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CHAPITRE II : FILTRATION
I. Généralités :
I.1. Définitions et principe :
La filtration est une opération dont le but est de séparer une phase continue (liquide ou
gazeuse) des matières solides ou liquides (phase dispersée) qui y sont présentes en
suspension. Elle consiste à faire passer le mélange à séparer à travers un milieu filtrant
adéquat capable de retenir par action physique les particules solides et laisser passer le liquide
ou le gaz. Cette opération est beaucoup plus rapide que la sédimentation. Elle est donc très
utilisée en entreprise. Elle est utilisée dans les domaines de l’agro-alimentaire, de la chimie,
de l’hydrométallurgie, de la pharmacie etc.
Dans ce chapitre nous nous intéresserons uniquement à la séparation par filtration des
suspensions liquide-solide.
I.2. Terminologie :
Le mélange solide liquide à séparer est appelé suspension ou préfilt. Le liquide obtenu après
séparation est appelé filtrat ou perméat et la couche de particules retenues sur le milieu
filtrant (filtre ou membrane) est appelé gâteau, retentât ou résidu.
On peut aussi nommer différemment l'opération de filtration suivant la taille des pores du
filtre :
Filtration : diamètre des pores entre 10 et 450 µm ;
Microfiltration : diamètre des pores entre 20 nm et 10 µm ;
Ultrafiltration : diamètre des pores entre 1 et 20 nm.
La clarification qui a pour but de séparer des particules très fines, en suspension
généralement peu concentrée. On s’intéresse donc surtout à l’obtention d’un filtrat
clair davantage qu’à la production de solide ;
La filtration de sécurité qui vise à éliminer des particules peu concentrées dans un
liquide que l’on souhaite propre. Cette filtration apparait comme un cas particulier de
la clarification ;
Le dégrossissage qui permet de séparer de faibles quantités de grosses particules
présentes en suspension. Elle est souvent une préfiltration.
ou on augmente la pression sur la suspension à filtrer. La filtration est donc une opération qui
exige un certain apport énergétique, donc une certaine force motrice. Selon la nature de cette
force on distingue trois (3) types de filtration :
La filtration sous pression réduite (sous vide) : la suspension est soumise d’un coté
du filtre à la pression atmosphérique, et de l’autre coté du filtre où sort le filtrat à une
dépression réalisée généralement grâce à une pompe à vide.
Pour le support filtrant : nature, aire de la surface, épaisseur, dimensions des pores,
résistance hydrodynamique, mécanique et chimique, capacité de régénération etc. ;
La filtration consiste à forcer une suspension à passer au travers d’une barrière solide capable
de retenir le solide. Une telle barrière, analogue à un tamis, peut être constituée soit par
support (matériau comportant de très petits orifices) où par une masse poreuse (lit assez épais
de particules).
La barrière est constituée d’une masse poreuse formée par un lit (couche) de sable ou gravière
ou d’autres particules agglomérées sous différentes formes. Le processus de rétention des
particules peut être la somme de plusieurs phénomènes physoco-chimiques dont la différence
de taille entre les particules solides et les pores de la couche et les forces de Van Der Waals.
Cette technique est le plus souvent utilisée pour des suspensions peu chargées en particules
solides.
II.2. Support :
La barrière est constituée d’un support qui est une surface filtrante composée de très
nombreux orifices et sur laquelle les particules solides vont se déposer sous forme d’un lit
filtrant ou gâteau d’épaisseur croissante. Ce gâteau ainsi formé constitue à son tour un lit
filtrant qui peut retenir des particules encore plus petites.
Ainsi, le choix du milieu filtrant est très vaste. Il dépend de plusieurs facteurs : le débit et la
concentration de la suspension, les caractéristiques physiques et chimiques des liquides et des
solides. On distingue :
Les tissus filtrants : textiles naturels (coton, soie, laine), tissus en matière plastique
(nylon, polyester, etc.) ; tissus synthétiques (PVC, polyoléfines etc).
Les matières poreuses : porcelaine, verre, silice, etc.
