Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre I
Equipements de fractionnement et de pesée
2. Expression
L’expression est une opération d’extraction d’un ou de plusieurs liquides (petite quantité)
ou solvant contenu dans un solide ou un marc (substance mole), après une dissolution
extractive.
3. Décantation
La décantation est une opération de séparation induite par une variation de la gravité de
deux phases non miscibles, dont au moins une est liquide. Cette opération est très longue. Ce
qui incite à l’utilisation de centrifugation à la place afin d’accélérer le processus de séparation.
5. Salle blanche
Une salle blanche, appelée aussi salle à environnement contrôlé ou zones à atmosphère
contrôlée, permet de prémunir les produits d’éventuelles contaminations extérieures, tout en
maitrisant celles de l’intérieur. Elle doit être un espace clos, subissant un traitement de l’air en
continu et un sas de décontamination.
6. Dossier de lot
Un dossier de lot est un document permettant de consigner toutes les informations sur les
opérations effectuées lors de la fabrication d’un lot donné de médicament. Il permet donc le
suivi du produit, de la matière première et transformée, du matériel et des équipements
utilisés. Ceci assure la conformité et la traçabilité du lot.
7. Primage
Le primage est le phénomène de transfert de grandes quantités de gouttelettes contaminées
par des sels minéraux dissous dans l’eau ou de la matière en suspension. Ces gouttelettes se
présentent sous forme de mousse ou de brume, susceptibles d’endommager le fonctionnement
de l’appareil.
8. Permutation
La permutation est une technique séparative, se basant sur l’échange d’ions.
9. Perméation
La perméation est la pénétration d’un perméat (d’un gaz, d’un liquide ou d’un solide) à
travers une membrane solide. Elle se base sur le gradient de concentration.
INTRODUCTION
1
PARTIE A :
EQUIPEMENTS DE FRACTIONNEMENT
Expression Distillation
Décantation Tamisage
Centrifugation Sédimentation
Filtration Mondation
Fractionnement
Fractionnement de
Fractionnement
dose ou/et de
plasmatique
substance
Ces différentes techniques peuvent être classées suivant le phénomène qui intervient lors du
fractionnement, soit par un phénomène de transfert, soit par un phénomène de transport. Le
Tableau I.A.1 donne quelques exemples de fractionnement.
2
1. Presse
La presse est utilisée lors d’opération d’expression, pratiquée généralement lors de la préparation
de teintures mères homéopathiques. Elle se fait par torsion manuelle à l’aide d’un morceau de tissu.
Il existe, toutefois, des équipements plus adaptés dédiés à l’industrie pharmaceutique, la presse à
colas (manuelle), la presse et la presse hydraulique (automatique).
La presse à colas est faite de superposition de filtres sur lesquels on exerce une pression
avec un genre de tirebouchon.
La presse est constituée d’une masse et d’un récipient cylindrique métallique perforé. Ce
dernier contient le marc (la substance molle). La masse va agir sur la substance tel un
poids afin d’en extraire tous le liquide. Ce dernier est éliminé grâce aux perforations du
récipient. La Figure I.A.1 représente un schéma de principe de ces presses.
3
2. Centrifugeuse / Essoreuse
Le but de la centrifugation est d’accélérer la décantation. Par conséquent, on peut déduire que la
centrifugation est une opération de fractionnement par transport. Elle consiste à séparer deux phases,
dont au moins une est liquide. La séparation est possible grâce à l’effet d’un mouvement de rotation,
créant une force centrifuge.
Dans certains cas, on a recours à des ultra-centrifuges, très utiles lorsque les produits à séparer ont
une différence de densité minime. En effet, ces produits ont une grande facilité à colmater lors de la
filtration.
a. Conception générale
Il existe deux compartiments dans la machine. L’un des compartiments est fixe et est appelé corps
ou cuve, tandis que l’autre est mobile. La partie mobile se compose de plusieurs éléments, dont le
principal est appelé panier perforé ou bol. Le panier fixe une toile flexible (sac de filtration) en
polypropylène. Dans le cas de centrifugeuse à rotation verticale, on peut avoir une goulotte
d’évacuation ou de déchargement inclinable, lorsque le déchargement se fait par le haut. Pour un
déchargement par le bas, on a un couteau racloire et une trémie de raccordement pour la
récupération du solide. Le dispositif est doté de tubulures d’alimentation et de lavage. De plus, il est
possible de supplémenter l’équipement d’un contrôle commande et d’un dispositif de confinement
nécessaire lors de la séparation de produits hautement actifs. Il existe également des centrifugeuses
essoreuses à rotation horizontale.
