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Chapitre VII

TRANSCRITIQUE BI-ÉTAGÉE
1. PRÉSENTATION
Pour équiper les supermarchés et les entrepôts frigorifiques se développe une
solution bi-étagée en compression alimentant aussi bien les postes à température
négative qu’à température positive. Le schéma de principe et le diagramme du cycle sont
représentés ci-dessous.
96 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

2. FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE DE TYPE 1


Il existe plusieurs manières de concevoir les machines frigorifiques transcritiques
qui diffèrent essentiellement par le nombre et l’emplacement des échangeurs sous-
refroidisseurs mais aussi par le matériel utilisé pour évacuer les vapeurs de la bouteille
séparatrice de liquide.
a. Schéma simplifié

b. Principe de fonctionnement
En partant du repère 3, le fluide est compressé jusqu’à une pression comprise entre
80 et 110 bars et se trouve alors en état transcritique (repère 4). Il est refroidi dans le
refroidisseur de gaz à pression constante jusqu’à une température supérieure à la
température extérieure maximale avec une différence de température comprise entre 3
et 6°C (repère 5).
Le CO2 traverse ensuite la vanne de détente pour être injecté dans la bouteille
séparatrice de liquide en état diphasique (repère 6) et à une pression intermédiaire. Le
liquide étant plus lourd que le gaz, il tombe au fond du réservoir. Il sort donc en état
liquide saturé (repère 7) et passe dans l’échangeur liquide vapeur pour sortir en état
liquide sous-refroidi (repère 8) pour être envoyé vers les postes positifs et négatifs.
Les détendeurs injectent le fluide dans les évaporateurs aux pressions d’évaporation
et en état diphasique (repère 9 et 11). Ils en ressortent en état vapeur surchauffée (repère
10 et 12).
2. Fonctionnement d’une machine de type 1 97

Les vapeurs surchauffées qui sortent des évaporateurs des postes positifs (repère
10) sont mélangées avec les vapeurs provenant de la bouteille séparatrice de liquide
(repère 15) et celles provenant du compresseur BT (repère 2). Ce mélange est ensuite
aspiré par le compresseur MT (repère 3).
Les vapeurs surchauffées qui sortent des évaporateurs des postes négatifs (repère
12) sont aspirées par le compresseur BT (repère 1).
Les vapeurs saturées contenues dans le séparateur de liquide (repère 13) sont
évacuées en passant par une vanne de régulation de pression de la bouteille. Elles sont
dirigées (repère 14) vers l’échangeur liquide vapeur dans lequel elles sont surchauffées
(repère 15) en refroidissant le liquide.
c. Exemple 1
On étudie le cas d’une machine dont les caractéristiques sont les suivantes :
- puissance frigorifique pour les postes négatifs n = 30 kW,
- température d’évaporation pour les postes négatifs -32°C,
- puissance frigorifique pour les postes positifs p = 100 kW,
- température d’évaporation pour les postes positifs -10°C,
- température de sortie du refroidisseur de gaz 35°C,
- pression de refoulement des compresseurs MT 85 bars abs.,
- pression intermédiaire 36 bars abs.,
- surchauffe utile de 3 K obtenu dans les évaporateurs,
- élévation de température dans la conduite d'aspiration du compresseur BT
estimée à 14 K,
- élévation de température dans la ligne liquide après l'échangeur liquide-
vapeur de 6 K,
- échangeur liquide-vapeur parfait avec un h de 20 kJ/kg sur le liquide,
- Les pertes de charges sont estimées à une chute de température en vapeur
saturée équivalente à 2 K à l'aspiration du compresseur BT entre les repères 12 et 1 et à
0,6 bar dans la conduite liquide entre les repères 7’ et 8,
- les compressions sont supposées isentropiques,
- les compresseurs sont de type semi-hermétique à pistons.
• Détermination des trois renseignements permettant de placer chaque
point sur un diagramme enthalpique
Point 1 : - vapeur surchauffée,
- P1 = P-32-2 = P-34°C = 12,45 bars abs.,
- 1 = 12 + 14 = -29 + 14 = -15°C.
Point 2 : - vapeur surchauffée
- P2 = Pop = 26,5 bars abs.,
- entropie du point 2 (s2) = entropie du point 1 (s1).
Point 3 : - vapeur surchauffée,
- P3 = P2,
- h3 = ?
98 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

