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à l'analyse thermohydraulique *
The paper presents the strategy for the development of numerical models and software in EDF and CEA,
for the computation of nuclear reactor single-phase thermal-hydraulics problems. These tools use the
Navier-Stokes equations coupled with the k-f'. model for turbulence, and have been validated upon simple
situations of isothermal and non-isothermalflows, including recirculating flows, and stratified flows appearing
under transient situations in closed cavities or in pipes. Further developments of these tools are undertaken
in order to reach better accuracy in the treatment of some particularly complex turbulent flow situations, and
in order to get informations on the temperaturefluctuations. ln that scope, use was made oftransport equations
for Reynolds stresses, turbulent heat fluxes, and/or for the dissipation rate oftemperature fluctuations. Results
with these second moment closures are shown on stratified channel flow, heated boudary layers and jets.
Depuis une dizaine d'années, on a tendance à utiliser de Le but de cet article est de présenter les développements
plus en plus les simulations numériques. Celle tendance est de codes de calcul réalisés au CEA et à EDF. Ces codes
générale, néanmoins il peut être intéressant d'en trouver les tridimensionnels sont:
raisons sous-jacentes. - TRIO, qui comporte un solveur en volumes finis et un
solveur en éléments finis (TRIO VF et TRIO EF), du CEA ;
- ESTET, qui est un code en volumes finis, et N3S qui
• 1.1 Fourniture de données pour un programme de ther- est un code en éléments finis, d'EDF.
momécanique Le présent article porte délibérément sur le développe-
ment des modélisations physiques sous-jacentes à ces co-
L'un des objectifs des études de thermohydraulique est de des ainsi que sur leur validation sur la base de résultats
fournir des informations sur l'analyse thermomécanique d'expériences. C'est pourquoi les méthodes numériques
des structures. concernant la charge dynamique (pression, utilisées dans les codes ne sont que brièvement décrites
vitesse) ou thermique exercée par le fluide sur ces struc- dans les annexes de cet article.
tures. L'analyse thermomécanique est conduite avec des La première partie traite de la modélisation de la tur-
modèles numériques multidimensionnels qui nécessitent la bulence avec un modèle à deux équations (le modèle
distribution de paramètres physiques (température, ...) à k-ë bien connu). Les validations données pour ce modèle
l'interface entre le fluide et les structures. La transmission concernent différents types d'écoulements typiques de
de nombreuses données aux programmes de thermoméca- ceux que l'on rencontre dans des réacteurs nucléaires:
nique justifie un système comparable à celui qui existe écoulements isothermes avec recirculations, strati fications
dans le domaine de la thermohydraulique. thermiques dans des liquides. Celle présentation tentera de
répondre aux questions suivantes: dans quelle mesure ce
modèle peut-il être appliqué à un réacteur et quelle pré-
• 1.2 Limites des modèles physiques cision peut-on en attendre?
Dans une deuxième partie, des modèles plus perfec-
tionnés sont présentés qui portent sur les moments statis-
Il Y a quinze ans, les modèles physiques étaient encore les
tiques du second ordre (tensions de Reynolds et flux tur- .
seules sources de données dans le domaine de la thermo-
bu lent de quantité de chaleur). La raison de cette
hydraulique, en raison des difficultés j'encontrées dans
complexité supplémentaire de la modélisation sera expli-
l'élaboration de modèles numériques dans ce domaine.
quée surtout par le besoin de résultats sur la partie fluc-
Ainsi, les modèles physiques ont été, et sont encore, très
tuante du champ de température.
utilisés dans les simulations thermohydrauliques.
Cependant. les modèles physiques ne permellent pas de
tenir compte de toute la complexité des situations à si-
muler.
II. VALIDATION DES MODÈLES NUMÉRI-
Premièrement, un modèle physique ù petite échelle ne QUES ET APPLICATION À L'ANALYSE
peut satisfaire à tous les critères de similitude nécessaires. THERMOHYDRAULIQUE.