Remarque : l’essoreuse peut être utilisée pour accélérer la filtration. Dans ce cas, elle possède un bol
perforée recouvert à l’intérieur d’une cartouche filtrante appropriée (Telle que des substances
filtrantes). Les cartouches filtrantes peuvent être une toile filtrante, une toile métallique, une tôle
perforée ou encore un tamis à fentes.
4
Figure I.A. 3 : Centrifugeuse industrielle (a) à rotation verticale, (b) à rotation horizontale et (c) avec
dispositif de confinement
5
Figure I.A.4 : Schéma simplifié du fonctionnement d’une essoreuse à rotation verticale
3. Tamisage
Le tamisage est une opération de fractionnement par transport. Il permet la séparation des
particules solides d’après les grosseurs. Cette opération se fait :
En amont de la production sur les matières premières, afin de les débarrasser des
particules surdimensionnées.
Après une pulvérisation afin de recueillir la fraction désirée et mettre les plus grosses
particules dans le broyeur.
Pour le contrôle qualité des particules
6
a. Conception générale d’un jeu de tamis
De manière générale, un tamis est
conçu d’un tissage de fils métalliques
ou nylon, fixés à rebord rigide
cylindrique en acier inoxydable. Le
tissage de fils permet d’avoir un espace
carré libre entre eux, appelé ouvertures
de mailles. Chaque tamis doit être
désigné par un numéro, correspondant
aux côtés du carré formé par le vide à
l’intérieur de chaque maille. Cette
distance est exprimé en µm. Les mailles
doivent être très régulières et peu
déformables (Figure I.A.6). Par la
suite, un jeu de tamis est constitué en
superposant une succession de grilles
dont les dimensions vont en
décroissant. Afin d’avoir un jeu
totalement hermétique, on utilise des
joints spécifiques. A cela s’ajoute un Figure I.A.6 : Jeu de tamis
couvercle afin d’éviter la dissémination
de la poudre dans l’atmosphère.
7
première sous forme de tableau exprimant
les masses en pourcentage des poudres en
fonction de chaque tamis. La seconde
représentation est, quant à elle, graphique
représentant le pourcentage mesuré en
fonction de la classe granulométrique. Ces
courbes sont nommées courbes
cumulatives, représentées dans la Figure
I.A.8.
Figure I.A.8 : Courbe cumulative
c. Tamis industriel
L’appareillage est constitué d’un de plusieurs tamis en acier inoxydable avec couvercle et fond
récepteur. La colonne est ensuite fixée à un dispositif mécanique d’agitation. Prenant l’exemple du
dispositif de tamisage de la marque Russell, cet équipement permet entre autre de réaliser un
calibrage pneumatique avec un chargement automatique des poudres.
8
Conception du cribleur
Le cribleur pneumatique (Vidéo I.A.1: cribleur pneumatique à chargement automatique) est constitué
de différents éléments, dont les plus importants sont les suivants : couvercle, filtres, étage de
tamisage doté d’une toile ou grille de tamisage, grille magnétique de séparation, trémie de
décharge et le socle sur lequel l’ensemble est fixé grâce aux clamps de serrage. Le tout est posé sur
plateforme amovible. Le dispositif de tamisage peut être équipé en plus d’un système de transport
sous vide, d’un système de décharge mobile et d’un contrôle commande à distance. L’équipement est
totalement hermétique et est généralement compact, facile à démonter et à nettoyer.
Fonctionnement du cribleur
La première étape consiste à charger les poudres dans le cribleur. L’opération peut se faire de
façon manuelle, semi-automatique ou automatique. Une fois chargées, les poudres sont acheminées
vers des filtres éliminant les poussières et les fumées, afin d’éviter leurs passage dans l’atmosphère et
la pompe sous vide du tamiseur en marche. La pompe aspire les poudres afin d’alimenter l’étage de
tamisage, puis elle s’arrête pour laisser place à un mouvement de vibration ou bien de rotation ou
encore de secousses. Le produit est alors divisé en fraction. La fraction, appelées tamisât ou passant,
est récupérée par le bas (un seul tamis). Tandis que le rejet « refus » est évacué par un conduit
spécifique sur le côté.