II.2.1. La porosité :
La porosité d’un matériau constitue le volume de vide de ce matériau par rapport à son
volume total. Elle représente plus exactement la fraction du volume global accessible à
l’écoulement c'est-à-dire aux interstices où circule le liquide. Autrement dit, elle représente la
partie du matériau pouvant contenir des fluides (liquide ou gaz). Elle est exprimée en
pourcentage (%).
Volume de vide
ε 100
Volume total du matériau
II.2.2. La perméabilité :
La perméabilité est la propriété d’un matériau à laisser passer plus ou moins facilement un
liquide. Elle est exprimée en Darcy et est noté B.
Le Darcy, pour un matériau filtrant, est définit selon la « règle des sept fois un ».
Lorsque les premières fractions de la suspension arrivent sur le support, seules sont retenues
les particules de dimensions supérieures ou égales à celles des ouvertures du support. Les
premiers volumes de filtrat seront donc forcement assez chargés en petites particules. Mais les
particules formant la première couche de gâteau vont laisser entre elles des pores dont les
dimensions seront, en moyenne, 10 à 15% plus petites que celles des particules déposées.
Cette première couche va donc arrêter des particules encore plus fines et au bout de quelques
instants le filtrat sera sensiblement clair. Dans la mesure du possible, on aura donc intérêt à
recycler les premiers volumes de filtrat recueillis.
La loi de Darcy régissant l’écoulement stationnaire d’un fluide incompressible de viscosité µ
à travers un milieu poreux de perméabilité Bz, appliquée sur une couche élémentaire de gâteau
dz, est donnée par la relation suivante :
B z dP
Uz Avec
μ dz
Uz : Vitesse unitaire instantanée en fut vide dans la couche de gâteau considérée (ou
vitesse d’approche), c'est-à-dire vitesse qu’aurait le filtrat en l’absence de gâteau ;
Bz : Perméabilité de la couche de gâteau d’épaisseur dz ;
dP : Chute de pression entre z+dz et z ;
µ : viscosité dynamique du liquide.
Remarque :
Le signe moins (-) rappelle que la pression P diminue dans le sens général de
l’écoulement du fluide ;
Si la filtration est effectuée sous pression constante, le débit de filtrat ira
continuellement en diminuant ;
Si c’est le débit que l’on veut maintenir constant, il sera au contraire nécessaire
d’accroitre régulièrement la différence de pression ;
Lorsque l’on parle de « pression » en filtration, il s’agit en réalité plutôt de la
différence entre les pressions à l’entrée et à la sortie de la masse filtrante. Si la
pression à la sortie de la masse filtrante est la pression atmosphérique, ce qui est assez
souvent le cas, les variations de la différence de pression ΔP seront les variations de la
pression à l’entrée de la masse filtrante.
Posons dRz la résistance à l’écoulement par unité de surface de la couche dz. Elle permet
d’apprécier la facilité avec laquelle le filtrat passera à travers le gâteau.
dz
dR z
Bz
Elle est exprimée en m-1.
Donc Uz devient :
1 dP
Uz
μ dR z
Remarque :
On définit la résistance à l’écoulement de tout le gâteau (R), qui augmente au cours de la
filtration, et celle du support (RS) qui est constante. Dans certains cas RS peut être négligeable
par rapport à R.
Z e
R et R S S
B BS
Avec :
eS : Epaisseur du support filtrant ;
Z : Epaisseur du gâteau ;
BS : Perméabilité du support filtrant ;
B : Perméabilité du gâteau ;
1 dP
Uz
μ dM z
z
S
1 S dP 1 dV
Uz
μ α z Wz dV S dt
Pour pouvoir intégrer cette équation, il est nécessaire de connaitre les termes qui restent
constants tout au long de la filtration et ceux qui peuvent varier.
Une opération de filtration est caractérisée par la présence de trois éléments : la suspension, le
gâteau et le filtrat. Les caractéristiques de ces trois éléments en présence sont liées par un
bilan de masse entre la suspension et les deux éléments qui résultent de la séparation : le filtrat
et le gâteau.
Ainsi, avant d’étudier le bilan massique d’une filtration sur support, il donc est important de
définir la teneur massique de la suspension (qui caractérise la suspension) et le coefficient
d’humidité du gâteau (qui caractérise le gâteau).