Dans un écoulement monophasique, en l'absence de sur-
face libre, et dans une situation régulière, un écoulement
avec convection mixte est caractérisé par trois nombres • 2.1 Les équations de base
adimensionnels, à savoir le nombre de Péclet, le nombre
de Reynolds et le nombre de Richardson (ou nombre de La présente étude s'intéresse aux écoulements monopha-
Froude densimétrique). Or, ces trois nombres ne peuvent siques rencontrés, par exemple, dans les circuits primaires
être obtenus simultanément avec un modèle physique d'un des réacteurs il eau sous pression (REP) ou dans les circuits
prototype. Il faut tenir compte de certaines distorsions. Il primaires et secondaires des réacteurs à neutrons rapides
faut donc procéder à des extrapolations par le biais de refroidis au métal liquide. Ces écoulements sont des écou-
l'analyse et de l'expérience acquise, pour déterminer les lements internes turbulents. Les différences de température
débits et les quantités de chaleur applicables au prototype. peuvent être relativement grandes Uusqu'à 200 OC), et les
Deuxièmement, il est difficle de produire certaines effets de flollabilité liés à ces différences de température
conditions aux limites dans un modèle physique. C'est le peuvent être importants. Les écoulements considérés ici
cas des conditions aux limites thermiques imposées aux sont des écoulements liquides et les différences de densité
limites externes de l'écoulement: distribution du flux de relative liées il ces différences de température restent gé-
chaleur ou condition d'échange. néralement faibles. On peut donc écrire la densité comme
étant la somme d'une densité de référence Po (qui peut être
soit une constante, soit fonction de la hauteur) et d'une
1.3 Améliorations des modèles numériques variation de densité p';' résultant des variations de tempé-
rature, en supposant que:
L'élaboration d'algorithmes numériques appropriés pour
résoudre les équations de Navier-Stockes et l'obtention de p* / Po ~ 1 CP = Po + p*)
modèles de turbulence satisfaisants bien qu'approximatifs
ont transformé la situation depuis quinze ans. En outre, Cela permet de linéariser le terme de gradient de pression
l'augmentation de la capacité de mémoire des ordinateurs dans les équations de Navier-Stokes:
permet de résoudre des problèmes d'écoulement en 2D et
en 3D avec la discrétisation appropriée. A cet égard, le 1 ---7 -l 1 ----7 * -l
- - orad Iry + 9 = - - orad 17* + Q: 9 (1)
lecteur se reportera utilement ù des articles tels que [4, 5]. pb Po b Po '
aT
al Jax. ax. J
(
- = ~ -L/' T' +
- + ü aT
ax..
K
-)
L
(4) g - - g
2
L'expression des écoulements turbulents découle de (a) : • 2.2 Présentation des études de validation rapportées aux
§ 2.3 à 2.5
(5)
Le degré de confiance accordé aux résultats fournis par un
modèle numérique dépend de la plage à l'intérieur de
et laquelle le code a été validé. Au début de la validation des
"""'1,----- ~
y
de Il contributions. Parmi ces résultats, nous avons sé-
lectionné ceux qui ont été obtenus sur une grille prescrite.
.. x Le but de cette grille était de faire en sorte que les erreurs
o 60
numériques soient de grandeur comparable et que les dif-
1. Géométrie de la cavité à paroi mobile dans l'expé- férences entre les prédictions dépendent uniquement des
rience [10] (unités en cm, s). modèles de turbulence.
Le modèle k-E a été utilisé dans les contributions sui-
vantes:
• 2.3 Écoulement isotherme turbulent dans une cavité à • 2.4 Modélisation des écoulements stratifiés dans des ca-
paroi mobile vités fermées: une expérience en sodium
L'écoulement dans une cavité rectangulaire à paroi mobile Dans les réacteurs nucléaires, les différences de tempéra-
est un cas-test classique de calcul d'un écoulement lami- ture peuvent être à l'origine d'effets de flottabilité et de
naire en deux ou trois dimensions. Il a été possible stratifications thermiques. L'interaction d'un écoulement
d'étendre ce cas-test à des calculs d'écoulements turbulents recirculant avec une stratification stable a été étudiée dans
grâce à la réalisation par Normandin [10] d'une étude un cas de géométrie simple: une cavité rectangulaire dont
expérimentale dans cette configuration. la partie inférieure communique avec une canalisation. Une
Cette expérience a été choisie par le groupe de travail convection forcée est imposée dans la canalisation; elle
de l'AIRH pour un problème test [9] portant sur la géo- entraîne une recirculation de l'écoulement dans la cavité.
métrie 2D illustrée à la figure 1. La paroi mobile est le petit Une diminution progressive de la température d'admission
côté du rectangle en x == 0, sa vitesse de défilement est provoque une stratification thermique.
V == - 100 cm/s. Les propriétés physiques du fluide sont
Un important programme expérimental et analytique a
cr == 1 et fJ == 10-2cgs . Dans cette expérience, plusieurs été appliqué à ce problème, dont la géométrie est illustrée
écoulements 3D ont été observés dans le sens vertical. à la figure 3. Divers tests concernant le sodium sont rap-
Toutefois, ils étaient assez faibles pour que le plan à portés par Vidil et coll. [II]. Ils fournissent une base de
mi-hauteur de la cavité soit représentatif d'un écoulement données pour la validation du code.
