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Introduction

Les caractéristiques des petites particules en suspension dans l’eau sont d’une
importance majeure au niveau des systèmes naturels que dans les processus industriels.
L’élimination de ces petites particules solides en suspension peut être faite par plusieurs
méthodes, parmi ces dernières on trouve la décantation.

Alors, la décantation est une opération de séparation mécanique, par différence de


gravité de phases non-miscibles dont l'une au moins est liquide.

La décantation des liquides est employée pour les débarrasser des phases solides en
suspension. Cela peut être, par exemple, dans le but de traiter les eaux polluées avant rejet et
dans le cadre de traitement de déchets.

L’objectif de cette manipulation c’est la connaissance des différents paramètres qui


peuvent influencer la décantation, mesures des vitesses de sédimentation en fonction de la
nature du solide et de la concentration et l’exploitation des données expérimentales pour le
dimensionnement de décanteur en calculant la surface optimale par le modèle de Kynch.

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Partie théorique
I. Définition

Figure 1: Principe de décantation


La décantation : consiste à séparer liquides non miscibles entre eux.

 Le liquide le moins dense (A) reste en surface.


 Le liquide le plus dense (B) se trouve en bas. Il pourra être retiré par le bas en
ouvrant le bouchon (appel d’air).

II. Les étapes de la décantation

Figure 2: Les étapes de décantation


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III. différents types de décantation
Divers types de matières décantables sont à distinguer :

 Les particules grenues décantent indépendamment les unes des autres avec chacune
une vitesse de chute constante ;
 Les particules plus ou moins floculées ont des tailles et donc des vitesses de décanta-
tion variables. Lorsque leur concentration est faible, la vitesse de chute augmente au
fur et à mesure que les dimensions du floc s’accroissent par suite de rencontres avec
d’autres particules, c’est la décantation diffuse.

Pour des concentrations plus élevées, l’abondance des flocs et leurs interactions créent une
décantation d’ensemble, le plus souvent caractérisée par une interface nettement marquée
entre la masse boueuse et le liquide surnageant : c’est la décantation en piston, dont la vi-
tesse est optimale dans une certaine zone de concentrations, au-dessus de laquelle on parle
de décantation freinée.

IV. Hydrodynamique de la décantation


Dans un effluent les particules en suspension sont:

- Soit des particules qui sédimentent séparément avec une vitesse de chute constante,
donnée par la loi de Stokes (écoulement à faible nombre de Reynolds) .C'est le cas de
grains de sable qui coulent séparément dans l'eau car ils ne s'agglutinent pas les uns
aux autres.
- Soit des particules qui s'agglutinent les unes aux autres le long de leur chute, formant
ainsi une particule dont la masse augmente au cours du temps: il en résulte une vitesse
variable au cours de la chute de ces particules dites « floconneuses ».

Le bilan des forces exercées sur ces particules est:

a) la pesanteur;

b) la poussée d'Archimède;

c) la force de résistance due à la viscosité du fluide.

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On se place, par hypothèse, dans la configuration d'un écoulement laminaire du fluide
relativement à la particule.

La force de résistance (ou de traînée) a pour expression :

Où: ρ masse volumique du fluide, S surface du maître-couple de la particule (S = πD²/4 si la


particule est une sphère de diamètre D, c'est la surface du disque formé par un grand cercle de
la sphère), U vitesse relative du fluide par rapport à la particule, CD coefficient de traînée. En
régime laminaire, c'est-à-dire pour des nombres de Reynolds ,

Où μ viscosité dynamique, CD suit l'expression de Poiseuille (cas de la sphère):

Lorsque les particules sont trop fines pour décanter rapidement, il est nécessaire de les
faire s'agglomérer entre elles pour obtenir des particules plus lourdes qui tomberont plus vite.
En effet, des particules telles que les argiles fines (diamètre 0,25 micron) ont une vitesse de
sédimentation de seulement 0,0000047 cm/s, autant dire qu'elles restent en suspension dans
l'eau! A ces dimensions-là, il y a aussi d'autres phénomènes qui perturbent le processus de
Stokes, comme les tensions superficielles entre la particule et l'eau, les forces de Van der
Waals qui favorisent la cohésion des particules, et la répulsion électrostatique qui favorisent
leur dispersion.