Point 4 : - transcritique,
- P4 = 85 bars abs.,
- entropie du point 4 (s4) = entropie du point 3 (s3).
Point 5 : - transcritique,
- P5 = P3,
- h5 = 309 kJ/kg,
Point 6 : - diphasique,
- P6 = Pi = 36 bars abs.,
- h6 = h5.
Point 7 : - liquide saturé,
- P7 = P6.
Point 7’ : - liquide sous-refroidi,
- P7’ = Pi,
- h7’ = h7 – 20 kJ/kg.
Point 8 : - liquide sous-refroidi,
- P8 = P7’ – 0,6 bar,
- 8 = 7’ + 6°C.
Point 9 : - diphasique,
- P9 = Pop = P-10°C = 26,5 bars abs.,
- h9 = h8.
Point 10 : - vapeur surchauffée,
- P10 = P9
- 10 = op + 3°C = -10 + 3 = -7°C.
Point 11 : - diphasique,
- P11 = Pon = P-32°C = 13,34 bars abs,
- h11 = h8
Point 12 : - vapeur surchauffée
- P12 = P11,
- 12 = on + 3°C = -32 + 3 = -29°C.
Point 13 : - vapeur saturée,
- P13 = Pi = 36 bars abs.,
Point 14 : - diphasique,
- P14 = Pop,
- h14 = h13.
Point 15 : - Vapeur surchauffée
- P15 = P14,
- h15 = h14 + ? kJ/kg.
• Détermination des débits et de h3
On isole d’abord le séparateur de liquide.
L’équation de conservation des débits s’écrit :
qmHT = qmn + qmp + qmi
L’équation de conservation des énergies s’écrit :
qmHT .h6 = (qmn+ qmp) . h7+ qmi . h13
2. Fonctionnement d’une machine de type 1 99

Soit :
(qmn + qmp + qmi) .h6 = (qmn+ qmp) . h7+ qmi . h13
Et donc :
qmi = [(qmn+ qmp) . (h7 – h6)] /(h6 - h13)

Avec :
qmn = n / (h12 – h11)
qmp = p / (h10 – h9)
On isole maintenant la zone de mélange :
l’équation de conservation des énergies s’écrie alors
qmHT .h3 = qmp . h10+ qmn . h2 + qmi . h15
Soit :
h3 = (qmp . h10+ qmn . h2 + qmi . h15) / qmHT
Pour déterminer h15, on isole l’échangeur de chaleur entre les repères 7, 7’, 14, et
15.
On obtient :
h15 = h14 + [(qmn + qmp) . (h7 – h7’)] / qmi
• Tracé du cycle
100 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

On obtient les valeurs suivantes :


qmn = 0,126 kg/s, qmp = 0,421 kg/s, qmi = 0,479 kg/s, qmHT = 1,026 kg/s, h15 = 453kJ/kg
et h3 = 452 kJ/kg.
On peut calculer la puissance efficace du compresseur BT avec la formule :
PeBT = qmn.(h2i – h1) / i . m
Avec le rendement indiqué i sensiblement égal au rendement volumétrique v
puisqu’on utilise des compresseurs à pistons. Et avec :
vBT = 1 – 0,04.(P2/P1) = 1- 0,04.(26,5 / 12,45) = 0,9
Avec un rendement mécanique m estimé à 0,9
Donc :
PeBT = 0,126 x (490 – 456) / 0,9 x 0,9 = 5,3 kW
De la même façon :
vHT = 1 – 0,04.(P4/P3) = 1- 0,04.(85 / 26,5) = 0,87
Et
PeHT = qmHT.(h4i – h3) / i . m = 1,026 x (508 – 452) / 0,87 x 0,9
PeHT =73,4 kW
Ce qui donne une efficacité pour cette machine frigorifique de :

