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Introduction
L’analyse chimique est l’ensemble de procédures permettant l’identification (analyse
qualitative pour la détermination de la nature) et la quantification (dosage quantitatif) de la
composition d’un échantillon. L’analyse chimique immédiate est la séparation des corps purs
d’un mélange. Un procédé de séparation est une technique permettant de transformer un
mélange de substances en deux ou plusieurs composants distincts. Ses buts peuvent être
divers ; la purification, la concentration et le fractionnement.
Un mélange peut être sous deux forme, hétérogène lorsqu’ il forme deux ou plusieurs
phases, homogène lorsqu’il forme une seul phase, le premier mélange hétérogène sa
séparation effectue dans un appareillage a décantation, le second mélange homogène nécessite
la mise en œuvre de procédés parfois complexes.
Dr Soufiane BOUDJEMAA
On peut séparer les mélanges hétérogènes par des moyens physiques, il existe plusieurs
techniques de séparation des mélanges. Les techniques les plus utilisées sont : la décantation,
la centrifugation et la filtration.
1. La décantation
Au laboratoire, la décantation est le plus souvent réalisée dans une ampoule à décanter
(décanteurs).
Cette technique n’est pas rapide, pour accélérer le phénomène on peut faire tourner
rapidement le récipient dans lequel se trouve le mélange hétérogène dont on souhaite séparer
les constituants : cette technique s’appelle la centrifugation.
2. La centrifugation
2. 1. Définition
La centrifugation est un procédé de séparation des composés d'un mélange en fonction
de leur différence de densité (de taille et de masse) en les soumettant à une force
centrifuge. Le mélange à séparer peut être constitué soit de deux phases liquides, soit de
particules solides en suspension dans un fluide. L'appareil utilisé est une machine tournante à
grande vitesse appelée centrifugeuse.
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Pour un déplacement moléculaire sur une petite distance il est nécessaire d’appliquer des
accélérations beaucoup plus importantes que la force de gravité (g).
L'accélération, (g), provoquée par la rotation est :
= 2. x = (2n/60)2. x
2. 2. Matériel de centrifugation
La centrifugeuse est l’appareil utilisé pour la centrifugation. La centrifugeuse est constituée
d’un axe de rotation enfermé dans une chambre de centrifugation (Fig ). Les échantillons à
centrifuger doivent être équilibrés deux à deux. Chaque couple doit être placé symétriquement
par rapport à l’axe de rotation.
Figure 8. Centrifugeuse.
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2. 3. Types de centrifugation
Il existe deux principaux types de centrifugation.
A) La centrifugation différentielle
Elle se base sur les différences de vitesse de sédimentation entre particules qui diffèrent par
densité et dimensions. Le principe de ce type de centrifugation est de séparer les différents
constituants à l’aide de plusieurs cycles de centrifugation à accélération croissante.
Exemple: Isolement des organites cellulaires. Tout d’abord au cours d’une première
centrifugation, les constituants les plus lourds sont isolés. Puis, en augmentant la vitesse de
sédimentation les constituants de densité croissante seront séparés (Tab1. Fig. 9).
Tableau 1. Conditions de sédimentation de quelques constituants cellulaires.
3. Filtration
La filtration est une méthode mécanique utilisée pour séparer un solide d’un liquide ou
d’un gaz en faisant passer le mélange par une membrane ou un chiffon fin, par l’aide d’un
entonnoir.
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Figure 1. Schéma d’un osmomètre ; une ampoule de verre contenant un soluté (en orange) est
plongée dans un solvant (eau, en vert clair). Une membrane semi-perméable sépare les deux
compartiments ; Le solvant a diffusé au travers de la membrane cellulaire et dilué la solution jusqu'à
ce que la pression hydrostatique de la colonne équilibre la pression osmotique.
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Une membrane hémi-perméable (ne laissant passer que le solvant) est nécessaire pour
obtenir le phénomène d’osmose.
