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Volume : 6H
Dr.I.ADOUANI, Maitre-assistant en analyses pharmaceutiques
Plan :
Introduction
I. Définitions
II. Classification
III. Méthodes de résolution des mélanges hétérogènes
III.1. La décantation
III.2. La filtration
III.3. La centrifugation
III.4. Applications
IV. Méthodes de résolution des mélanges homogènes
IV.1. Séparation par rupture de phase
IV.1.1. Concentration
IV.1.2. Précipitation
IV.2. Séparation par changement d’état
IV.2.1. Distillation simple
IV.2.2. Distillation fractionnée
IV.2.3. Sublimation
IV.3. Séparation par transfert de phase
IV.3.1. Dissolution fractionnée
IV.3.2. Adsorption
IV.3.3. Extraction liquide-liquide
A) Extraction par un solvant miscible
Osmose et osmose inverse
Dialyse et électrodialyse
B) Extraction par un solvant non miscible
Extraction simple
Extraction répétée
Extraction à contre-courant
C) Avantages et inconvénients de l’extraction liquide-liquide
D) Applications de l’extraction liquide-liquide
INTRODUCTION :
L’analyse chimique est l’ensemble de procédures permettant l’identification (analyse
qualitative pour la détermination de la nature) et la quantification (dosage quantitatif) de la
composition d’un échantillon. L’analyse chimique immédiate est la séparation des corps purs
d’un mélange. Un procédé de séparation est une technique permettant de transformer un
mélange de substances en deux ou plusieurs composants distincts. Ses buts peuvent être divers ;
la purification, la concentration, le fractionnement.
I. DEFINITIONS :
Un mélange est une association de deux ou plusieurs substances qui n’interagissent pas
chimiquement. Il peut être hétérogène ou homogène.
Un mélange hétérogène (au moins deux phases) est formé de plusieurs corps visibles les uns
par rapport aux autres. Il peut être obtenu par suspension d’un solide dans un liquide ou par
mélange de deux liquides non miscibles.
Un mélange homogène comprend une seule phase formée de plusieurs corps que l’on ne peut
pas distinguer à l’œil nu. Il peut être obtenu par dissolution d’un solide ou un gaz dans un
liquide ou par mélange de deux liquides miscibles.
II. CLASSIFICATION :
Les composants d’un mélange retiennent leurs propriétés physicochimiques propres. Pour
séparer ces composants, on met à profit certaines différences de propriétés entre le composé
d’intérêt et le reste du mélange (états physiques, densité, températures de changement d’état).
Plus cette différence sera grande, plus la séparation sera aisée. Ainsi, Le choix de la technique
appropriée varie en fonction du mélange (état physique et type), de la substance que l’on doit
séparer et des phases qui constituent le mélange. Ce qui nécessite une bonne connaissance de
la composition du mélange et des propriétés individuelles des différents composants.
Techniques de
séparation
Mélanges Mélanges
homogènes hétérogènes
- Concentration
- Sédimentation
- Précipitation Tamisage
Sublimation Distillation - Filtration Décantation
-Chromatographie Triage - Centrifugation
Figure.4. Procédure de filtration à l’aide d’un papier filtre à pression atmosphérique (à gauche), sous vide (à
droite)
Elle peut s’effectuer sous, pression atmosphérique (par gravité), pression réduite (par
aspiration), à chaud ou à froid. La filtration à pression atmosphérique est lente contrairement à
la filtration sous vide qui utilise un montage pour réduire la pression et accélérer l’opération.
Les filtres
-Dérivés de la silice
Organiques Minérales
-Verre fritté
Figure.8. Sublimation
IV.3. Séparation par transfert de phase :
C’est une méthode de l’analyse immédiate qui consiste à transférer sélectivement un
composé ou plusieurs composés du mélange homogène d’une phase à une autre phase
(réalisation d’équilibres entre deux phases). Ce transfert se base sur des propriétés physico-
chimiques des composés. Les deux phases peuvent être deux liquides (extraction par un solvant
non miscible, chromatographie de partage liquide-liquide), un liquide et un solide (dissolution
fractionnée, chromatographie d’adsorption liquide-solide), un liquide et un gaz (adsorption
liquide-gaz, chromatographie phase gazeuse). Toutes les méthodes chromatographiques vont
être entamées en détail en troisième année.
IV.3.1. Dissolution fractionnée :
La dissolution fractionnée est utilisée pour séparer un mélange de solides, dans lequel l’un
est soluble dans un solvant et l’autre ne l’est pas. C’est le cas d’un mélange d’hydroxyde de
potassium et de carbonate de Calcium. Comme l’hydroxyde est assez soluble dans l’eau (ce qui
n’est pas le cas du carbonate), en ajoutant cette substance au système, l’hydroxyde se dissout.
Par filtration, le carbonate, le composant non dissolvant, est séparé. Elle consiste à utiliser
initialement des liquides à faible pouvoir solvant puis à augmenter progressivement la capacité
de dissolution par l’emploi des solvants de plus en plus actifs.
IV.3.2. Adsorption :
a) Principe :
L’adsorption, à ne pas confondre avec l’absorption, est un phénomène physique de surface
par lequel des substances (adsorbats) se fixent sur une surface solide (adsorbant) depuis une
autre phase (gazeuse, liquide ou solide). Cette propriété est liée à la structure de l’adsorbant.
