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COFRET'14- PF3-041
Résumé
Cet article décrit le développement d’un modèle multiphysique 2D d’un
Régénérateur Magnétique Actif (AMR) pour des systèmes de réfrigération magnétique autour
de la température ambiante. Le but de ce modèle multiphysique est de progresser dans la
compréhension du fonctionnement d’un AMR afin d’optimiser le fonctionnement des
systèmes de réfrigération magnétique. Le modèle de l’AMR est basé sur une géométrie à
plaques parallèles qui utilise le gadolinium comme matériau magnétocalorique. Il prend en
compte la variation de la température du matériau magnétocalorique sous l’influence du
champ magnétique, l’écoulement du fluide dans les microcanaux et la distribution de la
température dans le régénérateur. L’effet magnétocalorique, représenté sous la forme d’un
terme source dans l’équation de la chaleur, est basée sur des données expérimentales. Ce
modèle permet d’obtenir des paramètres caractéristiques d’un système de réfrigération
magnétique: la différence de température entre les échangeurs et le COP.
Introduction
Afin de répondre aux besoins croissants en froid industriel et climatisation, la
recherche s’oriente aujourd’hui vers des technologies de réfrigérations alternatives. A l’heure
actuelle, les systèmes de réfrigération classiques sont basés sur la technologie de compression
de vapeur qui existe depuis plus de 100 ans. Bien qu'il s'agisse d'une technologie fiable et à
faible coût, elle a comme principal inconvénient l’utilisation de fluides frigorigènes
dangereux pour l’environnement comme les hydrofluorocarbures (HFC), les
chlorofluorocarbures (CFC) ou encore l’ammoniac (NH3). De plus, ces systèmes de
réfrigération à compression atteignent leur limite d’efficacité.
Par contre, la réfrigération magnétique est une technologie environnementalement
propre qui semble prometteuse [1].
T f T
f s s (6)
y y
T f Ts (7)
Le solide et le liquide sont initialement à une température constante. Les conditions
aux limites sont de type Neumann sur les parois extérieures (le flux de chaleur est nul) et de
type Dirichlet à l'entrée de fluide. Pour l'interface solide-liquide, nous avons une condition de
non-glissement. Nous avons aussi une condition de mouvement des frontières au niveau des
deux extrémités du régénérateur en fonction de la direction de déplacement.
4 – Résultats et discussions
Le modèle numérique développé représente un outil pour l’analyse de comportement
et l'optimisation de l’AMR. Nous présentons les premiers résultats: l'évolution temporelle du
gradient de température dans le solide et l’évolution de la température du régénérateur et des
deux échangeurs de chaleur.
La figure 4 montre l'évolution de la température dans le régénérateur, au cours d'un
cycle. Dans le processus d'aimantation la température du régénérateur augmente à cause de
l'effet magnétocalorique. Par la suite, dans la période de « cold blow » (écoulement du CHEX
vers HHEX), le fluide s’écoule, absorbant une partie de la chaleur et la température du
régénérateur est réduite. Dans la période de « hot blow » (écoulement du HHEX vers CHEX),
le solide est régénéré à partir du fluide et la température augmente.
Q froid Q froid
COP (8)
Wmag W pompe Qchaud Q froid W pompe
Le travail de la pompe est calculée comme la perte de charge (Δp) multiplie par le
débit ( mf) et divisé par le densité du fluide (ρf), avec une efficacité électrique (η) de 0,8.
m f p
W pump (9)
f
La figure 6 présente le coefficient de performance en fonction de la différence de
température entre les échangeurs.
On remarque que le COP diminue avec la différence de température pour toutes les
fréquences du mouvement. Les meilleures performances sont obtenues avec une fréquence du
mouvement de 1 Hz. Le COP maximal est atteint pour une différence de température
minimale, de 1K. Par ailleurs, on remarque une évolution du COP non monotone avec la
Septième édition
du COlloque FRancophone en Energie, Environnement, Economie et Thermodynamique -
COFRET'14
Paris, CNAM - 23 - 24 - 25 avril 2014
Conclusions
Pour une meilleure compréhension d'un système de réfrigération magnétique, le
comportement d'un régénérateur magnétique actif a été modélisé grâce à un modèle
numérique 2D. Le modèle est basé sur une configuration à plaques parallèles du gadolinium
avec de l'eau comme fluide caloporteur en simulant un champ magnétique de 1 Tesla.
Les résultats obtenus par régénération montrent une différence de température
d‘environ 11 K entre les échangeurs, qui est plus élevée que la différence adiabatique de
température obtenu par l’effet magnétocalorique. Ces premiers résultats sont encourageants et
montrent que la réfrigération magnétique est une technologie innovante qui peut avoir des
nombreuses applications dans le domaine de la climatisation et du froid industriel.
Remerciements
Les auteurs expriment leur gratitude à l’Agence Nationale de Recherche de France
(ANR), ces études étant financées par le projet ANR-10-STOCK-E.
Références
[1] K. Gschneider Jr, V.K. Pecharsky, A. Tsokol, "Recent developments in magnetocaloric
materials", Reports on progress in physics, 1479-1539, 2005
[2] Tan, X., Chai, P., "Magnetocaloric effect in AlFe2B2: Towards magnetic refrigerants
from earth-abundant elements", JACS, 135, 2013.
[3] J.A. Barclay, S. Sarangi, "Selection of Regenerator Geometry for Magnetic Refrigerator
Applications", Intersociety Cryogenic Symposium, 1245-1246, 1984
[4] K. Gschneider Jr, V.K. Pecharsky, "Rare Earths and Magnetic Refrigeration, Journal of
Rare Earths", 641-642, 2006
[5] A. Lebouc, F Allab, J.M. Fournier, J.P. Yonnet, "Réfrigération magnétique, Techniques
de l’Ingenieur", RE 28, 165-167,2005
[6] D. Vuarnoz, T. Kawanami, "Numerical analysis of a reciprocating active magnetic
regenerator made of gadolinium wires", Applied Thermal Engineering, 1267-1270, 2011
[7] K. Nielsen, J. Tusek, K. Engelbrecht, "Review on numerical modelling of amr for room
temperature applications", International Journal of Refrigeration, 34, pp. 603-616, 2011
Nomenclature