Le tamiseur est conçu et fonctionne de la même manière qu’un cribleur, sauf qu’il possède
plusieurs étages de tamisage (Vidéo I.A.2: Tamiseur vibrant). L’évacuation des différentes fractions
« tamisât » se fait donc par le coté et le refus par le bas.
Observation : le chargement manuel est le plus répandu dans l’industrie pharmaceutique, toutefois, il
expose l’opérateur aux fumées et aux poussières générées par le chargement. Il augmente donc les
risques de contamination de l’opérateur, mais également des poudres ou des comprimés.
Le rôle de la grille magnétique est d’éliminer toute trace de contaminations métalliques. En effet,
l’utilisation d’acier inoxydable lors des différentes étapes de fabrication peut entrainer un phénomène
de relargage de métaux. L’acier inoxydable est fait principalement de Fer, de chrome, de nickel, de
manganèse et molybdène et d’une couche de passivation. Ce type d’alliage présente une bonne
inertie chimique et excellente résistance à la corrosion.
Cependant, son utilisation dans certaines conditions (milieu tampon, durée de contact,
température de stockage), mène à un relargage allant jusqu’à quelques dizaines de microgrammes de
métal par kilogramme de produit, contaminant ainsi la qualité du produit final. Dans le cas des
protéines, les métaux joue le rôle de catalyseur qui entrainera une dégradation en monomères.
9
4. Equipements et matériels de filtration
La filtration est une opération de séparation. Celle-ci peut se faire par transfert ou par transport en
fonction du filtre utilisé. Un filtre est doté d’une surface filtrante, dont la paroi est poreuse. Cette
dernière permet la rétention des suspensions et des particules, afin de purifier une solution et d’en
éliminer les impuretés. Néanmoins, le filtre ne doit absolument pas retenir les principes actifs en
solution, d’où la nécessité de vérifier l’efficacité du procédé.
Les pores de la surface filtrante se rejoignent pour former des canalines (acide aminé),
assimilables à des capillaires dont l’ensemble constitue un réseau poreux. La rétention se fait grâce à
l’un des deux mécanismes de rétention suivant :
Criblage (tamisage) : Arrête les particules dont la taille est supérieure à celle des mailles
(phénomène de mécanique).
Adsorption : Arrête les particules dont la taille est inférieure à celle des mailles des pores.
Un équipement de filtration est caractérisé par sa porosité mais également par le débit de
filtration. On distingue deux types de filtration. La filtration frontale permet le passage de l’ensemble
à travers le filtre, tel qu’un papier filtre. Le fractionnement, dans ce cas-là, est par transport. Le
second type de filtration est la filtration tangentielle. Elle permet le passage d’une partie du liquide à
travers la surface filtrante, telle que l’osmose inverse (fractionnement transfert).
10
a. Fonction de la filtration dans l’industrie pharmaceutique (pas dans le
programme de cette année)
Le principal rôle de la filtration dans l’industrie pharmaceutique est de purifier les solutions après
une dissolution simple ou bien extractive. Toutefois, toutes les solutions destinées à l’industrie
pharmaceutique doivent être filtrées, sauf évidemment dans le cas de préparation sous forme de
suspension ou d’émulsions.
Fibres de celluloses : faites de fibres de coton ou de tissus en coton sous forme de plaque ou
de disque. Elles sont issues du coton ou par traitement de tissus végétaux, soit par traitement des
déchets textiles. Par voie sèche, elles permettent la filtration clarifiante des substances polaires et
apolaires. Par vois humide, elles s’imprègnent d’eau et ne permettent alors que le passage des
liquides (solvants polaires).