La teneur massique en particules solides d’une suspension, notée s, et est définie selon
l’équation suivante :
MS
s
MT
M T M S M L M S ρ L VL
MS
s
M S ρ L VL
M T ρ S VS ρ L VL
M T ρ S VS ρ L VT - VS
MS
M T ρ L VT ρ S ρ L VS Or VS
ρS
ρ
M T ρ L VT 1 L M S
ρS
MS MS
D’où s
MT ρ
ρ L VT 1 L M S
ρS
On a alors :
D’où :
SZε ρ L
m 1
SZ 1 ε ρ S
ε ρL
m 1
1 ε ρ S
WV
Masse totale de suspension
s
Masse de filtrat ρ L V
WV
ρ L V mWV
s
sρ L
W
1 sm
Une filtration est considérée comme idéale lorsque les caractéristiques du gâteau sont
constantes quel que soit la hauteur du gâteau. C’est une filtration dans laquelle les particules
qui forment le gâteau sont parfaitement rigides de sorte qu’elles ne puissent pas être tassées,
quelle que soit la pression exercée sur le gâteau.
Dans ce cas, la porosité (ɛ), la masse de gâteau déposée par unité de volume de filtrat (W), la
résistance spécifique (α), et le coefficient d’humidité (m) sont constants.
1 S dP 1 dV
Uz
μ α z Wz dV S dt
1 S dP 1 dV
U
μ α W dV S dt
En tirant dP on obtient :
μαW dV
dP dV
S 2 dt
P2 V μαW dV
P1
dP
0 S 2 dt
dV
μαW dV
P1 P2 V
S 2 dt
Lors d’une opération de filtration, la masse de gâteau déposé augmente avec le temps. Les
pertes de charge et la résistance globale à l’écoulement (R+RS) augmentent également. Filtrer
à débit constant requiert donc de disposer d’un système de pompage de la suspension capable
de faire face à l’augmentation des pertes de charge entre le début et la fin de l’opération.
Soit une filtration à débit constant (Q=cte) ; quel que soit le volume de filtrat dV prélevé
pendant un temps dt on a :
dV V
Q ou Q
dt t
La perte de charge à travers la surface filtrante (gâteau + support) augmente avec le temps.
Cette augmentation est directement liée à l’épaisseur du gâteau.
On avait montré que :
μαW dV
P1 P2 V
S 2 dt
μαW
Donc : P1 P2 QV
S2
Mais ce que l’on peut effectivement contrôler au cours d’une filtration c’est la perte de charge
totale ΔP P1 P0 au travers de l’ensemble gâteau+support.
ΔP P1 P0 P1 P2 P2 P0 P1 P2 P2 P0
μαW
P1 P0 QV P2 P0
S2
Calculons P2-P0 à partir de l’équation générale de Darcy.
B dP
U
μ dz
dz
dP Uμ Uμ dR
B
P0 RS
P2
dP - Uμ dR
0
RS est la résistance totale du support par unité de surface. Si la filtration s’effectue à débit
Q
constant, la vitesse de filtration sera aussi constante puisque U .
S
D’où :
μR S Q
P2 P0
S
En somme, la perte de charge totale devient :
μαW μR S
P P1 P0 2
QV Q
S S
En remplaçant le volume de filtrat V par débit × temps on obtient finalement l’équation
suivante :
μαW 2 μR S
P P1 P0 Q t Q
S2 S
Cette relation montre clairement que la perte de charge augmente avec le temps, la viscosité
dynamique, la masse de gâteau sec déposé par unité de volume de filtrat et les résistances du
support et du gâteau. Mais elle est inversement proportionnelle à la surface du support. Ainsi,
la filtration est arrêtée soit quand la pression atteint la valeur maximale que peut supporter le
support, soit quand la capacité où se forme le gâteau (cas des filtres presses par exemple) est
entièrement remplie.