 = o / Pe = (30 + 100) / (5,3 + 73,4) = 1,65

1. FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE DE TYPE 2


a. Schéma simplifié
3. Fonctionnement d’une machine de type 2 101

b. Principe de fonctionnement
En partant du repère 3, le fluide est compressé jusqu’à une pression comprise entre 80 et
110 bars et se trouve alors en état transcritique (repère 4). Il est refroidi dans le
refroidisseur de gaz à pression constante jusqu’à une température supérieure à la
température extérieure maximale avec une différence de température comprise entre 3
et 6°C (repère 5).
Le CO2 traverse ensuite l’échangeur dans lequel il est refroidi (repère 6) par les
vapeurs détendues provenant de la bouteille séparatrice de liquide (repère 16). Il traverse
ensuite la vanne de détente pour sortir (repère 7) à une pression intermédiaire.
Le fluide sort de la bouteille séparatrice (repère 8) en liquide qui est ensuite sous-
refroidi en passant dans l’échangeur liquide -vapeur (repère 8’).
Les vapeurs provenant des postes négatifs sont surchauffées par l’échangeur
liquide-vapeur (repère 14) avant d’être aspirées par le compresseur BT (repère 1).
Le fluide diphasique provenant de la bouteille séparatrice de liquide est chauffé en
traversant le premier échangeur (repère 17).
c. Exemple 2
On conserve les mêmes données que dans l’exemple 1 auxquelles on ajoute un
refroidissement de 2 K dans l’échangeur, supposé parfait, situé à la sortie du refroidisseur
de gaz, en changeant la valeur du h de l’échangeur liquide-vapeur par 12 kJ/kg et
l’hypothèse sur l’élévation de température dans la ligne liquide en la ramenant à 4 K.
• Détermination des trois renseignements permettant de placer chaque
point sur un diagramme enthalpique
Point 1 : - vapeur surchauffée,
- P1 = 12,45 bars abs.,
- h1 = h14 + ? kJ/kg.
Point 2 : - vapeur surchauffée
- P2 = Pop = 26,5 bars abs.,
- entropie du point 2 (s2) = entropie du point 1 (s1).
Point 3 : - vapeur surchauffée,
- P3 = P2,
- h3 = ?
Point 4 : - transcritique,
- P4 = 85 bars abs.,
- entropie du point 4 (s4) = entropie du point 3 (s3).
Point 5 : - transcritique,
- P5 = P4,
- h5 = 309 kJ/kg,
Point 6 : - transcritique,
- P6 = P5
- 6 = 35 - 2 = 33°C
102 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

Point 7 : - diphasique,
- P7 = Pi = 36 bars abs.,
- h7 = h6
Point 8 : - liquide saturé,
- P8 = Pi,
Point 8’ : - liquide sous-refroidi,
- P8’ = P8,
- h8’ = h8 - 12 kJ/kg.
Point 9 : - liquide sous-refroidi,
- P9 = P8 – 0,6 bar,
- 9 = 8’ + 4°C.
Point 10 : - diphasique,
- P10 = Pop = 26,5 bars abs.
- h10 = h9.
Point 11 : - vapeur surchauffée,
- P11 = Pop,
- 11 =-7°C
Point 12 : - diphasique
- P12 = Pon = 13,34 bars abs.
- h12 = h11.
Point 13 : - vapeur surchauffée,
- P13 = Pon,
- 13 = -29°C.
Point 14 : - vapeur surchauffée,
- P14 = 12,45 bars abs.,
- 14 = -15°C.
Point 15 : - vapeur saturée
- P15 = Pi.
Point 16 : - diphasique,
- P16 = 26,5 bars abs.,
- h16 = h15.
Point 17 : - vapeur surchauffée,
- P17 = P16,
- h17 = h16 + ? kJ/kj.
• Tracé du cycle (voir page suivante)
De la même façon que dans l’exemple 1, on trouve :
qmi = 0,391 kg/s, qmHT = 0,938 kg/s, h17 = 459 kJ/kg, h1 = 508 kJ/kg et h3 = 467 kJ/kg.
Donc :
PeBT = 0,126 x (553 – 508) / 0,9 x 0,9 = 7 kW
Et
PeHT = 0,938 x (524 – 467) / 0,87 x 0,9 = 68,2 kW
Ce qui donne une efficacité pour cette machine frigorifique de :
4. Fonctionnement d’une machine de type 4 103

 = o / Pe = (30 + 100) / (7 + 68,2) = 1,73


Soit une augmentation de l’efficacité d’environ 5 % par rapport à la machine précédente.

2. FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE DE TYPE 3


a. Schéma simplifié
104 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

b. Principe de fonctionnement
En partant du repère 3, le fluide est compressé jusqu’à une pression comprise entre
80 et 120 bars et se trouve alors en état transcritique (repère 4). Il est refroidi dans le
refroidisseur de gaz à pression constante jusqu’à une température supérieure à la
température extérieure maximale avec une différence de température comprise entre 3
et 6°C (repère 5).
Le CO2 traverse ensuite la vanne de détente pour être injecté dans la bouteille
séparatrice de liquide en état diphasique (repère 6) et à une pression intermédiaire. Le
liquide étant plus lourd que le gaz, il tombe au fond du réservoir. Dans ce réservoir, on
trouve un échangeur dans lequel circulent les vapeurs du haut de la bouteille qui ont été
préalablement détendues (repère 14) et passées à l’état diphasique. Ce système permet
un sous-refroidissement du liquide (repère 7).
Ce liquide sous-refroidi est ensuite distribué aux postes de production frigorifique.
Par la suite, le fonctionnement est identique à celui de la machine type 1.
c. Exemple 3
On conserve les mêmes données que dans l’exemple 1 avec la différence que le
sous-refroidissement du liquide de 20 kJ/kg à lieu dans la bouteille séparatrice de liquide
et que l’échangeur en sortie du refroidisseur de gaz est supprimé.
• Détermination des trois renseignements permettant de placer chaque
point sur un diagramme enthalpique
Point 1 : - vapeur surchauffée,
- P1 = P-32-2 = P-34°C = 12,45 bars abs.,
- 1 = 12 + 14 = -29 + 14 = -15°C.
Point 2 : - vapeur surchauffée
- P2 = Pop = 26,5 bars abs.,
- entropie du point 2 (s2) = entropie du point 1 (s1).
Point 3 : - vapeur surchauffée,
- P3 = P2,
- h3 = ?
Point 4 : - transcritique,
- P4 = 85 bars abs.,
- entropie du point 4 (s4) = entropie du point 3 (s3).
Point 5 : - transcritique,
- P5 = P3,
- h5 = 309 kJ/kg
Point 6 : - diphasique,
- P6 = Pi = 36 bars abs.,
- h6 = h5.
Point 7 : - liquide sous-refroidi,
- P7 = P6.
4. Fonctionnement d’une machine de type 4 105

- h7 = hl. sat. – 20 kJ/kg = 203 – 20 = 183 kJ/kg


Point 8 : - liquide sous-refroidi,
- P8 = P7 – 0,6 bar,
- 8 = 7 +6°C.
Point 9 : - diphasique,
- P9 = Pop = P-10°C = 26,5 bars abs.,
- h9 = h8.
Point 10 : - vapeur surchauffée,
- P10 = P9
- 10 = op + 3°C = -10 + 3 = -7°C.
Point 11 : - diphasique,
- P11 = Pon = P-32°C = 13,34 bars abs,
- h11 = h8
Point 12 : - vapeur surchauffée
- P12 = P11,
- 12 = on + 3°C = -32 + 3 = -29°C.
Point 13 : - vapeur saturée,
- P13 = Pi = 36 bars abs.,
Point 14 : - diphasique,
- P14 = Pop,
- h14 = h13.
Point 15 : - Vapeur surchauffée
- P15 = P14,
- h15 =453 kJ/kg.
• Tracé du cycle
Le tracé du cycle est presque identique à celui de la machine type 1. Il suffit d’ôter
le point 7’ et de la remplacer par le point 7.
De la même façon que dans l’exemple 1, on trouve :
qmi = 0,479 kg/s, qmHT = 1,026 kg/s et h3 = 452 kJ/kg.
Donc :
PeBT = 0,126 x (490 – 456) / 0,9 x 0,9 = 5,3 kW
Et
PeHT = 1,026 x (508 – 452) / 0,87 x 0,9 = 73,4 kW kW
Ce qui donne une efficacité pour cette machine frigorifique de :

 = o / Pe = (30 + 100) / (5,3 + 73,4) = 1,65


Soit une diminution de l’efficacité d’environ 5 % par rapport à la machine précédente.
106 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

3. FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE DE TYPE 4


a. Limite de l’efficacité des machines transcritiques
L’efficacité des installations frigorifiques utilisant le CO2 en transcritique décroit
lorsque la température extérieure augmente. Il a donc été créé une limite mondiale au-
delà de laquelle, il n’est pas recommandé d’utiliser ce type de machine :
Lorsqu’on se rapproche de ces limites, on peut envisager d’utiliser un compresseur

auxiliaire pour aspirer les vapeurs contenues dans la bouteille séparatrice pour améliorer
l’efficacité de l’installation.
b. Schéma simplifié
Voir page suivante
c. Principe de fonctionnement
En partant du repère 3, le fluide est compressé jusqu’à une pression comprise entre
80 et 120 bars et se trouve alors en état transcritique (repère 4). Il est ensuite mélangé
avec le réfrigérant en état transcritique provenant du refoulement du compresseur
auxiliaire (repères 16 et 4’). Puis il est refroidi dans le refroidisseur de gaz à pression
constante jusqu’à une température supérieure à la température extérieure maximale avec
une différence de température comprise entre 3 et 6°C (repère 5).
5. Fonctionnement d’une machine de type 5 107

