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Introduction :
La synthèse organique ne donne pas souvent des produits purs (1 seul produit), mais
plusieurs produits dont les réactifs qui n’ont pas participé à la réaction. De même que durant
une réaction chimique il y a des réactions secondaires qui engendrent d’autres produits. Aussi
les impuretés des solvants utilisés et les catalyseurs. Pour séparer ou isoler le produit de la
synthèse et le purifier pour par exemple l’identifier ou déterminer ses propriétés physico-
chimiques ou biologiques. Pour cela, il faut passer par les techniques de séparation et de
purification les plus usuelles. Parmi ces techniques on peut citer :
La filtration
L’extraction
La distillation
La chromatographie
La recristallisation
I. Filtration
Introduction
La première approche de la filtration est de séparer les constituants d’un mélange
liquide solide par passage à travers un milieu filtrant. Cette opération est beaucoup plus rapide
que la sédimentation ; elle est donc plus utilisée.
On récupère après filtration soit le solide (après recristallisation), soit le liquide
(sédimentation).
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Lors du passage d’une suspension à travers un milieu filtrant, le fluide circule à travers
les ouvertures tandis que les particules qui se déposent d’une manière continue sous forme de
gâteau dont l’épaisseur va en croissant au fur et à mesure de l’écoulement de la suspension.
La filtration peut être réalisée soit à pression constante soit à débit constant.
NB. Dans certains cas, quand les particules à filtrer sont très petites, on a intérêt à procéder à
la floculation de ces particules pour l’obtention de particules plus grosses et donc plus facile à
filtrer. On peut aussi agglomérer les particules par adsorption sur des coagulants (chaux,
sulfate ferreux, magnésie).
Au laboratoire, les filtrants les plus utilisés sont le papier Wathman et le verre fritté. Il
existe différents types de papier filtre Wathman de maillages différents. Le tableau 1 suivant
représente ces différents types de papier Wathman.
I.3 Décantation :
Principe
Si on laisse reposer une suspension solide dans une phase liquide, on observe que les
particules sous l'action de la pesanteur et de la poussée d'Archimède, tendent à tomber vers le
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fond ou à remonter à la surface selon leur densité et leur taille. Cette décantation peut
cependant être relativement lente pour les très fines particules (sensibles à l'agitation
thermique) et les liquides particulièrement visqueux.
I.4 Centrifugation :
Dans le cadre du traitement de déchets, elle est utilisée afin de séparer les diverses
phases en vue d'un traitement spécifique.
Principe
II. Extraction
Introduction
L’extraction est une opération d’isolement d’un ou plusieurs produits par un solvant
ou mélange de solvants appropriés. Comme c’est le cas de l’extraction des principes actifs de
certaines plantes médicinales, ou l’élimination de certaines impuretés etc…
Les techniques d’extraction les plus courantes sont : l’extraction liquide solide et
l’extraction liquide-liquide.
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Figure II.1 : Appareil d’extraction : Soxhlet
Pour que l’opération d’extraction liquide/liquide soit réalisable, il est nécessaire que le
choix du solvant obéisse à trois critères et nécessite la connaissance des paramètres physiques
caractéristiques de ce solvant comme :
-Etat physique du solvant.
Le solvant doit être liquide à la température et à la pression où l'on réalise l'extraction.
-Miscibilité du solvant.
Le solvant doit être non miscible à la phase qui contient initialement le composé à extraire.
-Solubilité.
Le composé à extraire doit être très soluble dans le solvant. C'est-à dire, beaucoup plus
soluble dans le solvant que dans le milieu où il se trouve initialement (milieu aqueux en
général).
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-Densité du solvant.
Il est nécessaire de connaître ce paramètre car c'est lui qui détermine si la phase
organique, contenant le composé à extraire, se trouve au dessus ou en dessous de la phase
aqueuse (à éliminer) dans l'ampoule à décanter.
Processus d’extraction :
Le processus d’extraction liquide /liquide est réalisé par le contact intime du solvant
avec la solution dans des appareils destinés à mélanger les deux phases (ampoules à décanter
(figure II.2), colonnes, mélangeurs). La séparation de phases se fait par décantation
gravimétrique ou centrifuge.
L’agitation du milieu a pour effet d’augmenter la surface de contact entre les phases et
de favoriser la diffusion du soluté au sein de chaque phase.
La distribution, ou le partage d’un soluté entre les deux phases à l’équilibre est donnée
par le coefficient de partage. Cette grandeur se définit comme le rapport des teneurs
respectives en soluté dans l’extrait et le raffinat lorsque l’équilibre est réalisé.
Kc = Ya/Xa
Ya et Xa sont les titres en soluté dans l’extrait et le raffinat.
