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DECANTATION

PRE REQUIS : L’étudiant doit connaitre :

- Les lois de la mécanique générale ;

- Les notions de base de la chimie des solutions ;

OBJECTIF GENERAL :

Aborder les bases théoriques des techniques de séparation mécaniques. Fournir les bases
nécessaires pour le dimensionnement, le calcul et le contrôle des unités de séparation.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

L’étudiant doit être capable de :


- Comprendre les mécanismes qui régissent les séparations mécaniques ;
- Comprendre les lois qui régissent le processus de séparation ;
- Dimensionner des unités de séparation ;
- Faire fonctionner des unités de séparation.

CONTENU DU COURS

- Définitions et principe ;
- Décantation en milieu dilué ;
- Décantation en milieu concentré ;
- Dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses terminales de chute ;
- Dimensionnement des décanteurs à partir d’essais de décantation en éprouvette ;
- Floculation ;
- Description technologique des principaux types de décanteurs.

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I. Généralités sur la décantation
I.1. Définitions
Processus fondamental du génie des procédés, la sédimentation consiste aux dépôts des
particules solides en suspension dans un fluide (liquide ou gaz), sous l’effet d’un champ de
forces qui peut être gravimétrique, centrifuge ou électrique.

La décantation est une opération unitaire, parmi les techniques de séparation liquide-solide
basés sur le phénomène de sédimentation, ayant pour but de séparer les particules en suspension
dans un liquide, par dépôt sous l’action de leur poids (décantation gravimétrique ou statique)
ou d’une force centrifuge (décantation centrifuge ou centrifugation).

Le système constitué par une phase quelconque dispersée dans une phase fluide s’appelle
suspension ou pulpe si la phase dispersée est un solide et émulsion si c’est un liquide dans un
autre liquide. Le fluide dans lequel se fait la dispersion est appelé la phase continue.

Les procédés de décantation mis en œuvre diffèrent selon que l’on recherche seulement à
augmenter la concentration des solides (boue concentrée) à partir d’une suspension initiale
concentrée, on parle d’épaississement) ou au contraire que l’on vise à obtenir un liquide clair
à partir d’une suspension diluée à partir d’une suspension diluée en particules, on parle de
clarification.

I.2. Principe de la décantation

Quand on laisse reposer une suspension solide dans une phase liquide, on observe que les
particules sous l’action de la pesanteur, des forces de frottement et de la poussée
d’Archimède tendent à tomber vers le fond (sédimentation) ou à remonter en surface
(flottement) selon leur densité et leur taille. On distingue deux types de matière décantable : les
particules sédimentent indépendamment les unes des autres et les particules plus ou moins
floculées, qui résultent d’une agglomération naturelle ou provoquée des matières colloïdales en
suspension.

La décantation consiste alors à laisser reposer la suspension pendant un temps suffisant pour
que les particules se déposent au fond du décanteur. Elle peut être réalisée en continu ou en
discontinu. Dans le cas où elle est réalisée en continu, les matières solides qui se déposent
(boues ou sousverse) et le liquide clarifié (surverse ou surnageant) sont récupérés
simultanément et séparément sans perturber le processus de sédimentation.

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I.3. Facteurs régissant la séparation solide-liquide
Le phénomène de la décantation peut se manifester différemment selon la concentration de la
suspension, les caractéristiques propres des particules et les interactions possibles entre elles,
les caractéristiques du liquide, etc.

 La nature de la phase solide : densité, granulométrie, structure (grains, fibres,


colloïdes, etc.), tendance à l’agglomération ;

 Les caractéristiques de la phase liquide : viscosité, densité, concentration en


électrolytes dissous, température ;

 L’état de la suspension : concentration en particules solide (ratio solide/liquide) ;

 Les conditions opératoires de la décantation : débit, vitesse et courbe de


sédimentation, durée de séjour des particules dans le décanteur, type d’appareil
(décanteur circulaire ou rectangulaire), mode de fonctionnement (continu ou
discontinu), adjuvants ;

 Les produits résultants de la séparation : concentration de la phase liquide surnageant


et de la sousverse.

I.4. Les différents types de décantation

Selon la concentration en solide et la nature des particules (densité, forme et tendance à


l’agglomération), on distingue plusieurs types de décantation.

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■ Décantation des particules discrètes (ou décantation individuelle)

Les particules conservent leurs propriétés initiales (forme, dimension et densité) au cours de
leur chute. La vitesse de chute est alors indépendante de la concentration en solides puisqu’il
n’y a pas d’interactions entre les particules.

■ Décantation des particules floculantes (ou sédimentation de flocs)


Les particules s’agglomèrent au cours de leur chute formant ainsi des flocs de plus en plus gros.
Les propriétés physiques de ces particules (forme, dimension et densité) et leur vitesse de chute
sont donc modifiées pendant le processus. La vitesse de chute de chaque floc augmente avec sa
taille. On assiste alors à une clarification progressive et il n’y a pas d’interface nette entre le
liquide surnageant et les particules en cours de sédimentation.