Le CO2 traverse ensuite la vanne de détente pour sortir (repère 6) à une pression
intermédiaire et en état diphasique.
Le fluide sort de la bouteille séparatrice (repère 7) en liquide saturé qui est ensuite
sous-refroidi en passant dans l’échangeur liquide -vapeur (repère 8).
Les vapeurs provenant des postes négatifs sont surchauffées par l’échangeur
liquide-vapeur (repère 14) avant d’être aspirées par le compresseur BT (repère 1).
Le fluide en vapeur saturée provenant de la bouteille séparatrice de liquide est
comprimé par le compresseur auxiliaire (repère 16).
d. Exemple 4
On conserve les mêmes données que dans l’exemple 2.
• Détermination des trois renseignements permettant de placer chaque
point sur un diagramme enthalpique
Point 1 : - vapeur surchauffée,
- P1 = 12,45 bars abs.,
- h1 = h14 + ? kJ/kg.
Point 2 : - vapeur surchauffée
- P2 = Pop = 26,5 bars abs.,
- entropie du point 2 (s2) = entropie du point 1 (s1).
Point 3 : - vapeur surchauffée,
- P3 = P2,
- h3 = ?
Point 4 : - transcritique,
- P4 = 85 bars abs.,
- entropie du point 4 (s4) = entropie du point 3 (s3).
108 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

Point 4’ : - transcritique,
- P4’ = P4.,
- h4’ = ?
Point 5 : - transcritique,
- P5 = P4,
- h5 = 309 kJ/kg,
Point 6 : - diphasique,
- P6 = Pi = 36 bars abs.,
- h6 = h5.
Point 7 : - liquide saturé,
- P7 = Pi = 36 bars abs.,
Point 8 : - liquide sous-refroidi,
- P8 = P7,
- h8 = h7 - 12 kJ/kg.
Point 9 : - liquide sous-refroidi,
- P9 = P8 – 0,6 bar,
- 9 = 8 + 4°C.
Point 10 : - diphasique,
- P10 = Pop
- h10 = h9.
Point 11 : - vapeur surchauffée,
- P11 = Pop,
- 11 =-7°C
Point 12 : - diphasique
- P12 = Pon,
- h12 = h11.
Point 13 : - vapeur surchauffée,
- P13 = Pon,
- 13 = -29°C.
Point 14 : - vapeur surchauffée,
- P14 = 12,45 bars abs.,
- 14 = -15°C.
Point 15 : - vapeur saturée
- P15 = Pi.
Point 16 : - transcritique,
- P16 = 85 bars abs.,
- entropie du point 16 (s16) = entropie du point 15 (s15).
• Tracé du cycle (voir page suivante)
On isole maintenant la zone de mélange :
l’équation de conservation des débits s’écrit alors
qmHT = qmn + qmp
et l’équation de conservation des énergie s’écrit
qmHT.h3 = qmn.h2 + qmp.h11
5. Fonctionnement d’une machine de type 5 109

On obtient :
qmHT = 0,126 + 0,421 = 0,547 kg/s
Et :
h3 = (qmn.h2 + qmp.h11) / qmHT = [(0,126 x 553) + (0,421 x 439)] / 0,547
h3 = 465 kJ/kg
On isole maintenant la bouteille séparatrice de liquide.

L’équation de conservation des énergies s’écrie


(qmHT + qmi).h6 = qmi.h15 + qmHT.h7
On obtient :
qmi = [qmHT.(h7 – h6)]/ (h6 – h15)
Soit :
qmi = [0,547.(203 – 309)]/ (309 – 430) = 0,479 kg/s
De la même façon que dans l’exemple 1, on trouve :
PeBT = 0,126 x (553 – 508) / 0,9 x 0,9 = 7 kW
Et
PeHT = 0,547 x (522 – 465) / 0,87 x 0,9 = 39,8 kW
110 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

Et
Peaux = 0,479 x (468 – 430) / 0,9 x 0,9 = 22,5 kW

Ce qui donne une efficacité pour cette machine frigorifique de :

 = o / Pe = (30 + 100) / (7 + 39,8 + 22,5) = 1,88


Remarque : il est possible de conserver la vanne de contrôle de la pression de la bouteille
séparatrice en plus du compresseur auxiliaire et d’utiliser alors de nouveau un échangeur
pour refroidir le fluide à la sortie du refroidisseur de gaz.