11
Figure I.A.10 : Filtres cartouches
Bougies : il en existe deux types, l’une à partir de colin et l’autre à partir de silice. On
mélange ces deux matériaux à des matières organiques et de l’eau, puis on leur fait subir une
calcination. Le filtre ainsi obtenu est stérilisable à la vapeur d’eau ou à la chaleur sèche. Elles sont
utilisées dans le cas de la filtration clarifiante et/ou la filtration stérilisante.
Verre frité : il est inerte chimiquement, constitué d’un réseau poreux rigide de charge
électrique négative.
Poudres filtrantes (Figure I.A.10): sont des adjuvants de filtration. Ils sont faits à partir de
poudre de charbon ou de fibre de verre directement déposée sur les filtres. Ils permettent d’éviter le
colmatage de ces dernières et de retenir les impuretés. Ils ont un pouvoir adsorbant trop important, au
point d’adsorber les principes actifs.
d. Filtre sanitaire
Travail à remettre le 05 /03 /2023 : d’après la vidéo, développez les deux points
suivants
Conception du filtre
12
Illustration : Figure I.A.11 et Vidéo I.A.3
a. Filtre presse
Le liquide à filtrer arrive à l’intérieur d’un cadre sous pression, traverse les
filtres et s’écoule après filtration le long des rainures des plateaux et des
canalisations. Ces dernières se trouvent dans la partie périphérique des
plateaux et des cadres. Ils permettent l’acheminement du liquide à filtrer dans
les espaces vides des cadres, puis l’écoulement du liquide filtré.
13
Figure I.A.13: filtre presse
b. Osmoseur
L’osmose inverse est une technique de filtration membranaire. Elle permet la séparation par
perméation en phase liquide, à l’aide d’une membrane semi-perméable sélective sous l’effet d’un
gradient de concentration. Elle permet ainsi l’exclusion de substances de très faibles poids
moléculaire.
Lorsqu’on a deux liquides séparés par une membrane semi-perméable, le sens naturel de
déplacement des substances se fait du compartiment le plus concentré vers le moins concentré. En
effet, la nature tend à atteindre l’équilibre. Ce déplacement est nommé la pression osmotique ou bien
le phénomène d’osmose. Si à l’inverse, on applique une pression suffisamment forte pour faire
traverser l’eau du compartiment le plus concentré vers le moins concentré. On parle alors de
l’osmose inverse.
Il est constitué d’une pompe de circulation, d’une pompe de surpression, un préfiltre et un filtre
et d’un module d’osmose. L’installation est composée de plusieurs modules d’osmose montés en
parallèle ou en série. Un module d’osmose contient plusieurs millions de fibres creuses, disposées en
gerbes. Ces fibres sont soudées entre elles à leurs extrémités par une résine, afin d’assurer
l’étanchéité entre les différents compartiments de la fibre creuse. Cette dernière est divisée en deux
compartiments séparés par une membrane semi-perméable. Les premières membranes étaient faites
d’acétate de cellulose.
14
Figure I.A.14 : 1. Schéma d’un module d’osmose inverse ; 2. Coupe module ; 3. Centrale de
purification d’eau ; 4. Membrane en fibre creuse
Fonctionnement d’un module d’osmose
L’installation est équipée d’une pompe de circulation, qui est chargée d’acheminer l’eau
d’alimentation jusqu’à la pompe à haute pression. Cette dernière applique une pression suffisante
(deux fois supérieure à la pression osmotique). Ceci permet le passage de l’eau du compartiment le
plus chargé en sels vers le compartiment le moins concentré, en traversant la membrane semi-
perméable. Cette dernière ne laisse traverser que les molécules d’eau en excluant toutes les autres
molécules dont les ions dissouts. L’eau ainsi obtenue est appelée perméât. Quant à l’eau concentrée
en sels, elle est rejetée.
Complément : Les prétraitements peuvent être un dégazage, une distillation, une perméation ou
encore une osmose. Dans le cas d’une production d’eau purifiée destinée aux laboratoires
pharmaceutiques, l’utilisation d’osmose double est nécessaire. En effet, ce procédé permet de séparer
90 à 99 % de sels dissouts dans l’eau brute seulement dans le premier compartiment d’osmose.