2D. La vitesse moyenne, l'énergie cinétique turbulente et La cavité a une hauteur de 3,2 m de façon à donner des
échelles de longueur et des valeurs des nombres adimen-
sionnels comparables aux valeurs rencontrées sur un réac-
e) Association Internationale pour la Recherche en Hydraulique, teur. Au cours d'un test, une recirculation isotherme est
Division des Phénomènes Fluides dans la Production d'énergie prise comme condition initiale. Une diminution de la tem-
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........ vtOllEr 121 ....... 't'fOllEt 121
pérature d'admission déclenche alors un régime thermique Le nombre de Richardson global est donné par:
transitoire dans la cavité qui peut aboutir à une stratifi-
cation stable dans la cavité si le nombre de Richardson est
suffisamment élevé.
z z
o
...,o ...,
tn tn
cv N
o o
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V 250 TOC
o
o 200
+
1
250 TOC
4. Profils de température verticale calculés et mesurés sur l'axe de la cavité à 420 s et 600 s après la diminution de
la température d'entrée dans le canal (source: Grand et coll. [12)) (+ représente les résultats de l'expérience; les
traits pleins et les pointillés représentent les résultats des calculs).
:,l
dans les conduites
L'ordre de grandeur de ce résultat est conforme aux ré- 2.5.2 Validation pour une expérience de régime transitoire
sultats de l'expérience de Simpson et Briller [13]. Si en eau
l'écoulement dans la conduite a une vitesse V uniforme, il
est clair que le courant de densité peut se propager en La figure 6 montre la validation d'ESTET pour le calcul
amont si V < Il, c'est-à-dire si le nombre de Froude de phénomènes de stratifications transitoires (Gabillard et
densimétrique Fr défini par: Viollet [14]) : cet exemple porte sur l'écoulement suivant
't---1'r--r-- ,....,..."',....'.-~--,
i i~
.
• f- ''''..
~-""-'-'"
. .
0.0 1.\ \.0 J." .0.0 \J." 1\.0 1'.\
Cl,JRVILlH(fVI ABSCI'j5AI OIAnCT(R
computed
Upper wall :
measured
____ computed
Lower wall
® measured
6. (a) Calcul (code ESTET) de l'écoulement 150 s après une augmentation de la température en amont (Fr = 0,22) :
(gauche) vitesse et température calculées; (droite) température à la paroi calculée et mesurée (source: Gabillard
et Viollet [14]).
~. .: !
~: +-+-+--+-+-;-+-+-I--j
g;t------:-t--+---+-;::+i_1;....--+---1
2 :
n
! 1
t-+--t-+-f--+··t--
i
~:
6. (b) Calcul (code ESTET) de l'écoulement 90 s après une augmentation de la température en amont (Fr = 0,67) :
(gauche) vitesse et température calculées; (droite) température à la paroi calculée et mesurée (source: Gabillard
et Viollet [14]).
une augmentation de la température en amont d'une 2.5.3 Validation pour une expérience de régime transitoire
conduite en U, avec deux valeurs différentes du nombre de en sodium
Froude densimétrique : Fr = 0,22 et 0,67 (Fr est défini au
§ 2.5.1 ci-dessus). Dans cette expérience (Viollet [15]), le
diamètre de la conduite est de 0,25 m. Une autre validation de la capacité des modèles de tur-
L'écoulement stratifié et les courants de densité observés bulence à fournir une prédiction de la stratification ther-
sont bien reproduits dans les calculs, par rapport à l'ex- mique dans des conduites a été effectuée par la compa-
périence. La modélisation en trois dimensions a permis une raison avec les expériences menées sur le sodium
amélioration des résultats par rapport aux précédents cal- NAJET [16] et plus récemment JANUS [17]. Dans ces
culs en deux dimensions (Viol let [15]), surtout pour Fr = deux expériences, la stratification est déclenchée par un
0,67, où les courants secondaires tridimensionnels sont régime thermique transitoire sur l'écoulement d'entrée. La
plus impol1ants. principale différence entre les deux expériences est la
ZlD r----.---~----.------.,....---r---__,
60s 1009
Calculallon - +
Experimentai _ * *
7. Champ de vitesse calculé 100 s après l'arrivée d'un choc froid et profils de température dans l'expérience JANUS.
géométrie: un U inversé dans le premier cas, un profil en succès, pour prédire la température moyenne et la vitesse.