Les problèmes rencontrés lors d’une extraction liquide/liquide sont :
-dissolution d’une phase dans l’autre
-saturation d’un soluté dans une phase
-réaction d’un soluté avec une phase
-modification des conditions physico-chimiques (pH).
Il est conseillé d’utiliser de faibles concentrations et de maintenir les conditions
idéales de pH.
Les inconvénients des extractions liquide/liquide sont :
-nécessité de grands volumes de solvants
-le solvant ne doit pas être miscible avec l’eau
-difficile à automatiser
Les principes des différentes techniques de distillation font appel aux lois qui régissent
l’équilibre liquide vapeur des corps purs et des mélanges.
Soit une solution idéale de deux liquides A et B en équilibre avec sa vapeur, sous une
pression imposée, la pression atmosphérique par exemple.
Soit :
T : température d’équilibre
TA et TB : températures d’ébullition de A pur et de B pur
XA et XB : fractions molaires des composés A et B dans la phase liquide définies ainsi :
XA = nlA /( nlA + nlB) XB = nlB/( nlA + nlB)
nlA et nlB étant les nombres de moles de A et de B dans le liquide.
yA et yB : sont les fractions molaires des composés A et B dans la phase vapeur, elles sont
définies comme suit :
yA = nv A /( nv A + nv B) et yB = nv B/( nv A + nv B)
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PA = XA P0 A et PB = XB P0 B
D’après les lois des gaz parfaits appliquées à la phase vapeur, le rapport molaire des
deux composés dans la vapeur est le suivant :
yA/yB = PA/PB
Par conséquent : yA/yB = XA P0 A/X B P0 B
En posant αA/B = P0 A/P0 B
On obtient yA/yB = αA/B .XA/XB
Si P0 A>>P0 B on dit alors que A est plus volatile que B, c'est-à-dire que αA/B > 1 on obtient :
yA/yB > XA/XB
Figure III.2 Diagramme d’équilibre liquide vapeur d’un mélange idéal à pression constante.
Une distillation est dite fractionnée lorsqu’elle consiste en une suite de distillations
élémentaires réalisées dans un appareil unique.
Soit une solution idéale de deux liquides A et B, de composition XB, placée dans le bouilleur
de l’appareil schématisé par la figure III.3. Lorsque le mélange est porté à l’ébullition, il émet
une vapeur enrichie en A, qui se condense et se vaporise à nouveau au deuxième niveau, puis
au troisième …, et enfin au nième niveau d’où elle s’échappe vers le réfrigérant supérieur
pour être totalement condensée.
A l’équilibre on aura :
-la quantité de liquide est constante à chaque niveau de l’appareil, sauf dans le bouilleur où
elle diminue en cours de distillation.
-la température Ti, de la vapeur provenant du niveau i, est la même que celle du liquide situé à
ce niveau.
-la composition X B, du liquide situé au niveau i, est égale à celle de la vapeur provenant du
niveau inférieur (i-1) (yB(i-1) = XBi)
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Figure III.4 Diagramme liquide vapeur d’une distillation fractionnée
En pratique il existe des niveaux réellement matérialisés dans les appareils à distiller
industriels, au laboratoire il est rarement ainsi. Les appareils de laboratoire ne sont pas
toujours équipés d’un système permettant le réglage du reflux. La vapeur monte dans un tube
cylindrique, appelé colonne à distiller, garni ou non d’un corps de remplissage et croise un
ruissellement du liquide condensé. La vapeur montante et le liquide descendant sont en
contact intime en tous point de la colonne et procédant à un échange de chaleur et de
composition.
A la place des niveaux théoriques discontinus, présentés sur la figure III.4, il existe
une répartition continue des températures et des compositions de la vapeur et du liquide
(figure III.5).
Le pouvoir séparateur d’un appareil à distiller est d’autant plus élevé que, pour un
mélange binaire idéal de nature et de composition données, l’écart entre les températures
extrêmes T1 et Tn, est plus grand (figure III.6). Il dépend de plusieurs facteurs :
-qualités intrinsèques de la colonne : sa géométrie ; son remplissage et son isolement
thermique.
-conditions expérimentales : la température, la pression, le taux de reflux, le débit et la
régularité du régime de distillation.
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Qualité de la colonne :
III.2.b.1.b La retenue :
La retenue est la quantité de mélange, fixée par la colonne pendant toute la durée de la
distillation, nécessaire pour maintenir l’équilibre des opérations de vaporisation condensation.
Elle varie avec la nature de la colonne et elle est proportionnelle a son volume intérieur
Appareils classiques :
Les appareils (figures III.1 et III.3) sont ceux utilisés pour les distillations sous
pression ordinaire (simple ou fractionnée) auxquelles on apporte les modifications et des
équipements supplémentaires.