Des interactions adsorbant-adsorbats réversibles de faible intensité (Van der Waals, les
interactions dipolaires) s’établissent, c’est l’adsorption physique (physisorption) non
destructive. L’adsorption chimique (chimisorption) qui est irréversible met en jeu des forces de
plus grande intensité (liaison covalente), et modifie la structure moléculaire du soluté. La
physisorption est utilisée pour les composés organiques alors que la chimisorption est utilisée
pour les composés minéraux. Le phénomène inverse, par lequel les molécules adsorbées sur
une surface solide s’en détachent, notamment sous l’action de l’élévation de la température, ou
de la baisse de pression, se nomme la désorption.
Une molécule d’adsorbat attirée inégalement par les molécules de deux phases trouvera une
position énergétiquement favorable à la surface de l’adsorbant. Si les conditions énergétiques
ou cinétiques permettent à la molécule de pénétrer au sein d’une phase liquide ou solide, il y a
absorption.
L’adsorption est favorisée pour :
l’adsorbant, par une faible granulométrie (la taille des grains doit être proche de la taille
moléculaire), donc une grande surface spécifique (la surface accessible aux solutés doit
être maximale),
l’adsorbat, une masse moléculaire élevée.
L’équilibre adsorption-désorption est influencé par les facteurs de température et de
concentration. La quantité adsorbée augmente quand la température diminue (réaction
exothermiques). Plus la concentration est élevée plus l’adsorption est importante jusqu’à la
saturation de l’adsorbant. L’efficacité se mesure en pourcentage de la masse de produit adsorbé
par rapport à la masse de l’adsorbant. Elle est en générale inférieure à 30 %. Bien que les
phénomènes fondamentaux soient les mêmes, l’adsorption se manifeste différemment sur les
solides et sur les liquides ; les méthodes d’étude et les domaines d’application sont différents et
justifient des traitements distincts.
Figure.9. Phénomène d’adsorption
b) Matériaux adsorbants :
Les principaux matériaux adsorbants que l’on trouve sur le marché sont ; les charbons actifs,
les matériaux à base de fibres de carbone, les zéolithes, le gel de silice, alumine active et les
adsorbants synthétiques (résines, macromolécules).
Le principal adsorbant utilisé en pratique est le charbon actif, obtenu à partir de matières
organiques (bois, tourbe) carbonisées, puis activées. Le charbon actif peut être obtenu sous
forme de poudre ou de grain. Il peut être régénéré (par désorption).
c) Isothermes d’adsorption :
L’étude de l’adsorption est basée sur la mesure de la corrélation entre la concentration
d’adsorbat dans la phase fluide et la quantité d’adsorbat qui est piégée par la surface à une
température donnée : c’est la mesure des isothermes d’adsorption. De très nombreux modèles
ont été créés, certains sont très simples alors que d’autres nécessitent des calculs très complexes.
Ces isothermes d’adsorption/désorption présentent en général trois zones, chaque zone
correspondant à un mode de fixation particulier de l’eau sur le produit :
Phase liquide :
Si l’adsorbat est une molécule en solution dans un solvant, l’équation caractéristique devient
en fonction de la concentration d’adsorbat (CA) :
𝑛
𝑓(𝐶 ) =
𝑚
Il y’a quatre groupes principaux :
Type S : adsorption faisant intervenir des interactions adsorbat-adsorbant et adsorbat-adsorbat.
Type L : isotherme de Langmuir.
Type H : forte affinité entre l’adsorbat et l’adsorbant (adsorption importante même à faible
concentration).
Type C : isotherme linéaire.
Extraction Simple
Multiple
À contre-courant
=
= 1-
Cas d’une distribution irrégulière :
On utilise la méthode graphique pour la détermination des concentrations CA1 et CB1.
On a ; QB1= QA0 - QA1= VA (CA0 - CA1) = CB1 VB CB1 = (CA0 - CA1)
A partir de la courbe : CB =f (CA), pour CA1=0 CB = CA0
Figure.17. Détermination graphique des concentrations CA1
et CB1
Cette technique peut être mise à profit afin d’extraire, en une seule étape, un groupe de
molécules de la même famille chimique (les benzodiazépines, les lipides ou les pesticides).
Extraction répétée :
Principe :
La solution à extraire est mise en contact plusieurs fois avec le solvant extractif (n opérations,
n étages théoriques). Toute nouvelle portion utilisée de celui-ci est vierge du soluté à extraire.
Les extractions multiples sont employées dans deux cas ;
– Le rendement d’extraction simple n’est pas satisfaisant. Il peut être nécessaire de répéter
l’opération d’extraction. On parle alors d’extraction par épuisement. Les différents extraits
obtenus sont par la suite mélangés puis concentrés pour isoler le soluté. L’inconvénient majeur
de cette méthode est l’utilisation de gros volume de solvant, ainsi qu’une augmentation du
temps de traitement de l’échantillon.
– L’extrait n’est pas suffisamment purifié, la réextraction de ce premier est nécessaire afin d’en
éliminer les substances interférentes. Le soluté est en général resolubilisé dans une phase
aqueuse. Cette procédure est appelée back-extraction. Cependant, il faut garder en mémoire que
l’ajout d’étapes purifie certes l’échantillon, mais augmente le temps de prétraitement de
l’échantillon et le risque de perte du soluté.
Si on utilise le même volume de solvant extractif VB dans chaque étage théorique, la formule
du rendement devient ;
α= = =
R=1–[ 𝛼]
=1–
𝐾𝑝
Pour un même volume de solvant organique VB, le rendement d’extraction est meilleur
lorsqu’une extraction multiple est réalisée par rapport à une extraction simple.