escalier dans le second. Toutefois, il faut tenir compte du fait que les hypothèses
Au cours d'un choc froid, lorsque la température d'en- qui sont liées à ce modèle sont très restrictives dans toute
trée diminue, une stratification apparaît si le fluide initia- une série de situations, notamment les écoulements en
lement chaud ne se mélange pas avec le fluide entrant plus rotation, ou les écoulements stratifiés de façon instable.
froid, et s'élève par convection et par effet de flottabilité Schumann [18] a mis en évidence des flux de chaleur à
dans la partie supérieure de la section horizontale. Dans la contre-gradient dans des écoulements stratifiés de façon
géométrie en U inversée, la stratification est plus nette stable (également identifés dans les simulations des grands
puisque le fluide chaud reste piégé. Dans la géométrie en tourbillons de Khoudli [6]), qui vont au-delà des limites du
escalier, le fluide chaud peut s'échapper par la colonne modèle k-E supposant une diffusivité turbulente, mais qui
verticale supérieure, ce qui réduit la durée de la stratifi- peuvent être importants pour une modélisation fine des
cation. écoulements stratifiés. Par ailleurs, la prédiction des fluc-
Dans les deux cas, des simulations numériques avyc tuations de température présente une grande importance
TRIO (ou la version précédente 2D REYCUR) ont montré pratique dans l'analyse des réacteurs; dans ce contexte, il
que le modèle de turbulence permet une bonne prédiction est important d'élaborer des méthodes de prédiction pour
de l'intensité et de la durée de la stratification thermique. les corrélations turbulentes du second ordre.
C'est ce qu'illustre la figure 7 pour le profil en escalier. Le
champ de vitesse 100 s après l'application du choc froid D'après Launder, Reece et Rodi [19], on peut écrire le
révèle l'existence d'une zone de recirculation à petite système d'équations de base que l'on peut utiliser pour la
vitesse dans les parties horizontales. La comparaison entre prédiction des corrélations du second ordre telles que les
calcul et expérience est présentée sur le profil de tempé- tensions de Reynolds (RijlJ.es flux turbulents (Ri)' et la
rature le long d'un diamètre vertical Sa' variance de température (T' 2) de la manière suivante:
(II)
3.2.1 Définition du cas étudié
Dans ces expressions, c'est la modélisation la plus sim-
ple des corrélations pression-déformation et pression-flux Des écoulements stratifiés horizontaux se produisent dans
de chaleur qui est utilisée (c'est ce qu'on appelle le modèle les grandes chambres de tranquillisation des réacteurs à
IOP pour <Pij2' les fonctions d'amortissement des fluctua- neutrons rapides refroidis au métal liquide ainsi que dans
tions de pression à la paroi n'étant pas prises en compte). des phénomènes de mélange à faible débit dans les condui-
Ces équations (II) ont besoin d'être complétées par des tes.
équations relatives aux taux de dissipation t et to' D'après Ce chapitre décrit l'application d'un modèle aux ten-
Launder et coll. [19], l'équation du taux de dissipation peut sions de Reynolds à un écoulement d'eau en canal stratifié
s'écrire: de façon stable ou instable. Les résultats expérimentaux ont
été obtenus par Viollet [5]. Le canal a une largeur de 0,4 m,
et l'épaisseur de chaque couche est h = 0,1 m. Les effets
de densité sont obtenus à l'aide d'eau chaude et d'eau
froide. Dans les cas stratifiés de façon stable (eau chaude
( 12) injectée par le haut), [lI = 2 [l2' alors que dans les cas stra-
tifiés de façon instable (eau chaude injectée par le bas),
[l2 = 2 [l, (de la sorte, dans tous les cas, la vitesse de la
ou sous la forme plus simple (10) utilisant la viscosité couche froide est double de la vitesse de la couche chaude).
turbulente pour la modélisation du terme de diffusion, en La figure 8 illustre la géométrie de l'expérience. Le pa-
notant que: ramètre utilisé pour évaluer l'importance des effets de
densité est le nombre de Froude (densimétrique) réduit
- Pkk défini comme étant:
P=T et
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P. L. VlüLLET, D. GRAND, J.-P. CHABARD, J.-P. MAGNAUD
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9. (a, haut) écoulement stratifié stable, F = 0,9 et F = 5. Profil vertical calculé (traits pleins) et mesuré de la température
moyenne à x/h = 5, 10, 15, 20 (de gauche à droite) (source: Kanniche et coll. [22]).