■ Décantation freinée ou de zone (décantation ou sédimentation globale)


Ce type de décantation est caractérisé par une concentration élevée des particules solides. Cette
forte concentration entraine des interactions entre les particules et donc la création d’une
interface, zone claire/zone concentrée en solides. La vitesse de déplacement de cette interface
est constante pendant un certain temps. Cependant, en se rapprochant du fond du décanteur les
particules sont gênées dans leur mouvement et leur vitesse de chute diminue. Il se forme alors
dans le fond du décanteur une zone de concentration supérieure à celle voisine de l’interface et
dont la hauteur va en augmentant. Cette zone correspond à l’épaississage des boues.

■ Décantation par compression de boues


Elle survient très souvent à la suite de la décantation freinée. La suspension devient
suffisamment compacte pour développer des forces de compression qui entrainent l’expulsion
du liquide favorisant ainsi l’augmentation de la concentration des boues.

La sédimentation en compression prend le relais du régime précédent quand la structure de la


pulpe devient suffisamment compacte pour développer une force de compression. La
subsidence de chaque couche est ralentie par le comportement mécanique des couches sous-
jacentes, chaque couche étant soumise à une compression qui entraîne l’expulsion du liquide et
favorise ainsi l’augmentation de la concentration en solide.

■ La décantation ou sédimentation hétérogène


Elle correspond à un régime particulier où des perturbations interviennent dans la séparation
des phases lors de la sédimentation en compression. Certains sédiments présentent des
mouvements locaux intermittents de liquide, ou de suspension diluée, de bas en haut. Ce

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phénomène peut se traduire à l’interface « liquide clair-pulpe » par le dégagement de bulles.
Parfois, il prend naissance dès le régime de sédimentation globale. Le résultat final est un
épaississement plus rapide de la pulpe. La nature exacte des mécanismes mis en jeu est mal
connue. Il faut noter que la transition entre les différents régimes se fait de manière continue et
le classement qui vient d’être proposé constitue une simplification pour mieux les caractériser.

I-5. Quelques domaines d’application de la décantation

La décantation est une technique séparative appliquée dans plusieurs domaines de l’industrie :

 La clarification des huiles issues de l’extraction par pressage et l’élimination


d’impuretés (gommes, cires, savons formés lors de la neutralisation) pendant le
raffinage des huiles ;
 La séparation de la crème du lait du lait et pour la séparation lait caillé/lactosérum lors
de la préparation du fromage dans l’industrie laitière ;
 La clarification des jus de fruits, de la bière et du vin ;
 Le traitement des eaux potables (naturelles et domestiques) ;
 Le traitement des eaux usées (dessablage et traitement physiques des eaux usées
domestiques et industrielles) ;
 La minéralurgie et l’hydrométallurgie (purification des pulpes de minéraux et de métaux
lourds);
 La pétrochimie (séparation des liquides non miscibles) ;
 Le cosmétique (production d’huile essentielle, etc.).

II. Décantation en milieu dilué


Dans le cas d’une suspension diluée (concentration en volume des solides en suspension
inférieure à 0,5%), on considère que chaque particule est suffisamment éloignée de sa voisine,
et que par conséquent chacune d’elle sédimente comme une particule isolée (les particules
chutent indépendamment les unes des autres). Une seule particule solide (sans vitesse initiale)
dispersée dans un milieu liquide immobile est donc soumise, d’une part à la force de pesanteur
(ou de gravité) (Fg) et d’autre part à la poussée d’Archimède (FA) qui lui est opposée.

Si la force de pesanteur est supérieure à la poussée d’Archimède la particule sédimente, dans le


cas contraire elle flotte.

 La force de gravité : 𝑭𝒈 = 𝒎𝒔 𝒈 = 𝝆𝒔 𝑽𝒔 𝒈

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 Vs : Volume de la particule solide
 ms : Masse de la particule solide
 ρs : Masse volumique de la particule solide
 g : Accélération de la pesanteur

 La poussée d’Archimède (poids du liquide déplacé) : 𝑭𝑨 = 𝒎𝑳𝑫 𝒈 = 𝝆𝒍 𝑽𝒔 𝒈

 mLD : Masse du liquide déplacé


 ρl : Masse volumique du liquide
 Vs : Volume de la particule solide

Dans tous les cas, il existe une force frottement appelée force traînée (FT) qui s’oppose au
déplacement du solide. C’est la résistance que le fluide oppose au mouvement de la particule
du fait de sa viscosité et croit approximativement avec le carré de la vitesse.
La particule se déplace par rapport au fluide avec certaine vitesse U que l’on appelle vitesse de
sédimentation.

Un solide abandonné dans un liquide se déplace à une vitesse qui augmente rapidement puisque
la force résultant de la différence entre la pesanteur et la poussée d’Archimède est constante, le
mouvement est uniformément accéléré. Mais il arrive un moment où la force de trainée
rééquilibre la résultante des deux autres (Fg et FA) : la vitesse de sédimentation (U) devient
alors constante. On parle de vitesse limite de chute ou vitesse terminale de chute (Ut).

