématique de la loi d’action de masse.

kc : la constante d’équilibre de la réaction considérée. Elle dépend de la température et de la


nature de la réaction. Elle varie avec la température varie.

[A], [B], [C] et [D] représentent les concentrations molaires des réactifs et des produits.

k1 et k2 sont des constantes cinétiques de la réaction directe et indirecte.

Si le système homogène est gazeux, on peut remplacer les concentrations molaires par
les pressions partielles des constituants gazeux. Rappelons que la pression partielle d’un gaz
égale la pression totale p multipliée par la fraction molaire du gaz considéré.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 75 ~

Pour la réaction aA + bB cC + dD

A, B, C et D sont des molécules dans l’état gazeux et ayant pour pressions partielles p.
l’expression de la loi d’action de masse en fonction des pressions partielles est :

kp=

Il existe une relation entre kp et kc. Si on considère A, B, C et D comme les gaz parfaits, on
peut remplacer P par la multiplication de la concentration C, la constante des gaz parfaits R
est la température T dans la relation ci-haut.

En effet, pV= nRT ou p =

kp= =

Posons ∆n = (c+d) – (a+b)

kp=kc [RT] ∆n

kc=

si ∆n = 0, kc =kp

Exemple

Ecrire la constant d’équilibre kp de la reaction

a) H2 (g) + I2(g) 2HI (g)


b) 3H2 (g) + N2(g) 2HN3 (g)

Exprimer kc1 et kc2 en fonction de kp1 et kp2

Solution

b) La loi d’action de masse relative aux équilibres hétérogènes

On parle d’équilibre hétérogène lorsque le système comporte deux ou plusieurs phases


dont une au moins est solide. Dans l’expression de la loi d’action de masse on ne fait
intervenir que les concentrations des constituants de la phase gazeuse ou liquide.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 76 ~

En thermodynamique, on remplace parfois la concentration par l’activité. L’activité d’un


solide est égale à l’unité.
Exprimons la constante d’équilibre kp des réactions suivantes et écrivons la relation
entre kp et kc.
1) C(s) + CO2(g) 2CO2(g)
2) C(s) + H2O H2(g) + CO(g)

Solution

1) kp = kc=

n=2-1 =1, car on ne considère que des molécules gazeuses.

kc=kp

2) kp=

8.2.4 Bilan d’une réaction chimique équilibrée

Au chapitre 5 nous avons placé des calculs à partir d’une réaction chimique aux calculs
stoechiométriques pour des réactions irreversibles. Pour les réactions irréversibles, il faut
connaitre la valeur de la constante d’équilibre à une température donnée pour pouvoir faire le
bilan de la réaction. le plus souvent on se sert du coefficient de dissociation ou degré de
dissociation α (qui représente la fraction de mole dissociée) pour écrire la stoechiométrie de la
réaction à l’équilibre.

considérons la réaction :

A 2B

à l’état initial on part d’une mole de A seulement.

AB vaut alors zéro. à l’état d’équilibre, si α désigne le nombre de moles ayant réagi, il
restera (1-α) mole de A qui n’a pas réagi ; il se forme 2α moles de AB.

Exemple de calcul de bilan

1. Déterminer l’état d’équilibre des réactions suivantes en fonction de l’état initial et de α.


a) Etat initial 3H2 (g) + N2(g) 2HN3 (g)

Nombre de moles 3 1 0

b) Etat initial: 2HI (g) H2 (g) + I2(g)

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 77 ~

Nombre de moles: n 0 0

c) Etat initial N2(g)+ 3H2 (g) 2HN3 (g)

Nombre de moles n

d) Etat initial PCl5 PCl3 + Cl2

Nombre de moles a 0 b

Solutions

a) Etat initial 3H2 (g) + N2(g) 2HN3 (g)

Nombre de moles 3 1 0

Etat final: 3(1-α) 1(1-α) 2α

b) Etat initial: 2HI (g) H2 (g) + I2(g)

Nombre de moles: n 0 0

Etat final (1-α)n

c) Etat initial 1/2N2(g)+ 3/2H2 (g) 2HN3 (g)

Nombre de moles n(1- ) n(1-α) 2/3 nα

d) Etat initial PCl5 PCl3 + Cl2

Nombre de moles a 0 b

Etat final a(1-α) a b+aα

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 78 ~

CHAPITRE IX : EQUILIBRE IONIQUE EN SOLUTION AQUEUSE

9.1 Généralités sur la dissolution des électrolytes

Les composés à liaisons covalentes dissouts dans l’eau forment des solutions
moléculaires. C’est le cas des corps tels que les alcools, le sucre, les gaz simples (H2, O2).

Arrhénius, chimiste suédois, avait observé en 1887 que les solutions aqueuses des
acides, des bases et des sels conduisaient le courant électrique. Il avait conclu que sous
l’influence du solvant polaire, les composés à liaison ioniques sont dissociés en ions positifs
(cation) et en ions négatifs (anion) en solution. On appelle électrolyte toute substance qui en
se dissolvant dans l’eau, se dissocie en ions.

Exemples :

NaCl Na+ + Cl-

KNO3 K+ + NO3-

Les composés à liaison ionique contiennent même à l’état solide des ions repartis dans
un système cristallin. Le solvant polaire permet la séparation de ces ions.

NaCl aq Na+ +Cl-

Les ions sont entourés par les molécules du solvant. On dit qu’ils sont solvatés, ou dans
le cas de l’eau, hydratés.

Les composés covalents s’ionisent en solution à la suite d’une réaction chimique sur le
solvant puisqu’ils ne contiennent pas d’ions à l’état pur. C’est le cas des acides forts.

Exemples :

HCl + H2O H3O+ + Cl-

HNO3 + H2O H3O+ + NO3-

H2SO4 + H2O H3O+ +HSO4-

Et en général: HR + H2O H3O+ +R-

9.2 Electrolytes forts et électrolytes faibles

Nous avons dit que les solutions aqueuses d’électrolytes conduisent le courant
électrique. Les mesures de la conductivité électrique des solutions d’électrolytes ont permis la
distinction entre électrolytes forts et faibles. On appelle « électrolytes forts » ceux qui sont
totalement dissociés en ions dans l’eau : et bons conducteurs du courant.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 79 ~

AB A+ + B-

Leur dissociation est un phénomène irréversible. C’est le cas des acides forts : HCl,
HBr, HI, HNO3, H2SO4, HClO4…, des bases fortes : KOH, NaOH, Ca(OH)2, Ba(OH)2, … et
des sels en général : Na2SO4, Cu(NO3)2 …

On appelle « électrolytes faibles », ceux qui sont partiellement dissociés en ions en solution.
Leur dissociation est un phénomène reversible ou équilibré.

