Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
OBJECTIF GENERAL :
Aborder les bases théoriques des techniques de séparation mécaniques. Fournir les bases
nécessaires pour le dimensionnement, le calcul et le contrôle des unités de séparation.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
CONTENU DU COURS
- Définitions et principe ;
- Décantation en milieu dilué ;
- Décantation en milieu concentré ;
- Dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses terminales de chute ;
- Dimensionnement des décanteurs à partir d’essais de décantation en éprouvette ;
- Floculation ;
- Description technologique des principaux types de décanteurs.
1
I. Généralités sur la décantation
I.1. Définitions
Processus fondamental du génie des procédés, la sédimentation consiste aux dépôts des
particules solides en suspension dans un fluide (liquide ou gaz), sous l’effet d’un champ de
forces qui peut être gravimétrique, centrifuge ou électrique.
La décantation est une opération unitaire, parmi les techniques de séparation liquide-solide
basés sur le phénomène de sédimentation, ayant pour but de séparer les particules en suspension
dans un liquide, par dépôt sous l’action de leur poids (décantation gravimétrique ou statique)
ou d’une force centrifuge (décantation centrifuge ou centrifugation).
Le système constitué par une phase quelconque dispersée dans une phase fluide s’appelle
suspension ou pulpe si la phase dispersée est un solide et émulsion si c’est un liquide dans un
autre liquide. Le fluide dans lequel se fait la dispersion est appelé la phase continue.
Les procédés de décantation mis en œuvre diffèrent selon que l’on recherche seulement à
augmenter la concentration des solides (boue concentrée) à partir d’une suspension initiale
concentrée, on parle d’épaississement) ou au contraire que l’on vise à obtenir un liquide clair
à partir d’une suspension diluée à partir d’une suspension diluée en particules, on parle de
clarification.
Quand on laisse reposer une suspension solide dans une phase liquide, on observe que les
particules sous l’action de la pesanteur, des forces de frottement et de la poussée
d’Archimède tendent à tomber vers le fond (sédimentation) ou à remonter en surface
(flottement) selon leur densité et leur taille. On distingue deux types de matière décantable : les
particules sédimentent indépendamment les unes des autres et les particules plus ou moins
floculées, qui résultent d’une agglomération naturelle ou provoquée des matières colloïdales en
suspension.
La décantation consiste alors à laisser reposer la suspension pendant un temps suffisant pour
que les particules se déposent au fond du décanteur. Elle peut être réalisée en continu ou en
discontinu. Dans le cas où elle est réalisée en continu, les matières solides qui se déposent
(boues ou sousverse) et le liquide clarifié (surverse ou surnageant) sont récupérés
simultanément et séparément sans perturber le processus de sédimentation.
2
I.3. Facteurs régissant la séparation solide-liquide
Le phénomène de la décantation peut se manifester différemment selon la concentration de la
suspension, les caractéristiques propres des particules et les interactions possibles entre elles,
les caractéristiques du liquide, etc.
3
■ Décantation des particules discrètes (ou décantation individuelle)
Les particules conservent leurs propriétés initiales (forme, dimension et densité) au cours de
leur chute. La vitesse de chute est alors indépendante de la concentration en solides puisqu’il
n’y a pas d’interactions entre les particules.
4
phénomène peut se traduire à l’interface « liquide clair-pulpe » par le dégagement de bulles.
Parfois, il prend naissance dès le régime de sédimentation globale. Le résultat final est un
épaississement plus rapide de la pulpe. La nature exacte des mécanismes mis en jeu est mal
connue. Il faut noter que la transition entre les différents régimes se fait de manière continue et
le classement qui vient d’être proposé constitue une simplification pour mieux les caractériser.