 Force de trainée (force de frottement) :


𝑼𝟐
𝑭𝑻 = 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑨
𝟐
 CT : Coefficient de trainée, celle-ci varie en fonction de la forme et du nombre
de Reynolds
 A : Surface projetée de la particule
 U : Vitesse de chute de la particule

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Z

D’après le premier principe de la mécanique (somme des forces extérieure est égale à m ×
accélération), dans le cas d’une décantation, on a :

F  F g  FA  FT  ma

En projetant sur l’axe (OZ), on obtient :


 Fg  FA  FT  ma

𝑼𝟐 𝒅𝑼
𝝆𝒔 𝑽𝒔 𝒈 − 𝝆𝒍 𝑽𝒔 𝒈 − 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑨 = 𝝆𝒔 𝑽𝒔
𝟐 𝒅𝒕
Equation du mouvement de la particule en milieu dilué

II.1. Cas de particules sphériques

Considérons une particule sphérique isolée de rayon r et de diamètre D qui décante dans un
milieu dilué.
𝟒 𝝅𝒓𝟑 𝝅𝑫𝟑
𝑽= =
𝟑 𝟔
Avec D = 2 r

La surface projetée de la particule correspond à la surface du cercle de diamètre D. Elle est


de :
𝟐
𝝅𝑫 𝟐
𝑨=𝝅𝒓 =
𝟒

7
L’équation de mouvement de la particule devient pour les particules sphériques :

πD3 πD3 πD2 U 2 πD3 dU


ρs g − ρl g − CT ρl = ρs
6 6 4 2 6 dt

3 dU
ρs D g − ρl D g − CT ρl U 2 = ρs D
4 dt

𝟑 𝒅𝑼
𝑫 𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 ) − 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑼𝟐 = 𝝆𝒔 𝑫
𝟒 𝒅𝒕

Equation de mouvement d’une particule sphérique en milieu dilué

À l’équilibre des forces, la vitesse est constante et est appelée à la vitesse terminale de chute
et est noté Ut (ou vitesse limite de chute qui est noté Ulim).
𝒅𝑼𝒕
Donc =𝟎
𝒅𝒕

Et l’équation de mouvement d’une particule sphérique en milieu dilué devient :


𝟑
𝑫 𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 ) − 𝑪𝑻 𝝆𝒍 𝑼𝒕 𝟐 = 𝟎
𝟒

On peut en déduire la vitesse terminale de chute (Ut), encore appelée vitesse limite de chute.

𝟒 𝑫 𝝆𝒔
𝑼𝒕 = √ ( − 𝟏) 𝒈
𝟑 𝑪𝑻 𝝆𝒍

De nombreux travaux ont permis d’exprimer CT en fonction du nombre de Reynolds de la


particule en mouvement.
𝒃 𝑼𝒕 𝝆𝒍 𝑫
𝑪𝑻 = 𝒆𝒕 𝑹𝒆 = 𝝓
(𝑹𝒆 )𝒏 𝜼𝒍

b et n = nombres réels
D : Diamètre de la particule solide
ηl : Viscosité dynamique du liquide
ϕ : Facteur de forme
Aire de la sphère équivalente
ϕ=
Aire réelle de la particule

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Les valeurs de b et n dépendent du type d’écoulement :

 Ecoulement laminaire : Re < 1 : Régime de STOCKES (n = 1 et b = 24)


 Ecoulement transitoire : 1 ≤ Re < 2000 : Régime d’ALLEN (n = 0,6 et b = 18,5)
 Ecoulement turbulent : Re ≥ 2000 : Régime de NEWTON (n = 0 et b = 0,4)

II.1.1. Vitesse terminale de chute en régime de STOCKES

n =1 et b = 24 et pour un solide sphérique ϕ = 1

On a :
24 24 24 𝜂𝑙
𝐶𝑇 = = =
𝑅𝑒 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷
𝜂𝑙
On avait montré que :
3
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 𝐶𝑇 𝜌𝑙 𝑈 2 = 0
4

L’équation de mouvement d’une particule sphérique devient :


3 24 𝜂𝑙 18 𝜂𝑙 𝑈𝑡
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 𝜌𝑙 𝑈𝑡 2 = 0 ⟺ 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − =0
4 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷 𝐷

On en déduit la vitesse terminale de chute en régime de Stocks dans le cas d’une particule
sphérique.
𝑫𝟐 𝒈(𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )
𝑼𝒕 =
𝟏𝟖 𝜼𝒍

II.1.2. Vitesse terminale de chute en régime d’ALLEN

Si n=3/5 et b=18,5
On a :
3⁄
18,5 18,5 𝜂𝑙 5
𝐶𝑇 = 3⁄ = 3⁄ = 18,5 ( )
(𝑅𝑒 ) 5 𝜌 𝑈 𝐷 5 𝜌𝑙 𝑈𝑡 𝐷
( 𝑙 𝜂𝑡 )
𝑙

L’équation de mouvement d’une particule sphérique devient :