4. LA RÉGULATION
a. Régulation du refroidisseur de gaz sans récupération de
chaleur
La régulation du refroidisseur de gaz
est divisée en trois parties. Lorsque la
température extérieure est inférieure ou
égale à 14°C, le régulateur permet un
fonctionnement en subcritique. La pression
de refoulement est alors inférieure à la
pression critique et le refroidisseur devient
un condenseur. L’algorithme de l’automate
maintient alors une différence de 5 à 6 °C
entre la température de condensation et la
température extérieure et un sous-
refroidissement du liquide de 2 à 3°C.
À l’approche de la température
critique, l’algorithme change en augmentant
progressivement le sous-refroidissement pour combler l’écart entre la régulation
conventionnelle et la régulation transcritique.
Lorsque les conditions transcritiques sont atteintes, la pression de refoulement est
adaptée par le régulateur en fonction de la température extérieure de façon à maintenir
le meilleur COP possible pour l’installation. En effet la quantité de liquide dans le
mélange diphasique injecté dans le séparateur de liquide dépend aussi de la pression de
refoulement et de la température de sortie du refroidisseur de gaz et l’objectif est de
produire le moins de vapeur possible en sortie de la vanne de détente.
Les informations transmises au régulateur par les sondes 2 sur l’air et 3 sur le CO 2
permettent la régulation du débit d’air en intervenant, soit sur le nombre de ventilateurs
en fonctionnement, soit en faisant varier la vitesse de rotation des moteurs de ces
ventilateurs ou soit les deux (voir image page suivante).
6. La régulation 111

La pression minimale dans le


refroidisseur de gaz est maintenue par le
régulateur en agissant sur le degré
d’ouverture de la vanne de détente 5 à
partir de la valeur obtenue du
transmetteur de pression 4.
À noter que le refroidisseur de
gaz peut être équipé de rampes de
pulvérisation d’eau au niveau de
l’entrée d’air permettant un
refroidissement adiabatique avec une
diminution de température d’air
perçue de 5 à 15°C.
b. Régulation du séparateur de liquide
La figure ci-dessous montre que la pression dans le séparateur de liquide doit être
réduite autant que possible pour diminuer la quantité de liquide dans la conduite
d’évacuation de gaz vers l’aspiration du compresseur MT. En effet, ce liquide pourrait
non seulement occasionner des dégâts au niveau du compresseur mais aussi et surtout, il
diminue le COP de l’installation.

Une pression comprise entre 30 et 36 bars absolus est raisonnable car on limite alors
la quantité de liquide de 1 à 2 % et il reste ainsi
une différence de pression au niveau des
détendeurs électriques de 4 à 10 bars suffisante
pour leur fonctionnement.
La pression dans le séparateur de liquide 4
est régulée par le régulateur 1, en fonction de la
valeur obtenue du transmetteur de pression 2. Il
agit sur le degré d’ouverture de la vanne 3 munie
d’un moteur pas à pas.
112 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

Pour que les détendeurs alimentés par le liquide contenu dans ce réservoir puissent
fonctionner une pression minimum est nécessaire. Dans le cas où la pression ne serait
pas suffisante, le régulateur 1 peut forcer l’ouverture progressive de la vanne 5.
Pour éviter une pression trop importante dans la bouteille séparatrice 4, le régulateur
1 peut forcer la vanne 5 à se fermer progressivement.
Si la régulation de la pression dans ce réservoir est importante, il ne faut pas non
plus négliger la conception de cet appareil qui est avant tout un séparateur de liquide et
doit donc être conçu en tant que tel. En effet, sans une séparation complète du liquide et
de la vapeur qui est injectée par la vanne de détente on court le risque de voir du liquide
passer par la conduite de dégazage.
c. Gestion de l’huile