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Figure 3: phases de décantation
A : début de la décantation – B : Décantation – C : Transition – D : Compression ou
tassement
Le procédé qui permet l'agglomération des particules fines en particules plus lourdes
s'appelle floculation. Pour arriver à cela, il faut une concentration minimale des particules
fines pour qu'elles s'agglutinent spontanément entre elles. L'expérience montre que cette
concentration minimale est de l'ordre de 500 mg/L.

Les particules qui ont sédimenté s'accumulent au fond sous forme d'un lit de boue. La
zone au-dessus du lit de boue est le surnageant: c'est une zone de liquide clair. L'interface
entre la zone claire et le mélange est repérée par la hauteur H. Cette hauteur diminue avec le
temps par effet de sédimentation. Une expérience, facile à faire, effectuée à l'aide d'un
mélange dans une éprouvette permet de constater la formation au cours du temps de plusieurs
couches stratifiées dans le mélange. Les courbes expérimentales, donnant l'évolution H(t),
établies par Kynch, mettent en évidence 5 états successifs du lit de boue.

Figure 4: Courbe de Kynch- Anderson (régimes de sédimentation)

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A – Début de la décantation: au départ homogène, le mélange commence à se séparer en une
phase claire, située au-dessus de l'interface, et une phase concentrée. Dans cette étape, les
particules en suspension ont commencé à couler, ce qui fait diminuer la concentration à la
couche superficielle. La hauteur H de l'interface, initialement égale à la hauteur de la surface
libre, commence à diminuer, mais de façon non linéaire au début.

B – Sédimentation en particules séparées: la hauteur H diminue linéairement avec le temps


(la courbe est assimilable à un segment de droite): la vitesse de chute est constante car les
particules chutent isolément et le phénomène peut être décrit par la relation . Dans cette phase,
la concentration C n'est pas encore suffisamment importante pour provoquer la floculation.

C – Zone de transition, qui se subdivise en deux sous-étapes:

- Décantation en masse (ou « sédimentation troublée »): dans la phase mélangée, du fait de
la diminution de H, et donc du volume du mélange, la concentration devient
suffisamment élevée pour que les particules interagissent hydro dynamiquement
pendant leurs chutes: la floculation commence à se produire, les particules grossissent
et deviennent plus lourdes.
- Ralentissement: les particules, devenues plus volumineuses, se freinent mutuellement
entraînant donc un ralentissement de la diminution de H.

D – Phase de compression (ou tassement): les particules solides agglomérées acquièrent un


poids suffisant pour exercer une compression du milieu. Les particules se compactent et la
concentration devient d'autant plus élevée. Il n'y a plus décantation mais tassement.

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Partie expérimentale
Mode opératoire
On pèse la quantité de solide à faire décanter (1%, 5%, 10%), y ajouter le poids d’eau
nécessaire. Le volume global doit être au moins égale au volume du tube dans lequel se fera la
décantation.

On agite vigoureusement puis on la transvase dans le tube gradué. Si nécessaire, on retourne


une ou deux fois le tube puis on commence la mesure.

On mesure l’évolution de l’interface en fonction du temps. Au début de l’essai, la vitesse de


sédimentation doit être constante.

Pour vérifier l’effet de la hauteur sur les caractéristiques de la sédimentation, on prépare les
mêmes concentrations dans deux volumes différents, puis on recommence la mesure.

Calcul de la concentration de la solution à traiter:


ms = mT*1%
mT = ρsus*VT

 ρsus =1%ρs + 99% ρL


 ms = (1% * ρs + 99% * ρL) *VT
On a: = 2670 kg/m³
= 997 kg/m³

Donc:

% ms (g) C0 (mol/l)
1% 10,167 0,096
5% 54,175 0,511
10% 116,7 1,1

On a: ρ = 2670 kg/m³

ρ = 997 kg/m³

Etude de l’effet de la concentration :

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Dans ce paragraphe on va étudier l’influence de la concentration de la solution en solide,
sur la décantation des particules.

Après la préparation des solutions, on va suivre l’évolution de l’interface entre la zone claire
et le fond de l’éprouvette.