La décantation est une technique séparative appliquée dans plusieurs domaines de l’industrie :
La force de gravité : 𝑭𝒈 = 𝒎𝒔 𝒈 = 𝝆𝒔 𝑽𝒔 𝒈
5
Vs : Volume de la particule solide
ms : Masse de la particule solide
ρs : Masse volumique de la particule solide
g : Accélération de la pesanteur
Dans tous les cas, il existe une force frottement appelée force traînée (FT) qui s’oppose au
déplacement du solide. C’est la résistance que le fluide oppose au mouvement de la particule
du fait de sa viscosité et croit approximativement avec le carré de la vitesse.
La particule se déplace par rapport au fluide avec certaine vitesse U que l’on appelle vitesse de
sédimentation.
Un solide abandonné dans un liquide se déplace à une vitesse qui augmente rapidement puisque
la force résultant de la différence entre la pesanteur et la poussée d’Archimède est constante, le
mouvement est uniformément accéléré. Mais il arrive un moment où la force de trainée
rééquilibre la résultante des deux autres (Fg et FA) : la vitesse de sédimentation (U) devient
alors constante. On parle de vitesse limite de chute ou vitesse terminale de chute (Ut).
6
Z
D’après le premier principe de la mécanique (somme des forces extérieure est égale à m ×
accélération), dans le cas d’une décantation, on a :
F F g FA FT ma
𝑼𝟐 𝒅𝑼
𝝆𝒔 𝑽𝒔 𝒈 − 𝝆𝒍 𝑽𝒔 𝒈 − 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑨 = 𝝆𝒔 𝑽𝒔
𝟐 𝒅𝒕
Equation du mouvement de la particule en milieu dilué
Considérons une particule sphérique isolée de rayon r et de diamètre D qui décante dans un
milieu dilué.
𝟒 𝝅𝒓𝟑 𝝅𝑫𝟑
𝑽= =
𝟑 𝟔
Avec D = 2 r
7
L’équation de mouvement de la particule devient pour les particules sphériques :
3 dU
ρs D g − ρl D g − CT ρl U 2 = ρs D
4 dt
𝟑 𝒅𝑼
𝑫 𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 ) − 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑼𝟐 = 𝝆𝒔 𝑫
𝟒 𝒅𝒕
À l’équilibre des forces, la vitesse est constante et est appelée à la vitesse terminale de chute
et est noté Ut (ou vitesse limite de chute qui est noté Ulim).
𝒅𝑼𝒕
Donc =𝟎
𝒅𝒕
On peut en déduire la vitesse terminale de chute (Ut), encore appelée vitesse limite de chute.
𝟒 𝑫 𝝆𝒔
𝑼𝒕 = √ ( − 𝟏) 𝒈
𝟑 𝑪𝑻 𝝆𝒍
b et n = nombres réels
D : Diamètre de la particule solide
ηl : Viscosité dynamique du liquide
ϕ : Facteur de forme
Aire de la sphère équivalente
ϕ=
Aire réelle de la particule
8
Les valeurs de b et n dépendent du type d’écoulement :
On a :
24 24 24 𝜂𝑙
𝐶𝑇 = = =
𝑅𝑒 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷
𝜂𝑙
On avait montré que :
3
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 𝐶𝑇 𝜌𝑙 𝑈 2 = 0
4
On en déduit la vitesse terminale de chute en régime de Stocks dans le cas d’une particule
sphérique.
𝑫𝟐 𝒈(𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )
𝑼𝒕 =
𝟏𝟖 𝜼𝒍
Si n=3/5 et b=18,5
On a :
3⁄
18,5 18,5 𝜂𝑙 5
𝐶𝑇 = 3⁄ = 3⁄ = 18,5 ( )
(𝑅𝑒 ) 5 𝜌 𝑈 𝐷 5 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷
( 𝑙 𝜂𝑡 )
𝑙
On en déduit la vitesse terminale de chute en régime d’Allen pour une particule sphérique.