15
Illustration : Figure I.A.15
Fonction : Produit de l’eau pour solutions injectables, de la vapeur pure, de l’eau purifiée ou
hautement purifiée pour les laboratoires pharmaceutiques
Consommation : Economique
Il existe des centrales de purification d’eau par osmose inverse spécialement conçues pour l’industrie
pharmaceutique. Ces centrales sont faites en acier inoxydable comprenant des options de
prétraitement et de surveillance des paramètres critiques en l’occurrence la qualité de l’eau, la
consommation, le contrôle microbiologique, la maintenance et l’exploitation. Ces dernières sont
assurées par des technologies avancées.
6. Distillation
La distillation est un processus de séparation thermique par transfert. Le principe de base repose
sur le changement d’état (liquide/gaz/liquide), permettant ainsi la séparation des différents composés
du mélange grâce à leur différence de volatilité. Son utilisation est fréquente dans l’industrie
pharmaceutique notamment pour :
Il existe deux types de distillateur, discontinu et continu. Les distillateurs discontinus sont
relativement simples et en verre neutre dédiés au laboratoire, pour une distillation à petite échelle.
16
On retrouve une source de chaleur,
un ballon, une tête de colonne avec
rodage et connecteur de
thermomètre, un réfrigérant avec un
coude et un fond récepteur. Il est
parfois nécessaire d’utiliser la
colonne vigreux (Figure I.A.16)
pour la distillation fractionnée, afin
de séparer des composés dont les Mélange
Bien sûr, on doit prendre en compte les prétraitements préalables nécessaires au bon
fonctionnement de l’équipement, du rendement de production d’eau et des couts de production. Les
distillateurs industriels de purification d’eau, ainsi que les techniques membranaires feront l’objet de
cette partie. Rappelant que l’ultrafiltration, l’osmose inverse, la permutation et l’électro-déionisation
sont des techniques membranaires très utilisées.
a. Conception générale
Il est fait d’acier inoxydable et constitué d’un évaporateur ou chaudière et d’un condenseur. Le
tout est relié par des canalisations. L’évaporateur est doté de déflecteur.
17
Figure I.A.17 : Distillateur à simple effet
b. Fonctionnement
L’évaporateur est alimenté de manière constante par une eau déminéralisée (débarrassée de ces
sels minéraux), grâce à la bi-permutation. Par la suite, l’évaporateur est chauffé à l’aide de
canalisations dans lesquelles circulent des vapeurs d’eau surchauffée. Le chauffage peut également
se faire par des résistances électriques. L’eau s’évapore et passe de l’évaporateur au condensateur, où
elle va retrouver son état liquide. Quant au déflecteur, il va empêcher le phénomène de primage.
Avantage :
Contrairement aux autres méthodes de purification de l’eau, la distillation permet l’élimination sans
conditions des sels minéraux, des molécules organiques, des colloïdes, des particules non dissoutes,
des micro-organismes, des virus et des substances pyrogènes.
Inconvénient :
Lors de la distillation, les fractions de tête sont chargées en matières volatiles. Ils doivent être
éliminés. Cependant, ces fractions ne peuvent être éliminées facilement dans un système de
distillation continue. Il est donc nécessaire d’effectuer un dégazage avant et après l’opération de
purification.
a. Conception générale
Il est fait d’acier inoxydable et constitué de deux chaudières, d’un condenseur et d’un réfrigérant.
Le tout est relié par des canalisations.
18
Illustration : Figure I.A.18
Fonction : produit de l’eau pour préparations injectables.
Production : plusieurs centaines de litres par heure (une diminution de la production de 10% par
rapport au distillateur à double effet).
b. Fonctionnement
L’alimentation des chaudières et du condensateur se fait avec une eau épurée. L’eau contenue
dans la chaudière 1 est à 1,5 bars, elle boue donc à 110 °C. L’eau est traversée par des canalisations
dans lesquelles passent de la vapeur surchauffée à 2,5 bars. Cette chaleur sert à chauffer l’eau de la
chaudière 1. Une fois à 110 °C, l’eau s’évapore est traverse la chaudière 2 grâce au serpentin. Cette
eau cède la chaleur à l’eau de la chaudière 2 et la chauffe. La chaudière est à 1 bar, ce qui permet
l’évaporation de l’eau à 100 °C. L’eau évaporée provenant de la seconde chaudière passe vers le
condensateur, dans lequel elle va céder sa chaleur à l’eau qui sert à alimenter les chaudières en eau
déminéralisée. Cette eau passe ensuite vers le réfrigérant.