AB A+ + B-

c’est le cas des acides faibles tels que : HF, H2S, HCN, H2SO3, HNO2, H2CO3, H3PO4,
CH3-COOH ou les acides organiques en général ; des bases faibles telles que l’ammoniaque :
NH4OH , les amines ; et quelques rares sels comme HgCl2.

9.3 Application de la loi d’action de masse aux électrolytes faibles

Soit un électrolyte faible AB qui se dissocie en solution selon la réaction reversible.

AB A+ + B-

L’application de la loi d’action de masse à cet équilibre nous permet d’écrire :

K= où k= la constante d’ionisation ou de dissociation de l’électrolyte considéré ; k


dépend de la température et de la nature de l’électrolyte faible.

les concentrations des ions et à l’équilibre


ou ion gramme par litre, et celle de AB non dissocié à l’équilibre en mole par litre.

On parle de ka ou kb s’il s’agit d’un acide ou d’une base. La constante de dissociation k est
très élevée pour les électrolytes forts, et très faibles pour les électrolytes trop faibles.

On remplace souvent ka et kb par pKa et pKb , cela dans le but d’éviter les exposant négatifs
et fractionnaires. Par définition

pK= -logK

Exemple 1 :

Soit l’acide acétique, CH3-COOH, qui se dissocie selon :

CH3-COOH CH3-COO- + H+

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 80 ~

9.4 Influence de la dilution sur la dissociation des électrolytes faibles

Le rapport entre le nombre de molécules dissociées et le nombre de molécules de départ


en solution s’appelle le taux de dissocciation ou le coefficient d’ionisation α. Si n représente
le nombre de molécules de départ n’ le nombre de molécules dissociées.

α=

Considérons un électrolyte faible AB, de concentration initiale c et ayant pour taux α. En


solution, il est dissocié selon l’équation :

AB A+ + B-

α= = si [AB]= c

= = αc

[AB]eq= c – αc=c(1-α)

La constante de dissociation de AB est K=

k= =

la concentration dans un volume v de la solution contenant n moles de AB est c=

d’où k=

si V augmente, c'est-à-dire, si on dilue la solution, pour que K soit constante, α doit


augmenter, d’où la loi d’Oswald.

« L’addition d’un solvant pur à un système de réactifs en équilibre déplace l’équilibre dans le
sens faisant apparaitre le plus grand nombre d’ions. (ou la dilution augmente la dissociation
ionique d’un électrolyte) ».

9.5 Solubilité et produit de solubilité


9.5.1 Solubilité

Il existe des corps solubles et insolubles en solution aqueuse. Les réactions de


précipitation conduisent à la formation des corps peu solubles.

Exemples

Ag NO3 + HCl AgCl + HNO3

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 81 ~

BaCl + Na2SO4 BaSO4 + 2NaCl

FeCl3 + 3NaOH Fe(OH)3 + 3NaCl

On définit la solubilité « s » d’une substance dans un solvant comme étant sa


concentration dans la solution saturée. Elle s’exprime en mol/l ou en gramme par litre.

9.5.2 Produit de solubilité

Aucun corps n’est totalement insoluble. Beaucoup d’électrolytes du type BqAp


présentent des propriétés suivantes :

Ils sont peu solubles dans l’eau ;

Ils s’y dissocient entièrement quand ils s’y dissolvent en petite quantité.

Considérons le corps suivant peu soluble en solution aqueuse :

BqAp(s) BqAp(dissout) qBm+ + pAn-

Ou BqAp(s) qBm+ + pAn-

L’application de la loi d’action de masse à ce système hétérogène en équilibre nous permet


d’écrire

KB est la constante d’équilibre de l’électrolyte peu soluble, appelée aussi « produit de


solubilité ».

Ks dépend de la température, de la nature du corps peu soluble et du solvant. [Bm+] et


[An-] représentent les concentrations des ions en solution. On utilise aussi la notion de pKs.
Par définition :

pKs = -logKs

Pour qu’il y ait réaction de précipitation en solution entre les ions Bm+ et An- pour former un
précipité BqAp, il faut que :

[Bm+]q [An-]p

c'est-à-dire que la solution soit saturée.

Si [Bm+]q [An-]p c’est le début de la précipitation.

Exemple 1

Se forme t-il un précipité lorsqu’on ajoute à 100ml d’une solution contenant 10-5 ion g de Cl-
par litre, 10-6 ion-gr de Ag+ ? Ks AgCl = 1,6 10-10

Solution

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 82 ~

La réaction pouvant avoir lieu en solution est :

Ag+ + Cl- AgCl

[Ag+] [Cl-] -10


?

[Ag+]= = 10-5 ion gr par litre

[Cl-] ;

Ks = [Ag+] [Cl-]= -10

Dans ce cas: [Ag+] [Cl-]= -5


x -5
= 1.10 -10

1. 10-10< -10
donc, il n’y a pas précipitation de AgCl.

9.5.3 Relation entre produit de solubilité et solubilité

Si une solution aqueuse de BqAp est saturée, on y trouve aussi des ions

[Bm+] =qs et [An-]=ps

Où s est la solubilité.

De là on tire :

S=

Exemple

Le produit de solubilité de chlorure d’argent est Ks= 1,6 10-10. Calculer sa solubilité dans
l’eau pure en moles par litre.

Solution

Ag+ + Cl- AgCl

Une mole de AgCl qui se dissout fournit une mole d’ions Ag+ et Cl-. On peut écrire AgCl
dissout s=[Ag+]=[Cl-]

Ks = [Ag+] [Cl-]

Ks=s2 d’où s= = 1,27 10-5 mol/l

On peut remarquer que q=p=1

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 83 ~

S= = = 1,27 10-5 mol/l

9.5.4 Effet d’un ion commun sur la solubilité

Calculons la solubilité de l’électrolyte BqAp et dans une solution aqueuse contenant c


moles par litre de l’électrolte à ion commun B’(S) Ar

La concentration des ions Bm+ en solution vient uniquement de BqAp et vaut [Bm+]=qs

Celle des ions An- vient de BqAp et de B’(s) Ar et vaut aussi [An-]=ps + rc

Comm e BqAp est peu soluble, ps + rc

Le produit de solubilité devient : Ks=[qs]q[ps + rc]p

=[qs]q[rc]p

=qqsqrpcp

S=

Exemple

Calculer la solubilité du chlorure d’argent dans une solution contenant 0,01 mole de NaCl par
litre.

Solution

1e Méthode

P=q=s=1

S= = = 1,6. 10-8 mole /l

2e Méthode

[Ag+]=s ; [Cl-]= s + 0,01=0,01

Ks = [Ag+] [Cl-]

Ks= s[0,01]= 0,01s

En conclusion, la présence d’ions communs diminue la solubilité en solution.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 84 ~

CHAPITRE X : EQUILIBRE ACIDE –BASE

10.1 Définition des acides et des bases

Un grand nombre des définitions a été donné pour des notions fondamentales des acides
et des bases.