M SZ(1 ε)ρ S
M Massede gâteau sec par unité de volume de filtrat (W) Volume du filtrat (V)
M WV
M SZ(1 ε)ρ S WV
Ce qui donne :
WV
Z Ou
S1 ε ρ S
SZ 1 ε ρ S
V
W
μαW 2 μR S
P Q t Q
S2 S
μαW 2 μR S
ΔP V V
S2 t St
μαW SZ 1 - ε ρ S μR S SZ 1 - ε ρ S
2
ΔP 2
S t W St W
μα1 ε ρ S2 Z 2 μR S 1 ε ρ S Z ΔPWt 0
2
C’est une équation du second degré qui peut s’écrire sous la forme :
aZ 2 bZ c 0
Avec :
a μα1 ε ρ S2
2
b μR S 1 ε ρS
c ΔPWt
Δ b 2 4ac μR S 1 ε ρ S 4 μα1 ε ρ S2 ΔPWt > 0
2 2
b Δ
Z1 0
2a
b Δ
Z2 0
2a
Puisque l’épaisseur Z est toujours supérieure à zéros, la bonne solution est Z2=Z.
1 R 2 4PW R
Z S t S
21 ε ρ S α μα α
SZ 1 ε ρ S
V
W
1 R 2 4PW R
Z S t S
21 ε ρ S α μα α
S R S 4PW R
2
Donc on a V t S
2W α μα α
μαW dV μR S dV
P1 P2 2
V et P2 P0
S dt S dt
μαW dV μR S dV
P V
S 2 dt S dt
D’où :
μαW μR S
dt VdV dV
S ΔP
2
S ΔP
En intégrant cette relation de l’instant initiale (t=0 ; v=0) à l’instant (t, V), on obtient :
t V μαW V μR
dt VdV S
dV
0 0 S ΔP
2 0 S ΔP
μαW 2 μR S
t V V (Parabole)
2S 2 ΔP S ΔP
Ou
t μαW μR S
2 V (Droite)
V 2S ΔP S ΔP
Remarque :
t
La droite f(V) , obtenue à partir de résultats expérimentaux (Volume de filtrat
V
recueilli en fonction du temps), conduit fréquemment à des ordonnées à l’origine plus
ou moins aberrantes.
Le volume filtrat recueilli, en fonction du temps, est obtenu en résolvant l’équation du second
degré suivante :
μαW 2 μR S
V V-t 0
2S 2 ΔP S ΔP
Soit :
aV 2 bV c 0
Avec :
μαW
a
2S 2 ΔP
μR S
b
S ΔP
c t
μαW αW
R 2 2Δ P R
or V S S t S
WV
Z
S1 ε ρ S αW μαW αW
WS R S R S
2
2Δ P
D’où Z t
S1 ε ρ S αW μαW αW
V V0 2 at t 0
Déterminons V0, a et t0 :
μαW 2 μR S
V Vt
2S 2 ΔP S ΔP
2R SS 2ΔΔP2
V
2
V t
αW μαW
2 2
2R SS R SS 2ΔΔP2 R S
V
2
V t S
αW αW μαW αW
2ΔΔP2 μR S2
2
R S
V S t Equation de RUTH
αW μαW 2 ΔP αW
Avec :
R SS
V0
αW
2 ΔPS2
a
μαW
μR S2
t0
2 ΔP αW
Remarque : Selon RUTH, V0 est le volume théorique de filtrat recueilli au bout du temps t0
qui conduit à l’obtention d’une couche de gâteau de résistance égale à celle du support.
ε3
B Avec :
h K a g2 1 ε
2
hK Constante de Kozeny
ag surface spécifique : définit comme étant le rapport de la surface des particules sur leur
volume.
36
Pour des particules sphériques de diamètre D on a : a g
D
36h K 1 ε
α
ε 3D 2ρS
Si les particules de la suspension sont très fines, la filtration sera difficile car la résistance
spécifique du gâteau sera élevée (α est inversement proportionnel au diamètre des particules).
Les adjuvants permettent dans ce cas d’obtenir un gâteau de bonne perméabilité, mais leur
utilisation ne peut évidemment être envisagée si l’on cherche à récupérer essentiellement les
matières en suspension. D’autre part, s’il faut filtrer de grandes quantités de suspension, le
coût de l’opération risquerait de ne pas être négligeable.