(b, bas) Ecoulement stratifié instable, F = 0,9 et F = 5. Profil vertical calculé (traits pleins) et mesuré de la température
moyenne à x/h = 5, 10, 15, 20 (de gauche à droite) (source: Kanniche et coll. [22]).
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, 0.150 +.
10. (a) Influence de R sur le profil de variance des fluctuations de température calculées à l'aide de l'équation (14). Jet
axisymétrique assez chaud, Z/D = 0,8 (source: Mompean [26]). (b) Comparaison des mesures et des calculs (à l'aide
de l'équation (13» pour la variance des fluctuations de température. Jet axisymétrique assez chaud, Z/D = 0,8
(source: Mompean [26]).
relation algébrique (14), où R est un nombre adimension- tuations de température et des écoulements turbulents avec
nel, correspondant au rapport des deux échelles de temps une équation de transport pour Co.
pour l'amortissement des fluctuations de vitesse et de Les résultats concernant le mélange d'un jet turbulent
température. Les valeurs de R peuvent varier sensiblement dans un fluide ambiant stagnant sont présentés ci-après.
avec le type d'écoulement considéré, et une équation de Les résultats expérimentaux ont été obtenus à l'Institut de
transport de Co est censée être plus précise pour suivre ces Mécanique Statistique de la Turbulence de Marseille. Le
variations. montage expérimental se compose d'un jet d'air circulaire
Le modèle a été validé pour des situations d'écoule- chauffé; la température et les vitesses ont été mesurées sur
ments élémentaires: des lignes transversales radiales à différentes positions
- amortissement d'une turbulence de grille, axiales.
- mélange d'un jet chauffé dans un fluide ambiant sta- Les profils du flux de chaleur radial et de la variance de
gnant (comparé à une expérience en air), température sont comparés à une position axiale située à
- mélange de deux jets coaxiaux avec des températures huit diamètres de la sortie du jet. Les quantités turbulentes
inégales et des vitesse égales (comparé à une expérience sont rendues adimensionnelles avec la vitesse débitante
en sodium). calculée dans la section initiale du jet et la différence de
Mompean [26] rapporte les résultats de ces validations. température maximum 8T= Tz - Tl'
.Ils montrent, dans la plu:,art des situations d'écoulement A des fins de comparaison, la figure 10a montre la
considérées, une amélioration de la prédiction des f1uc- variance des fluctuations de température prédites par ùn
modèle utilisant une valeur donnée de R (avec l'équation f~ible nombre de Prandtl). Le nombre de Péclet turbulent
(4) au lieu de l'équation (13». On trouve la meilleure est approximativement inférieur de trois ordres de grandeur
correspondance pour une valeur de R = 0,3, ce qui est très au nombre de Reynolds turbulent. Ainsi. dans de nom-
différent de la valeur R = 0,8 déduite de l'amortissement breuses situations d'écoulement, le nombre de Péclet n'est
d'une turbulence de grille. pas suffisamment élevé pour que l'on puisse tenir pour
Au contraire (Cf. Fig. lOb), le modèle utilisant l'équa- négligeables les effets moléculaires, même si le nombre de
tion de transport (13) pour Le permet de prédire les deux Reynolds est suffisamment élevé pour que l'on puisse tenir
situations avec la même série de constantes empiriques: pour négligeables les effets visqueux. C'est ce qui distin-
gue les métaux liquides des fluides ordinaires dont le
nombre de Prandtl est proche de l'unité. Dans ce dernier
CeOI C e02 C e03 C e04 cas, les effets moléculaires deviennent négligeables en
même temps dans le champ dynamique et dans le champ
1,96 2 0.8 0,8
thermique.
Une première conséquence concerne le profil de tem-
pérature dans les couches turbulentes à la paroi: l'exten-
EDF (Peniguel et Lacroix [27]) est parvenu aux mêmes sion de la sous-couche conductive est beaucoup plus
conclusions, qui montrent tout l'intérêt d'un modèle uti- grande que la sous-couche visqueuse (Cf. [28]). Le trai-
lisant des équations de transport pour k. L. T2 et Le' dans le tement des conditions aux limites dans les codes numé-
cas d'une couche stratifiée stable, comme le montre riques (fonctions de paroi •...) doit être revu en consé-
la figure 8 (avec comme constantes: C Eel = 1,48; quence.