V (ml)
Temps (s) 10% z (cm) 10% V (ml) 5% z (cm) 5% V (ml) 1% z (cm) 1%
0 1000 35,373 1000,000 35,373 1000,000 35,373
1064 980 34,666 970,000 34,324 980,000 34,666
2020 970 34,312 950,000 33,946 960,000 33,958
2300 968 34,241 930,000 32,649 940,000 33,251
2538 966 34,170 940,000 33,436 930,000 32,897
2771 964 34,100 950,000 33,016 920,000 32,543
3002 962 34,029 890,000 32,493 900,000 31,836
3236 960 33,958 880,000 31,139 860,000 30,421
3352 957 33,852 870,000 30,786 850,000 30,067
3538 956 33,817 850,000 30,078 830,000 29,360
4560 942 33,322 840,000 29,724 810,000 28,652
4800 938 33,180 830,000 29,370 780,000 27,591
5220 929 32,862 820,000 29,016 770,000 27,237
6360 880 31,128 810,000 28,662 750,000 26,530

Si on trace la courbe de l’évolution de la hauteur on trouve :

z=f(t)
40
35
30
25
z(cm)

1% 20
5% 15
10% 10
5
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
t(s)

Interprétation

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Selon la présentation, les trois courbes possèdent 3 domaines, linéarité puis une courbure
et finalement une courbe qui se stabilise horizontalement.

Le domaine où la vitesse de chute est constante augmente en augmentation de la


concentration mais avec une pente qui s’affaiblie avec cette augmentation.

On peut remarquer, que pour des concentrations faibles, les particules ont suffisement
d’espace pour se décanter et donc la probabilité de rencontre entre ces derniers sera très
faible, les particules peuvent circuler sans aucune difficulté ou freinage, c’est pour cela le
domaine de linéarité de la vitesse de chute sera plus court pour les faibles concentrations, avec
une pente très forte.

Précision de l’essai
D’après la courbe , les zones ne sont pas facilement visibles, il y a existence des points
expérimentaux qui sortent légèrement de chaque zone, et cela revient au erreur de précision
qui lié à la lecture de l’étudiant, où les graduations de l’éprouvette ne sont pas totalement
visibles. En plus lorsque la concentration de la suspension est faible, il sera difficile de
différencier entre les zones car toute la solution semble presque homogène, et par conséquent
l’interface entre la zone clair et la zone en dessous sera très difficile a voir clairement.

Zones de la décantation discontinue


De meme que la théorique, on parle de quatres zones distincts lors de la sédimentation
discontinue.

- la première zone, est la zone claire où la concentration en solide est pratiquement nul
(liquide clair).
- la 2ème zone est définie par un domaine de vitesse linéaire, c’est la zone où la vitesse
de chute des particules est constante dans chaque point, c’est une zone dite homogène,
- la 3ème zone se caractérise par une vitesse de chute variable, la concentration de cette
zone est variable d’une point à autre, elle est croissante du haut en bas, cela va
influencer directement la vitesse de stockes, les particules dans la surface supérieur
vont attraper ceux de la zone inférieur car la vitesse diminue au fur et à mesure qu’on
va au fond, par le fait que les particules se gênent mutuellement et par conséquent sont
freinés par la suite, c’est le phénomène d’accumulation.

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- Et finalement la 4ème zone où la vitesse sera nul, car les particules sont arrivées au
fond de l’éprouvette, c’est la zone de compact où il y aura un phénomène de tassement
des particules qui va encore diminué la hauteur de cette zone.
Traçage de la courbe de la vitesse de sédimentation en fonction de la
concentration vi=f(Ci)

On dispose de : Ci = Co*zo/ hi

Et vi = (hi – Zi) / ti

Avec :

 zo := 39 cm : hauteur à ti = 0
 Ci : concentration au temps ti dans la phase sombre
 Co : concentration initiale de la suspension
 vi : vitesse au temps ti
 hi : intersection de la tangente passant par le point de coordonnées (ti, Zi) avec
l’axe des z.

Pour les suspensions de 1%, 5% et 10%, on trace les tangentes et on en déduit les valeurs
différentes demandées.

 Les résultats sont regroupés dans les tableaux suivants.

Suspension de 1 %

Ti (s) zi (cm) hi (cm) Ci (%) Vi (m/s)

3200 31,8 32,81 1,09 3,85.10^-6

3750 30,7 31,8 1,11 2,93.10^-6

4150 30,25 31,2 1,13 2,29.10^-6

4230 30,17 30,18 1,2 2,06.10^-6

4351 29,98 29,99 1,29 1,83.10^-6

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Suspension de 5%

Ti (s) zi (cm) hi (cm) Ci(%) Vi (m/s)

3450 30,25 32 5,52 5,07.10^-6

3500 30 31 5,70 2,86.10^-6

3850 29,4 29,75 5,94 2,25.10^-6

3931 28,91 28,92 6,12 2,05.10^-6

4120 28,52 28,54 6,52 1,87.10^-6

Suspension de 10%

Ti (s) zi (cm) hi (cm) Ci (%) Vi (m/s)