On peut ainsi obtenir des résultats très acceptables, voir spectaculaires, en additionnant de
petites quantités de floculants à la suspension avant son entrée dans le filtre.
Ces produits ont pour but de rassembler les toutes petites particules sous la forme de flocons
(les flocs) relativement volumineux, donc faciles à filtrer.
Ces produits relativement coûteux pour certains, s’utilisent en général à des doses faibles
voire très faibles (de quelques 0,01 à 1% des matières solides en suspension).
Les flocons qui sont formés lors de la mise en contact de la suspension et du floculant avant
la filtration, ont l’inconvénient d’être relativement fragiles : des chocs un peu violents ou des
pressions un peu élevées vont briser les flocons en particules indépendantes qui ne se ré-
agglomèrent pas ensuite spontanément.
Ils existent, sur le marché mondial, quelques centaines de milliers de produits floculants. La
nature des particules solides de la suspension est un facteur important dans le choix du
floculant adapté.
On utilise des produits minéraux comme la silice activée ou des composés organiques
(polymères solubles de poids moléculaire élevé qui portent sur leurs longues chaines des sites
actifs souvent chargés).
Le plus simple est évidemment l’entonnoir conique équipé d’un papier filtre enroulé en cône
ou plissé. Le filtrat s’écoule par gravité.
On peut également utiliser un bûchner cylindro-conique en céramique, dont le fond est une
plaque plane à trous sur laquelle on vient déposer un disque de papier filtre. On dispose le
bûchner sur une fiole à vide, verre épais, que l’on relie à une pompe à vide ou à une trompe à
eau par l’intermédiaire d’un vase de garde.
Ils sont utilisés pour des filtrations relativement grossières (supérieures à 100 µm) de liquide
peu chargés en impuretés. L’élément filtrant est une grille ou une plaque perforée enroulée, le
liquide étant généralement amené à l’intérieur de l’élément.
Certaines cartouches peuvent être nettoyées par passage de liquide clair à contre courant ou
par immersion dans un solvant ou un acide approprié. Mais ce nettoyage n’est jamais parfait
et peut nécessiter le changement de la cartouche au bout d’un certain temps de
fonctionnement.
Ces types de filtres sont généralement utilisés pour traiter des débits importants sans
nécessairement obtenir un filtrat très limpide. La suspension est amenée dans un tambour à
axe horizontal équipé d’une toile métallique et de petits augets longitudinaux. Le tambour est
initialement immobile. Le gâteau se dépose sur la toile et, lorsqu’il atteint une certaine
épaisseur, sa perméabilité est telle qu’il filtre moins : le niveau va donc monter à l’intérieur du
tambour. Un contacteur à flotteur commande alors la rotation tambour d’une fraction de tour,
mettant ainsi la suspension en regard d’une partie propre de la toile.
Ces filtres sont constitués de deux bandes filtrantes verticales formant un angle aigu. La
suspension est introduite sous pression à la partie supérieure. Le filtrat traverse les deux toiles
sans fin et leurs bandes supports d’entraînement. A la base du filtre le dépôt est
progressivement comprimé, donc partiellement déshydraté avant d’être évacué.
La filtration proprement dite est effectuée sans pression : la suspension arrivant sur le filtre
s’égoutte au travers le support, puis le gâteau est comprimé entre les bandes, exprimant ainsi
le liquide interstitiel.
Le tambour est partiellement immergé dans une auge à niveau constant recevant la
suspension. Pendant l’immersion du tambour, le vide est appliqué à la partie immergée dans
la suspension. Il y a donc aspiration de la suspension contre la toile support et formation de
gâteau d’épaisseur croissante jusqu’à la sortie de la zone immergée. L’aspiration est parfois
poursuivie pour assurer un essorage partiel du gâteau. Un ou deux lavages successifs peuvent
être prévus.
Un filtre rotatif sous vide à table tournante se présente sous la forme d’un anneau horizontal
constitué de secteurs comme dans le cas des filtres à tambours : un secteur de filtration qui
reçoit la suspension, un secteur de lavage et un secteur de raclage du gâteau.