C E02 =
1,48 ; C E03 = =
0,35 ; C E04 0). La figure II illustre Une autre conséquence concerne la modélisation des
l'évolution, en aval, de la variance des fluctuations de équations de transport des flux turbulents. des fluctuations
température. de température et du taux de dissipation des fluctuations
de température présentées au § 2.1. Comme le signalait
Pimont [29], l'hypothèse de l'isotropie des échelles dissi-
patives généralement' utilisée dans les modèles de turbu-
Hr---------------, lence peut se trouver invalidée pour des métaux liquides.
-.--
• "'è"':::-.: _ _ bre de Prandtl, les microéchelles thermiques se situent
0.2 -----
.-. - - - ___
----------~~-~
entre la macro-échelle 1 et la micro-échelle' À de Taylor.
Les micro-échelles thermiques se rapprochent de la macro-
échelle lorsque le nombre de Prandtl diminue. Un nombre
0,\
• de Reynolds élevé n'est pas une condition suffisante pour
assurer l'isotropie des petites échelles thermiques.
Par une approche systématique des équations de trans-
o
o 5 \0 \5 20 25 ,/h
port pour des écoulements turbulents. Pimont a déduit des
termes supplémentaires dus à l'anisotropie des petites
k-eplilon with R = 0.8 échelles des fluctuations de température.
Reynolds stress (eQ. II) with R =0.8 Ces termes supplémentaires sont:
k - (wlth eQuatian (I~) far (e - un terme de dissipation. dans l'équation de transport
• • experiment pour les flux turbulents Rit:
#
LO~-DR liT._
• 3.4 Fluctuations de température dans les métaux Iiqui·
des PT 0=-4M I
•E
-=
k T'2 L IJ JI 1
( 16)
TJ
el
- xIe
'e
xe lt
4- = Ret-1I2 ~ =Pee -112
. xIe TJ
T=
R -314
ee
TJe _ P
-e - et
-314
.. xe l
ee
10- 3
_ x It , xelt
- - - -......- - - - ' - - - - ' - - - - ' - -..
12. Comparaison des échelles de longueur turbulentes pour deux fluides (Pr = 1 et P r ~ 1). À est la micro-échelle de
Taylor, Tl est l'échelle de longueur dissipative de Kolmogorov et Tlo l'échelle de longueur dissipative des fluctuations
de température.
IV • CONCLUSION.
On peut espérer qu'à l'avenir une prédiction spectrale Soit ô't > 0 le pas de temps et 1" = n ô't. L'approximation
complète des fluctuations de température sera possible de C au temps t" sera notée C'. Supposons que C' soit
avec l'accroissement de l'utilisation de simulations direc- connu au précédent pas de temps et décrivons le calcul de
tes ou de simulations des grandes échelles dans des écou- C'+ 1• Suivant un algorithme conçu par Chorin [34], chaque
lements industriels complexes. pas de temps est subdivisé en deux sous-pas.
- n + 1
A 1.1.1 L'équation d'advection-diffusion C(x)=é,(xj,t). (AI-3)
Il faut maintenant décrire le calcul de la quantité
Prenons l'équation d'advection-diffusion suivante: ç(x> ri). Pour tous les points (x.) de n, on introduit la
J b
cour ,..
e caractensllque t, t1I+r.] ~ RN , salis
X x: [" . f alsant
. :
dans n x [0, T]
(AI-l) (AI-4)
sur r ll x [0, T]
sur rd x [0, T]
dans n, On considère la restriction de ç tout au long de la carac-
téristique, qui est définie de la manière suivante:
où n est un sous-ensemble borné ouvert régulier de RN (N
est la dimension de l'espace physique), r est la limite de ::: (t) = é, (Xjx ' t) tE [t", t" + 1]. (AI-5)
n (il est supposé suffisamment régulier, c'est-à-dire tel
qu'il existe une normale presque partout). En outre, nous On dérive de (AI-4) que pour tout tE [t", ri],
introduisons la partition:
d::: (1) =
dl (2f.at + uj ~)
aX (Xjx (t), t).
j
(A 1-6)
où:
L'algorithme à pas fractionnaire décrit ci-dessus peut A partir de l'opérateur de divergence appliqué à
être entièrement vectorisé lorsqu'il est appliqué à des l'équation de conservation de la quantité de mouvement,
maillages rectangulaires orthogonaux. En conséquence, on on peut obtenir pour la pression ce qu'on appelle l'équation
peut parvenir à des coûts d'utilisation d'unité centrale très de Poisson qui s'écrit:
intéressants sur des supercalculateurs vectoriels tels que les
CRAY (à l'heure actuelle, environ \mbox(O,1 s) par pas de iJS" + 1 iJ~
temps et pour 1000 nœuds pour des calculs 3D de ther- tl.p" + 1 = __,_ + ---! (AI-13)
iJx i iJx i '
mohydraulique, le temps d'utilisation de l'unité centrale
augmentant de façon quasi linéaire en fonction du nombre
.. On résoud cette équation en prenant des conditions aux
de nœuds).