Selon Arrhénius (1887), un acide est un composé qui libère des ions H+ dans l’eau ; une base
libère des ions OH-.

Exemples :

HCl H+ + Cl-

H2SO4 2H+ + SO4=

NaOH Na+ + OH- est une base

La définition de Brönsted est la suivante (1923) : un acide est une susbtance qui libère des
ions H+. une base est une substance qui fixe les ions H+.

L’acide qui perd un proton devient une base, et la base qui accepte un proton devient un acide.
L’acide et la base forment une paire conjuguée.

Exemples :

1) CH3COOH CH3COO- + H+

Acide base proton

On dit que l’ion acétate est la base conjuguée de l’acide acétique.

2) NH3 + H+ NH4+

base proton Acide

l’ion ammonium est l’acide conjugué de l’ammoniac.

L’acide de Brönsted est aussi l’acide d’Arrhénius. La définition de Lewis (1875- 1946) est
qu’un acide est un accepteur de doublet électronique libre et une base est un donneur de
doublet.

Exemples :

H3 + H+ NH4+

Base acide

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 85 ~

Les corps tels que BF3, AlCl3, FeCl3- possédant une orbitale vide sont des acides de
Lewis. Les substances ayant un atome possédant un doublet électronique libre sont des bases
de Lewis. Ici, le proton n’intervient plus.

Une base de Bronsted est aussi une base de Lewis.

10.2 Forces des acides et des bases


10.2.1 Solutions aqueuses d’acide

En présence d’un acide l’eau joue le rôle d’une base. La réaction entre l’eau et l’acide
HA est : H2O + HA H3O+ +A-

La constante d’équilibre de cette réaction reversible est :

Ka=

Comme l’eau ici est comme solvant, sa concentration est constante. Ka est la constante
de dissociation de l’acide. L’acide est fort si Ka est très élevé ; il est faible dans le cas
contraire. Pour éviter l’emploi des nombres décimaux, on utilise souvent le pKa.

pKa = - log Ka

Exemple :

si Ka de l’acide acétique à 25°C est 1,8.10-5, le pKa= - log 1,8.10-5= 4,74.

C’est un acide faible.

Les polyacides qui sont des substances capables de libérer plusieurs fois H+ se
caractérisent par plusieurs pKa correspondant à chaque équilibre de dissociation. Par exemple
l’acide carbonique possède deux constantes d’acidité Ka1 et Ka2 telles que :

H2CO3 H+ + HCO3- Ka1=

HCO3- H+ + CO32- Ka2=

Si la réaction entre l’eau et l’acide est complète, on dit que l’acide est fort et pKa est
très petit ou Ka est très grand. Le pKa de HCl est -5, celui de HClO4 est -8. Ce sont des acides
forts.

9.2.2 Solutions aqueuses de base


Si nous considérons la définition de Bronsted, une base comme un acide peut être une
molécule. Soit une base A- conjuguée de l’acide HA ; devant elle, l’eau se comporte comme
un acide :

A- + H20 HA + OH-

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 86 ~

La constante de dissociation Kb vaut :

Kb=

On définit pKb = -log Kb

Une base est forte si son Kb est grand et son pKb petit.

Exemple :

NH4OH NH4+ + OH-

A 25°C, Kb= 1,8 .10-5 et pKb = 4,74

10.3 Comportement acido-basique de l’eau

Nous venons de voir que l’eau peut, selon le milieu, se comporter soit comme un acide,
soit comme une base. On dit que l’eau est amphotère. Les mesures de conductivité électrique
ont montré que l’eau pure conduit faiblement le courant. On peut conclure que l’eau est
ionisée. La réaction d’ionisation de l‘eau est :

H2O H+ + OH- ou 2H2O H3O+ + OH-

En appliquant à cet équilibre la loi d’action de masse, on trouve: Kw = [H+] [OH-] ou

Kw = [H3O+] [OH-]

Kw : le produit ionique de l’eau ou la constante de dissociation de l’eau.

Le degré d’ionisation de l’eau à 25°C est 18.10-10. La concentration de l’eau est 55,56 mol/l.
comme α=18.10-10 , on trouve qu’à 25°C, [H3O+]= [OH-]= 10-7 ion-gramme par litre.

La valeur de la constante de dissociation de l’eau à 25°C est :

Kw = [H3O+] [OH-]= 10-14

On définit : pKw = 14

Pour un couple acide –base dans l’eau.

Ka.Kb = Kw

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 87 ~

10.4 Caractère acido –basique ou neutre d’une solution aqueuse

Dans l’eau pure, à 25°C, les concentrations en ions H+ et OH- sont identiques.

[H3O+]= [OH-]= =10-7 ion-g/l.

Une solution aqueuse est acide si [H3O+] ion-g/l.

Une solution aqueuse est basique si [H3O+] ion-g/l.

Elle est neutre si [H3O+]= [OH-] =10-7 ion-g/l.

10.5 Neutralisation d’un acide par une base


10.5.1 Acide fort et base forte

Considérons le cas où l’on met en présence dans une solution a mole/l de HA, tel que
HCl et a mole/l de BOH, telle que NaOH simultanément.

L’acide étant fort, la base conjuguée est très faible. De même la base étant forte, l’acide
conjugué est très faible. Les ions A- et B+ sont indifférents. La réaction a lieu entre H+ et
OH-. C’est la neutralisation.

H+ + OH- H2O

A l’équilibre, [H3O+]= [OH-] =10-7. La solution est neutre.

10.5.2 Acide faible- base forte

Supposons que l’on met en solution simultanément a mole/l d’acide faible HA, tel que
l’acide acétique, et a mole/l de base forte BOH tel que le NaOH. Il y a d’abord réaction de
neutralisation.

HA + BOH BA + H2O

Le sel étant un électrolyte fort sa dissociation est totale dans l’eau.

BA B+ + A-

Et l’eau est aussi faiblement ionisée :

H2O H+ + OH-

Comme l’acide est moyennement faible, la base conjuguée A- est aussi faible. Il réagit avec
les ions H+ de l’eau ou avec l’eau pour reformer HA peu ionisé :

A- + H+ HA ou encore A- + H2O HA + OH-

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 88 ~

C’est l’hydrolyse, à ce point, la concentration en ions OH- devient supérieure à celle de H+. la
solution devient basique.

L’hydrolyse d’un sel d’acide faible et de base forte rend la solution basique.

Si Ka=

Kw= [H+][OH-] et Kh =

On peut démontrer que Kh= où Kh est la constante d’hydrolyse.