3⁄
3 𝜂𝑙 5
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 4 18,5 (𝜌 ) 𝜌𝑙 𝑈𝑡 2 = 0
𝑙 𝑈𝑡 𝐷

On en déduit la vitesse terminale de chute en régime d’Allen pour une particule sphérique.
𝟖⁄ 𝟓⁄
𝟐, 𝟕 × 𝑫 𝟕 [𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )] 𝟕
𝑼𝒕 = 𝟐⁄ 𝟑⁄
𝟏𝟕, 𝟔𝟐 × 𝝆𝒍 𝟕 × 𝜼𝒍 𝟕

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II.1.2. Vitesse terminale de chute en régime de NEWTON

Si n = 0 et b = 0,4
On a : CT = 0,4
L’équation de mouvement d’une particule sphérique devient :
3
𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 ) − 0,4 𝜌𝑙 𝑈𝑡 2 = 0
4

On en déduit la vitesse terminale de chute en régime d’Allen pour une particule sphérique.

𝟒 𝑫 𝒈 (𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )
𝑼𝒕 = √
𝟏, 𝟐 𝝆𝒍

II.2. Cas de particules non sphériques

Dans le cas des particules non sphériques, on prend comme diamètre équivalent le diamètre
de la sphère ayant la même surface projetée que la particule.

𝑈𝑡 𝜌𝑙 𝐷
𝑅𝑒 = 𝜙
𝜂𝑙

ϕ : Facteur de forme

𝐴𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑝ℎè𝑟𝑒 é𝑞𝑢𝑖𝑣𝑎𝑙𝑒𝑛𝑡𝑒


𝜙=
𝐴𝑖𝑟𝑒 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑐𝑢𝑙𝑒

III. Décantation en milieu concentré


Pour les suspensions concentrées, on considère chaque particule comme étant plongé dans un
milieu formé par le liquide et l’ensemble des particules solides. La suspension (liquide +
particules) a donc sa propre densité apparente et sa propre viscosité apparente (𝜂𝑎 ).

𝜌𝑎 = 𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠

𝜂𝑎 = 𝜂𝑙 𝑒 4,2𝛽

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Avec :
ρl : Masse volumique du liquide
ρs : Masse volumique du solide
β : fraction volumique du solide
ηl : Viscosité dynamique du liquide

Ainsi dans les formules des vitesses terminales de chutes déterminées précédemment ρl est
remplacée par ρa.

III.1. Vitesse terminale de chute en régime de STOCKES dans un milieu


concentré

Dans la formule de la vitesse terminale de chute en régime de STOCKES, on remplace ρl par


ρa et ηl par ηa.
On sait qu’en régime de Stockes en milieu dilué, la vitesse terminale de chute est exprimée
comme suit :
𝐷2 𝑔(𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )
𝑈𝑡 =
18 𝜂𝑙
En milieu concentré, on aura :
𝐷2 𝑔(𝜌𝑠 − 𝜌𝑎 )
𝑈𝑡𝑐 =
18 𝜂𝑎

𝐷2 𝑔 [𝜌𝑠 − (𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽𝜌𝑠 )]


𝑈𝑡𝑐 =
18 𝜂𝑙 𝑒 4,2𝛽

Après simplification on obtient :


1 − 𝛽 𝐷2 𝑔(𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )
𝑈𝑡𝑐 =
18 𝜂𝑙 𝑒 4,2𝛽
𝟏−𝜷
𝑼𝒕𝒄 = 𝑼
𝒆𝟒,𝟐𝜷 𝒕
III.2. Vitesse terminale de chute en régime d’ALLEN dans un milieu
concentré
Dans la formule de la vitesse terminale de chute en régime d’ALLEN on remplace ρl par ρa et
ηl par ηa.

On sait qu’en régime d’Allen en milieu dilué, la vitesse terminale de chute est exprimée comme
suit :
8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )] 7
𝑈𝑡 = 2⁄ 3⁄
17,62 × 𝜌𝑙 7 × 𝜂𝑙 7

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En milieu concentré, on aura :
8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑎 )] 7
𝑈𝑡𝑐 = 2⁄ 3⁄
17,62 × 𝜌𝑎 7 × 𝜂𝑎 7

8⁄ 5⁄
2,7 × 𝐷 7 [𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 (1 − 𝛽) − 𝛽 𝜌𝑠 )] 7
𝑈𝑡𝑐 = 3⁄
2⁄ 7
17,62 × [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ] 7 × (𝜂𝑙 𝑒4,2𝛽 )

𝟖⁄ 𝟓⁄
𝟐, 𝟕 × 𝑫 𝟕 [𝒈(𝟏 − 𝜷)(𝝆𝒔 − 𝝆𝒍 )] 𝟕
𝑼𝒕𝒄 = 𝟐⁄ 𝟑⁄
𝟏𝟕, 𝟔𝟐 [𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷) + 𝜷 𝝆𝒔 ] 𝟕 (𝜼𝒍 𝒆𝟒,𝟐𝜷 ) 𝟕