𝟖⁄ 𝟓⁄
𝟐, 𝟕 × 𝑫 𝟕 [𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )] 𝟕
𝑼𝒕 = 𝟐⁄ 𝟑⁄
𝟏𝟕, 𝟔𝟐 × 𝝆𝒍 𝟕 × 𝜼𝒍 𝟕
9
II.1.2. Vitesse terminale de chute en régime de NEWTON
Si n = 0 et b = 0,4
On a : CT = 0,4
L’équation de mouvement d’une particule sphérique devient :
3
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 0,4 𝜌𝑙 𝑈𝑡 2 = 0
4
On en déduit la vitesse terminale de chute en régime d’Allen pour une particule sphérique.
𝟒 𝑫 𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )
𝑼𝒕 = √
𝟏, 𝟐 𝝆𝒍
Dans le cas des particules non sphériques, on prend comme diamètre équivalent le diamètre
de la sphère ayant la même surface projetée que la particule.
𝑈𝑡 𝜌𝑙 𝐷
𝑅𝑒 = 𝜙
𝜂𝑙
ϕ : Facteur de forme
𝜌𝑎 = 𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠
𝜂𝑎 = 𝜂𝑙 𝑒 4,2𝛽
10
Avec :
ρl : Masse volumique du liquide
ρs : Masse volumique du solide
β : fraction volumique du solide
ηl : Viscosité dynamique du liquide
Ainsi dans les formules des vitesses terminales de chutes déterminées précédemment ρl est
remplacée par ρa.
On sait qu’en régime d’Allen en milieu dilué, la vitesse terminale de chute est exprimée comme
suit :
8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )] 7
𝑈𝑡 = 2⁄ 3⁄
17,62 × 𝜌𝑙 7 × 𝜂𝑙 7
11
En milieu concentré, on aura :
8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑎 )] 7
𝑈𝑡𝑐 = 2⁄ 3⁄
17,62 × 𝜌𝑎 7 × 𝜂𝑎 7
8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 (1 − 𝛽) − 𝛽 𝜌𝑠 )] 7
𝑈𝑡𝑐 = 3⁄
2⁄ 7
17,62 × [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ] 7 × (𝜂𝑙 𝑒4,2𝛽 )
𝟖⁄ 𝟓⁄
𝟐, 𝟕 × 𝑫 𝟕 [𝒈(𝟏 − 𝜷)(𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )] 𝟕
𝑼𝒕𝒄 = 𝟐⁄ 𝟑⁄
𝟏𝟕, 𝟔𝟐 [𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷) + 𝜷 𝝆𝒔 ] 𝟕 (𝜼𝒍 𝒆𝟒,𝟐𝜷 ) 𝟕
4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )
𝑈𝑡 = √
1,2 𝜌𝑙
4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑎 )
𝑈𝑡𝑐 = √
1,2 𝜌𝑎
4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ])
𝑈𝑡𝑐 = √
1,2 [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ]
𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷)
𝑼𝒕𝒄 = √ 𝑼
[𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷) + 𝜷 𝝆𝒔 ] 𝒕
12
IV. Appareillage et procédé de fonctionnement
IV.1. Equipement et principe de fonctionnement
Les décanteurs sont des appareils qui servent à séparer des mélanges solide-liquide. Il s’agit de
récipients ou cuves de formes et de tailles variables dans lesquels la décantation s’opère avec
le temps sous l’effet de la gravité. Ce sont des appareils qui comportent deux orifices de sortie :
un dans la partie supérieure pour l’écoulement du liquide clarifié (surverse) et, l’autre dans la
partie inférieure, pour l’évacuation de la partie épaissie (sousverse). La suspension à traiter est,
le plus souvent, introduite dans la cuve à un point situé en dessous du niveau supérieur. Cette
opération peut être précédée d’une floculation et est souvent accompagnée d’un système raclage
des boues.
13
Soient :
QA : Débit volumique de l’alimentation
QS : Débit volumique de la surverse
QB : Débit volumique des boues (sousverse)
CA : Concentration massique du solide dans l’alimentation
Cs : Concentration massique du solide dans la surverse
CB : Concentration massique du solide dans la sousverse
QA = QS + QB
QA CA = QS CS + QB CB
Si la séparation est bien faite la concentration dans la surverse est nulle (CS=0).