10.5.4 Acide faible – base faible

Si dans une solution on introduit une même quantité d’un acide faible HA tel que
CH3COOH et une base faible BOH telle que NH4OH, la réaction de neutralisation est :

HA + BOH H2O + BA

En solution, le sel est totalement ionisé:

BA B+ + A-

B+ et A- étant faibles, ils réagissent avec l’eau (l’hydrolyse) pour reformer la base et
l’acide de départ peu ionisés.

B+ + H2O BOH + H+

A- + H2O HA + OH- Où

B+ + A- + H2O BOH + HA

La solution d’un tel sel sera :

Neutre si Ka =Kb
Acide si Ka >Kb
Basique si Kb< Ka

Ka= et Kb=

Kh =

On démontre que : Kh=

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 89 ~

10.6 Notion de pH
10.6.1 Définition de pH

Dans l’eau, la concentration en ions H+ des électrolytes peut varier entre 1 et 10-14. Il est
difficile de représenter toutes ces valeurs dans un diagramme. C’est pourquoi, pour des
raisons de commodité on utilise plutôt une fonction de la concentration en ions H+, que
Sörensen appelle ‘’exposant d’hydrogène’’ ou pH.

pH = -log[H+] = log

Inversement, on a : [H+]= 10-pH

Si dans une solution on trouve que : [H+]=210-9 ion –g/l

pH= - log 10-9 =9 ; [H+]= 3.10-5

pH= 5 – log3 = 4,5

Si le pH d’une solution est 2,5, la concentration en ions H+ de la solution est 10-2,5 = 3,16 10-3
ion –g/l.

A la température ordinaire, une solution aqueuse est :

 acide si le pH<7
 basique si le pH >7
 neutre si le pH=7

On définit aussi le pOH :

pOH = -log[OH-]

dans l’eau : pH + pOH = 14

10.6.2 Mesure du pH
A. Détermination approximative au moyen d’indicateur coloré

Certaines substances appelées « indicateurs colorés » changent de couleur lorsque le pH


de la solution change. Les indicateurs colorés sont des couples acide-base. Les deux formes
ont des couleurs différentes.

Soit HIn, un indicateur acide, en solution il existe l’équilibre :

HIn H+ + In-

Acide base

La constante de dissociation de l’indicateur est :

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 90 ~

Ki= où =

Le rapport dépend de la concentration des ions ou du pH. En milieu acide, HIn


prédomine et sa teinte aussi prédomine. En milieu basique par contre, c’est la teinte de In-
qu’on voit par ce qu’il est prédominant. Et si les deux concentrations sont égales, il y a une
teinte intermédiaire.

La zone de pH correspondant à l’égalité entre se diffère d’un indicateur à un


autre. On appelle « zone de virage de l’indicateur ».

elle se situe pour des valeurs de pH=pKi 1 . A ce moment pH=pKi

Le tableau ci- dessous donne quelques indicateurs colorés et leurs zones de virage.

Tableau 4 : Quelques indicateurs colorés et leurs zones de virage


Nom usuel pK (Intervalle de pH du Couleur
virage)
pH<pK pH>pK

Violet de méthyle 1(0,2 – 1,8) Rouge Jaune

Bleu de thymol 1e virage 2 (1,2 – 2,8) Rouge Jaune

Hélianthine (méthyle 3,5 (3,2 – 4,5) Rouge Orange -jaune


orange)

Rouge de méthyle 5,2 (4,4 – 6,2) Rouge Jaune

Bleu de bromo-phénol 6,8 (6,2 – 7,6) Jaune Bleu

Bleu de thymol 2e virage 8,8 (8,0 – 9,6) Jaune Bleu

Phénolphtaléine 9,1 (8 – 10) Incolore Rouge

Thymolphtaléine 10 (9,4 – 10,6) Incolore Bleu

Bleu Painer 12 (11,0 – 13,0) Bleu Violet -orange

Les plus utilisés sont le méthyl-orange et la phénolphtaléine. On se sert parfois des


papiers indicateurs sur lesquels on a associé l’indicateur et qui prennent une couleur
déterminée pour une valeur de pH donnée. La méthode colorimétrique qu’on vient de voir est
moins précise. On obtient des pH approximatifs.

B. Détermination précise à l’aide d’un pH-mètre

Cette méthode est plus précise. On relie le pH au potentiel d’une électrode, dite
électrode à hydrogène, au potentiel d’une électrode de verre. L’appareil utilisé est le pH-
mètre. La méthode convient même pour les solutions colorées.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 91 ~

10.6.3 Calcul de pH

1. Calcul de pH d’une solution d’acide fort

En solution diluée, le degré de dissociation d’un acide fort est voisin de l’unité. La
concentration de l’acide (monoacide) est égale à la concentration des ions H+. [H+] =Ca

pH= - log nCa où Ca : concentration de l’acide en mole/l

pour un acide fort du type HnA, on a :

[H+] =nCa

pH= - log nCa

Exemple : on dissout 31,5 g d’acide nitrique dans l’eau de façon à obtenir 2 litres de solution.
Quel est le pH de la solution ?

Solution :

N= = 0,5 moles

Ca= = 0,25 mole/l

pH= -log 0,25= 0,6


2. Calcul de pH d’une solution d’acide faible

La dissociation des acides faibles en solution aqueuse est un phénomène reversible.

HA H+ + A-

Il faut calculer la concentration en ions H+ à partir de la constante de dissociation de l’acide et


de la concentration Ca. En effet :

Ka= où

Posons = Ca

Ka= ; =

pH= logCa

Exemple: une solution d’acide acétique à 0,01M, quel est son pH sachant que sa constante
d’ionisation Ka = 1,8.10-5?

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 92 ~

Solution

Ka=1,8.10-5, donc pKa = -log1,8.10-5=4,73

pH= = 3,37

3. Calcul de pH d’une solution de base forte

Comme les acides forts, les bases fortes en solution diluées sont totalement dissociées
en ions. La concentration de la base Cb égale celle des ions OH- pour des bases du type BOH.

BOH B+ + OH-

Cb = ; dans l’eau, on a :

Kw= ou pH + pOH = 14

pOH= - log Cb

pH= 14 + log Cb

Exemple : Une solution d’hydroxyde de sodium a un pH égal à 13,2. Quelle est la


concentration en mole/l ?

Solution

pH + pOH =14 pOH = 14 – pH

= 14 – 13,4= 0,8

= 10-pOH = 10-0,8

= 0,158 M.

4. Calcul de pH d’une solution de base faible

Comme les acides faibles, l’ionisation des bases faibles est reversible. Considérons une
base faible BOH, par exemple NH4OH qui s’ionise selon la réaction

BOH B+ + OH-

Appliquons à cette base la loi d’action de masse.

Kb=

et , la relation devient :

Kb= ou

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 93 ~

pOH= -log =

pH= 14-

Exemple : Quel est le pH d’une solution d’hydroxyde d’ammonium 0,55 M, Kb=1,81.10 -5 ?