Quant à l’eau de la première chaudière, elle passe à travers le serpentin de la chaudière 2, puis
passe directement au réfrigérant pour finaliser son refroidissement. L’eau distillée provenant des
deux chaudières est regroupée puis acheminée vers sa destination finale.
19
Supplément : il existe des distillateurs à multi-effet permettant de produire entre 60 à 12 000 L/h.
9. Distillateur à thermocompression
a. Conception générale
Il est fait d’acier inoxydable et constitué d’une chaudière, d’un compresseur, d’un condenseur,
d’un échangeur et des résistances. Le tout est relié par des canalisations avec une alimentation à
niveau constant.
b. Fonctionnement
Au départ, la chaudière est chauffée par les résistances électriques (éléments 5 et 6), situées de
part et d’autre de la chaudière (élément 1). Une fois l’eau ramenée à 96 °C, le chauffage est
considérablement réduit. Les résistances ne fonctionnent que pour compenser une perte de chaleur.
Une fois à 96 °C, le compresseur (élément 2) se met en marche, afin d’appliquer une différence de
pression. On a alors une distillation qui se fait à une pression inférieure à 1 atm et une condensation à
une pression supérieure à 1 atm. Ce système permet d’éliminer le réfrigérant et de maintenir une
température constante, d’où une consommation énergétique faible. Le circuit est parfaitement
calorifugé. De plus, la surface interne du condenseur (éléments 3) est tapissée d’ailettes, afin de
faciliter l’échange de calories. Enfin, le distillat passe du condensateur vers un échangeur à travers
un serpentin. L’échangeur (élément 4) est alimenté en eau déminéralisée, qui une fois chauffée par le
20
distillat sert d’eau d’alimentation de la chaudière. La chaudière est équipée d’une membrane semi-
perméable permettant l’élimination des sels (eau saline) du système.
Observation :
La pureté de l’eau distillée est soumise à des règles strictes. Cependant, des résidus de dioxyde de
carbone CO2 dissouts sont toujours présents dans l’eau. Il est donc nécessaire de faire subir à l’eau
un dégazage avant et après distillation.
De plus, il faut veiller à ne surtout pas recontaminer l’eau avec des substances pyrogènes. C’est pour
cette raison que l’eau est conservée à une température de 80 à 90 °C, dans des réservoirs calorifugés
toute en subissant une stérilisation en continu.
10.Equipement de bi-permutation
a. Conception générale
Les équipements destinés à la bi-permutation sont fait d’une succession de colonnes de résines,
d’une colonne de dégazage et de débitmètres. Ce système d’épuration utilise des résines synthétiques
chimiquement modifiées, permettant l’élimination des ions présents dans l’eau. Ces résines ont une
affinité pour les ions inorganiques, à savoir une résine éliminant les cations et une les anions.
21
b. Fonctionnement d’un équipement à lits séparés
L’eau à épurer passe par des échangeurs de cations, puis par des échangeurs d’anions dans le cas
de lits séparés. C'est-à-dire que chaque résine se trouve dans une cartouche spécifique, où une
succession de réactions chimiques a eu lieu au fur et à mesure que l’eau traverse les lits de résines.
En effet, la surface de l’échangeur cationique est constituée d’un lit d’ions hydrogène (H+). Lors de
la permutation, ces ions hydrogènes sont échangés contre des cations (Ca2+, Na+, Mg2+,…). Puis cette
eau appauvrie en cation passera dans une résine anionique, dont la surface comporte des ions
hydroxydes (OH-). Il y aura alors un échange entre les ions hydroxydes et les anions (Cl -, SO4-, …).
Ces échanges génèrent donc des ions H+ et OH-, qui en se combinant forme H2O. On régénère ces
résines en utilisant de l’acide chlorhydrique, de la soude et de l’eau de javel. Un procédé
extrêmement polluant pour l’environnement.
Inconvénient :
La permutation est inefficace dans l’élimination des composés organiques et est sujette à la
contamination bactérienne.
Variante :
Il existe également des lits mélangés, des cartouches dans lesquelles les deux résines se retrouvent.