Pour une bonne régulation de l’ébullition, on évite d’utiliser la pierre ponce car elle est
vite épuisée sous pression réduite, pour cela on utilise une technique classique qui consiste à
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utiliser un tube capillaire dépassant à l’extérieur et dont l’extrémité la plus fine est située au
fond du bouilleur. Un bon capillaire doit émettre un débit de bulles suffisant pour assurer une
ébullition régulière mais sans trop débiter afin de ne pas casser le vide ni projeter de liquide
hors du bouilleur. En outre, l’utilisation d’un capillaire permet de distiller en présence d’un
gaz inerte (azote par exemple) afin d’éviter l’oxydation des composés.
Evaporateur rotatif :
Pour réaliser rapidement, il est plus commode de remplacer l’appareil de distillation
simple ou sous pression réduite par un évaporateur rotatif (figure III.7). Ce dernier est utilisé
sous pression réduite modérée (10 à 100mmHg). Après mise de l’appareil sous pression
réduite, le ballon d’évaporation est mit en rotation continue, puis chauffé à la température
appropriée en l’immergeant plus ou moins dans un bain maintenu à température constante.
Le pouvoir séparateur est d’environ un plateau théorique. Comparé à un appareil
classique de distillation simple, un évaporateur rotatif présente les avantages suivants :
- Commodité de mise en service
- Distillation rapide
- Possibilité de distiller de grandes quantités dans un ballon d’évaporation de capacité
réduite, au moyen d’un système d’introduction en cours d’évaporation.
- Pas de surchauffe du résidu
- Pas de soubresauts.
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B. Applications usuelles et appareils
L’hydro distillation ou l’entraînement à la vapeur peuvent, dans certains cas,
remplacer avantageusement des extractions (lorsqu’il y a formation d’émulsions, manque de
sélectivité des solvants, risque de contamination par le solvant, etc..) ou des distillations
classiques (abaissement de la température d’ébullition du composé organique).
Les principales applications sont les suivantes :
- Isolement des huiles essentielles des plantes, pour une utilisation en parfumerie,
pharmacie ou dans l’industrie alimentaire.
- Isolement ou élimination d’un composé organique situé dans un milieu très
hétérogène, difficile à distiller directement ou à extraire par un solvant.
- Distillation d’un composé cristallisé assez volatil.
Le choix entre les deux techniques, hydro distillation ou entraînement à la vapeur,
dépend de l’équipement du laboratoire, de la quantité et de la nature du mélange à distiller.
L’appareil d’hydro-distillation est un appareil pour distillation simple auquel il peut
être utile d’ajouter (figure 2) :
- Une ampoule de coulée pour recharge éventuelle en eau au cours de la distillation.
- Un agitateur magnétique ou mécanique, qui dispense l’utilisation de pierre ponce, pour
avoir une meilleur répartition entre les deux phases et une ébullition plus régulière.
IV RECRISTALLISATION
IV.1. Principe de la recristallisation
Les composés solides obtenus par synthèse organique ou extraits de substances
naturelles sont souvent contaminés par de faibles quantités d’impuretés. La technique
habituelle de leur purification est le recristallisation, basée sur leur différence de solubilité à
chaud et à froid dans les solvants.
La recristallisation consiste à dissoudre d’abord le solide à purifier dans un solvant ou
dans un mélange de plusieurs solvants chauds, puis à refroidir la solution pour provoquer la
recristallisation du solide que l’on isole par filtration. Quant aux impuretés, trois cas peuvent
se présenter :
- Elles sont insolubles dans le solvant chaud : une seule filtration de la solution chaude
permet de les éliminer.
- Elles sont solubles dans le solvant chaud et le demeurent partiellement dans le solvant
froid ; la plus grande partie reste dissoute au moment de la recristallisation du produit
principal et est éliminée avec le filtrat.
- Elles sont très solubles dans le solvant à chaud et peu solubles dans le solvant froid :
la filtration isole un produit contaminé et, dans ce cas, la recristallisation est peu
efficace.
La purification est d’autant plus aisée que le taux initial d’impuretés est très faible.
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- Mise en solution
- Traitement éventuel de la solution chaude
- Refroidissement et recristallisation
- Séchage
- Conditionnement
- Contrôle de la pureté.*
Lorsque les valeurs des solubilités ne sont pas connues, le choix du solvant se fait
après tests.
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IV.2.2 Mise en solution
La nature du solvant étant déterminée, on procède à la mise en solution. Selon les
quantités de produit à purifier et de solvant nécessaire, on emploi un ballon équipé d’un
réfrigérant à reflux total et éventuellement un agitateur.
Selon la solubilité du produit à purifier dans le solvant ou mélange de solvants, on peut
procéder de deux façons différentes :
- Si la solubilité est connue exactement, on introduit la quantité nécessaire calculée,
augmentée d’un excès de 10%. Cet excès est indispensable, particulièrement dans le
cas où il faudra effectuer une filtration à chaud.
