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Le but de ce travail est justement d'apporter des précisions sur les principaux paramètres
gouvernant la pervaporation de mélanges présentant un phénomène de séparation de phase.
Jusqu' à présent aucune recherche systématique n'a été entreprise en ce sens : seuls des aspects
concernant des mélanges homogènes ont été approfondis en pervaporation.
L'intérêt n'est pas seulement applicatif : on attend de cette étude qu'elle apporte des précisions
sur le mécanisme intime de la pervaporation, technique relativement récente qui ressent un
besoin d'appuis fondamentaux. En effet, aucun modèle général n'a pu être établi à ce jour pour
prévoir les flux et la sélectivité d'une membrane lors de la pervaporation d'un mélange liquide
binaire.
D'après la structure et la fonction de la membrane, Favre les classe en trois catégories (fig. 1).
La première catégorie utilise des membranes microporeuses (fig1a). Le transport a lieu par les
vacuoles, les petites molécules passent plus facilement que les grosses. Les membranes
microporeuses sont utilisées en microfiltration et en ultrafiltration. Un deuxième type de
procédé, séduisant mais encore en cours de prospection, cherche à mimer les propriétés de
reconnaissance spécifique et de tri à l'échelle moléculaire développées par les membranes
biologiques, la membrane est un liquide contenant des transporteurs spécifiques des
molécules à séparer (fig. lb). Enfin, la troisième catégorie, qui nous concerne plus
particulièrement, utilise les membranes denses (on qualifie de dense tout film apparemment
exempt de porosités). Dans ce cas, le transport des espèces a lieu par diffusion (fig. cl).
On retrouve les membranes denses en dialyse, en osmose inverse et bien sûr en pervaporation.
D'une manière générale, les procédés de séparation à membranes permettent donc le transport
sélectif d'une ou plusieurs substances chimiques entre deux milieux séparés par une
membrane.
1. Définition
Être considérée comme une des dernières nées des opérations de séparation membranaire.
Favre retient la définition suivante (HUS, 08 Janvier 1997): « la pervaporation consiste en un
transfert de matière d'une phase liquide à une phase gazeuse à travers une phase solide qu'est
la membrane dense ». On retrouve chez Brun et chez Lamer une définition plus précise : « La
pervaporation est un procédé de séparation qui consiste à vaporiser partiellement un mélange
liquide à travers une membrane dense semi-perméable »
2. Principe de la pervaporation
On peut donc envisager ce procédé pour concentrer un produit fortement dilué dans un
mélange ou, au contraire, pour extraire d'un mélange une substance indésirable et ainsi
amener le rétentat au degré de pureté désiré. La pervaporation apparaît donc comme une
technique d'enrichissement ou d'épuration plutôt que comme une technique de séparation.
Figure 2: Représentation schématique d'un module de pervaporation.
Pervaporation sous-vide
On maintient une pression proche du vide en aval. Il est alors nécessaire de condenser le
pervaporat sur une paroi froide.
On balaie la face aval de la membrane par un gaz vecteur (air, gaz inerte).
Figure 4: Technique de pervaporation sous balayage gazeux.
Plane
Les membranes sont planes et disposées parallèlement les unes aux autres. Elles sont séparées
par des séparateurs-joints et des supports qui font office de compartiment amont et aval (fig.
1.5). Le mélange à traiter balaye en série l'ensemble des membranes ; le perméat est collecté
par des capillaires placés au niveau de chacun des supports.
Plan spiralé
L'ensemble est constitué de deux membranes entre lesquelles on intercale deux séparateurs et
un tube perforé servant à collecter le perméat (fig. 6a). On roule le tout en spirale en
intercalant une sorte de treillis permettant de maintenir un espace entre les spires (fig. 6b). Le
liquide à concentrer circule le long de la membrane tandis que le perméat rejoint le tube
central.
Figure 6: Module spiralé et enroulement spirale
Tubulaire : les membranes sont obtenues par dépôt à la surface de tubes poreux. La
charge circule dans la lumière du tube. Le perméat est recueilli à la périphérie et
collecté près de l'une des extrémités (fig. 7).
Conclusion
Les émissions des composés organiques volatils sont des sources de pollution
environnementale, principalement au niveau atmosphérique, et peuvent être à l’origine de
l’apparition de maladies chroniques voire de cancers chez l’être humain. Une grande majorité
d’entre eux sont utilisés en tant que solvants dans les secteurs industriels de la raffinerie
lourde, pharmaceutiques ou encore de l’agro-alimentaire. Dès lors et en accord avec les
normes environnementales, l’utilisation de procédés régénératifs, comme la pervaporation,
permet en outre de limiter leurs rejets ou leur stockage et de les revaloriser dans un autre
procédé. Le cadre de recherche notre exposé était axé sur un triptyque lié au développement
et à la performance du procédé de pervaporation pour la purification et la régénération de
solvants organiques pharmaceutiques à partir d’un milieu liquide, et ce, à la fois à l’échelle
laboratoire et semi-industrielle. La principale problématique abordée dans l’état de l’art est le
potentiel de la pervaporation exploité partiellement à ce jour, particulièrement à l’échelle
industrielle, du fait de l’émergence tardive et progressive de nouvelles membranes au niveau
de leur structure / nature, du fossé existant entre les très bons résultats à l’échelle laboratoire
et les réalisations industrielles. (ROCCA, 2019)
References
HUS, P. (08 Janvier 1997). MODELISATION ET SIMULATION D'UN PROCEDE DE SEPARATION
A MEMBRANE EN REGIME DYNAMIQUE, APPLICATION A LA PERVAPORATION.
ROCCA, T. L. (2019). Developpement du Procédé de Pervaporation : Application à la regénération
des solvants.