11.Equipement d’électro-déionisation
L’électro-déionisation est un procédé qui combine plusieurs techniques membranaires (échange
d’ions sur résine spécifique, membranes sélectives d’ions) et l’électrodialyse. A l’aide d’une
membrane polarisée, un champ électrique permet d’extraire des espèces ionisées minérales ou
organiques pour ne laisser passer que les molécules d’eau.
L’électro-déionisation permet l’obtention d’eau soit par un procédé chimique, soit par un procédé
électrique. Dans le premier cas, l’installation doit se situer en amont d’un osmoseur. Dans le second,
elle doit se situer en aval. La complémentarité des deux techniques, électro-déionisation et osmose,
permet l’obtention d’une d’eau de haute qualité sans aucune utilisation de produits chimiques.
Avantage :
Cette technique présente plusieurs avantages, notamment celui de l’auto-régénération du module
grâce aux propriétés particulières des échangeurs d’ions. Les membranes sont aptes à être régénérées
22
par des acides et des bases, mais également par un champ électrique. L’eau produite est d’une grande
pureté, en utilisant moins de 95% des produits chimiques utilisés dans les procédés conventionnels
d'échange d'ions. Le module est compact et simple à manipuler.
ED
Electrode Compartiment de dilution
Membrane
cationique
Concentrât
Chambre de concentration
Résines Membrane
échangeuses d’ions anionique
Cathode -
Figure I.A.21 : Schéma simplifié de conception d’un module d’électro-déionisation
23
CO2 + OH- ==> HCO3-
HCO3- + OH- ==> CO32-
SiO2 + OH- ==> HSiO3-
H3BO3 + OH- ==> B (OH) 4-
NH3 + H+ ==> NH4+
Quant aux ions retirés, ils traversent les résines échangeuses d’ions pour se retrouver dans le
compartiment adjacent, appelé chambre de concentration. Ils sont regroupés et bloqués dans les
canaux grâce aux membranes séparatrices de mêmes charges. Ils sont ensuite évacués du module. Ce
flux est appelé concentrât. A la sortie du module de dilution, une eau purifiée est collectée, dont la
résistivité est de 18 MΩ.
24
PARTIE B:
EQUIPEMENTS DE PESEE
Le pesage industriel permet d’avoir des opérations de dosage précises et fiables quel que
soit l’environnement dans lequel on travaille (sec, humide, température élevée ou basse,
corrosif…etc.). Le terme pesage industriel englobe à la fois les équipements de pesés, mais
également les logiciels associés. Ces derniers sont spécifiquement conçus en fonction de la
destination finale de l’équipement. Ils sont optimisés pour la validation de procédés, afin
d’assurer la qualité du dosage. Ils permettent de réaliser entre autres les opérations suivantes :
- Pesage en pourcentage
- Maintien de l’affichage
- Totalisation et enregistrement des données
- Calcul des pesées
- Programmation libre à des fins de formulation libre
De plus, certains logiciels sont capables de supporter tous types de balances industrielles
ou de laboratoires permettant à l’opérateur de suivre toute la production, le mélange des
recettes, la consommation des lots et notamment d’établir des rapports de pesée complets.
Lors de la production, chaque étape nécessitera une opération de pesage. Celle-ci est
rendue possible grâce aux matériels directement intégrés à l’équipement de production.
Toutefois, quel que soit la fonction ou la forme de l’équipement, le plus claire du temps ce
matériel est un capteur de pesage. Les différentes étapes, précédemment citées, peuvent être
classées ainsi :
Quant à la qualité d’une balance, elle doit être la Justesse, Force, Sensibilité, Fidélité.
25
2. Salle de pesée
La salle de pesée est un local proche du magasin. C’est un lieu à haut risque car les
produits s’y succèdent en grand nombre et y sont manipulés à l’air libre. On y procède à la
mesure et au comptage de la quantité de matière première pour chaque lot de fabrication. La
pesée est une opération importante lors de la circulation des matières et de la production
comme illustré par la Figure I.B.1
Avant : il faut vérifier les étiquettes et l’état des emballages, préparer le matériels (balances,
instruments, récipients, étiquettes, etc.) et s’équiper si c’est nécessaire (gants, lunettes,
masques, combinaison, etc.).