𝐶 𝐶 𝐶𝐴
𝑄𝐵 = 𝐶𝐴 𝑄𝐴 , donc 𝑄𝐴 = 𝑄𝑆 + 𝐶𝐴 𝑄𝐴 → 𝑄𝑆 = 𝑄𝐴 − 𝑄𝐴
𝐵 𝐵 𝐶𝐵
𝑪
On peut alors écrire que 𝑸𝑺 = ( 𝟏 − 𝑪𝑨 ) 𝑸𝑨
𝑩
14
V. Dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses
terminales de chute
Le dimensionnement d’un bassin de sédimentation est basé sur la théorie de HAZEN et CAMP
qui repose sur deux hypothèses :
Les particules entrant dans le bassin sont uniformément réparties sur toute la section
d’entrée du bassin ;
Une particule est considérée comme retenue lorsqu’elle atteint le fond du bassin pendant
son temps de séjour dans le bassin.
Pour le dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses terminales de chute, la méthode
itérative est utilisée :
15
Pour que les particules solides ne soient pas entrainées hors du décanteur, et qu’elles se déposent
au fond du décanteur, la durée de séjour du liquide doit être supérieure à la durée de séjour des
particules solides. Autrement dit toute particule dont la vitesse de sédimentation est supérieure
à la vitesse ascendante du liquide est retenues dans la sousverse.
Soient :
𝑄𝑠
URL= Vitesse de remontée de liquide : 𝑈𝑅𝐿 =
𝑆
Ut = Vitesse terminale de chute
On a : 𝑈𝑡 ≥ 𝑈𝑅𝐿
𝑄𝑠
𝑆≥ (S = surface minimale requise pour la séparation)
𝑈𝑡
𝐶
(1− 𝐴 )𝑄𝐴
𝐶𝐵
𝑆≥
𝑈𝑡
𝐶
𝑄𝑠 (1− 𝐴 )𝑄𝐴
𝐶𝐵
Donc la surface minimale requise pour un décanteur rectangulaire est 𝑆𝑚𝑖𝑛 = =
𝑈𝑡 𝑈𝑡
16
Notations :
H : Profondeur de la zone de sédimentation
L : Longueur de la zone de sédimentation
l : largeur du décanteur
Chaque particule est caractérisée par sa vitesse horizontale et sa vitesse verticale (de
sédimentation, Ut).
Une particule sédimente lorsqu’elle atteint le fond du bassin durant son passage dans le
décanteur. Le cas limite concerne la particule qui entre dans le décanteur à la hauteur H.
Ce type de décanteur est le plus simple en clarification. Dans ces décanteurs à flux vertical,
toute particule dont la vitesse de sédimentation est supérieure à la vitesse ascendante du liquide
est retenue dans la sousverse.
Le débit QA qui traverse uniformément le décanteur de profondeur (H) et de largeur (l), permet
d’obtenir une vitesse horizontale de transfert de fluide (Uf) suivant selon la relation :
𝑄𝐴
𝑈𝑓 =
𝐻×𝑙
Dans la zone intermédiaire de décantation, les particules acquièrent une vitesse terminale de
chute (Ut). Par conséquent, une particule est retenue par le décanteur de longueur L si :
𝑈𝑡 𝑈𝑓
>
𝐻 𝐿
𝑈𝑡 𝑄𝐴
On peut écrire alors : >
𝐻 𝐻×𝑙×𝐿
𝑄𝐴
Soit 𝑈𝑡 > ou 𝑈𝑡 𝑈𝐻
𝑆𝐻
UH est appelée vitesse de Hazenou ou charge hydraulique superficielle. UH qui est indépendant
de la profondeur du décanteur mais de sa surface.