3800 33,24 34,6 10,21 2,96.10^-6

4500 33,27 33,99 10,39 1,6.10^-6

4600 33,55 33,98 10,33 1,13.10^-6

4781 33,97 33,98 10,81 1,09.10^-6

4800 34 34,21 10,9 1,03.10^-6

 Représentation graphique de vi = f(Ci) :

Vi = f(Ci) 1%
5

0
1,05 1,1 1,15 1,2 1,25 1,3

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Vi = f(Ci) 5%
6
5
4
3
2
1
0
5,4 5,6 5,8 6 6,2 6,4 6,6

Vi =f(Ci) 10%
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
10,3 10,4 10,5 10,6 10,7 10,8 10,9 11

Choix de la concentration Cf

Le choix de la concentration final infecte la décantation. Alors, cette concentration doit


être la plus grande possible, ceci pour avoir une surface minimale nécessaire à la décantation.
Afin de favoriser la vitesse de décantation par rapport au début de la décantation.

Mais d’autre part, si on augmente Cf, on risque de réduire le débit, il faut trouver un point
optimal pour avoir un meilleur fonctionnement et enfin obtenir une meilleure séparation. Pour
avoir Cf la plus grande, on va supposer que toutes les particules vont décanter

Donc on va la calculer à partir de la masse initiale utilisée.

Intérêt de la filtration après l’opération de la décantation

La filtration est une technique de séparation qui permet de séparer un constituant solide
mélangé à un constituant liquide. La filtration n’est donc utile que pour les mélanges
hétérogènes liquide / solide.
On peut utiliser la filtration dans deux cas : Si l’on veut récupérer un solide et se débarrasser
du liquide, si au contraire, c’est le liquide que l’on veut débarrasser du solide.

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Dans le cas de l’épaississement, le solide retenu contient encore du liquide piégé, donc
l’opération de filtration va permettre de faire passer ce liquide par le biais d’un filtre, et donc
de retenir un solide plus sec, alors que dans le cas de la clarification, cette opération élimine la
matière solide contenue dans l’eau chargée en particules, mais on ne va jamais atteindre une
élimination totale de particules, et donc l’installation d’un filtre va nous permettre d’éliminer
les particules qui ont échappées lors de l’opération précédente et donc garantir un rendement
d’épuration plus important.

Détermination de la surface optimale

Pour dimensionner un décanteur continu pour la même suspension, le choix doit tenir
compte de deux paramètres très importants, à savoir la surface et le débit, ce dernier est
étroitement lié au facteur temps en discontinu.

Comme, on a cité il faut chercher une surface optimale qui corresponde à la concentration
finale. Alors, pour déterminer la concentration de sortie convenable pour le dimensionnement,
on trace un tableau pour chaque Vi et Ci et pour calculer la surface correspondante par la
relation de Kynch :

On choisit le cas d’une suspension de concentration 1%.

Suspension de 1%

Ti (s) zi (m) hi (m) Ci (mol/l) Vi (m/s) S (m²)


3200 31,8 32,81 0,097 0,00000385 71,13
3750 30,7 31,8 0,1007 0,00000293 90
4150 30,25 31,2 0,103 0,00000229 112,58
4230 30,17 30,18 0,106 0,00000206 121,59
4351 29,98 29,99 0,107 0,00000183 137,59

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Interprétation

On a choisi de réaliser un dimensionnement pour une charge de Q=100 l/h, pour une
suspension contenante 1% de solide, afin d’atteindre une concentration finale de 85%, et on a
trouvé que la surface optimale varie entre une surface minimale de S = 71,13 m² et une
surface maximale de S = 137,59 m², ce qui est un peu élevé par rapport aux décanteurs
épaississeurs rencontrées dans la réalité.

C0 (mol/l) 0,096
Zo (m) 0,33
Q0 (m3/s) 0,000278
Cf (mol/l) 20,56

Conclusion

Cette manipulation nous a permet la connaissance des différents paramètres qui


peuvent influencer la décantation et les étapes de cette opération.

Ainsi, au niveau de la partie expérimentale, la mesure des vitesses de sédimentation en


fonction de la concentration nous a permit de faire le dimensionnement de décanteur en
calculant la surface optimale par le modèle de Kynch.

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