Pendant : il faut utiliser les instruments appropriés produit/produit, fermer et étiqueter chaque
récipient au fur et à mesure.
Apres : il faut regrouper les produits pesés puis les enregistrer, consigner les données sur le
dossier de lot, vérifier les quantités restantes et faire l’inventaire, et retourner l’excédent au
magasin, laver et nettoyer.
26
4. Capteur de pesage
La plupart du temps les équipements de pesage sont équipés d’un capteur. Il en existe
plusieurs selon sa fonction.
a. Conception et fonctionnement
Il est constitué généralement d’un corps d’épreuve (élément sensible) sur lequel sont fixés
des extensomètres (jauges de contraintes). Le corps d’épreuve, appelé également bâti, est en
acier inoxydable ou en aluminium. Il est robuste, compact et très résistant. Il présente aussi
des propriétés élastiques. Ce qui lui permet de subir de faibles déformations lorsqu’il est
soumis à une charge et de revenir à sa forme initiale par la suite.
Les jauges de contraintes sont constituées d’une grille de fils métalliques très fins
(matériaux conducteurs photogravés). La grille est appliquée sur un support de matériaux
isolant et collée dans des zones spécifiques du bâti.
Capteur à point d’appui central : ce type de capteur est disposé sous une plateforme sur
laquelle la charge est placée. Quant aux jauges, elles sont disposées de part et d’autre du bâti.
Capteur en flexion : ce type de capteur est monté sous une structure métallique mesurant
ainsi le poids appliqué dessus. On en met plusieurs. Les jauges sont placées en cercle.
27
Capteur en compression : ce type de capteur est placé sous la structure qui reçoit la charge,
ou plusieurs capteurs sont montés. Les jauges sont disposées suivant le pont de Wheatstone.
Capteur en traction : le poids est suspendu sous un ou plusieurs capteurs. Les jauges sont
disposées de part et d’autre du bâti.
Ces capteurs sont représentés dans la Figure I.B.3. Les capteurs sont équipés chacun de
quatre jauges placées dans la zone où il y a la plus importante déformation. Les flèches
indiquent le sens de l’application de la force.
5. Balances
28
stérilisés grâce à une conception hygiénique.
Balances aux sols 1, 2, 3, 5 / Ces balances sont des plateformes de pesage en acier peint
B.5 ou en acier inoxydable. Elles peuvent être raccordées à un
terminal de contrôle. Elles peuvent aller de quelque kg à
plusieurs tonnes. Elles sont flexibles, mobiles, robustes et
proches du sol.
Balances de table 2 Elles sont extrêmement précises (allant jusqu’à 0,001kg)
fournies avec un raccordement à un système de contrôle.
Module de 2, 3 / B.6 Il peut peser jusqu’à 7kg et 30 pds/min avec une vitesse de
pesage bande de 20 m/min, idéal pour un contrôle statique. Il
fonctionne sur le même principe que les extensomètres.
Pèse palette 3 Il est fait sur mesure selon les exigences des entreprises
pharmaceutiques.
Balances à haute 3/ B.7 Elles sont en acier inoxydable allant de 0,62 à 300 kg, pour
résolution usage en métrologie légale. Elles sont dotées de capteurs
intelligents avec une transmission des données très rapide,
sans écran et utilisables dans des salles blanches.
Trieuse pondérale 4/B.8 C’est un capteur de pesage à haute résolution, avec
en ligne possibilité d’intégrer un détecteur de métaux.
Caractéristiques : hauteur de convoyeur réglable de 1- 7,
échelon de vérification de 0,1 à 1 g, plage de vitesse 0,2 –
1,5 m/s avec 250 pièces/min.
Trieuse pondérale 5/ B.9 Elle est en acier inoxydable, robuste avec une hauteur de
en fin de ligne travail variable. Capacité, cadence et plage de vitesse
jusqu’à 120, 109 pièces/min, et 150 m/min
29
Figure I.B.6 Figure I.B.7 Figure I.B.8
Figure I.B.9
30
ANNEXES
1. Tableau indiquant les impuretés éliminées par les méthodes d’épuration d’eau étudiées