17
Soit TS le temps nécessaire à une particule solide pour qu’elle parcourt la longueur L du
décanteur :
Volume du décanteur 𝐻×𝐿×𝑙
𝑇𝑠 = =
Débit volumique de la suspension 𝑄𝐴
Pendant ce temps TS, la particule doit au moins parcourir la distance H (Hauteur du décanteur)
à la vitesse Ut. Donc on doit avoir :
𝐻
𝑈𝑡 ≥
𝑇𝑆
𝑈𝑡 ≥ 𝑈𝐻
𝑄𝐴
Donc la surface minimale requise pour un décanteur rectangulaire est : 𝑆𝑚𝑖𝑛 =
𝑈𝑡
18
Évolution de l’aspect d’une suspension en décantation dans une éprouvette
Remarque :
Lorsque la suspension est constituée de particules de dimensions très différentes, il est rare
d’observer une décantation nette entre les diverses zones. Les particules les plus grosses
tombent plus vite que les autres ; le sédiment (zone A) est alors hétérogène et se classe
approximativement par ordre de taille.
19
Domaine I (A à B) : Il correspond à la durée de floculation et est souvent inexistant si
la floculation est rapide ;
Domaine II (B à C) : Ce tronçon est à peu près rectiligne. Il traduit une vitesse de
sédimentation constante et s’exprime par :
𝑑ℎ 1 𝑑𝑉
𝑈=− =−
𝑑𝑡 𝑆 𝑑𝑡
ℎ𝑏 − ℎ𝑐 1 𝑉𝑏 − 𝑉𝑐
𝑈= =
𝑇𝑐 − 𝑇𝑏 𝑆 𝑇𝑐 − 𝑇𝑏
Au point C, les particules commencent à se toucher. Ce point est appelé point de début
de compression ou point d’inflexion.
Avec :
1 1
𝐷= −
𝐶 𝜌𝑆
D : Dilution de la suspension à l’instant t ;
D∞ : Dilution en un temps infiniment long ;
C : Concentration de la solution à l’instant t ;
ρs : Masse volumique des particules solides ;
K est une constante.
20
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 − 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛
𝐷=
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛
𝑉𝑇 − 𝑉𝑆 𝑉𝑇 𝑉𝑆 1 1
𝐷= = − = −
𝑚𝑆 𝑚𝑆 𝑚𝑆 𝐶 𝜌𝑆
𝑆 𝑑ℎ 𝑆ℎ 1 𝑆ℎ∞ 1
= 𝐾 ⌊( − ) − ( − )⌋
𝑚𝑆 𝑑𝑡 𝑚𝑆 𝜌𝑆 𝑚𝑆 𝜌𝑆
𝑑ℎ
= 𝐾(ℎ − ℎ∞ )
𝑑𝑡
𝑑ℎ
= 𝐾 𝑑𝑡
ℎ − ℎ∞
ln(ℎ − ℎ∞ ) = 𝐾 𝑡 + 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
21
VI.3. Dimensionnement des clarificateurs et des épaississeurs
VI.3.1. Dimensionnement des clarificateurs
Clarifier une suspension diluée consiste simplement à s’assurer que la matière séjourne un
temps suffisant dans le décanteur afin de garantir la sédimentation de toutes les particules, y
compris les plus fines.
Ainsi, pour déterminer la vitesse décantation des clarificateurs, on observe la suspension
jusqu’à l’atteinte de la clarté souhaitée au niveau du surnageant et on mesure la hauteur occupée
par les boues et puis on calcule la vitesse de décantation.
La vitesse de sédimentation ou vitesse de chute peut être obtenue grâce à la relation suivante :
ℎ0 − ℎ𝑐 ℎ0 − ℎ𝑐
𝑈𝑡 = =
𝑡𝑐 − 0 𝑡𝑐
22
VI.3.2. Dimensionnement des épaississeurs
Plusieurs auteurs ont proposés des méthodes de dimensionnement des épaississeurs. Parmi
celles-ci, les plus connues sont : les méthodes de COE et CLEVENGER, de TALMADGE et
FITCH et celle de OLTMANN.