Le régulateur de la partie MT peut gérer la récupération et le retour de l’huile des


compresseurs MT et BT. La vidange du séparateur d’huile est alors réalisée par un
certain nombre d’impulsion d’une durée par exemple d’une seconde suivie d’une pause
d’une minute. L’information fournie au régulateur peut provenir soit du contacteur de
niveau du séparateur d’huile, soit du transmetteur de pression du réservoir d’huile, soit
des deux.
• Principe de régulation de l’évacuation de l’huile du séparateur vers le
réservoir.
Le niveau d’huile dans le séparateur peut être régulé par un ou deux détecteurs de
niveau. L’huile est envoyée dans le réservoir au moyen d’une électrovanne à impulsion.
6. La régulation 113

• Principe de régulation de la pression dans le réservoir d’huile


En cas d’absence de différence de pression pour alimenter en huile les carters des
compresseurs MT, l’électrovanne s’ouvre selon les impulsions définies par l’utilisateur
et la pression monte sous l’effet de la pression régnant dans le séparateur. La longueur
d’impulsion et la durée entre les impulsions sont déterminées par le système.
• Régulation de niveau d’huile dans le carter des compresseurs

Pour alimenter les carters des compresseurs


avec la juste quantité d’huile, on utilise des
régulateurs électriques de niveau d’huile tel que
les modèles Traxoil d’Emerson Climate
Tecnologies.

d. Récupération de chaleur

En fonction des informations


de la sonde de température 9, le
régulateur 8 autorisera le
fonctionnement de la pompe de
circulation du liquide à chauffer et
agira sur le degré d’ouverture de
la vanne trois voies 10.
Le régulateur 1 permettra de
maintenir la température et la
pression du CO2 à la sortie du
refroidisseur de gaz pour obtenir
les conditions maximales de fonctionnement en fonction des informations obtenues des
sondes de température 2, 3, 6 et du transmetteur de pression 4, en agissant sur le degré
d’ouverture de la vanne trois voies 7, le débit d’air des ventilateurs et le degré
d’ouverture de la vanne de détente 5.

5. DERNIÈRE ÉVOLUTION
a. Introduction
Les performances énergétiques des centrales transcritiques peuvent être optimisées
grâce, par exemple, à de nouvelles technologies d’éjecteur modulant.
114 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

b. Principe de l’éjecteur
L’éjecteur utilise d’abord un fluide à haute pression et densité comme générateur de
débit pour aspirer un deuxième fluide par l’orifice d’aspiration puis, il comprime ce
mélange.

Première partie de l’éjecteur : la haute pression du fluide moteur en entrée est


transformée en haute vitesse.
Deuxième partie de l’éjecteur ou chambre de mixage : le fluide moteur est à haute
vitesse mais avec une pression plus faible que celle du fluide à aspirer, ce qui permet son
aspiration dans la chambre de mixage. Sa vitesse est alors augmentée par le fluide
moteur.
Troisième partie de l’éjecteur ou diffuseur : les deux fluides mélangés, qui sont à
la même haute vitesse, entrent dans le diffuseur. Celui-ci va reconvertir cette haute
vitesse en pression supérieure à la pression d’aspiration.
6. La régulation 115

c. Utilisation dans la machine transcritique


La société Danfoss propose deux solutions à base de matériel « multi-éjecteurs »
comme on peut le voir ci-dessous.

Il existe aussi la solution CO2OLtecEvo de la société Profroid qui utilise une


technologie brevetée d’éjecteur modulant présentée page suivante.
Le système utilise l’énergie haute pression pour pré-compresser le débit massique
d’aspiration MT provenant de la pression d’aspiration à un niveau plus élevé. En pré-
compressant le débit massique d’aspiration MT (récupération de l’énergie de la haute
116 Chapitre VII. Transcritique bi-étagé

pression), le travail des compresseurs


est réduit.
L’éjecteur remplace la vanne de
détente haute pression, il utilise un
moteur pas à pas permettant
d’optimiser la régulation de
puissance à chaque condition de
fonctionnement.
Plusieurs éjecteurs sont utilisés
en parallèle (3 en moyenne) pour
optimiser les performances à charge
partielle.
La pompe CO2 permet un
fonctionnement noyé toute l’année.
Lorsque l’éjecteur ne peut pas
délivrer suffisamment de pression
différentielle (conditions hivernales
sans récupération de chaleur), la
pompe CO2 démarre pour assurer le bon fonctionnement des détendeurs des postes froid.
Le système intelligent de régulation optimise l’efficacité énergétique du système en
ne démarrant la pompe que lorsque l’éjecteur ne fournit pas assez de pression
différentielle.

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