Solution

pH= 14 -

pH= 11,51
5. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide fort et de base forte

Considérons un sel BA d’un acide fort et d’une base forte, par exemple le chlorure de
sodium BA ne subit pas l’hydrolyse. En solution, il est ionisé complètement.

BA B+ + A-

L’eau aussi étant ionisée, la concentration en ions H+ et la concentration en ions OH- sont
égales car il n’y a pas hydrolyse à 25°C.

= 10-7 et

pH=7

La solution d’un sel d’acide fort et de base forte est neutre suite au manque d’hydrolyse.

6. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide faible et de base forte

Considérons un sel BA d’un acide faible et d’une base forte tel que l’acétate de sodium.
Ce sel est ionisé dans l’eau :

BA B+ + A-

L’anion est une base. La réaction d’hydrolyse est

A- + H2O HA + OH-

et

Kh=

= et pOH=

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 94 ~

pH=

Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-3 molaire en acétate de sodium, Ka= 1,81.10-5 ?

Solution

pH= = 8,4

7. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide fort et de base faible

C’est le cas du chlorure d’ammonium. Dans le sel BA, le cation B+ est acide faible. La
réaction d’hydrolyse est :

B+ + H2O BOH + H+

La constante d’hydrolyse est: =

Avec Ca = et

pH=

Exemple : on dissout 5,35g de chlorure d’ammonium dans une solution de façon à obtenir
250ml de solution. Quel est le pH de cette solution Kb=1,8.10-5 .

Solution

n=

Cs=

pH= =4,83

8. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide faible et de base faible

BA peut être considéré ici comme l’acétate d’ammonium. La réaction d’hydrolyse en


sel BA est :

B+ +A- + H2O BOH + HA

Avec ½ et

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 95 ~

On sait que : Ka= , Kb=

En divisant membre à membre, ces deux relations ci-haut devient : =

On peut écrire : = , et la relation ci-haut devient :

= ou

Le pH d’un sel d’acide faible et de base faible est indépendant de la concentration du sel.

Exemple :

Quel est le pH d’une solution de nitrite d’ammonium, Kb =1,8.10-5 et Ka= 4,5.10-4 ?

Solution :

pKb= -log 1,8.10-5=4,73

pKa= -log 4,5.10-4=3,34

pH= = 6,3

9. Calcul de pH d’une solution d’un mélange tampon

Une solution tampon est celle qui resiste aux variation de pH lorsqu’on y ajoute de
l’acide ou de la base.

On prépare une solution tampon en mélangeant soit un acide faible et son sel (exemple acide
acétique et acétate d’ammonium) ou une base faible et son sel (par exemple NH4OH et
NH4Cl).

A un mélange de CH3COOH et CH3COONa, si on ajoute du HCl, les ions H+ de l’acide fort


se combinent aux ions CH3COO- du sel pour former l’acide faible peu ionisé. La
concentration en ions H+ ne varie presque pas.

A ce même mélange, si on y ajoute du NaOH, les ions OH- se combinent aux ions H+ de
l’acide acétique pour former l’eau peu ionisée, et le pH varie peu.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 96 ~

A. Calcul de pH d’un mélange tampon acide faible et son sel de base forte

Considérons un acide faible HA et son sel BA. L’acide est peu ionisé.

HA A- + H+

Le sel, au contraire, est très ionisé.

BA B+ + A-

La présence en solution de l’ion commun A- diminue l’ionisation de l’acide faible ;


approximativement on peut écrire :

= Cb =Cs et =Ca

Ka=

Ou =

pH=pKa + log

Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-2 M en acétate de sodium et 10-1 M en acide
acétique (Ka= 1,85.10-5)

Solution

pH= pKa + log = 4,73 +log = 3,73

B. Calcul de pH d’un mélange tampon base faible et son sel d’acide fort

La base BOH est peu ionisée :

BOH B+ + OH-

Son sel BA est très ionisé.

BA B++ A-

L’ion commun B+ diminue davantage l’ionisation de la base et on peut approximativement


écrire :

et [BOH] Cb

Kb=

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 97 ~

, d’où pOH = pKb + logCa – log Cb

pH= 14 – pKb +log

Exemple : Quel est le pH d’une solution 0,169 M en NH4OH et 0,183 M ou NH4Cl ? Kb=
1,81.10-5 ?

Solution :

pH= 14 – pKb +log

pH= 14 -4,73 + log

pH= 9,22

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 98 ~

CHAPITRE XI : EQUILIBRE D’OXYDOREDUCTION


11.1 Notion de degré d’oxydation

On appelle degré d’oxydoréduction (D.O) d’un élément dans un ion ou dans une
molécule, le nombre d’électrons perdus (étages positifs) ou gagnés (étages négatifs) de
l’atome de cet élément depuis son état fondamental. On l’indique en chiffres romains, à droite
du symbole, comme dans les exemples suivants (l’absence de signe équivaut au signe +) :
pour le cuivre dans CuO : CuIIO ; pour l’azote dans NH3 : N-III H3. A la suite du nom complet
de l’élément, on indique le degré d’oxydation entre parenthèses : chrome (III), mercure (II).

11.2 Détermination du degré d’oxydation

 Atome isolé neutre : par définition, leur D.O est nul.


 Ions simples : leur E.O est égal à la valeur algébrique de leur charge.

Exemple : Pour Na+, D.O= +I (NaI) ; pour Al3+ : D.O. =+III (AlIII) ;

Pour O2-, D.O. = -II (O-II).

 Molécules et ions complexes (édifices covalents) : le D.O de chaque élément est égal à la
charge qu’il porterait, par comparaison avec la couche externe de l’atome neutre, si on
attribuait arbitrairement les électrons des liaisons selon les règles suivantes :
Entre deux atomes du même élément, on attribue à chacun l’un des électrons
du doublet (ou des doublets) de liaisons ;
Entre deux atomes différents, on attribue les électrons de liaison au plus
électronégatif.

Exemples :

a) Dibrome Br2 : Br : Br

Chaque atome de brome se voit attribuer sept électrons externes, comme dans sa
configuration normale, son D.O. est donc nul.

b) Chlorure d’hydrogène HCl H :Cl

Le chlore se voit attribuer 8 électrons externes, soit un de plus que dans sa configuration
normale ; son D.O. est donc –I. l’hydrogène perd son électron et son D.O. est +I.

c) Sulfate d’hydrogène H2SO4

L’oxygène est, dans cette molécule, l’élément le plus électronégatif. Quel que soit son
état de liaison, les électrons des liaisons auxquelles il participe lui seront attribués et il fera
ainsi le plein de sa couche externe, avec huit électrons, au lieu de six pour l’atome neutre. Son

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 99 ~

D.O. est donc –II. L’hydrogène est l’élément de la molécule le moins électronégatif ; qu’il
soit lié à O ou à S, les électrons de sa liaison seront attribués à l’autre élément. Son D.O. est
donc +I, le D.O. du soufre (x) peut alors se calculer par la différence ;

En effet :

2.(+1) + 4.(-2) + x = 0

D’où x = +6 (+VI)
Parfois l’application de ce mode de raisonnement conduit à des résultats anormaux.
Ainsi, dans le cas des peroxyde, l’oxygène n’a pas un D.O. égal à –II mais à –I. Le fluor quant
à lui n’a qu’une seule valeur de D.O. (-I).
Dans OF2 l’oxygène a pour D.O = +II
Les divers procédés d’attribution des D.O. décrits ci-dessus conduisent à définir des charges
qui, sauf dans le cas des ions simples (Na+, Cl-, O2-,…) sont fictives.