La méthode mise en place par OLTMANN est une correction de la méthode de COE et
CLEVENGER. La méthode proposée permet également d’évaluer la hauteur nécessaire pour
le stockage des boues dans le décanteur.
Selon OLTMANN, la surface requise pour le décanteur peut être obtenue en multipliant la
capacité unitaire par des coefficients de correction qui dépendent de la différence de
concentration entre l’entrée et la sortie du décanteur mais aussi des possibles variations de débit
ou de concentration à l’entrée du décanteur.
S D DB
ab A
Q ms Ut
Le coefficient a prend en considération la dilution DA de la suspension à l’entrée du décanteur
et sa dilution au point de compression DC ;
Les surfaces unitaires calculées sont également majorées d’un coefficient multiplicateur, b,
variant de 1 à 1,5 en fonction des incertitudes sur la représentativité de l’échantillon et du
tonnage à traiter.
23
VI.3.2.1.1. Détermination de la surface requise
24
La localisation du point de début de compression peut être effectuée par la méthode de
ROBERTS ou par la méthode des tangentes. La vitesse de sédimentation, appelée vitesse de
OLTMANN (Uolt), est donnée par la formule suivante :
ℎ0 − ℎ𝑐
𝑈𝑜𝑙𝑡 =
𝑡𝑐
Pour déterminer la surface requise, on utilise l’abscisse ty du point d’intersection entre la droite
d’ordonnée hB et la droite dite d’Oltmann, joignant le point d’ordonnée h0 de la courbe et le
point C.
𝑡𝑌
𝑆𝑚𝑖𝑛 =
ℎ0 × 𝐶0
ty : temps d’Oltmann (en s)
h0 : hauteur initiale de la suspension (en m)
C0 : concentration initiale de la suspension (kg/m3)
Dans le cas des suspensions concentrées pour lesquelles la floculation est pratiquement
immédiate et la sédimentation rapide, la hauteur du décanteur n’intervient pas, à la différence
des suspensions diluées. Le décanteur est relativement plat, donc augmenter sa hauteur et son
volume n’augmente pas la qualité de la sousverse. On fixe donc à environ 1 m la hauteur du
liquide clair.
Par l’étude de la courbe de sédimentation dans le domaine de la compression, on détermine le
temps de séjour moyen des boues (tm) pour atteindre la concentration finale souhaitée. On en
déduit le volume de boue VB et la hauteur hB qui doit être au maximum égale à 1 m. Si hB est
supérieure à 1 m, on recalcule une nouvelle surface S’.
25
La clarté de la surverse ne dépend pratiquement pas de hauteur du décanteur mais plutôt de la
surface de celle-ci. Les décanteurs sont donc habituellement plats. Cependant, pour des
suspensions très concentrées ou pour des particules hautement floculées, il est important de
prévoir un volume de stockage des boues. La hauteur de stockage des boues est alors déterminée
sur une courbe de décantation longue durée qu’on découpe en petite tranche de Δt entre le point
de début de compression (point C) et le point de soutirage des boues (point B).
V n
1
D i Δt
Q ms 1 ρS
1 1 V n
Δt
Or, on a D i d’où et C A h A Ci h i
Ci ρS Q ms 1 Ci
n
V h
i Δt
Q ms 1 h A C A
V Δt n
Q ms h A C A
h
1
i
À cette hauteur de boues (HB), il faut ajouter la hauteur correspondante à la zone C, dite zone
de transition (figure), que l’on prend égale à 0,60 m, et une hauteur supplémentaire définie par
le constructeur pour tenir compte de la présence des rateaux entrainant les sédiments vers
l’orifice de décharge de sousverse.
Ainsi, la hauteur totale d’un décanteur (en m) est donnée par la formule suivante :
H = hlc (1 m) + hB ( 1 m) + 0,6
H = 1 + hB + 0,6
26