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π = R .C .T
π = R.C.a
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π = R.T. i C
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∆T = K c × C (Loi de Raoult)
∆T: Abaissement du poit de congélation
K c : constante cryoscopique du solvant
Pos = R × T × C et ∆T = K c × C
2. Dialyse
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1. Définitions
L’extraction et la séparation consistent à isoler une ou plusieurs espèces chimiques de leur milieu d’origine.
2. Principe
L’extraction par voie chimique consiste en l’utilisation d’un réactif (minéral dans la plupart
des cas) pour séparer sélectivement un composé d’un mélange.
Soit un composé organosoluble à caractère acide AH insoluble ou très peu soluble dans
l’eau (c’est à dire réagissant avec les bases pour donner un sel) et un composé neutre N
organosoluble (ne réagissant pas avec les bases ni avec les acides) en solution dans un solvant
organique (pratiquement insoluble dans l’eau). L’objet de la manipulation est de séparer ces
deux produits. Pour cela, si, dans une ampoule à décanter, on agite vigoureusement (dans le
but d’augmenter la surface de contact des deux phases) la solution éthérée avec une solution
de soude, il y a réaction selon :
3. Mécanisme
Cela se traduit par le passage de l’acide (sous forme de sel) dans la phase aqueuse. Le
produit neutre reste dissous dans la phase organique non miscible à l’eau. Par simple
séparation de phase, on réalise la séparation chimique de AH et N.
AH (sous la forme de sel Na+ A-) peut être extrait de la phase aqueuse par acidification avec
une solution aqueuse d’HCl (on observe une précipitation de AH)
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Figure. Équilibre de partage d'un soluté A entre deux phases liquides non-miscibles
(aqueuse et organique)
Cet équilibre est caractérisé par une constante thermodynamique Kp appelée le coefficient
de partage : Kp=[Aorg]/[Aaq].
L'extraction sera d'autant plus efficace que le coefficient de partage est grand.
4. Rendement d'extraction
4.1. Détermination expérimentale
La méthode la plus simple et la plus précise de calculer le rendement d'une extraction
consiste à doser soit la quantité d'espèce passée dans la phase organique, soit la quantité
d'espèce restant dans la phase aqueuse, connaissant la quantité totale d'espèce mise en jeu :
R = qorg = norg / ntotale où R = qorg = (ntotale - naq) / ntotale
qorg : la quantité d'espèce passée dans la phase organique
Le résultat peut être donné en valeur absolue (entre 0 et 1) ou en pourcentage (entre 0 % et 100 %)
On peut aussi en déduire la quantité d'espèce restant dans la phase aqueuse :qaq = Vaq / (Kp · Vorg+ Vaq),
Sachant que la quantité extraite et la quantité restant dans la phase aqueuse sont liées par la relation :
qaq + qorg = 1
Il est intéressant de réaliser plusieurs extractions successives en fractionnant le volume total
de solvant, on obtient ainsi un rendement supérieur à celui que l'on obtiendrait en réalisant
une seule extraction avec la totalité du volume de solvant :
Exemple :
On peut montrer que pour un volume donné de solvant d'extraction, il est plus efficace de
procéder en plusieurs extractions avec des fractions de ce volume qu'en une seule fois.
Figure 15.
Voici les définitions correspondantes :
Fusion : passage de l’état solide à l’état liquide.
Vaporisation : passage de l’état liquide à l’état gazeux.
Liquéfaction : passage de l’état gazeux à l’état liquide.
Solidification : passage de l’état liquide à l’état solide.
Sublimation : passage de l’état solide à l’état gazeux.
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2. sublimation
La sublimation est le passage direct d’un état solide à un état gazeux.
Lors d’une sublimation l’agitation des entités chimiques s’accroit brutalement celles-ci
peuvent alors se déplacer librement sans contrainte de contact.
La sublimation peut être représentée par une équation de changement d’état du type:
Espèce chimique (s) → Espèce chimique (g)
Exemple : Sublimation de la glace: H2O(s) → H2O(g)
La sublimation est une transformation physique endothermique, elle se fait en recevant de
l’énergie thermique du milieu extérieur.