NB. Un élément donné peut avoir plusieurs degrés d’oxydation. On définit un D.O. maximal
et positif, un D.O. minimal et négatif et des D.O. intermédiaires.
Exemple pour le soufre.
D.O. max : +VI dans H2SO4
D.O. intermédiaire : +II, +IV dans H2S
D.O. minimal : -II dans Cu2S.

11.3 Notion d’oxydation et de réduction

Une oxydation est une perte d’électron(s). La transformation du fer métallique (Fe) en
ions Fe++ est une oxydation (perte de deux électrons :
Fe Fe++ + 2è.
Une réduction est un gain d’électron(s). La transformation des ions Ag+ d’une solution
de nitrate d’argent en argent métallique Ag est une réduction (gain d’un électron :
Ag+ +è Ag).
Un réactif capable de provoquer une oxydation s’appelle oxydant. C’est donc une espèce
(atome, ion ou molécule) capable de recevoir d’une autre espèce un ou plusieurs électron(s).

Exemple : I2 (I2 + 2è 2I-)

Un réactif capable de provoquer une réduction s’appelle un réducteur. C’est donc une espèce
chimique capable de céder à une autre espèce un ou plusieurs électron(s).

Exemple : Cu (Cu Cu++ + 2è)

Ces pertes ou ces gains d’électrons sont en fait des processus opposés. Toutes les
transformations qui viennent d’être prises comme exemples pourraient donc aussi être lues à
l’envers. Il en résulte que, si I2 est oxydant, I- est un réducteur. De même, si Cu est réducteur,
Cu++ est un oxydant.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 100 ~

Autrement dit, à chaque oxydant correspond un réducteur, et inversement. Ils forment


ensemble un couple d’oxydoréduction ou « couple redox ». Exemples : I2/I- ; Cu++/Cu : par
convention, on fait figurer en tête l’oxydant.
Ox + nè Réd
Ox : oxydant et Réd : réducteur.
n : quantité d’électrons (è) captés par Ox (sens 1) ou cédés par Red (sens 2).

11.4 Réactions d’oxydoréduction

De ce qui précède, il résulte que l’oxydation et la réduction sont deux réactions inverses
l’une de l’autre. En y regardant de plus près, on remarque qu’une oxydation accompagne
toujours une réduction et inversement.
Il n’existe donc pas de réactions d’oxydation, ni de réactions de réduction, mais seulement des
réactions d’oxydoréduction (ou réactions redox). Au cours de ces réactions, il se produit
nécessairement, de façon simultanée, une oxydation et une réduction.

Plus généralement, la réaction entre un oxydant et un réducteur s’écrit :

Oxydation (perte d’électron)

Ox1 + Réd2 Réd1 + Ox2

Réduction (gain d’électron)


Exemple :
Fe Fe++ +2è oxydation
-
Cl2 + 2è 2Cl réduction
++
Fe + Cl2 Fe + 2Cl- redox
Dans une réaction d’oxydoréduction, le même élément peut être à la fois l’oxydant et le
réducteur : une partie de cet élément oxyde l’autre, et est réduite par elle. Une telle auto-
oxydoréduction est une dismutation.

Exemple : 2CO= CO2 + C : le carbone, au début entièrement au D.O. +II, est en partie oxydé
au D.O. +IV (CO2) et en partie réduit au D.O. 0.

11.5 Recherche des équations stœchiométriques des réactions


d’oxydoréduction

La prise en compte des variations de D.O. permet d’ajuster les nombres


stœchiométriques des réactions redox, souvent assez compliquée, sans qu’aucune hypothèse
ne soit nécessaire quant au mécanisme des transferts électroniques.
Deux méthodes nous permettent de trouver les coefficients : utilisation des D.O. et utilisation
des demi-réactions. De toutes les façons, l’équation redox doit satisfaire à deux règles :
conservation des atomes et conservation des charges.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 101 ~

a) Utilisation des D.O.

Ce procédé est simplement fondé sur la conservation de la somme des degrés


d’oxydation. L’étape essentielle est le repérage, dans les formules des réactifs et des produits,
de l’élément qui est réduit et de celui qui est oxydé. Pour chacun d’eux la variation totale de
D.O., c'est-à-dire le produit de la variation de D.O. pour un atome par le nombre d’atomes
concernés, doit être la même en valeur absolue ; les nombres stœchiométriques que de
l’oxydant et du réducteur en résultent.

Exemples : Soit à ajuster les nombres stœchiométriques de la réaction décrite qualitativement


par :

Cu + HNO3 = Cu(NO3)2 + NO + H2O

L’élément oxydé est le cuivre : Cu0 Cu+II. L’élément réduit est l’azote (mais
seulement l’azote qui se retrouve dans NO, celui du Cu(NO3)2 n’a pas chargé de degré
d’oxydation)

N+V N+II : on peut donc écrire, plus schématiquement :

∆(D.O)=-3

Cu0 + N+V Cu+II +N+II

∆(D.O)=+2

L’oxydation de 3 Cu(∆(D.O) total = +6) s’accompagne donc de la réduction de 2N(∆(D.O)


total = -6).

3Cu0 +2 N+V 3Cu+II +2N+II

La somme des D.O. dans chaque membre de l’équation est ainsi la même : +10.

Ce résultat étant acquis, la suite relève de la technique habituelle d’ajustement des nombres
stœchiométriques. Avec 3Cu, il se forme 3 Cu(NO3)2 dans lesquels il se trouve 6N. Compte
tenu des 2N qui sont en outre réduits, il faut donc au total 8N dans le premier membre, c'est-à-
dire 8HNO3. Ayant ainsi 8H à gauche, on obtient 4H2O à droite.