III.3. Vitesse terminale de chute en régime de NEWTON dans un milieu


concentré
Dans la formule de la vitesse terminale de chute en régime de NEWTON on remplace ρl par ρa
et ηl par ηa.
On sait qu’en régime de Newton en milieu dilué, la vitesse terminale de chute est exprimée
comme suit :

4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑙 )
𝑈𝑡 = √
1,2 𝜌𝑙

En milieu concentré, on aura :

4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − 𝜌𝑎 )
𝑈𝑡𝑐 = √
1,2 𝜌𝑎

4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 − [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ])
𝑈𝑡𝑐 = √
1,2 [𝜌𝑙 (1 − 𝛽) + 𝛽 𝜌𝑠 ]

𝜌𝑙 (1−𝛽) 4 𝐷 𝑔 (𝜌𝑠 −𝜌𝑙 )


Après simplification on obtient : 𝑈𝑡𝑐 = √ √
[𝜌𝑙 (1−𝛽)+𝛽 𝜌 ] 𝑠 1,2 𝜌𝑙

𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷)
𝑼𝒕𝒄 = √ 𝑼
[𝝆𝒍 (𝟏 − 𝜷) + 𝜷 𝝆𝒔 ] 𝒕

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IV. Appareillage et procédé de fonctionnement
IV.1. Equipement et principe de fonctionnement
Les décanteurs sont des appareils qui servent à séparer des mélanges solide-liquide. Il s’agit de
récipients ou cuves de formes et de tailles variables dans lesquels la décantation s’opère avec
le temps sous l’effet de la gravité. Ce sont des appareils qui comportent deux orifices de sortie :
un dans la partie supérieure pour l’écoulement du liquide clarifié (surverse) et, l’autre dans la
partie inférieure, pour l’évacuation de la partie épaissie (sousverse). La suspension à traiter est,
le plus souvent, introduite dans la cuve à un point situé en dessous du niveau supérieur. Cette
opération peut être précédée d’une floculation et est souvent accompagnée d’un système raclage
des boues.

Le processus de sédimentation dépend de plusieurs facteurs tels que : la concentration de la


suspension, la surface du décanteur, le débit, les temps de séjour du solide et du liquide, etc. On
distingue, selon la géométrie leurs surfaces de base, les décanteurs circulaires et les décanteurs
rectangulaires.

IV.2. Bilan matière d’une décantation

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Soient :
 QA : Débit volumique de l’alimentation
 QS : Débit volumique de la surverse
 QB : Débit volumique des boues (sousverse)
 CA : Concentration massique du solide dans l’alimentation
 Cs : Concentration massique du solide dans la surverse
 CB : Concentration massique du solide dans la sousverse

En régime permanent on peut écrire les bilans suivants :

 Bilan matière global

QA = QS + QB

 Bilan matière partiel sur le solide

QA CA = QS CS + QB CB

Si la séparation est bien faite la concentration dans la surverse est nulle (CS=0).
𝐶 𝐶 𝐶𝐴
𝑄𝐵 = 𝐶𝐴 𝑄𝐴 , donc 𝑄𝐴 = 𝑄𝑆 + 𝐶𝐴 𝑄𝐴 → 𝑄𝑆 = 𝑄𝐴 − 𝑄𝐴
𝐵 𝐵 𝐶𝐵

𝑪
On peut alors écrire que 𝑸𝑺 = ( 𝟏 − 𝑪𝑨 ) 𝑸𝑨
𝑩

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V. Dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses
terminales de chute
Le dimensionnement d’un bassin de sédimentation est basé sur la théorie de HAZEN et CAMP
qui repose sur deux hypothèses :
 Les particules entrant dans le bassin sont uniformément réparties sur toute la section
d’entrée du bassin ;

 Une particule est considérée comme retenue lorsqu’elle atteint le fond du bassin pendant
son temps de séjour dans le bassin.

Pour le dimensionnement des décanteurs à partir des vitesses terminales de chute, la méthode
itérative est utilisée :

 On suppose un régime d’écoulement de la particule et on choisit les valeurs de n et b ;

 On calcule la valeur de la vitesse terminale de chute ;

 On calcule le nombre de Reynolds et on détermine la nature de l’écoulement à partir de


la valeur de Re ;

 On vérifie ensuite si le régime d’écoulement obtenu correspond au régime qui a été


supposé.

Deux approches théoriques peuvent être utilisées en fonction de la géométrie du décanteur.

V.1. Bassin de sédimentation circulaire


Lors d’une décantation continue en bassin circulaire, on observe trois couches de concentration
en solide différentes.

 Une couche supérieure de liquide clarifié ;


 Une couche intermédiaire ou se produit la sédimentation ;
 Une couche inférieure de sédiments (boues).