Le changement d’état inverse de la sublimation est la condensation
3. Distillations
3. 1. Principe de la distillation
La distillation est un procédé de séparation d’un mélange de substances liquides dont les
températures d'ébullition sont différentes. Elle permet de séparer les constituants d'un
mélange homogène. Sous l'effet de la chaleur ou d'une faible pression (loi des gaz parfaits),
les substances se vaporisent successivement, et la vapeur obtenue est liquéfiée pour donner le
distillat.
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Chauffer un liquide impur ou un mélange de liquides pour les transformer en vapeurs par ébullition.
Condenser ensuite les vapeurs par refroidissement et isoler les liquides purs.
Tout dépendra donc des températures d'ébullition des produits. Si les températures ne sont
pas trop élevées (T < 120°C), une distillation sous pression atmosphérique suffit. Par contre,
si la température des composés devient trop importante, il faut recourir à un artifice: diminuer
la pression. En effet, si la pression diminue, la température d'ébullition (Teb) d'un liquide
diminue aussi.
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3. 3. Distillation fractionnée
On utilise aussi le terme de rectification. La séparation s’effectue par fractionnement. Le
principe est le même que la distillation simple mais se distingue par l'utilisation d'une colonne
de séparation, qui permet une meilleure discrimination des constituants du mélange.
Lorsque les vapeurs montent dans la colonne leur température diminue (éloignement de la
source chaude). Elles ont tendance à se reliquéfier au contact des pointes de la colonne de
Vigreux.
Le mélange étant devenu plus riche en composé volatil qu’à l’origine, sa température
d’ébullition diminue.
Le mélange entre à nouveau en ébullition et les vapeurs continuent à monter dans la colonne.
La colonne à distillée est le lieu d’un équilibre liquide-vapeur où il y a une succession de
vaporisation liquéfaction. En haut de la colonne le mélange contient beaucoup plus de
composé le plus volatil.
Lorsque le corps est pur c’est-à-dire que la proportion est de 100% de l’un des composés et
0% de l’autre alors la vaporisation se fait à température constante, ont dit que l’on a un palier
de changement d’état.
Lorsque l’on a les courbes d’analyse thermique pour plusieurs proportions (ou fractions
molaires ou titres massiques) de mélange alors on peut construire le diagramme isobare
d’équilibre liquide vapeur.
Les 2 graphes sont côte à côte. On repère sur la courbe d’analyse thermique les cassures
délimitant la phase de changement d’état. On trace les parallèles aux abscisses partant de ces
cassures. On trace la verticale correspondant à la proportion de la courbe d’analyse.
L’intersection basse donne la température d’apparition de la première bulle lors de la
vaporisation. L’intersection haute donne la température d’apparition de la première goutte lors
de la condensation. On recommence pour plusieurs courbes d’analyses thermiques afin de
tracer le diagramme isobare d’équilibre liquide-vapeur du mélange de 2 corps purs X et Y.
Entre les 2 courbes le mélange se trouve dans les 2 états qui coexistent : on a à la fois des
bulles de vapeur et des gouttes de liquide.
La proportion peut être indiquée en fraction ou en pourcentage, qui peuvent représenter :
2. Techniques chromatographique
La chromatographie est une méthode séparative qui permet l’identification et le dosage
des différents composés d’un mélange. Le principe est basé sur les différences d’affinité des
composés du mélange avec la phase stationnaire et la phase mobile.
Exploitation du chromatogramme
Le chromatogramme correspond à l'aspect de la plaque à l’issue de la chromatographie (voir
Fig.) On détermine, pour chacun des constituants qui ont migré, un rapport frontal 𝐑 𝐟 par :
𝐃
𝐑𝐟 =
𝐝
Appareillage :
Un appareil de chromatographie en phase gazeuse comporte trois parties: un injecteur, une
colonne et un détecteur, comme indiqué sur le schéma ci-dessous:
interagissent plus ou moins avec la phase stationnaire dans un tube appelé colonne
chromatographique.