L’équation ajustée est donc :

3 Cu + 8 HNO3 3 Cu(NO3)2+ 2NO + 4H2O

b) Utilisation des demi-réactions

Ce procédé consiste a:

 Établir les deux demi-réactions antagonistes et équilibrer les variations d’étages en


faisant intervenir les électrons.
 Ajuster les demi-réactions par des coefficients qui assurent la conservation des atomes.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 102 ~

 Dans les réactions ioniques où un ion oxydant oxygène, on doit lui associer dans la
forme oxydée 2n H+ et dans la forme réduite n H2O. dans un milieu basique, on
équilibre avec les ions OH- et les molécules d’eau.
 Dans les réactions moléculaires, le nombre n de radicaux d’acide en excès dans le
second membre indique le nombre n de molécules d’acide à ajouter au premier
membre.

Prenant l’exemple précédant nous aurons les étapes suivantes :

Cu Cu++ + 2è 1e demi- réaction : oxydation

NO3- + 4 H+ + 3è NO + 2H2O 2e demi réaction : réduction

Pour avoir un même nombre d’électrons échangés, on multiplie la première équation par 3 et
la seconde par 2. On a :

3Cu 3Cu++ + 6è

2NO3- + 8 H+ + 6è 2NO + 4H2O

3Cu + 2NO3- + 8 H+ 3Cu++ +2NO + 4H2O : Equation ionique

3Cu + 8HNO3 3Cu(NO3)2 +2NO + 4H2O : Equation moléculaire

11.6 Cellule électrochimique

Puisque le courant électrique, dans le conducteurs métalliques, constitué d’un flux


d’électrons, ne peut –on faire jouer, dans une cuve où baignent deux électrodes dans un
électrolyte, le rôle d’oxydant capteur d’électrons à une électrode et le rôle du reducteur
donneur d’électrons à une autre. La cuve joue le rôle de recepteur de courant électrique
continu.

Ce dispositif constitue une cellule électrochimique. Mais il peut en effet fonctionner soit
en recepteur d’énergie électrique (cellule d’électrolyse) soit en générateur (cellule voltaïque).

11.6.1 Cellule voltaïque (Pile)


Dans une pile, ce sont les réactions chimiques qui produisent le courant électrique.

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 103 ~

La pile de Daniel dont le schéma est ci-dessus utilise deux couples redox séparés :
Zn /Zn et Cu++/Cu. Le phénomène s’explique par deux demi-réactions, d’oxydation
++

(Zn Zn++ +2è) et de réduction (Cu++ + 2è Cu) ayant lieu biensûr séparement. Les
++ ++
électrons cédés par le couple Zn /Zn au couple Cu /Cu sont échangés par l’intermédiaire du
circuit extérieur.

11.6.2 Cellule d’électrolyse

Lors d’une électrolyse, c’est le courant électrique qui produit les réactions chimiques.
On définit l’électrolyse comme la décomposition chimique d’une substance qui est
décomposée par le courant électrique. La substance décomposée par le courant électrique est
appelée « électrolyte » le solide plongé dans la solution est appelé électrode et les électrodes
sont reliées à un générateur de courant.

L’oxydation est toujours anodique et La réduction est toujours cathodique

Dans une électrolyse :

L’oxydation est anodique et se passe à l’anode (+)

La réduction est cathodique et se passe à la cathode (-)

Dans une pile :

L’oxydation est anodique et se passe à l’anode (-)

La réduction est cathodique et se passe à la cathode (+)

11.6.2.1 Loi de Faraday

1) Le poids d’une substance formée par une réaction cathodique ou anodique est
directement proportionnel à la quantité de l’électricité qui a traversé la cellule.
2) Le poids des diverses substances produits par la même quantité d’électricité sont
proportionnels aux poids équivalents de ces substances.

Ces lois se résument en :

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 104 ~

m= où m : poids du métal déposé

t : temps

Ma : masse atomique

n :valence de l’élément

F : nombre de Faraday

11.6.3 Loi de Nernst

Chaque couple redox possède un potentiel d’oxydo-reduction exprimant le pouvoir


oxydant des éléments. Les valeurs des potentiels sont données dans les tables ci-après.

Soit la réaction : aOx1 cRed1

Le potentiel E= E° -

Lorsqu’une réaction d’oxydo-réduction, représentée par l’équation suivant :

aOx1+ bRed2 cRed1+ dOx2

Se passe dans une pile, son potentiel ou sa force électromotrice se calcule par :

E= E°1 - E°2-

Cette relation constitue la loi de Nernst (Physicien chimiste allemand, 1864 – 1941, prix
Nobel 1920).

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 105 ~

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS …………………………………………………………………………………….……………………………………………I

OBJECTIFS DU COURS ……………………………………………………………..…………………………………………………………II

CHAPITRE I : NOTIONS FONDAMENTALES .............................................................................. 1


I.1 Objet de la chimie et subdivision ................................................................................................... 1
I.2 Mélange et combinaison ................................................................................................................ 2
I.2.1 Séparation des mélanges hétérogènes. .................................................................................. 2
I.2.2 Séparation des mélanges homogènes..................................................................................... 4
I.3 Atome et élément .......................................................................................................................... 4
I.3.1 Limite de la divisibilité de la matière ....................................................................................... 4
I.3.2 Corps purs................................................................................................................................ 5
I.3.3 Symbole ou notation chimique des éléments ......................................................................... 6
I.4 Masse atomique et masse moléculaire .......................................................................................... 6
I.4.1 Masses absolues des atomes et des molécules ...................................................................... 6
I.4.2 Masses atomiques relatives. ................................................................................................... 6
I.4.3 Notion de mole ........................................................................................................................ 7
I.4.4 Détermination expérimentale des masses atomiques et masses moléculaires ..................... 7
I.5 Etablissement de la formule chimique d’un corps ....................................................................... 11
Notion de valence ......................................................................................................................... 12
I.6 Les lois ou les trois lois quantitatives. .......................................................................................... 13
I.7 Lois de gaz .................................................................................................................................... 13
I.7.1 Lois physiques........................................................................................................................ 13
I.7.2 Lois chimiques. ...................................................................................................................... 14
CHAPITRE II : STRUCTURE DE L’ATOME ET CLASSIFICATION PERIODIQUE ........................................... 15
2.1 Structure de l’atome ................................................................................................................... 15
2.1.1 Constitution d’un atome ...................................................................................................... 15
2.1.2 Numéro atomique et nombre de masse .............................................................................. 15
2.1.3 Les isotopes et les isobares .................................................................................................. 16
2.1.4 Modèle atomique ................................................................................................................. 16
2.2 Classification périodique des éléments ....................................................................................... 23
2.2.1 Introduction.......................................................................................................................... 23
2.2.2 Classification moderne ......................................................................................................... 24

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 106 ~

CHAPITRE III : LES LIAISONS CHIMIQUES ............................................................................................... 27