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Pour que les particules solides ne soient pas entrainées hors du décanteur, et qu’elles se déposent
au fond du décanteur, la durée de séjour du liquide doit être supérieure à la durée de séjour des
particules solides. Autrement dit toute particule dont la vitesse de sédimentation est supérieure
à la vitesse ascendante du liquide est retenues dans la sousverse.
Soient :
𝑄𝑠
URL= Vitesse de remontée de liquide : 𝑈𝑅𝐿 =
𝑆
Ut = Vitesse terminale de chute

On a : 𝑈𝑡 ≥ 𝑈𝑅𝐿
𝑄𝑠
𝑆≥ (S = surface minimale requise pour la séparation)
𝑈𝑡

𝐶
(1− 𝐴 )𝑄𝐴
𝐶𝐵
𝑆≥
𝑈𝑡
𝐶
𝑄𝑠 (1− 𝐴 )𝑄𝐴
𝐶𝐵
Donc la surface minimale requise pour un décanteur rectangulaire est 𝑆𝑚𝑖𝑛 = =
𝑈𝑡 𝑈𝑡

V.2. Bassin de sédimentation rectangulaire

Les bassins de sédimentation rectangulaires sont constitués d’une cuve parallélépipèdique


munie d’une zone d’entrée et de deux zones de sortie (une pour la surverse et l’autre pour les
boues), comme l’illustre la figure ci-dessous.

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Notations :
 H : Profondeur de la zone de sédimentation
 L : Longueur de la zone de sédimentation
 l : largeur du décanteur
Chaque particule est caractérisée par sa vitesse horizontale et sa vitesse verticale (de
sédimentation, Ut).
Une particule sédimente lorsqu’elle atteint le fond du bassin durant son passage dans le
décanteur. Le cas limite concerne la particule qui entre dans le décanteur à la hauteur H.
Ce type de décanteur est le plus simple en clarification. Dans ces décanteurs à flux vertical,
toute particule dont la vitesse de sédimentation est supérieure à la vitesse ascendante du liquide
est retenue dans la sousverse.
Le débit QA qui traverse uniformément le décanteur de profondeur (H) et de largeur (l), permet
d’obtenir une vitesse horizontale de transfert de fluide (Uf) suivant selon la relation :
𝑄𝐴
𝑈𝑓 =
𝐻×𝑙

Dans la zone intermédiaire de décantation, les particules acquièrent une vitesse terminale de
chute (Ut). Par conséquent, une particule est retenue par le décanteur de longueur L si :
𝑈𝑡 𝑈𝑓
>
𝐻 𝐿
𝑈𝑡 𝑄𝐴
On peut écrire alors : >
𝐻 𝐻×𝑙×𝐿
𝑄𝐴
Soit 𝑈𝑡 > ou 𝑈𝑡  𝑈𝐻
𝑆𝐻

UH est appelée vitesse de Hazenou ou charge hydraulique superficielle. UH qui est indépendant
de la profondeur du décanteur mais de sa surface.

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Soit TS le temps nécessaire à une particule solide pour qu’elle parcourt la longueur L du
décanteur :
Volume du décanteur 𝐻×𝐿×𝑙
𝑇𝑠 = =
Débit volumique de la suspension 𝑄𝐴

Pendant ce temps TS, la particule doit au moins parcourir la distance H (Hauteur du décanteur)
à la vitesse Ut. Donc on doit avoir :
𝐻
𝑈𝑡 ≥
𝑇𝑆

En remplaçant TS par sa valeur on obtient :


𝐻 × 𝑄𝐴 𝑄𝐴 𝑄𝐴
𝑈𝑡 ≥ = = = 𝑈𝐻
𝐻×𝐿×𝑙 𝐿×𝑙 𝑆

𝑈𝑡 ≥ 𝑈𝐻
𝑄𝐴
Donc la surface minimale requise pour un décanteur rectangulaire est : 𝑆𝑚𝑖𝑛 =
𝑈𝑡

VI. Dimensionnement des décanteurs à partir d’essais de


décantation en éprouvette
VI. 1. Décantation en éprouvette
La décantation en éprouvette permet de déterminer la vitesse terminale de chute d’une particule
solide dans un milieu concentré (fraction volumique supérieure à 0,5%). Si on observe, dans
une éprouvette transparente, une suspension en l’absence de toute agitation mécanique, on
observe l’apparition au bout d’un certain temps les phénomènes suivants :
 les grosses particules sédimentent rapidement et se déposent au fond de l’éprouvette
(zone A) ;
 une interface assez nette séparant le liquide clarifié et la suspension (zone B) ;
 la suspension peut être elle-même divisée en deux parties : une partie supérieure
conservant l’aspect de la suspension de départ (zone C) et une zone inférieure un peu
plus concentrée que la suspension de départ (zone D).

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Évolution de l’aspect d’une suspension en décantation dans une éprouvette

Remarque :

Lorsque la suspension est constituée de particules de dimensions très différentes, il est rare
d’observer une décantation nette entre les diverses zones. Les particules les plus grosses
tombent plus vite que les autres ; le sédiment (zone A) est alors hétérogène et se classe
approximativement par ordre de taille.