. limites de Neumann homogènes sur p"+1 (iJp"+I/iJ/I = 0).
Comme il est cependant difficile de décrire précisément I
des géométrie. trè complexes en utilisant des mai liages On obtient alors (u/+ en résolvant la première équation
orthogonaux (même avec des cellules incomplètes) une dans (??).
version curviligne du code ESTET a été mise au point. Elle
sert surtout à calculer les stratifications thermiques dans A 1.4.2 Code N3S
des écoulements en conduites qui interviennent dans cer-
taines analyses thermohydrauliques (Cf. 114]). Pour des Dans ce code, la diffusion des composantes de vitesse est
géométries plus complexes, le code N3S, qui utilise une traitée au même pas que la continuité. Dans la méthode des
discrétisation en éléments finis, a été développé à EDF. éléments finis, la discrétisation en espace se fait à partir de
la formulation variationnelle des équations. Lorsque cette
A 1.3.2 Code N3S méthode est appliquée au problème de Stokes et après
discrétisation, on obtient la forme matricielle suivante:
II est désormais reconnu que les méthodes d'éléments finis
" + 1
/(i
. ,,+
+ tl. 1 !1l.!...--
1
iJr. -- tl.IS"i + J
-
+ /(i
-
on peut calculer V m en dissociant les équations pour cha-
cune des composantes de vitesse.
- On peut accélérer l'algorithme en combinant algo-
(AI-12)
1
• 1
rithme de gradient conjugué et techniques de précondi-
iJ/(i" + 1/ a
iJX i = , tionnement (avec un bon préconditionnement, on obtient
une diminution du résidu de 6 ordres de grandeurs en
Ol! U
i est obtenu par convection et diffusion de /(;'. moins de 20 itérations [22]).
- On peut satisfaire globalement la contrainte d'incom- • A2.3 Discrétisation en temps et algorithme de résolution
pressibilité dans le domaine, aussi précisément qu'on le
veut, parce que les itérations sont pilotées par BUm qui est Les deux modules résolvent les équations instationnaires.
l'approximation de div u = au/axj On utilise un schéma semi-implicite dans lequel les termes
de transport sont écrits de façon explicite, les seuls termes
implicites étant:
Annexe 2 - Méthodes numériques utilisées dans - l'équation de continuité et le gradient de pression dans
le système TRIO de simulation d'écoulements 3D l'équation de conservation de la quantité de mouvement,
- la résistance hydraulique lorsqu'on rencontre de gran-
des variations de ce terme.
Le système TRIO développé par le CEA permet de simuler
des écoulements 3D dans des situations industrielles. Il
La manipulation algébrique des équations discrétisées per-
intègre les différents modules nécessaires pour simuler des
met de dériver un système algébrique pour les inconnues
écoulements dans des géométries complexes et pour en
de pression.
interpréter les résultats. Un préprocesseur génère le
maillage et permet de définir les conditions aux limites et Des algorithmes ont été mis au point qui réduisent les
tous les modèles physiques nécessaires pour une simula- coûts de traitement informatique en faisant appel à la
tion d'écoulements. Deux solveurs sont disponibles, qui symétrie de la matrice et à ses propriétés d'invariance en
font appel aux deux principales méthodes disponibles en temps.
mécanique des fluides numérique: la méthode des élé-
ments finis et la méthode des volumes finis. La visuali-
sation et le post-traitement se font à l'aide d'outils cou-
rants. • A2.4 Applications
Les équations de conservation locale et les équations de
transport pour les grandeurs turbulentes k et c, décrites au Ce logiciel de thermohydraulique couvre déjà une large
§ 2, sont résolues grâce à l'une des techniques numériques panoplie d'applications:
suivantes: ventilation et écoulements autour de bâtiments,
la méthode des volumes finis, dispersion des polluants dans l'atmosphère,
- la méthode des éléments finis. hydrogéologie et transport des polluants,
échangeurs de chaleur,
écoulements irréguliers et oscillants,
• A2.I Méthode des volumes finis refroidissement des moteurs de voitures, ventilation
*Discrétisation spatiale dérivée d'équations de bilan des voitures,
macroscopique appliquées à des volumes de contrôle. Les - générateurs de vapeur dans les REP.
variables sont situées sur un maillage décalé. Le système TRIO est décrit plus en détail dans [38, 40].