3.1 Molécules .................................................................................................................................... 27
3.2 L’électrovalence .......................................................................................................................... 27
3.3 La liaison covalente ..................................................................................................................... 28
3.3.1 Généralités ........................................................................................................................... 28
3.3.2 Covalente normale ............................................................................................................... 29
3.3.3 Covalence dative .................................................................................................................. 30
3.4 Liaisons intermoléculaires ........................................................................................................... 31
3.4.1 Effet d’orientation ou interaction de Keesom...................................................................... 31
3.4.2 Effet d’induction ou interaction de Debye ........................................................................... 31
3.4.3 Effet de dispersion ou interaction de London ....................................................................... 31
3.5 Liaisons par ponts d’hydrogène et liaisons métalliques ............................................................. 32
3.6 Etats, structures et propriétés de la matière ................................................................................. 32
3.6.1 Etats de la matière ................................................................................................................ 32
3.6.2 Structure et propriétés de la matière................................................................................... 33
3.6.3 Propriétés nucléaires de l’atome ......................................................................................... 34
CHAPITRE IV : FONCTIONS CHIMIQUES ET NOMENCLATURE DES COMPOSES CHIMIQUES
INORGANIQUES ..................................................................................................................................... 40
4.1 Formules chimiques .................................................................................................................... 40
4.2 Formules développées planes ..................................................................................................... 40
4.3 Fonctions chimiques inorganiques .............................................................................................. 41
4.3.1 Fonctions oxyde basique et hydroxyde ................................................................................ 41
4.3.2 Fonction acide et oxyde acide .............................................................................................. 41
4.3.3 Fonction sel .......................................................................................................................... 42
4.4 Nomenclature chimique minérale .............................................................................................. 43
4.4.1 Nomenclature des composés binaires ................................................................................. 43
4.4.2 Nomenclature des cations.................................................................................................... 44
4.4.3 Nomenclature des anions..................................................................................................... 44
4.4.4 Nomenclature des composés ioniques (acides, bases et sels) ............................................. 46
CHAPITRE V. REACTIONS ET EQUATIONS CHIMIQUES .......................................................... 48
5.1 Réactions et équations chimiques............................................................................................... 48
5.2 Equilibrage des réactions ............................................................................................................ 48
5.3 Types de réactions chimiques ..................................................................................................... 49
5.4 Réactions ioniques en solution ................................................................................................... 50

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 107 ~

5.5 Les solutions ................................................................................................................................ 51


5.5.1 Expressions de la concentration d’une solution .................................................................. 51
5.5.2 Dilution d’une solution ......................................................................................................... 54
5.5.3 Propriétés des solutions ....................................................................................................... 55
5.6 Utilisation quantitative de l’équation chimique ou calculs stœchiométriques .......................... 56
CHAPITRE VI: LA THERMOCHIMIE ......................................................................................................... 58
6.1 Nature de l’énergie et types d’énergie ....................................................................................... 58
6.2 Travail W...................................................................................................................................... 58
6.3 Chaleur Q ..................................................................................................................................... 59
6.4 Premier principe de la thermodynamique et énergie interne .................................................... 60
6.5. Changement d’énergie dans les réactions chimiques ................................................................ 62
6.5.1 Enthalpie d’une réaction chimique ...................................................................................... 62
6.5.2 Variation d’enthalpie de réaction en fonction de température .......................................... 65
CHAPITRE VII: LA CINÉTIQUE CHIMIQUE ............................................................................................... 67
7.1 Définition de la vitesse d’une réaction........................................................................................ 67
7.2 Expression de la vitesse de réaction ........................................................................................... 67
7.3 Influence de la concentration sur la vitesse de la réaction ......................................................... 68
7.4 Notion d’énergie d’activation et influence de la température sur la vitesse de la réaction ...... 69
CHAPITRE VIII : EQUILIBRE CHIMIQUE .................................................................................................. 72
8.1 Etude qualitative de l’équilibre chimique ................................................................................... 72
a) Notion d’équilibre ..................................................................................................................... 72
b) Déplacement de l’état d’équilibre ............................................................................................ 72
8.2.3 Etude quantitative des équilibres chimiques ...................................................................... 74
8.2.4 Bilan d’une réaction chimique équilibrée ............................................................................ 76
CHAPITRE IX : EQUILIBRE IONIQUE EN SOLUTION AQUEUSE................................................................ 78
9.1 Généralités sur la dissolution des électrolytes............................................................................ 78
9.2 Electrolytes forts et électrolytes faibles ...................................................................................... 78
9.3 Application de la loi d’action de masse aux électrolytes faibles ................................................. 79
9.4 Influence de la dilution sur la dissociation des électrolytes faibles ............................................ 80
9.5 Solubilité et produit de solubilité ................................................................................................ 80
9.5.1 Solubilité ............................................................................................................................... 80
9.5.2 Produit de solubilité ............................................................................................................. 81
9.5.3 Relation entre produit de solubilité et solubilité ................................................................. 82
9.5.4 Effet d’un ion commun sur la solubilité ............................................................................... 83

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010
~ 108 ~

CHAPITRE X : EQUILIBRE ACIDE –BASE .................................................................................................. 84


10.1 Définition des acides et des bases ............................................................................................ 84
10.2 Forces des acides et des bases .................................................................................................. 85
10.2.1 Solutions aqueuses d’acide ................................................................................................ 85
9.2.2 Solutions aqueuses de base ................................................................................................. 85
10.3 Comportement acido-basique de l’eau ..................................................................................... 86
10.4 Caractère acido –basique ou neutre d’une solution aqueuse .................................................. 87
10.5 Neutralisation d’un acide par une base .................................................................................... 87
10.5.1 Acide fort et base forte ...................................................................................................... 87
10.5.2 Acide faible- base forte ...................................................................................................... 87
10.5.4 Acide faible – base faible .................................................................................................... 88
10.6 Notion de pH ............................................................................................................................. 89
10.6.1 Définition de pH ................................................................................................................. 89
10.6.2 Mesure du pH ..................................................................................................................... 89
10.6.3 Calcul de pH ........................................................................................................................ 91
CHAPITRE XI : EQUILIBRE D’OXYDOREDUCTION ................................................................................... 98
11.1 Notion de degré d’oxydation .................................................................................................... 98
11.2 Détermination du degré d’oxydation ........................................................................................ 98
11.3 Notion d’oxydation et de réduction .......................................................................................... 99
11.4 Réactions d’oxydoréduction.................................................................................................... 100
11.5 Recherche des équations stœchiométriques des réactions d’oxydoréduction ...................... 100
11.6 Cellule électrochimique ........................................................................................................... 102
11.6.1 Cellule voltaïque (Pile) ...................................................................................................... 102
11.6.2 Cellule d’électrolyse ......................................................................................................... 103
11.6.3 Loi de Nernst .................................................................................................................... 104
TABLE DES MATIERES .......................................................................................................................... 105

Cours de Chimie Générale destiné aux étudiants de Pré polytechnique 2009 - 2010

Vous aimerez peut-être aussi