VI. 2. Courbe de sédimentation :


La courbe de sédimentation représente la variation de la hauteur de l’interface séparant le
liquide clair et la suspension en fonction du temps.
L’observation de la courbe de sédimentation permet de distinguer 3 domaines :

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 Domaine I (A à B) : Il correspond à la durée de floculation et est souvent inexistant si
la floculation est rapide ;
 Domaine II (B à C) : Ce tronçon est à peu près rectiligne. Il traduit une vitesse de
sédimentation constante et s’exprime par :
𝑑ℎ 1 𝑑𝑉
𝑈=− =−
𝑑𝑡 𝑆 𝑑𝑡

Comme la vitesse est constante on peut écrire :


𝑈 (𝑇𝑐 − 𝑇𝑏 ) = −(ℎ𝑐 − ℎ𝑏 )

ℎ𝑏 − ℎ𝑐 1 𝑉𝑏 − 𝑉𝑐
𝑈= =
𝑇𝑐 − 𝑇𝑏 𝑆 𝑇𝑐 − 𝑇𝑏

Au point C, les particules commencent à se toucher. Ce point est appelé point de début
de compression ou point d’inflexion.

 Domaine III (au-delà du point C) : Il correspond à un ralentissement progressif de la


vitesse des particules dû aux interactions perturbatrices entre les flocons et les
particules. Les couches de particules exercent des compressions les unes sur les autres.
Ce domaine est appelé zone de compression. La vitesse de déplacement de l’interface
devient très faible et suit sensiblement la loi de ROBERTS qui fait intervenir la dilution.
𝑑𝐷
= 𝐾(𝐷 − 𝐷∞ )
𝑑𝑡

Avec :
1 1
𝐷= −
𝐶 𝜌𝑆
D : Dilution de la suspension à l’instant t ;
D∞ : Dilution en un temps infiniment long ;
C : Concentration de la solution à l’instant t ;
ρs : Masse volumique des particules solides ;
K est une constante.

La dilution est définie par la formule suivante :


𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛
𝐷=
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛

20
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 − 𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛
𝐷=
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛

𝑉𝑇 − 𝑉𝑆 𝑉𝑇 𝑉𝑆 1 1
𝐷= = − = −
𝑚𝑆 𝑚𝑆 𝑚𝑆 𝐶 𝜌𝑆

Considérons une suspension de concentration C en particules dans une éprouvette et


déterminons la dilution en fonction de la hauteur h de l’interface entre le liquide clair et le
liquide trouble.
𝑀𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑖𝑑𝑒 𝑚𝑆
𝐶= =
𝑉𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑆ℎ
Donc
1 𝑆ℎ
=
𝐶 𝑚𝑆
La dilution devient :
1 1 𝑆ℎ 1
𝐷= − = −
𝐶 𝜌𝑆 𝑚𝑆 𝜌𝑆
𝑑𝐷 𝑆 𝑑ℎ 𝑆ℎ∞ 1
= 𝑒𝑡 𝐷∞ = −
𝑑𝑡 𝑚𝑆 𝑑𝑡 𝑚𝑆 𝑚𝑆

D’après la loi de ROBERTS on a :

𝑆 𝑑ℎ 𝑆ℎ 1 𝑆ℎ∞ 1
= 𝐾 ⌊( − ) − ( − )⌋
𝑚𝑆 𝑑𝑡 𝑚𝑆 𝜌𝑆 𝑚𝑆 𝜌𝑆

Après simplification on obtient :

𝑑ℎ
= 𝐾(ℎ − ℎ∞ )
𝑑𝑡

𝑑ℎ
= 𝐾 𝑑𝑡
ℎ − ℎ∞

ln(ℎ − ℎ∞ ) = 𝐾 𝑡 + 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒

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VI.3. Dimensionnement des clarificateurs et des épaississeurs
VI.3.1. Dimensionnement des clarificateurs
Clarifier une suspension diluée consiste simplement à s’assurer que la matière séjourne un
temps suffisant dans le décanteur afin de garantir la sédimentation de toutes les particules, y
compris les plus fines.
Ainsi, pour déterminer la vitesse décantation des clarificateurs, on observe la suspension
jusqu’à l’atteinte de la clarté souhaitée au niveau du surnageant et on mesure la hauteur occupée
par les boues et puis on calcule la vitesse de décantation.

La vitesse de sédimentation ou vitesse de chute peut être obtenue grâce à la relation suivante :

ℎ0 − ℎ𝑐 ℎ0 − ℎ𝑐
𝑈𝑡 = =
𝑡𝑐 − 0 𝑡𝑐

Ainsi, la surface minimale requise est obtenue

 Dans le cas d’un décanteur circulaire par :


𝐶𝐴
𝑄𝑠 (1 − 𝐶𝐵 ) 𝑄𝐴
𝑆𝑚𝑖𝑛 = =
𝑈𝑡 𝑈𝑡

 Dans le cas d’un décanteur rectangulaire par :


𝑄𝐴
𝑆𝑚𝑖𝑛 =
𝑈𝑡

22
VI.3.2. Dimensionnement des épaississeurs

Plusieurs auteurs ont proposés des méthodes de dimensionnement des épaississeurs. Parmi
celles-ci, les plus connues sont : les méthodes de COE et CLEVENGER, de TALMADGE et
FITCH et celle de OLTMANN.