* Schéma numérique pour les termes de convection.
Deux schémas sont appliqués:
- Schéma DonnorCell : approximation du premier ordre
de la convection. Ce système est économique et robuste
mais introduit une diffusion numérique lorsque l'écoule- Références
ment est incliné par rapport aux lignes de maillage.
- Schéma QUICK filtré: schéma du troisième ordre uti-
lisant une approximation quadratique sur trois points du [1] LAUNDER B.E. et SPALDING D.B. - The numerical com-
scalaire transporté. Les trois points sont choisis de la putation of turbulent flows. Comput. Meth. App!. Mech.
Engrg. 3 (1974)
manière suivante: deux vers l'amont et un vers l'aval. Un
filtre empêche les oscillations non physiques. [2] RODI W. - Turbulence Models and their Application in
Hydraulics. AIRH, Delft, Pays-Bas (1980).
[3] GIBSON M.M. et LAUNDER K. (1976). - ASME J. Heat
Transfer 98, 81.
• A2.2 Méthode des éléments finis
[4] VIOLLET P.L. - The modelling of turbulent recirculating
flows for the purpose of reactor thennal-hydraulic analysis.
Elle se fonde sur la méthode proposée par Gresho et coll.
Nuc!. Engrg. Des. 99, 365-377 (1987).
La discrétisation spatiale par éléments finis est effectuée
selon la méthode de Galerkin, avec un élément triangulaire [5] VIOLLET P.L. - On the I1ltmerical modelling of stratified
ou quadrilatéral bilinéaire en 20 et un élément prismatique flows. In: Physical Processes in Estuaries, (eds. Dronkers
ou cubique trilinéaire en 3D. and Van Leussen) Springer Verlag, pp. 257-277 (1988).
Pour améliorer le rapport coût-efficacité, on utilise une [6] KHOUDLI M. - Macrosimulation de turbulence homogène
quadrature réduite (1 point) avec la correction Hourglass. en présence de cisaillements et de gradients thermiques ..
Des corrections supplémentaires ont été mises au point application aux modèles de fermeture en un point, Thèse,
pour traiter certains écoulements turbulents. On calcule la Ecole Centrale de Lyon, décembre 1988.
partie sous-intégrée et la correction Hourglass avec la [7] HUTTON A.G. et SZEPURA R.T. - Turbulent flow and heat
diffusivité moyenne. Un terme de correction tient compte transfer in a pipe expansion .. a comparison of current
des gradients de diffusivité qui peuvent être importants models of turbulence. Rapport CEGB TPRD/B/0926/R87,
dans des écoulements turbulents. décembre 1987.
[8] BARON F. - Data and conclusion of the 12th meeting of [25] KANNICHE M., BARON F. et VIOLLET P.L. -Incompressible
IAHR Working Group on Refined Modelling of Flows. EDF jlow calculations with a full Reynolds-stress and turbulent
Rap-HE44/88.28. juillet 1988. jluxes transport model, Proc. 3rd Int. Symp. on Refined
Flows Modelling and Turbulence Measurements, Tokyo,
[9] WILKES N.S. -Working Group on Refined Modelling of
Flows. Eight Meeting, Harwell, avril 1984, Final Report on juillet 1988.
test problem, AERE-R 12493. [26] MOMPEAN G., PhD. - Modélisation des écoulements tur-
[10] NORMANDIN M. - Etude expérimentale de l'écoulement bulents avec transferts thermiques en convection mixte,
turbulent dans une cavité profonde. Thèse Université Scien- Thèse, CEA & Ecole Centrale de Lyon, juin 1989.
tifique et Médicale et Institut National Polytechnique de [27] PENIGUEL C. el LACROIX C. - Résultais non publiés (1988).
Grenoble.
[28] GRAND D. et VERNIER Ph. - Forced convection heat trans-
[II] VIDIL R., GRAND D. et LEROUX F. - Interaction of recir- fer in liquid metals. Turbulent Forced Convection in Chan-
culation and stable stratification in a rectangular cavity nels and Bundles (ed. Kabaç and Spalding), Hemisphere
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[12] GRAND D., MEYER D., VIOLLET P.L. el LACROIX C. - [29] PIMONT V. - Etude et modélisation d'écoulements turbu-
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cavity, Proc. Inl. Symp. on Buoyant Flows (ed. Pro G. Nout-
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