La phase mobile poussée par une pompe sous haute pression, parcourt le système
chromatographique. C'est ce que l'on a appelé la chromatographie liquide sous haute pression
(HPLC).
Appareillage :
Schéma du principe du fonctionnement du chromatographe en phase liquide haute
performance (HPLC).
6. Grandeurs chromatographiques
6.1 Rapport de distribution K du soluté
Les séparations chromatographiques sont basées sur la répartition des solutés dans deux phases :
tM : est le temps nécessaire pour qu'une molécule de la phase mobile traverse la colonne.
D : est le débit de la phase mobile (flow rate) c'est un volume par unité de temps: cm3/s ou m/.s
u = D / S (S = section de la colonne) (cm3/s /cm2).
VS = volume de la PS = V (colonne vide) -VM
VR = volume d'élution ou de rétention du soluté = volume de la PM nécessaire pour
entrainer le soluté jusqu'a la sortie de la colonne = VR = tR . D
V'R = VR -V0 = volume de rétention réduit du soluté (adjusted retention volume)
Les pics d'élution peuvent être assimilés à des courbes de Gauss. Les caractéristiques
géométriques de la courbe de Gauss (Fig.1) permettent de calculer, pour un soluté donné, N à
partir du chromatogramme.
N = 16 (tR / l)2
l : largeur du pic à la base
N : nombre de plateaux théoriques de la colonne.
N = 5,54 (tR / ω)2
ω : largeur du pic à mi-hauteur.
Pour comparer entre elles des colonnes de différentes longueurs on définit la hauteur
équivalente à un plateau théorique.
N = L/ H
H : hauteur équivalente à un plateau théorique (HEPT).
L : longueur de la colonne.
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Plus la résolution est grande, meilleure est la séparation Deux pics sont bien résolus, si R ≥ 1,5
7. La théorie cinétique
L’équation de Van Deemter (1956) : H = A + B/u + C.u
La courbe représentant l’équation de Van Deemter est donc une hyperbole ou A, B, C sont
des constantes.
u : vitesse moyenne de la phase mobile. u = L/tM
A : diffusion turbulente due aux hétérogénéités dans l'écoulement.
B : facteur de la diffusion moléculaire dans la phase mobile.
C : dépend de la résistance au transfert de masse en phase liquide.
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Aux faibles valeurs de u, le terme B/u prédomine (la courbe devient asymptote à une droite
de pente négative) et explique la perte d’efficacité vers les très faibles vitesses. Aux grandes
vitesses, le terme C.u prédomine (la courbe devient asymptote à une droite de pente positive)
et explique la perte d’efficacité aux très grandes vitesses. Dans la région intermédiaire, le
terme A est prépondérant et H passe par un minimum (Hmin). Elle montre que la variation
Appareillage :
L’appareillage usuel est constitué de:
- Un générateur du courant continu stabilisé relié aux électrodes de la cuve. Ce courant crée un
champ électrique qui va permettre de faire migrer les molécules.
- Une cuve d’électrophorèse fermée (horizontale ou verticale) et éventuellement thermostatée
comportant deux compartiments. Chaque compartiment est rempli du tampon de migration.
- Des accessoires comme le support d’électrophorèse, les plaques de verre pour couler le gel et
les peignes pour creuser des puits dans le gel, dans lesquels les composés à analyser seront
déposés.
Exemple d’application
L’électrophorèse des protéines sériques permet la séparation des protéines du sang, sous
l’influence d’un champ électrique. Elle permet de mettre en évidence des protéines anormales et
de détecter une augmentation ou une baisse anormale de protéines dans le sang. L’augmentation
de certaines protéines peut indiquer un syndrome inflammatoire. Cette dernière est réalisée grâce
à un prélèvement sanguin, en général au pli du coude. Le sérum est ensuite déposé sur acétate de
cellulose ou sur gel d’agarose. Les protéines migrent sous l’influence d’un champ électrique de la
cathode vers l’anode.