VI.3.2.1. Méthode d’OLTMANN

La méthode mise en place par OLTMANN est une correction de la méthode de COE et
CLEVENGER. La méthode proposée permet également d’évaluer la hauteur nécessaire pour
le stockage des boues dans le décanteur.

Selon OLTMANN, la surface requise pour le décanteur peut être obtenue en multipliant la
capacité unitaire par des coefficients de correction qui dépendent de la différence de
concentration entre l’entrée et la sortie du décanteur mais aussi des possibles variations de débit
ou de concentration à l’entrée du décanteur.
S D  DB
 ab A
Q ms Ut
Le coefficient a prend en considération la dilution DA de la suspension à l’entrée du décanteur
et sa dilution au point de compression DC ;

Rapport des Dilutions Coefficient correcteur a


DA < 1,7 DC Pas de coefficient correcteur
1,7 DC ≤ DA < 3 DC 1,05
3 ≤ DA < 4 DC 1,15
4 DC ≤ DA 1,3

Les surfaces unitaires calculées sont également majorées d’un coefficient multiplicateur, b,
variant de 1 à 1,5 en fonction des incertitudes sur la représentativité de l’échantillon et du
tonnage à traiter.

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VI.3.2.1.1. Détermination de la surface requise

La localisation du point de début de compression s’effectue par la méthode de ROBERTS ou


la méthode des tangentes.

Courbe de sédimentation montrant les constructions de Oltmann et de Talmage et Fitch (Sutill,


1991)

24
La localisation du point de début de compression peut être effectuée par la méthode de
ROBERTS ou par la méthode des tangentes. La vitesse de sédimentation, appelée vitesse de
OLTMANN (Uolt), est donnée par la formule suivante :
ℎ0 − ℎ𝑐
𝑈𝑜𝑙𝑡 =
𝑡𝑐

Pour déterminer la surface requise, on utilise l’abscisse ty du point d’intersection entre la droite
d’ordonnée hB et la droite dite d’Oltmann, joignant le point d’ordonnée h0 de la courbe et le
point C.
𝑡𝑌
𝑆𝑚𝑖𝑛 =
ℎ0 × 𝐶0
ty : temps d’Oltmann (en s)
h0 : hauteur initiale de la suspension (en m)
C0 : concentration initiale de la suspension (kg/m3)

Dans le cas d’une alimentation en continu :


𝑡𝑌 × 𝑀𝑠
𝑆𝑚𝑖𝑛 =
ℎ0 × 𝐶0
Avec Ms = Q0 ρ0
Q0 : débit volumique de la suspension
ρ0 : masse volume de la suspension
MS : débit massique de la suspension

VI.3.2.1.2. Détermination de la profondeur et du volume

Dans le cas des suspensions concentrées pour lesquelles la floculation est pratiquement
immédiate et la sédimentation rapide, la hauteur du décanteur n’intervient pas, à la différence
des suspensions diluées. Le décanteur est relativement plat, donc augmenter sa hauteur et son
volume n’augmente pas la qualité de la sousverse. On fixe donc à environ 1 m la hauteur du
liquide clair.
Par l’étude de la courbe de sédimentation dans le domaine de la compression, on détermine le
temps de séjour moyen des boues (tm) pour atteindre la concentration finale souhaitée. On en
déduit le volume de boue VB et la hauteur hB qui doit être au maximum égale à 1 m. Si hB est
supérieure à 1 m, on recalcule une nouvelle surface S’.

25
La clarté de la surverse ne dépend pratiquement pas de hauteur du décanteur mais plutôt de la
surface de celle-ci. Les décanteurs sont donc habituellement plats. Cependant, pour des
suspensions très concentrées ou pour des particules hautement floculées, il est important de
prévoir un volume de stockage des boues. La hauteur de stockage des boues est alors déterminée
sur une courbe de décantation longue durée qu’on découpe en petite tranche de Δt entre le point
de début de compression (point C) et le point de soutirage des boues (point B).
V n
 1 
   D i   Δt
Q ms 1  ρS 

1 1 V n
Δt
Or, on a D i   d’où  et C A h A  Ci h i
Ci ρS Q ms 1 Ci
n
V h
  i Δt
Q ms 1 h A C A

Si les intervalles de temps Δt sont égaux, on obtient finalement la relation suivante :

V Δt n

Q ms h A C A
h
1
i

La hauteur des boues HB est par la relation :


V
Q ms
HB 
S
Q ms

À cette hauteur de boues (HB), il faut ajouter la hauteur correspondante à la zone C, dite zone
de transition (figure), que l’on prend égale à 0,60 m, et une hauteur supplémentaire définie par
le constructeur pour tenir compte de la présence des rateaux entrainant les sédiments vers
l’orifice de décharge de sousverse.
Ainsi, la hauteur totale d’un décanteur (en m) est donnée par la formule suivante :

H = hlc (1 m) + hB ( 1 m) + 0,6
H = 1 + hB + 0,6

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