- Si la solubilité n’est connue que d’une façon approximative, on introduit seulement la
moitié de la quantité de solvant. On chauffe le mélange jusqu’à proximité du point
d’ébullition et on ajoute graduellement du solvant jusqu’à dissolution complète du
solide, en ramenant le ramenant à proximité du point d’ébullition après chaque
addition. Une fois la dissolution obtenue, on ajoute un excès de 10% de solvant et on
porte le mélange à ébullition.
V SECHAGE
Le séchage d’un composé solide consiste à éliminer l’eau ou le solvant avec lequel il
est mélangé ; cette opération peut intervenir :
- Soit avant une synthèse, afin de chasser les traces d’humidité présentes dans un
réactif ;
- Soit en cours ou en fin de synthèse, le plu souvent après une décantation ou une
filtration
- Les techniques de séchage ne sont pas les mêmes selon que le produit à sécher est
liquide ou solide.
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- Les méthodes de séchage total, conduisant à un liquide dont l’eau résiduelle n’est pas
détectable avec les moyens d’analyse instrumentale.
V.1.1 Séchage ordinaire :
A- Desséchants chimiques :
Les desséchants chimiques sont des solides inorganiques qui fixent l’eau lorsqu’ils
sont ajoutés au liquide humide. Ils sont choisis parmi des sels anhydres susceptibles de
s’hydrater, certains oxydes et certains hydroxydes.
Ils doivent agir avec rapidité, et leur capacité d’absorption de l’eau doit être excellente.
Mais ils doivent aussi satisfaire aux exigences suivantes :
- Ne pas se dissoudre dans le liquide à sécher ;
- Ne pas provoquer, directement ou indirectement, des réactions chimiques avec le
liquide à sécher.
Les principaux agents desséchants avec leurs qualités, leurs incompatibilités sont
représentées dans le tableau suivant (Tableau V.1)
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nouveau. Le séchage est effectif lorsque la fraction de desséchant nouvellement introduite,
après un séjour de quelques minutes, se déplace librement dans le liquide.
Après séchage le desséchant est le plus souvent éliminé par filtration, soit sur filtre plissé, soit
sur Buchner sous pression réduite.
Certains cotons ou papiers filtres ont été spécialement conçus pour absorber l’eau
contenue dans un liquide organique. Le séchage est effectué par passage du liquide à travers
le matériau desséchant. Cette technique n’est valable que pout de faibles quantités d’eau.
A- Anhydride phosphorique :
B-Sodium métallique :
B- Tamis moléculaires :
Les tamis moléculaires sont des zéolithes cristallines de synthèse, dans lesquelles l’eau
est retenue par adsorption dans de nombreuses cavités reliées par des pores calibrés. Le
calibre des pores de ceux utilisés pour le séchage des liquides organiques est de 0.3 à 0.4 nm.
La capacité des tamis moléculaires est élevée, et s’ils sont correctement utilisés, l’eau est
totalement éliminée.
Deux techniques courantes sont proposées pour leur emploi :
- Placer des tamis dans le liquide, agiter quelques instants puis filtrer
- Faire couler lentement le liquide à travers un lit de tamis disposé dans une colonne.
Le séchage à l’air libre est une méthode simple qui écarte les problèmes liés au
chauffage des cristaux( sublimation, fusion, décomposition). Par contre, elle est lente ( de
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quelques heures à quelques jours). Cette méthode ne permet pas l’élimination complète de
l’humidité. Il est conseillé de placer l’échantillon dans un endroit ventilé, par exemple sous
une hotte jusqu’à évaporation complète du solvant.
V.2.2 Dessiccateur :
Le dessiccateur (fig.V.1), peut être utilisé, soit pour conserver un composé à l’abri de
l’humidité de l’air, soit pour sécher une substance cristallisée.
Une substance desséchante, qui capte les vapeurs émises, est placée dans le fond du
dessiccateur. Sa nature est adaptée à celle du liquide à éliminer. Les principaux desséchants
des solides sont représentés dans le tableau V.2.
Afin de diminuer la durée de séchage et de limiter l’oxydation du composé, le
dessiccateur est très souvent utilisé sous pression réduite. Dans ce cas les dispositions
suivantes doivent être prises :
- Enfermer le dessiccateur dans une cage grillagée, afin de limiter le danger dû à une
implosion éventuelle.
- Intercaler un système de protection (piège, ou fiole de garde) entre le dessiccateur et la
pompe à vide.
- Effectuer très lentement la remise à la pression atmosphérique, afin de ne pas
éparpiller le contenu du dessiccateur par le courant d’air.
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V.2.3 Etuves :
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